jeudi 30 octobre 2008

Identidad Porteña à Boedo [actu]


Ci-contre : extrait d'une page de Clarin...


Le Ministre de la Culture et président de l’Office du Tourisme de Buenos Aires, Hernán Lombardi, a présenté la semaine dernière, en compagnie du Secrétaire d’Etat au Tourisme (gouvernement fédéral), le programme de la Ville pour renforcer l’identité et la visibilité touristique du quartier de Boedo, un quartier marqué, dit-il, par le tango (Sur, Boedo entre autres chefs d’oeuvre), par la poésie (Homero Manzi, Cátulo Castillo et son père José González Castillo, Julián Centeya, grand poète de lunfardo et grand poète en général, et tous les écrivains du célèbre Grupo Boedo qui se réunissait non loin de la esquina San Juan y Boedo) et enfin, ne l’oublions pas, par le football (la prestigieuse équipe du Club San Lorenzo de Almagro restée sur le territoire du quartier voisin mais qui a été fondée au début du 20ème siècle quand Boedo et Almagro ne faisait qu’un)

L’idée est d’étendre le tourisme jusque dans ces quartiers légèrement excentrés dont Hernán Lombardi déplore qu’ils attirent peu de touristes. L’Office vient donc de lancer toute une campagne impliquant les cafetiers et restaurateurs, les marchands de journaux, les commerces de bouche et les habitants. Le programme se pliera aux standards du Système Argentin de Qualité Touristique dont le ministre portègne a signé la charte le 22 octobre dernier, dans les locaux du Centro Cultural Julián Centeya, situé avenida San Juan à la hauteur du 3255 (1).

Boedo a été choisi pour démarrer cette campagne, intitulée Identité Portègne, parce qu’il rassemble aux yeux du Ministre les caractéristiques idéales pour élargir ses attraits pour les touristes. Il est vrai aussi que c’est un quartier où vit la classe moyenne, un quartier qui se porte plutôt bien (pas de gros travaux de restauration à envisager) et qu’il est déjà assez bien connu, ne serait-ce que pour le café restaurant de Cena-Show (hyper-touristique, il faut voir les prix !) Esquina Homero Manzi, un établissement frère de la Esquina Carlos Gardel tout près de l’Abasto, à la limite entre les quartiers Balvanera et Almagro.

La campagne menée par l’Office va consister à améliorer et renforcer la signalisation touristique en y introduisant une signalisation thématique (on va poser 12 panneaux portant la mention Buenos Aires Ciudad Literaria Barrio de Boedo) et identifier les lieux liés à l’histoire du San Lorenzo. L’adhésion à la Charte du Système Argentin de Qualité Touristique va entraîner le déploiement d’une campagne de sensibilisation aux bonnes pratiques avec mise en place de programmes de formations spécifiques pour les professionnels et des actions de conscientisation à l’adresse des particuliers boedenses.

Des cours gratuits de tango baile et des milongas seront proposés par le Centro Cultural Julián Centeya (ça, ça va faire venir du monde, c’est certain). Les cours de tango donnés dans les écoles privées du quartier bénéficieront d’un effort publicitaire. L’année prochaine, Boedo sera une annexe du quartier-général du Festival de Tango de Buenos Aires (il est probable que le QG restera au Salón Harrods rue Florida, comme en août dernier). Les Bares Notables du quartier auront droit à un renfort de programmation et une série de visites guidées du quartier sera mise en place.

L’Office de Tourisme éditera aussi du matériel nouveau, guides, plans, brochures, et va se lancer dans un lobbying intense auprès des Tour opérateurs.

Enfin la ville a ouvert il y a quelques mois un nouveau site internet interactif : Mi Buenos Aires Querible (Mi BAQ pour les intimes) en référence au tango créé par Carlos Gardel (Mi Buenos Aires Querido). On peut déjà en décharger un Guide Complet (Guía completa) de 292 pages uniquement en espagnol et en noir et blanc, en version pdf (de la page 128 à la page 292, ce n’est plus un guide mais un énorme quiz où vous pourrez, si le coeur vous en dit, tester vos connaissances de l’histoire culturelle de Buenos Aires : vous avez intérêt à bûcher avant et à vous mettre à l’espagnol dare dare et dans sa version argentine encore !).

Le Ministre avait promis que les pages du site concernant Boedo allaient très prochainement s’enrichir et offrir à l’internaute une information exhaustive. A vous d’en juger et la qualité et l’exhaustivité. En ce qui me concerne, cela me fait plaisir de constater que la première adresse qui apparaisse sur la page actuellement soit celle de la Esquina Osvaldo Pugliese, un café-restaurant que j’aime beaucoup pour sa carte excellente et copieuse et son abondante collection de souvenirs d’Osvaldo Pugliese accrochés aux murs, partout, du sol au plafond. Et puis, ils ont les jeudis, vendredis et samedis de bonnes soirées musicales à prix normaux.



(1) A Buenos Aires, on numérote les édifices en fonction de leur distance en mètres par rapport à la Avenida Rivadavia dans les rues orientées nord-sud, ou par rapport au Río de la Plata dans celles orientées est-ouest (c’est le cas de San Juan). Dans le plan quadrillé de Buenos Aires, où les rues se croisent à angle droit tous les 100 mètres, les courbes ou les obliques par rapport à ces quatre points cardinaux sont très rares. Lorsque vous vous plongez dans la ville, ce système de numérotation vous permet assez vite de vous repérer et de savoir au seul énoncé de l’adresse vers où vous devez aller et à quelle distance se trouve votre destination.