mercredi 25 novembre 2009

Carnet rose pour le tango en France pour l’avant-veille de la Saint Nicolas [ici]

La très belle et très historique ville de Lyon, au confluent du Rhône et de la Saône, comptera à partir du 4 décembre un nouveau lieu de convivialité placé sous le signe du tango, tous les vendredis en début de soirée, de 18h à 22h. C’est une milonga où l’on vous propose d’écouter de la musique (du tango de 1930 à nos jours), de boire un verre et de discuter. Le concept, présenté ainsi dans la publicité qui est faite à l’événement, est assez éloigné de la vraie milonga de Buenos Aires où l’on ne parle pas pendant que la musique joue et que les gens dansent (ça déconcentre !) mais ça a le mérite d’exister. L’entrée est libre comme dans un café. Les consommations sont servies à table, comme dans une milonga de Buenos Aires. A ceci près, je suppose, que vous aurez la liberté de vous placer comme vous le souhaitez et qu’il n’y aura donc pas de séparation entre les hommes et les femmes (1).

Cela s’appelle Bartango 9 et c’est situé en plein centre ville, dans les alentours de la Mairie, au 1er étage du 9 rue de la Platière (c’est facile à retenir), dans 1er arrondissement (M° Hôtel de Ville). Si vous êtes de passage dans cette capitale régionale, la visite du coin est à faire absolument, de préférence à pied.

Au même endroit, tous les jeudis soir, depuis plusieurs années, se tient la Milonga Lyon Tango Club, baptisée Les jeudis de Buenos Aires, de 21h30 à 0h30, avec un DJ différent toutes les semaines et une soirée à thème tous les mois (annoncée par liste de diffusion mail). Entrée : 6 € pour les non adhérents, 5 pour les adhérents, avec une carte de 10 entrées à 40 € réservée aux adhérents (adhésion annuelle 10 €). Consulter le site de Lyon Tango Club.
Pour obtenir plus d’informations, il faut appeler (depuis la France) le 06 08 43 32 99 ou le 06 31 08 69 16 ou envoyer un mail à bartango9@gmail.com.

A Paris, le vendredi 4 décembre aussi, Frédérique Behar, la directrice de la Casa del Tango (2), dans le 19ème arrondissement, lance un nouveau mensuel gratuit, après la parution en novembre d’un prototype, un numéro 0 avec lequel elle a présenté la nouvelle publication à la communauté des danseurs de tango. Tango Map’s à Paris est un agenda imprimé, qui, sous cette forme traditionnelle (et collectionnable), sera tiré à 3000 exemplaires et mis à disposition du public dans les cours, les milongas, les magasins de chaussures de danse, etc. Les amateurs de danse y trouveront toutes les informations possibles et imaginables sur les cours, les stages, les démonstrations, les milongas, les spectacles à Paris et dans la petite ceinture. Tango Map à Paris prend la place laissée vacante par feu El Farolito de bien heureuse mémoire (3). L’agenda papier sera doublé d’un site Internet qui sera mis à jour en permanence.

Pour les professeurs, animateurs de milonga et autres professionnels du spectacle et du tango, Tango Map’s à Paris constituera un nouveau support de publicité. Pour en savoir plus, il faut envoyer un mail à tango.map.paris@gmail.com.


Et à Palavas-les-flots (4), une ville très célèbre du Languedoc-Roussillon, dans le sud de la France, au Phare de la Méditerranée, le restaurant panoramique tournant qui domine le port, figure sur toutes les cartes postales du secteur et est l’un des plus forts atouts touristiques de cette commune, s’ouvre le vendredi 4 décembre, à 21h, une milonga mensuelle, qui se tiendra là tous les 1er vendredis du mois (5), sous le nom de la Milonga du Phare (21h-01h). Entrée 8 € (avec une consommation).

Il est fortement conseillé de réserver votre entrée à cette milonga inaugurale à l’avance, par téléphone ou par mail (tout est sur l’affiche, cliquez dessus pour l’obtenir en meilleure résolution).
Si vous voulez aussi dîner, il est absolument indispensable de réserver votre table auprès du restaurant lui-même (tel : 04 67 68 61 16).
L’inauguration a lieu vendredi en huit. Le premier vendredi du mois de janvier tombant le Jour de l’An, la milonga suivante aura lieu le 5 février 2010. Et si la vie locale vous intéresse, vous pouvez aussi visiter le site officiel de Palavas-les-Flots.
On souhaite bon vent à ces trois nouveaux venus !



(1) Dans les milongas traditionnelles à Buenos Aires, les hommes occupent un côté de la piste et les femmes l’autre, face à face. On ne prend pas place, hommes et femmes, à la même table. Les hommes n’invitent pas les femmes en s’approchant d’elles et en leur adressant la parole mais par un jeu d’échange de regards très codifié et assez subtil, de part et d’autre de la piste. Le tango a été inventé dans une société d’immigrants venus de partout en Europe et qui ne parlaient donc pas la même langue. Ils ont dû inventer, par la force des choses, un nouveau mode de communication : une musique et une chorégraphie particulières, un jeu de regards codifié et el abrazo cerrado (l’étreinte de très près, pour mieux danser ensemble, sans échanger un mot). En outre, il est très fréquent qu’à votre arrivée à la milonga, un ouvreur ou une ouvreuse vous désigne votre place, comme dans un théâtre aux fauteuils numérotés, au lieu de vous laisser vous installer où bon vous semble. Cela fait souvent rouspéter les Françaises le lendemain matin au réveil, surtout lorsqu’on ne les a pas placées au premier rang la veille au bal. Et puis, à Buenos Aires, pour parler avec son voisin, sa voisine ou avec son ou sa partenaire, on attend la cortina, cette pause d’une minutes entre deux séries de 4 danses (4 tangos, 4 valses ou 4 milongas) et après laquelle l’homme change de partenaire ou renonce à danser pendant la nouvelle série qui s’ouvre.
(2) La Casa del Tango est une petite milonga d’après-midi qui accueille aussi des cours et des stages d’initiation, ainsi que des concerts de temps en temps (j’ai même eu vent de quelques rares conférences). Un endroit très cosy, avec bar et petit rayon de chaussures et de gadgets en tout genre. On y danse le tango argentin tous les après-midi, du lundi au samedi. 11 allée Darius Milhaud (Paris, 19). Frédérique Behar a créé l’événement au début du mois de novembre en organisant une longue nuit de Tango au Cabaret Sauvage (
voir mon article à ce sujet).
(3) Cependant la belle revue Tout Tango (dont le numéro actuel présente une interview exclusive, en français, du Maestro Emilio Balcarce et un article pleine page sur la chanteuse Patricia Barone,
lire mon article à ce sujet) avait déjà occupé ce créneau laissé vacant, en créant, dès la disparition de El Farolito, un petit supplément gratuit distribué à Paris. Vous trouverez le lien vers le site de Tout Tango dans la partie basse de la Colonne de droite, dans la rubrique Eh bien, dansez maintenant !
(4) Hormis à Palavas-les-flots même, pour tout le reste de la France, le tourisme de masse a transformé le nom de cette ville en synonyme de plage, de carte postale et de vacances d’été populaires. Les Français vont enfin à nouveau pouvoir associer à cette cité de la côte méditerranéenne autre chose que des vagues, du sable fin et de la cuisson de corps humain jusqu’à obtention d’un joli cancer de la peau sous un ravissant bronzage.
(5) Mais peut-être seulement hors saison. En tout cas, pour l’instant, seules deux dates sont annoncées, jusqu’en février.