mercredi 27 mai 2009

Lucrecia Merico ce soir à la Peña del Colorado [à l’affiche]

Photo extraite du site de la Peña del Colorado

La chanteuse Lucrecia Merico (bien connue des lecteurs de Barrio de Tango) présentera ce soir à 21h30 à la Peña del Colorado un spectacle autour du Tango reo (entendez le tango sans gêne, celui qui se paye votre tête. C’est du lunfardo !).

Lucrecia sera accompagnée par le duo El Amanecer (lever de soleil), composé de Diana Ginzburg au piano et Marcelo Pereyra à la guitare et elle a invité en plus le percussionniste Alberto Pata Corbani (Pata, c’est un surnom) et le flûtiste Eduardo Tami avec lequel elle se produit souvent en ce moment.

Lucrecia aime ce répertoire du tango des années 20 et 30, un répertoire de morceaux burlesques ou grinçants qui furent souvent écrit et composé pour des spectacles de théâtre populaire, le Sainete porteño. Un théâtre qui racontait la vie quotidienne du peuple, des immigrants de la Babel prolétaire qu’était alors la capitale de l’Argentine (voir les articles de Barrio de Tango sur le théâtre, à travers le raccourci portant ce nom dans la rubrique Tangoscope, en Colonne de droite, partie supérieure). Lucrecia Merico partage d’ailleurs avec Valeria Shapira un autre spectacle construit sur ce répertoire, Las Minas del Tango reo (les nénettes du tango sans gêne), dont Barrio de Tango s’est déjà fait plusieurs fois l’écho (les spectacles de Las Minas sont à chercher à travers les articles consacrés à Lucrecia en cliquant sur son nom, ci-dessus, dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search ou en tapant votre requête dans le moteur de recherche interne à ce blog, disponible en haut de cette page, à gauche).

Le concert aura donc lieu ce soir, mercredi 27 mai, à 21h30 à la Peña del Colorado, Güemes 3657, dans le quartier de Palermo. Entrée 20 $.

Hommage à Julián Plaza au prochain Plenario de la Academia Nacional del Tango [à l’affiche]

Le prochain Plenario aura lieu le 1er juin, à 19h30, comme d’habitude au Salón de los Angelitos Horacio Ferrer, au siège de la Academia Nacional del Tango (entrée par Rivadavia 830, 1er étage). La conférence est gratuite.

C’est Marcelo Olivieri, écrivain et spécialiste du lunfardo, éditeur de nombreux ouvrages et dictionnaires consacrés à la langue populaire argentine, qui délivrera la conférence sur le thème Julián Plaza: el gotán sentimental y danzarín que no dá tregua (le gotán, tango en verlan, sentimental et gambilleur qui ne connaît pas de trêve). Sous ce titre, se cache une causerie où le conférencier entretiendra les auditeurs des activités du compositeur et bandonéoniste dans l’univers du tango et du cinéma argentin.

Comme tango rituel, cela n’étonnera personne, on écoutera Danzarín, le chef d’oeuvre de Julián Plaza, dans l’interprétation qu’en donnèrent en leur temps Aníbal Troilo et son orchestre et qui est devenue LA référence pour ce morceau.

Le Plenario sera aussi l’occasion de recevoir parmi les membres de la Academia Ana Jaramillo (qui occupera le fauteuil baptisé Recuerdo, du nom du tango inaugural de la carrière de Osvaldo Pugliese) et de remettre un titre honoris cause.

Ana Jaramillo est sociologue. Elle a récemment publié un essai intitulé Tango, vida y pasión de las dos orillas (Tango, vie et passion des deux rives... sous-entendues du Río de la Plata), au Sommet Mondial du Tango qui s’est tenu à San Carlos de Bariloche en mars dernier (voir mes articles à ce sujet par le raccourci présent en Colonne de droite, dans la rubrique Les grands rendez-vous du Tango).

Présentation de Golondrinas Tributo a Gardel par Jimena Sánchez [Disques & livres]

Affiche envoyée par Ramon Maschio


Jimena Sánchez, en compagnie du guitariste Ramón Maschio, sera vendredi soir à Espacio Mediterranea, Tucumán 3378, à 21h30 pour présenter son disque, Golondrinas, un hommage à Carlos Gardel (Golondrinas, hirondelles, est le titre d’un des grands succès de la carrière du Zorzal Criollo).

Jimena Sánchez est une chanteuse et une actrice qui travaille souvent avec Ramón Maschio qui non seulement l’accompagne mais réalise aussi ses arrangements, notamment ceux de cet album. Jimena Sánchez est native de Rosario, la deuxième ville du pays après Buenos Aires (comme Litto Nebbia -je ne pouvais pas ne pas vous la servir, celle-là... Ne vous inquiétez pas, les Européens ! Cette incise est un aparté à destination de mes lecteurs argentins qui débarquent sur Barrio de Tango parce que LEUR chanteur arrive en France !)

Jimena Sánchez s’est établie à Buenos Aires en 1990 et c’est là désormais qu’elle conduit son activité artistique.

Pour aller plus loin :
Pour connaître Jimena Sánchez, visiter son site sous le lien.
Pour connaître Ramón Maschio, visiter son blog (en espagnol) sous le lien.
Ramón Maschio sera très prochainement en Europe où il accompagnera, comme il le fait régulièrement, la chanteuse portugaise de fado Mafalda Arnauth. Ils tourneront en Espagne, au Portugal et en Italie. Il est prévu aussi un passage par la France et peut-être Ramón Maschio viendra-t-il jusqu’à Paris durant notre été. Si ce rêve se réalise, je m’efforce de vous prévenir...

dimanche 24 mai 2009

Bonne fête, l'Argentine [Coutumes]

Les armes de l'Argentine sur le piédestal de la Pyramide, sur la Plaza de Mayo

C'est un grand concert populaire en plein air, au pied de l'Obélisque, qui marquera ce soir l'ouverture des réjouissances pour la fête nationale du 25 mai à Buenos Aires.

Le 25 mai, les Argentins fêtent le souvenir de la première déclaration d'indépendance, celle de 1810. Et cette année, ce 25 mai ouvre aussi à Buenos Aires l'année du Bicentenaire qui sera couronnée par une grande fête dans un an pour les 200 ans de l'événement.

L'Argentine est un pays qui fait toujours tout en grand, donc elle a deux fêtes nationales. On recommencera en plein hiver, le 9 juillet, pour fêter la deuxième déclaration d'indépendance, celle qui fut prononcée quelques années plus tard pour un territoire qui n'était déjà plus celui des Provinces coloniales du Río de la Plata.

Voir la note de Página/12 sur le concert de ce soir dans l'édition du 15 mai 2009.
Ajouts du 25 mai : entrefilet de Clarin sur ce spectacle après-coup. Article appronfondi avec photos (Clarin du 25 mai).

Fractura Expuesta : édition spéciale 25 mai [Radio]

Voilà déjà 6 ans que Germán Marcos et Maximiliano Senkiw délirent très sérieusement autour du tango d'aujourd'hui dont, tous les lundis soir, sur les ondes de la Voz de las Madres, et depuis un an en podcasts téléchargeables en plus, ils parlent avec passion, engagement et une science à toute épreuve.

Demain soir, à l'occasion de la Fête Nationale, ils détournent malicieusement l'image d'un Troesma vénéré (1), tordent le cou à une marque de soupe en conserve nord-américaine (2) associée pour l'éternité au nom de Andy Warhol et nous offrent un concert en direct dans leur studio du chanteur Dema et son orchestre La Petitera. Et si vous ne pouvez pas veiller jusqu'à la diffusion de l'émission en direct (à 22h, heure locale), rendez-vous d'ici quelques jours sur le site (3), l'émission y sera disponible en intégralité et vous pourrez l'écouter directement ou la télécharger pour votre lecteur de Mp3 favori...

(1) Vous aviez reconnu Osvaldo Pugliese. Non ? Pourtant c'est bien lui. Cliquez donc sur l'image pour une meilleure résolution, vous le reconnaîtrez.
(2) Les "Soupes Cambel" sont censées (je vous traduits le texte) "soutenir la diffusion du tango comme une folle" (avec un vilain calembour : loca à Buenos Aires, ça veut dire folle mais ça veut dire aussi prostituée).
(3) Vous disposez du lien vers Fractura Expuesta dans la rubrique Ecouter de la Colonne de droite, dans la partie inférieure de la Colonne avec tous les liens à des sites externes.

samedi 23 mai 2009

Jacqueline Sigaut au CCC ce mercredi [à l'affiche]

Photo envoyée par Jacqueline Sigaut

La chanteuse Jacqueline Sigaut présentera son nouveau et 4ème disque, Por que quiero (à quoi bon aimer ou ce pour quoi j'aime), au Centro Cultural de la Cooperación Floreal Gorini, dans le cadre du Tango del Miércoles.

Pour l'occasion, elle sera accompagnée de Julian Hermida à la guitare (qui assure les arrangements), Juanjo Hermida au piano et Nicolás Enrich au bandonéon. Elle a aussi invité les compositeurs José Ogivieki et Raúl Luzzi ainsi qu'un couple de danseurs, Laura Venosi et Pablo Etchebaste.

Le show a lieu dans la salle Osvaldo Pugliese, au rez-de-chaussée, tout au fond, à côté de l'espace-caféteria, du siège du CCC, Corrientes 1543, à 21h30. Entrée à 15 $.
La serveuse ou le garçon du bar passera aux tables avant le début du spectacle puisque vous pouvez profiter des services de la caféteria pendant le spectacle (mais vous commandez avant que les artistes entrent en scène...)

Pour aller plus loin :
Ecouter la voix de Jacqueline Sigaut grâce au lien vers son site, dans la Colonne de droite, partie inférieure, rubrique Grillons, zorzales et autres cigales.
Lire l'ensemble des articles de Barrio de Tango sur Jacqueline ou ses invités en cliquant sur les raccourcis à leur nom dans la rubrique Vecinos del Barrio dans la partie haute de la Colonne de droite.
Tous les articles de ce blog concernant le CCC Floreal Gorini sont accessibles en cliquant sur le mot-clé CCC dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus. Le site du CCC est disponible parmi les liens de la rubrique Cambalache (casi ordenado) dans le bas de la Colonne de droite.
Dans le haut de cette même Colonne, vous disposez de raccourcis sur les Disques & Livres, sur l'ensemble des chanteurs présentés à ce jour dans Barrio de Tango et globalement des musiciens.

La Biyuya et la cuisine du nord de l'Argentine [à l'affiche]

Ce sera mercredi prochain, le 27 mai 2009, à 21h30, au restaurant La Paila qui organise une série de concerts de tango.

La Paila est un restaurant spécialisé dans la riche tradition gastronomique du nord de l'Argentine. Il se situe rue Costa Rica au numéro 4848 dans le quartier de Palermo. En plus du repas, il vous faudra acquitter le prix de 15 $ pour le concert lui-même. Franchement, pour un concert de La Biyuya, c'est donné.

Je ne vais pas faire l'insulte à mes lecteurs fidèles de représenter pour la énième fois ce groupe de tango d'aujourd'hui. Disons juste aux lecteurs qui découvrent Barrio de Tango que la Biyuya est un quintette atípico (1) qui développe un tango revisité avec une guitare, une basse, une flûte, des percussions et une chanteuse dotée d'une voix somptueuse. Ils développent leurs propres arrangements des tangos classiques et leur répertoire de musique originale qu'ils composent et écrivent eux-mêmes. Ils sont sur le point de sortir leur 4ème album.

Si vous êtes nouveau-venu sur Barrio de Tango, il faut aller les découvrir sur leur site ou leur page MySpace. Leur site est disponible dans la rubrique Grillons, zorzales et autres cigales dans la Colonne de droite (partie basse). La Biyuya dispose aussi d'un raccourci à son nom dans la partie haute de la Colonne de droite, dans la rubrique Vecinos del Barrio qui rassemble les différents artistes sur lesquels j'ai déjà publié trois articles ou plus.

Pour aller plus loin :
Ecouter la Biyuya sur Myspace
En savoir un peu plus sur le quartier de Palermo : cliquez sur le mot-clé dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, en haut de l'article, sous le titre. Les quartiers disposent d'une rubrique dans la Colonne de droite, avec quelques raccourcis sur des lieux emblématiques de Buenos Aires et quelques autres villes.
En savoir plus sur la gastronomie, cliquez sur le raccourci Gastronomie dans la Colonne de droite, rubrique Quelques rubriques thématiques.

(1) en matière de tango est típico ce qui possède au minimum un piano, un violon, une contrebasse et un bandonéon. Si vous n'avez pas l'ensemble de ces 4 instruments, vous n'êtes pas típico. Ce qui ne vous empêche pas d'être authentique comme la Biyuya. Authentique et típico sont deux notions séparées et séparables. Il y a du típico très inauthentique et du atípico 200% authentique quand ce n'est pas plus.

vendredi 22 mai 2009

Dema et La Petitera au Bar La Forja demain [à l'affiche]




Le chanteur Dema et son orchestre, La Petitera, sera demain, 23 mai à minuit, au Bar La Forja, dans le quartier de Flores (Bacacay 2414) pour un concert tout près de la Révolution.

Un écart considérable entre le slogan de leur annonce (qui fait référence à la fête nationale, lundi, le 25 mai, qui rappelle la 1ère déclaration d'indépendance que les Argentins appellent la Revolución de Mayo) et l'affiche qui représente une jolie demi-mondaine (petitera) adepte du tapis vert (mais plus heureuse au jeu qu'en amour, dit l'exergue en haut de l'image. Cliquer dessus pour l'avoir en résolution originale)...

Qui plus est, le bar où ils se produiront porte le nom d'un mouvement politique La FORJA, fondé par Homero Manzi et Arturo Jauretche, pour aider à ramener l'Argentine sur le chemin de la conquête de son indépendance politique, géo-stratégique et économique, sous la Década Infame dans les années 30...

L'entrée est à 15$ au cours de ce long week-end pour l'Argentine et Buenos Aires.

En savoir plus :
sur Dema et la Petitera : cliquez sur le nom du chanteur ou celui de l'orchestre dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, en haut, sous le titre, ou sur leur raccourci dans la rubrique Vecinos del Barrio, dans la Colonne de droite (partie haute).
Sur Flores et ce qui s'y passe : cliquez sur le nom du quartier dans le bloc Pour chercher.
Sur l'histoire : vous disposez d'un article de fonds dont le lien se trouve dans la partie centrale de la Colonne de droite, dans la rubrique des Petites Chronologies. Vous pouvez aussi cliquer sur le raccourci de Homero Manzi, dans la rubrique Vecinos del Barrio, section Toujours là.

Emilio de la Peña au Teatro General San Martín ce soir et demain [à l'affiche]

L'affiche dit tout... ou presque.
Elle oublie seulement de préciser que le concert est gratuit.
Merci à Marta Pizzo d'avoir relayé cette information jusqu'en Europe.


Pour aller plus loin :
Cliquez sur le nom de l'artiste dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, pour accéder à l'ensemble des articles qui lui sont consacrés dans Barrio de Tango.
La avenida Corrientes est l'axe culturel central de la ville de Buenos Aires : cliquez sur ce mot-clé dans le bloc Pour chercher pour connaître la multitude de propositions des salles, cafés et théâtres de cette artère emblématique de la capitale argentine.

mercredi 20 mai 2009

Une première : Litto Nebbia en France [ici]

Pochette d'un disque de 1992

L’auteur-compositeur-interprète Litto Nebbia se produira en France en septembre prochain. Ce sera la première fois qu’il chantera dans ce pays.

Litto Nebbia réalise tous les ans une tournée d’été en Espagne.

En Europe non hispanophone, il a déjà chanté en Allemagne, en Moldavie, aux Pays-Bas et en Russie.
En Amérique, il a chanté aux Etats-Unis et au Canada, ainsi que dans de nombreux pays latins, Brésil compris.
En France, jamais encore.

Cette année, il passera comme d’habitude plusieurs semaines en Espagne et fera deux crochets, l’un pour aller jouer à Londres, où il est invité par un jeune groupe de rock avec lequel il s’est déjà produit en Argentine en septembre dernier, et l’autre pour la France, avec une première étape bretonne suivie d’une étape parisienne.

Litto Nebbia sera à Ploërmel le 11 septembre 2009 et à Paris le 17 et 18 septembre.
Il se peut qu’une date supplémentaire vienne enrichir bientôt ce séjour dans l’Hexagone.

Les responsables des deux associations organisatrices et la rédactrice de ce blog sont en effet en train de mettre au point les derniers détails (les horaires, les tarifs, les modalités de réservation -ça c’est pour le public- et les outils de promotion -ça c’est notre travail à nous).

Donc, comme on dit dans les feuilletons radiophoniques (si tant est que cela existe encore), "restez à l’écoute". Car dès que tout ça est calé, un nouvel article de Barrio de Tango vous donnera, à vous ses lecteurs assidus ou occasionnels, le parcours complet de cette tournée européenne automnale avec toutes les informations pratique habituelles pour que vous puissiez profiter de cette occasion qui est faite pour vous...

Les uns, les Sud-Américains vivant en France, allez enfin voir et entendre votre star en chair et en os, ici, dans votre pays d’adoption ou d’exil...
Café La Perla del Once - Balvanera - Buenos Aires

Les autres, francophones ou non, Français ou quelque que soit votre nationalité, qui ne connaissez pas encore cet artiste immensément apprécié sur tout le continent latino-américain, vous découvrirez le chanteur qui a inventé, à l’âge de 17 ans, le rock à texte d’expression hispanique : ce 45 tours s’appelait La Balsa (le radeau), du nom de sa chanson principale dont la légende (déjà ? déjà !) veut qu’elle ait été composée dans une confitería de Balvanera, la Perla del Once, dont la façade s’orne de différentes plaques commémoratives comme je vous en ai parfois montré au sujet du tango mais jamais encore au sujet du rock (voir l’article de Wikipedia en espagnol dont ces photos, de Pepe Robles, sont tirées).
Bar La Perla del Once

La Balsa, c’était en 1965. Depuis, Litto Nebbia n’a jamais cessé de renverser toutes les barrières de genres pour chanter, composer et écrire tout ce qui lui plaît sans jamais rien céder à la pression économique : rock, tango, jazz, folklore, blues, musique de film... Lui-même d’ailleurs déteste se voir classer dans une catégorie ou une autre : il ne fait ni du tango, ni du rock, ni du jazz, ni du folklore, ni des bandes-son. Litto Nebbia fait tout simplement de la musique.

Ces jours-ci, Litto Nebbia termine une tournée aux Etats-Unis (il donnait 6 concerts à Miami et une poignée d’autres à New York et à Washington). Il rentre à Buenos Aires où il se produira les 21 et 28 mai dans une salle du quartier de la Recoleta. Pour ces deux concerts, il a invité une chanteuse et un guitariste bien connus des lecteurs de Barrio de Tango : Mariel Martínez et Alejandro Picciano, qui avaient ouvert, en novembre dernier, sur la suggestion de Litto Nebbia lui-même, l’Agenda de Barrio de Tango dont il vient maintenant lui-même assurer, à Paris, la toute première suite. (Lire l’article sur la tournée argentine de Mariel et Alejandro).

Les lecteurs habitués de Barrio de Tango ont déjà plusieurs fois rencontré cet artiste dans les colonnes de ce blog.

A l’occasion d’une sortie de disques, par exemple ce Horacio Salgan - Ubaldo de Lío último concierto en vivo, dont j’ai parlé récemment (un album Melopea, le label fondé par Litto Nebbia en 1988, lorsqu’il s’est mis à son compte pour se libérer des interminables tracasseries des majors). Article sous ce lien. Ou cet autre, Homenaje a Woody Allen, dont le morceau-titre a été, lundi dernier, le tango rituel du Plenario de la Academia Nacional del Tango, dont Litto Nebbia, entre nous soit dit, est membre de plein droit (Académico Titular). Article sous ce lien.

A l’occasion d’une interview. Dans Página/12, pour ne pas chercher plus loin. Comme dans une édition d’avril dernier où il annonçait précisément cette tournée qu’il achève aux Etats-Unis. Article sous ce lien.

A l’occasion des fêtes de fin d’année pour lesquelles il avait créé une carte de voeux pas vraiment sérieuse que je vous laisse découvrir sous ce lien.

En août 2008, j’ai vu Litto Nebbia au studio de Melopea dans le quartier de Villa Urquiza, à Buenos Aires. Quelques jours avant, je parlais de ce rendez-vous avec l’un de mes amis, qui m’a dit cette phrase que je ne suis pas prête d’oublier : "Ah, ¡Litto Nebbia! ¿Sabés que él es un prócer de la música argentina?" Et après un silence dont l’intense émotion m’a surprise, il a ajouté : "¡El tipo nos salvó al Polaco! Él nos salvó al Polaco..."
"Ah Litto Nebbia... Alors lui, tu sais, c’est un vrai prince de la musique argentine ! Ce mec nous a sauvé El Polaco ! C’est lui qui nous a sauvé El Polaco..." (1)

Alors, en attendant Litto, le mieux, si vous ne le connaissez pas encore, c’est de placer cette page dans vos favoris. Comme cela, vous pourrez y venir facilement et souvent pour cliquer sur l’un ou l’autre des liens Youtube ci-dessous.

Ces clips présentent Litto Nebbia dans différents morceaux de sa composition ou d’autres auteurs, à différentes époques de sa carrière, seul ou avec ses groupes ou avec d’autres artistes éminents d’Argentine...


Sólo se trata de vivir -il s’agit seulement de vivre (de et par Litto Nebbia)
Sólo se trata de vivir (chanté par Mercedes Sosa, accompagnée au piano par Litto Nebbia)
La gente que no sabe lo que quiere - les gens qui ne savent pas ce qu’ils veulent (de et par Litto Nebbia)
Cuando te veas crecer - quand tu te verras grandir (de et par Litto Nebbia)
Viento dile a la lluvia - Le vent, dis-le donc à la pluie.... (de et par Litto Nebbia sur un montage amateur)
Como dos extraños, un grand classique du tango, de Aníbal Troilo et José María Contursi, par Litto Nebbia (qui signe l’arrangement et l’orchestration)
La Balsa (le radeau) dans un clip de 2007, avec cet autre grand du rock argentin qu’est Fito Paez et le groupe de Litto Nebbia, Los Gatos, brièvement reconstitué pour le 40ème anniversaire de leur fondation (Los Gatos, c’est son deuxième groupe, à la toute fin des années 60)
Un autre clip de 2007, au cours de ces mêmes retrouvailles organisées par Litto Nebbia : La chica del paraguas (la fille au parapluie), un tube de Los Gatos.
Le groupe, éphémère, a laissé dans l’histoire de la musique argentine et dans la mémoire de gens une trace si puissante qu’elle ferait facilement croire qu’il a duré au moins dix ans. En fait à peine 2.
No importa la razón - qu’importe le pourquoi ! (de et par Litto Nebbia)
Vamos negro -Allons-y, l’ami (de et par Litto Nebbia) la veine rock-folk dans un clip de 1972
Blues Nocturno, une vidéo Melopea tournée en 2006 (Litto Nebbia avec son groupe La Luz).


Un grand merci aux services culturels de l’Ambassade d’Argentine à Paris qui ont toujours réservé le meilleur accueil à tous mes appels téléphoniques, même au milieu d’un agenda très chargé, alors que vient tout juste de s’achever à Paris le Salon du Livre de l’Amérique Latine (du 14 au 17 mai à la Cité internationale des Arts).



Pour aller plus loin :
Dans la Colonne de droite, dans la rubrique Vecinos del Barrio, Litto Nebbia dispose bien sûr d’un raccourci à son nom, qui vous conduit à tous les articles le concernant dans ce blog.
Dans la rubrique Les grandes avenues, vous trouverez sous l’intitulé Disques & Livres tous les articles sur les disques Melopea (vous pouvez aussi cliquer sur le mot-clé Melopea dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, en haut de l’article, sous le titre).
D’ici quelques jours ou quelques semaines, le site Web de Melopea va réouvrir ses portes, en version trilingue espagnol, anglais, français. Barrio de Tango saluera bien sûr cette ouverture. (Le lien avec la maison de disques se trouve dans la rubrique Les commerçants del Barrio, Colonne de droite, partie basse, celle qui est réservée aux liens externes).
D’ici là, si le style de Litto Nebbia vous plaît, Zivals (dans la même rubrique de la Colonne de droite) dispose d’un grand choix de CD et DVD issus de sa très ample discographie (une centaine d’albums en soliste en un peu plus de 40 ans de carrière).



(1) El Polaco, c’est Roberto Goyeneche, dont Litto Nebbia a produit les derniers disques alors que le chanteur était déjà bien malade. Sa voix avait perdu sa puissance et s’était éraillée mais aucune de ses qualités d’interprétation et d’émotion n’avait disparu. Litto Nebbia a été le seul à croire que El Polaco n’était pas un homme fini. Les disques de Roberto Goyeneche qui figurent au catalogue de Melopea sont sans doute parmi les documents de ce chanteur les plus émouvants du marché. Attendez la réouverture du site de Melopea et vous allez voir ce que vous allez voir.
Walter, este artículo, te lo dedico a vos que me dijiste esta frase en tu departamento donde conoci a Alorsa y a otros...

Ouverture à Buenos Aires de la Semaine du Cinéma Européen à l’Alliance Française [à l’affiche]

La Muestra de Cine Europeo, dont c’est cette année la sixième édition, est une initiative conjointe de la Délégation de la Commission européenne à Buenos Aires et de l’Alliance Française, dépendant du Ministère français des Affaires Etrangères, destinée à contrebalancer la puissance commerciale du cinéma des Etats-Unis et sa domination sur les salles de Buenos Aires et de sa région.

17 longs-métrages de fiction, un documentaire et un court-métrage, tous inédits en Argentine, seront projetés entre le lundi 18 et le vendredi 22 mai, dans la salle de l’Alliance Française, Córdoba 946, à la limite entre Retiro au nord et San Nicolás, au sud.

Tous les ans, cette semaine est organisée aux alentours du 9 mai, qui est le jour de l’Europe.

Cette année, les films proviennent de 18 pays de l’Union : l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, le Danemark, la Slovénie, l’Espagne, la Finlande, la France, la Grèce, la Hongrie, l’Italie, la Lituanie, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la Suède, la Roumanie et la République Tchèque, qui préside en ce moment le Conseil des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union.

En savoir plus :
Lire l’article de Página/12, édition du 18 mai 2009
Consulter le programme de l’Alliance Française à Buenos Aires
Accéder au site de la Délégation de la Commission européenne en Argentine

La course des garçons de café pour la Gran Via de Mayo [Coutumes]

Photo Clarin

C’est la 6ème année qu’a lieu cette compétition organisé par la Chambre inter-métier du Tourisme, de l’hôtellerie et de la Gastronomie argentine. Elle se déroule sur 1600 mètres de la Avenida de Mayo, part du numéro 930, va jusqu’à la Plaza de Mayo et revient à son point de départ. Elle prend place dans la série d’événements et de happenings organisés sur cette avenue au cours de la manifestation d’un mois baptisée Gran Vía de Mayo, qui permet de valoriser cette avenue symbolique de Buenos Aires qui relie les deux palais nationaux, le Congreso à l’ouest et la Casa Rosada à l’est.

Chaque participant court dans sa tenue de travail ordinaire (qui varie en fonction du style de l’établissement). Tous les personnels de salle sont admis à concourir et pour l’épreuve chacun est doté d’un plateau sur lequel sont posés deux bouteilles et un verre plein.

Il y a trois gagnants, autant que de catégories de concurrents : hommes jusqu’à 45 ans, hommes au-dessus de 45 ans et femmes (tous âges confondus).

Le prix était cette année de 2 500 $, ce qui fait une belle somme ($, c’est le symbole du peso argentin, qu’il soit argentin ou uruguayen, et vu le cours de la vie et l’échelle des prix à Buenos Aires, c’est une prime qui n’est pas à négliger).

Les gagnants de l’édition 2009 s’appellent Alfredo Gómez (H jusqu’à 45 ans), Camilo Cuellar (H. à partir de 46 ans), et Daniela Palacios.

Cette année, la course a attiré des garçons et serveuses de Ushuaia, San Carlos de Bariloche (respectivement dans le sud et le centre de la Patagonie), de Mar del Plata et Bahía Blanca (dans le sud de la Province de Buenos Aires, sur la côte atlantique) et de Rosario, l’une des plus importantes villes d’Argentine, située au confluent du Paraná et du Río de la Plata dans la Province de Sante Fe. Le gros des troupes venait bien sûr de Buenos Aires et du Gran Buenos Aires (voir en Colonne de droite la rubrique Buenos Aires : infos pratiques pour avoir une idée de la répartition de la population sur le territoire et du cours de la devise nationale). Ils étaient environ 500 à tenter leur chance...

Pour mieux connaître la Avenida de Mayo, cliquez sur le mot-clé Avda Mayo en haut, dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search. Vous accédez ainsi à tous les articles de ce blog sur l’actualité du tango argentin qui relèvent de ce thème : tous les spectacles, toutes les manifestations, toutes les conférences, toutes les institutions de l’avenue...

Néstor Tomassini dans le cycle 2009 Discos en vivo [à l’affiche]

Et non seulement lui mais plusieurs autres, bien entendu.

Discos en vivo est une opération du Gouvernement de la Ville de Buenos Aires qui organise des concerts et des présentations en direct et en public, gratuits, pour promouvoir et encourager l’industrie locale du disque et du multimédia.

Ces shows et présentations ont lieu à intervalle régulier, à raison de deux par mois, jusqu’à la fin de l’année civile (qui correspond aussi à la fin de l’année économique), les uns au Bar Ultra, situé dans la rue San Martín au numéro 678, dans le quartier de San Nicolás, et au Velma Café, Gorriti 5520, dans le quartier de Palermo.

Le cycle rassemble des artistes de tous les genres, tous édités par des labels indépendants.

Les disques des deux artistes du mois auront une place d’honneur dans les deux disqueries les plus importantes de Buenos Aires, Zivals, à l’angle Corrientes et Callao, et Notorious, Callao 966.

Le 9 juin, l’auteur-compositeur interprète Brian Chambuleyron présentera au Velma Café son disque Tracción a sangre (Traction animale), sorti chez Típica Records.

En juillet, Néstor Tomassini présentera son DVD, Bar Tuñón, qui a déjà fait l’objet de deux articles dans Barrio de Tango. Pour l'anecdote, rappelons que Néstor Tomassini avait publié ses tout premiers disques personnels sous le label Melopea, le label de Litto Nebbia (voir autre article de ce jour).

Actualités à suivre auprès des deux établissements et sur le Portail de la Ville de Buenos Aires (Colonne de droite, partie inférieure, dans la rubrique Les villes-Las cuidades).

Aller plus loin :

Visiter la page de Todo Tango consacré à Brian Chambuleyron
Le site de Néstor Tomassini a son lien dans la Colonne de droite, rubrique Grillons, zorzales et autres cigales, dans la partie inférieure de la colonne, consacrée aux sites externes.
Néstor Tomassini dispose également d’un raccourci, dans la partie supérieure, dans la rubrique Vecinos del Barrio (qui rassemblent tous les articles qui lui sont consacrés dans ce blog sur el tango argentin, ses artistes les plus variés, son actualité et son histoire).
Lire mes articles sur Bar Tuñón, le récent DVD de Néstor Tomassini (clarinettiste) et Hernán Reinaudo (guitariste), tous deux compositeurs :
Article du 17 avril 2009
Article du 7 mai 2009

Dans la rubrique Les grandes avenues, en Colonne de droite, le raccourci Disques & Livres vous présente tous les articles consacrés aux sorties de disques, livres et DVD (et même à quelques vieux albums ou quelques anciens ouvrages qui marquèrent leur époque).

Cucuza ne sait plus où donner de la tête (1) [à l’affiche]

L'affiche diffusée par Club Malbec et Cucuza


Le chanteur Cucuza, bien connu des lecteurs de Barrio de Tango, plus sous ce surnom d’ailleurs que son nom véritable, Hernán Castiello, sera ce soir l’invité d’honneur de Club Malbec au CCC Floreal Gorini dans le cadre du cycle Tango del Miércoles, dont j’ai déjà parlé dans un article précédent, présentant l’ensemble de ce cycle en mai 2009.

Club Malbec (du nom d’un célèbre cépage très apprécié de l’oenologie argentine) est un trio composé par Chris Johnson , contrebassiste de musique classique, Javier Díaz González, guitariste de rock et de tango et Juan Seren, auteur-compositeur-interprète et guitariste.

Javier Romero, qui joue de l’harmonica, sera l’autre invité d’honneur du groupe.

Cela se passe à 21h30, ce soir, mercredi 20 mai, au CCC, Corrientes 1543. Entrée 15 $.

Cucuza sera aussi vendredi prochain, à 21h30, au Bar El Faro, dans le cadre de son cycle à lui, El Tango vuelve al Barrio (ETvaB pour les initiés), avec son ami et partenaire, le guitariste Moscato (de son vrai nom Maximiliano Luna).

Vendredi soir, ce sont eux qui invitent et leurs invités seront le chanteur Osvaldo Peredo et le bandonéoniste Sebastián Zasali.

El Faro est cet établissement sans prétention qui fait l’angle des avenues Pampa et Constituyentes, dans le quartier de Villa Urquiza. Le droit au spectacle y est de 20 $. Comptez la pizza et le vin en plus...

(1) Infâme calembour pour me faire pardonner l’absence de toute traduction des textes de présentation dont Cucuza nous régale à chaque envoi de mail. C’est toujours à mourir de rire mais aujourd’hui, pour des raisons que vous comprendrez aisément si vous lisez tous les articles du jour, je n’en ai pas le temps. Disculpame, Cucuza. La culpa la tiene Litto...
Et pour ceux qui auraient loupé certains épisodes, j’explique le susnommé calembour : cucuza en lunfardo (le parler populaire de Buenos Aires), cela veut dire tête. Il doit son surnom à une coupe de cheveux assez radicale et pas facile à entretenir. Cliquez sur son nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search et vous tomberez vite sur un article où il y aura une photo. Vous allez comprendre tout de suite !

mardi 19 mai 2009

L’adieu au poète à Montevideo [Actu]


A Montevideo, la foule se presse pour saluer la dépouille du Maestro Mario Benedetti.

Le Président de la République, Tabaré Vázquez, a été l’un des premiers à rendre hommage au poète disparu, dont le corps repose depuis la matinée de lundi en grand apparat, dans une chapelle ardente installée dans l’immense Salle des Pas Perdus du Parlement uruguayen, selon le protocole des obsèques nationales.

Tabaré Vázquez (les cheveux blancs au centre)


Des deux côtés du Río de la Plata, la presse poursuit ses éditions spéciales, ses hommages, ses cahiers de photos-souvenirs.

En Espagne, dans l’ancienne métropole où les livres de Mario Benedetti se trouvent facilement, même dans des FNAC de province, l’Université d’Alicante vient de publier un message de condoléances au peuple uruguayen et elle ne doit pas être la seule dans la Péninsule... Le quotidien madrilène El País salue, quant à lui, la naissance de la Fondation Mario Benedetti, qui sera alimentée par les droits de deux livres du poète par volonté expresse de celui-ci.



A lire aussi le site de Página/12, qui a réunit, dans ses colonnes, aujourd’hui comme hier, plusieurs poètes dont Juan Guelman, lui-même grand poète argentin et membre de la rédaction permanente du quotidien.


Le dessinateur Miguel Rep aussi s’est associé à l’hommage : c’est son personnage de père de famille barbu et baba cool qui salue Benedetti au cours d’une de ces invraisemblables séances de psychanalyse qui agrémentent, semaine après semaine, le bas de la page d’accueil du site.

Ces six cases auraient sûrement touché Mario Benedetti.







Les poètes... Ah, les poètes !
Ils écrivent de belles choses pour que chacun puisse améliorer sa vie.
Et nous nous servons de leurs morts pour prendre en main nos petites choses à nous. C’est pour nous qu’ils les écrivent.
Si seulement j’avais pu me servir de poèmes à eux pour avoir des amours dorés sur tranche... J’ai tant de reconnaissance pour eux.
....
Merci Mario Benedetti. Tu as été mon Cyrano de Bergerac uruguayen
.
(Traduction Denise Anne Clavilier)

Sachant d’ailleurs que sa mort ne laisserait personne indifférent, le poète avait lui-même pris les devants et donné aux journalistes cette consigne pleine d’humour : "Quand je mourrai, n’oubliez pas mon stylo." Mais comme l’a dit Tabaré Vázquez : "Un homme comme Mario ne meurt jamais". Et il n’y a ni ode ni article ni entrefilet pour son stylo...

Ce matin à 10h (heure de Montevideo), Mario Benedetti a été inhumé dans le Panthéon national, au Cimetière central de Montevideo, un mausolée officiel réservé aux grandes gloires de l’Uruguay.

Aller plus loin :
El País (Uruguay) du 19 mai 2009, l'édition complète
Clarín (Argentine) du 18 mai 2009
Página/12 (Argentine) du 19 mai 2009
El País (Madrid), du 19 mai 2009

Hommage à Pichuco [Troesmas]

L’actualité d’hier, le décès du grand poète uruguayen Mario Benedetti, m’a fait retarder de 24h la pubication de cet article, prévu pourtant depuis quelque temps déjà. Il me semblait normal à la date du 18 mai de laisser toute la place au Maestro Benedetti et au chagrin des Uruguayens et de toute la communauté hispanophone.



Pourtant hier, c’était aussi l’anniversaire de la mort, en 1975, à 61 ans, de Aníbal Troilo, grand compositeur, grand chef d’orchestre, grand bandonéoniste, musicien qui se sera attaché tous les coeurs, y compris les plus rebelles...

Ici, dit cette belle et sobre épitaphe, sur l’arrière de sa tombe, dans le Carré des personnalités du Cimetière de La Chacarita à Buenos Aires, "Aníbal Troilo vit éternellement dans le souvenir de ses amis".

En mai 1975, alors que la ville de Buenos Aires défilait devant le cercueil du Bandoneón Mayor de Buenos Aires, comme l’avait surnommé Julián Centeya, dans la chapelle ardente installée dans le Teatro General San Martín, dans la avenida Corrientes, partiellement interdite à la circulation pour l’occasion, Héctor Negro écrivait un très beau et assez long poème qu’il terminait par ces vers :

Cómo decirte chau...
[...]
Para decirte: "Gordo...
mirá tu bandoneón,
está sembrado,
ya es de los gorriones, de los pibes,
de las hojas viajeras de este mayo,
de este pueblo
que te quiere de lejos..."
Cómo decirte chau...
ahora que otra vez estás naciendo.
Héctor Negro, mai 1975

Comment te dire adieu...
[...]
Pour te dire : Le Gros,
Regarde ton bandonéon,
Il est là comme semaille
Déjà il est aux piafs, aux mômes
Aux feuilles voyageuses de ce mois de mai
À ce peuple
Qui t’aime de loin...
Comme te dire adieu...
Maintenant que te voici à nouveau en train de naître
.
(Traduction Denise Anne Clavilier)
Ce poème magnifique clôt le volume que la collection Historia del Tango consacre à Pichuco (Editions Corregidor). Il s’agit bien d’un poème et non pas d’un tango ou d’une chanson car il n’a pas été mis en musique. Il est d’ailleurs sans doute trop long pour être chanté.

Alors pour rendre aussi hommage en musique à Pichuco, on peut écouter le tango que lui ont dédié Astor Piazzolla et Horacio Ferrer, en 1974, alors que tout l’entourage du musicien, eux y compris, s’inquiétait pour son état de santé... El Gordo Triste, ici enregistré en public, à Bahía Blanca, sa ville, par la chanteuse Sandra Savoia, sur Todo Tango bien sûr...

Pour aller plus loin :

Ce sont les jours ou jamais pour aller visiter le site consacré à Aníbal Troilo, par ses petits-enfants, les frères et soeurs Torné. En tout cas en attendant le 11 juillet. Vous trouverez le lien dans la Colonne de droite, en partie inférieure, dans la rubrique Troesmas, bien sûr.

Les articles de ce blog consacrés à Aníbal Troilo, dit Pichuco, dit El Gordo, se trouvent rassemblés sous le raccourci qui porte son nom, dans la Colonne de droite, rubrique Vecinos del Barrio, section Toujours là.

Un groupe de manifestants antisémites a détruit la fête [Actu]

Buenos Aires a vécu ce week-end une de ces échauffourées que l’on connaît parfois hélas en France mais qui sont inédites en Argentine : des individus soi-disant pro-Palestiniens ou anti-impérialistes, armés de bâtons et de chaînes, ont fait irruption dans la célébration organisée par la Ville de Buenos Aires pour les 61 ans de la fondation de l’Etat d’Israël. Ils ont frappé toutes les personnes qu’ils pouvaient atteindre, faisant plusieurs blessés, dont beaucoup ont dû être hospitalisés. Il y a des personnes défigurées et d’autres souffrant de traumatismes crâniens Un policier fait partie des victimes admises à l’hôpital.

Le commando raciste affichait son appartenance au Front d’Action Révolutionnaire (FAR, en français comme en espagnol) sans que les pouvoirs publics aient pu au lendemain des faits assurer qu’ils appartenaient bien à ce groupuscule. C’est une vingtaines d’individus qui a soudain surgi d’une des bouches de métro de la station Perú dans ce qu’on appelle à Buenos Aires le micro centro (qui regroupe les quartiers Monserrat et San Nicolás). Ils exhibaient des pancartes avec des slogans hostiles à Israël. La plupart d’entre eux n’a pas pu être identifiés pour le moment.

Les forces de l’ordre ont néanmoins pu arrêter cinq personnes sur la vingtaine de sauvages impliqués. Les 5 personnes arrêtées sont toutes originaires du sud du Gran Buenos Aires et appartiennent au mouvement d’extrême gauche Quebracho, un mouvement révolutionnaire qui prône la violence et la révolution pour sauver l’Argentine de l’impérialisme et instaurer un pays social et souverain. Pour parvenir à ces fins, ce groupement, dont le FAR est un des courants, accorde sous soutien à l’actuel gouvernement iranien. Or il se trouve que l’Iran de la révolution islamique est fortement soupçonné par la Justice et la diplomatie argentines d’être à l’origine de l’attentat du 18 juillet 1994 contre la mutuelle juive de Buenos Aires, l’AMIA. Attentat à la voiture piégée qui avait fait, en plein coeur de Buenos Aires et à une heure de forte affluence, 84 morts et des centaines de blessés, dont certains sont restés handicapés à vie, et que l’ancien Président argentin Carlos Menem est suspecté d’avoir couvert les exécutants, deux hommes d’affaires syrio-argentins de ses amis (lire l’article de ce blog à ce sujet).
Hier, lundi, environ deux cents militants d’extrême-gauche, les visages dissimulés sous des turbans ou des foulards, bannières rouges en main, ont marché à Buenos Aires contre l’Ambassade d’Israël et en banlieue contre le Palais de Justice de Comodoro Py, où les inculpés devraient être jugés, sous prétexte de dénoncer la "répression policière".

Les sus-dénommées FAR s’étaient déjà, il y a quelques jours, attaqué, toujours dans le micro-centro mais cette fois-ci dans un hôtel, à un chef d’entreprise juif qu’ils avaient passé à tabac.

L’émotion est très grande dans la capitale argentine et en particulier dans la vaste communauté juive qu’elle abrite paisiblement depuis le début des années 1870. Buenos Aires compte la plus importante population juive d’Amérique Latine et elle est fière d’avoir su retenir sur son sol tant de descendants d’immigrants qui, chez elle, n’eurent pas la vie plus dure que d’autres immigrants, catholiques ceux-là, sous prétexte qu’ils appartenaient à une autre religion (et aucun émigrant, quelle soit sa religion ou sa provenance géographique n’a eu la vie facile en arrivant en Argentine, c’est le moins qu’on puisse dire !).

L’antisémitisme est un trait passablement étranger à la société portègne, où l’accueil du Juif a été d’emblée, dès l’indépendance, d’idéologie essentiellement libérale et humaniste, conduite par un franc-maçon formé en Angleterre, José San Martín, a été le symbole de la rupture avec la répression inquisitoriale de l’Empire colonial (les juifs étaient interdits sur toutes les terres du Roi d’Espagne depuis la chute de Grenade, en 1492). Et si une partie des Argentins juifs ont effectivement rejoint Israël en 1948-1950, ce n’était pas pour fuir des progroms ou d’autres persécutions. C’était pour faire leur alya (le retour dans la Terre Promise) et réaliser le rêve quotidien et millénaire de millions de juifs depuis que le Temple de Jérusalem a été rasé par les troupes de Titus en 70 de notre ère.

Les Ministres de la Justice et des Relations extérieures argentins ont fermement condamné l’attentat (repudiar el atentado). L’Institut contre la Discrimination aussi. Et la Fédération Palestinienne à Buenos Aires a fait de même, se déclarant même en deuil après un acte dans lequel elle reconnaît "un attentat contre la liberté d’expression". L’Ambassade d’Israël en Argentine a dénoncé un "acte de barbarie". Et le Secrétariat de l’AMIA, la mutuelle juive argentine, a signalé que l’attaque avait pu se produire parce qu’un espace dans la manifestation avait été laissé libre, sans aucun policier à proximité, ce que le Ministre de la Justice a démenti. Depuis l’attentat contre l’AMIA, les institutions juives à Buenos Aires sont très exigeantes en matière de maintien et de garantie de la sécurité par les pouvoirs publics.

Samedi 16 mai, en annonçant le concert Moishetango dans Barrio de Tango, j’avais fait allusion à cette manifestation officielle organisée par le Gouvernement de la Ville de Buenos Aires. Je ne pensais pas avoir l’occasion d’y revenir et surtout pas pour un pareil motif.

lundi 18 mai 2009

Deuil national en Uruguay pour la mort de Mario Benedetti [actu]

Une de Página/12
(D'autres illustrations enrichiront cet article ce soir)

Le grand poète et écrivain uruguayen Mario Benedetti, chantre de la liberté dont l’oeuvre poétique aida les Uruguayens aux heures les plus sombres de leur histoire, est décédé, chez lui, dans le centre de Montevideo, hier soir, dimanche 17 mai 2009.

Il était l’un des hommes de lettres les plus connus et les plus populaires de tout le monde ibérique et c’est tout l’ensemble hispanophone qui pleure ce matin la disparition d’un géant de la littérature dans la langue de Cervantes, un des plus grands poètes du 20ème siècle.

Mario Benedetti avait 88 ans. Sa santé était très fragile. Il y a quelques jours à peine, il avait regagné son domicile après une nouvelle hospitalisation qui avait tenu en haleine tous ces admirateurs. Il y a 3 ans, il avait perdu son épouse, avec laquelle il avait vécu toute sa vie.

Son corps a été porté au Palais Législatif de Montevideo où une chapelle ardente a été installée pour que le public puisse lui rendre hommage. Ses obsèques seront célébrés demain mardi.
Un deuil national de 3 jours a été décrété en Uruguay.

Dans le reste du continent et en Espagne, tous les journaux ou presque titrent sur sa disparition et nombreux sont les quotidiens qui publient aujourd’hui un dossier complet pour lui rendre hommage.

En illustration de cet article, la une d’aujourd’hui du quotidien argentin Página/12 qui publie un poème de Mario Benedetti en lieu et place de son habituel billet d’humeur (cliquez sur le lien ci-dessous à l’édition du jour pour lire ce texte, il n’est pas lisible sur l’image de la une, trop petite). Le dessin en une est celui de Daniel Paz et rend hommage au poète bucoliquement assis sous un arbre.

Pour aller plus loin, lire les articles des journaux ci-dessous :

El País (Uruguay), article principal (édition du 18 mai 2009)
El País (Uruguay), article biographique (ibidem)
El País (Uruguay), article de fond sous le titre El escritor incansable (l’infatigable écrivain) (ibidem)

La República (Uruguay), article principal (édition du 18 mai 2009)
La República (Uruguay), article sur les différentes récompenses accordées à Mario Benedetti (ibidem)
La República (Uruguay), article sur les réactions d’une poignée de personnalités politiques uruguayennes éminentes (ibidem)

Clarín (Argentine), article principal (édition du 18 mai 2009)
Página/12 (Argentine), édition du 18 mai 2009 au complet
Página/12 (Argentine), dossier d’hommage (ibidem)

El País (Espagne), dossier d’hommage au complet (édition du 18 mai 2009)

La presse francophone est plutôt avare d'hommages. Néanmoins, quelques médias ont pris la peine de relayer l'information :

Le Matin (Suisse), édition du 18 mai 2009
Libération (France), édition du 18 mai 2009
Radio Canada, site Web

Mario Benedetti félicitée par la Reine Sofia d'Espagne en Espagne

samedi 16 mai 2009

Moishetango, un hommage aux créateurs juifs du tango argentin [àl'affiche]

Affiche officielle de la manifestation envoyée par Marta Pizzo (merci à elle)

Lors d'un concert donné par la Camerata Santa Cecilia (Sainte Cécile est la patronne chrétienne des musiciens), l'école confessionnelle juive Sholem Aleijem rend hommage à une poignée de poètes, paroliers (letristas) et compositeurs juifs qui ont marqué le genre de leur empreinte et qui sont loin de représenter la totalité de l'apport juif au genre et à la culture populaire portègne.

Ce soir, ils ne seront que 13 à être célébrés, des morts et des vivants. A noter en particulier le nom de l'éditeur et écrivain Ben Molar, qui recevra tout prochainement un hommage bien mérité à la Legislatura le 22 mai prochain. A noter aussi le nom de l'auteur-compositeur-interprète Chico Novarro, celui des deux frères Rubinstein (de leur vrai nom), tous deux paroliers, Luis Rubistein et Oscar Rubens, le nom de Raúl Kaplun, qui fut le premier chef d'orchestre avec lequel travailla le chanteur Roberto Goyeneche lorsqu'il remporta en 1948 un concours dont le prix était un contrat d'un an dans cet orchestre.

Et on pourrait ainsi commenter chaque nom : Lipseker avec lequel Homero Manzi a signé plusieurs chefs d'oeuvre, Ismaël Spitalnik qui a signé, lui aussi, plusieurs tango presque devenus des classiques à présent dans les concerts et sur les disques, dont plusieurs sur des textes de Héctor Negro (qui ne fait pas partie de la brochette de créateurs mis à l'honneur ce soir).

Aller donc sur Todo Tango lire les notices qui leur sont consacrées dans le chapitre Los creadores, lire leurs textes ou leurs partitions et écouter leurs tangos, leurs valses, leurs milongas grâce à cette discothèque virtuelle richissime (le lien avec Todo Tango se trouve dans la rubrique Les Institutions dans la partie de la Colonne de droite qui est consacrée aux liens avec les sites extérieurs).

Le concert a lieu à 20h30, dans les locaux de cette école, Serrano 341, dans le quartier de Villa Crespo, qui abrite depuis longtemps une forte communauté juive. L'entrée est libre et gratuite.

La manifestation est contemporaine d'une initiative de la Ville de Buenos Aires, intitulée Buenos Aires celebra Israël, le 17 mai dans l'après-midi, de 15h à 18h, à l'occasion des 61 ans de la fondation de l'Etat hébreu. Au même moment, la Ville (1) vient d'annoncer qu'elle apporterait son appui financier à un foyer de jour tenu par l'AMIA, la mutuelle juive qui a été il y a plusieurs années la cible du plus violent attentat antisémite qui ait existé et ce dans une ville, Buenos Aires, qui est très peu atteinte par ce mal atroce qu'est la haine des juifs mais qui a connu, comme toutes les villes du monde occidentale, une vague de graffitis racistes et insultants au moment de la récente intervention armée de Tsahal dans la Bande de Gaza.

Pour aller plus loin sur l'apport juif à la culture populaire portègne :
Dans Barrio de Tango, vous reporter en particulier à mon article sur Pesaj urbano de l'association Yoktime et à mon article sur le Festival du cinéma juif de Buenos Aires.

Plusieurs livres existent sur le sujet (tous en espagnol bien sûr). Je recommande la recension El Tango, una historia con judíos, de José Judkovski, Fundación IWO (Instituto Judío de Investigación), Suipacha 483, 1226 Buenos Aires, paru en 1998.
(1) On est en campagne électorale à Buenos Aires pour le renouvellement de la moitié de la chambre législative de la Ville, la Legislatura. Et pour le moment, Mauricio Macri, le Chef de Gouvernement de la Ville, ne dispose pas d'une majorité absolue dans cette institution. Ce qui l'expose au vote de lois qui vont à l'encontre de ses projets. L'enjeu pour lui est donc de conquérir cette majorité à l'occasion de ces élections de mi-mandat. Pour suivre les affaires politiques propres à la Ville de Buenos Aires, cliquer sur le mot-clé GCAB.

Milonga del Indio ce dimanche sur Plaza Dorrego [danse]

Ci-contre, le Maestro Gustavo Mozzi, Directeur du Championnat de Buenos Aires, du Mundial et du Festival de Tango de Buenos Aires
Dans le cadre du 7ème championnat de tango de la ville de Buenos Aires, où seront sélectionnés les couples qui représenteront la capitale au 7ème Mundial de Tango en août prochain, la Ville organise une grande milonga gratuite et à l'air libre sur la Plaza Dorrego, au coeur du quartier de San Telmo, à la rencontre des rues Humberto Primero et Defensa.

Ce sera demain, 17 mai 2009, à partir de 19h30.

Cette milonga est confiée au danseur milonguero El Indio, qui doit son surnom à son faciés très caractéristique. El Indio est un vrai personnage de la nuit portègne.

Attention à la météo : l'hiver vient de pointer son nez à Buenos Aires et les nuits se font maintenant frisquettes...

Pour aller plus loin :
Cliquez sur le mot-clé Mundial dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, pour lire les articles de Barrio de Tango relatifs à ces compétitions
Dans la Colonne de droite, dans la rubriques Les grandes avenues, le raccourci Danse rassemble tous les articles relatifs à la dimension chorégraphique du tango (cours, stages, compétition, milongas, spectacles).
Visiter le site du 7ème Championnat de Tango de Buenos Aires (en espagnol).

vendredi 15 mai 2009

Plenario cannois à la Academia Nacional del Tango [à l’affiche]

Pochette du disque

D’ordinaire, la Avenida de Mayo affecte des airs de Champs Elysées. Heureusement, elle ne s’y prend pas très bien et "ça la fait pas". Mais grâce à ses à-peu-près, elle réalise un tour de force qui est bien plus intéressant : la Avenida de Mayo ressemble surtout à... la Avenida de Mayo. (1)

Cependant lundi, Mayo va prendre une petite allure de Croisette du côté du numéro 835, quelque part pas loin de la esquina Mayo y Piedras. Même la montée des marches est prévue : l’entrée du Palais (2) est dotée de 3 marches, très belles, en marbre. Mieux encore : le grand escalier qui mène au Museo Mundial del Tango côté Rivadavia (derrière), au numéro 830. Et là, vous avez besoin de plusieurs fois vos deux mains pour les compter, les marches !

Lundi soir, donc (trêve de plaisanteries douteuses !), se tiendra, comme un lundi sur deux, une réunion publique (plenario) offerte par la Academia Nacional del Tango et le thème de la conférence sera Tango et Cinéma. Et il y en a des choses à dire là-dessus !

A commencer par tous les artistes de tango qui ont fait du cinéma comme acteurs (Carlos Gardel, dès 1917 et jusqu’en 1935, à Paris et à New York, Libertad Lamarque au Mexique, Tita Merello, Hugo del Carril, Enrique Santos Discépolo, Roberto Goyeneche, tous en Argentine, Horacio Ferrer en France, j’en passe et pas que des mauvais), comme réalisateurs et/ou scénaristes (Alfredo Le Pera, Enrique Santos Discépolo, Homero Manzi, Hugo del Carril...), comme auteurs de bandes-son (Carlos Gardel, Homero Manzi, Enrique Santos Discépolo, Juan D’Arienzo, Astor Piazzolla ou Litto Nebbia lui-même, artiste si à part dans l’univers musical argentin dont il renverse toutes les barrières en pratiquant tous les genres....).

Sans oublier l’innombrable liste de documentaires, dont les récents Café de los Maestros ou Si sos brujo (dont Barrio de Tango a déjà parlé, voir le raccourci Cinéma, dans la rubrique Tangoscope, dans la Colonne de droite) et de métrages de fiction (longs, courts ou moyens) comme le film de Carlos Saura, Tango, ceux (plus authentiques et plus profonds) de Pino Solanas, Sur, El Exilio de Gardel..., et tous ces films qui prennent le tango pour prétexte et le mangent à n’importe quelle sauce, même la moins digeste (Tango Assasination, Le Dernier tango à Paris, Je ne suis pas là pour être aimé, pour citer trois titres bien connus des francophones).

Sans compter que le cinéma a inspiré lui-même plusieurs morceaux : Charlie Chaplin par exemple avec Un tango para Chaplin de Alfredo Gobbi fils, le compositeur-violoniste, ou Señor del Galerita (le monsieur au petit chapeau) de Marsilio Robles y Ghino Corrali, que chanta et enregistra la grande Nelly Omar ou, nettement moins connu, La pena de James Dean de Ferro et Roverano (volume 13 du Buenos Aires Tango Club, Jorge Caldara Años 57 al 60). Et plus proche de nous encore, Woody Allen.

Mais je n’ai ni les moyens, ni les ressources, ni la place de faire moi-même ici en français la conférence que donnera Pedro Ochoa lundi à 19h30 dans le Salón de los Angelitos Horacio Ferrer (vous connaissez tout ça par coeur, vous, les lecteurs fidèles, c’est pour les nouveaux que je précise tout ça).

Le titre de la causerie se passe de traduction : El Tango en el cine Mundial (avec une majuscule à Tango et une autre à Mundial).

Pedro Ochoa est danseur, musicien et écrivain. A la Academia,dont il est membre de plein droit (Miembro titular), il enseigne au Conservatorio de Estilos Tangueros Argentino Galván, dont j'ai déjà eu l'occasion de parler à la fin de l'année dernière et à la rentrée scolaire argentine (qui a lieu tous les ans au mois de mars). Il a écrit un livre sur le sujet, Tango y cine mundial, qui a été publié en 2003 aux Ediciones del Jilguero et a même été récompensé par le Fondo Nacional de las Artes d'Argentine.

Pour l’occasion, le tango rituel de la soirée sera Woody Allen, de Raúl Garello et Horacio Ferrer, dans l’un des très rares enregistrements qui en existent, celui qui a été réalisé en 1992 par Raúl Garello et son grand orchestre. Un texte admirable et touffu, fondé dans le talent de jongleur verbal du poète et son immense culture cinématographique. Une musique valsante d’un des plus grands compositeurs actuels de l’univers du tango. Et la voix, très belle, d’un grand chanteur uruguayen, trop tôt disparu, Gustavo Nocetti (1959-2002).

Le disque, dont vous voyez la jacquette (3) en illustration de cet article, est sorti chez Melopea (comme par hasard !), dont le directeur n’est autre que Litto Nebbia (vous saviez aussi, depuis le temps que je vous en parle), lequel a épousé une petite-fille de... je vous le donne en mille ! Libertad Lamarque, la chanteuse, l’actrice, la comédienne dont cela m’étonnerait qu’on ne dise rien lundi soir (lire l'article de Barrio de Tango sur le dernier plenario consacré à Libertad Lamarque).

L’espace artistique sera confié au sextette de Mendoza Colectivo Tango dans lequel chante et joue Mariano Dalla Torre, qui est Académico Correspondiente dans la ville de Mendoza (chant et percussions, en l’occurrence le bongó et la caisse péruvienne, en espagnol cajón peruano). Les autres musiciens de la formation sont Carlos Acosta (piano électrique), Gustavo Bruno (guitare classique), Jorge Hernaez (contrebasse), Daniel Lewin (bandonéon) et Walter Casciani (saxophone).

Bien sûr, à la sortie du Palais, il n’y aura pas la vue sur la Méditerranée mais avouez que la soirée va tout de même valoir le coup (surtout que c’est gratuit. Alors qu’à Cannes, pas vraiment !)

Pour aller plus loin :
Découvrir Colectivo Tango sur sa page My space.
Le groupe se produit le 16 mai à 23h45 à Clásica y Moderna, Callao 892, à Buenos Aires.
Puis le 17 mai à 20h en plein air (et gratuit) à l’angle (esquina) entre Avenida de Mayo et rue Santiago del Estero, dans le cadre de la Gran Via de Mayo dont on a déjà parlé ici (cliquez sur Avda Mayo, dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, en haut de l’article).
Enfin le 19 mai à 21h au Teatro Presidente Alvear, Corrientes 1659, où le sextette aura pour invités l’auteur-compositeur interprète et pianiste Claudia Levy (voir rubrique Vecinos del Barrio en Colonne de droite), la bandonéoniste Carla Algeri (regarder ou écouter ce clip très sombre mais avec interview et couple de danseurs sur You Tube) et les danseurs Rosalia et Alejandro.
Le lendemain, Colectivo Tango sera de retour à Mendoza, sur la scène du Teatro Quintinilla à 21h30.
Vous pouvez aussi vous connecter à la page My Space de Walter Casciani, le saxophoniste de la bande, et au site de Jorge Hernaez, le contrabassiste.

(1) Sinon, qu’irons-nous faire à Buenos Aires, nous les Européens, si c’était pour retrouver Londres ou Paris ?
(2) El Palacio Carlos Gardel, nom dont Horacio Ferrer a baptisé l’hôtel particulier typiquement alvearien dans lequel il est parvenu, non sans mal, à loger son Académie en janvier 2002. A côté et au dessus du Gran Café Tortoni.
Et si l’immeuble est alvearien, c’est qu’il date de la mandature municipale de Torcuato de Alvear, qui, à la fin du 19ème siècle, s’est rêvé en rebâtisseur du centre de Buenos Aires.
(3) Cette jacquette a été dessinée par Jorge Muscia pour toute la partie de filete (cet art orné typique de Buenos Aires). Le portrait de Woody Allen est l’oeuvre de Lulú Michelli, l’épouse de Horacio Ferrer, qui illustre la plupart des livres de son mari.
Pour aller plus loin : voir les articles rassemblés sous le raccourci Les artistes plastiques, de la rubrique Les artistes, dans la Colonne de droite, ou le raccourci Jorge Muscia dans la rubrique Vecinos del Barrio, section Les peintres, ainsi que tous les articles rassemblés sous le mot-clé Melopea, en haut de l’article, dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search.

Gary Burton rend hommage à Astor Piazzolla au Gran Rex [à l’affiche]

Le musicien américain Gary Burton (comme si les Argentins n’étaient pas eux aussi des Américains ; c’est comme ça, c’est le vocabulaire français), Gary Burton donc, en tournée actuellement à Buenos Aires, se produira le mardi 26 mai au Teatro Gran Rex pour un nouveau concert d’hommage en compagnie de plusieurs musiciens ayant appartenu à la dernière formation de Piazzolla.

Une fois n’est pas coutume. Ci-après, je vous traduis intégralement l’entrefilet que le quotidien argentin Página/12 consacre aujourd’hui à l’événement. Ici, la version Web de l’article

El vibrafonista norteamericano Gary Burton, junto con músicos que integraron el último quinteto del recordado Astor Piazzolla, recrearán su música el martes 26 en el Teatro Gran Rex; acompañarán a Burton Pablo Ziegler en piano, Héctor Console en contrabajo y Fernando Suárez Paz en violín, junto a la participación de Ricardo Lew en guitarra y Marcelo Nisinman en bandoneón. La relación entre Gary Burton y Astor Piazzolla comenzó en los sesenta cuando Burton, que integraba la formación de Stan Getz, que estaba de gira por Buenos Aires, acudió a un show del bandoneonista argentino.
Página/12, 15 mai 2009

Le vobraphoniste nord-américain Gary Burton, en compagnie de musiciens qui firent partie du dernier quintette d’Astor Piazzolla, d’heureuse mémoire, recréeront sa musique le mardi 26 au Teatro Gran Rex. Pour accompagner Burton : Pablo Ziegler sera au piano, Héctor Console à la contrebasse et Fernando Suárez Paz au violon. Participeront aussi Ricardo Lew à la guitare et Marcelo Nisinman au bandonéon. Le relation entre Gary Burton et Astor Piazzolla a commencé dans les années 70 quand Burton, qui faisait partie de la formation de San Getz, qui se trouvait en tournée à Buenos Aires, vint assister à un spectacle du bandonéoniste argentin.
Traduction Denise Anne Clavilier



Volvieron a encontrarse a principios de los ’80 en París, cuando Astor concurrió a presenciar un espectáculo que brindaba Burton a dúo con el pianista Chick Corea. A fines del verano del ’86 se encontraron en un emblemático local del barrio de Belgrano, donde el bandoneonista marplatense se estaba presentando con su quinteto. Mientras que el debut de Astor Piazzolla, junto a su quinteto y Gary Burton, fue el 4 de julio de 1986 en el Festival de Jazz de Ravena, Italia, y juntos tocaron en Niza, Pescara, Montreaux y luego Japón. En 1987 editan el álbum The New Tango, que fue grabado en vivo en su presentación en el Festival de Montreaux y presenta siete obras inéditas que el propio Astor compuso especialmente para la inclusión del vibráfono en el quinteto; un año después, Burton edita un disco que tituló Piazzolla Reunión. “Biyuya”, “Tanguedia”, “La muerte del ángel y “Decarísimo” fueron incluidas en la placa y en el 2000, el vibrafonista graba “Libertango” junto a integrantes del Quinteto.
Página/12, 15 mai 2009

Ils se retrouvèrent au début des années 80 à Paris, quand Astor vint assister à un spectacle que donnait Burton en duo avec le pianiste Chick Corea. A la fin de l’été 86, ils se retrouvèrent dans une salle emblématique du quartier de Belgrano (1), où le bandonéoniste né à Mar del Plata se produisait avec son quintette. Cependant, la première de Astor Piazzolla jouant avec son quintette et Gary Burton date du 4 juillet 1986 au Festival de Jazz de Ravenne, en Italie, puis ensemble ils ont joué à Nice, à Pescara, à Montreux (2) et ensuite au Japon. En 1987, ils sortent l’album The New Tango, qui fut enregistré en public lors de leur présentation au Festival de Montreux et qui présente 7 oeuvres inédites que Astor lui-même composa spécialement pour introduire le vibraphone dans le quintette. Un an plus tard, Burton sort un disque qu’il intitula (3) Piazzolla Reunión. Biyuya, Tanguedia, La muerte del ángel et Decarísimo (4) furent inclus dans le disque et en 2000 (5), le vibraphoniste enregistra Libertango avec les membres du Quintette. Traduction Denise Anne Clavilier

Pour ceux que l’histoire, l’oeuvre et le parcours de Piazzolla passionnent et ils sont nombreux, je ne veux pas manquer de vous signaler l’ouvrage récent de Carlos Carrizo, Imagenes de Piazzolla, auquel j’ai déjà consacré deux articles et que vous pouvez vous procurer directement auprès de l’auteur-éditeur en Argentine (Carlos Carrizo parle très bien français) ou sur la boutique en ligne de Zivals, la seule pour le moment à pouvoir commercialiser vers l’étranger ce recueil de photos inédites tirées du trésor d’un expert de la Piazzollie. L’ouvrage est préfacé par Horacio Ferrer.
Lire mon article sur la présentation de Imagenes de Piazzolla à la Academia Nacional del Tango.
Lire mon Retour sur images de cette soirée académique.
Le lien avec la boutique Zivals se trouve dans la rubrique Les Commerçants del Barrio, dans la Colonne de droite, dans la partie basse.


Pour aller plus loin :
Disques et livres : voir tous mes articles à ce sujet en allant soit dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, en haut de l’article, soit dans la Colonne de droite, rubrique Les grandes avenues.
Astor Piazzolla : voir tous mes articles sur cette personnalité-clé dans le bloc Pour chercher ou dans la Colonne de droite, rubrique Vecinos del Barrio, section Toujours là.
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(1) Belgrano : un quartier du nord de Buenos Aires.
(2) Le journaliste a écrit Montreaux. C’est très compliqué pour un hispanophone de maîtriser nos eu, au, ou, oe, oi et autres fantaisies orthographiques. Et puis la géographie de l’Europe, c’est comme pour nous celle de l’Amérique Latine. Cela manque parfois un peu de précision.
(3) ces ruptures dans la concordance des temps, très rares et très mal vues en Espagne, sont monnaie courante dans le langage argentin et particulièrement dans le parler portègne où elles n’écorchent les oreilles de personne.
(4) un hommage de Piazzolla à Julio Di Caro, le grand et tout premier innovateur du tango à la fin des années 1910. Celui qui marqua la rupture avec la Guardia Vieja et fit naître un autre courant musical appelée La Guardia Nueva.
(5) Astor Piazzolla est mort le 4 juillet 1992.