mardi 30 juin 2009

Elections en Argentine : la droite arrive en tête mais Pino Solanas arrive second à Buenos Aires [Actu]

Pino Solanas dans la nuit du 28 au 29 juin
(service photo La Prensa)


Lors des élections législatives nationales, qui se sont tenues dimanche dernier, la situation pourrait se résumer ainsi :

Défaite assez humiliante pour le Frente para la Victoria qui rassemble, autour du Partido Justicialista, une partie de la gauche. Cette défaite (30% des voix au niveau national) a conduit le président du PJ à démissionner : Néstor Kirchner, ancien Président de la République et époux de l’actuelle Présidente, qui lui a succédé, avait pris les rênes du parti peu de temps après sa sortie de fonction. Laquelle a minoré dans un discours l’effet des résultats en indiquant que toutes les élections de mi-mandat voyaient ainsi contesté le parti au pouvoir mais elle a reconnu que la nouvelle composition des deux chambres impliquait de nouveaux accords de gouvernement. Elle a néanmoins refusé d’envisager un remaniement ministériel au-delà du remplacement de la ministre de la Santé (voir article sur ce sujet publié ce jour dans ce blog).

Au PJ, c’est le Gouverneur de la Province de Buenos Aires qui prend les commandes du parti. C’est lui qui va devoir refaire d'ici deux ans le retard du parti et de l’alliance électorale qu’il conduit.

Du côté de la droite libérale, le PRO, l’ambiance est bien différente et le PRO, arrivé en tête, se voit déjà comme l’alternance prochaine à l’élection présidentielle de 2012. Le PRO a gagné de nombreux sièges sans toutefois emporter à lui tout seule la majorité à la Chambre des Députés (le PRO n'a pas de sénateur) mais les deux forces de droite et centre-droit ont le pouvoir de mettre échec et mat tout ce que proposerait le Gouvernement si elles unissent leurs votes.

En revanche, l’alliance entre les radicaux de l’UCR (centre gauche) et la Coalición Cívica (centre droit, type démocratie chrétienne), l'ACyS (pour accord civique et social) a obtenu des résultats mitigés puisqu'il gagne beaucoup de sièges mais rate de peu d'égaler ou de surpasser la représentation du Frente para la Victoria. De plus, les résultats sont inégaux en fonction des régions et de chacun des alliés de cet accord électoral et de gouvernement (qui ne gouvernera pas pour le moment en tout cas). Les partisans du Vice-Président de la République, Julio Cobos (UCR), qui est aussi de jure le Président du Sénat, ont bien tenu dans les fiefs qui sont les leurs mais Elisa Carrio, chef de file du CC, n'a été élue que de justesse au siège de députée de Buenos Aires qu’elle convoitait. Or c’était elle, l’adversaire malheureuse de Cristina Fernández à la dernière présidentielle et de Néstor Kirchner à la précédente.

En ce qui concerne la Ville Autonome de Buenos Aires à présent, qui renouvelait la moitié de sa chambre législative, la Legislatura, Mauricio Macri, chef du Gouvernement, ne gagne aucun siège, sa formation se maintient exactement en l'état. Il ne dispose donc pas non plus pour cette deuxième partie de mandat de la majorité absolue qu’il souhaitait. Il reste appuyé par ce que les Portègnes appellent "la plus importante minorité de la Legislatura". Et il voit arriver en seconde position derrière sa propre formation Proyecto Sur du cinéaste devenu homme politique, Fernando "Pino" Solanas, une gauche péroniste qui se veut indépendante, hors de toute alliance de gouvernement, et refuse de répondre aux appels du pied que la Présidente leur a adressés dès hier. C’est à l’hôtel Bauen (1) que Pino Solanas est allé fêter cette percée portègne, que de nombreux sondages avaient vu se profiler à l’horizon. A l’élection présidentielle de 2007 où il se présentait à la fois à la Présidence et à un siège de Sénateur (qu’il a gagné), il avait remporté un peu plus d’1% des votes exprimés. Sa montée en nombre de voix, ses 8 sièges à la Chambre des Députés et ses 9 élus à la Legislatura est donc un vrai événement politique réel dans la vie de la cité autonome. Pino Solanas a immédiatement annoncé que Proyecto Sur se présenterait en 2012 au Chefat de Gouvernement de la Capitale, contre Mauricio Macri.

Les nouvelles chambres se mettront en place en décembre prochain, à mi-mandat de la Présidente de la République et du Chef de Gouvernement portègne.

Pour aller plus loin :
Consulter l'édition de Clarín du 29 juin 2009
Consulter l'édition du La Nación du 29 juin 2009
Consulter l'édition de La Prensa du 29 juin 2009
Consulter l'édition de Página/12 du 29 juin 2009.

Visiter le site du Congreso de la Nación (que compose les deux chambres)
Visiter le site de la Legislatura portègne

(1) L’hôtel Bauen est un grand établissement de la Capitale situé esquina Corrientes et Callao (côté sud). Fermé par ses propriétaires qui voulaient en faire autre chose mais ont tardé à mettre leurs plans à exécution, il a été repris de force par une quarantaine d’anciens salariés licenciés qui ont repris l’exploitation première sous forme d’une coopérative. Le nouvel Hôtel Bauen marche plutôt bien. Il dispose d’un auditorium où Alejandro Dolina enregistre très souvent son émission radiophonique de divertissement et d’actualité La venganza será terrible et où se produisent des artistes. Il a aussi un bar-confitería très agréable, où vous pourrez aller faire une pause à vos heures perdues pendant votre prochain séjour dans la capitale du tango.

Le virus AH1N1 fait une victime : la Ministre de la Santé démissionne [Actu]

La Ministre de la Santé d’Argentine, Graciela Ocaña, sur laquelle couraient de nombreuses rumeurs de démission depuis plusieurs semaines à Buenos Aires, a finalement renoncé à son portefeuille au lendemain des élections législatives au cours desquelles la majorité actuelle a été dépassée en nombre de voix par l’opposition libérale. La ministre avait déjà présenté sa démission en mai à la Présidente qui l’avait refusée.
Graciela Ocaña avait beaucoup choqué l’électorat de gauche à sa prise de fonction en décembre 2007 en déclarant que la question de l’avortement (formellement illégal en Argentine) ne relevait pas selon elle de la politique de santé publique mais de la politique pénale. Coup sur coup, elle a dû affronter une épidémie de dengue qui a créé une vraie psychose sur la fin de l’été (en mars et en avril) puis l’arrivée sur le sol argentin du virus de la grippe A qui provoque une nouvelle psychose et des difficultés d’organisation : fermeture pendant 14 jours des écoles puis seulement des classes où un cas a été détecté et engorgement des services hospitaliers pris d’assaut par des patients plus paniqués que grippés. Il est sûr qu’en période électorale, cette situation tombait bien mal...

Graciela Ocaña est remplacée par un médecin, Juan Luis Manzur, qui prendra ses fonctions demain.

Juan Luis Manzur était jusqu’à ce jour Vice-Gouverneur de la Province de Tucumán. Auparavant, il avait tenu le portefeuille de la santé au niveau de sa Province. Il est reconnu pour son efficacité puisqu’il était parvenu à faire baisser la mortalité infantile. C’est donc un professionnel confirmé : chirurgien, puis praticien de santé publique et médecin légiste, il a été sollicité par de nombreux hommes politiques avant d’accepter le ministère de la Santé de Tucumán. A 40 ans, c’est un homme qui a encore une belle carrière à construire. Sa nomination est saluée par les personnalités auprès desquelles il a déjà travaillé et dont il garde l’appui.

En Argentine, la grippe A, qui touche dans la population en bonne santé essentiellement des enfants en milieu scolaire, comme en Europe, et se révèle alors bénigne, a cependant déjà causé la mort de 28 personnes, toutes de santé fragile, ce dont un Gouvernement ne peut s’enorgueillir puisqu’il montre un défaut d’organisation qui prive de la protection qui leur est due un certain nombre de personnes à risques. Le choix d’un professionnel aguerri et peu susceptible d’être contesté semble donc une réponse adaptée à la situation.

Pour aller plus loin :
lire l’article de Página/12 et celui de Clarín, deux quotidiens dont la rédaction est ancrée à gauche (donc solidaires du Gouvernement actuel).

C&A plie bagage en Argentine [Actu]

C’est la première fermeture d’une entreprise étrangère depuis que la crise mondiale est déclarée. C’est ce que les Argentins, dont une grosse partie de l’économie dépend de capitaux étrangers, craignaient depuis octobre dernier.

C&A a fermé ses 20 magasins argentins, qui employaient 1100 personnes, en grande partie à Buenos Aires même et dans le Gran Buenos Aires. Des magasins étaient aussi implantés dans quelques villes importantes de l’intérieur du pays. L’annonce a été faite sur le site web local de la marque. Le groupe, qui a une politique de vente à prix très modiques, a justifié sa décision par le fait qu’il n’atteignait pas son seuil de rentabilité. La fermeture était alors effective. La législation sociale en Argentine est en effet beaucoup moins protectrice que la nôtre, qui exige des négociations avec les organisations syndicales et prévoit tout un arsenal de délais à respecter.

Les salariés ont été rassemblés sur leur lieu de travail et la Direction leur a annoncé les mesures unilatérales qu’elle leur accordait : un paiement d’indemnités de licenciement double (deux fois plus que ce que prévoit la législation), un soutien à la recherche d’emploi et un maintien de l’assurance santé groupe (1) pendant 12 mois.

Donc plus de C&A à l’angle sur la grande rue commerçante portègne qu’est la rue Florida. Le magasin à l’angle de Corrientes a baissé le rideau.

En revanche, C&A maintient son activité au Brésil et au Mexique.
Pour aller plus loin

(1) L’assurance santé privée accordée par l’Employeur tient lieu de régime général. Il n’existe pas à proprement parler de régime général de remboursement des frais de santé mais un système hospitalier, secondé par un réseau de dispensaires (dans les Centres Culturels et Sociaux), où consultations et soins sont gratuits.

samedi 27 juin 2009

Luis Filipelli à Bien Bohemio vendredi 3 juillet puis à Clásica y Moderna [à l'affiche]

Aujourd'hui, samedi 27 juin, je publie dans Barrio de Tango une série d'infos non développée faute de temps. Que mes lecteurs et les artistes me pardonnent. Encore une fois, c'est pour la bonne cause... (1).

Le chanteur Luis Filipelli sera à Bien Bohemio, La Casa de Tití Rossi (le nom du patron), dans le coeur du quartier de Boedo, dans le sud traditionnel de Buenos Aires, le vendredi 3 juillet à 22h. Entrée : 25 $ (pas d'obligation de consommation).
Le chanteur sera accompagné par Juanjo Hermida au piano et Julián Hermida à la guitare (je vous le traduis par acquis de conscience, mais vous n'aviez pas besoin de moi pour comprendre, j'en suis sûre. L'adresse figure aussi sur l'affiche : cliquez sur l'image pour l'obtenir dans une meilleure résolution).

Luis Filipelli présentera par ailleurs à nouveau son spectacle Intimo (dont j'ai déjà parlé dans ces colonnes) au Bar notable Clásica y Moderna (avenida Callao 892), les 6 et 21 juillet à 21h30. Entrée : 30 $. Il sera accompagné par Julián Hermida à la guitare et Franco Polimeni au piano.

Il aura aussi une invitée : la chanteuse Noelia Moncada (bien connue des lecteurs de Barrio de Tango, voir son raccourci dans la rubrique Vecinos del Barrio, dans la Colonne de droite).

Luis Filipelli aura bientôt lui aussi un raccourci à son nom dans la rubrique Vecinos del Barrio. Pour le moment, pour accéder à l'ensemble des articles disponibles sur lui dans Barrio de Tango, il vous suffit de cliquer sur son nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessous (sous le titre de cet article).

En savoir plus, en particulier pour écouter ce (s) chanteur(s) :
La page MySpace de Luis Filipelli (6 classiques sont en écoute, dont Cantor de mi barrio, Viejo smocking, Griseta et Igual que una sombra).
La page Myspace de Noelia Moncada et le site de Noelia Moncada.

(1) Deux bouquins sur le feu et une idée dans le genre folle : monter un petit festival vers avril 2010. Il ne faut pas être bien pour penser à tout ça, mais c'est le propre de la passion. Cela fait décoller...

Claudia Levy présente son futur et nouveau disque à Caras y Caretas [à l'affiche]

Affiche diffusée par l'artiste

La pianiste, compositrice, chanteuse et auteure Claudia Levy, dont j'ai déjà eu de temps à autre l'occasion de vous parler ici, présentera un aperçu de son nouveau disque, de musique personnelle et de reprises de morceaux d'autres auteurs et compositeurs, en tango et en musique folklorique, au Centre culturel Caras y Caretas, rue Venezuela 330, le 3 juillet à 21h30. L'entrée est fixée à 20 $ (ce qui est très raisonnable : voir en Colonne de droite le taux de change mis à jour à peu près régulièrement par mes soins, dans la partie médiane, sous le titre Buenos Aires : infos pratiques).

Claudia Levy, qui pratique admirablement l'humour et joue au sens théâtral du terme autant qu'au sens pianistique, sera accompagnée en l'occurrence par un percussionniste, Andy Menutti, et un guitariste qui est aussi bandonéoniste, Pablo Zapata...

Allez-y si vous vous trouvez à Buenos Aires, Claudia Levy mérite que vous la découvriez et que vous l'applaudissiez...

Pour en savoir plus sur elle : connectez vous à son site.

Petit crochet transaltantique pour Daniel Melingo [à l'affiche]

Affiche communiquée par l'artiste

L'auteur-compositeur-interprète Daniel Melingo, qui fera une bonne partie de l'été la tournée des plages françaises (sur la côte méditerranéenne et sur la côte atlantique) retourne à Buenos Aires quelques jours en juillet. Il sera en particulier à ND Ateneo, rue Paraguay 918 (c'est écrit sur l'affiche) pour y présenter son disque le plus récent, Maldito Tango. La soirée est sponsorisée par les vins Bodegas Santa Ana et patronné par le Conseil fédéral de la Musique.

Pour mieux voir l'affiche, cliquez sur l'image. Elle s'ouvrira en grand.

Pour en savoir plus sur Daniel Melingo, vous disposez de liens vers sa page Myspace et son site dans la partie inférieure de la Colonne de droite de ce blog.
Vous pouvez aussi cliquer sur son nom soit dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, en haut de l'article, soit dans la rubrique permanente Vecinos del Barrio, dans la partie haute de la Colonne de droite.
Actuellement, et jusqu'à la mi-août 2009, vous pouvez aussi cliquer sur la photo de Daniel Melingo en haut de la Colonne de droite, dans la rubrique temporaire Par chez nous, pour accéder à l'article que j'ai consacré à sa tournée prochaine en France.

Vous pouvez aussi vous connecter au site de ND Ateneo pour découvrir cette salle et sa programmation.

Lucas Kohan et son quintette au CCC mercredi prochain [à l'affiche]

L'affiche communiquée par l'artiste

Mercredi 1er juillet à 21h30, Sala Osvaldo Pugliese, Centro Cultural de la Cooperación Floreal Gorini, Avenida Corrientes 1543 : présentation du disque Partiendo de Lucas Kohan (entrée 15 $).

Lucas Kohan est un guitariste et compositeur de tango. Il est aussi le chef de la Tubatango, un orchestre de tango composé uniquement de tubas, du soprano à la basse (dont vous trouverez le site dans les liens externes en partie inférieure de la Colonne de droite). Il a beaucoup travaillé aussi avec le chanteur Javier Domínguez, dit Cardenal (dont j'ai déjà eu l'occasion de parler à plusieurs reprises dans Barrio de Tango).

En l'occurrence, Lucas Kohan annonce qu'il sera accompagné au cours du show de mercredi (1) par Gonzalo Braz à la clarinette, Daniel Figueroa à la percussion et Alejandro Ponte à la flûte. Et si vous faites comme moi et que vous comptez sur vos doigts, vous en viendrez à la conclusion que le quintette est en fait un quatuor. En fait, il a juste dû oublier un de ses copains... Mais comme il y aura des artistes invités à partager la scène, il va retomber sur ses pieds...

Bref, si vous êtes à Buenos Aires, encore un spectacle à ne pas rater.

Pour en savoir plus et accéder à l'ensembles des articles déjà publiés dans Barrio de Tango sur Lucas Kohan, cliquez sur son nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus.
Dans ce même bloc, vous pouvez cliquer sur le mot-clé CCC pour accéder aux articles consacrés à la programmation tango de ce centre culturel ou sur Corrientes pour les articles consacrés à ce qui se passe dans cette avenue emblématique de la vie culturelle et artistique de la capitale argentine.

Lucas Kohan est sur My Space et il a aussi son propre site, bilingue espagnol-anglais.

vendredi 26 juin 2009

Aux urnes, citoyens ! [Actu]

Ce dimanche, tout le monde aux urnes ! En Argentine et en Uruguay...

Adhésion des urnes à la réflexion électorale sans bruit ni fureur
(traduction Denise Anne Clavilier)

En Argentine, les électeurs sont appelés à renouveler le Congrès partout dans le pays. Et les Portègnes ont en plus à voter pour renouveler la moitié de la Legislatura (la chambre représentation de la Ville Autonome de Buenos Aires). Hier, les campagnes électorales se sont arrêtées et le pays observe un temps de réflexion de deux jours avant le scrutin. D’où le dessin de Miguel Rep aujourd’hui dans Página/12 montrant la méditation krishnéenne des urnes qui psalmodient la formule "Aoum Krishna" qu’ont rendu populaire des sectes esotériques pseudo-hindouistes très en vogue en Argentine (1).

Le gouvernement a recommandé aux électeurs de ne pas stationner dans les bureaux de vote et, en cas d’affluence, d’attendre de préférence dehors, pour éviter les risques de contagion de la grippe A, dont l’épidémie se développe vite (les autorités sanitaires estiment que le pic de contagion sera atteint à la mi-juillet, c’est-à-dire au plus fort de l’hiver, et que la courbe redescendra après). Ceci dit, là-bas comme ici, la maladie touche d’abord les enfants et jusqu’à preuve du contraire, les enfants ne votent pas.


En Uruguay (ci-dessus), ce sont les primaires pour désigner les candidats de chaque parti politique à l’élection présidentielle d’octobre. Les observateurs vont porter beaucoup d’attention à ce qui va se passer au Frente Amplio, le parti fédérant toute la gauche uruguayenne et dont est issu l’actuel Président de la République, le toujours très populaire Tabaré Vázquez qui ne peut pas se représenter et a fermement refusé l’année dernière que ses partisans lancent une pétition pour modifier la Constitution, comme le prévoit celle-ci. Il sera bien difficile de lui succéder.
Son parti, le parti socialiste, dont il a démissionné il y a quelques mois pour ne pas interférer dans le choix du candidat, présente l’ancien guerrillero José Mujica à la candidature au nom du Frente Amplio (photo ci-dessous).
Pepe Mujica a de bonnes chances d’emporter ces primaires, car l’homme est lui aussi populaire, comme la photo le montre assez bien...

On verra lundi ce que ça donnera (mais je ne vous donnerai les résultats que mardi au plus tôt, lundi va être une journée trop chargée pour me laisser le temps ne serait-ce que d’ouvrir ce blog).

(1) Il y aurait de la part de Miguel Rep un clin d’oeil calembour au nom des meneurs de la campagne de la majorité que ça ne m’étonnerait pas plus que cela. Le chef de la campagne est en effet le président du Parti justicialiste, Néstor Kirchner (et non pas Krishna mais c’est tentant), l’ancien Président de la République, et la majorité est celle rassemblée sous l’autorité de la Présidente de la République, sa chère et tendre épouse, Cristina (là aussi, Krishna n’est pas bien loin) Fernández de Kirchner.

Mariel Martínez et Alejandro Picciano dimanche à la Milonga El Patio [ici]

La chanteuse Mariel Martínez et le guitariste Alejandro Picciano, bien connus des lecteurs de Barrio de Tango depuis octobre 2008, date à laquelle Litto Nebbia, qui est le producteur de leur premier disque (et du second en cours de finition), me les a présentés, sont à Paris ce week-end.



Ils se produiront ce dimanche 28 juin (date des élections à Buenos Aires), à 20h, à la Milonga du Patio, 46 rue Montorgueil dans le 1er arrondissement de Paris, la milonga de la professeure de tango Carmen Aguilar. Entrée 8 €.

La milonga elle-même commence à 17h30 et se clôt tous les dimanches à 23h30 (c’est que le lendemain, le réveil sonne !). Ici, la page Myspace de la Milonga El Patio.

Lundi 29 juin, Mariel et Alejandro seront les invités de première partie d’un concert privé et gratuit, dont j’espère que j’aurai l’occasion de publier quelques photos dans un nouveau retour sur images.

Ci-dessus, Alejandro et Mariel en mai à Buenos Aires, dans le studio de Melopea, où ils viennent d’enregistrer leur second disque, en compagnie du bandonéonistre Carlos Quilici (en pull bleu) et de l’ingénieur du son, Mario Sobrino (en gilet rose et chemise grise), la mascotte de tous les artistes qui enregistrent au Studio del Nuevo Mundo, le patron compris (1).

Et sous le lien, un clip à la qualité visuelle très professionnelle d'Alejandro Picciano jouant en solo de guitare électrique sa propre version de El día que me quieras. A écouter d'urgence...

En savoir plus :
Mariel et Alejandro ont chacun leur raccourci interne dans la rubrique Vecinos del Barrio de la Colonne de droite, elle dans la section des chanteurs et lui dans celle des musiciens et compositeurs.
Le lien à leur site internet se trouve dans la rubrique Grillons, zorzales et autre cigales, dans la partie inférieure de la Colonne de droite.
Lire l’article sur leur tournée en Argentine en mai dernier.
Lire l’article de retour sur images sur cette tournée.
Dans la rubrique Les artistes en Colonne de droite, le raccourci La danse rassemble tous les articles concernant la danse du tango, que ce soit ici (les cours, les stages, les milongas) ou là-bas (les cours, les milongas, les spectacles et les conférences).

(1) le patron en question, c'est Litto Nebbia. Pour ceux qui ont pris le feuilleton en cours de route...

Les prochaines conférences de Solange Bazely [ici]

Solange Bazely est une spécialiste française de l’histoire du tango et de celle du bandonéon, une des rares de l’aire francophone. Solange, qui vit à Toulouse, dans la ville natale de Carlos Gardel (1), est aussi l’une des rédactrices du magazine Tout Tango, installé lui à Montpellier (voir le lien vers Tout Tango dans la rubrique Eh bien dansez maintenant, en Colonne de droite).

Sa prochaine conférence s’intitule Si le tango m’était conté. Elle aura lieu le vendredi 3 juillet à 17h dans la Salle Duranti à Toulouse, entrée libre et gratuite, dans le cadre du 1er festival Tangopostale (voir mon autre article de ce jour au sujet de cette manifestation du 1er au 5 juillet).

Dans la suite de l’été et de l’automne, Solange Bazely présentera des conférences sur le tango au cinéma :

Vendredi 21 août à 17h45 au Théâtre des Nouveautés (2 €) au 12ème Festival de Tango de Tarbes, Tarbes en Tango (voir le site du festival).

Mercredi 14 octobre à 12h à Rennes au Festival Le Grand Soufflet, un festival de l’accordéon en Ile et Vilaine (voir le site du festival).

Mercredi 21 octobre à 18h à l'Université de Genève (Suisse).

Jeudi 29 octobre à 18h dans la salle de cinéma de l'Athanor à Albi (81) dans le cadre du festival Artetango (voir la page Web du festival).

(1) selon la version historique qui est aussi la plus communément admise. Il convient toujours de mentionner qu’en Uruguay, cette version est fortement controversée par une croyance qui a la vie dure et qui veut que Gardel soit né dans le nord du pays, dans la ville de Tacuarembo. Voir mes articles sur Gardel à ce sujet en cliquant sur son raccourci dans la rubrique Les artistes, dans la Colonne de droite.

Conférence ce soir au Museo Casa Carlos Gardel [à l’affiche]

Logo du Centro de Estudios Gardelianos, organisateur de la conférence de ce soir.


Dans le cadre d’une série de conférences illustrées avec images et sons, Eduardo Visconti et Carlos Ríos présenteront une conférence en deux parties intitulée, pour la première partie La voz y la personalidad de Gardel, et pour la seconde, Ritmos extranjeros en la voz de Gardel, ce soir à 19h, au Museo Casa Carlos Gardel, rue Jean Jaurès 735 (derrière le bâtiment de l’Abasto).

Cette conférence analyse la voix du chanteur et son évolution (et Dieu sait si Gardel a fait évoluer sa technique vocale au point qu’il est difficile de confondre la voix de ses premiers enregistrements, en 1912 et 1917 et celle qu’il fait entendre dans les années 30).

Comme presque toujours pour les activités de ce musée qui dépend du Ministère de la Culture de la Ville de Buenos Aires, l’entrée est libre et gratuite. Alors profitez-en.
La grippe A n’arrête pas le pélerin !

Pour aller plus loin :
Dans la Colonne de droite, vous disposez de plusieurs raccourcis vous permettant de lire d’autres articles de Barrio de Tango sur des sujets connexes : le raccourci Carlos Gardel dans la rubrique Les artistes, le raccourci Museo Casa Carlos Gardel dans la rubrique Quelques quartiers, villes et lieux, le raccourci Conférences dans la rubrique Tangoscope.
Je rappelle aussi l’existence d’une conférence, surprenante et passionnante, délivrée il y a quelques semaines par Pepe Kokubu sous forme d’une causerie dialoguée et toujours téléchargeable sur Internet (l’émission est en anglais mais mon article vous en livre un résumé assez détaillé en français, de telle sorte que même pas très hardi dans la langue de Shakespeare et de Mark Twain, vous pouvez tout de même risquer un tympan dans l’aventure). Aller directement à Vertigineuse causerie musicale de Pepe Kokubu en Mp3 [radio].

Tangopostale, un festival de tango à Toulouse [ici]


TangoPostale est un festival de tango argentin qui se déploiera dans la Ville Rose du 1er au 5 juillet prochain. C'est le premier Festival international de Tango argentin à Toulouse.

L’ouverture du Festival aura lieu à bord d’un bateau où sera donnée une milonga sur la Garonne. Pendant 5 jours, Tangopostale proposera 54 événements, dont 38 gratuits, de très nombreuses milongas et rencontres en plein air, dans les rues de Toulouse, des projections cinématographiques, des ateliers, des stages, des expositions et des conférences.

La Orquesta Típica Color Tango de Roberto Alvarez et le Sexteto Stazo Mayor (de Luis Stazo) seront de la fête. Le folklore argentin aura aussi sa part avec le muscien Carlos Aguirre...

Toutes les informations sur le site du festival Tangopostale.

mercredi 24 juin 2009

Hommage portègne à Carlos Gardel en ce jour anniversaire de sa mort [à l’affiche]



El APORTA (Ateneo Porteño del Tango) (1) réunit plus de cinquante guitaristes ce soir à 18h devant la statue de Carlos Gardel au débouché du Pasaje Carlos Gardel sur la rue Anchorena, le long du Centre Commercial el Abasto.

Concert à l’air libre, à la nuit tombée, en hiver (couvrez-vous, mais à condition de vous habiller en couleurs sombres, c’est précisé sur l’annonce), et a la gorra.

Au programme, sept tangos du répertoire du grand artiste disparu il y a 74 ans, dans une dramatique collision de deux avions au sol, sur l’ancien aérodrome, aujourd’hui désaffecté, de Medellín en Colombie, le 24 juin 1935 à 14 h :

Por una cabeza, El día que me quieras, La Cumparsita, Volver, Cuesta abajo, Mano a mano, Mi noche triste (et l’annonce précise qu’il peut y en avoir d’autres).

A part Mi noche triste, de Samuel Castriota, mis en paroles par Pascual Contursi (2), et La Cumparsita, composée par l’Uruguayen Matos Rodríguez et mise également en paroles, dans la version que chanta Carlos Gardel par Contursi (3), tous ces tangos ont été composés par Carlos Gardel lui-même.

Aujourd’hui même, dans beaucoup de lieux en Uruguay, surtout à Montevideo, la capitale, et à Tacuarembo, dans le nord du pays, le lieu supposé être pour la majorité des Uruguayens la ville natale de Carlos Gardel (4), on célèbre solennellement ce souvenir...

(1) Entendre le Lycée Portègne du Tango.
(2) Je vous renvoie à ce sujet à un article sur une causerie de Pepe Kokubu disponible et téléchargeable sur Internet dont je vous ai récemment donné la substantifique moelle en français (le document lui-même est en anglais) : il y raconte la révolution que fut grâce à Pascual Contursi et Carlos Gardel cette dépose de vers sur la mélodie composée quelques années plus tôt par Samuel Castriota.
Aller à l’article.
(3) Lire à ce propos l’article précédemment cité en note 2 ainsi que
l’article sur le 92ème anniversaire de ce morceau emblématique qui a été célébré en grande pompe au Teatro Solis de Montevideo il y a quelques mois.
(4) Ce que nous autres, Européens, avons bien du mal à comprendre. Lire à ce propos
mon article sur la querelle compliquée qui se maintient bien vivante entre l’Argentine et l’Uruguay quant à ce lieu de naissance contesté. Lire aussi mon article sur la position officielle et historiquement attestée par des documents autographes de Carlos Gardel.

Lucio Arce à Caballito vendredi soir [à l’affiche]

L’auteur-compositeur-interprète Lucio Arce sera, avec son groupe de musiciens, Los del Zaguán, ce vendredi 26 juin à 21h45 au Progreso Tango Club, sur l’avenue Rivadavia à la hauteur du n° 5420, dans le quartier de Caballito.

Lucio Arce et ses guitaristes Los del Zaguán partageront la scène avec le Cordal Trío.
Entrée 10 $.

Si vous y allez, pour entrer, il faut sonner (le bouton à presser s’appelle Tango).
Et attention, chose rare à Buenos Aires, on vous demande d’être très ponctuel (d’habitude à Buenos Aires, la ponctualité, ce n’est pas ce qui caractérise le mieux les Portègnes).

Cordal Trío est un tout nouveau groupe de guitaristes. Ils ont fait leur premier concert en public, au Progreso Tango Club, en novembre dernier. Ce sera vendredi soir leur deuxième concert ensemble.

En revanche, Barrio de Tango a eu plusieurs fois l’occasion déjà de parler de Lucio Arce.
Pour accéder à l’ensemble des articles, cliquez sur son nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus.
Pour écouter la musique de Lucio Arce, connectez-vous sur sa page My Space.
Pour découvrir le Trio Cordal, connectez-vous sur leur page à eux (sous le lien).

Néstor Basurto et Luis Baetti à Rosario vendredi soir [à l’affiche]

Vendredi prochain, 26 juin, à 21h30, le guitariste-chanteur et compositeur de tango Néstor Basurto et le guitariste et compositeur de folklore Luis Baetti se retrouvent pour présenter ensemble, en avant-première, leur prochain album (un double CD).

Ce sera dans la Salle Lavarden, à Rosario, et sous les auspices du Ministère de l’innovation et de la culture de la Province de Santa Fe (à laquelle appartient la ville de Rosario, la ville de Luis Baetti). La sala Lavarden se trouve esquina Mendoza y Sarmiento.

Ils seront pour l’occasion accompagnés au piano par Juan Pablo Gallardo, à la contrebasse par Daniel Falasca et au bandonéon par Mariano Cigna. Ils ont en outre des invités d’honneur en la personne de Hernán Flores à la contrebasse, Daniel Chazarreta et Ezequiel Lanieri tous deux à la guitarre.

Prix de l’entrée : 15 $.

Néstor Basurto n’est pas un inconnu pour les lecteurs habituels de Barrio de Tango. Ils savent pouvoir lire tous les articles qui lui sont consacrés dans ce site en cliquant sur son nom soit dans la rubrique Vecinos del Barrio (colonne à droite de votre écran), soit dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, en haut de l’article, sous le titre. Ils savent aussi que Néstor Basurto travaille avec de très nombreux artistes, dont la chanteuse Jacqueline Sigaut et le poète (mais aussi chanteur et compositeur) Alejandro Szwarcman, pour ne citer que ces deux -là (eux aussi ont leur raccourci dans la rubrique Vecinos del Barrio, ce qui veut dire Habitants du quartier).

Par ailleurs, comme l’indique l’affiche ci-dessus qui illustre cet article, Néstor Basurto fera une escale à la Esquina Homero Manzi à Boedo (esquina San Juan y Boedo, immortalisée par le poète dans son tango Sur, composé par Aníbal Troilo). Je vous laisse lire le programme, il est assez clair (pour bien lire, cliquez sur l’image, elle s’affichera en grande résolution).
Je ne vous représente pas la Esquina Homero Manzi, c’est l’un des plus célèbres Bar Notable de Buenos Aires (vous avez dans le bloc Pour chercher et dans la Colonne de droite un raccourci qui vous conduit aux articles consacrés à ces établissements que leur histoire a rendu remarquables pour la Capitale argentine qui les a donc en quelque sorte classés).

Néstor Basurto dispose d’un site internet où vous pouvez aller écouter sa musique. Et si vous préférez écouter de la musique sur My Space, qu’à cela ne tienne : Néstor dispose aussi d’une page sur cet espace de partage.
Luis Baetti, dont c’est la première citation aujourd’hui dans ce blog, a un site et une page My Space. Bref, vous n’avez plus aucune excuse pour ignorer leur existence à l’un ou à l’autre.
Bonne écoute.

Cucuza et el Mono Izaurralde ce soir au Centro Nacional de la Música [à l’affiche]

Ce mercreci 24 juin à 19h, au cours de la seconde journée du Cycle de Musique CNC, Cucuza et El Mono Izaurralde, accompagnés respectivement du guitariste Ariel Argañaraz (parce que Moscato est en vacances-boulot à Marseille où il se prélasse sur les calenques) et Cuarto Elemento (le quatrième élément) offriront (puisque l’entrée est libre et gratuite) un concert de tango et de jazz fusión.

Le Centro Nacional de la Música se situe rue México 564 (quartier de Monserrat) mais les places sont à retirer au 4ème étage des bureaux situés à Perú 103, c’est à 500 mètres de là à vue de quadra (1) (comme ça, vous faites d’une pierre deux coups : vous apprenez un peu de toponymie de Buenos Aires et un peu de géographie d’Amérique Latine. Et tout ça, gratuitement !).

Je ne ferai pas l’injure à mes fidèles lecteurs de leur présenter le chanteur Cucuza, de son vrai nom Hernán Castiello (Cucuza, c’est un surnom, chacun a le sien). Il a son raccourci dans la Colonne de droite, dans la rubrique Vecinos del Barrio (Habitants du quartier en français), à la section des chanteurs. Mais vous pouvez aussi attraper l’ensemble des articles qui lui sont consacrés dans ce blog en cliquant sur son nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus.
Cucuza a aussi sa page Myspace.

Ariel Argañaraz, vous le connaissez aussi. Il joue souvent avec cet autre guitariste qu’est Hernán Reinaudo (ne pas confondre tous les Hernán, il y en a une belle brochette en ce moment). Tout ce beau monde fait partie des Vecinos del Barrio, ainsi que Moscato (Maximiliano Luna) que j’ai cité aussi et qui est dans la région de Marseille, à profiter des premiers jours d’été, pendant que les copains ont ressorti les pull à col roulés à Buenos Aires (lâcheur !).

El Mono Izaurralde (Rubén Izaurralde, el mono c’est son surnom) (2) est un flûtiste et chanteur de musique pop, jazz et folk qui est fait partie d’un quatuor qui s’appelle Cuarto Elemento et que forment avec lui le guitariste Néstor Gómez, le contrebassiste et chanteur Matias González et le batteur Horacio López. Le groupe dispose d’un site en commun.

Le 30, Cucuza sera l’invité du trio de guitaristes Lacruz-Heler-Nikitoff, à 21h30, au Centro Cultural Torcuato Tasso, Defensa 1575, à San Telmo (concert gratuit là aussi).

(1) à vue de quadra : l’expression n’existe pas en français. L’expression est à vue de nez (vista de pájaro). La quadra à Buenos Aires, c’est la distance qui sépare deux intersections de rue (deux esquinas). Una quadra mesure environ 100 mètres. En l’occurrence on en a 5 et demie, car la rue México croise Perú à la hauteur du numéro 600 et le CNM se situe lui-même au milieu de sa quadra sur México (654). Les bâtiments sont numérotés en fonction de la distance par rapport au début de la rue (mesurée à partir de la rue Rivadavia si on est dans le sens nord-sud, comme c’est le cas de Perú) ou à partir du Río de la Plata dans le sens est-ouest, comme c’est le cas de México.
(2) Ils sont gentils, les Portègnes, au moment de choisir un surnom ! Entre Edmundo Rivero qui avait hérité du sobriquet de El Feo (l’affreux, le laid) et celui-ci qui se fait appeller Le Singe, on est bien partis !

Patricia Barone et Carlos Rossi invités de la Orquesta Juan de Dios Filiberto au Cervantes [à l'affiche]

Orquesta Nacional Juan de Dios Filiberto


La chanteuse Patricia Barone et le chanteur Carlos Rossi seront ce soir, mercredi 24 juin à 20h30, les invités d'un grand concert gratuit que donne la Orquesta Nacional Juan de Dios Filiberto au Teatro Cervantes, un des théâtres les plus prestigieux de la capitale argentine.

Il se situe sur l'avenida Córdoba, au numéro 1155, tout près de Plaza Lavalle et donc du teatro Colón dont il abrite une partie de la saison (le Colón est en travaux depuis 3 ans jusqu'à sa réouverture en 2010 pour le Bicentenaire de la déclaration d'indépendance du pays). Le théâtre se situe à la limite entre Recoleta et Balvanera.

L'orchestre sera placée comme d'habitude sous la direction de Oscar de Elía.
Patricia Barone est une artiste assez souvent citée dans ces colonnes. Elle a donc un raccourci à son nom dans la rubrique Vecinos del Barrio (à droite de votre écran).
Carlos Rossi est plus rare. Mais vous pouvez aussi accéder à l'ensemble des articles qui lui sont consacrés par le mot-clé que vous trouverez dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus.
Il en va de même de la Orquesta Nacional Juan de Dios Filiberto, dont cet article est le second qui lui est consacré sur ce site qui s'attache à vous donner en français les nouvelles du tango argentin en Argentine et en Uruguay.

Décès du Maestro Emilio de la Peña [Actu]

C'est avec une très grande tristesse que la poétesse Marta Pizzo vient d'annoncer la nouvelle de la mort du Maestro Emilio de la Peña, un pianiste et compositeur très discret, qui avait consacré une grande partie de sa longue vie à l'enseignement.

Emilio de la Peña avait ces derniers temps donné plusieurs concerts dont Barrio de Tango s'était fait l'écho.

Il est décédé hier, mardi 23 juin.
Dans un livre qui sortira d'ici quelques mois, j'ai moi-même traduit un tango qu'il avait composé en hommage à Osvaldo Pugliese, sur un texte de Norberto Rizzi.

A l'heure où l'Argentine et l'Uruguay commémore une autre mort, d'un Maestro qui s'en est allé beaucoup plus jeune, à peine 45 ans, il était naturel que Barrio de Tango s'unisse à la peine de nombreux des artistes qui lui transmettent les informations dont il regorge...

dimanche 21 juin 2009

Invierno Porteño [Coutumes]

Alors que nos amis de l'hémisphère sud entrent aujourd'hui en hiver, nous entrons nous dans l'été, sous un ciel et des températures qui, ici et là sur le territoire de France continentale et sur la Belgique, ont oublié de consulter le calendrier.
C'est donc la Fête de la Musique. Musique à tous les étages dans les immeubles d'habitation, aux terrasses des cafés et dans la rue jusqu'à pas d'heure cette nuit, selon la bonne volonté du ciel, des nuages et des étoiles, dans toutes les villes et les villages de France, de Belgique, de Suisse et bien ailleurs, un peu partout en Europe et jusqu'aux Etats-Unis, qui ont fini par adopter cette idée d'un ancien ministre de la culture français, Jack Lang, en 1982.
Et sur l'écran de ce site Internet consacré en français à l'actualité du tango argentin, c'est le jour ou jamais de repasser un peu quelques grands classiques en s'inspirant des tournées actuelles ou à venir des artistes argentins par chez nous...

A tout seigneur, tout honneur comme on dit en français : d'abord Litto Nebbia, qui nous visitera à la rentrée...
Sólo se trata de vivir, un de ses grands succès, écrit en 1982 au Mexique et créé en Argentine, lorsqu'il revint de son exil dans le nord
Et avec Los músicos del Centro, des musiciens de Córdoba avec lesquels il partagea quelques années de sa carrière, Para John.

Le chanteur Hernán Genovese est déjà en visite en Europe. Il est actuellement en Espagne, viendra passer quelques jours à Paris (mais pour visiter, il ne pourra pas chanter dans la capitale française) et est attendu à la fin de la semaine à Bruxelles pour trois concerts.
Le voici chantant Lanus, un tango qu'il a écrit et composé en l'honneur de sa ville natale, une cité de la banlieue sud et populaire de Buenos Aires. Une des belles voix de la génération montante...

L'auteur-compositeur-interprète Daniel Melingo, lui aussi actuellement en Europe et cet été sur les côtes de France, chantant en duo avec Fabiana Cantilo, un tango qu'il a composé avec son complice artistique, le poète Luis Alposta... Tango del Vampiro (attention aux enfants, ça voudrait faire peur !!!!!)

Mais bien sûr, comme on est aussi le premier jour de l'hiver, un tango s'impose, celui d'Astor Piazzolla, le Vivaldi du Tango : Invierno porteño, par le trio Baremboin, Mederos et Consolé...

Día del Padre - Fête des Pères [Coutumes]


La fête tombe en même temps dans trois pays : l'Argentine, la France et le Canada qui célèbrent tous aujourd'hui la fête des Pères (Día del Padre, en espagnol).


En Belgique, cette même fête a eu lieu la semaine dernière, le 14 juin, et en Suisse, c'était il y a 15 jours, le 7 juin (pour la troisième année seulement : les papas helvétes ne sont fêtés que depuis peu).


Comme un peu partout dans le monde, il est question de festins. Cette semaine, le supplément gastronomique de Clarín y est donc allé de son petit dossier spécial Día del Padre, que je vous laisse apprécier grâce à ce lien et dont l'illustration de la Une vous donne une petite idée (cliquez dessus pour obtenir la page en meilleure résolution).


Bon appétit et bonnes fêtes sous trois drapeaux.


Et pour que la fête soit aussi en chanson, voici Mi viejo el remendón, de Alberto Mastra, qui raconte le destin du père (mi viejo, en lunfardo) qui exerçait l'humble métier de réparateur de chaussures, de ressemeleur (remendón). Grace à Todo Tango, comme si souvent.

samedi 20 juin 2009

Dema et La Petitera au Torcuato Tasso en cette fête du drapeau [à l'affiche]



Dema et la Petitera profitent de l'occasion pour faire d'une pierre deux coups : leur publicité pour leur concert de ce soir, au Torcuato Tasso et à minuit, et un clin d'oeil au sens civique de leurs concitoyens, appelés aux urnes la semaine prochaine pour choisir leurs nouveaux représentants au Congrès et aussi, en ce qui concerne les Portègnes, la moitié de leur législateurs locaux.

Alors bon concert et bonne ultime semaine de réflexion...

Pour aller plus loin :

Dema et la Petitera étant des habitués de longue date de Barrio de Tango, ils disposent bien entendu d'un raccourci à leur nom dans la rubrique Vecinos del Barrio, dans la Colonne de droite. Ces raccourcis vous permettent de retrouver d'un seul clic l'ensemble des articles consacrés à chacun de ces artistes (et de ces thèmes).

Les 10 ans de Demoliendo Tangos au Moliere Teatro Concert [à l'affiche]



Depuis le 25 avril, les musiciens et compositeurs Federico Mizrahi (pianiste) et Luis Longhi fêtent les 10 ans de leur duo, Demoliendo Tangos, tous les samedis à 23h30, au Moliere Teatro Concert, une salle du quartier de San Telmo (rue Balcarce, au numéro 682). Se joignent aussi à eux en cette occasion la violoniste Christine Brebes et le violoncelliste Jorge Bergero.

Chaque samedi, le duo a un invité d'honneur. Cette semaine, cet invité d'honneur est le chanteur Javier Cardenal Domínguez, dont les lecteurs de Barrio de Tango ont déjà entendu parler à plusieurs reprises.

Un couple de danseurs prendra aussi part au spectacle : Carolina Pujal et Guillermo Barrionuevo.

En savoir plus :
Les 10 ans de Demoliendo Tangos sur You Tube
le site de Demoliendo Tangos

Comme Dema, Alorsa fait dans le sens civique à Almagro [à l'affiche]

Après leur récente présentation de leur futur second disque au Teatro Coliseo de La Plata le 11 juin dernier (cela s'est très bien passé, me dit Alorsa, après une période de stress prolongé), voilà le groupe platense de retour pour les deux derniers samedis de juin dans le quartier de Almagro où le public les rejoint à 22h au Conventillo de Teodoro (amphithéâtre du fond), rue Perón, au numéro 3615, à 15 mètres donc de l'angle avec l'Avenue Medrano (facile à trouver).

La semaine prochaine, la veille des élections, ce sera le dernier concert de la série.
Alorsa, qui fait semblant de croire que ses concerts à Buenos Aires, sont des meetings électoraux annonce la chose ainsi à ses contacts :

"y el sabado 27 en franca infracción a la ley electoral, tambien vamos a tocar, vengan puntualmente asi despues tocamos a puertas cerradas . Tambien habrá una pequeña atención para quienes invoquen la contraseña " este es el cuarto oscuro?"

Ce qui se traduit :
"et le samedi 27, en totale infraction avec la loi électorale (1) on va jouer aussi. Arrivez avec ponctualité, comme ça après on jouera toutes portes fermées. Il y aura aussi une petite attention pour ceux qui prononceront le mot de passe : C'est ça l'isoloir ?"
(Traduction Denise Anne Clavilier)

Et comme Alorsa ne recule devant aucune blague, même les plus redoutables, il finit son mail avec cette allusion à un accident qui a récemment beaucoup ému les Argentins (presque autant que les Français et les Brésiliens) : "quand Air France baissera ses prix, nous on ira à Paris..." (le français est de moi, en VO, ça donnait : "cuando airfrance baje las tarifas nos vamos a paris")
C'est malin, tiens !

Pour aller plus loin :
faites donc un saut chez les Vecinos del Barrio, une rubrique de la Colonne de droite. Alorsa et la Guardia Hereje y ont un raccourci qui vous permettra d'accéder directement à tous les articles où j'ai parlé d'eux dans Barrio de Tango.
Par ailleurs, l'article sur Dema et la Petitera (eux aussi présents dans Vecinos del Barrio) auquel je fais allusion dans le titre fait partie de la fournée des entrées du jour...

(1) Il est interdit de tenir des meetings électoraux dans la journée qui précède le scrutin. Pour laisser à l'électeur (comme en France) la tranquilité de la réflexion.

Marisa Vázquez à Rennes puis à Nantes en juin [ici]

La chanteuse de tango argentine Marisa Vázquez poursuit sa tournée européenne en France.

Elle sera le 25 juin au Café Cortina à Rennes, à 20h. Concert au chapeau (a la gorra, comme on dit à Buenos Aires) mais il est néanmoins demandé aux clients qui voudraient aussi dîner de réserver au 02 99 30 30 91 (pour l'occasion, il existe un menu spécial à 10,5 €, composé d'une assiette repas et d'un dessert). Le Café Cortina se situe 12 rue du Docteur Francis Joly. Il dispose d'une page Web (sous le lien ci-dessous).

Le 30 juin à 21h, Marisa donnera un autre concert, au chapeau là encore, concert qui sera suivi d'une milonga, au 911 Café, 10 boulevard des Anglais à Nantes.
C'est l'association Nantes Libertango qui organise la soirée.
Pour en savoir plus :
Site du 911 Café sous le lien
Page de Nantes Libertango sur le blog des Milongas à Nantes.
Libertango est une nouvelle association de tango qui est arrivée dans le paysage de la ville à la fin de l'année dernière.

Le début de la tournée européenne : lire l'article précédent.
Visitez le blog de Marisa Vázquez.
Depuis quelques jours, Marisa dispose d'un raccourci à son nom dans la rubrique Vecinos del Barrio dans la Colonne de droite. Et pendant la durée de sa tournée, sa photo est présente en haut de la Colonne de droite.

Patricia Andrade à Mediterránea ce soir et samedi prochain [à l'affiche]

La chanteuse Patricia Andrade chante ce soir à 21h30, à Mediterránea, Tucumán 3378, dans le quartier d'Almagro (entrée : 20 $).

Pour l'occasion la chanteuse, qui est aussi la professeur de chant qui a formé Mariel Martínez, bien connue des lecteurs de Barrio de Tango (voir la rubrique Vecinos del Barrio, dans la Colonne de droite) sera accompagnée par le guitariste Ramón Maschio, qui passera une partie de l'été au Portugal à accompagner une grande interprète du fado, la violoniste Irene Cadario et la pianiste Pauline Nogues.

Patricia Andrade présentera son disque, Mi calle. Elle y chante, entre autres, une rare Milonga lunfarda (composée par Edmundo Rivero) et les plus classiques Che bandoneón, Fuimos, Absurdo, El vino triste et A Homero. En tout 14 morceaux.

Patricia Andrade a également enregistré un autre disque, aujourd'hui en rupture de stock chez Zival's : De Sabihondos y Suicidas.

Présentation d'un livre sur le Jardín Japonés de Buenos Aires [disques & livres]

Affiche de la présentation. Cliquez dessus pour une meilleure résolution.

C'est le chanteur, musicologue et linguiste Pepe Kokubu, dont je vous ai récemment raconté une extraordinaire conférence (en anglais) sur la genèse du tango à partir de l'oeuvre de Mozart, qui diffuse l'information à l'ensemble de sa vaste liste de contacts. Je vous en fais bénéficier, même si ce livre n'a pas de rapport direct avec le tango. En revanche, il parle d'un des coins les plus agréables et les plus jolis du quartier de Palermo : le Jardín Japonés, un jardin offert par la communauté japonaise à la capitale argentine en remerciement du bon accueil que le pays fit aux immigrants du Pays du Soleil Levant à la charnière des 19ème et 20ème siècles.

C'est là d'ailleurs, il y a quelques semaines, que l'association Yok, qui avait déjà organisé la fête de Pesaj Urbano, Pessah en transcription francophone (lire l'article), a rassemblé tous ceux qui voulaient fêter Chavouot, la fête juive des premices de la moisson, qui vient 50 jours après Pessah (comme la Pentecôte des chrétiens vient elle aussi 50 jours, soit 7 fois 7 jours, après la Pâque). Le Jardín Japonés recèle néanmoins ses secrets et sa symbolique et c'est ce que ce nouveau livre expose : Mythe et symbolisme au Jardin Japonais.

La présentation du livre aura lieu jeudi prochain, le 25 juin, à 17h, dans le grand auditorium du Centre culturel de l'Ambassade du Japon en Argentine, Paraguay 1126, dans le quartier de Retiro, au nord de la ville (l'entrée est libre et gratuite mais la réservation préalable est obligatoire).

Des photos du Jardín Japonés illustreront d'ici quelques mois mon premier livre sur le tango et Buenos Aires. J'espère avoir le temps cette année d'y retourner faire un tour... C'est d'ailleurs avec une photo prise en août 2007 que j'avais ouvert la série des articles de Barrio de Tango concernant Pepe Kokubu (aller à cet article initial). Merci à lui pour la diffusion de cette information peu commune.

Je vous laisse prendre connaissance du programme de Yok le 30 mai et imaginez si ça devait valoir la peine, au milieu de l'automne, dans ce jardin de rêve...

Día de la Bandera : la fête du drapeau aujourd'hui en Argentine [Coutumes]

Aujourd'hui, 20 juin, l'Argentine fête son drapeau, d'où cette illustration diffusée le 25 mai (autre fête patriotique et 1ère Fête Nationale de l'Argentine qui en compte deux) par Pepe Kokubu (voir les raccourcis dans la rubrique Vecinos del Barrio, dans la Colonne de droite).



Tout le monde a reconnu le drapeau argentin que vous voyez rappelé partout lorsque vous êtes dans le pays et singulièrement dans sa capitale : deux bandeaux ciel, autour d'une bande blanche qui porte elle-même en son centre le Soleil inca, rappelant qu'en son temps, l'ex-Vice Royaume du Río de la Plata eut des visions expansionnistes ou pan-américaines et aurait aimé que toute l'Amérique du Sud ne formât qu'un seul pays...

C'est un jour férié aujourd'hui en Argentine, même si le fait que le 20 juin tombe cette année un samedi le fait moins ressentir.

jeudi 18 juin 2009

Dernière polémique en date entre Mauricio et Cristina [Actu]

Une de Página/12 d'aujourd'hui

Jusqu’à présent, je ne vous ai pas beaucoup parlé du contenu de la double campagne électorale actuelle, parce que 25 ans après le retour de la démocratie en Argentine, cette campagne électorale est comme toutes les campagnes électorales : pas beaucoup d’idées de fond très originales, des coups bas qui pleuvent de tous côtés, des provocations en tout sens, des querelles sur les personnes, bref, c’est assez peu tanguero et plutôt lassant. Mais là, Mauricio Macri vient de faire très fort et ça, il faut que je vous le raconte...

A 10 jours du scrutin, le Chef du Gouvernement de la Ville Autonome de Buenos Aires, l’un des principaux opposants au niveau national au Gouvernement fédéral tenu par la Présidente Cristina Fernández de Kirchner, vient donc d’ouvrir une grosse polémique en annonçant que sa politique à lui serait de reprivatiser le régime de retraite dit des AFJP (Administradoras de los Fondos de Jubilaciones y Pensiones) ainsi que la compagnie d’aviation Aerolineas Argentinas.

Résumé des épisodes précédents :

Le Gouvernement a décidé l’année dernière de renationaliser la compagnie Aerolineas Argentinas qui venait de subir 18 années de gestion privée plus catastrophiques les unes que les autres sur tous les plans : commercial, économique et social. La compagnie avait été vendue en 1990 par le Gouvernement pseudo-péronniste de Carlos Menem pour une bouchée de pain à Iberia qui l’avait elle-même revendue à Marsans avec des jeux d’écriture et des prêts de l’Etat espagnol qui ne parvient plus à retrouver ses sous. Et Marsans avait progressivement dépouillé la compagnie argentine au profit d'Air Comet, sa propre compagnie de courts et moyens courriers, et d’autres projets dont il semble bien que la renationalisation les ait fait avorter. Depuis que Aerolineas Argentinas a été reprise en main par l’Etat, sa gestion s’est assainie, les pertes d’exploitation (artificiellement créées par Marsans) ont diminué et la qualité du service commercial s’est améliorée (plus de ponctualité, moins de grève et surtout, c’est très visible sur les visages en cabine, un personnel qui a retrouvé une indéniable fierté d’appartenance). Il reste l’énorme dette provoquée par la gestion aberrante de Marsans qui n’a jamais payé ses taxes d’aéroport, ni à Ezeiza ni même souvent à l’étranger, et qui a oublié plusieurs factures de fournisseurs (des grosses factures). Ce qui fait que l’Etat argentin, en prononçant l’expropriation de Marsans, a surtout, hélas, racheté des dettes mais il a aussi assuré l’avenir des liaisons internes et externes du pays, sans parler du symbole de fierté nationale qu’est cette compagnie depuis sa fondation à la fin des années 40 par le premier gouvernement de Juan Perón.

Quant aux AFPJ, il s’agit là aussi d’une des mesures phares du Gouvernement de Cristina Fernández de Kirchner. Là aussi, il s’agit de défaire ce qui avait été mis en place par Carlos Menem lors de la grande vague néo-libérale de la décennie 90. C’est Carlos Menem qui avait en effet institué un système de retraite par capitalisation, en alternative à un système de retraite par répartition qui n’était pas obligatoire. Le krach boursier d’octobre dernier a mis en valeur la catastrophe économique qu’était le système des AFPJ pour les affiliés dont les retraites ne franchissaient parfois pas la barre des 300 $ par mois (regardez dans la partie centrale de la Colonne de droite ce que vaut le peso argentin par rapport à l’euro, vous serez édifié) alors que les revenus des dirigeants des fonds étaient plus que confortables (prélevés sur une commission de 40% des cotisations déposées) et les salaires des employés une vraie misère. Le système a donc été supprimé comme système de retraite de base. Il continue d’exister comme système complémentaire. Et le système de retraite par répartition est obligatoire depuis le début de l’année, ce qui garantit sa pérennité pour quelques années, si toutefois le Gouvernement parvient, au fil des années à venir, à faire baisser le niveau du travail au noir (estimé à environ 40% de l’activité salariée en Argentine acturellement).

A 10 jours des élections législatives de mi-mandat au niveau fédéral et des élections législatives à Buenos Aires, c’est l’idée que vient de lancer Mauricio Macri, l’actuel champion du libéralisme en Argentine, à la tête du groupe PRO au niveau national et local, et dont l’ancienne suppléante au Gouvernement de la Ville de Buenos Aires, Gabriela Michetti, se présente à un siège de députée nationale. La politique que Mauricio Macri appelle de ses voeux est donc celle qui fut conduite dans les années 90 par Carlos Menem, aujourd’hui sénateur, inculpé dans différentes affaires peu reluisantes de corruption, d’abus de pouvoir et de fraude dans la vente de biens immobiliers nationaux et enfin, comme si tout cela ne suffisait pas, de complicité avec des terroristes (les poseurs de bombe de l’attentat de l’AMIA). Qui plus est, cette politique a abouti, au bout de 10 ans, à l’effondrement monétaire et économique de l’Argentine en décembre 2001. Mais il est vrai que Carlos Menem est aussi au sein du Parti Justicialiste (fondé par Perón) le porte-drapeau de l’opposition interne à Néstor et Cristina Kirchner. Alors à la guerre comme à la guerre : on est en campagne électorale.

Aussitôt rentrée de Genève où elle vient de défendre le rôle de régulateur économique de l’Etat pour lutter contre la crise et prévenir son renouvellement futur, devant l’Assemblée Générale de l’Organisation Internationale du Travail, la Présidente est immédiatement partie à l’attaque contre Mauricio Macri et a défendu avec fermeté sa politique, qui est, selon toute apparence, une politique au long cours, plutôt cohérente d’ailleurs et très fidèle aux principes du péronisme : assurer l’indépendance politique et économique de l’Argentine en développant les activités financées par des fonds argentins eux-mêmes, ce à quoi elle ajoute le respect des droits de l’homme (1).

Au même moment, la campagne électorale voyait les quatre grands candidats qui se présentent à Buenos Aires au niveau national s’affronter dans un débat démocratique dont Clarín, Página/12 et La Nación se font aujourd’hui l’écho. En illustration de cet article, j’ai mis l’image de la Une de Página/12 pour l’emblématique photo où vous voyez deux champions de cette campagne :

En fauteuil roulant, c’est Gabriela Michetti, l’ancienne seconde de Macri qui reste fidèle au leader malgré le fait qu’il a exigé sa démission comme Vice-Jefa de Gobierno (Gabriela Michetti est connue pour ses positions libérale et comme fervente catholique).
A droite de l’image, ce grand monsieur aux cheveux blancs, c’est un Sénateur, porteur du projet du Parti Socialiste Autonome, Proyecto Sur, un péroniste pur et dur, attaché à une gauche sans concession pour le capitalisme international. Ce monsieur, c’est le cinéaste (le très grand cinéaste) Fernando Solanas, dit Pino Solanas. C’est lui qui a écrit les très belles paroles de Vuelvo al Sur, sur une musique d’Astor Piazzolla, un tango qui fait partie de l’un de ses films d’il y a une vingtaine d’années.

Vuelvo al sur
Como se vuelve al amor
Vuelvo al sur
Con mi deseo, con mi temor
Je reviens au Sud (2)
Comme on revient à l’amour
Je reviens au Sud,
Avec mon désir, avec ma peur
(Traduction Denise Anne Clavilier)

Vous pouvez écouter cette merveille, qui fut créée dans le film par Roberto Goyeneche, sur Todo Tango, par la chanteuse actuelle Lina Avellaneda (elle porte le nom d'une commune de la ceinture sud de Buenos Aires) : cliquez ici.

Pour aller plus loin :
Lire mes articles sur Aerolineas et sa renationalisation mouvementée
Derrière le présent article qui ouvre désormais cette série, vous allez tomber sur une découverte archéologique à cause d’un dessin de Daniel Paz qui caricature Marsans prétendant avoir des droits sur ce vieux galion espagnol. A l’époque de la découverte, Marsans réclamait des sommes exorbitantes à l’Argentine pour des actifs aéronautiques fantômes, que le voyagiste espagnol avait de fait déjà liquidés depuis belle lurette.
Lire mes articles sur les AFJP, leur disparition et les nombreux scandales financiers liés à leur gestion économique aberrante.
Lire mes articles sur Carlos Menem et ses actuels démêlés judiciaires.

Pour lire mes articles concernant la politique menée par Cristina Kirchner, cliquez sur le mot-clé gob argentin dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus.
Pour accéder aux entrées concernant la politique menée par Mauricio Macri, cliquez sur le mot-clé GCAB dans ce même bloc entre le titre et le corps de l’article.

Pour en savoir plus :
Lire l’article de Página/12 sur le débat-querelle de Macri contre les Kirchner
Lire l’article de Clarín sur le même sujet
Le quotidien de droite La Nación n’en parle même pas sur sa Une web. Rappelons d’ailleurs que si la disparition des AFJP a divisé la représentation nationale argentine, l’expropriation de Marsans du capital d’Aerolineas Argentinas a été votée par une très large majorité constituée d’élus de tous bords, et ce dans les deux chambres.
Lire l’article de Página/12 sur le débat entre les quatre grands candidats nationaux se présentant à Buenos Aires
Lire l’article de Clarín sur le débat à quatre d’hier.
Lire l'article de La Nación sur le débat d'hier.



(1) Les droits de l’homme n’étaient pas la priorité de Perón. En pleine guerre froide et avec l’impérialisme des Etats-Unis à sa porte, Perón, indépendamment même de sa personnalité, n’aurait pas eu les moyens de se maintenir au pouvoir dans un cadre authentiquement démocratique. La démocratie implique que l’Etat soit fort. Elle n’est pas viable lorsqu’il est menacé d’être mis en tutelle par un autre pays. Perón a donc mené sa politique dans le cadre d’un Etat autoritaire et policier, où régnait une censure certaine, tout en respectant la Constitution. Ainsi il a toujours eu une opposition au Parlement. Perón a été renversé par un coup d’Etat soutenu par la CIA en septembre 1955. Il avait été élu en 1946 avec 56% des suffrages exprimés dans une élection libre et sincère, la première élection démocratique depuis 16 ans en Argentine. Voir à ce sujet mon article sur l’histoire de l’Argentine et de l’Uruguay dans la partie centrale de la Colonne de droite, rubrique Petites chronologies.
(2) Le sud dont il est question ici, ce n’est pas la Patagonie. C’est le sud de la ville de Buenos Aires. Ses faubourgs ouvriers, rebelles, remuants, bref de gauche...

Esteban Riera et Viviana Scarlassa demain au Palais de Glace [à l’affiche]

Les chanteurs Esteban Riera et Viviana Scarlassa se produisent, comme invités, demain, vendredi 19 juin, à 17h, au Palais de Glace, Posadas 1725, avec la Orquesta Nacional de Música Argentina Juan de Dios Filiberto, placée sous la direction du Maestro Oscar de Elía.

Ce concert a lieu à la veille d’une fête nationale et patriotique, le Día de la Bandera, la Fête du drapeau, qui est en Argentine un jour férié inamovible, fixé au 20 juin.

A tous les fidèles lecteurs de Barrio de Tango, pardon pour la brièveté de cet article et de celui sur Lidia Borda et Pabo Agri, daté lui aussi d’aujourd’hui (1).


Pour aller plus loin :
Visitez les pages My Space de Viviana Scarlassa (que vous pouvez retrouver aussi sur le site de China Cruel, l’ensemble féminin dont elle est la chanteuse) et de Esteban Riera.


(1) Je fais en ce moment quelques petites infidélités (non, de fausses infidélités !) à Barrio de Tango pour servir le tango et la culture populaire argentine sous d’autres formes : préparation de deux livres, à paraître l’année prochaine, et montage (un peu fou, il faut bien l’avouer) d’un projet événementiel dans le cadre des festivités qui marqueront le Bicentenaire de l’Argentine en 2010 (l’Argentine a en effet déclaré son indépendance pour la première fois le 25 mai 1810 à Buenos Aires. Et comme l’Espagne ne voulait rien entendre, elle l’a déclarée, un peu plus fort et ailleurs, le 9 juillet 1816, à Tucumán. Et c’est pour cela que les Argentins ont deux fêtes nationales, le 25 mai et le 9 juillet). Cela veut bien l’écoute d’un petit tango, 9 de Julio de José Luis Padula dans un entregistrement d'avril 1930, grâce à Todo Tango en cette avant-veille d’une autre fête.

Ciné et tango avec Lidia Borda et Pablo Agri [à l’affiche]

C’est un spectacle de ciné-concert présenté par le Centre Arménien de la République Argentine, la Fondation Cinémathèque Argentine et le groupe Erlebnis à partir d’un film de 1927 d’un réalisateur argentine (José Agustín Ferreira) avec un tango de Osvaldo Fresedo.

Les arrangements musicaux sont de Santiago Chotsourian, la mise en scène de Oscar Araiz et deux solistes se partageront la scène, le violoniste Pablo Agri et la chanteuse Lidia Borda.

Les travaux de recherche qui ont abouti au spectacle ont été effectués par Santiago Chotsourian, Marcela Casinelli et Gabriel Soria, le journaliste qui assume la première Vice-Présidence de la Academia Nacional del Tango, comme le savent les lecteurs fidèles de Barrio de Tango.

Ce ciné-concert se donnera les vendredis 19, 26 juin et 3 juillet ainsi que les samedis 20 et 27 juin à 21h30, au Salón Siranush, Armenia 1353 (face à la milonga La Viruta), dans le quartier de Palermo.
Les places sont numérotées et elles coûtent 50 $.

Pour aller plus loin, cliquez sur les noms de Pablo Agri, Lidia Borda et Gabriel Soria pour voir les autres articles consacrés à ces tangueros dans Barrio de Tango.
Vous disposez aussi dans la Colonne de droite d’un certain nombre de raccourcis qui vous mènent directement à l’ensemble des articles portant sur un thème, le cinéma par exemple, dans la rubrique Tangoscope, ou une centaine d’artistes (rubrique Vecinos del Barrio).

Visiter les sites de Pablo Agri et de Lidia Borda pour découvrir ces grands artistes du tango argentin d’aujourd’hui.

mardi 16 juin 2009

Buenos Aires Capitale mondiale du Livre en 2011 [Actu]


Une de la section culturelle de Página/12 du 12 mai 2009

Vendredi dernier, l’UNESCO et trois organisations internationales du secteur du Livre (1) ont élu la ville de Buenos Aires comme future Capitale mondiale du Livre pour l’année 2011.

Les festivités commenceront le 23 avril 2011 et Buenos Aires se transformera en un centre de rencontres internationales et de manifestations de prestige à haut contenu culturel qui attireront pendant 12 mois consécutifs intellectuels et artistes du monde entier ainsi que tout le secteur marchand du livre.

L’année est bien choisie pour le pays : ce sera le bicentenaire de la naissance de Domingo Faustino Sarmiento (15 février 1811 - 11 septembre 1888), écrivain, scientifique, ingénieur, homme politique, qui fut six ans durant Président de la République (de 1868 à 1874). Il fut l’initiateur et le promoteur de la loi sur l’école obligatoire, votée en 1883, et qui mit en place un réseau scolaire public où l’enseignement est laïc et gratuit pour tous les enfants de 6 à 14 ans. Le nom du grand homme, traditionnellement montré en exemple à toutes les têtes blondes d’Argentine et d’Uruguay pour sa probité légendaire, a été donné à plusieurs bibliothèques publiques partout dans le pays, ainsi qu’en Uruguay et au Paraguay (où il est décédé).
2011 sera aussi le centenaire d’un grand écrivain et grand poète argentin, Ernesto Sabato, né à Rojas, dans la Province de Buenos Aires, le 24 juin 1911.

Il était convenu que la capitale mondiale du livre 2011 serait choisie parmi les candidatures présentées par des pays émergents ou en voie de développement. Les concurrentes de Buenos Aires se trouvaient donc être La Havane (Cuba), Caracas (Venezuela), Lagos (Nigéria), Porto Novo (Bénin), Téhéran (Iran) y Sharkhah (Emirats Arabes Unis).

Le Gouvernement de la Ville Autonome de Buenos Aires a promis, dans son dossier de candidature, de débourser 1 million de pesos ($) pour financer les différentes opérations qui doivent incomber en 2011 à la ville retenue.

En savoir plus :
Lire l’entrefilet que le quotidien argentin Clarín a publié dans son édition d’aujourd’hui, 16 juin 2009.

Pour aller plus loin :
Raccourci Disques & Livres dans la Colonne de droite (ensemble des articles consacrés aux parutions, publiés sur ce site consacré au tango argentin et à son contexte culturel, politique, social et économique).
Sur Domingo Sarmiento, voir le mot-clé à son nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, en haut de l’article.
Le Salon du Livre de Buenos Aires (Feria del Libro) vient d’avoir lieu. Barrio de Tango s’en est fait l’écho au mois de mai à propos de différentes présentations qui y ont été faites. Vous pouvez voir l’ensemble les articles relatifs à la Feria del Libro sous le lien.
Le site du Salon lui-même est disponible dans la Colonne de droite, dans la rubrique Cambalache (casi ordenado), dans la partie inférieure de la Colonne.


(1) Il s’agit de l’Association Internationale des Editeurs (IPA selon le sigle anglais), la Fédération Internationale des Libraires (IPA, toujours selon la dénomination en anglais) et la Fédération Internationale des Associations de Bibliothèques (IFLA).

Un petit dernier avant la tournée à Pasional [à l’affiche]


Le chanteur Martín Alvarado et le guitariste et compositeur Horacio Avilano (et ses deux musiciens qui forment son trio) seront jeudi 18 juin 2009 à 21h au Café Pasional, Agüero 3301 (dans le quartier de Palermo) pour un dernier concert à Buenos Aires. Après, ils prennent l’avion pour l’Europe et viennent charmer nos oreilles de Vieux Continentaux.
Chacun son tour.

Martín Alvarado m’a promis de m’envoyer le détail de la tournée. Cela manque d’images en haut de la Colonne de droite, vous ne trouvez pas ?

Donc demain, à 21h. Entrée 20 $.

Comme d’habitude, Mariano Olivera à la guitare et Juan Manuel Avilano, à la guitare basse, sont et du concert et du voyage.

En savoir plus :
Visiter le site de Martín Alvarado
Visite la page Myspace de Martin Alvarado
Visiter la page Myspace de Horacio Avilano
Cliquez sur leurs noms, dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, sous le titre de l’article, pour retrouver l’ensemble des articles qui leur ont déjà été consacrés dans Barrio de Tango.
En haut, à gauche, vous disposez d’un moteur de recherche interne pour faire des requêtes spécifiques sur les 709 articles déjà publiés depuis le 19 juillet dernier.
A droite de l’écran, la Colonne de droite vous propose un certain nombre de raccourcis classés par thématique dans la partie supérieure et de nombreux liens, eux aussi présentés thématiquement, dans la partie inférieure.