lundi 30 novembre 2009

Un honneur pour Barrio de Tango sur Culturebox de France 3 [ici]

Une fois n'est pas coutume : d'ordinaire, dans une occasion aussi solennelle qu'aujourd'hui, l'élection d'un nouveau chef d'Etat au rives du Río de la Plata, je ne publie qu'un seul article. Mais ce soir, je suis coincée : demain, je ne pourrai rien publier. Donc je fais une exception à ma propre règle.

Copie d'écran du site de Culture Box France 3


C'est avec quelque incrédulité que je viens de recevoir sur ma messagerie un mail provenant d'une personne travaillant sur le site des reportages culturels de France 3, l'une des 5 chaînes de la télévision publique française (ça fait rêver, les Argentins, ça, que nous ayons 5 chaînes de télévision publique !). Ce mail m'annonçait l'installation toute récente d'un lien vers Barrio de Tango sur le reportage que le journal de France 3 vient de consacrer au triptyque d'Alfredo Arias au Théâtre du Rond-Point, un spectacle en trois volets dont j'ai déjà parlé à deux reprises, une fois à l'occasion d'une interview que le dramaturge et comédien a donnée à Página/12 lors d'un récent séjour à Buenos Aires puis à l'occasion du prix Konex 2009 qui lui a été attribuée à Buenos Aires en ce mois de novembre.

Alors je suis allée regarder sur le site de Culturebox.france3. J'ai dû chercher un peu (c'est dans la section danse) mais c'était vrai. Je me suis pincée une fois, ça m'a fait mal. Je me suis frottée les yeux , j'étais toujours réveillée, donc je me suis mise à écrire cet article, non sans avoir pris la peine au préalable de remercier l'équipe de France 3 qui me fait cet honneur.
De votre côté, il ne vous reste plus qu'une seule chose à faire : vite, vite, vite, allez regardez ce reportage en vidéo qualité professionnelle (ça change des images bidouillée au téléphone mobile et postées vite fait bien fait sur Youtube) : vous verrez quelques extraits du spectacle (trop courts bien sûr, surtout quand on aime). Plus précisément et plus sérieusement, l'ouverture du reportage reprend quelques secondes d'un des trois intermèdes dansés de Trois tangos (en première partie de la soirée au Rond-Point, pendant la semaine) et puis on enchaîne avec quelques passages de Tatouage avec les deux personnages centraux, Miguel Maravillas et Eva del Sur. Vous entendrez aussi une courte interview d'Alfredo Arias et d'un des comédiens, filmés pendant le maquillage dans les loges.

Ce reportage, que vous avez peut-être déjà vu comme moi au journal de France 3 il y a quelques jours, vous donnera une petite idée de ce que sont ces spectacles et, je l'espère, l'envie d'aller les voir au théâtre. Le 14 novembre, je terminai mon deuxième article, déjà cité plus haut, en disant qu'après Trois Tangos, j'avais quitté la salle avec l'impression de n'emporter aucune émotion particulière, alors que c'était tout l'inverse avec Tatouage, à l'issue duquel j'avais quitté le Rond-Point emplie d'une émotion qui ne s'effaçait pas. Eh bien, hier matin, je me suis fait cette réflexion que trois semaines plus tard, les images, les impressions, les sensations reçues pendant la représentation de Trois tangos me reviennent à présent autant que celles emportées de Tatouage. Comme quoi, il ne faut pas jamais se fier aux impressions immédiates.
Alors je répète ce que je disais à la mi-novembre : allez voir ces deux spectacles tant qu'il est encore temps si vous vous trouvez à Paris, et si possible l'un derrière l'autre le même jour.

Pour le troisième volet du triptyque, qui ne se joue que le dimanche, les réservations sont terminées, tout est vendu. Malheureusement pour nous.

Bon visionnage.

Pour voir le reportage sur culturebox.france3, cliquez sur le lien.
Pour lire mon article Alfredo Arias à El Cubo et au Théâtre du Rond-Point (avec lien à l'interview de Página/12), cliquez sur le lien.
Pour lire mon article Alfredo Arias primé par la Fondation Konex à Buenos Aires, cliquez sur le lien.
Pour réserver votre place au Théâtre du Rond-Point, allez sur le site du théâtre.
Dans la Colonne de droite, retrouvez aussi mes articles sur le théâtre et sur la télévision, grâce aux raccourcis idoines, dans la rubrique Tangoscope, en partie haute de la Colonne.
Pour aller sur Culturebox de France 3 en général, cliquez sur le lien.

José Mujica Président sans surprise et dans la liesse [Actu]

La photo symbole de cette victoire électorale tirée du site de El País
De gauche à droite : Danilo Astori, vice-président élu et futur président du Sénat, Pepe Mujica, président élu et Tabaré Vázquez, président sortant et toujours en fonction


Sans surprise malgré les incertitudes nées du 1er tour, que j’ai reportées dans deux articles antérieurs, et avec un résultat qui se situe autour de 52,6% alors que 99,96 % des bulletins sont dépouillés (à 15h45 heure locale), José (dit Pepe) Mujica a été élu Président de la République de l’Uruguay.
Il a 74 ans. C’est un ancien guerillero Tupamaro (une guerrilla marxiste urbaine). Sous la dictature (1973-1985), il a connu de longues années de prison, il a aussi connu la torture. C’est le premier guerrillero qui accède à la magistrature suprême en Uruguay. C’est aussi le plus âgé des candidats qui ait été élu à cette fonction depuis l’indépendance du pays, en 1830.

Les observateurs politiques s’attendent à voir s’organiser un gouvernement avec aux postes clés des anciens compagnons de lutte de futur président, qui prendra ses fonctions le 1er janvier prochain.

Son adversaire, Luis Alberto Lacalle, lui-même ancien président démocratique, a obtenu, à ce stade du dépouillement, 43,3% des suffrages, c’est-à-dire qu’il n’a pas fait le plein des voix à droite. On avait vu pendant la campagne du 2ème tour beaucoup de ses fidèles lui faire publiquement défection, à cause de sa stratégie de séduction des électeurs du Partido Colorado, hyper-libéral et lié à l’héritage de la Dictature.

Quelque 4% des électeurs ont voté blanc ou nul. Le fait que les votes blancs ou nuls soient considérés dans cette élection comme suffrages exprimés et donc comptabilisés dans les résultats finaux explique l’écart entre les deux candidats.

Aussitôt après les premières estimations à la clôture du scrutin hier soir, le président sortant, Tabaré Vázquez, le 1er président de gauche, élu il y a quatre ans, s’est rendu au QG de Mujica pour le féliciter chaleureusement. Les deux hommes, qui n’ont pas toujours été d’accord, loin de là, tout au long de cette interminable campagne électorale de près de 9 mois effectifs, sont tombés dans les bras l’un de l’autre, partageant l’euphorie de cette victoire historique. Historique parce que le Frente Amplio, vaste fédération politique qui rassemble tous les courants de la gauche représentative dans le pays, transforme l’essai de 2005 (l’élection de Vázquez), parce que c’est une victoire au second tour, une situation assez exceptionnelle en Amérique du Sud et parce que c’est un symbole fort du retour à la démocratie que de voir quelqu’un qui a pris les armes il y a trente ans porté aujourd’hui au pouvoir par les urnes.

Le premier discours du futur président a été pour souhaiter que la Nation ne se partage pas entre vainqueurs et vaincus, pour saluer le travail de son prédécesseur et annoncer que son gouvernement poursuivra la même politique, qui a visiblement amélioré la situation socio-économique dans le pays tout en le gardant attractif pour les investisseurs.

Les journaux en Uruguay et en Argentine font leurs gros titres sur cette élection, qui, dans ces deux pays, laissent au second plan le scrutin d’hier au Honduras qui entérine le coup d’Etat du mois de juin.
En Europe (Belgique, Espagne, France, Suisse), l’actualité politique est dominée par le résultat d’un référendum en Suisse (57% des citoyens helvétiques ont voté pour l’interdiction de la construction de minarets sur le sol national, ce qui va entraîner une modification constitutionnelle). Tous les journaux, francophones ou hispanophones, qui traitent de l’élection de Pepe Mujica, relèguent donc cette information au second plan. Un bon nombre de titres n’abordent même pas la nouvelle.
Aux Etats-Unis, le New York Times publie un article assez succinct de son correspondant au bord du Río de la Plata.

Pour en savoir plus :
La presse en Uruguay
Lire l’article principal de El País, celui de Montevideo
Lire l’article présentant le who’s who de l’équipe qui entoure Pepe Mujica dans El País
Lire l’article de El País sur l’avenir électoral du président sortant Tabaré Vázquez en 2014
Lire l’article principal de La República qui titre avec un humour jubilatoire Habemus Pepe
Lire l’article de Observa
La presse en Argentine
Lire l’article principal de Página/12
Consulter le reportage photo de La Nación
Lire l’article de Crítica de la Argentina
Lire l’article de La Prensa
Lire l’article de Clarín
En Espagne
Lire l’article de El País, celui de Madrid, (qui a donné la priorité aux élections honduriennes)
Lire l’article de ABC
Lire l’article de El Mundo
Dans les pays francophones :
Lire l’article du Monde (France)
Lire l’article du Soir (Belgique)
Le Temps (Suisse) s’est contenté de reproduire la dépêche AFP. Mais vu les nombreux votes d’hier à travers toute la Confédération et les conséquences qu’ils ont sur la vie politique suisse et l’image du pays à l’extérieur, c’est normal.
Enfin vous pouvez aussi vous reporter, sous le lien, à l’article du New York Times.

dimanche 29 novembre 2009

Les réveillons milonga de la Saint Sylvestre 2009 s’annoncent déjà [ici]

Les premières annonces de réveillon sur rythme de 2x4 sont arrivées, à peu près en même temps que le Beaujolais nouveau (c'est-à-dire il y a entre 15 et 10 jours) pour Paris (Académie Esprit Tango), Brison Saint Innocent (Les Fondus de Tango), Nice (Very Nice Tango) et Sierre (Les Trottoirs de Buenos Sierre) pour n'en citer que quelqu'uns...


A Paris, l'image parle d'elle-même. Il s'agit du mail très classieux envoyé par Pascale Coquigny à sa liste de diffusion. La grande salle du centre qu'elle anime avec Luis Bruni dispose à présent d'un plancher entièrement refait (le précédent présentait des petits défauts pas très sympa pour les talons hauts). Le site Web de Luis Bruni et Pascale Coquigny est disponible actuellement sur Barrio de Tango, dans la partie inférieure de la Colonne de droite, dans la rubrique Eh bien dansez maintenant ! Réservation obligatoire pour cette soirée qui commencera à 21h, dans le quartier de la Nation, dans le sud-est de Paris.


A Brison Saint Innocent, sur les rives du Lac du Bourget, les Fondus du Tango organisent une initiation gratuite de 14h à 15h30, le dernier jour de l'année. Et ils démontrent par là qu'ils portent bien leur nom parce qu'il faut vraiment être complètement fondus (1) pour s'enfiler au cours des mêmes 24 heures 90 mn de cours à des débutants qui ont tout à découvrir et l'organisation d'un réveillon qui ne prendra fin que le lendemain au milieu du jour !

Ceci dit, l'événement joue à fond l'interactivité et mise sur la participation de tous (ce qui allège un peu la tâche des organisateurs) : l'ambiance tango démarre à 15h30, avec toutes les bonnes volontés de service pour préparer la salle. Tous les participants sont invités à apporter leurs idées d'animation au cours de la nuit : sketches, mimes, démonstrations et chansons sont les bienvenus...La fête se terminera le lendemain avec le déjeuner, pour terminer les restes (c'est plus écolo que de les jeter)... Le menu est déjà prêt, je vous invite à le consulter sur le site de l'association.
Tout cela se passera dans la Salle des Fêtes de Brison Saint Innocent, commune située à quelques kilomètres d'Aix-Les-Bains, pas très loin d'Annecy et de Chambéry, et un tout petit plus loin (environ 1 heure en voiture) de Genève et de Grenoble. L'association, installée elle-même à Brison, rayonne sur l'ensemble de la Savoie et de la Haute-Savoie et organise tout au long de l'année plein de cours, de stages et de milongas dans toute la région.

Il vous sera demandé 50 € pour participer à ce réveillon bon enfant et accueillant. Réservation obligatoire avant le 15 décembre pour cause de bonne organisation. Le réveillon de l'année dernière ayant connu un beau succès, les fondus ont eu l'excellente idée de recommencer cette année...
Bon courage aux bénévoles qui s'activent en coulisse pour que tout soit fin prêt le jour J.

A Nice, Very Nice Tango (la Promenade des Anglais est dans le coin et ça se voit) en est à son 5ème réveillon tango.
Nettement plus expérimentés, les Nicois font dans le décalé : ils vous proposent une nuit blanche de 22h30 à 6h du matin avec en majorité du tango traditionnel, des cortinas toutes musiques dansantes (jusqu'ici, tout a l'air normal) et un thème global qui sera cette année... le Brésil ! En prime, les participants sont invités à venir déguisés...
C'est du deux en un : vous fêtez le réveillon et préparez le carnaval en même temps, comme là-bas, celui de Nice, celui de Rio de Janeiro, celui de Buenos Aires (voir le raccourci Carnaval dans la rubrique les Grands Rendez-vous de la Colonne de droite). A Nice aussi, la réservation est obligatoire. La participation est de 30 € (mais si vous réservez avant le 10 décembre, il vous en coûtera deux de moins). Tout est sur l'affiche que j'ai extraite de leur site, qui vous accueille au son de Recuerdo de Pugliese à l'harmonica...

Enfin, si vous passez en Suisse des vacances de sport d'hiver bien méritées, laissez tout de même tomber les skis le temps de changer d'année. Descendez de Crans-Montana vers Sierre : l'Association Les Trottoirs de Buenos Sierre, qui a pour objectif de diffuser la culture du tango dans le Valais suisse, vous attend à partir de 20 h dans la salle de l'ASLEC, où elle organise des cours et des pratiques tous les jeudis de l'année. Rien que pour les débutants, sachant que selon leur philo, que je partage à 1000% (comme dirait Piazzolla), "on est tous débutants, les uns depuis peu, les autres depuis plus longtemps".
Il y a 15 jours, ils ont improvisé une milonga des plus festives en prenant la suite de Salidas, une conférence disjonctée sur le tango (c'est le titre !), un spectacle de la compagnie de théâtre Tecem, installée pour une part à Paris, pour une autre à Sierre.
Dans une salle de 60 places, Les caves de Courten, ce spectacle de clowns, monté par la franco-suisse Caroline de Diesbach et dont j'ai déjà parlé dans un article précédent, a attiré 80 personnes (pour voir les photos du spectacle, reportez-vous au site du comédien et danseur Piotr Pelcarski, indiqué par Pierre-Olivier Bonnet, co-président des Trottoirs). Puis les comédiens et les adhérents des Trottoirs ont lancé la milonga et même le public des non danseurs est resté.
Cela vaut donc largement le coup de ranger les skis momentanément et de perdre un peu d'altitude pour descendre vers les vignobles, d'autant que Sierre dispose d'un musée Rainer Maria Rilke (Fondation Rainer Maria Rilke) et d'un autre, tout nouveau, dans le Château de Villa, consacré à la Vigne et au Vin (le Valais est le terroir du fendant, un blanc réputé pour les apéritifs et le poisson). Bien sûr, il reste à s'assurer que les musées seraient bien ouverts le Jour de l'An ou le 31 décembre...

Quant au site des Trottoirs de Buenos Sierre, vous le trouverez dans la Colonne de droite, dans la rubrique Eh bien dansez maintenant !

Et pendant ce temps-là, on vote.
En Suisse pour savoir si les minarets sont ou non constructibles sur le territoire confédéral.
Et en Uruguay, dont on a pu dire qu'il était la Suisse de l'Amérique du Sud (2), pour savoir qui sera le prochain président de la République (et il n'y a pas beaucoup de suspense, voir mon article de lundi dernier à ce sujet).
Pour voir d'autres milongas de réveillon ailleurs, vous pouvez consulter les articles labellisés fin d'année (bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus) et visiter les autres sites de la rubrique Eh bien dansez maintenant ! où vous trouverez des revues et diverses écoles de tango.

(1) fondus : en francés popular, significa loco (pianta'o, como en Balada para un loco). Pero también es un juego de palabra : la fondue es una especialidad de la gastronomia local. Queso, alcohol y pan. Comida de invierno.
(2) Sauf pour le chocolat. Le chocolat, dans la région, c'est en Patagonie argentine, à San Carlos de Bariloche, qu'il faut aller le chercher. Bariloche, qui a accueilli en mars la Cumbre Mundial del Tango (voir Colonne de droite) et dont les Argentins disent que c'est leur Suisse à eux. A cause des montagnes, du ski et du chocolat. Alors qu'en Uruguay, c'est à cause de la tradition progressiste en matière politique et sociale et du secret bancaire !

samedi 28 novembre 2009

6ème Festival de Tango au Tasso [à l'affiche]

Photo Telam

C'était au Centro Cultural Torcuato Tasso, à San Telmo, hier après-midi, à 19h : la présentation officielle de cette 6ème édition du Festival de Tango en el Tasso, qui s'ouvrira le 2 décembre pour se clôturer le lendemain de Noël (jour férié en Argentine).
Participaient à cette soirée de lancement quelques uns des plus prestigieux artistes qui y participeront : la chanteuse Amelita Baltar (qui est décidément sur tous les fronts en ce moment, voir les articles qui lui sont consacrés en ce mois de novembre 2009), les bandonéonistes et compositeurs Leopoldo Federico (assis au premier rang sur la photo) et Rodolfo Mederos (à droite d'Amelita Baltar) et le pianiste et compositeur Lito Vitale (debout avec les lunettes) ainsi que l'auteur-compositeur-interprète Guillermo Fernández.

Le programme, qui s'étale sur 14 soirées, présente une bonne trentaine d'artistes et de groupes. Je vous procèderai donc en plusieurs fois pour avoir la place de citer tous les artistes dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, dont la capacité est limitée (et très limitée pour la nature de ce blog).

Pendant la première semaine, les Portègnes pourront donc profiter de :

Rodolfo Mederos trio, le 2 décembre, à 22 h (entrée : 60 $)
Les chanteurs Lidia Borda et Ariel Ardit, le 3 décembre, à 22h (entrée : 50 $)
Le chanteur Horacio Molina le 4 décembre à 22h (entrée : 50 $) puis l'orchestre Astillero qui assurera la trasnoche (le concert au-delà de minuit).
Le chanteur et bandonéoniste Rubén Juárez et son sextuor le 5 décembre, à 22h (entrée : 70 $) et à la trasnoche, le groupe La Chicana de Acho Estol et Dolores Solá.
Pour aller plus loin :
Lire la dépêche de l'agence argentine Telam sur la soirée de présentation et l'ensemble du programme (que je détaillerai au long des jours qui viennent).
Vous pouvez accéder à l'ensemble de mes articles sur les artistes cités en cliquant sur leur nom, dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, sous le titre ou dans la rubrique Vecinos del Barrio, dans la Colonne de droite.
Le lien vers le site d'Amelita Baltar, d'Horacio Molina, Guillermo Fernández et Rubén Juárez se trouve déjà dans la rubrique Grillons, zorzales et autres cigales dans la partie basse de la Colonne de droite.
Leopoldo Federico est sur Facebook (il a fait mettre le minimum syndical).
Les autres sont sous les liens ci-dessous :
le site de Lito Vitale (bilingue espangol-anglais)
le site de Rodolfo Mederos (bilingue espagnol-anglais)
et ceux que j'ai déjà donnés en annexe de nombreux autres articles et qu'il faudrait que je trouve le temps de créer en Colonne de droite :
La page Myspace de Lidia Borda
Le site de Ariel Ardit
Le site de la Chicana

Buenos Aires a fêté hier les 40 ans de Balada para un loco [à l'affiche]

C'était un concert gratuit donné hier soir, 27 septembre, à 20h, à l'Amphithéâtre Eva Perón au Parc du Centenaire (esquina Leopoldo Marechal et Lillo), à l'initiative du Directeur de la Musique du Ministère de la Culture de la Ville de Buenos Aires.
Y participaient le Maestro Horacio Ferrer, auteur de ce texte qui en décoiffa plus d'un à l'époque (1) et Amelita Baltar, la créatrice de ce tango, devenu en quelques années un classique d'entre les classiques du répertoire. Il y avait aussi le violoniste Pablo Agri, en souvenir de son père, Antonio Agri, qui était alors le violoniste de l'orchestre de Astor Piazzolla.

Cliquez sur l'image pour l'obtenir en meilleure résolution


L'Orchestre de Tango de la Ville de Buenos Aires était présent, avec son chanteur titulaire, Marcelo Tommasi. Le couple de danseurs Victor Nieva et Paola Parrondo ont participé à la fête. Et Oscar del Priore, avec toute son érudition et son sens de la formule, a joué comme à son habitude les Monsieur Loyal de la soirée. C'est toujours lui qui présente les concerts de la Orquesta de Tango de la Ciudad de Buenos Aires.

Vous pouvez aussi vous reporter à mon article du 16 novembre pour ce tango qui a fait date et les circonstances de sa présentation rocambolesque au public en novembre 1969.

Merci à Bibiana Palmieri, de la Direction de la Musique de Buenos Aires, qui m'a aimablement envoyée l'illustration de cet article hier, à temps pour que je puisse le rédiger. Un mal de tête tenace et inopportun est le seul responsable de cette publication avec un bon métro de retard...

Pour en savoir plus :
vous pouvez accéder à l'ensemble des articles que j'ai déjà publiés à tous ces artistes en cliquant sur leur nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus, ou dans la rubrique Vecinos del Barrio (habitants du quartier), dans la partie haute de la Colonne de droite. Vous trouverez aussi les liens vous conduisant aux sites d'un certain nombre d'artistes dans la partie basse de cette même Colonne.
Ajout du 30 novembre 2009 : Solange B. qui n'a voulu signer son commentaire que de son seul prénom (mais je connais les cinq autres lettres qui forment son nom) et qui se trouve en ce moment sous la pluie portègne, me signale gentiment que ce spectacle a été finalement reporté à mercredi prochain (2 décembre), pour cause de mauvais temps vendredi soir. Voir le commentaire n° 1. Merci à vous, Solange.

(1) et continue pour autant que vous vouliez bien lire le texte attentivement...

Attentat visant Estela de Carlotto, la Présidente de Abuelas, à La Plata [Actu]

En passant en voiture devant le domicile de la Présidente des Grands-Mères de la Plaza de Mayo, des inconnus ont tiré sur la maison et visé le service de sécurité posté à proximité.

Il y a quelques jours, je vous renvoyais à une interview que Estela de Carlotto a donnée à Página/12 à la suite du vote par le Sénat de nouvelles dispositions du Code Pénal et celui des procédures pénales, relatifs à la poursuite des crimes de la Dictature et à l'établissement de la vérité sur ceux commis contre les personnes. Dans cet article elle lutte pied à pied contre des arguments spécieux des partisans de la Dictature ou de l'oubli pudique sur cette période atroce qui a duré de nombreuses années (1976-1983).
Eh bien, cela va bien plus loin que de simples arguments habilement présentés pour embrouiller les consciences, puisqu'on voit même la violence surgir.

En l'occurrence, on a tiré des coups de feu sur la maison de la militante, jeté un bâton contre la vitre de la voiture de sécurité en faction devant la maison. La vitre a explosé, l'agent de police, dont on ne dit pas qu'il est blessé (donc il doit être sain et sauf), a répliqué en faisant feu mais sans viser les agresseurs. Il semble donc qu'il n'y ait pas de blessés mais seulement des dégâts matériels mineurs. Estela de Carlotto ne se trouvait pas chez elle au moment de l'attaque. La justice de La Plata s'est emparée de l'affaire et a ouvert une enquête.

En 2002, Estela de Carlotto avait déjà subi ce même type d'attaque ou d'intimidation.
Pour aller plus loin :
lire la dépêche de l'agence Telam
Lire mon article sur l'interview de Página/12 (avec lien à l'article original).

vendredi 27 novembre 2009

Le Sexteto Mayor et le Quinteto Real ensemble au Torcuato Tasso ce soir [à l’affiche]

Visuel extrait du site du CC Torcuato Tasso

Tous les vendredis et samedis soir de ce mois de novembre, ces deux formations mythiques partagent la scène du Centro Cultural Torcuato Tasso, Defensa 1575 dans le quartier de San Telmo, à 22h. Il en coûte 80$ par personne pour voir le spectacle (à quoi il faut ajouter la consommation ou le plat qu'il vous sera proposé de commander, le Torcuato étant un café-concert comme beaucoup de centres culturels et de salles de spectacle à Buenos Aires). Et n’arrivez pas en retard : vous ne pourrez pas entrer. La salle est plutôt petite et elle affiche complet tous les soirs.
Avec une telle affiche, c’est très normal.

D’autant que ce soir et demain, pour les deux derniers concerts, il y aura le guitariste Ubaldo De Lío, le partenaire de Horacio Salgán, lui-même fondateur, désormais retiré de la scène, du Quinteto Real, où son fils César a pris sa place au piano tandis que Esteban Falabella a pris la place de Ubaldo De Lío à la guitarre.

Exceptionnellement, ce soir, le Quinteto Real laissera sa place au Trio Carlos Corrales auquel se joindra Ubaldo De Lío.

Aujourd’hui, le Sexteto Mayor rassemble Horacio Romo, qui dirige l’ensemble tout en assurant la partie du bandonéon avec un instrument qui a appartenu au fondateur, Pepe Libertella. Lautaro Greco tient le second bandonéon. Fulvio Giraudo est au piano, Enrique Guerra à la contrebasse et, de l’ensemble historique, demeurent les deux violonistes : Mario Abramovich et Eduardo Walczak.
Le Quinteto Real de son côté est dirigé par César Salgán, au piano, et rassemble Esteban Falabella à la guitare, Carlos Corrales au bandonéon (celui du trio), Julio Peressini au violon et Juan Pablo Navarro à la contrebasse.

L’événement se conclut demain soir, avant un retour ponctuel et exceptionnel en décembre pour le 6ème Festival de Tango en el Tasso. C’est l’occasion pour Página/12 de consacrer à cette rencontre tanguera tout un article du supplément Culture et Spectacles dans son édition d’aujourd’hui.

Pour aller plus loin :
Lire l’article de Página/12.

Pour en savoir plus : les mots-clés dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus, vous permettent d’accéder aux autres articles consacrés dans ce blog à ces artistes, à ce quartier et à ses propositions culturelles, à tous les articles où ce quotidien, Página/12, nous apportent une information éclairante (mais en espagnol). Vous pouvez aussi vous orienter, dans le fouillis de ce millier d’articles déjà parus, grâce aux raccourcis installés dans la Colonne de droite, en partie supérieure.
Je me permets d’attirer votre attention sur certains articles que j’ai récemment mis en ligne, notamment sur une longue interview donnée par Horacio et César Salgán à Página/12, la sortie chez Melopea au milieu de cette année du dernier concert de Horacio Salgán et Ubaldo De Lío (c’était en public au Club del Vino, à Palermo, il y a quelques années), l’article consacré à la sortie tuote récente du double album posthume de Pepe Libertella et celui portant sur la soirée que la Academia Nacional del Tango lui a consacrée il y a quelques semaines à peine. Dernière information à retenir : je publierai prochainement un article complet sur le festival qui s’ouvre au Torcuato Tasso la semaine prochaine... Beau programme en perspective !

jeudi 26 novembre 2009

Mise en place d’une nouvelle prime d’allocation familiale au 1er décembre [Actu]

La création d’une nouvelle prime d’allocation familiale, destinée aux familles les plus défavorisées, totalement privées d’aides sociales, avait été annoncée par le Gouvernement argentin en octobre de cette année. Son montant et sa répartition ont fait l’objet d’une communication officielle en début de semaine.

Cette nouvelle allocation ira aux familles dont les parents sont sans emploi (donc sans couverture sociale), employés de maison (cette catégorie de travailleurs n’est pas affiliée au régime général rendu obligatoire au début de cette année), payés en dessous du minimum légal ou salariés au noir (on estime à plus de 40% de la population active les salariés non déclarés par leur employeur). La prime est une somme fixe, mensuelle, versée pour chaque enfant à charge au foyer et limitée à 5 enfants mineurs. Son montant représentera une moyenne de 366 $ (peso argentin) par famille au cours du premier mois de versement, c’est-à-dire à partir du 1er décembre. Puis le montant global des versements augmentera au fur et à mesure que les personnes remplissant les conditions ouvrant droit à cette prime se feront recenser par les services de sécurité sociale.
Dans un premier temps, au 1er décembre, le nombre d’enfants bénéficiaires s’élèvera à 2,7 millions, dont 49% ne sont aujourd’hui couverts par aucun système de protection sociale. Les 51% restant ont intégré le Plan Familias (leurs parents touchent 44 $ par enfant à charge) pour 1 million d’entre eux et les 356 000 autres bénéficient de plans sociaux ponctuels du Ministère du Travail. A terme, le nombre d’enfants couverts par la nouvelle mesure devrait s’élever à 5 millions (voir les chiffres de l’Argentine, dans la partie médiane de la Colonne de droite, dans la rubrique Buenos Aires : Infos pratiques).

Le Gouvernement espère que cette aide publique permettra à une bonne partie de la classe populaire d’élever son revenu net au-dessus du seuil de pauvreté, voire, pour les plus démunis, de sortir de l’indigence. Une pauvreté grandissante dans ce pays, dans lequel la crise économique internationale provoque peu à peu un cercle vicieux de montée du chômage, les gens qui n’étaient pas sur le marché de l’emploi se mettant à chercher un travail pour compenser par ailleurs une perte de revenu familial (baisse de salaire ou perte d’emploi d’un des contributeurs) alors que d’autres personnes, qui viennent de perdre leur travail, viennent grossir les rangs des chômeurs.

Depuis octobre, les parents qui remplissent les conditions d’attribution de l’allocation se sont présentés peu à peu dans les centres de sécurité sociale au fur et à mesure que l’information s’est répandue. Mais certains ne sont toujours pas inscrits, beaucoup d’entre eux pour une raison très simple : il faut d’abord qu’ils se fassent faire une carte d’identité, grâce à laquelle ils pourront recevoir le livret d’allocation qu’ils devront présenter avec leur pièce d’identité au guichet de la banque qui leur sera assignée pour pouvoir toucher leur argent. En Argentine, dans le bas de l’échelle sociale, beaucoup de gens, n’ont tout simplement pas de pièce d’identité. Et puis, pour certains d’entre eux, il va aussi falloir dépasser la peur, l’ignorance et le manque d’habitude (aller à un guichet de la sécurité sociale, franchir le seuil d’une agence bancaire, manipuler un livret...).

Il y a quelques jours, déjà, le Gouvernement avait relevé le salaire minimum des employés de maison (voir mon article à ce sujet), qui est distinct du salaire minimum des salariés travaillant en entreprise. Celui des ouvriers agricoles est lui aussi différent, ils intègre un autre système et ont recours à un autre régime de couverture sociale.

Aujourd’hui, le Gouvernement a annoncé deux autres mesures qui vont améliorer un tout petit peu le pouvoir d’achat des plus pauvres :

L’attribution d’une prime de Noël pour les retraités pauvres, ceux qui touchent la rente minimum de 827,2 $ par mois jusqu’à ceux qui touchent 1500 $ par mois. La prime, versée en une seule fois à la fin du mois de décembre, ira de 200 pesos pour les retraites touchant entre 1401 et 1500 $ par mois jusqu’à 325 pour ceux qui touchent entre 827,2 et 1000 $ mensuels. Cette prime concerne 90% des 5,5 millions de retraités pensionnés du pays (il existe aussi des personnes âgées qui ne touchent pas de retraite). Sur le sujet des retraités, lire mes articles de l’année dernière sur AFPJ, un système de retraite de base par capitalisation aboli depuis un an et remplacé par un régime de répartition devenu obligatoire (sauf catégories de travailleurs exclus, comme les employés de maison et les ouvriers agricoles).

La baisse de 30% du prix de vente au consommateur final sur 600 médicaments, les plus couramment utilisés contre les affections les plus fréquentes. Cette baisse, négociée avec les laboratoires pharmaceutiques, entre normalement en application dès à présent dans toutes les pharmacies et restera valable jusqu’au 1er juillet prochain. Par ailleurs, les autorisations de fabrication du vaccin contre la grippe A seront accordées à partir du 29 décembre 2009. La Présidente espère aboutir à la fabrication de 8 millions de doses pour l’hiver prochain (en juin 2010). Avec 8 millions de doses, on ne vaccine cependant qu’une petite partie de la population totale.

Pour aller plus loin :
Lire l’article de Página/12 du 24 novembre sur le lancement de la nouvelle allocation familiale.
Lire l’article de Página/12 du 24 novembre sur l’augmentation du taux de chômage et de sous-emploi (temps partiel subi) au 3ème trimestre 2009
Lire l’article de Página/12 du 26 novembre sur la prime de Noël pour les retraités.
Lire l’article de Clarín du 25 novembre sur le même sujet.
Lire l’article de Página/12 du 26 novembre sur la baisse du prix des médicaments.

Mimi Kozlowski et le Cuarteto La Puá à Clásica y Moderna ce soir et demain [à l’affiche]

Mardi dernier, c’était Lucrecia Merico, Valeria Shapira et Daniel Pérez qui donnaient dans ce bar-librairie de l’avenue Callao (n° 892) leur spectacle Las Minas del Tango reo à 21h30.

Ce soir, ce sera la chanteuse Mimi Kozlowski qui y présentera, à 21h30, un tour de chant intitulé Tango y Canciones, accompagnée de Kano Alonso à la basse, de Pedro Giorlandini au piano et de Juan Martínez à la guitare.
Le lendemain, vendredi 27 novembre, à 22h, le Cuarteto La Puá (la pointe, le piquant, l’aiguille) y présentera son disque En alguna parte. Le cuarteto La Puá se compose de Leandro Angeli, Christian Hüillier et Juan Otero tous trois à la guitare et de Pablo Sansottera au guitarrón criollo (un instrument de la même famille mais plus grave).

mercredi 25 novembre 2009

La bande des quatre remet ça [à l’affiche]

La bande des quatre ce sont les deux chanteurs, Cucuza Castiello et Chino Laborde, et les deux guitaristes, Dipi Kvitko et Moscato Luna. Ils nous refont leur Como te quiero hermano (comme je t’aime, mon frère), tous les quatre, au CAFF, ce vendredi soir à 22h. Entrée : 25 $ si vous payez à l’entrée de la salle, ou 20 $ si vous vous précipitez avant, à la disquerie El Atril, installé dans l’entrée de la librairie Gandhi Galerna, que vous ne pouvez pas louper au croisement (on dit esquina dans le texte) entre les avenues Corrientes et Callao.

Et le reste, l’affiche le dit très bien et mieux que moi.


Pour en savoir plus sur ces artistes, cliquez sur leurs noms dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus, ou descendez le long de la Colonne de droite jusqu’à trouver leurs noms dans la rubrique Vecinos del Barrio (habitants du quartier). Leurs sites ou pages Myspace sont dans les liens situés eux en partie basse de la Colonne de droite, dans la rubrique Zorzales, grillons et autres cigales.

Lucas Kohan Quinteto avec permission de minuit à Clásica y Moderna [à l’affiche]

Le quintette Lucas Kohan fêtera à minuit et demi ce vendredi 27 novembre (donc en fait le samedi 28 novembre !) le premier anniversaire de la présentation de son dernier disque, Partiendo (sur le départ, ou en partant).
Ce sera dans le bar notable et librairie Clásica y Moderna, Callao 892, entrée 20 $.

Lucas Kohan, qui est le compositeur du disque, est aussi guitariste (il a travaillé notamment avec le chanteur Javier Domínguez, dit Cardenal) et dirige l’ensemble de cuivres Tubatango (un orchestre de tubas de toutes les tessitures... qui joue du tango, et très, très bien !), sera entouré de ses musiciens : Diego Braconi au bandonéon, Gonzalo Braz à différentes clarinettes, Daniel Figueroa aux percussions et Alejandro Pont à la flûte traversière.
Si ce n’est déjà fait à travers un article antérieur que lui a déjà dédié Barrio de Tango, vous pouvez découvrir ce musicien en visitant son site. Et comme toujours, le bloc Pour chercher, para buscar, to search, vous offre différents mots clés pour vous orienter dans le millier d’articles déjà publiés et si vous ne trouvez pas votre bonheur sous le titre, vous avez toute la Colonne de droite qui déroule une liste de raccourcis thématiques dans toute sa partie supérieure et une liste de liens vers des sites externes (dont celui de la Tubatango) dans la partie inférieure.

Mónica Navarro pour terminer le cycle du Tango de Miércoles ce soir [à l'affiche]

La chanteuse argentine, installée à Montevideo, Mónica Navarro, est ce soir à nouveau à Buenos Aires. Elle présente ce soir au CCC Floreal Gorini son disque Paquetito de Tango, à 21h30 (Corrientes, 1543), entrée 15 $.
Mónica Navarro a commencé dans le rock. Elle était la chanteuse d'un groupe de rock uruguayen La Tabaré. Ce soir, elle présente donc son disque, qui a été primé en Uruguay, et elle sera entourée de ses musiciens : Horacio di Yorio au piano (et qui assure aussi divers arrangements et la direction musiale), Eduardo Mauris, à la guitare (il a aussi assuré plusieurs arrangements), Piojo Santini à la contrebasse et Nario Furufú Recoba au bandonéon.

Dernier concert de la série. Tango de Miércoles reviendra au Centro Cultural de la Cooperación en février, pendant le Carnaval. Ça commence à sentir bon le pan dulce et les grandes vacances...

Carnet rose pour le tango en France pour l’avant-veille de la Saint Nicolas [ici]

La très belle et très historique ville de Lyon, au confluent du Rhône et de la Saône, comptera à partir du 4 décembre un nouveau lieu de convivialité placé sous le signe du tango, tous les vendredis en début de soirée, de 18h à 22h. C’est une milonga où l’on vous propose d’écouter de la musique (du tango de 1930 à nos jours), de boire un verre et de discuter. Le concept, présenté ainsi dans la publicité qui est faite à l’événement, est assez éloigné de la vraie milonga de Buenos Aires où l’on ne parle pas pendant que la musique joue et que les gens dansent (ça déconcentre !) mais ça a le mérite d’exister. L’entrée est libre comme dans un café. Les consommations sont servies à table, comme dans une milonga de Buenos Aires. A ceci près, je suppose, que vous aurez la liberté de vous placer comme vous le souhaitez et qu’il n’y aura donc pas de séparation entre les hommes et les femmes (1).

Cela s’appelle Bartango 9 et c’est situé en plein centre ville, dans les alentours de la Mairie, au 1er étage du 9 rue de la Platière (c’est facile à retenir), dans 1er arrondissement (M° Hôtel de Ville). Si vous êtes de passage dans cette capitale régionale, la visite du coin est à faire absolument, de préférence à pied.

Au même endroit, tous les jeudis soir, depuis plusieurs années, se tient la Milonga Lyon Tango Club, baptisée Les jeudis de Buenos Aires, de 21h30 à 0h30, avec un DJ différent toutes les semaines et une soirée à thème tous les mois (annoncée par liste de diffusion mail). Entrée : 6 € pour les non adhérents, 5 pour les adhérents, avec une carte de 10 entrées à 40 € réservée aux adhérents (adhésion annuelle 10 €). Consulter le site de Lyon Tango Club.
Pour obtenir plus d’informations, il faut appeler (depuis la France) le 06 08 43 32 99 ou le 06 31 08 69 16 ou envoyer un mail à bartango9@gmail.com.

A Paris, le vendredi 4 décembre aussi, Frédérique Behar, la directrice de la Casa del Tango (2), dans le 19ème arrondissement, lance un nouveau mensuel gratuit, après la parution en novembre d’un prototype, un numéro 0 avec lequel elle a présenté la nouvelle publication à la communauté des danseurs de tango. Tango Map’s à Paris est un agenda imprimé, qui, sous cette forme traditionnelle (et collectionnable), sera tiré à 3000 exemplaires et mis à disposition du public dans les cours, les milongas, les magasins de chaussures de danse, etc. Les amateurs de danse y trouveront toutes les informations possibles et imaginables sur les cours, les stages, les démonstrations, les milongas, les spectacles à Paris et dans la petite ceinture. Tango Map à Paris prend la place laissée vacante par feu El Farolito de bien heureuse mémoire (3). L’agenda papier sera doublé d’un site Internet qui sera mis à jour en permanence.

Pour les professeurs, animateurs de milonga et autres professionnels du spectacle et du tango, Tango Map’s à Paris constituera un nouveau support de publicité. Pour en savoir plus, il faut envoyer un mail à tango.map.paris@gmail.com.


Et à Palavas-les-flots (4), une ville très célèbre du Languedoc-Roussillon, dans le sud de la France, au Phare de la Méditerranée, le restaurant panoramique tournant qui domine le port, figure sur toutes les cartes postales du secteur et est l’un des plus forts atouts touristiques de cette commune, s’ouvre le vendredi 4 décembre, à 21h, une milonga mensuelle, qui se tiendra là tous les 1er vendredis du mois (5), sous le nom de la Milonga du Phare (21h-01h). Entrée 8 € (avec une consommation).

Il est fortement conseillé de réserver votre entrée à cette milonga inaugurale à l’avance, par téléphone ou par mail (tout est sur l’affiche, cliquez dessus pour l’obtenir en meilleure résolution).
Si vous voulez aussi dîner, il est absolument indispensable de réserver votre table auprès du restaurant lui-même (tel : 04 67 68 61 16).
L’inauguration a lieu vendredi en huit. Le premier vendredi du mois de janvier tombant le Jour de l’An, la milonga suivante aura lieu le 5 février 2010. Et si la vie locale vous intéresse, vous pouvez aussi visiter le site officiel de Palavas-les-Flots.
On souhaite bon vent à ces trois nouveaux venus !



(1) Dans les milongas traditionnelles à Buenos Aires, les hommes occupent un côté de la piste et les femmes l’autre, face à face. On ne prend pas place, hommes et femmes, à la même table. Les hommes n’invitent pas les femmes en s’approchant d’elles et en leur adressant la parole mais par un jeu d’échange de regards très codifié et assez subtil, de part et d’autre de la piste. Le tango a été inventé dans une société d’immigrants venus de partout en Europe et qui ne parlaient donc pas la même langue. Ils ont dû inventer, par la force des choses, un nouveau mode de communication : une musique et une chorégraphie particulières, un jeu de regards codifié et el abrazo cerrado (l’étreinte de très près, pour mieux danser ensemble, sans échanger un mot). En outre, il est très fréquent qu’à votre arrivée à la milonga, un ouvreur ou une ouvreuse vous désigne votre place, comme dans un théâtre aux fauteuils numérotés, au lieu de vous laisser vous installer où bon vous semble. Cela fait souvent rouspéter les Françaises le lendemain matin au réveil, surtout lorsqu’on ne les a pas placées au premier rang la veille au bal. Et puis, à Buenos Aires, pour parler avec son voisin, sa voisine ou avec son ou sa partenaire, on attend la cortina, cette pause d’une minutes entre deux séries de 4 danses (4 tangos, 4 valses ou 4 milongas) et après laquelle l’homme change de partenaire ou renonce à danser pendant la nouvelle série qui s’ouvre.
(2) La Casa del Tango est une petite milonga d’après-midi qui accueille aussi des cours et des stages d’initiation, ainsi que des concerts de temps en temps (j’ai même eu vent de quelques rares conférences). Un endroit très cosy, avec bar et petit rayon de chaussures et de gadgets en tout genre. On y danse le tango argentin tous les après-midi, du lundi au samedi. 11 allée Darius Milhaud (Paris, 19). Frédérique Behar a créé l’événement au début du mois de novembre en organisant une longue nuit de Tango au Cabaret Sauvage (
voir mon article à ce sujet).
(3) Cependant la belle revue Tout Tango (dont le numéro actuel présente une interview exclusive, en français, du Maestro Emilio Balcarce et un article pleine page sur la chanteuse Patricia Barone,
lire mon article à ce sujet) avait déjà occupé ce créneau laissé vacant, en créant, dès la disparition de El Farolito, un petit supplément gratuit distribué à Paris. Vous trouverez le lien vers le site de Tout Tango dans la partie basse de la Colonne de droite, dans la rubrique Eh bien, dansez maintenant !
(4) Hormis à Palavas-les-flots même, pour tout le reste de la France, le tourisme de masse a transformé le nom de cette ville en synonyme de plage, de carte postale et de vacances d’été populaires. Les Français vont enfin à nouveau pouvoir associer à cette cité de la côte méditerranéenne autre chose que des vagues, du sable fin et de la cuisson de corps humain jusqu’à obtention d’un joli cancer de la peau sous un ravissant bronzage.
(5) Mais peut-être seulement hors saison. En tout cas, pour l’instant, seules deux dates sont annoncées, jusqu’en février.

mardi 24 novembre 2009

Clase 70 : Millésime 70 ou l’enfance et la jeunesse racontées par Alorsa [Disques & Livres]

Alorsa (col ouvert) et Cucuza (cravate verte) à El Faro, en août 2008 (1er anniversaire du cycle El Tango vuelve al Barrio).
Cucuza présentait Alorsa avant de lui laisser le micro pour quelques récits et chansons.
Debout à gauche, le patron du Bar el Faro.

A la familia Pandelucos

Alorsa, auteur-compositeur-interprète de grand talent, que mes lecteurs réguliers connaissent depuis l’ouverture de ce blog, était né le 24 novembre 1970 à La Plata, la capitale de la Province de Buenos Aires. Comme vous le savez, il est malheureusement décédé, chez lui, dans sa ville natale, le 30 août dernier, d’un infarctus aigu qui nous a tous abasourdis...

Comme vous le savez aussi, malgré les 11 000 km d’océan qui nous séparaient, j’ai eu la chance de le connaître personnellement et de l’avoir comme ami.

Dans son premier disque, composé uniquement de morceaux originaux, Tangos y otras yerbas, et qu’il avait lui-même publié sous forme d’un album double comportant un CD et un DVD enregistrés en public (1), Alorsa avait intégré cette chanson magnifique, dont je vous livre ici une version bilingue (Alorsa avait lu et approuvé cette traduction). J’ai conservé, dans le texte original, ses trucs d’écriture comme les majuscules qui jouent aux cartes et le mélange anarchique de nombre en lettres et en chiffres...

Clase 70Soy nacido por cesárea, 3 kilos 7 cincuenta
Soy de la clase 70, no me acuerdo de Perón.
No usé pañal descartable, ví la tele en blanco y negro
Tengo muda en super 8 mi primera comunión.
Alorsa

Je suis né par césarienne, 3 kilos 750
Je suis du millésime 70, je ne me rappelle pas Perón.
Je n'ai pas eu de couches jetables, j'ai regardé la télé en noir et blanc
J'ai ma première communion en super-8 muet
.
(Traduction Denise Anne Clavilier)

Ví a Piluso y a Minguito, por Balá dejé el chupete
me sé todas las canciones que hizo Pipo Pescador.
Ví a Monzón mirar la hora, la gran willy, los seamonkeys
Grité en el 78 los goles del matador.
Alorsa

J'ai vu Piluso et Minguito (2). Grâce à Balá (3), j'ai laissé ma tétine
Je sais par coeur toutes les chansons de Pipo le Pêcheur (4).
J'ai vu Monzón regarder l'heure, le coup à Willy et les Seamonkeys (5)
J'ai acclamé en 78 les buts du Tueur. (6)
(Traduction Denise Anne Clavilier)

Milonga, milonga mía
La de la clase 70
Si cuando saco la cuenta
Me pongo sentimental.
Alorsa

Milonga, ma chère milonga,
celle du millésime 70
Ça, quand je fais l'addition,
Ça me rend sentimental
.
(Traduction Denise Anne Clavilier)

La última vuelta del Haley, la coca en botella’e vidrio
Ví pasar los militares y la hiperinflación.
Ví a los árbitros de negro, me salvé de la colimba
Y lloré con las Malvinas, la pucha que lo tiró.
Alorsa

Le dernier passage de Haley, le coca en bouteille de verre,
j'ai vu passer les militaires et l'hyper-inflation
J'ai vu les arbitres en noir, j'ai échappé au service militaire
Et j'ai pleuré sur les Malouines. La pouffiasse qui a empoché le bénéf !
(7)
(Traduction Denise Anne Clavilier)

En Berlín se cayó el muro, los yankis siempre a los tiros
Conocí un poco del mundo con los verdes a la par
Por extrañar los churrascos, por los mates con la vieja, (8)
Por los amigos y el barrio, al final me quedé acá.
Alorsa

A Berlin, le Mur est tombé, les yankis dans les parages comme toujours
J'ai un peu connu le monde grâce aux billets verts en parité fixe.
Parce que je regrettais la viande grillée et le maté avec ma mère,
les amis et mon quartier, pour finir, j’ai décidé de rester.

(Traduction Denise Anne Clavilier)

Con las piruetas del diego me llené de fantasía
Ví llegar el microondas, la video y la internet
Yo que dí mi primer beso con los discos de vinilo
Quién diría que ahora escucho en compactos a Gardel.
Alorsa

Avec les pirouettes du Diego (9), j'ai fait le plein de rêves
J'ai vu arriver le micro-onde, la vidéo et Internet
Moi qui ai donné mon premier baiser sur des disques de vinyle
qui aurait dit que maintenant j'écouterais Gardel en compacts
.
(Traduction Denise Anne Clavilier)

Ajout du 28 novembre : les parents d'Alorsa m'ont dit il y a quelques jours que cette chanson était une des préférées de leur fils. J'ajoute que c'est aussi l'une des préférées des programmateurs musicaux de la 2x4 le samedi matin (très tôt, la tranche 3h-6h, là-bas) : je l'entends tous les samedis matin à un moment ou à un autre de cette tranche horaire. Le site de la 2x4 se trouve dans la rubrique Ecouter dans la partie basse de la Colonne de droite.
(1) La distribution du disque, c’était aussi Alorsa qui s’en chargeait. Aujourd’hui, l’album est difficile à trouver. Il faut attendre que les parents d’Alorsa aient pris leur décision sur l’édition et la distribution du prochain disque, 13 canciones para Mandiga, qu’Alorsa venait tout juste de terminer fin août, pour savoir quelles solutions ils retiendront (voir mon article sur la présentation de 13 canciones para Mandinga, le 3 octobre dernier, à La Plata).
(2) Piluso et Minguito sont deux personnages fictifs rendus très célèbres par leurs deux interprètes au point que les acteurs ont été identifiés aux personnages en question. Vous pouvez aller lire sous le lien
mon article sur un hommage que Luis Alposta avait rendu à la mi-juillet dernier à Minguito, c’est-à-dire au comédien Juan Carlos Altavista.
(3) Un animateur de télé très populaire dans les années 70. Il animait une émission enfantine au cours de laquelle il a demandé aux enfants d’envoyer leurs tétines pour en faire une vraie montagne que les enfants étaient très fiers de voir s’élever émission après émission. Alorsa avait participé à la collecte...
(4) Pipo Pescador est un musicien qui s’est fait connaître grâce à son travail pour les enfants mais qui est aussi un compositeur pour tout public. Il est assez difficile maintenant de trouver ses disques parce qu’il passe pour ancien. Mais si vous en trouvez, achetez !
(5) Monzón : Un des rares matchs où le champion de boxe Carlos Monzón regardait la pendule parce que son adversaire lui faisait passer un très mauvais quart d’heure. Willy, c’était le surnom (anglo-saxonnisé) du tennisman argentin Guillermo Vilas, qui avait inventé une passe par laquelle il renvoyait la balle entre ses jambes. Les Seamonkeys, c’est un nom déposé, une marque sous laquelle étaient vendus des petits crustacés d’aquarium qui ont fait un tabac auprès des petits et des grands dans les années 70 en Argentine. C’était une mode impulsée par les Etats-Unis dans tous les pays qu’ils tenaient sous leur influence commerciale et en Amérique du Sud, à cette époque-là, ils faisaient la pluie et le beau temps.
(6) El matador : on peut traduire le tueur ou le matador (celui de la corrida espagnole). C’était le surnom de Mario Kempes, un joueur de la Sélection nationale de football de la Coupe du Monde qui s’est tenue en Argentine, en 1978, sous la Dictature. Kempes avait été sacré meilleur buteur de la compétition, gagnée par l’Argentine, cette année-là. Diego Maradona, déjà footballeur renommé, avait été écarté de la Sélection à cause de son trop jeune âge.
(7) Reportez-vous à mon Vademecum historique pour comprendre les allusions aux avatars politiques que l’Argentine a connus à cette époque agitée (voir la rubrique Petites chronologies, en partie médiane de la Colonne de droite). Les billets vert en parité fixe, c’était une décision du Gouvernement Menem dans les années 90, une décision mégalomaniaque qui allait conduire le pays à la faillite générale de décembre 2001 avec l’effondrement de tout le système financier du pays. Alorsa avait profité de cette parité monétaire artificiellle pour voyager. Il avait parcouru, sac à dos et guitare en bandoulière une bonne partie de l’Amérique du Sud et avait poussé jusqu’en France et en Italie (probablement en Grèce aussi, mais il ne m’a jamais parlé de la Grèce). En France, il avait séjourné à Arcachon, chez des amis à lui, et il gardait un souvenir très vif de la Dune du Pilat, des dégustations d’huîtres et de l’apéro du soir, avec le pastis ou le petit blanc...
La vieja, el viejo : c’est la manière normale et très affectueuse en Argentine et singulièrement dans cette région du Río de la Plata, de désigner les parents. Alorsa avait dédié à sa maman, Olga, une Canción de Cuna para mi vieja, que je vous ai présentée et traduite le 18 octobre, pour la Fête des mères argentine.
(9) Surnom de Maradona : El Diego. On l’appelle aussi El Diez (le 10, c’était le numéro de son maillot de sélection nationale).

lundi 23 novembre 2009

La campagne électorale à une semaine du 2ème tour [Actu]

Le deuxième tour de l’élection présidentielle en Uruguay se tiendra dimanche prochain, 29 novembre 2009. Les futurs scrutateurs sont formés aujourd’hui et demain. Les sondages d’opinion montrent un écart de 8 à 10 points entre le candidat de la droite, Luis Alberto Lacalle, et le candidat de la gauche, José (Pepe) Mujica, en faveur de ce dernier.

Ce week-end, les candidats ont présidé chacun de grands rassemblements, les derniers grands meetings de cette campagne qui aura été particulièrement longue. Il est très rare en Amérique du Sud qu’il faille un second tour pour départager des candidats, tant les différences (pour ne pas dire les différends) idéologiques sont restées vives dans les corps électoraux de la région.

Ce qui indique sans beaucoup de risque de se tromper que les jeux sont pratiquement faits maintenant, sauf événement particulièrement spectaculaire qui surviendrait d’ici dimanche, c’est le dernier argument électoral lancé par Luis Alberto Lacalle, qui ne vaut vraiment pas tripette : c’est une prédiction au ton dramatique avertissant les électeurs du grave danger de pouvoir absolu qui pèserait sur le pays en cas de victoire de Mujica à la fin de la semaine. Parce que le Frente Amplio, la coalition électorale et gouvernementale que personnifie Mujica, aurait alors tous les leviers du pouvoir en sa possession puisqu’elle a obtenu, de justesse, mais bel et bien obtenu, la majorité au Sénat et à la Chambre des Députés à l’issue du scrutin du 25 octobre dernier. La belle affaire ! c’est déjà le cas aujourd’hui, où le président Tabaré Vázquez, lui aussi élu du Frente Amplio, gouverne avec une majorité solide dans l’une et l’autre chambres et que l’on sache, l’Uruguay est encore une démocratie qui se porte plutôt bien.

Le professeur Carlos Laborde, un poids lourd du Partido Nacional (dit Partido Blanco), celui que préside Luis Alberto Lacalle, Carlos Laborde donc, vieux militant blanco, inscrit depuis 25 ans dans le parti et qui vient de manquer le siège de député de Río Negro qu’il briguait fin octobre, a annoncé hier qu’il démissionnait du Partido Nacional et, dans cette annonce publique, il n’a même pas pris la peine d’écarter l’idée de voter pour Pepe Mujica dimanche prochain. Il dit ne plus reconnaître son parti, qu’il a connu et aimé comme un parti démocratique et profondément anti-dictatorial, dans la nouvelle ligne démagogique (électoraliste) adoptée par Lacalle, qui fait des pieds et des mains pour gagner à lui les 17% de voix de l’autre parti de droite, le Partido Colorado, mené par Pedro Bordaberry, fils d’un ancien dirigeant de la Dictature militaire de 1973-1985, qui ne renie rien de l’action de son père et apporte un soutien déclaré, sans faille et bien visible, à Luis Alberto Lacalle. Derrière Carlos Laborde, qui n’est pas le premier à faire défection au PN, ce ne sont pas moins de 40 autres responsables politiques de Río Negro qui ont annoncé qu’eux non plus ne voteraient pas pour Lacalle au second tour (lire l’article de La República datée du 22 novembre 2009).
Lequel se présente désormais aussi comme le candidat du partido colorado, dans cet article daté d’aujourd’hui et paru également dans La República (quotidien de Montevideo).

Dans ces conditions, la presse occupe le temps comme elle peut avec des réflexions plus ou moins profondes sur l’âge du capitaine (dans cet article du quotidien uruguayen El País portant sur l’âge de Mujica et des comparaisons oiseuses sur les âges respectifs des autres chefs d’Etat de la région).
Du côté argentin, Clarín joue au jeu des sept erreurs en comparant un spot électoral de De Narvaez (chef de file de la droite libérale argentine), pour les élections législatives du 28 juin dernier, avec le plus récent spot électoral de Lacalle (Lacalle a copié et il paraît que ça se voit comme le nez au milieu de la figure).

Página/12 (toujours du côté argentin) vend carrément la peau de l’ours avant qu’il ait été tué avec un sous-titre sur le dernier grand meeting du Frente Amplio : La majorité uruguayenne se prépare pour un triomphe dimanche.

La República, en Uruguay même, se montre évidemment plus prudente dans le choix des termes mais la description de l’énorme manifestation en dit long sur le résultat attendu dans les urnes.
La Nación, de Buenos Aires, à travers son correspondant à Montevideo, voit Mujica aux portes de la victoire dans le deuxième tour uruguayen.
Bref, finalement, dans le genre suspense, c’est plutôt raté...
Si vous avez manqué les épisodes précédents (en français), cliquez sur les mot-clés Uruguay, gub uruguay ou Mujica dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus. Ces mots-clés vous conduiront vers une sélection de plus en plus fine d’articles déjà publiés dans ce blog sur les enjeux de cette campagne électorale, qui fut tout de même riche en rebondissements.

Interview de Estela de Carlotto après les attaques de Elisa Carrió [Actu]

Estela de Carlotto est la très dynamique et très combative présidente de l’Association des droits de l’homme Abuelas de Plaza de Mayo.
Pour ceux qui l’ignoreraient (il y a beaucoup de gens dans ce cas en Europe), Abuelas de Plaza de Mayo (Grand-Mères de la Place de Mai) recherchent les enfants des opposants à la dictature militaire de 1976-1983, arrêtés arbitrairement et presque tous disparus ensuite (1) et dont les enfants, alors en bas-âge, voire encore à naître, ont été volés à leur famille biologique pour être confiés, sous une fausse identité, la plupart du temps (2) à des familles affidées du régime, soit parce qu’elles étaient en mal d’enfant soit plus sordidement encore pour y être élevés dans l’idéologie politique du gouvernement de l’époque, parfois dans un véritable climat de terreur domestique. Ces femmes ont choisi comme symbole de leur combat un lieu emblématique de Buenos Aires, la place qui symbolise la souveraineté de la Nation argentine, alors que la Dictature militaire était un régime à la solde des Etats-Unis, mis en place par les Etats-Unis, soutenu par les Etats-Unis et veillant aux intérêts des Etats-Unis avant de veiller à ceux des Argentins.
Dans une interview accordée au quotidien Página/12, Estela de Carlotto explique la nouvelle loi qui permet à la justice argentine de prélever des échantillons pour tests ADN sous différents formes. Cette loi vient d’être adoptée au Sénat (voir mon article à ce sujet). Elle permet des prélèvements autres que par la prise de sang et c’est une loi dont le texte a été rédigé ou en grande partie inspiré au corps législatif argentin par Abuelas, sur impulsion de la présidente de la République et au titre de leur grande expérience dans la recherche d’identité des personnes. Les nouvelles dispositions font que les tests, indispensables pour établir la vérité d’une filiation, pourront s’effectuer sur toute sorte de matériel biologique, sans que la personne dont on cherche à connaître l’identité de naissance n’ait d’autre choix que de se prêter elle-même à la prise de sang (ce qui veut dire se rendre physiquement dans un centre de prélèvement), une obligation que plusieurs jeunes gens n’ont accepté qu’avec réticence, voire ont radicalement refusé : peur de découvrir une histoire qui ne peut être que tragique, peur de faire envoyer leurs parents adoptifs en prison, peur de basculer dans une autre vie, avec une nouvelle famille et une autre origine, etc.
Elisa Carrió, la chef de file d’une coalition politique en pleine déconfiture aujourd’hui, la Coalición Cívica, opposante très virulente au Gouvernement actuel (3), avait prétendu, au début des débats parlementaires sur cette proposition de loi, qu’il s’agissait d’une loi "fasciste", qui rendait la prise de sang "obligatoire" (compulsiva) (4), et qu’il s’agissait d’une "vengeance" contre la présidente du Groupe de presse Clarín, très puissante personnalité des média argentins (un quotidien, une chaîne de télévision, plusieurs magazines, une maison d’édition...), laquelle a adopté deux enfants.
Les propos outranciers de la députée sont donc détricotés par Estela de Carlotto qui rappelle qu’en 2003, dans un cas concret, Elisa Carrió s’était montré ardente partisane de l’obligation de la prise de sang. D’où viendrait ce soudain revirement à 180 degrés ? Mais au-delà de ce conflit tactico-politicien, l’article est aussi intéressant pour les notions fondamentales de droit que Estela de Carlotto est obligée de rappeler.

Elle rappelle par exemple et avec insistance que dans le cas de l’Argentine, avec ce lourd passé dictatorial et toutes ces disparitions forcées d’il y a à peine une trentaine d’années, la justice n’a pas le droit de laisser au libre arbitre des individus le choix de faire ou non aboutir une enquête sur l’identité réelle d’une personne. La militante des droits de l’homme répond ainsi à des opposants à la nouvelle loi qui estiment que si tel(le) ou tel(le) jeune homme ou jeune fille ne veut pas savoir qui sont ses parents biologiques, il ou elle en a bien le droit et doit être laissé(e) tranquille. Comme si on avait affaire à un enfant né sous X, comme c’est le cas chez nous, qui peut choisir de rechercher ses parents ou ne pas s’en préoccuper. Non, répond la présidente de Abuelas, le rétablissement de l’identité réelle concerne la personne à l’identité douteuse mais aussi toute une famille (celle des parents disparus) et bien au-delà, cela concerne toute la société qui n’a pas le droit d’entériner le fait accompli, ce qui serait donné la préséance à la force sur le loi et c’est précisément le contraire du droit.
Estela de Carlotto doit aller jusqu’à mettre en lumière la perversion qui se cache derrière ce "laissez-les tranquilles" lorsque d’aucuns prétendent vouloir ainsi protéger la "sérénité d’une famille". Or la famille qu’ils désignent, c’est la famille adoptante, sur base de déclarations d’identité falsifiés (famille ou au moins père et mère adoptants, qui, dans l’immense majorité des cas, savaient pertinemment que l’enfant était celui d’une opposante arrêtée arbitrairement). Estela de Carlotto, pour être bien comprise, les désigne alors comme "les voleurs" (los ladrones). C’est que pour certains de ceux qui s’opposent à ces nouvelles dispositions du Code pénal argentine, il est plus important de préserver les recéleurs d’enfant que de rendre justice à une famille qui a subi, pour des raisons politiques, l’un des plus graves dénis des droits de l’homme.
La Présidente de Abuelas combat aussi un autre argument, qui circulent dans les médias et avec lequel d’aucuns tentent de circonvenir l’opinion publique. Certains en effet laissent entendre que la Banque de Données génétiques étant [devenue] un institut national (5), le droit fondamental n’est plus respecté dans les prétoires argentins puisque l’Etat devient juge et partie dans les procès : juge parce que c’est lui (à travers la Banque des Données génétiques) qui effectue les tests ADN (on confond le rôle d’expert et celui de juge) et partie puisque l’Etat se porterait partie civile (querellante) dans ces mêmes procès. Ce qui revient à confondre sans doute intentionnellement le rôle juridique de la partie civile (6) et du Ministère public, à savoir l’Etat en tant qu’il poursuit les infractions à la législation dont il est le garant du respect, et qui aboutit à délégitimer l’Etat qui se tournerait alors contre ses propres serviteurs et serait pris en flagrant délit de contradiction (pour la Junte un jour, contre le lendemain, ce qui fait fi d’un fait essentiel : la junte n’était pas un gouvernement constitutionnel).

A la fin de l’entrevue, Estela de Carlotto explique aussi les difficultés structurelles que les enquêteurs et les associations rencontrent pour utiliser les archives de la dictature, éparpillées de manière anarchique dans des commissariats et des casernes, ce qui en fait un véritable puzzle, plus de 25 ans après le retour à la démocratie dans un pays où les notions de droit sont encore assez floues pour que des démagogues de tout poil puissent embrouiller ainsi l’opinion publique, avec des mensonges grossiers...
Pour aller plus loin :
Lire l’article de Página/12
Visiter le site de Abuelas de Plaza de Mayo. Vous trouverez le lien dans la rubrique Cambalache (casi ordenado), dans la Colonne de droite (partie basse, celle des liens externes).
Vous pouvez également vous référer au texte de la loi sur le site de l'agence de presse argentine Telam qui l'a publié dans son intégralité (voir l'article sous le lien).
Pour en savoir plus :
Vous pouvez accéder à l’ensemble des articles publiés dans Barrio de Tango sur les activités de Abuelas en cliquant sur ce nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search (ci-dessus) ou sur le raccourci Justice et droits de l’homme, qui rassemble plus largement les articles relatifs à ces questions et à l’action de l’ensemble des ONG spécialisées (rubrique Quelques rubriques thématiques, dans la Colonne de droite, partie supérieure).

(1) Pour quelques uns d’entre eux, on sait où, quand et comment ils sont morts. Mais c’est une toute petite minorité. Pour la plupart des disparus, on ne dispose que de quelques indications et bien souvent on n’a, pour attester de leur mort, que leur épouvantable silence depuis plus de 30 ans. De très nombreux opposants ont en effet été jetés à la mer ou au fleuve, dûment drogués au préalable ou gravement blessés ou déjà assassinés. La plupart du temps non pas depuis des bateaux mais depuis des avions.
Dans de très rares cas de figure, une maman a accouché en prison, elle a survécu (ce qui est rare) et peut donc aujourd’hui encore chercher son enfant. Parfois aussi cette maman a vu mourir son bébé au cours de sa détention.
(2) Quelques uns de ces nouveaux-nés ont en effet été confiés à des orphelinats comme enfants abandonnés. Il n’y avait pas vraiment un plan général superbement organisé, chaque petit chefaillon d’un centre de détention et de torture se débrouillait entre des consignes générales et le contexte du lieu et du moment, les uns de manière particulièrement intelligente et perverse, les autres avec une stupidité insigne. Les enfants laissés dans des orphelinats ont alors pu être adoptés par une famille de bonne foi, authentiquement aimante. Mais cela reste assez exceptionnel si l’on regarde la situation de la centaine d’enfants qui, à ce jour, a pu être identifiée.
(3) Son opposition se manifeste par des attitudes si excessives que plusieurs formations politiques, comme GEN, animé par la sociale-démocrate Margarita Stolbizer, ont presque consommé désormais leur rupture avec Coalición Cívica.
(4) un anglicisme hispanisé : compulsory (obligatoire) en anglais. La prise de sang n’est donc pas devenue obligatoire puisqu’il y a au contraire des alternatives dont l’existence s’impose au juge. Les magistrats ne pourront plus dire qu’ils ne font rien parce que la personne s’oppose à la prise de sang. Alors que jusqu’à présent, ils pouvaient s’abriter derrière cette opposition pour laisser le dossier dormir sans rien faire. Il y a quelques jours, lorsqu’un nouveau jeune homme a pu être identifié comme le fils d’un couple de militants révolutionnaires disparus, les petits-enfants déjà identifiés avaient adressé une pétition aux parlementaires pour leur demander de voter la nouvelle loi.
Dans un autre ordre d’idées, il faut savoir que les Argentins usent et abusent de l’adjectif fasciste. Dans leur bouche, est fasciste tout ce qui n’est pas démocratique. Les Argentins n’ont jamais connu le fascisme sur leur sol. En revanche, ils ont connu des tas de régimes autoritaires et policiers, corrompus de surcroît, qu’ils assimilent au fascisme. Mais ils n’ont jamais subi l’idéologie de l’homme nouveau et l’impossibilité d’échapper, du berceau à la tombe, à l’emprise du parti unique, les deux caractéristiques des régimes totalitaires que nous avons connus en Europe.
(5) La Banque des Données Génétiques a toujours été du ressort de l’Etat. Elle a toujours été une institution nationale. C’est donc de la désinformation que de faire circuler l’idée que quelque chose a fondamentalement changé sur ce point depuis le vote du Sénat. La Banque a juste changé de tutelle. Elle ne dépend plus de deux ministères comme auparavant, dont la Justice. Elle est maintenant placée dans l’orbite du seul Ministère des Sciences et Technologies, qui garantit l’autonomie opérationnelle de la direction de la Banque.
(6) qui peut être celui de la famille des parents disparus, l’association Abuelas et même, dans certains cas, le jeune homme ou la jeune fille dont l’identité a(urait) été falsifiée.

Promenade dans la Buenos Aires de et par Gardel. Article n° 1000 [Troesmas]

A tout seigneur, tout honneur. Je ne pouvais pas faire moins depuis que je marque les centaines avec des articles un plus festifs ou emblématiques que d'autres (depuis l'article n° 400). Voilà donc en 10 photos un petit parcours à travers Buenos Aires entre Centro et faubourgs du sud et de l'ouest, et sans vous assommer avec des discours (il y en aura assez dans les deux autres articles, consacrés à une interview de Estela de Carlotto et à un point sur la campagne électorale en cours en Uruguay à sept jours du second tour).


Nous voici donc devant le Bar Cuatro Chanta, qui est devenu la Esquina Carlos Gardel. Nous sommes sur le côté du bâtiment de El Abasto, un bâtiment qu'il n'a pas connu. Il a été construit en 1936 et il est mort le 24 juin 1935. Le 24 juin dernier, s'y est donné un concert en sa mémoire. Ici, il a fait ses premières expériences en public. Dans ce café alors très populaire, il imitait les chanteurs lyriques du teatro Colón. C'est la seule statue qu'il y a de lui dans la rue à Buenos Aires. Et elle n'est pas vraiment réussie. Mais il est présent tout de même.

Voici son dernier domicile à Buenos Aires. La maison claire à droite, c'est le Museo Casa Carlos Gardel. Au 735 de la rue Jean Jaurès. Dans le quartier de l'Abasto. C'est là que la chanteuse Lucrecia Merico s'est produite accompagnée du guitariste Daniel Pérez pendant la dernière nuit des Musées et celle de l'année d'avant aussi. A côté, un local qui fut une école de danse et une permanence politique. Bref un peu de tout. En août 2007, c'était à vendre et il me semble bien que cette année, c'était toujours dans le même état.


A 40 mètres de là, en allant vers la avenida Corrientes, à l'angle de la rue Zelaya et la rue Jean Jaurès, le théâtre aveugle (teatro ciego) où le guitariste portègne Daniel Perez et la flûtiste clermontoise Marie Crouzeix viennent de présenter, dans le noir total, leur premier disque ensemble, enregistré à Clermont-Ferrand et édité à Buenos Aires. Sur le panneau indicateur, la mention supérieure, en rouge, indique la direction du Théâtre El Cubo, où Alfredo Arias vient de présenter, en avant-première, il y a quelques semaines son spectacle actuel de Paris (au Théâtre du Rond-Point).


Cette plaque a été posée par le quotidien Clarín en hommage à Carlos Gardel pour le 40ème anniversaire de sa mort, sous le gouvernement d'Isabel Perón. Nous sommes au pied de l'Obélisque, sur la Avenida Corrientes (c'est écrit dessus), face à ce qui fut (à quelques décimètres près) le Café El Nacional où Osvaldo Pugliese a fondé son orchestre en août 1939. Là où s'est installé maintenant un Mac Do !


Et nous voici au seuil de la Academia Nacional del Tango. Le Gran Café Tortoni est à notre droite à deux mètres. Cet superbe hôtel particulier de style alvearien (le maire de Buenos Aires qui voulut en être et en fut le Préfet Haussmann dans les années 1880) a été baptisé par Horacio Ferrer Palacio Carlos Gardel... Nous sommes sur la avenida de Mayo au numéro 833 et exactement en dessous du bureau présidentiel.


Sur la avenida Rivadavia, dans Balvanera, à quelques mètres du Café de los Angelitos, la devanture d'un magasin de peintures pour bâtiment. Carlos Gardel, bien reconnaissable malgré un style pictural discutable, et à côté, la grande chanteuse et actrice de cinéma Tita Merello.


A l'intérieur du Café La Perla, l'un des 52 bares notables de la Ville de Buenos Aires. Nous sommes dans le sud, à La Boca, entre Caminito et le Museo de Bellas Artes de la Boca Benito Quinquela Martín.


Ailleurs dans le sud, à l'angle de la rue Defensa et Carlos Calvo, à San Telmo. Un petit Gardel fileteado sur la vitre d'un bar, avec la plaque de la rue qu'on lit à l'envers en reflet dans la vitre. A 100 mètres sur votre droite, Plaza Dorego. Cette place et cette rue, c'est l'axe de la Feria de San Telmo tous les dimanches.

Sa tombe, au cimetière de la Chacarita, le cimetière de l'ouest.



Sur sa tombe, cette plaque très émouvante pour qui sait la lire. Une plaque presque anonyme qui dit : "à Carlos Gardel et à Madame sa mère / 24 juin 1955 / L'aviateur"
El aviador : c'était le surnom que Gardel avait donné à son chauffeur particulier, parce qu'il conduisait vite. Cette plaque se trouve sur la droite de la statue, sur le chambranle gauche de la porte du tombeau, tout en haut, à côté du petit coeur. En haut, à gauche, sur l'image, vous voyez le C de Carlos Gardel. Berta Gardés, la mère de Gardel, repose elle aussi dans ce monument.