vendredi 30 juillet 2010

Augmentation des minimums sociaux en Argentine [Actu]

Avant-hier, la Présidente argentine a annoncé de nouveaux relèvements des minimums sociaux auxquels peuvent prétendre les Argentins, généralement sous conditions de revenu (voir mes articles siglés du mot- clé Niveau vie dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus).

Pour résumer la nouvelle situation, qui entrera en vigueur au premier septembre (1), voici les nouveaux montants fixés par le Gouvernement national :

Augmentation de 16,9 % de toutes les retraites, y compris pour les pensions non imposables et les pensions des anciens combattants de la Guerre des Malouines. Le minimum passe de 895,2 pesos ($) par mois à 1046,5 pesos. Avec les aides distribuées par le Service social des Retraités (PAMI), ce montant s’élèvera à 1091,5 pesos.

Les allocations familiales, versées sous plafond de ressources, aux salariés déclarés et les allocations familiales destinées aux chômeurs, aux travailleurs employés au noir et aux employés de maison (dite Asignación Universal por Hijo) vont augmenter de 22%.

Et le chef de l’Etat a annoncé aussi qu’elle convoquerait prochainement le Conseil du salaire minimum indexable pour relever ce minimum appliqué par les employeurs de bonne foi qui déclarent leurs salariés (environ 40% des Argentins travaillent au noir). Ce salaire minimum est actuellement de 1500 $ par mois.

L’ensemble de ces mesures devraient représenter un coût d’environ 18 000 millions de pesos, soit 1,35% du PIB, dans un pays qui cette année semble vouloir renouee avec un taux de croissance à deux chiffres.

En deux ans, dans un pays qui souffre d’une inflation de 20 ou 25% l’an, les différentes revalorisations effectuées par le Gouvernement, en fonction de la loi d’indexation qu’il a fait votée à la fin 2008, parmi ses premières grandes mesures sociales, auront élevé les montants de retraite de 51,65%, ce qui permet aux anciens de conserver leur niveau de vie. Ce n’est pas bien fameux mais en Argentine et depuis décembre 2001, c’est une sérieuse amélioration de la situation !

Pour en savoir plus :
Lire l’article de Página/12 (pro-gouvernemental)
Lire l’article de Clarín (qui n’aime pas vraiment ce gouvernement mais sait accueillir positivement ses mesures sociales)
Lire l’article de La Nación (opposition de droite).
Lire aussi l'article de Clarín du 26 juillet 2010 sur la nouvelle enquête sur le pouvoir d'achat effectif à Buenos Aires (1)

Un impératif éditorial (boucler un deuxième livre avant la fin du mois) m’oblige à reporter de 24 ou 48h la publication de quelques infos culturelles sur des événements à venir la semaine prochaine : reprise au teatro Alvear d’une pièce de théâtre qui a fait un tabac à Paris et sortie d’un nouveau disque d’un grand Maestro… Pardon ! Je finis la commande qu’on a fait l’honneur de me passer, je prépare mon intervention de demain à l’Académie Esprit Tango à Paris (voir mon article du 23 juillet 2010) et je reviens sur ce blog pour ces deux scoops…

(1) Il n’est pas fréquent de voir le Gouvernement prendre autant d’avance pour une telle annonce. Généralement, la communication se fait quelques jours à peine avant l’entrée en vigueur des mesures. Mais il faut effacer les mauvais effets qu’ont pu avoir ces derniers temps quelques mesures pas nécessairement aussi populaires qu’on a bien voulu le (faire) croire : mariage des homosexuels, tentative de modifier la pratique de l’avortement par voie réglementaire (en passant outre la représentation nationale) et nécessité de se montrer généreux, à la veille d’une nouvelle campagne électorale, alors que l’opposition fait en la matière une surenchère que le Gouvernement s’est vu contraint de repousser et qu’une étude indépendante de l’Institut national de statistiques (Indec) a montré qu’à Buenos Aires, les chiffres de l’organisme officiel étaient basés sur des études mal ficelées, additionnant des navets et des carottes, pour obtenir un indice des prix acceptables. En fait, les enquêtes fondées sur des observations faites à Buenos Aires même montrent que 30% de la population dans la capitale a bien du mal à boucler ses fins de mois et à satisfaire ses besoins basiques en nourriture et en logement.