jeudi 30 septembre 2010

Juan Vattuone sort Escuchame una cosa Vicente [Disques & Livres]

A l’occasion de la sortie de son nouveau disque, le second de sa carrière, Juan Vattuone répondait hier à une interview de Página/12 avec son humour et sa hargne habituels et en compagnie de l’une de ses filles, la rappo-tanguera Anita Vatt (1).

Extraits dans les deux langues, comme d’ordinaire :

– Mi idea permanente es mostrar que hay tangos que pueden hablar de la actualidad, que no tienen que ver con el piletón, la vieja llorando o la melancolía. Escribí uno que se llama “Yo quiero una vida ma’mejor”, que habla de ilusiones y esperanzas porque, si bien ya no pienso en cambiar el mundo, sí me anoto en eso de embellecerlo un poco. Yo no estoy en la vereda de ese ingeniero que gobierna y apunta al tango for export, sino en la de aportar algo a los jóvenes como un tipo de 60 años que conoció a Julián Centeya, a Cátulo Castillo, Goyeneche o Rivero, y se ofrece como un puente. Yo arranqué a los 18 años cantando tangos tradicionales, pero, por suerte, me pude despojar de la gomina, de la actitud machista y conservadora que tuvo y tiene el género. Digamos que tomo la responsabilidad de decir ciertas cosas que no se dicen demasiado. Es bueno que, como poeta, abra el espectro de otros poetas que han escrito maravillosamente bien, y que la gente no juna, porque no los pasan por radio. Y ni hablar por la tele, porque estamos todos tinellizados...
Juan Vattuone, dans Página/12

Mon idée fixe c’est de démontrer qu’il y a des tangos qui peuvent parler de l’actualité, qui n’ont rien à voir avec le lavoir, la mère en larmes ou la mélancolie. J’en ai écrit une qui s’appelle Moi je veux une vie encore mieux, qui parle d’espérances et de lendemains qui chantent, parce si je ne pense bien sûr pas changer le monde, je m’inscris pour l’embellir un peu. Je ne suis pas dans le clan (2) de cet ingénieur qui gouverne et qui vise le tango for export (3) mais avec ceux qui veulent apporter quelque chose aux jeunes, comme un type de 60 ans qui a connu Julián Centeya, Cátulo Castillo, Roberto Goyeneche ou Rivero, et qui s’offre comme un pont. J’ai démarré à 18 ans en chantant des tangos traditionnels mais, par chance, j’ai pu me dépouiller de la gomina (4), de l’attitude machiste et conservatrice qu’a affecté et qu’affecte le genre. Disons que je prends la responsabilité de dire certaines choses qui ne se disent pas trop. C’est bien que, comme poète, j’ouvre le spectre d’autres poètes qui ont écrit merveilleusement bien et que les gens ne voient pas parce qu’ils ne passent pas à la radio. Et je ne parle même pas de la télé, parce que nous sommes tous tinellisés (5).
(Traduction Denise Anne Clavilier)

[...]

“Es como una forma de sentimiento nacional y popular que defiendo, como cuando hablo de la dictadura y de los militares, ¿no? Muchos me juzgan cuando digo que el tango no ha dicho nada de la dictadura y los desaparecidos. Charly, León, Cantilo o Nebbia han dicho cosas, aunque hayan sido utilizados, pero en el tango poco se ha hablado de algo que nos pasó a nosotros, los argentinos, sobre los compañeros desaparecidos. Yo no tengo nada contra los militares, de lo que estoy en contra es de los genocidas. Digo, si San Martín se levantara de la tumba, condenaría a esos turros que hicieron lo que hicieron”.
Juan Vattuone, dans Página/12

C’est comme une forme de sentiment national et populaire que je défends (6) comme quand je parle de la dictature et des militaires, n’est-ce pas ? Beaucoup me condamnent quand je dis que le tango n’a rien dit sur la dictature et les disparus (7). Charly, León, Cantilo ou Nebbia (8) ont dit des choses, même s’ils ont fait l’objet de récupération, mais dans le tango, on a très peu parlé de cette chose qui nous est arrivée à nous, les Argentins, au sujet des amis disparus. Moi, je n’ai rien contre les militaires. Si j’ai quelque chose contre quelqu’un, c’est contre les génocidaires (9) . Je dis que, si San Martín sortait de sa tombe, il condamnerait ces abrutis qui ont fait ce qu’ils ont fait.
(Traduction Denise Anne Clavilier)

(1) Juan a deux filles. Julieta est danseuse. Anita est une artiste complète qui coompose, écrit, chante, danse.... Toutes les deux ont choisi d’abréger le nom paternel et de n’en garder que la première syllabe. L’une comme l’autre font sa très grande fierté.
(2) littéralement : "Je ne me tiens pas sur le trottoir de cet ingénieur".
(3) Allusion à Mauricio Macri, le chef du Gouvernement de la Ville autonome de Buenos Aires. Macri est ingénieur de formation et, en Argentine, c’est un titre qu’on porte toute sa vie, comme celui d’Architecte ou de Docteur (titulaire d’une thèse) ou de Licencié (titulaire de l’équivalent d’un Master européen)…
(4) au sens littéral du terme : il y a 40 ans, dans de très nombreux spectacles de tango, à la télévision en particulier, les musiciens et surtout les chanteurs se présentaient déguisés en caricature de Carlos Gardel, les cheveux plaqués sur le crâne avec de la gomina, en costume 3 pièces des années 30, doulos et chaussures bicolores, une tenue qui ne correspondait en rien à la tenue de l’homme de la rue des années 70. C’est à ce genre de signe que l’on voit combien était grave la crise que traversait alors le tango malgré les efforts de renouvellement du trio Piazzolla-Ferrer-Amelita Baltar et la persistance de quelques grands comme Osvaldo Pugliese, Horacio Salgán ou Aníbal Troilo, qui connut cette crise puisqu’il est décédé en 1975.
(5) Allusion à l’animateur vedette de télé Marcelo Tinelli, une espèce de Michel Drucker argentin qui travaillerait sur les chaînes privées et qui anime à Buenos Aires des émissions de variétés et de divertissement passablement racoleuses et baignant dans une démagogie facile. Bien entendu, le genre d’émissions que Juan Vattuone vomit de toutes ses forces.
(6) N’oubliez jamais qu’en Argentine, la Nation est une réalité qui est en train de se construire. Lier nationalisme et peuple n’est donc pas le fait de réactionnaires ou de conservateurs qui entendraient geler les choses en l’état ou revenir à un état antérieur de la société ou du pays mais de gens qui veulent aller de l’avant. Le nationalisme est essentiellement à gauche, la droite étant très encline à livrer l’Argentine à des intérêts commerciaux et économiques étrangers (ceux des grandes puissances commerciales) ou à en faire une pâle copie de ces mêmes grandes puissances commerciales sans lui laisser la liberté de son propre chemin original.
(7) en effet, il n’a pas tout à fait raison. Alejandro Szwarcman pour ne citer que lui a écrit à ce sujet et ce sont bien des tangos. Raimundo Rosales aussi. Marcela Bublik… Mais ils font partie de ceux qui ne passent pas beaucoup à la radio, c’est vrai, et leurs œuvres ne sont pas connues encore du grand public.
(8) Quelques grands artistes du rock argentin : Charly García, León Gieco, Fabiana Cantilo et Litto Nebbia.
(9) En Argentine, la Dictature de 1976-1983 est qualifiée de génocide. Au regard de la définition internationale du terme, qui s’est élaborée au procès de Nüremberg en 1945-1946, et qui peut s’appliquer telle quelle aux événements du Cambodge et du Rwanda, ce qui s’est passé en Argentine n’est pas un génocide mais une répression politique particulièrement rude avec des violations très graves des droits de l’homme, notamment contre les enfants des persécutés. Néanmoins la gauche nationaliste argentine a obtenu le classement en génocide à cause de la répression assez féroce qui s’est abattue sur l’expression culturelle populaire qui tendait à faire disparaître cette identité irréductible pour mieux assimiler le pays au marché intérieur des Etats-Unis. Et cela, c’est quelque chose que Juan Vattuone ne pardonne pas et il consacre une partie considérable de ses forces à lutter contre l’oubli en la matière, ce en quoi il est très proche du combat de Madres de Plaza de Mayo.

Festival de Tango à Almagro [à l’affiche]

Festival est sans doute ici un terme quelque peu galvaudé. Toujours est-il que ConCiertos Atorrantes, le Sanata Bar et Red de Festivales (réseau de festivals) organisent dans le quartier de Almagro, au Sanata Bar, au Musetta Café, à l’Auditorium du SADEM (le syndicat des musiciens), au Boliche de Roberto et à la Casa del Tango, une série de concerts gratuits tout ce week-end, du 1er au 3 octobre 2010.

Sont programmés le Quinteto Viceversa, le trio Boero-Gallardo et Gomez, le Quasimodo Trio et Amores Tango qui font eux aussi partie des organisateurs, ainsi que le duo Cesar Salgán (piano) et Esteban Falabella (guitare), Esteban Riera (chant), Pablo Agri (violon) avec son quatuor et Guillermo Fernández (chant).

Pour en savoir plus, visitez la page Myspace du festival.

Rentrée des classes à Espace Oxygène [ici]


La rentrée se poursuit dans tous les cours de tango en Europe. A Paris, ce week-end, Claudia Rosenblatt offre deux cours gratuits aux futurs élèves désireux de découvrir son enseignement.

Cela se passera à l’Espace Oxygène où elle office depuis de nombreuses années, 4 impasse Cordon Boussard, dans le 20ème arrondissement de Paris, M° Gambetta, à 12h pour les débutants et à 13h30 pour les intermédiaires.

Claudia Rosenblatt donne aussi des cours au Théâtre de la Terre, passage du Buisson Saint Louis dans le 10ème arrondissement, et au Rétro Dancing le vendredi soir, rue du faubourg du Temple, dans le 10ème également et toujours à Paris.

Pour en savoir plus : consulter son site.

A Paris encore, les cours et les pratiques ont également repris à l’Académie Esprit Tango, rue des Vignoles dans le 20ème (M° Nation ou Avron), avec Luis Bruni et Pascale Coquigny.
Les cours reprennent la semaine prochaine chez Gisela Passi et Rodrigo Rufino, sur Paris en semaine et en région le week-end.
Liens vers les sites dans la rubrique Eh bien dansez maintenant ! dans la partie basse de la Colonne de droite.

Les Editions du Jasmin à la 25ème Heure du Mans [Disques & Livres]

Après le Festival du Livre de Mouans-Sartroux dans les Alpes Maritimes ce week-end (1, 2 et 3 octobre), les Editions du Jasmin participeront à la 25ème Heure du Livre du Mans les 16 et 17 octobre 2010, quai Louis Blanc au pied de la Muraille gallo-romaine et de la Cité Plantagenêt.

Comme ce week-end à Mouans-Sartroux, vous trouverez donc Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, sur le stand du Jasmin, où vous pourrez vous le procurer. Pour l’heure, il n’est pas prévu que je m’y rende, mais le plus important, c’est le livre et les 231 textes de tango auxquels il vous permet d’accéder dans les deux langues, dans l’espagnol original et dans ma traduction en français, et avec leur contexte, un contexte argentin et portègne qui est trop inconnu en Europe (il est à peu près aussi inconnu en Espagne qu’en France, en Belgique ou en Suisse).

A côté et autour de Barrio de Tango, l’ensemble d’un catalogue culturel d’une grande variété vous attend sur le stand du Jasmin, avec des contes d’un peu partout dans le monde pour des lecteurs de 7 à 77 ans et plus, des biographies (pour lecteurs étudiants et adultes), de la littérature jeunesse dans tous les genres, des albums pour les tout-petits, une collection de grands textes littéraires sur au moins quatre des pays d’Afrique du Nord, depuis la pointe atlantique marocaine jusqu’au Caire (collection Le Simoun) et des beaux livres illustrés qui seront parfaitement chez eux au pied d’un sapin de Noël (on n’y est pas encore, mais ça va vite arriver, vous allez voir).

Le thème cette année au Mans, ce sont les Peuples premiers et en particulier les Mayas, d’hier et d’aujourd’hui. Excellente occasion de découvrir la vie et l’œuvre de Frida Kahlo, peintre mexicaine qui voulut enraciner son œuvre dans l’héritage précolombien (Frida Kahlo, les ailes brisées, est l’une des biographies publiées aux Editions du Jasmin, avec tout récemment celle de Vincent Van Gogh, qui a rejoint ainsi Chopin, George Sand, Simone de Beauvoir et d’autres…).

Plusieurs expositions un peu partout en ville accompagnent ainsi les deux jours du Salon autour du thème des Mayas et toute une série de conférences et de débats est programmée au Café du Monde. L’invité d’honneur sera le poète indien guatémaltèque Humberto Ak’Abal, né en 1952 et auteur d’une quinzaine de recueils (plusieurs de ses œuvres ont été traduites en français, entre autres langues).

Pour tout savoir sur La 25ème heure du Livre au Mans et le programme culturel qui l’entoure, consultez le site de Salon
Pour en savoir plus sur les Editions du Jasmin, visitez leur site, dont vous trouvez un lien permanent dans la rubrique Cambalache (casi ordenado), dans la partie basse de la Colonne de droite.

Retour de Jean-Louis Mingalon et de sa chronique sur France Musique [ici]

C’est encore la rentrée et sur France-Musique, dans l’émission de Benoît Duteurtre, Etonnnez-moi Benoît, qui recevait cette semaine le grand baryton français Gabriel Bacquier (une merveille ! un régal aussi musicalement savoureux que le jovial accent biterrois de l’artiste), Jean-Louis Mingalon devrait reprendre ce 2 octobre sa chronique mensuelle sur le tango.

Pour l’occasion, il rendra hommage à Ruben Juárez, compositeur, bandonéoniste et chanteur, qui nous a quittés à l’âge de 62 ans à la fin du mois de mai dernier. A Buenos Aires, la mort du Negro Juárez, comme il était surnommé, a laissé un vide manifeste. Au mois d’août, là-bas, j’ai entendu parler de lui presque tous les jours.

En cette rentrée, Benoît Duteurtre fait un peu bouger la place accordée à ses chroniqueurs réguliers. La chronique tango passera vers 12h ou 12h15.

Comme l’année dernière, l’émission reste téléchargeable par podcast automatique pendant une semaine ou est disponible en écoute volontaire pendant 30 jours après la diffusion sur l’antenne.

Attention pour cette semaine : le site de l’émission sur le portail de France Musique annonce la prochaine émission pour le 9 octobre seulement, très certainement à cause du préavis de grève générale lancé par tous les syndicats français pour la journée du 2 octobre. Une déprogrammation peut donc intervenir à tout moment dans la gestion de la grille de programme de ce samedi. En cas de mobilisation social au niveau national, il est fréquent que le service public audio-visuel français fasse massivement grève.

Pour en savoir plus et/ou pour vous abonner au podcast et/ou pour écouter l’émission consacrée à Gabriel Bacquier (il dit deux ou trois vérités sur la commercialisation des festivals de musique et les prétentions des metteurs en scène d’opéra, qui valent le détour), visitez le site de Etonnez-moi Benoît sur le portail de France Musique.
Pour en savoir plus sur les chroniques précédentes, cliquez sur le mot-clé JLM dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus.

mercredi 29 septembre 2010

Soirée danse animée par la Vidú [à l'affiche]


Demain jeudi 30 septembre à partir de 21h, soirée danse au 571 de la rue Perú à la limite entre Monserrat et San Telmo avec cours de tango à 21h puis milonga animée par la Orquesta Típica La Vidú à partir de 23h.

L'entrée est à 15 $ par personne mais si vous venez à deux, vous ne payez qu'une seule entrée.

Tout est sur l'affiche diffusée par l'UOT (Unión de Orquestas Típicas).

La sortie du second disque de Juan Vattuone [Disques & Livres]

L’auteur-compositeur-interprète Juan Vattuone présentera son nouveau disque, qu’il prépare depuis plus de deux ans, Escucháme una cosa, Vicente (Ecoute-moi un peu, Vicente), ce soir à 23h30 à Piedra y Camino, Humahuaca 3853, dans le quartier de Almagro, et demain à 22h, au Centro Cultural Torcuato Tasso, Defensa 1575, dans le quartier de San Telmo.

Et le 18 octobre, sortira à Buenos Aires un film où il a joué avec Rodrigo De La Serna et qu’il était venu présenter au Festival de Cannes au printemps dernier.

Demain, lorsque je disposerai d’un peu plus de temps, je vous présenterai quelques extraits de l’interview de Juan qui paraît ce matin dans les pages culturelles de Página/12 que vous pouvez lire sans m’attendre si vous comprenez l’espagnol.

Sonía Possetti et Julián Peralta dans Tout Tango d’octobre [ici]

Le magazine français de tango danse Tout Tango consacre son article principal du n° 25, d’octobre-novembre-décembre 2010, aux pianistes-compositeurs et chefs d’orchestre Sonía Possetti (Sexteto Sonía Possetti) et Julián Peralta (Astillero). L’article est signé Solange Bazely.

A noter que Sonía Possetti, dont je n’avais encore pas eu l’occasion de parler dans ces colonnes en dépit de son talent plus que manifeste, vient de sortir un nouveau disque et que cette sortie a fait l’objet d’une interview dans Página/12 la semaine dernière, alors qu’elle présentait l’album au Teatro Alvear (lire l’article de Página/12 en vous aidant le cas échéant du traducteur en ligne Reverso que vous trouverez dans la rubrique Cambalache casi ordenado en bas de la Colonne de droite).

Dans le même numéro de Tout Tango, un article sur la révolution Decarienne, les innovations apportées au tango par Julio De Caro au début des années 1920 et qui marque le début de la Guardia Nueva dans l’histoire du tango. L’article est signé de Jean Minicilli.

Et bien sûr le bilan des festivals de cet été et l’annonce de tout l’agenda danse du trimestre.

mardi 28 septembre 2010

Ce soir, conférence à l’Espace Tango Negro [Disques & Livres]

Comme chaque fois que j’ai un engagement dans la soirée avec le public et pour la triste raison que je ne sais pas faire deux choses à la fois, il n’y aura sans doute pas d’autres articles publiés aujourd’hui sur ce blog.

Ceci dit, c’est pour la bonne cause et je me réjouis déjà de retrouver une petite portion de public parisien et francilien ce soir au cours d’une rencontre en toute simplicité, à 20h à l’Espace Tango Negro, le studio de travail et de concert de Juan Carlos Cáceres, au 71 rue Rochechouart, dans le 9ème arrondissement (M° Barbés ou Anvers). Entrée libre et gratuite (au fond de la cour, à gauche, il y aura de la lumière).

A l’issue de la conférence-débat autour de mon anthologie bilingue de tango argentin, Barrio de Tango, parue au mois de mai aux Editions du Jasmin, on partagera un verre de l’amitié pour pouvoir faire plus ample connaissance.

Ceux qui le souhaiteront pourront se procurer le livre sur place. Petit message personnel à leur intention : vous me rendrez un grand service en réglant par chèque à l’ordre des Editions du Jasmin (24,90 €, le livre et son disque offert) ou en ayant l’appoint exact. Encaisser, compter, rédiger une dédicace et parler en même temps, j’ai déjà essayé, je vous assure que c’est très compliqué, surtout tard le soir. Mais à la guerre, comme à la guerre !

Pour en savoir plus sur la soirée, voir l’article de première annonce, publié le 17 septembre 2010
Pour en savoir plus sur le livre, cliquez ici.

lundi 27 septembre 2010

La Academia Nacional del Tango ramène sa fraise (1) sur Barrio de Tango [ici]

C’est avec beaucoup d’émotion à la fin du mois d’août dernier, en vacances à Buenos Aires, que j’ai appris que le Conseil d’Administration (Consejo Directivo) de la Academia Nacional del Tango avait décidé de me décerner le titre de Académica Correspondiente en París, pour soutenir mon travail de vulgarisation de la culture tanguera ici, en Europe francophone. Et c’est pourquoi à la mi-septembre, ceux d’entre vous qui visitent la Colonne de droite, ont vu apparaître, tout en bas, à côté de mon profil, le pierrot de Commedia dell’Arte, avec fraise et couvre-chef musicaux, du logo de cette institution nationale de droit public qui vient de fêter ses 20 ans d’existence (voir à ce propos mon article du 28 juin 2010).

La présentation de Luis Alposta, au début de la soirée (photo Vicky Alposta)

Le titre d’académicien correspondant se matérialise par une attestation écrite qu’on appelle diploma en Argentine, un grand papier de format A3 fait pour être encadré et exposé bien en vue, et, comme vous le savez si vous lisez régulièrement ce blog, il se remet généralement lors d’un Plenario, une séance académique, dirions-nous en français, lesquels Plenarios ont lieu les 1ers et 3èmes lundis de chaque mois, d’avril à décembre. Manque de chance pour moi, les dates de mon séjour ne permettaient pas de caler cette remise dans aucun des deux Plenarios du mois d’août. Exceptionnellement, cette cérémonie a donc eu lieu le jeudi 2 septembre, un jour de grand vent, de pluie, de froid (ce qu’on appelle là-bas la Sudestada) et de… grève du métro par-dessus le marché (2). Exceptionnellement aussi, Horacio Ferrer n’avait pas pu se rendre disponible (les vicissitudes vont toujours en groupe). Il faut dire que Monsieur le Président a un agenda de ministre et que, pour arriver à le voir, il faut parfois, pour ne pas dire souvent, viser avec beaucoup de précision même quand on passe à Buenos Aires plus de 3 semaines d’affilée… Ce fut donc Luis Alposta, en sa qualité d’Académico Titular (il occupe le fauteuil Tiempos Viejos, comme vous pouvez le constater à la page 129 de Barrio de Tango, le livre,s'entend), qui officia durant la brève cérémonie qui servit de conclusion à la présentation que je faisais précisément ce jour-là de ce livre et du présent blog. Qu’il en soit remercié ici et aussi pour tout ce que lui et sa femme, Vicky, ont fait, pendant ces trois semaines, pour me faciliter la vie et soutenir les présentations du livre, sur un rythme passablement soutenu.

No comment !

Retour sur images sur ce moment émouvant de mon séjour à Buenos Aires.

De gauche à droite : Luis Alposta, l'académicienne française, Walter Piazza et Héctor Negro, dans le couloir du Museo Mundial del Tango,
après la séance académique (photo Vicky Alposta et il y a aussi une photo avec elle)

Et parce que le week-end dernier, j'ai eu un choc violent en lisant sur Internet une contrevérité manifeste sur la Academia Nacional del Tango (3), alors qu’il ne m’était jamais venu à l’esprit que le caractère officiel et public de cette institution puisse être mis en doute par qui que ce soit, je vous présente ci-après, en version bilingue, les quelques extraits du décret 1235/1990 du Pouvoir Exécutif National argentin qui l’institue et la régit et dont tout un chacun peut prendre connaissance sur le site Web de l’ANT (le lien se trouve dans la rubrique Les Institutions, dans la partie inférieure de la Colonne de droite).

Las razones de su creación
(Extraído del Decreto del Poder Ejecutivo Nacional Nº 1235/1990)

“Que el Tango como arte musical, coreográfico, poético e interpretativo, lleva un siglo de vigencia inalterable como expresión auténtica y profunda del pueblo argentino.”
“Que esta vigencia creadora del Tango está en no menos de cincuenta mil (50.000) obras compuestas, editadas y estrenadas y que existen, desde fines del siglo XIX, más de cincuenta mil versiones grabadas de dichas obras en diversos soportes fonográficos, cinematográficos y de otro tipo en la República Argentina y en todo el mundo.”
“Que dicha creación del Tango ha representado, como pocas artes nacionales y desde principios de este siglo, a la República Argentina en todo el mundo.”
“Que es de toda justicia que el Estado le otorgue la significación que corresponde a esta manifestación cultural, ratificando el amor y la adhesión plena que nuestro pueblo naturalmente le concede.”

Les raisons de sa création
(extrait du Décret du Pouvoir Exécutif National n° 1235/1990

"Attendu que le Tango comme art musical, chorégraphique, poétique et comme art de l’interprétation compte un siècle d’existence inaltérable comme expression authentique et profonde du peuple argentin ;
"Attendu que cette existence créative du Tango se retrouve dans rien moins que cinquante mille (50 000) œuvres composées, éditées et créées et qu’il existe, depuis la fin du 19ème siècle, plus de cinquante mille versions enregistrées des dites œuvres sur différents supports phonographiques, cinématographiques et d’autre sorte dans la République Argentine et dans le monde entier ;
"Attendu que la dite création du Tango a représenté, comme l’ont fait peu d’arts nationaux et depuis le début de ce siècle, la République Argentine dans le monde entier ;
"Attendu qu’il est de toute justice que l’Etat octroie à cette manifestation culturelle la signification qui lui revient, en ratifiant l’amour et l’adhésion pleine et entière que notre peuple lui porte naturellement ;
(Traduction Denise Anne Clavilier)

Los Fines
(Extraído del Decreto del Poder Ejecutivo Nacional Nº 1235/1990)

“Que dicho patrimonio artístico nacional debe ser recopilado, ordenado, estudiado y salvado definitivamente de toda posibilidad de pérdida o destrucción.”
“Que las tradiciones atesoradas por el tango deben ser preservadas, objeto de docencia, de estímulo a nuevas creaciones y ser definidas nacional e internacionalmente, todo ello de manera orgánica.”
“Que estos propósitos podrán se completa y finalmente satisfechos con la creación de la Academia Nacional del Tango de la República Argentina que podrá cumplir con estos y otros objetivos, dentro del régimen de funcionamiento fijado por los artículos 1, 2 y 3 del Decreto Ley Nº 4362 del 30 de noviembre de 1955 y sus modificaciones.”

Les fins [poursuivies]
(extrait du Décret du Pouvoir Exécutif National n° 1235/1990)

"Attendu que le dit patrimoine artistique national doit être collecté, ordonné, étudié et préservé définitivement de toute possibilité de déperdition ou de destruction ;
"Attendu que les traditions accumulées par le tango doivent être préservées, faire l’objet d’enseignement, de stimulation des créations nouvelles et être définies au niveau national et international, tout cela de manière organique ;
"Attendu que ces objectifs pourront être complètement et définitivement satisfaits par la création de l’Académie Nationale du Tango de la République Argentine qui pourra remplir ces objectifs et d’autres, dans le cadre du régime de fonctionnement fixé par les articles 1, 2 et 3 du Décret Loi n° 4362 du 30 novembre 1955 et ses amendements ;
(Traduction Denise Anne Clavilier)

Le 30 août avec Rodolfo Ghezzi, le tout récent Académico Correspondiente en Madrid (Plenario du 16 août 2010),
près du bandonéon de Troilo, couloir du Museo Mundial del Tango (photo Walter Piazza)
à l'issue de la préparation de la soirée du 2 septembre avec Walter Piazza

(1) à l’intention des lecteurs non francophones : "ramener sa fraise", ici, est un jeu de mot. L’expression argotique "ramener sa fraise" veut dire "arriver", "venir". La "fraise" est ici synonyme de "visage" et elle fait, en l’occurrence, office de métonymie en désignant la personne elle-même. Mais la fraise, en matière de costume, c’est aussi ce col particulier qui se portait à la Renaissance et qu’arbore encore le Pierrot de Commedia dell’Arte finissante du 18ème siècle, dessiné par le fileteador Jorge Muscia, à qui l’on doit ce logo de la Academia Nacional del Tango, avec ce personnage mélancolique, amoureux naïf et dédaigné par Columbine, archétypes dans lesquels on peut reconnaître aussi l’ouvrier délaissé qui dit "je" dans tant de letras des débuts du tango-canción et la coquette qu’il aime sans en être aimée, qui apparaît dans les tangos sous la figure de la milonguera, de la mina, de la paica, bref de celle qui l’a quitté pour un riche amant ou pour une carrière en trompe-l’œil d’entraîneuse de cabaret. Et si vous regardez bien le dessin du logo, vous remarquerez que le col et le chapeau sont deux bandonéons déployés… Il fallait le faire, tout de même !
(2) La grève, surprise, a duré toute la journée et bloqué toute la ligne A pendant toute la durée du service. Or la ligne A est précisément celle qui dessert la Academia !!!!! Ajoutez à cela qu’une vague de grippe avait cloué au lit tout au long de la semaine et les uns derrière les autres 90% des amis que j’ai là-bas. Moi-même, j’en étais sortie à grand-peine la veille (j’avais passé le week-end au fond de mon lit… à dormir). Une invraisemblable Bérésina, rattrapée par l’humour de Luis et Vicky Alposta, Walter Piazza, Héctor Negro ou Pepe Kokubu (dont je garde la photo par-devers moi pour d'autres usages....), la sollicitude de Pablo Marasco, le flûtiste de La Biyuya, échappé de la bibliothèque au-dessus, et une invraisemblable rencontre avec un ami parisien égaré au beau milieu de Buenos Aires, entre autres témoins amicaux de cette présentation que la furie des éléments n’a finalement pas réussi à faire échouer…
(3) L'erreur, faite de bonne foi, a depuis été dument et très rapidement corrigée. Ce qui méritait d'être dit. On aimerait que les journalistes, par exemple, si nombreux à dire ou à écrire tant d'âneries sur le tango, soient aussi prompts à revenir sur leurs affirmations hasardeuses.

Tango a Tres Bandas avec Jesús Hidalgo mercredi 29 septembre [à l'affiche]

Mercredi prochain, à 21h30, dans le cadre des concerts à trois chanteurs, Tango a Tres bandas, organisés par Hernán Genovese aux 36 Billares, avenida de Mayo 1265, se produiront cette semaine Esteban Riera, Jesús Hidaldo et Hernán Genovese, accompagné par les guitaristes Román Vergagni, Pablo Alessia et Joaquín Althabe.

Le couple Florencia et Guido assurera la partie des exhibitions chorégraphiques.

Angel Pulice et Ruth de Vicenzo partagent la scène du Tasso avec Juan Vattuone, Tute et Hernán Lucero [à l'affiche]


Une affiche qui dit tout : concert mercredi 29 septembre 2010, à 22h, au Centro Cultural Torcuato Tasso, rue Defensa 1575 à San Telmo. En général, le coût est d'environ 25 $ par personne pour le droit au spectacle. La consommation vient en plus, mais ce sont des prix raisonnables.

Vous connaissez déjà la plupart de ces artistes : le groupe Angel Pulice et Ruth de Vicenzo, lui guitariste, chanteur et compositeur, elle accordéoniste et chanteuse et leurs musiciens, l'auteur-compositeur-interprète Juan Vattuone et le chanteur Hernán Lucero.

Celui que vous ne connaissez pas, c'est Tute : c'est normal, c'est un dessinateur et humoriste. Lucero et lui viennent de sortir un disque conjoint de tangos et ils sont en pleine opération de présentation depuis le mois dernier.

Cela promet d'être très bon sur le plan de la musique comme sur celui du message ou plutôt des messages transmis...

J'ai rapporté de très belles photos d'un autre concert qu'ils ont donné au même Centre Culturel en août. J'espère avoir bientôt le temps de les traiter pour faire un autre Retour sur images dans les Chroniques de Buenos Aires...

Raquel Buela à Bien Bohemio vendredi soir [à l’affiche]

La chanteuse Raquel Buela chantera ce vendredi 1er octobre à 22h à Bien Bohemio, Sánchez de Loria 754, dans le quartier de Boedo, dans le cadre de la série de concerts intitulée Tangos con el Alma (tangos avec le cœur, dirait-on en français).

Elle sera accompagnée par les guitaristes Pancho Rodríguez et Osvaldo Burucuá.
Droit au spectacle : 25 $.
Consommation à la carte au libre choix (sans montant minimum)

Pour connaître davantage Raquel Buela, consulter son site internet.

Conférence sur Homero Manzi, le militant politique, au CCC Floreal Gorini ce mercredi [à l’affiche]

Les Argentins le savent peu et mal (et nous encore moins !) mais le poète Homero Manzi (1907-1951) a eu un parcours persistant de militant politique d’abord dans les rangs du parti radical, dans la mouvance yrigoyenniste (du nom du président Hipólito Yrigoyen), pendant les premières années de la Década Infame (1830-1943), puis, en rupture avec la Unión Cívica Radical mais bien malgré lui, dans la mouvance justicialiste menée par Perón, en faveur d’une Argentine libre de ses mouvements et indépendante dans toutes les dimensions de la vie nationale, sur le plan politique, social, économique, militaire, stratégique et diplomatique, en réaction contre les gouvernements de la Década Infame qui avaient violé la Constitution, suspendu les libertés publiques et l’ordre démocratique et asservi le pays aux intérêts tout d’abord de la Grande-Bretagne puis des Etats-Unis d’Amérique (voir à ce sujet mon article intitulé Vademecum historique, dont vous trouverez le lien dans la partie médiane de la Colonne de droite, dans la rubrique Petites Chronologies).

Mercredi 29 septembre à 19h, dans la salle Jacobo Laks, au 3ème étage du CCC Floreal Gorini, Corrientes 1543, Silvano Lanzieri fera une conférence sur ce thème intitulé El tango y la política, Homero Manzi, el político militante et fera entendre des documents audios historiques où Homero Manzi s’explique sur son attitude face à la monté du péronisme et à l’arrivée au pouvoir (qu’il a soutenue) de Juan Perón, devenu Secrétaire d’Etat au Travail en 1943 puis Président de la République en 1946.

L’entrée est libre et gratuite.

Homero Manzi, mort le 3 mai 1951, à l’âge incroyablement jeune de 43 ans, n’a pas vu le coup d’Etat qui devait renverser Perón en septembre 1955. Mais ce coup d’Etat, appuyé par la CIA, et appelé Revolución Libertadora, en pleine guerre froide, a eu pour conséquence une véritable chasse aux sorcières contre les péronistes et tout ce qui pouvait y être lié. C’est ainsi que Nelly Omar et Hugo Del Carril ont été interdit d’antenne, de studio et de scène et privés de moyens d’exercer leur métier pendant de très nombreuses années. Et c’est pour la même raison que cette partie de la vie publique de Homero Manzi a, elle aussi, été jetée aux oubliettes de telle sorte qu’aujourd’hui, les Argentins n’en savent que très peu de choses, sinon rien. C’est maintenant qu’elle ressort à la lumière, plusieurs années après le retour de la démocratie et la fin des censures diverses et variées qui ont entravé la libre expression dans la pays jusqu’à la fin de l’année 1983.

Sur ces aspects de la vie de Homero Manzi, on lira avec fruit la biographie qu’a publiée en 2007 l’historien et poète Horacio Salas, Homero Manzi y su tiempo, chez Vergara. Le film, Homero Manzi, un poeta en la tormenta (Homero Manzi, un poète dans l’orage), produit et écrit par son fils, Acho Manzi, en parle lui aussi (voir mon article du 22 septembre 2009 sur la sortie de ce film l’année dernière et qui a fait l’objet d’une projection cette année au Festival de Tango de Buenos Aires).

Pour en savoir plus sur Homero Manzi à travers ce blog, cliquez sur son nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus.
Pour en savoir plus sur Homero Manzi, personnage clé de l’histoire du genre s’il en est, voir les pages 50-51 et 240-241 de Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, aux éditions du Jasmin.

Au sujet de la conférence de mercredi, voir le blog de La Ciudad del Tango, le département de recherche et d’animation du CCC consacré au tango.

dimanche 26 septembre 2010

Sortie en août d'un catalogue philatélique sur Gardel [Disques & Livres]


Luis Alposta (à gauche) lors de la présentation officielle de Carlos Gardel y la filatelía.
L'auteur, José Campoy Fernández, est de l'autre côté de la table, en train de rajuster sa cravate.

En août dernier, le vendredi 20 août 2010 à 19h, en son siège de Perón 1479, dans le quartier de San Nicolás, la FAEF, la Fédération Argentine des Entités Philatéliques, publiait un tout premier catalogue des timbres consacrés à Carlos Gardel dans le monde entier depuis 1974 jusqu'à cette année, un travail colossal de recension dû au talent d'un Espagnol, José Campoy Fernández, qui présentait l'ouvrage ce soir-là, avec le président de la FAEF, un représentant de Correo Argentino et Luis Alposta (1), qui en a rédigé la préface...


Luis Alposta a fait ce soir-là un laïus qui a beaucoup intéressé les philatélistes rassemblés dans la salle, sur toutes les originalités de Gardel, qui fut un pionnier dans de très nombreux domaines, artistiques, techniques et même symboliques : il est en effet le premier Argentin (2) à avoir connu une gloire internationale qui perdure bien au-delà de sa mort.

Ce catalogue, où la France, pourtant terre natale de Carlos Gardel comme l'attestent les documents de l'état-civil du département de la Garonne (3), n'est que peu représentée (4), commémore le 75ème anniversaire de la mort de l'artiste et accompagne la sortie presque conjointe d'un timbre commémoratif de Correo Argentino et d'une carte postale pré-timbrée émise elle aussi par cette institution, avec pour chacun d'entre eux une oblitération spécifique (matasello, "qui tue le timbre", en Argentine).



Au sujet du timbre, dont le motif est de la main de Luis Alposta, voir mon article du 24 juin 2010. Au sujet de la carte pré-timbrée, dont l'illustration est due au peintre et caricaturiste de presse uruguayen installé à Buenos Aires (5) Hermenegildo Sabát, voir mon article du 9 juillet 2010.

Le catalogue est en vente au siège de la FAEF, Perón 1479, 4ème étage, à Buenos Aires, au prix public de 40 pesos argentins (voir le site de la FAEF)

Ci-dessus : la première page du libre, dûment oblitéré avec les deux cachets et la dédicace de l'auteur à votre servante...


(1) Ce portrait succinct de Carlos Gardel réalisé par Luis Alposta l'a été dans le cadre d'un concours franco-argentin de caricature pour les 50 ans de la disparition du chanteur. Il a été à ce titre la première caricature argentine à franchir l'Atlantique par fax, ce qui est l'une des originalités, posthume celle-là, du Zorzal Criollo. Cette caricature, Luis m'a autorisée à la reproduire dans mon livre, Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, ed. du Jasmin, p. 98. Elle est aussi reproduite dans ce blog, dans l'un des articles sur Luis Alposta et les voeux de fin d'année (ou de début d'année). Je vous laisse fouiller dans les archives, à l'aide des raccourcis de la Colonne de droite et du moteur de recherche interne, en haut, à gauche.
(2) La nationalité de Gardel fait l'objet d'une polémique sans fin. Sur le plan strictement juridique, Carlos Gardel est resté français toute sa vie. Sur le plan psychologique, culturel et individuel, Carlos Gardel est incontestablement argentin. C'est en Argentine et précisément à Buenos Aires qu'il a passé toute son enfance, sauf les 28 premiers mois vécus à Toulouse. Politiquement et à titre posthume, il est revendiqué autant par l'Argentine, qui l'a donc vu grandir et vivre, que par l'Uruguay, pour des raisons que j'explique dans la note suivante. Le procès de naturalisation argentin achevé en 1924 par la remise d'un passeport argentin et d'un livret militaire (à un homme de 34 ans qui n'avait jamais porté les armes) est entaché de vices de forme, puisqu'il a été conduit à partir d'un certificat de naissance délivré par les autorités consulaires uruguayenne et lui-même invalidé pour vice de forme par la justice uruguayenne à la fin de 1935, après la mort de Gardel.
(3) La naissance de Carlos Gardel à Toulouse est une réalité historique abondamment documentée (11 décembre 1890, à l'hôpital Saint-Joseph des Grave, aujourd'hui hôpital des Graves) mais que de très nombreux Uruguayens contestent. Eux préfèrent croire que Gardel est bel et bien né à Tacuarembo, dans le nord de leur pays, suivant en cela les informations contenues dans les documents d'identité dont l'artiste était porteur au moment de sa mort. Carlos Gardel, né en France et donc indubitablement français de ce seul fait, n'a pas répondu à l'ordre de mobilisation générale d'août 1914. Il ne pouvait donc plus se faire faire de passeport par les services du Consultat de France à Buenos Aires. Il a donc eu recours, jusqu'à la fin de sa vie, à des papiers de complaisance qui le faisaient naître en Uruguay, un pays qui pratique comme la France et comme l'Argentine le droit du sol mais qui ne disposait pas (et ne dispose peut-être toujours pas) d'accord d'extradition avec la France. Ce pour quoi Jacques Médecin, ancien maire de Nice, avait fini par s'y réfugier lorsque la justice française commençait à s'intéresser d'un peu trop près à certains de ses agissements. Ce pour quoi il est possible qu'il ait été choisi, ainsi si Carlos Gardel était convaincu d'avoir fraudé dans son procès de naturalisation, il aurait encore pu être réclamé en tout point de la planète par l'Uruguay, comme l'un de ses ressortissants, et donc échapper ainsi au triste sort que la justice française réservait alors aux déserteurs de la Grande Guerre.
(4) Les deux seuls timbres qui rendent hommage à Carlos Gardel et qui aient été émis par la Poste Française l'ont été dans le cadre d'une opération conjointe avec Correo Argentino, le 24 juin 2006, pour les 71 ans de sa mort (date tordue s'il en est) et ont été confiés, côté français, au peintre argentin installé en France, Antonio Segui. L'un des timbres représente un bandonéoniste difforme et sinistre, et l'autre les jambes, tout aussi difformes, d'un couple de danseurs dans une posture où la sensualité subtile du tango brille par son absence et sur le plan technique comme sur le plan du style on ne peut plus fausse (les jambes sont fléchies et les fesses saillantes). A l'issue de la présentation officielle, avec des visages effarés et une tristesse incroyable dans les yeux, plusieurs Argentins sont venus vers moi pour me prendre à témoin de la laideur des timbres français (son los sellos más feos de todos) et de leur très lointain rapport avec le tango et avec Gardel... Que la France, ce pays qu'ils admirent tant, ne soit pas capable d'abandonner les clichés et la pensée unique artistico-bien pensante des salons parisiens pour rendre un hommage simple et digne à l'enfant du pays leur fait mal au coeur et cause un dommage inutile et durable à l'image de notre pays, déjà bien assez mise à mal par les comportements du Président de la République actuel qui font rigoler tout Buenos Aireds... Que vouliez-vous que je leur dise ! A moi aussi, une maison d'édition (qui n'est pas le Jasmin, bien entendu) avait voulu m'imposer Antonio Segui pour la couverture de Barrio de Tango. J'avais refusé (j'ai rudement bien fait, la couverture de Jorge Muscia a une autre authenticité, et ça s'est vu à Buenos Aires !) On m'avait répondu, comme si c'était un argument suffisant en soi : "Mais c'est un peintre très coté" Et alors ? On peut être argentin, et peintre très coté (ou un prof de tango très présent parmi les annonceurs des sites de tango), vendre très cher ses oeuvres (ou ses cours de danse) et ne rien connaître pour autant au tango des tangueros... Ces réactions de ces philatélistes portègnes découragés par cette page consacrée à la Poste française m'ont réconfortée face au souvenir déplaisant que j'avais conservé de ce bout d'une conversation par ailleurs fort agréable sur tout le reste. Dans ce catalogue philatélique, ni la Belgique ni la Suisse ne sont présentes. En font partie l'Argentine et l'Uruguay (ça, on s'en doutait), la Colombie (c'est normal, c'est dans ce pays qu'est mort Gardel le 24 juin 1935), le Salvador, le Niger, la République de Sao Tomé, l'Espagne et le Mexique, la demi-présence française n'étant elle-même nichée que dans cette émission bilatérale avec l'Argentine et donc dans les pages consacrées à ce pays.
(5) Hermenegildo Sabát travaille à la rédaction du quotidien Clarín.

La Fernández Fierro à La Plata samedi prochain [à l'affiche]

La Orquesta Típica Fernández Fierro, une des grandes formations actuelles de Buenos Aires (elles ne sont pas si nombreuses), jouera à La Plata, la capitale de la Province de Buenos Aires, le samedi 2 octobre 2010, à 21h, à l'auditorium du Passage Dardo Rocha, comme vous pouvez le lire sur l'affiche diffusée par la formation.


A cette occasion, ils présenteront leur 5ème disque, sorti il y a à peine un an (voir mon article du 13 novembre 2009)

Entrée : 35 $, chez le marchand de disques Genesis Discos (l'adresse est aussi sur l'affiche).

Pour mieux connaître cet orchestre, qui était encore récemment en Europe (ils ont même donné un concert au Château de Villarceaux, dans le cadre du Festival d'Ile-de-France, voir mon article du 31 août 2010), cliquez sur son nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus, pour lire l'ensemble de mes articles les concernant ou visitez leur site, do nt vous trouverez le lien dans la partie inférieure de la Colonne de droite, dans la rubrique Zorzales, grillons et autres cigales.

Jacqueline Sigaut jeudi à YMCA [à l'affiche]

La chanteuse Jacqueline Sigaut chantera jeudi 30 septembre à 19h30 (entrée libre et gratuite) dans l'auditorium YMCA, une organisation de jeunesse catholique, dans le cadre de la série de concerts qu'ils organisent en partenariat avec le journal La Razón, l'un des quotidiens du groupe Clarín, actuellement dans le collimateur du Gouvernement pour une affaire assez trouble qui date de la Dictature...

Cette série de concerts; intitulé Tango y música XXI, dont je vous ai déjà parlé l'année dernière avec un concert de la chanteuse Gabriela Novaro, est coordonnée par une autre chanteuse, María Estela Monti (dont je vous ai parlé à plusieurs reprises), et se tient donc rue Reconquista 439, à Monserrat.

Pour l'occasion, Jacqueline sera accompagnée par Franco Polimeni au piano, Pablo Motta à la contrebasse et Matías Rubino au bandonéon. Elle a invité Caracol, surnom du chanteur Roberto Paviotti, et le guitariste Abel Tesoriere, qui joue fréquemment dans ses concerts.

Nouveau récital de la chanteuse Alicia Pometti à Taconeando mercredi soir [à l'affiche]

La chanteuse Alicia Pometti retourne à Taconeando, à San Telmo, rue Balcarce 725, mercredi prochain, à 21h, pour un récital au cours duquel elle sera accompagnée par quatre instrumentistes et un couple de danseurs.

Alicia Pometti a, pendant une saison, en 2009, animé des soirées conviviales à Taconeando, soirées conviviales de danse, de musique et de chant, qui ont depuis émigré vers le centre-ville, à la Confitería La Ideal, rue Suipacha... (voir mon article du 28 mars 2009 sur les soirées animées par Alicia Pometti).

Raúl Luzzi au Museo Casa Carlos Gardel lundi prochain [à l'affiche]


Le guitariste et compositeur Raúl Luzzi se produira lundi 27 septembre 2010 à 18h30 au Museo Casa Carlos Gardel, dans le cadre des soirées musicales Mis tardes con Gardel, organisées autour du chant et autour de la guitare, dans le patio de ce qui fut la dernière maison habitée par Carlos Gardel, rue Jean Jaures 735, dans le quartier de l'Abasto.

L'entrée est libre et gratuite comme toujours.

Pour en savoir plus sur Raúl Luzzi, cliquez sur son nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus : vous atteindrez ainsi les articles que je lui ai déjà consacrés, même s'il n'est pas un des pensionnaires les plus souvent présents dans ce blog.

Tango sur Culturebox de France 3 : Melingo et Mosalini [ici]

Quelques reportages à propos du tango sur Culturebox de France 3 pendant l'été :

Vous pouvez voir, sur le site culturel de France 3, le chanteur et compositeur Daniel Melingo, à l'occasion de son passage cet été au Festival de tango de Tarbes, et Juan José Mosalini, ancien bandonéoniste de Osvaldo Pugliese installé en France depuis maintenant de très nombreuses années, à l'occasion de sa prestation au Festival de Besançon, avec l'orchestre de Besançon-Montbéliard-Franche-Comté...

Comme toujours, le commentaire manque un peu de nuance en ce qui concerne le tango, qui reste désespérément entaché de clichés et d'idées toutes faites. Mosalini est présenté comme "le pape du bandonéon et le successeur de Piazzolla", rien de moins... Dieu sait si Mosalini est un grand musicien qui mérite le respect mais ces expressions sont pour le moins excessives et, comme toujours, laissent dans l'ombre les autres grands maîtres de cet instrument qui ne vivent pas chez nous. Or ils sont plus nombreux au bord du Río de la Plata que de ce côté-ci de l'Atlantique...

Mais enfin, c'est toujours du tango sur les écrans français et avec des musiciens qui valent la peine, même si Daniel Melingo n'est pas vraiment représentatif (1)... Et vous pouvez continuer à regarder le reportage sur Alfredo Arias et les trois spectacles qu'il avait donnés au Théâtre du Rond-Point à l'automne dernier, qu'il vient de reprendre à Buenos Aires, au Teatro Alvear (voir mon article du 2 août 2010) et qu'il reprendra l'année prochaine dans une tournée à travers la France (voir mon article du 30 novembre 2009 sur ce reportage de France 3).

Pour voir les reportages sur Daniel Melingo, cliquez sur le lien

(1) Le travail de Daniel Melingo, son style, sa voix, son jeu de scène sont loin de faire l'unanimité en Argentine. Il a ses admirateurs, il plaît à une partie du public qui l'applaudit très chaleureusement (j'en ai été témoin au début du Festival au Teatro de la Ribera, à La Boca) mais il reste détesté (mais ce qui s'appelle "détester") par une autre partie du public, qui sont des gens dont l'avis est aussi très valide et qui ont leurs raisons de ne pas aimer ce qu'il fait. C'est vraiment une querelle des goûts et des couleurs et en aucun cas une querelle entre tango authentique et tango for export, même si les adversaires de Melingo ont, bien entendu, tendance à le classer dans le tango for export pour lui trouver une raison, logique pour eux, de faire le tango et la musique qu'il fait et qu'ils n'aiment pas (c'est de bonne guerre, quand on refuse là-bas le travail d'un artiste). Le travail de Juan José Mosalini est beaucoup plus consensuel, il subit pas quant à lui ce double jugement et ne partage pas le public en deux comme le fait Daniel Melingo.
(2) Vous aurez juste le droit d'écouter quelques notes de Piazzolla, dans un arrangement pour orchestre symphonique. Pas d'interview du Maestro. Seulement du chef d'orchestre, du président du festival plus le traditionnel micro-trottoir avec quelques spectateurs qui disent quelques banalités... Un marronnier d'été mais avec du tango. D'ailleurs, les deux reportages sont classés dans la rubrique Festivals de l'été...

Barack Obama a rendu hommage aux Madres de Plaza de Mayo [Actu]

Alors qu’elle se trouvait à New York jeudi et vendredi pour l’Assemblée Générale des Nations-Unies, c’est un coup au cœur qu'a déclaré avoir reçu la Présidente argentine en entendant Barack Obama mentionner le mouvement de Madres de Plaza de Mayo (Mère de la Place de Mai) parmi les exemples de lutte pour les droits de l’homme et contre les tyrannies. A côté de Madres de Plaza de Mayo, en Argentine, pendant la Dictature (établie par les Etats-Unis entre 1976 et 1983), le Président des Etats-Unis a aussi cité les Sud-Africains et leur lutte contre l’Apartheid et les Polonais engagés dans le combat de Solidarnozc.

Cette mention de Madres au siège de l’ONU par le Président des Etats-Unis intervient à un moment où de nombreux militants des droits de l’homme en Argentine espèrent que le Comité Nobel d’Oslo remettra le Prix Nobel de la Paix à une autre association des droits de l’homme, Abuelas de Plaza de Mayo (Grands-Mères de la Place de Mai), dont j’ai parlé récemment à l’occasion de l’identification de la 102ème personne disparue, en bas-âge, pendant cette même terrible Dictature, dont on juge en ce moment l’auteur du putsch initial (c’est le deuxième procès, pour d’autres disparitions qui n’avaient pas été prises en compte lors du tout premier procès qui avait abouti à une condamnation suivie d’une amnistie).

Aujourd'hui, Página/12 consacre sa une à cet espoir de voir l'ONG argentine remporter cette récompense si prestigieuse. C'est en effet la troisième année que le Sénateur Daniel Filmus (péroniste) tente d'obtenir l'agrément du Comité d'Oslo à la candidature de Abuelas et c'est la première année qu'il y parvient. De son côté, Estela de Carlotto, la présidente de l'ONG, déclaré aux journalistes de Página/12 que le plus beau prix que son association peut recevoir, c'est l'identification d'un autre enfant, et d'un autre, et encore d'un autre.

Le Prix Nobel de la Paix sera décerné cette année le 8 octobre.
Qui vivra verra...

Pour en savoir plus sur l’action des deux associations de Madres, Madres de Plaza de Mayo et Madres de Plaza de Mayo linea fundadora, cliquez sur le mot-clé Madres dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus.
Pour en savoir plus sur les questions de droits de l’homme en Argentine, dont Abuelas, Madres, le procès contre Rafael Videla, 27 ans après le rétablissement de la Démocratie, cliquez sur le mot-clé JDH ou sur le raccourci Justice et Droits de l’Homme dans la Colonne de droite (partie supérieure).

Pour aller plus loin :
Lire l’article de Página/12 du 24 septembre 2010
Lire l'article de Página/12 du 26 septembre 2010
Vendredi, Clarín avait, quant à lui, préféré titrer sur le retrait argentin lors de la prise de parole, toujours aussi provocante, du président iranien, dont le pays est fortement soupçonné d’avoir fomenté en 1994 à Buenos Aires, l’attentat de l’AMIA qui avait fait 85 morts et plus de 300 blessés (lire l'article du 24 septembre).
Quant à La Nación, l’article de vendredi parvenait dès son titre à faire la synthèse entre l'Iran et Madres... (lire l'article du 24 septembre)

vendredi 24 septembre 2010

Ce soir, conférence à Orléans avec Tango Porteño [ici]

Ce soir, vendredi 24 septembre à 20h30, conférence de votre servante à la Salle des Chats Ferrés, 3bis rue des Chats Ferrés, à Orléans.

Barrio de Tango, mon livre, publié aux Editions du Jasmin, sera en vente, sur place (24,90 €).

Ce programme ne me permettra donc pas de publier d'autres articles aujourd'hui dans ces colonnes... Vous connaissez la chanson, maintenant...

Autres rendez-vous à venir :
A Paris (75) : conférence, le 28 septembre à 20h, invitée par Tango Negro, Espace Tango Negro, 71 rue Rochechouart, 9ème arrondissement, M° Anvers ou Barbés
A Caen (14) : conférence, le 9 octobre 2010, à 20h, invitée par Tempo Tango, Eglise du Vieux Saint Sauveur, place Saint Sauveur, avec la participation de la librairie Au Brouillon de Culture, sous le patronage du Conseil Municipal. Entrée : 5 € (de participation aux frais).
Gagny (93) : dédicace, le 30 octobre 2010, de 10h à 18h, au Salon de l’Ecrit en Aulnoye, dont ce sera la première édition, salle Arena, 121 rue Jules Guesde. Entrée libre et gratuite. Le Salon est organisé par la Société Historique du Raincy et du Pays d’Aulnoye.
Paris (75) : dédicace (et éventuelle conférence), les 12, 13 et 14 novembre 2010 (horaire exact à préciser ultérieurement), à l’Espace d’Animation des Blancs-Manteaux (4ème arrondissement), au Salon L’Autre Livre. Entrée libre et gratuite. Conférence envisagée durant le week-end à confirmer ultérieurement.
Maule (78) : dédicace, le 28 novembre 2010, au Salon du Livre de ce village des Yvelines, en région parisienne. Entrée libre et gratuite.

jeudi 23 septembre 2010

Les soupçons de corruption s’amoncellent [Actu]

C’est un article de La Nación qui le confirme, un quotidien plutôt bien disposé à l’égard de la politique libérale menée par Mauricio Macri et son gouvernement à Buenos Aires : il y aurait décidément beaucoup de corruption à la direction des contrôles et des habilitations de la Ville autonome.

Je vous avais dit que j’avais moi-même entendu des histoires inimaginables ici au sujet de l’interdiction qui a été faite fin juin au Bar El Faro d’organiser des concerts alors que l’établissement, entièrement de plain pied dispose de trois sorties pour une cinquantaine de couverts. Interdiction qui défie le bon sens puisqu’en février seulement, le même établissement était inscrit sur la liste de Bares Notables de Buenos Aires.

Des soupçons ont été énoncés aussi depuis l’hémicycle de la Legislatura après l’effondrement du 1er étage du bar Beara à Palermo dans la nuit du 10 au 11 septembre dernier, ce dont le Gouvernement de la Ville de Buenos Aires s’était empressé de rendre responsables les propriétaires du café, avant même que l’enquête ait pu commencer, comme au début du mois d’août dernier, on a accusé l’ingénieur du chantier d’avoir provoqué l’effondrement du gymnase mitoyen dans le quartier de Villa Urquiza.

Cette fois, c’est donc un grand quotidien national, et qui plus est de l’opposition (qui est aussi la majorité au pouvoir dans la capitale même), qui enfonce le clou avec un long article très détaillé que je vous laisse lire (en cliquant sur le lien). Vous pouvez vous faire aider dans votre lecture par l’outil de traduction automatique qu’est Reverso (lien en bas de la Colonne de droite, dans la rubrique Cambalache casi ordenado).

mercredi 22 septembre 2010

Conférence à Caen le 9 octobre à 20h [ici]

Le 9 octobre 2010, à 20h, je serai l'invitée de l'association Tempo Tango pour une conférence autour de mon livre, Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, paru en mai 2010 aux Editions du Jasmin (voir leur site dans la rubrique Cambalache casi ordenado, en bas de la Colonne de droite).

Tract diffusé par Tempo Tango
Vous pouvez le télécharger en cliquant dessus et l'imprimer pour faire connaître l'événement
Les organisateurs vous en remercient d'avance.

La conférence aura lieu à l'Eglise du Vieux-Saint-Sauveur, une église désaffectée pendant la Révolution et jamais rendue au culte, transformée désormais en salle de conférence, de concert et d'exposition, place Saint Sauveur.

La librairie Au Brouillon de Culture participera à l'événement en assurant la vente des livres et en organisant dans ses locaux une opération Argentine avec une belle sélection d'ouvrages très variés, d'auteurs argentins ou d'auteurs d'autres nationalités qui se sont intéressés à ce pays et à sa capitale.

La Mairie de Caen soutient également l'initiative culturelle engagée par Tempo Tango. Bravo à eux pour leur dynamisme et l'originalité des idées qu'ils ont mises en oeuvre...

Pour en savoir plus :
consulter le blog de Tempo Tango
consulter le site de la Mairie de Caen

Autres rendez-vous à venir :
A Orléans (45) : conférence, le 24 septembre 2010, à 20h30, invitée par Tango Porteño Orléans, Salle des Chats Ferrés au 3 de la rue homonyme, entrée libre et gratuite (réservation ouverte par mail auprès de l’association organisatrice). Avec la participation de la librairie Les Temps Modernes.
A Paris (75) : conférence, le 28 septembre à 20h, invitée par Tango Negro, Espace Tango Negro, 71 rue Rochechouart, 9ème arrondissement, M° Anvers ou Barbés

Gagny (93) : dédicace, le 30 octobre 2010, de 10h à 18h, au Salon de l’Ecrit en Aulnoye, dont ce sera la première édition, salle Arena, 121 rue Jules Guesde. Entrée libre et gratuite. Le Salon est organisé par la Société Historique du Raincy et du Pays d’Aulnoye.
Paris  : dédicace (et éventuelle conférence), les 12, 13 et 14 novembre 2010 (horaire exact à préciser ultérieurement), à l’Espace d’Animation des Blancs-Manteaux (4ème arrondissement), au Salon L’Autre Livre. Entrée libre et gratuite. Conférence envisagée durant le week-end à confirmer ultérieurement.
Maule (78) : dédicace, le 28 novembre 2010, au Salon du Livre de ce village des Yvelines, en région parisienne. Entrée libre et gratuite.

Shows à La Viruta demain, après-demain et samedi [à l'affiche]

Il s'agit d'un très beau programme cette semaine, avec le Quinteto Negro La Boca demain à 23h (entrée : 23 $), puis le Sexteto Milonguero, l'une des rares formations portègnes contemporaines qui fasse essentiellement de l'animation de bal, vendredi soir, à minuit (entrée : 23 $) et une démonstration d'un couple de danseurs samedi, à minuit aussi (le prix de l'entrée ne bouge pas).

La Viruta est une milonga de Palermo. Elle se trouve dans la rue Armenia, au numéro 1366.

Vous pouvez visiter son site pour en savoir plus...

Image diffusée par La Viruta

Les Editions du Jasmin au 23ème Festival du Livre de Mouans-Sartroux [Disques & Livres]

Les Editions du Jasmin participeront dans dix jours au 23ème Festival du Livre de Mouans-Sartroux, au Centre Culturel des Cèdres, à Mouans-Sartroux dans les Alpes Maritimes (06), les 1er, 2 et 3 octobre prochain.

Il sera donc possible de trouver sur le stand du Jasmin mon anthologie bilingue de tango argentin accompagnée de son disque, Barrio de Tango, et tout le reste du catalogue de cette maison, ouverte sur les cultures du monde, avec des contes de nombreux pays (Japon, Tunisie, Scandinavie, Burkina Faso...), des documents littéraires de haut niveau relatifs aux pays d'Afrique du Nord (collection Le Simoun), des biographies faciles à lire (George Sand, Chopin, Van Gogh, Frida Kalho, Conan Doyle, Beauvoir...), des livres pour enfants et adolescents...

Cette année, le Festival du Livre est placé sous le mot d'ordre "Etats d'Urgence". Sous cette expression, les inquiétudes grandissantes pour la planète (réchauffement climatique, biodiversité...) et les problèmes qui défient nos sociétés (atteinte aux libertés, injustices envers les femmes, faim, accès à l'eau, droits de l'homme partout dans le monde…). Bref, le tango sera dans son élément, lui qui fut longtemps la voix des sans voix et reste, après le retour de la démocratie, la voix d'un peuple que le système mondial ne ménage guère, comme vous avez pu le comprendre en lisant les informations que je m'efforce de vous donner ici sur la vie quotidienne des Argentins et des Uruguayens...

Le Festival propose aussi un concert de l'orchestre régional de Cannes Provence-Alpes-Côte d'Azur (40 musiciens) et deux expositions, l'une sur la condition féminine et l'autre intitulé Le temps des manifestes.

Pour en savoir plus sur le Festival du Livre de Mouans-Sartroux, consultez son site.
Pour en savoir plus sur les Editions du Jasmin et leur catalogue généraliste et original, consulter leur site, que vous trouverez en lien permanent dans la Colonne de droite, dans la rubrique Cambalache (casi ordenado).

mardi 21 septembre 2010

Une 102ème identification célébrée par Abuelas [Actu]

L’association Abuelas de Plaza de Mayo, les Grands-Mères de la Place de Mai, vient d’annoncer que la justice argentine a pu identifier une nouvelle personne enlevée enfant à sa famille biologique sous la Dictature. Par respect pour la réaction affective de ce jeune homme, le nom sous lequel il est connu aujourd’hui, celui sous lequel il a donc été adopté frauduleusement, n’a pas été communiqué.

Ce jeune homme, qui est la 102ème personne dans ce cas à être identifiée, est le fils de deux militants montoneros, le mouvement révolutionnaire qui occupait l’aile extrême-gauche du péronisme dans les années 60 et 70 : sa mère s’appelait María Graciela Tauro, elle vivait à Bahía Blanca et, une fois installée à Buenos Aires, elle a travaillé dans une usine après ses trois années de biochimie à l’Universidad Nacional del Sur dans sa ville natale. Le père, quant à lui, s’appelait Jorge Daniel Rochistein, il avait fait des études d’économie à la même université. Tous deux venaient de milieux humbles. Ils se sont connus dans les rangs montoneros et se sont mariés le 30 janvier 1976 à Buenos Aires, l’année du coup d’état, qui eut lieu le 24 mars. Ils furent arrêtés le 15 mai, elle était enceinte de 4 mois et demi. On sait qu’elle a accouché à Buenos Aires, dans les geôles de l’ESMA, cette ancienne école supérieure de mécanique de la Marine qui a été reconvertie il y a quelques années en centre culturel et où Madres de Plaza de Mayo, les Mères de la Place de Mai, a installé ECuNHi, leur Espace Culturel Nos Enfants, à Palermo. On sait aussi qu’ils ont été tous les deux assassinés sommairement quelques temps après pendant un prétendu affrontement entre guerrilleros et troupes loyales au régime, ce qui était la mise en scène habituelle des exécutions sans jugement.

L’enquête qui a abouti à l’identification du jeune homme a commencé il y a 10 ans, à la suite d’aveux faits au cours de son procès par un bourreau de la dictature (represor). C’est la mère de María Graciela qui a déclenché l’action judiciaire. Madame Nelly Cecilia Wuiovich de Tauro a aujourd’hui 86 ans et vit à Mar del Plata. C’est elle qui a décidé de ne pas révéler le nom de ce petit-fils qu’elle a cherché pendant 34 ans et qui ne veut pas se rapprocher d’elle.

En effet, comme c’est aussi le cas des enfants Noble Herrera, fils et fille adoptifs de la propriétaire du groupe Clarín et dont l’identité de naissance est toujours inconnue, le jeune homme, qui serait avocat, spécialisé dans les questions d’écologie et fonctionnaire national, a refusé de se prêter aux tests ADN. Il a donc fallu que la Cour Suprême l’y contraigne car l’identification des personnes disparues n’est pas une question de commodité personnelle et subjective en Argentine mais bel et bien un enjeu d’ordre public : il s’agit de rétablir un Etat Civil qui a été perturbé par des pratiques qui violaient gravement la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, dont l’Argentine est signataire, le fondement universel du droit des personnes.

Aujourd’hui, Abuelas respecte le choix du jeune homme de ne pas se rapprocher de sa famille biologique et de rester sentimentalement attaché à son père adoptif, lequel est en fuite depuis de nombreuses années et sera arrêté s’il réapparaît, comme tous les parents adoptifs qui se sont emparés d’enfants dont ils savaient l’identité trafiquée.

Pour en savoir plus :
Ecouter le reportage de Radio Provincia Buenos Aires (les parents disparus étaient tout deux bonaerenses et la grand-mère maternelle aussi puisqu’elle habite Mar del Plata).
Curieusement, La Nación reste muette sur cette nouvelle. Peut-être préfère-t-elle s’intéresser à un autre fait du jour, traditionnel celui-là, el Día del Estudiante, la Fête des Etudiants, qui se célèbre chaque 21 septembre, au premier jour du printemps…

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