mardi 31 août 2010

Tres mujeres para el show : quand on aime, on ne compte pas [à l'affiche]

C'est la énième reprise de Tres mujeres para el show qu'annonce aujourd'hui la Gacetilla de Clasica y Moderna : Tres mujeres para el show, je vous en ai déjà longuement parlé à chaque série de concerts qui ont été donnés depuis l'année dernière réunit sur scène Amelita Baltar, Susana Rinaldi et Marikena Monti, trois chanteuses qui avaient lancé ce spectable dans les années 70 et le reprennent depuis un an avec un succès qui ne se dément pas.

Elles seront donc tous les trois avec Juan Carlos Cuacci, qui assure la direction musicale du spectacle, sur la scène de Clasica y Moderna, tous les samedis de septembre à 21h.

Moi qui ne savais pas de quoi serait fait mon dernier samedi à Buenos Aires, eh bien, j'ai désormais la réponse.

Pour en savoir plus sur le spectacle, dont j'ai déjà  parlé, reportez-vous à mes autres articles en cliquant sur le nom de l'une ou l'autre de ces dames dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search ci-dessus. Si vous choisissez Susana Rinaldi, vous allez d'abord tomber sur un article de ce jour sur le Mundial dont elle accompagne la dernière épreuve ce soir au Luna Park.
Et si vous choisissez de passer par Recoleta, le quartier où se trouve Clasica y Moderna, vous allez tomber sur un article, de ce jour aussi, sur Las Minas del Tango Reo. Conclusion : Buenos Aires est une petite ville (1) où tout le monde finit par se croiser....


(1) Non, c'est une blague. Buenos Aires est une ville énorme. Mais le tango finit par s'y croiser tout de même.

Journée Argentine au Château de Villarceaux ce dimanche [ici]

Pour tout vous dire, cela me fait une impression étrange d'écrire ci-dessus en titre [ici] alors que je me trouve du côté de [à l'affiche] et dans tous les sens du terme.

Parce que [à l'affiche] correspond à ce qui se passe en Argentine et en Uruguay et que je me trouve présentement à Buenos Aires et parce que [à l'affiche] recouvre l'ensemble des spectacles, expositions et conférences qui y sont données et que je vais faire partie du lot demain, après-demain et vendredi...

Mais bon ! Le Festival d'Ile de France organise dimanche 5 septembre toute une journée Argentine dans le domaine de Villarceaux, un magifique château et un très beau parc du 17ème siècle situé dans le Val d'Oise (95). Regardez le détail sur le site du Festival dont vous trouverez le lien dans la rubrique Festivals francophones de la partie basse de la Colonne de droite de ce blog.

La journée commence à 12h30 par un asado monstre (le grand barbecue qui réunit les Argentins le week-end) et se poursuit par toute une série de concerts avec toutes les musiques de l'Argentine. Des initiations au tango danse sont prévues ainsi que des activités pour les plus jeunes.

Côté tango, vous aurez le groupe de Gustavo Mozzi (le directeur du festival de tango de Buenos Aires, qui s'achève en ce moment même avec les dernières épreuves du Mundial, voir mon autre article du jour) et la Orquesta Tipica Fernandez Fierro, qui s'envole demain pour la France avec un bonheur non dissimulé. Il y aura aussi le Septeto La Academia, installé en Ile de France et composé d'Argentins et d'Européens.

Si vous êtes en région parisienne, invoquez les mannes de San Pugliese pour qu'il vous porte chance et qu'il vous apporte le beau temps et allez-y. Le Festival a prévu des cars depuis Paris pour ceux qui n'ont pas de voiture...

Ci-dessus, l'affiche de la OTFF pour sa rapide tournée en Europe en septembre 2010
(ajout du 9 septembre 2010)

Un grand merci à l'Ambassade d'Argentine qui vient de m'avertir de la totalité du programme de la journée. Navrée de ne pouvoir illustrer cet article : le Festival a fait une jolie campagne illustrée...

Pour en savoir plus sur les artistes invités, cliquez sur leur nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus, vous accéderez ainsi aux autres articles que je leur ai consacrés dans ce blog.

Les finales du Mundial de Tango au Luna Park [à l'affiche]

Hier et aujourd'hui, ont lieu au Luna Park les finales du championnat du monde de tango argentin. Hier c'était la finale du Tango salon, ce soir c'est celle du tango de scène.

Hier, les danseurs avaient l'honneur de s'exprimer chorégraphiquement sur la musique interprétée par Leopoldo Federico et son orchestre. J'espère qu'ils ont su en profiter et qu'ils ont pu apprécier l'honneur qui leur était fait.

Ce soir, ils danseront accompagnés ni plus ni moins que par Susana Rinaldi et Osvaldo Piro, et il faut espérer que là aussi, ils se rendront compte de la chance qu'ils ont.

Le moins qu'on puisse dire est que ces grands artistes du tango méritaient au cours de ce festival d'avoir des soirées à eux plus tôt que d'accompagner un concours de danse, fût-ce la finale d'un Mundial...

Pour connaître les résultats que je n'aurai probablement pas l'occasion de vous donner de si tôt, reportez-vous au Portail de la Ville de Buenos Aires, aux pages réservées aux Festivals. Vous trouverez le lien dans la Colonne de droite, dans la partie basse, dans la rubrique  Les villes.

Ce soir, Las minas del Tango reo à Clasica y Moderna [à l'affiche]

Les chanteuses Lucrecia Merico et Valeria Shapira présentent à nouveau ce soir leur spectacle de tangos des années 20 et 30, issus la plupart du temps du répertoire théâtral du sainete porteño, Las Minas del Tango Reo, dans le bar notable et librairie Clasica y Moderna dont vous connaissez désormais bien le nom, si vous êtes fidèles à lire ce blog.

Blog que j'aimerais alimenter d'articles un peu plus longs, mais des difficultés techniques de connexion internet ne me permettent pas de le faire jusqu'à mon retour sur Paris, dans une semaine... Patience ! Patience ! J'aurai des photos et notamment sans doute des photos de ce soir....

vendredi 27 août 2010

Un festival gâché par un lieu inapproprié [Actu]

Cette année, le festival de tango de Buenos Aires n'a pas lieu comme les années précédentes dans l'ancien grand magasin Harrods, du haut de la rue Florida,  qui a changé de propriétaire récemment. Le nouveau ne veut pas entendre parler de quartier général de la manifestation dans ses vénérables murs toujours aussi vides. Il a donc fallu que la direction du festival se retourne et trouve, à l'improviste, un autre bâtiment désaffecté capable d'accueillir le festival.

Elle a choisi un vieux siège social d'une banque aujourd'hui disparue, à deux pas de la Plaza de Mayo (admirablement situé pour la touriste que je suis, à 15 mn à pied du lieu où je réside mais pour les habitants du quartier de Saavedra ou de Versalles à l'autre bout de la ville, c'est une autre paire de manches).

Hélas, le site est très mal adapté et surtout beaucoup, beaucoup trop petit. La milonga est installée directement dans l'entrée, il faut donc se glisser comme on peut entre la piste et le comptoir d'accueil (qui vous propose d'horribles T-shirts siglés à 55 pesos pièce) pour accéder au reste des installations (pas très commode, et surtout très désagréable que de devoir jouer des coudes parmi les spectateurs entourant la piste comme aux heures de pointe dans le métro).

Dans les étages, une minuscule salle de conférence, où j'ai pu assister à une passionnante table-ronde de collectionneurs de disques, animée elle-même par un collectionneur de grand talent, Gabriel Soria. Une toute aussi minuscule salle de cours de danse, de l'autre côté de l'étage.

Mais tout à l'heure à 17h, j'ai voulu aller au concert que la chanteuse Maria José Mentana partageait avec un goupe de tango nuevo, Vice Versa. Etrange idée que de mêler ces deux groupes en une même heure, d'ailleurs, puisqu'ils intéressent des publics presque opposés. Mais, ô surprise, voilà que, pour une raison que j'ignore (des impératifs de sécurité, peut-être ?) on a vidé la salle de concert de la moitié de ses sièges Il ne reste plus que 8 rangées de 16 chaises. Inutile de vous dire que dans de telles conditions, très peu de public peut s'asseoir et très peu assiste donc à l'intégralié des concerts.

J'ai pris quelques photos. Ce seront les dernières que je vous rapporterai d'un festival où les discours convenus ("quelle joie de voir, dans cette magnifique ville qui est la plus belle du monde, tant de gens de tous âges se presser pour assister aux concerts gratuits si nombreux du festival de tango" etc.) ont bien du mal à masquer la réalité d'un malaise et d'un mécontentement de plus en plus visible dans le public et la perplexité des touristes que le Gouvernement actuel de la Ville autonome de Buenos Aires dit vouloir attirer ici. Les attirer ici, pourquoi pas ? A condition que ça ne se fasse pas au détriment des habitants. Et puis encore faut-il qu'ils puissent s'asseoir pour écouter concerts et conférences, non ?

Bizarre, bizarre, vous avez dit bizarre ?

Dia nacional de la Radio [Coutumes]

Aujourd'hui, 27 août, l'Argentine fête la radiophonie avec un accent particulier : c'est le 90ème anniversaire de la radio dans le pays.

La 2x4 a passé une bonne partie de la journée à diffuser des documents historiques divers et variés parce que la radio a été pendant toutes les années 20, 30 et 40 l'un des plus forts vecteurs de dffusion du tango. Avant que le genre disparaisse complètement des ondes puis y revienne très difficilement grâce à quelques chaînes spécialisées mais peu nombreuses qui consacrent l'intégralité de leur grille ou une grosse partie de celle-ci à cette musique.

Vous en avez quelques exemples dans les liens de la Colonne de droite, dans la rubrique Ecouter (partie basse).

Les mauvaises conditions de ma connexion Wi Fi à Buenos Aires ne me permettent pas d'être très disserte sur le sujet, mais je ne voulais pas laisser passer l'occasion de vous mentionner cette autre fête qui rejoint donc le chapitre des coutumes (voir les mots-clés dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus).

Autre coutume à ne pas manquer : le jour des gnocchis (ñoquis ici), dimanche (tous les 29 du mois).

jeudi 26 août 2010

Jamais deux sans trois, dit-on [à l'affiche]

Jamais deux sans trois mais cette fois-ci, Buenos Aires y va très, très fort. Pour le plus grand honneur de celle qui signe ces lignes, naturellement (je ne vais pas me plaindre en plus !)

Il y aura en tout 3 présentations de Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, paru en mai 2010 aux Editions du Jasmin (voir leur site Internet). Toutes d'entrée libre et gratuite, pour autant que je le sache.... Toutes avec la présence de Luis Alposta, postfacier de l'ouvrage et ardent diffuseur de l'information sur Buenos Aires. Le peintre Chilo Tulissi participera de la première présentation et le fileteador (donc un peintre lui aussi) Jorge Muscia de la première et de la troisième au moins (pour la seconde, je ne sais pas encore).

La première se tiendra le 1er septembre, à 19h, au Centro Cultural de la Cooperacion Floreal Gorini, dit aussi CCC, Corrientes 1543 ("Corrientes 248", c'est bien dans le bouquin, mais c'est autre chose et franchement, c'est vraiment beaucoup, beaucoup plus loin, plus d'un kilomètre !)
La seconde le 2 septembre à 19h30, à la Academia Nacional del Tango, Avenida de Mayo 833, premier étage (et il est fort probable que l'ascenseur ne marchera toujours pas!).
La troisième le 3 septembre à 19h, au Museo Casa Carlos Gardel comme je vous le disais dans un article paru dans ce blog à la date d'hier (Jean Jaures 735).

Et alors tenez-vous bien, ce n'est pas fini !
Non seulement, il y a trois présentations, ce qui vous montre un peu l'enthousiasme des tangueros portègnes pour le travail que je m'efforce de mener à bien de l'autre côté de l'Atlantique, avec ou sans connexion internet convenable, et leur remarquable sens de l'improvisation qui vaut  une standing ovation : il y a  tout juste 15 jours, rien de tout cela n'existait, même pas en rêve.
Mais en plus, je vais recevoir 2 diplômes, l'un de la part du Cercle des Etudes Historiques du Quartier de Villa Urquiza qu'a fondé et que préside Luis Alposta (ce sera au CCC mais je ne le sais qu'à moitié) et l'autre de la part de la Academia Nacional del Tango (la remise aura lieu dans ses locaux et je suis tout à fait au courant mais seulement depuis quelques heures, le temps qu'il m'a fallu pour que mes mains arrêtent de trembler et de se tromper systématiquement de touche sur le clavier... Ce qui leur arrive encore trop souvent  à mon goût mais c'est tout de même moins fréquent).

Pour lire l'invitation de la Academia, cliquez sur l'image (ajout du 1er octobre 2010)

Et maintenant, direction le Centro Cultural Torcuato Tasso, à quelques cuadras de l'appartement que j'occupe, parce que les diplômes, c'est bien beau. Mais une fois qu'on les a, il faut encore mériter de les garder. Imaginez un peu le travail ! Je vais passer une bonne partie de la soirée à applaudir toutes les trois minutes les Frères Butacas (Hermanos Butacas), Juan Vattuone et le groupe de Angel Pulice et Ruth de Vicenzo... Est-ce que c'est une vie, ça !

mercredi 25 août 2010

Chanteurs à l'affiche mardi prochain [à l'affiche]

Jacqueline Sigaut sera à l'Espacio Dada, Jorge Luis Borges 1655, dans le quartier de Palermo, mardi 31 août prochain, à 21 h.

Entrée 20 $.

Elle sera accompagnée par le guitariste Nazareno Altamirano et aura pour invité le chanteur Luis Filipelli.

Le même jour, mais dans le quartier de La Recoleta, dans le café-librairie Clasica y Moderna, que vous connaissez bien, Lucrecia Merico et Valeria Shapira donneront leur spectacle Las Minas del Tango reo, à 21h. Je n'ai plus en tête le prix mais c'est du même ordre. Elles seront accomagnées par Nacho Iruzubieta.

Et vendredi 27 à 21h, Lucrecia Merico donne son autre récital, Tango del Bicentenario, avec Gabriela Elena, à la Academia Nacional del Tango, à 21 h. Entrée libre et gratuite.

La limite de 200 signes imposée par le système blogger dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus, m'empêche d'introduire parmi les mots-clés le traditionnel Chroniques de Buenos Aires qui s'affichent avec tous les articles écrits dans la capitale argentine. Pour aller à ces articles, cliquez sur le lien.

Présentation de Barrio de Tango au Museo Casa Carlos Gardel [à l'affiche]

Ce sera la deuxième présentation portègne de mon recueil bilingue de tangos argentins publié au printemps 2010 à Paris aux Editions du Jasmin : elle aura lieu le vendredi 3 septembre à 19h au Museo Casa Carlos Gardel, Jean Jaurés 735, une adresse des plus tangueras de cette ville qui n'en manque pas (dans le quartier de l'Abasto, les lecteurs fidèles  savent ça par coeur). Avec ça, j'écris ce billet alors que la 2 x 4 nous passe El dia que me quieras chanté par el Zorzal Criollo, Gardel lui-même.

La conférence elle-même sera gratuite.
L'entrée au Musée est payante mais à titre symbolique (1 $).

M'accompagneront à cette présentation Luis Alposta (postface) et Jorge Muscia (couverture).

L'information n'est pas encore sortie dans la presse, le Musée lancera ses invitations d'ici la fin de la semaine.

Invitation du Museo
(ajout du 9 septembre 2010)

La permière présentation aura lieu au CCC Floreal Gorini le 1er septembre, à 19h, comme je l'ai signalé dans un article précédent.

Je suppose que je ferai un reportage photographique sur ces présentations à mon retour dans mes pénates européennes. D'ici là, les articles de ce blog manquent singulièrement d'illustration, je suis bien d'accord avec vous, mais à la guerre comme à la guerre : je me débrouille avec les moyens de la partie Linux d'un notebook souffreteux...

Ce soir milonga en hommage à Osvaldo Zotto [à l'affiche]

Ce soir, un certain nombre de danseurs professionnels se rassemblent pour animer au Point de Rencontre (Punto de Encuentro) du Festival de Tango de Buenos Aires une milonga en hommage à Osvaldo Zotto, mort cet été au début de l'année.

Parmi les organisateurs, Aurora Lubiz et Luciano Bastos, les deux danseurs qui illustrent la couverture de Barrio de Tango (le livre, paru aux Editions du Jasmin).

La milonga commence à 20h30 et elle est gratuite comme tout ce qui est proposé dans le cadre du festival.

Pour ma part, je pars à Palermo me régaler de la cuisine septentrionale argentine à La Paila et de la musique de Lucio Arce et du Alan Haksten Grupp...

mardi 24 août 2010

L'affiche à venir d'ici la fin de la semaine [à l'affiche]

Bien entendu, il ne s'agit que d'un choix tout à fait subjectif de ma part et en plus presque entièrement extérieur au Festival de tango de Buenos Aires qui se tient en ce moment...

Demain (pour moi, qui écris ces lignes à 22h40, heure de BsAs), Lucio Arce et le Alan Haskten Grupp partagent la soirée du restaurant La Paila à 21 h, dans le quartier de Palermo. Je vais enfin voir Lucio Arce sur scène et découvrir l'ensemble de Alan Haksten que je connais de réputation (excellente, bien entendu).

Mercredi soir, au CCC, sur Avenida Corrientes, la chanteuse Dolores Espeja au CCC, sala Osvaldo Pugliese, dans le cadre, très réduit ce mois-ci, du Tango del Miércoles (21 h). Je ne pourrai pas y être, je suis invitée par Juan Vattuone au Torcuato Tasso à 22h, dans le quartier de San Telmo (qui commence à 2 cuadras de l'immeuble où je loge cette année).  Juan partagera la soirée avec le quintette de Angel Pulice et Ruth de Vicenzo. Vous connaissez très bien tous ces lieux (et ces artistes) pour les avoir déjà vus cent fois passer dans mes articles (vous savez donc jouer avec le  moteur de recherche, en haut à gauche, et le bloc Pour chercher, para buscar, to search, pour retrouver les adresses dans les précédents billets).

Jeudi, Victoria de los Angeles reprend son show d'hommage à la chanteuse Libertad Lamarque, à la Casona del Teatro, avenue Corrientes (quelques cuadras plus à l'ouest que le CCC), à 20h30 (prix : 15$). Et au Musetta Café, dans le quartier de Almagro, le Cuarteto Julio Coviello se produit à 21 h (c'est là que je serai, en compagnie du peintre Chilo Tulissi, et de son épouse. Pour les lecteurs de mon anthologie, Barrio de Tango, celle des Editions du Jasmin, Chilo est l'auteur des tableaux que vous trouverez à la page 167 et à la page 171, qui est une esquina et je vous laisse aller regarder de quoi elle parle).

Samedi, le chanteur Hernan Genovese se présentera au Punto de Encuentro qui se de quartier général exigu au Festival à 17h, pour un concert gratuit (je vais m'efforcer d'y être), et à 20, au Centro Cultural Marco del Pont, Patricia Barone et Javier Gonzalez, que vous connaissez bien eux aussi, se produiront dans le quartier de Flores...

Et ce n'est là qu'un faible échantillon de ce que cette ville propose en ce moment même où le spectacle d'Alfredo Arias fait salle comble et je n'aurai pas eu l'occasion de le voir dans sa version en espagnol (snif !)

Et pardon pour la pauvreté de la rédaction : moyens techniques limités ! Les illustrations et les articles plus développés seront de retour lors que Aerolineas Argentinas m'aura ramenée sur le vieux continent...
Autre limite technique : les 200 signes du bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus. Je ne peux donc pas ajouter le mot-clé Chroniques de Buenos Aires, que j'attribue d'ordinaire à tous les articles rédigés dans cette ville. Pour retrouver ces chroniques, voilà le lien interne (il ne vous reste plus qu'à cliquer).

dimanche 22 août 2010

Horacio Molina présentait vendredi soir son disque au 25 de Mayo (article n° 1600) [à l'affiche]

La une de Cultura y Espectaculos du 20 août 2010
(ajout du 9 septembre 2010)

Il me semble avoir trouvé une petite ficelle pour vous donner en direct quelques informations, beaucoup plus succinctes que d'habitude, mais bon ! A Buenos Aires comme à Buenos Aires ! comme dirait l'autre (1). Je ferai avec et vous aussi, de toute façon, ni vous ni moi n'avons le choix...

Comme la grande majorité des activités programmées par le festival cette année, le concert de vendredi soir (hier soir pour moi à l'heure où je publie ces lignes) a été liée à la sortie d'un disque. Celui que le chanteur Horacio Molina vient de consacrer au répertoire de Carlos Gardel et Alfredo Le Pera (comme je vous l'ai raconté dans un article précédent).

A cette occasion, il est interviewé par Pagina/12, à la une des pages culturelles de vendredi et je vous invite à aller lire l'article en VO.

Ne disposant pas de mes moyens habituels, je ne peux vous offrir l'habituelle version bilingue ni multiplier les raccourcis internes. Je vous invite donc à faire bon usage des moyens du bord : le traducteur automatique Reverso (rubrique Cambalache casi ordenado, en bas de la Colonne de droite), et pour lire mon article sur le disque, les raccourcis Disques et Livres ou Horacio Molina en Colonne de droite ou les mots-clés correspondants dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus.

Je n'ai moi-même pas pu assister au concert (toutes les places disponibles étaient déjà distribuées avant mon arrivée et l'artiste n'a pas eu le temps de prendre contact avec moi entre son retour d'une tournée en Patagonie et les rendez-vous avec les journaliste). Hier, j'ai donc assisté à la même heure mais beaucoup plus près de mon logement à la présentation d'un très beau recueil sur Carlos Gardel et la Philatélie dans les locaux de l'Association de philatélie argentine, grâce à une invitation de Luis Alposta qui a pris la parole en sa qualité de préfacier de ce magnifique recueil.

Cet après-midi, pendant que le siège du Festival était un lieu pour virer fou à lier, la Ville a organisé un grand concert gratuit au pied de l'Obélisque en l'honneur de Daniel Baremboïm. 40 000 personnes, avance la 2x4, la radio publique de Buenos Aires, par 24° en plein air (et c'est vrai qu'il a fait plutôt chaud aujourd'hui. A découvrir aussi sur Pagina/12 mais daté de samedi, cette fois-ci et à travers le communiqué du Gouvernement de la Ville autonome de Buenos Aires sur son portail Internet).


(1) L'expression normale (je le précise pour les non francophones) est "à la guerre comme à la guerre" : se débrouiller avec des moyens inappropriés, en l'occurrence un notebook aussi buté qu'une mule et une connexion internet (Speedy) des plus capricieuses.

jeudi 19 août 2010

Présentation de Barrio de Tango au CCC (article n° 1599) [à l'affiche]

Mail envoyé par le CCC pour annoncer la conférence
(ajout du 9 septembre 2010)

Mon anthologie bilingue Barrio de Tango, parue en mai de cette année en France aux Editions du Jasmin, fera l'objet d'une présentation (en espagnol, cela va de soi), à Buenos Aires, le mercredi 1er septembre 2010, à 19h, au CCC Floreal Gorini, Corrientes 1543.

Assureront avec moi la présentation le poète Luis Alposta, qui a signé la postface, le fileteador Jorge Muscia, qui a composé et réalisé la couverture, et le peintre Chilo Tulissi, qui m'a offert un portrait original de Pugliese réalisé pour mon livre. Comme Jorge et Luis, Chilo a accompagné mon projet depuis pusieurs années.

Tous les trois m'ont fait bénéficier de leurs immenses connaissances du tango et de son histoire et le livre doit beaucoup à leur sollicitude, à leur amitié et à leur érudition.

Nous profiterons de l'occasion pour rendre un hommage à Alorsa, dont une chanson est intégrée à l'anthologie. Le 30 août qui vient, cela fera un an qu'il nous a quittés, emporté par un infarctus imprévisible et suraigu.

La soirée est organisée par Walter Alegre, coordinateur du département La Ciudad del Tango, qui sera présent et que je remercie du bon accueil qu'il m'a toujours réservé à Buenos Aires.

Pour en savoir plus (en espagnol), voir l'article consacré à la soirée dans le blog de la Ciudad del Tango en cliquant sur le lien.

Des problèmes informatiques très agaçants m'empêchent actuellement de mettre à jour ce blog aussi souvent que j'aimerais le faire. Que les lecteurs fidèles, qu'ils soient en Europe, en Argentine ou en Uruguay, veuillent bien m'en excuser. A mon retour en Europe, avec un ordinateur qui ne partira pas en carafe comme ce notebook, pourtant dernier cri, je reprendrai le rythme normal de parution et rattraperai le retard accumulé à Buenos Aires.

samedi 14 août 2010

Peu d'articles jusqu'à la mi-septembre

Comme l'année dernière et pourtant dans des circonstances bien différentes, les conditions techniques de connexion internet dont je dispose actuellement à Buenos Aires ne me permettent pas d'espérer pouvoir vous tenir au courant de ce qui se passe ici en temps réel.

Rendez-vous donc à mon retour en Europe où je retrouverai mes moyens tecniques habituels et pourrai publier le cas échéant les articles de mes chroniques de Buenos Aires que je pourrai avoir écrits ici.

Désolée pour les quelques lecteurs de Barrio de Tango résidant à Buenos Aires et qui espéraient profiter de mon passage pour me rencontrer.

mardi 10 août 2010

Interview vidéo du Maestro Horacio Salgán par El Tanguata [Troesma]

A voir et à écouter : huit minutes d’une interview du Maestro Horacio Salgán en espagnol, avec sous-titres en anglais (ah oui ! la passion du tango conduit à apprendre les langues !), postée sur You Tube par la revue argentine El Tanguata, pour faire suite à son numéro anniversaire de juillet 2010 (n° 189).

Le titre de la vidéo vous indique la présence de César Salgán, le fils du Maestro, interviewé avec son père dans l’édition papier. Mais sur la vidéo, vous ne verrez guère que son bras et vous saurez dès lors vers qui, de temps à autre, Horacio Salgán se tourne lorsqu’il cherche un mot ou une approbation…

Pour voir l’interview exclusive de Tanguata, cliquez sur le lien.
Pour lire mon article du 10 juillet 2010 sur ce numéro collector, n°189, de El Tanguata, cliquez sur le lien.

Dans la même série de vidéos postées par la revue portègne sur You Tube, vous retrouverez des clips tournés pendant les spectacles donnés pendant les célébrations du Bicentenaire, au pied de l’Obélisque à Buenos Aires, en mai 2010 (voir mes articles sur les célébrations du Bicentenaire argentin).

Vous pouvez accéder au site de la revue en cliquant sur son lien dans la rubrique Eh bien dansez maintenant ! en partie inférieure de la Colonne de droite de ce blog.

lundi 9 août 2010

Arte s'arrête tous les soirs de cette semaine vingt minutes à Buenos Aires [ici]

La chaîne franco-allemande Arte démarre ce soir une émission d'été intitulée Prochain arrêt : cinq épisodes documentaires par semaine sur une seule et même ville et la chaîne nous en fera visiter quatre différentes jusqu'à la rentrée, tous les soirs de 19h30 à 19h50, après le journal, avec rediffusion le lendemain à 12h20. La série commence avec la destination la plus lointaine :  Buenos Aires toute cette semaine.

L'idée est originale et vaut d'être soutenue : l'animatrice racontait ce matin sur France Inter qu'il s'agissait de montrer que, contrairement à ce qu'organisent la plupart des agences touristiques, on peut passer plusieurs semaines à Buenos Aires en découvrant des tas de choses plus intéressantes les unes que les autres. Dit comme ça, l'émission s'annonce meilleure (1) que le reportage creux que la même chaîne a consacré il y a une dizaine de jours à Mar del Plata (et dont je vous parlais dans mon article annonçant le reportage tango sur le dernier Envoyé Spécial de cette année, voir mon article du 29 juillet sur cette émission du service public nourrie au cliché).

Le site d'Arte annonce une émission qui nous fera visiter l'opéra de Buenos Aires, le Teatro Colón (2), qui vient d'être réouvert après plus de trois ans de travaux de rénovation, un passage par la Place de Mai (Plaza de Mayo), une promenade dans le quartier de Palermo sur les traces de Jorge Luis Borges... Pas un mot dans cette courte présentation sur le tango. Je ne sais s'il faut s'en réjouir (on va enfin échapper aux clichés) ou s'il faudra le regretter (le documentaire ne laissera pas sa place au tango, croyant à tort avoir justement affaire à un cliché, ce que les lecteurs de ce blog savent que le tango n'est décidément pas). Donner sa juste place au tango semble donc bien difficile pour les médias français (et peut-être aussi les médias francophones plus généralement) comme on le voit avec cette cascade de mentions presque toutes ratées dans des émissions qui avaient toutes les moyens d'atteindre leur objectif d'information fiable.

Pour ma part, je suis trop proche de mon départ pour Buenos Aires pour trouver le temps de regarder l'émission ce soir et demain. Je l'annonce donc avec les précautions et les réserves d'usage dès qu'il s'agit de l'Argentine de ce côté-ci de l'Atlantique.

Pour en savoir plus (peut-être), consulter le programme d'Arte sur le site de la chaîne.

(1) A l'intention des personnes qui cherchent sur Google : le Teatro Colón porte le nom de Christophe Colomb, en espagnol Cristobal Colón. Inutile donc de le chercher sous l'ortographe Théâtre Colonne. Certes il existe en France un orchestre Colonne, dirigé par l'académicien Laurent Petitgirard, mais c'est différent.
(2) Petite alerte ce matin au cours de l'interview de la présentatrice sur France Inter : d'ordinaire, cette dame présente de la musique classique, ce n'est donc pas le métier de faire des émissions de tourisme. Elle a montré une singulière confusion, dûe peut-être au trac de l'intervention ultra-matinale en direct et par téléphone (c'est dur, ça ! surtout pendant les vacances, un lundi du mois d'août), en parlant à deux reprises de sa rencontre avec la présidente de "la Place des Folles de Mai". Elle voulait bien sûr se référer à l'Association des Mères de la Place de Mai (Madres de Plaza de Mayo), dont elle a rencontré la présidente, Hebe de Bonafidi, dans le cadre de l'Université Populaire que l'association a fondée à Palermo. En plus de l'interversion des termes qui pourrait révéler peu de familiarité avec ce dont elle parle (encore qu'il peut tout simplement s'agir de l'effet déstabilisant du trac -par ailleurs, elle a très bien décrit l'objectif poursuivi aujourd'hui par l'Association), elle a employé une expression dont je vais répéter ici qu'il ne faut JAMAIS, JAMAIS, JAMAIS y recourir, même si nos medias ne s'en privaient pas pendant la Dictature : "Locas de Plaza de Mayo" est une insulte donnée par la Junte à ces femmes qui se ressemblaient sous les fenêtres du palais présidentiel pour contester leur politique. Il ne faut pas la traduire pour la leur appliquer.
Locas, dans ce contexte très particulier, et à Buenos Aires, cela ne vaut pas dire folles, cela vaut dire putes.
Ce n'est donc un hommage ni au courage ni à la témérité de ces femmes. C'est une flétrissure sur leur honneur pour les disqualifier devant l'opinion publique argentine de cette époque-là. Et ça n'a pas marché, parce que les Argentins ne sont pas plus imbéciles que n'importe qui d'autre sur terre. Sur l'action aujourd'hui de Madres de Plaza de Mayo, cliquez sur le raccourci Justice et Droits de l'Homme dans la partie haute de la Colonne de droite de ce blog (vous accéderez ainsi à l'ensemble des articles parus en français, dans Barrio de Tango, sur ce sujet toujours très douloureux).

samedi 7 août 2010

La réponse de Fractura Expuesta aux provocations de Mauricio Macri [Actu]

Mercredi, comme je vous le racontais dans un autre article publié le lendemain, Mauricio Macri, Chef du Gouvernement de la Ville Autonome de Buenos Aires, qui sortait de sa visite annuelle au Salon de l'Agriculture, à Palermo, l'un des fortins de l'ultra-libéralisme et de la déréglementation à tout va en Argentine, osait comparer les bénéfices que Buenos Aires peut retirer du tango à ceux que le secteur agricole national tire de la culture intensive du soja. Rappelons que l'Argentine est le premier producteur de soja au monde et que cette culture, récente, est en train d'envahir tout le territoire rural, en en détruisant tout l'équilibre écologique, économique et social, car son exportation est démesurément rémunératrice pour les propriétaires des terres qui le produisent et des usines qui le transforment (ce sont les mêmes propriétaires).

Etant donné la catastrophe qu'est l'extension du soja en Argentine, dont seuls ces gros propriétaires bénéficient, la comparaison délibérée et violente, osée par Mauricio Macri en pleine présentation du programme du prochain festival de Tango de Buenos Aires, ne pouvait qu'être extrêmement mal perçue par la gauche et par les partisans du tango authentique, comme le sont en particulier le quotidien Página/12, l'émission de radio Fractura Expuesta, le Centro Cultural de la Cooperación Floreal Gorini et un bon paquet d'artistes, de journalistes, de producteurs qui refusent de céder aux sirènes de l'exploitation commerciale du tango.

L'équipe de Fractura Expuesta a donc réagi dès jeudi, au cours de l'émission, en consacrant sa traditionnelle parodie de flash d'information à cette affaire. Ce qu'ils ont décliné avec leur humour ordinaire en deux versions, une version orale, le flash lui-même, et une version sous forme d'image pieuse. Or les deux méritent un brin d'explication.

Dans le flash d'information, que vous pouvez écouter seul grâce à ce lien You Tube, vous entendrez essentiellement de deux choses :

- d'une part, une parodie des reportages radiophoniques sur ce conflit agraire interminable et récemment ravivé par les propos du Président de la Rural (Academia Rural del Tango), pendant le Salon de l'Agriculture, avec rappel de la Mesa de Enlace (littéralement "la table du lien", instance de concertation entre les 4 grandes organisations rurales qui y définissent leur stratégie commune depuis plus de deux ans), des routes coupées (cortes), la forme préférée de manifestation de la Mesa de Enlace contre le projet de taxation indéxable (retenciones moviles) sur les exportations de soja, projet que le secteur agricole (el campo) a mis en échec et une parodie des commentaires boursiers (1) sur le cours de quelques tangos classiques, Yuyo Verde, La Cumparsita, El Choclo....

- d'autre part, une immédiate et tout aussi fantaisiste revendication uruguayenne pour laquelle le tango est aussi le chorizo de Montevideo (la candidature du tango au Patrimoine de l'Unesco avait été portée autant par Buenos Aires que par Montevideo et la saucisse uruguayenne tout comme l'asado de ce pays jouissent d'une très belle réputation gastronomique l'un et l'autre).

Heureusement que les Portègnes ont l'humour pour se défendre de certains de leurs dirigeants...



L'image pieuse est sans doute encore plus surprenante que les grands délires verbaux de nos amis de la Voz de las Madres : vous y avez reconnu Osvaldo Pugliese portraituré en pur style saint-sulpicien, avec à ses pieds du blé et du pain (au lieu du soja, qui ne nourrit pas les Argentins mais nos bovins de l'hémisphère nord). A noter que l'image copie la représentation traditionnelle de San Cayetano, le patron des travailleurs et des chômeurs en Argentine, qui fournit donc du pain aux familles (d'où le petit enfant dans les bras du saint), comme si les tangueros se tournaient vers Pugliese pour qu'il veille à nouveau à leur fournir du travail comme le fait San Cayetano depuis sa basilique du quartier de Liniers. Aussi surprenant que cela puisse être pour nous, après son décès, Pugliese a été élevé par la vox populi au statut d'un véritable saint hors de l'église catholique. Pour les Argentins, qui ont toujours connu des formes de syncrétisme d'autant plus robustes qu'elles ont été vécues clandestinement, en cachette et même dans le déni, ce qui s'est passé là leur paraît tomber sous le sens et la prière qui accompagne l'image pieuse (estampita) originale (différente de celle ci-dessus) est d'une très grande orthodoxie, au point qu'elle supporte très bien la comparaison avec ses homologues catholiques, par exemple celle qui a été écrite pour le bienheureux Ceferino Namuncura, le premier bienheureux argentin. Contrairement à ce qui se passe dans l'Eglise Maradonienne, dont le but est délibérément parodique et représente une démarche d'humour politique sans aucune espèce d'ambiguïté (voir mon article du 9 février 2009), il n'y a dans le culte de San Pugliese aucune dimension parodique. San Pugliese est un authentique porteur de buenas ondas et on l'invoque très fréquemment pour éloigner la mufa (un mauvais sort de tradition précolombienne). C'est pour cette raison qu'on l'appelle "Pugliese la Suerte" (Pugliese la Chance) et lorsque l'on fait quelque chose que l'on considère comme important, qu'on va monter sur scène, qu'on va publier un disque ou un livre, qu'on va répondre à une interview, qu'on achète une maison ou une voiture, que l'on se rend à un entretien de recrutement, il existe un rite qui consiste à l'invoquer trois fois d'affilé : "Pugliese, Pugliese, Puglise !" Et les gens qui font cette invocation la font comme d'autres récitent, en se signant avec un authentique recueillement "Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit" (3).... Ce qui est très touchant, très émouvant, très impressionnant lorsque l'on découvre ce culte de San Pugliese pour la première fois à Buenos Aires, c'est de constater que l'on n'a pas affaire à une superstition, comme on pourrait le croire, mais à une attitude très similaire à l'attitude de foi la plus orthodoxe dans l'Eglise Catholique, une attitude consciente, intérieure et dont l'esprit critique n'est pas absent. Or la superstition existe aussi en Argentine et elle présente un visage tout autre.

Ici, le quatuor de choc de Fractura Expuesta a repris l'image avec une intention parodique, non pas contre l'Eglise, mais contre les propos de Macri (on se rapproche donc en l'occurrence de l'intention de l'Eglise Maradonnienne). Ils viennent d'envoyer l'image par mail à tous leurs contacts en l'accompagnant d'une citation de La Pesadilla (le cauchemar), une chanson de Alorsa (voir le raccourci à son nom dans la rubrique Vecinos del Barrio, dans la partie supérieure de la Colonne de droite) et d'un mode d'emploi.

Voilà la citation :

"Soñé que San Cayetano junaba contento al mundo
junaba contento al mundo...
porque el día que todos trabajen
el va a tener que buscar laburo" (2)
Alorsa et La Guardia Hereje

J’ai rêvé que San Cayetano, (4)
ravi, biglait le monde (bis)
Parce que le jour où tout le monde travaillera,
lui, il faudra qu’il cherche du boulot.
(Traduction Denise Anne Clavilier)

Et voici le mode d'emploi, que je laisse à votre appréciation...

En la semana de "el tango es la soja porteña", nosotros preguntamos por las retenciones. Para no perder el trabajo, y para atraer a la buena suerte diseñamos la estampita que le va a devolver el alma de heladera al tango. Imprimidlo. Los no músicos deberán pegarlo en la heladera.
Los músicos deberan llevarlo en el estuche de su instrumento. Satisfacción garantizada.
(Germán Marcos, Maximiliano Senkiw, Sebastián Linardi, Carlos Bevilacqua, Fractura Expuesta)

Au cours de la semaine où "le tango est le soja portègne", nous, nous posons la question de la taxation. Pour ne pas perdre notre travail et pour attirer la chance, nous avons conçu l'image qui va rendre au tango son âme de frigo. Imprimez-la. Les non musiciens n'auront qu'à la coller sur leur frigo. Les musiciens n'auront qu'à la placer dans l'étui de leur instrument. Satisfaction garantie.
(Traduction Denise Anne Clavilier)

Ce matin, Página/12 lançait un autre pavé dans la mare macriste en dénonçant l'interdiction d'organiser des concerts au Bar El Faro, dont sont victimes depuis deux mois Cucuza et Moscato, qui ont, depuis trois ans, réussi à créer un véritable rendez-vous (una movida) dans cette pizzeria de quartier de Villa Pueyrredón, qui, au début de l'année a été inscrit sur la liste de Bares Notables de la Ville (voir mon article du 11 février 2010). Or les Bares Notables (bars classés) sont distingués pour le rôle qu'ils jouent dans la vie artistique et culturel de la ville. Et depuis fin juin, Cucuza et Moscato ne peuvent plus y tenir les concerts de El Tango vuelve al Barrio, dont je vous parlais régulièrement (voir mes articles sur ces concerts) et où ils ont, l'année dernière, enregistré en public leur premier disque ensemble (voir mon article du 14 août 2009 à ce sujet).

Ce matin, le cahier culturel de Página/12 publie d'eux une interview à l'occasion de la non-sortie de leur disque, qui est prêt mais pour lequel ils attendent que El Faro soit à nouveau autorisé à être un lieu de culture.

La décision de fermer l'établissement aux musiciens a été prise par le Gouvernement de la Ville Autonome de Buenos Aires, quelques semaines avant que Mauricio Macri abatte si clairement ses cartes en présentant un programme de festival ouvertement organisé autour de promotions commerciales (toutes les conférences sont montées sur la sortie d'un livre ou d'un disque). La préparation de mon voyage à Buenos Aires ne me laisse malheureusement pas le temps de reprendre en les traduisant les propos des deux musiciens, mais vous pouvez bénéficier d'une traduction automatique en soumettant l'article, dont voici le lien, au logiciel Reverso dont vous trouverez le lien dans la rubrique Cambalache (casi ordenado) dans la partie basse de la Colonne de droite. Bien sûr, une traduction automatique ne vaut pas la traduction humaine, surtout lorsqu'il s'agit de langue populaire comme c'est le cas ici, mais ça dépanne.

(1) La cotation de El Choclo est un jeu de mots particulièrement bien ciblé, puisque choclo en argentin, ça veut dire maïs. En l'occurrence, il est plus que probablement que Angel Villoldo n'avait pas cette acception du mot en tête lorsqu'il a donné ce titre à son tango emblématique. El choclo, en lunfardo, c'est en effet aussi l'organe viril (à cause de l'épi) et le cher Villoldo était suffisamment paillard pour y avoir pensé... Ceci dit, après sa mort, sa veuve a expliqué que El Choclo était en fait le surnom d'un de ses amis de son mari, à cause de ses cheveux blonds et rêches. Allez savoir ce qu'il y a de vrai dans cette explication posthume et si elle n'a pas voulu mettre tout simplement un terme à la valse des hypothèses, toutes plus gênantes pour elle les unes que les autres... Yuyo verde est choisi à deux titres, d'abord parce que l'expression veut dire herbes folles, et parce que les vers principaux ont servi d'exergue pour l'éditorial de jeudi de Página/12, dont l'équipe de l'émission est proche. Quant à la Cumparsita, le choix se passe de commentaires.
(2) La Pesadilla figurera, en version bilingue, dans mon anthologie de poésie populaire urbaine argentine qui paraîtra en décembre 2010 dans la revue Triages, éditions Tarabuste (rue du Fort, 36170 Saint-Benoît-du-Sault, France). C'est aussi ce même texte dont je m'étais inspirée l'année dernière lorsqu'il a fallu avertir mes lecteurs du décès de Alorsa, un décès qui nous avaient tous pris par surprise et assommés pour de longues semaines (voir cet article du 1er septembre 2009, dans les Chroniques de Buenos Aires).
(3) Si vous allez un jour à Buenos Aires, ayez beaucoup de respect pour cette pratique. N'en riez pas. C'est très sérieux. Et si vous voulez en plaisanter, attendez que les Argentins le fassent. San Pugliese n'est pas une gentille anecdote pittoresque et rigolote pour distraire les touristes. C'est sérieux.
(4) San Cayetano est le patron du travail en Argentine. Voir mon article du 7 août 2008 sur le jour de sa fête autour de sa basilique dans le quartier de Liniers (dont vous savez maintenant qu'il a été l'avant-dernier Vice Roi du Río de la Plata, voir mon article du 18 mai 2010 à ce sujet).

Révolution toponymique en vue à Buenos Aires [Actu]

Une juge de Buenos Aires vient de signifier à la Legislatura de Buenos Aires qu'elle doit soumettre à une loi votée il y a douze ans la toponymie des rues, avenues et places de Buenos Aires.

Il y a douze ans a été en effet votée une loi qui interdit de rendre hommage à des gouvernants anticonstitutionnels. Et l'histoire de l'Argentine en compte un bon nombre entre 1930 et 1983 ! Dont plusieurs ont à Buenos Aires donné leur nom à des espaces publics.

L'arrêt de la juge répond à une plainte portée par un habitant de Buenos Aires offusqué de voir autant de putchistes et de dictatures sur les panneaux indicateurs de sa ville.

La Legislatura doit donc opérer ces changements de nom avant la fin de la présente session (donc avant la tenue des prochaines élections, prévues l'année prochaine). Quel chambardement en perspective !

Pour en savoir plus :
lire l'article de Página/12 de ce matin.

vendredi 6 août 2010

Nouvelle interview d’Alfredo Arias pour la première de Tatuaje ce soir [à l’affiche]

Ce soir, au Teatro Alvear, c’est la première de la version argentine de Tatouage, l’une des trois pièces qu’Alfredo Arias avait présentées à Paris de novembre 2009 à la mi-janvier 2010 (voir mon article du 27 octobre 2009 à ce propos, déjà à l’occasion d’une interview dans le même quotidien). Même mise en scène, mêmes costumes, même distribution. Et visiblement, l’événement fait du bruit dans Buenos Aires (j’ai hâte de voir ce que ça donne dans cette grande salle à l’italienne et surtout comment le public là-bas réagit, si toutefois il reste des places lorsque je serai sur place…) : Alfredo Arias a été interviewé la semaine dernière par Clarín, son spectacle fait l’objet d’un article sur le Portail de la Ville de Buenos Aires (le Teatro Alvear est un théâtre public dépendant du Ministère de la Culture portègne) et ce matin, il est à la une du cahier culturel de Página/12 (photo ci-contre) avec une assez longue interview où il explique, dans sa langue maternelle, ce qu’il a voulu dire dans la pièce et comment il s’y est pris.

Pour tous ceux qui ont déjà vu la pièce et ont pu lire les textes de présentation du programme, cette interview est bien entendu des plus intéressantes (pour autant que lire de l’espagnol ne vous fasse pas peur). Pour les autres, peut-être convient-il maintenant d’aller d’abord voir la pièce avec toutes les informations que vous pouvez collecter à travers les articles et les autres auxquels je renvoie…

En novembre 2009, CultureBox, le site culturel de France 3, avait mis en ligne un reportage monté à Paris sur le triptyque qui se jouait alors au Théâtre du Rond Point. Vous pouvez toujours le voir en cliquant sur le lien et une fois sur la page de ce reportage, il vous suffira de cliquez sur l’onglet, En savoir +, pour trouver le lien que l’équipe du site a installé vers Barrio de Tango. Vous pouvez donc quitter ce blog et y revenir ensuite pour continuer à lire les infos concernant l’actualité du genre sur les bords du Río de la Plata.

Sur CultureBox, vous pouvez également visiter la page qui rassemble les différents reportages liés à Alfredo Arias et avoir ainsi en plus un aperçu des Oiseaux d’Aristophane qu’il a mis en scène au printemps à la Comédie Française, avec Catherine Hiegel, dont cette comédie de la Grèce Antique, très, très largement adaptée et remise au goût du jour, a été la dernière apparition sur la scène du Français, puisque le Conseil d’Administration l’avait déjà contrainte à se retirer, à la grande surprise de nombreux autres sociétaires…

Pour aller plus loin sur la reprise de Tatouage à Buenos Aires :
Lire l’annonce sur le Portail de la Ville de Buenos Aires
Lire mon article précédent, du 2 août 2010, sur l’interview accordée à Clarín la semaine dernière.
Pour voir tous les articles consacrés au spectacle dans Barrio de Tango (ce blog), cliquez sur le nom d’Alfredo Arias dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus. Pour élargir, cliquez sur le mot-clé Théâtre.

Le Conseil des Salaires est parvenu à un accord à la hausse [Actu]

En Argentine, un nouveau relèvement du salaire minimum sera effectif prochainement, étalé sur deux échéances, d’abord au 1er septembre et ensuite au 1er janvier, conformément à l’accord qui vient d’être signé entre les partenaires sociaux qui forment le Conseil des Salaires.

Comme d’habitude dans ces négociations, la CTA, la Centrale des Travailleurs Argentins, un syndicat récent qui fait beaucoup de surenchère sur les organisations plus anciennes, a refusé de signer. Mais toutes les autres organisations ont accepté le résultat des discussions, qui ont duré 48h et se sont soldées par un vote de 29 voix pour et 3 contre.

Ainsi le salaire minimum, aujourd’hui de 1500 $ par mois, passera-t-il au 1er septembre à 1740 $ puis à 1840 $ au début de l’année prochaine. Ceci correspond à une augmentation de 22,6%, dans un pays dont l’économie est ravagée par une très forte inflation.

La mesure devrait bénéficier à 227 000 salariés du secteur officiel (le travail au noir représente environ 40% de l’activité économique dans le pays), soit 3% de salariés déclarés.

Sur ces questions de salaire, de minimums sociaux et d’indice des prix, cliquez sur le mot-clé Niveau vie dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus, pour accéder à l’ensemble des articles de Barrio de Tango y afférents. En cliquant sur le mot-clé Economie, vous accéderez à un corpus d’articles beaucoup plus large.

Pour aller plus loin :
Vous pouvez retrouver les sites des quotidiens nationaux argentins et uruguayens grâce aux liens disposés dans la rubrique Actu, dans la partie inférieure de la Colonne de droite de ce blog.

jeudi 5 août 2010

Le programme du Festival de Tango de Buenos Aires [à l’affiche]

C’est avec une formule pour le moins provocatrice que Mauricio Macri a dévoilé mardi dernier le programme culturel du Festival de Tango de Buenos Aires : d’après lui, le tango est le soja de Buenos Aires, l’or vert de la ville. Provocation invraisemblable que ce clin d’œil appuyé aux organisations patronales agricoles, qui viennent de clore le Salon de l’Agriculture avec de grandes déclarations très hostiles au Gouvernement national et à ses réformes sociales, tandis qu’à Buenos Aires même, la majorité des responsables et des acteurs de la vie culturelle et artistiques sont, de leur côté, vent debout contre la politique libérale et mercantile menée notamment par le Ministère de la Culture de la Ville, au sein de ce Gouvernement local présidé par Mauricio Macri, actuellement dans le collimateur de la justice nationale et locale sous des chefs d’inculpation très graves (voir mes articles précédents sur le procès en cours d’instruction à propos des écoutes illégales. Pour y accéder, cliquez sur le mot-clé GCBA dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus).
Cela fait tout de même beaucoup.

Surtout si l’on intègre que le développement illimité et qui n’est soumis à aucune régulation de la culture du soja (destiné à l’exportation) a des conséquences désastreuses sur le marché intérieur de la viande et du blé (donc du pain et des pâtes), dont les prix ne cessent de monter parce que le soja prend progressivement toutes les terres arables (où l’on cultivait des céréales et des fruits et légumes) et les prairies sur lesquelles se pratique traditionnellement un élevage extensif, de plus en plus remplacé par un élevage intensif qui réclame moins de terre mais fait perdre à la viande ses qualités gustatives et diététiques, tout en en faisant grimper le prix jusqu’à des montants que des nombreux Argentins ne peuvent plus acquitter.

Devant de telles provocations de la part de Mauricio Macri, on comprend la haine qu’il suscite dans l’opposition de gauche et la colère qui a saisi les responsables culturels en octobre dernier après l’inscription du tango au patrimoine de l’UNESCO. Pour ma part, je persiste néanmoins à penser que cette inscription est neutre du point de vue de l’exploitation commerciale qui est faite du genre, que le festival de Buenos Aires et tout ce qui dépend de la Ville auraient de toute manière pris le chemin de confusion et de paupérisation culturelle qu’ils ont pris depuis 3 ans tout simplement parce qu’un tel chemin correspond au projet politique du Gouvernement actuel de Buenos Aires. Sous certains autres Gouvernements, cette inscription servirait et étaierait (servira et étayera) une toute autre politique, une politique de développement durable y compris sur le plan du tourisme, beaucoup plus exigeante en matière culturelle … Si le Festival de Théâtre d’Avignon ou de Ramatuelle (pour ne prendre mes exemples qu’en France), si le Festival de Cinéma de Cannes ou de Berlin ou de Venise, si le Festival de jazz de Montreux se sont faits reconnaître internationalement et sont devenus aujourd’hui ces gros événements qui font tourner une bonne partie de l’économie locale, c’est bien parce qu’ils ont fait le choix de l’exigence et non pas celle du tourisme décervelé…

Cette année, c’est la troisième édition du festival à laquelle j’assiste et je vois la part dévolue à la culture et à la variété des styles qui caractérise le tango d’aujourd’hui se réduire à vue d’oeil d’année en année. Il est dramatique de constater que la direction de ce festival, pourtant confiée à un musicien de valeur, Gustavo Mozzi, s’en va se fourvoyer davantage chaque année dans une politique d’exploitation du tango comme produit d’appel destiné aux touristes en oubliant de plus en plus l’authenticité et la satisfaction du public local. Cette année, la Academia Nacional del Tango ne participe même pas au Festival, il semble bien qu’elle n’ait même pas été représentée hier à la conférence de presse que Macri a donnée à la Esquina Carlos Gardel, un cena-show qui ne travaille que le soir pour une clientèle argentée, composée d’une petite fraction d’Argentins (notamment d’hommes d’affaires accompagnant des clients ou des partenaires) et une grosse majorité de touristes qui y passent une soirée dans le cadre d’un forfait monté par leur tour opérateur. Il y aura juste, au nouveau quartier général du Festival, l’ancien El Hogar Argentino, Bartolomé Mitre 575, qui remplacera cette année le magasin désaffecté et plein de charme du vieux Harrods (rue Florida), une participation de Horacio Ferrer, Raúl Garello et Marcelo Tomassi qui présenteront leur dernier disque, Buenos Aires es tu fiesta (19 août à 21h30) et une participation de Gabriel Soria qui présentera son prochain livre sur le tango au Japon (le second livre écrit sur le sujet, le premier à avoir défriché le terrain étant Luis Alposta en 1984, avec un livre toujours disponible aux éditions Corregidor).

Ce qui n’empêche bien évidemment pas que de très bonnes choses soient au programme :

Guillermo Fernández (qui est toujours programmé, d’année en année) avec cette fois-ci Demoliendo Tangos qui jouera deux fois,

Federico Mizrahi (du duo Demoliendo Tangos) qui présentera Contratiempo et Marea

Daniel Melingo qui sera au Teatro de la Ribera (à La Boca) et Adriana Varela qui sera au Teatro 25 de Mayo un autre jour, deux interprètes dont le style ne fait pas l’unanimité mais qui ont leurs partisans enthousiastes

Le pianiste José Colángelo, qui n’est pas toujours invité de ce festival et joue dès demain à Datil, à Parlermo (voir mon article de ce jour)

Le bandonéoniste Daniel Binelli et la pianiste Polly Ferman, eux aussi rarement invités

Le violoniste Pablo Agri à la tête d’une nouvelle formation et presque toujours présent à cette manifestation

Une célébration des 75 ans de la mort de Gardel qui reviendra 3 fois au cours des 15 jours de festivité

Les chanteurs Hernán Genovese qui se produira avec la Siniestra Tango, Horacio Molina (lui aussi très rarement participant de ce genre de rencontre) qui chantera au Teatro 25 de Mayo, Marisa Vásquez, Cecilia Bonardi avec Pulso Ciudadano, María José Mentana accompagnée du Quinteto Viceversa, Ariel Ardit qui présentera un disque intitulé A los cantores, Chino Laborde avec Dipi Kvitko pour présenter leur nouveau disque (une première, me semble-t-il, pour tous les deux)

Différentes formations comme Color Tango (qui poursuit le style de Osvaldo Pugliese au lieu de développer le sien), le Quinteto El Descarte, le Quinteto Suárez Paz

Horacio Salgán sortira une nouvelle fois de sa retraite pour prolonger l’événement des fêtes du Bicentenaire et Juan Carlos Godoy, plus tout jeune lui non plus, remontera aussi sur scène, après le succès du spectacle de l’année dernière.

Il sera rendu hommage à Rubén Juárez par la Orquesta del Tango de la Ciudad de Buenos Aires et à Osvaldo Zotto, dont une milonga portera le nom. Il n’est rien prévu pour Tete ni pour Chula Clausi, décédés eux aussi au début de cette année.

Il y aura une projection du film racontant la vie de Homero Manzi (voir mon article du 22 septembre 2009 sur sa sortie l’année dernière) et un hommage à une grande émission de radio des années 50 et 60, le Glostora Tango Club, plusieurs conférences sur l’actualité du tango, ses liens avec la littérature, son développement en Finlande, diverses figures de son histoire, comme le chanteur Roberto Rufino dont une biographie sera présentée au Punto de Encuentro, et de nombreux cours de tango par Mora Godoy, Aurora Lubiz et Luciano Bastos, Jorge Manganelli ainsi qu’Eduardo et Gloria Arquimbau, qui fêtent en ce moment leurs 50 ans de carrière…

Pour aller plus loin :
Consulter le site du Festival sur le Portail de la Ville de Buenos Aires
Lire le communiqué officiel issu de la conférence de presse de Mauricio Macri
Lire la sélection du programme retenue par Página/12
Lire l’article de Clarín paru avant-hier (qui semble reprendre le communiqué de presse de la Direction du Festival)

Sur la forte baisse de la consommation de viande pour cause de hausse des prix, lire l’article d’aujourd’hui dans La Nación. Le journal (d’opposition nationale) attribue la montée des prix à la raréfaction de l’offre, elle-même fruit d’une politique de contrôle des prix et des exportations, décidée par le Gouvernement pour limiter les exportations et satisfaire en priorité le marché intérieur.

Comme on peut l’imaginer, la provocation lancée mardi par Mauricio Macri a fait mouche. On a aussitôt réagi un peu partout à gauche. A se demander si Macri ne poursuit pas une stratégie délibérée consistant à épuiser son opposition dans la bataille… Voir l’éditorial de dernière page de Página/12 dans l’édition de ce matin (1). Il dénonce l’appauvrissement du tango par la surexploitation commerciale du genre, une politique suicidaire d’épuisement du sol similaire à celle conduite par les exploitants de la manne du soja, bien visible dans la programmation où la quasi-totalité des concerts et des conférences sont liées à la sortie de livres ou de disques, un peu comme nos émissions de variété où ne participent plus que des artistes en campagne de promotion pour leur disque, leur tournée ou leur film…

(1) Le journaliste y cite deux vers de Homero Expósito dans un très célèbre tango de Domingo Federico (pour la musique), Yuyo verde, intégré dans Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, éditions du Jasmin, mai 2010, p 253.

Cecilia Bonardi et Pulso Ciudadano au CC Borges [à l’affiche]


La chanteuse Cecilia Bonardi et son groupe, Pulso Ciudadano, se produiront vendredi 13 août à 22h30 au Centro Cultural Borges, esquina Viamonte y San Martín, dans le cadre d’une série de concerts à laquelle elle a déjà participé, les concerts MAC (Música de Alta Calidad).

Entrée : à partir de 35 $ (peso argentin)

Pulso Ciudadano se compose de Cecilia Bonardi pour le chant, Martín Almada, qui assure les arrangements du groupe, à la guitare, au violoncelle, Roberto Seitz à la contrebasse, Mariano Zambonini au bandonéon, à la flûte traversière et au clavier (synthétiseur) et Maxi Votta à la percussion.

Cecilia Bonardi et Pulso Ciudadano se produiront aussi le mardi suivant, le 17 août, à 19h, au Punto de Encuentro, le nom donné à l’immeuble de l’ex-Hogar Argentino, Bartolomé Mitre 575, dans le cadre du festival de Tango de la Ville de Buenos Aires (entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles).

Pour en savoir plus sur l’artiste, cliquez sur son nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus, pour accéder à l’ensemble des articles la concernant dans ce blog.

Pour en savoir plus sur le Festival de Tango de Buenos Aires, cliquez sur le sigle FTBA dans le bloc Pour chercher, ou sur le raccourci Festival de Buenos Aires dans la rubrique Grands Rendez-vous du Tango, dans la partie haute de la Colonne de droite de ce blog.

Tango íntimos à Datil en août [à l’affiche]

Tango íntimos est une série de concerts qui aura lieu tous les samedis d’août 2010 à 21h, à Datil, un restaurant situé rue El Salvador 4607, dans cette partie du quartier de Palermo que les Portègnes ont baptisée Soho pour son ambition de ressembler à Londres…

Samedi 7 : le pianiste et compositeur José Colángelo, qui présentera son disque, sorti en avril de cette année, Clásicos, avec la chanteuse Gabriela Rey qui, elle aussi, est en pleine promotion de son propre disque, Sensual y tanguera, dont la direction musicale et les arrangements sont du Maestro Colángelo (il sera lui-même au Festival de Tango de Buenos Aires, voir mon article de ce jour à ce propos).

Samedi 14 : le chanteur Ariel Ardit (lui aussi invité du Festival) et le pianiste et compositeur Andrés Linetzky, tous les deux transfuges de l’orchestre El Arranque

Samedi 21 : le chanteur Carlos Morel, qui a commencé sa carrière en 1978 dans l’orchestre de Eduardo del Piano et dont je ne crois pas avoir encore parlé dans ce blog (voir son site Internet)

Samedi 28 : la chanteuse Noelia Moncada, qui a remplacé Ariel Ardit dans l’orchestre El Arranque. Noelia Moncada dispose d’un site Internet dont le lien se trouve dans la Colonne de droite de ce blog, dans la partie basse, rubrique Grillons, zorzales et autres cigales. Noelia Moncada présente actuellement le contenu de son prochain disque solo.

En septembre, les artistes seront Andrés Linetzky, Ariel Ardit et José Colángelo à nouveau et la chanteuse Roxana Fontán, elle aussi habituée de Porteño y Bailarín.

Datil est un restaurant de gastronomie juive. Il est dirigé par Patricia Alfie, qui est aux fourneaux. C’est elle, semble-t-il, qui a confié ou laissé à Carlos Stasi (1) le soin d’organiser et de programmer cette série de soirées, exemptes de prise de risque artistique inconsidérée (ils n’ont pas invité Juan Vattuone ou El Chino Laborde, qui sont capables de tirer sur tout ce qui bouge. Les artistes invités sont des gens qui savent toujours très bien se tenir…).

Dans son établissement, la chef propose un service traiteur mêlant, si j’en crois les photos de son site, traditions ashkénazes et sépharades, un service restaurant dans un très bel espace qui semble aménagé avec un goût précieux (très en phase avec le quartier) et des cours de cuisine et de pâtisserie pour retrouver des traditions ou savoir recevoir à la palermienne (pastelería para la hora del té) (2). Il est possible d’en savoir plus en visitant son site qui affiche une démarche marketing très influencée par un certain snobisme grastronomico-culinaire européen (elle aurait fait ses classes dans une école hôtelière française, milanaise, barcelonaise ou londonienne, qu’elle ne parlerait pas autrement). On est à des milliers de kilomètres de l’ambiance naturelle, franche et sans façon à quoi l’on reconnaît l’authentique culture portègne et que l’on retrouve à Buenos Aires dans des établissements de toute catégorie (3)… Cette authentique culture portègne, on la vit dans des confiterías au décor très soigné et même plutôt chargé, avec personnel de salle en grande tenue comme Las Violetas (Rivadavia y Medrano, à Almagro) ou les grands cafés que sont la Esquina Homero Manzi (San Juan y Boedo, à Boedo) ou le Tortoni (Avenida de Mayo 835, à Monserrat). On la trouve aussi dans les restaurants de quartier qui servent la pizza et les grillades comme Recuerdo, la Esquina Osvaldo Puglise (Boedo y Carlos Calvo, à Boedo), le Plaza Dorrego (Defensa 1098, à San Telmo), El Obrero (Agustín R. Caffarena 64, à La Boca) ou Lalo de Buenos Aires (Montevideo 353, à San Nicolás, à deux pas des théâtres Président Alvear et San Martín). Le reste est imitation de cette Grande-Bretagne victorienne et édouardienne qui, elle-même, imitait ou imite toujours un certain Paris des beaux salons, dont je ne suis pas sûre qu’il ait jamais réellement existé…

(1) Carlos Stasi est le co-fondateur et co-directeur de la milonga Porteño y Bailarín, Riobamba 345 à Balvanera. Les artistes invités à Datil sont aussi ceux qui se produisent souvent à sa milonga.
(2) Le teatime est une coutume anglaise qui s’est fort acclimatée dans la bonne société argentine au 19ème siècle dans ces quartiers nord et chics de la capitale. La coutume argentine, quant à elle, est la merienda (collation surabondante que l’on prend vers 18h ou 19h) et la rueda del mate (la tournée du mate), qu’on se passe de main en main et qui peut tenir le rôle que tient l’apéritif dans le Midi de la France.
(3) Nul n’est obligé de s’en tenir aux boui-bouis minables pour goûter cette ambiance. A Buenos Aires (comme dans beaucoup d’autres villes du monde), populaire ne rime pas avec vulgaire.

lundi 2 août 2010

Les vacances de Barrio de Tango

L’année 2009-2010 a été bien chargée pour moi :

- partenariat pédagogique à partir de décembre avec Gisela Passi et Rodrigo Rufino, avec les premières fiches d'une série sur les thématiques du répertoire du tango et publication de letras en version bilingue avec traductions exclusives sur le site de ces deux professeurs argentins qui exercent à Paris, dans toute la France et en Europe (ils sont actuellement au festival de tango de Nice).

- sortie en mai de mon premier livre, Barrio de Tango (ed. du Jasmin), anthologie bilingue de tango argentin, orientée vers la présentation au public francophone, dans son contexte socio-historique et géographique, du répertoire classique, celui qu’on entend dans les milongas et les cours de tango et que l’on retrouve dans la majeure partie de la production discographique qui arrive jusqu’en Europe

- série de conférences et de dédicaces données dans plusieurs villes de France depuis le 3 mai à la Maison de l’Argentine à la Cité Internationale Universitaire de Paris jusqu’au 31 juillet à l’Académie Esprit Tango à Paris, en passant par le Café Les Augustes à Clermont-Ferrand avec le trio Taquetepa et l'association Tango Volcanique, le salon du Polar en Plein Cœur (de Paris) à l’Espace de Blancs-Manteaux, et le festival international de tango de Toulouse qui a animé pendant une semaine le cœur historique de la Ville Rose du 5 au 11 juillet dernier

- série d'articles autour du Bicentenaire de l'Argentine, qui a été célébré le 25 mai de cette année

- bouclage enfin (à marche forcée) le 30 juillet (à minuit) d’un travail commandé il y a plus de deux ans par la revue Triages des Editions Tarabuste, à Saint-Benoît-sur-Sault (Indre), c’est-à-dire une deuxième anthologie (1), qui portera elle sur des productions littéraires majoritairement plus récentes, qui ne sont pas encore parvenues jusqu’à nous pour la plupart d’entre elles, à part quelques tangos écrits par Luis Alposta et inscrits au répertoire de Daniel Melingo et quelques rares tangos, peu souvent enregistrés malheureusement, du duo Horacio Ferrer-Astor Piazzolla, soit quelque 150 pages partagées entre 10 auteurs actuels, dont les œuvres s’échelonnent de 1967 (La Balsa, de Litto Nebbia) à 2009 (Princesa Guarani, de Alorsa, qui figure dans son second et dernier disque, 13 canciones para Mandinga, et que Lucrecia Merico a repris vendredi dernier pour sa pièce de théâtre policier radiophonique dont je vous parlais dans mon article du 27 juillet 2010)

Il est donc temps pour moi de prendre quelques vacances. En pointillé bien sûr. Je ne saurais m’éloigner vraiment de l’actualité du tango (c’est une passion, pas un gagne-pain). Mais les articles vont s’espacer dans le temps malgré la proximité de l'article n° 1600 (ce billet est le n° 1588). Le mois d’août ne comptera certainement pas les 81 articles que j’ai publiés en juillet. Les billets ne seront probablement plus quotidiens mais je compte bien renouer avec mes Chroniques de Buenos Aires à partir de la mi-août puisque je pars là-bas assister au Festival de Tango et retrouver les amis, comme les chanteurs (mais aussi compositeurs et letristas) Cucuza et Hernán Genovese, qui vont mercredi à 21h30 partager la scène du Bar Notable 36 Billares (avda de Mayo, 1265), dans le cadre de la série des concerts Tango a Tres Bandas (Esteban Riera sera avec eux, pour compléter le trio), comme l’auteur-compositeur-interprète Juan Vattuone qui continue d'animer son stage sur la poésie du tango au Centre Culturel ECuHNi et voudrait m’y voir intervenir pour parler de la passion que m’inspire le tango, comme la chanteuse et interprète Marcela Bublik, l'une des poètes présentes dans l'anthologie à paraître dans la revue Triages (elle se produira au Bar Sanata dans la soirée du 17 juillet), comme l’auteur-compositeur-interprète Lucio Arce qui chantera lui le 24 août avec l’orchestre de Alan Haksten (que je n’ai encore jamais entendu) à La Paila, à Palermo encore, un restaurant dédié à la gastronomie du nord-ouest du pays et où mercredi prochain se produit aussi la chanteuse Jacqueline Sigaut

Et puis il y aura les Plenarios de la Academia Nacional del Tango, les concerts de la Orquesta de Tango de la Ciudad de Buenos Aires du jeudi midi au Teatro Alvear, Tatuaje à aller voir en espagnol (s’il reste des places quand je serai arrivée, voir mon article de ce jour), les cours de technique femme dispensés par Aurora Lubiz (2) à la Escuela de Tango Argentino au Centro Cultural Borges. Sans compter tous les autres, et ils sont un petit paquet qu’il serait trop long d’énumérer ici, mais je vais tout de même citer Chantal, une compatriote que je n’ai pas revue depuis deux ans…

Comme vous le voyez, je ne vais pas vraiment m’ennuyer en août et en fonction de la météo Wii-Fii que je trouverai sur place (dans le sud de Monserrat, cette année, plutôt qu’au cœur d'Almagro comme les années précédentes) et du temps que je pourrai m’accorder entre deux rendez-vous avec des amis que je ne vois qu’une fois l’an, je vous raconterai un peu ce qui se passe là-bas, dans les théâtres, dans les cafés, dans les librairies et chez les disquaires, au quartier général du festival, cette année dans la rue Bartolomé Mitre, et aussi, comme toujours, dans les linéaires des supermarchés, Coto ou autres, et sur les étals des bouchers et des marchands de fruits et légumes…

Le rythme européen de publication reprendra dans ces colonnes vers le 15 septembre et la prochaine Gazette de Barrio de Tango sera envoyée aux abonnés autour du 1er octobre, entre les différentes conférences et dédicaces d’ores et déjà programmées à la rentrée, dès le 19 septembre à Rambouillet.

(1) à paraître au mois de décembre 2010 pour clore cette année du Bicentenaire de l’indépendance argentine avec un petit panorama de la poésie populaire de la mégalopole portègne (Editions Tarabuste, supplément à la revue Triages, rue du Fort, 36170 Saint-Benoît-du-Faure, mail : taratri@wanadoo.fr)
(2) Qui m’a gentiment confié une photo d’elle et de son partenaire, Luciano Bastos, pour illustrer et faire briller la couverture de Barrio de Tango, due au pinceau du fileteador Jorge Muscia, que je verrai aussi là-bas…