lundi 29 novembre 2010

Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, recommandé sur France Musique et un extrait du disque Melopea en prime [ici]

Un grand merci au journaliste Jean-Louis Mingalon et le producteur et animateur Benoît Duteurtre pour la deuxième recommandation à l'antenne de mon livre, Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, ed. du Jasmin, cité ce week-end pendant l'émission Etonnez-moi Benoît, l'émission que la station de radio publique France Musique consacre à la musique qu'on dit légère pour désigner la variété, la chanson à texte, la musique de revue, l'opérette, la fantaisie, le cabaret etc. tous les samedis matin, entre 11h et 12h30, en direct (puis en différé en écoute à la demande sur le site).

A écouter dans la chronique tango de Jean-Louis Mingalon de ce samedi 27 novembre (en podcast jusqu'à vendredi 3 décembre puis en écoute à la demande jusqu'au 26 décembre sur le site de France Musique), au-delà de la liste impressionnante de livres, de disques et de DVD,tous relatifs au vrai tango argentin, que vous pouvez acheter :

Barrio de Tango, interprété par Nelly Vázquez et l'orchestre de Aníbal Troilo (ci-contre, en 1965, à la télévision). Le morceau est tiré du disque produit par Litto Nebbia pour Melopea Discos, le CD qui accompagne mon livre (collé en 3ème de couverture et offert naturellement avec le bouquin par les éditions du Jasmin)

Canaro en París, par Horacio Salgán dans un enregistrement extrait d'un disque distribué en Europe par le site Musicargentina.

et enfin, en hommage appuyé à Gisela Passi et Rodrigo Rufino, dont Jean-Louis estime qu'ils donnent le meilleur cours de tango existant à Paris (et je ne suis pas loin de partager son avis, même si on n'est pas aux Jeux Olympiques et qu'il est donc bien malaisé d'établir un classement aussi absolu que celui-là) : Agua Florida, dans une version chantée par Angel Vargas, avec l'orchestre de Angel D'Agostino, un des grands classiques de leurs cours (1)...

L'ensemble de l'émission et de la chronique est à écouter en priorité et en urgence pour dresser la liste de vos cadeaux de Noël et du Jour de l'An. Dépêchez-vous si vous voulez podcaster l'émission pour la garder sur votre ordinateur (la liste donnée par Jean-Louis Mingalon est suffisamment longue pour qu'elle puisse encore vous servir l'année prochaine et tout au long de 2011 pour les anniversaires et autres "occasions d'offrir") : les émissions de France Musique ne sont téléchargeables que pendant la semaine qui suit leur diffusion (donc en l'occurrence, pour celle-ci, samedi 4 décembre 2010, ce sera trop tard). Ensuite, l'émission reste disponible en écoute à la carte mais elle ne peut plus être téléchargée (légalement, en tout cas).

Ce numéro de samedi dernier avait pour sujet principal un hommage à deux grands découvreurs français de talents de la musique dite légère, la discrète et persévérante animatrice de télévision Denise Glaser, qui permit à de très nombreux grands noms de la chanson française de se faire connaître du public dans les années 60 et 70, et le producteur Eddie Barclay, un personnage haut en couleurs et dont on ignore souvent qu'il fut lui-même un fin musicien.

Et puis un secret entre nous (vous le gardez pour vous bien sûr, puisque vous le lisez sur Internet !) : ne ratez pas la prochaine chronique de Jean-Louis Mingalon, au début janvier 2011. Sauf chamboulement de programmation indépendante de sa volonté, comme on dit dans le métier, elle sera consacrée à une très, très, mais alors très grande voix du tango. Je ne vous dis pas plus, sinon que c'est une chronique qu'il ne faudra rater sous aucun prétexte ! (2)

Pour accéder à la page de l'émission Etonnez-moi Benoît, cliquez sur le lien
Pour accéder aux podcasts de France Musique, cliquez sur ce second lien.

Pour en savoir plus sur le contenu de mon livre, cliquez sur sa couverture dessinée par le fileteador Jorge Muscia avec une photo de Aurora Lubiz et Luciano Bastos (dans le haut de la Colonne de droite)
Pour savoir où et comment vous procurer le livre, consultez la rubrique Où trouver Barrio de Tango, donde conseguir el libro, to buy the book dans la Colonne de droite (à droite sur votre écran)
Pour en savoir plus sur Gisela Passi et Rodrigo Rufino, y compris les éléments de notre partenariat pédagogique et culturel, cliquez sur leur nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus.
Pour en savoir plus sur les chroniques tango de Jean-Louis Mingalon sur France Musique, cliquez sur ses initiales (JLM) dans le bloc Pour chercher.
Pour en savoir plus sur les échos donnés par les médias à la publication de mon livre, cliquez sur le mot clé media dans ce même bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus.

(1) Mon partenariat pédagogique avec Rodrigo et Gisela reprend cette semaine avec un travail pour le cours du mardi sur le tango Tú, el cielo y tú dont vous pouvez lire le texte et la traduction réalisée par mes soins sur leur site, à la rubrique Ecouter. Pour accéder au site de Gisela Passi et Rodrigo Rufino, rendez-vous dans la Colonne de droite de ce blog, à la rubrique Eh bien, dansez maintenant !, dans la partie inférieure, celle réservée aux liens vers les sites externes.
(2) Au cours de la chronique, Benoît Duteurtre suggère à Jean-Louis de consacrer une prochaine chronique aux pianistes de tango. On va donc se régaler en 2011 sur France Musique !

Tour de chant corsinien chez Carlos Gardel ce soir [à l'affiche]


Le chanteur amateur Néstor Bellini se produira ce soir à 19h au Museo Casa Carlos Gardel, rue Jean Jaurés 735, accompagné à la guitare par Carlos Siniscalo.

Bien que non professionnel, Néstor Bellini a enregistré des disques et il s'est spécialisé dans l'interprétation du répertoire du chanteur et comédien Ignacio Corsini (1891-1967), un chanteur a la criolla exactement contemporain de Carlos Gardel et avec lequel il entretenait les meilleures relations. Ce répertoire comporte en particulier toute une série de tangos de Pedro Blomberg (texte) et Enrique Maciel (musique) connue dans l'histoire du genre comme ciclo federelista : ces tangos développent la thématique politique du temps et de la politique de Juan Manuel de Rosas (1793-1870), un homme politique qui fut une figure de proue du tout premier nationalisme autonomiste argentin (1835-1852). Sur l'histoire de l'Argentine et Juan Manuel de Rosas, consultez mon Vademecum historique dont vous trouverez le raccourci dans la rubriques Petites chronologies, en partie centrale de la Colonne de droite.

L'entrée est libre et gratuite, comme tous ces concerts dans ce musée public dépendant de la Ville autonome de Buenos Aires.

Mariel Martínez et Alejandro Picciano sur Telecinco le mois dernier [ici]

La chanteuse Mariel Martínez et le guitariste Alejandro Picciano, que les lecteurs de Barrio de Tango connaissent bien, sont passés le 24 octobre à la télévision espagnole : c'était sur la chaîne privée Telecinco, dans l'émission Salváme (comprenez Sauve-moi ou A l'aide !). Ils ont interprété El último café, de Héctor Stamponi (musique) et Cátulo Castillo (texte), un des rares classiques qui datent du début des années 60.

Extrait de l'émission

A regarder sur You Tube tout de suite !

Et si vous avez un peu de mal à reconnaître le guitariste, c'est normal : il a coupé ses cheveux pour ce passage à la télé. Alejandro change de look comme de chemise en fonction des occasions...

samedi 27 novembre 2010

Demain dimanche Barrio de Tango fait étape au 9ème Forum du Livre de Maule [Disques & Livres]

Demain, dimanche 28 novembre, de 10h à 18h, je dédicace mon livre Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, sur le stand des Editions du Jasmin, au 9ème Forum du Livre de Maule, une bourgade francilienne des Yvelines (78). Avec mate et thermos pour lutter contre le froid polaire qui vient de nous tomber dessus en plein milieu de l'automne !

Je partagerai le stand avec un autre auteur de la même maison, Sabine Du Faÿ, romancière, qui a publié au Jasmin Le Défi, un roman d'anticipation pour public adolescent. Ce sera donc un triple moment d'amitié : un dimanche avec Sabine, avec notre éditeur commun, qui sera présent lui aussi sur le stand, et avec vous, les lecteurs de ce blog et peut-être aussi du livre. Sait-on jamais, si près de Noël !

Tout ça pour vous dire qu'il n'y aura probablement pas d'article dimanche sur ce blog. Je ne peux pas être partout à la fois.

Juan Carlos Cáceres et le Trio Norberto Pedreira à Bron et à Villeurbanne la semaine prochaine [ici]

L'auteur-compositeur-interprète Juan Carlos Cáceres et les guitaristes du Trio Norberto Pedreira se produiront la semaine prochaine en région lyonnaise, à Bron jeudi 2 décembre 2010 et à Villeurbanne samedi 4 décembre.

Tout est sur l'affiche qui n'a pas besoin d'être traduite puisque ça se passe ici...

Affiche communiquée par Taquetepa

Bons concerts aux amis lyonnais et rhodaniens, avec ou sans beaujolais nouveau !

Pour en savoir plus sur Juan Carlos Cáceres, cliquez sur son nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus. Vous trouverez dans la sélection d'articles que ce clic fera remonter en page d'accueil ceux que j'ai consacrés à son livre sur l'histoire méconnue du tango, qu'il a publié en juin à Buenos Aires (chez Planeta).
C'est pour l'heure le premier article dans Barrio de Tango sur Norberto Pedreira. Merci à Taquetepa qui m'a transmis l'info complète.

Mauricio Macri convoqué devant le juge pour la violence d'une milice anti-sans-logis [Actu]

Mauricio Macri, le très contesté Chef du Gouvernement de la Ville Autonome de Buenos Aires, aura à répondre devant la justice des méthodes pour le moins musclées utilisées par une milice qu'il avait montée à Buenos Aires pour déloger les déshérités et les sans-abris qui avaient trouvé refuge, si on peut appeler ça ainsi, dans la rue. C'était il y a encore un an quand la nuit, des gros bras s'attaquaient aux sans-logis à coup de matraque dans la rue, pour leur faire fuir le territoire de la capitale et trouver refuge dans la Province de Buenos Aires, dirigée par la majorité nationale (le Gouverneur de la Province, Daniel Scioli, un des poids lourds du Partido Justicialista, est l'ancien vice-président du Président Néstor Kirchner).

Après l'inculpation dans l'affaire des écoutes illégales des victimes de l'attentat contre l'AMIA, après son refus de comparaître devant la commission d'enquête parlementaire de la Legislatura Porteña, voici que la justice a convoqué pour le 10 décembre Mauricio Macri pour 19 actes de violence commis par la UCEP (Unité de Contrôle de l'Espace Public) entre juillet 2008 et octobre 2009. La UCEP a été démantelée depuis, lorsque ses méthodes scandaleuses ont été rendues publiques par des rapports d'ONG des droits de l'homme, des enquêtes de journalistes, en tête desquelles on trouve les articles du quotidien Página/12, et des plaintes du Défenseur du peuple, le médiateur ou l'Ombudsman de la vieille traditon hispanique.

Mauricio Macri, qui vient de chercher à détourner l'attention du public avec son énième mariage, qui intervient après de très nombreux divorces et à grand renfort de séances photos pour la presse du coeur, rentrera tout juste de sa lune de miel, nouveau voyage somptuaire réalisé à l'étranger pendant que la Ville de Buenos Aires, ses lycées, ses rues, ses théâtres se déglinguent à vue d'oeil faute d'attention des pouvoirs publics, que les artistes, les professeurs et d'autres catégories de fonctionnaires territoriaux sont laissés à l'abandon, sans révision de leur salaire et parfois sans salaire tout court, et que les journalistes d'investigation découvrent des repris de justice dans les effectifs de la toute nouvelle police métropolitaine (entendez la police municipale de Buenos Aires).

Ce scandale de violence sur la voie publique a donné lieu à l'ouverture d'une instruction sur la plainte déposée en octobre 2008 par une députée de l'Assemblée nationale (assemblée de niveau fédéral donc et non de niveau local). Cette instruction est conduite par le juge Facundo Cubas (du tribunal n° 49). Parmi les victimes des agissements de cette milice de gros bras et d'hommes de main, Carla Baptista, une femme de 30 ans, alors enceinte de quelques mois et qui a été agressée à San Telmo, le 1er octobre 2009 sous le pont de l'autoroute 25 de Mayo, sous lequel elle s'abritait la nuit comme plusieurs milliers de sans-abris chassés de leurs maisons par la spéculation immobilière encouragée par le Gouvernement portègne actuellement en place (gobierno de turno comme on dit là-bas). Frappée au visage et ailleurs sur le corps, elle a failli perdre le bébé qu'elle attendait. Ce sont les policiers du commissariat n° 18 qui ont pu identifier les agresseurs. Comme quoi, tout n'est pas pourri dans les forces de l'ordre en Argentine. Il y a encore des gens qui exercent leur métier convenablement.

Le juge a convoqué plusieurs membres de l'ex-UCEP pour le 10 décembre et il vient donc d'ajouter le nom de Mauricio Macri à la liste. Le 10 décembre, c'est aussi le Jour International des Droits de l'Homme.

Pour en savoir plus :
lire l'article de Página/12 de ce matin.
Pour en savoir plus en français sur les délicates affaires du Gouvernement de la Ville de Buenos Aires, cliquez sur le mot-clé GCBA (pour Gobierno Ciudad de Buenos Aires) dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus.

Grand hommage de la UNASUR à Néstor Kirchner lors de l'Assemblée Générale en Guyana [Actu]

Les chefs d'Etat de la UNASUR, l'union des pays d'Amérique du Sud, ont rendu hommage hier dans la capitale du Guyana à l'ancien Secrétaire Général, l'Argentin Néstor Kirchner, décédé à Calafate en Patagonie, le 27 octobre dernier.

Néstor Kirchner avait été président de l'Argentine de 2003 à 2007 et le Conseil des Chefs d'Etat de la UNASUR a décidé de donner son nom à son futur siège social, qui est en construction. Son successeur pourrait néanmoins être Tabaré Vázquez, l'ancien président uruguayen, avec lequel il entretenait, pendant leurs présidences respectives, des rapports plutôt conflictuels à cause de l'usine de cellulose Botnia, installé sur la rive orientale de l'Uruguay.


L'hommage formel a pris la forme d'une minute de silence à la suite de laquelle Rafeal Correa, le Président équatorien tout juste rescapé d'une tentative de coup de force dans son pays, Luis Inacio Lula da Silva, le très médiatique président sortant du Brésil, toujours en fonction jusqu'à la fin de l'année, et Bharrat Jagdeo, le président quasiment inconnu du Guyana.

"Ses rêves furent les rêves de tous les Sud-Américains", a déclaré Lula, qui fut, avec Kirchner, le co-initiateur de cette union sud-américaine.

Sur la une de Página/12 ce matin (illustration ci-dessus), on le voit prendre avec une affection manifeste et la grande énergie qui le caractérise la main d'une Cristina Fernández de Kirchner, visiblement émue. Pendant la veillée funèbre autour du cercueil de Néstor Kirchner, on se souvient des gestes d'amitié prodigués à la présidente argentine par l'homologue brésilien.

Pour aller plus loin :
lire l'article de Página/12

vendredi 26 novembre 2010

Barrio de Tango sur Raíz Argentina - Barrio de Tango, nota de Rodolfo Ghezzi en Raíz Argentina [Disques & Livres]

Rodolfo Ghezzi, académicien correspondant à Madrid de la Acadamia Nacional del Tango, vient de consacré à mon livre, Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins (ed. du Jasmin), un article dans sa rubrique Historia del tango, qu'il anime sur le site hispanophone de la diaspora argentine en Europe, Raíz Argentina (racine argentine). C'est un article très élogieux, illustré entre autres d'une photo de nous deux qui a été prise le 30 août dernier dans l'entrée du Museo Mundial del Tango. Nous y posons de chaque côté de la vitrine dans laquelle est exposé l'un des bandonéons de Pichuco, Aníbal Troilo. C'est la grande fierté des académiciens correspondants de faire cette photo-là, même avec la grippe que je tenais ce jour-là !

Rodolfo Ghezzi est journaliste, il est argentin, il est né à Córdoba et il s'est installé à Madrid, où il vit, il y a 40 ans. En Espagne, il tient diverses chroniques écrites et radiophoniques autour du tango et de la culture populaire de son pays natal. Vous pouvez sélectionner tous les articles de ce blog où j'ai déjà parlé de lui en cliquant sur son nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-desssus.

Pour aller plus loin :
lire l'article de Historia del Tango (Denise Anne Clavilier plasma Barrio de Tango en París, Francia).
Pour vous aider à le comprendre, connectez-vous dans une autre fenêtre au site de traduction en ligne Reverso dont vous trouverez le lien dans la rubrique Cambalache (casi ordenado), dans la partie basse de la Colonne de droite. C'est de la traduction automatique, jamais aussi vivante qu'une traduction humaine, mais ça aide à comprendre.
Pour lire l'ensemble des articles relatifs aux échos que les médias ont donné à ce livre, sorti en mai 2010 aux editions du Jasmin (Clichy, 92, France), cliquez sur le mot-clé Media dans le bloc Pour chercher ou sur le raccourci On en parle dans les médias en haut de la Colonne de droite.

Hebe de Bonafini annonce la sortie d'un disque tango du troisième âge à EcuNHi [Disques & Livres]

La Présidente de Madres de Plaza de Mayo, Hebe de Bonafini, présentait ce matin par un bref entrefilet ce qu'elle appelle les miracles de ECuNHi, le centre culturel que l'ONG a établi dans les locaux de l'ex-ESMA, cette école de mécanique de la marine qui s'était transformée pendant la Dictature en centre de détention et de torture : un disque de tango par des chanteurs amateurs du troisème âge qui ont tous suivi les cours de chant dispensés par Lucrecia Merico, la chanteuse des Minas del Tango Reo que vous connaissez si bien pour autant que vous soyez un lecteur régulier de Barrio de Tango (cliquez sur son nom ci dessus, dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ou dans la rubrique Vecinos del Barrio, dans la Colonne de droite, pour accéder à l'ensemble des articles la concernant).

Nuestros queridos compañeros del grupo de adultos mayores se redescubrieron como intérpretes cantores de tango. En la llamada tercera edad es difícil, a veces, descubrir el talento que nos negaron en nuestra vida anterior. Pero en el ECuNHi suceden milagros; muchos adultos mayores dieron pruebas suficientes de sus aptitudes y ahora sus voces están plasmadas en un CD, regalo de la vida y las ganas intensas que da aprender juntos, con excelentes profes que descubren estas perlitas que estuvieron escondidas durante años en las gargantas de ellos. Este CD es el primero que sale del ECuNHi, pero seguro no será el último.
Hebe de Bonafini, dans Página/12

Nos chers camarades du groupe des adultes d'âge avancé se sont découverts interprètes et chanteurs de tango. Dans ce que l'on appelle le troisième âge, il est difficile parfois de découvrir le talent qu'on n'a pas voulu nous reconnaître plus tôt dans notre vie. Mais à l'Espace Culturel Nos Enfants, il se produit des miracles, de nombreux adultes d'âge avancé ont donné des preuves suffisantes de leurs aptitudes et maintenant leurs voix sont rassemblées dans un CD, daceau de la vie et de l'envie intense d'apprendre ensemble, avec d'excellents profs qui découvrent ces jolies perles qui étaient cachées pendant des années au fond de leur gosier. Ce CD est le premier qui sort à ECuNHi mais ce ne sera certainement pas le dernier.
(Traduction Denise Anne Clavilier)

Le CD s'intitule Señales de vida (signes de vie). Il ressemble 7 chanteurs amateurs, cinq femmes et deux hommes, tous élèves de Lucrecia Merico, accompagnés pour l'occasion par des musiciens professionnels, les guitaristes Nacho Iruzubieta, Hernán Pérez et Germán Layna. Le projet a été rendu possible grâce à l'aide du PAMI, le service social national qui s'occupe des retraités, la Fondation Mères de la Place de Mai et le Ministère national du développement social (à la tête duquel se trouve Alicia Kirchner, la soeur du défunt président et donc la belle-soeur de l'actuelle chef de l'Etat).

Les enregistrements se sont passés en septembre et en octobre dernier

Toute la troupe présente l'album ce soir, vendredi 26 novembre 2010, à ECuNHi, Libertador 8465, dans le quartier de Palermo, à 17h. Entrée libre et gratuite pour tous.

Página/12 consacre à l'événement la une de ses pages culturelles de ce matin (sous le titre : bande de jeunes à 70 ans). Le disque a déjà été présenté le 18 novembre au Permier Festival National d'Anciens à Cosquín puis mercredi dernier à l'Auditorium de Radio Nacional, à Buenos Aires (le jour où je marquais le 40ème anniversaire de la naissance de notre regretté Alorsa dans ce blog. Il aurait aimé ce disque, à n'en pas douter).

Pour aller plus loin :
lire l'article de Página/12 de ce matin.

Viviana Scarlassa au Bar 36 Billares dimanche soir [à l'affiche]

La chanteuse et comédienne Viviana Scarlassa continue les présentations de son nouveau disque de soliste (elle est aussi la chanteuse du groupe China Cruel), En carne propia (dans ma propre chair).

Elle se présentera donc ce dimanche 28 novembre à 21h au Bar 36 Billares, avenida de Mayo 1271, accompagnée par César Angeleri, Pablo Mainetti et Cristián Zárate.

Entrée : 30 $

Chronique Cadeaux Tango ce samedi sur France Musique [Disques & Livres]

Demain, samedi 27 novembre 2010, Jean-Louis Mingalon (JLM dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus) consacrera sa deuxième chronique tango de la saison 2010-2011 aux cadeaux que vous pourrez mettre au pied du sapin dans un mois pour faire découvrir la richesse du tango argentin : il parlera livres dans l'émission de Benoît Duteurtre, Etonnez-moi Benoît, qui passe tous les samedis de 11h à 12h30. La chronique tango se site généralement dans la dernière demi-heure.

Il semble qu'il y ait demain des surprises ou de l'improvisation dans l'équipe de réalisation. L'invité principal de l'émission n'est en effet pas encore annoncé sur le site de France Musique. Ce sera donc une double découverte...
Comme vous le savez, l'émission peut être écoutée en direct sur le site de France Musique et en différé, par téléchargement du podcast (en abonnement automatique) ou par écoute à la carte sur le site. Le téléchargement est possible pendant une semaine, l'écoute à la carte pendant 30 jours.

Pour en savoir plus, connectez-vous à la page de l'émission sur le site de France Musique. Pour vous abonner au podcast, cliquez sur l'onglet Podcast dans la colonne de gauche (présentation pour Internet Explorer).

Ajout du 2 décembre 2010 : voir également mon article du 29 novembre 2010 sur le contenu de l'émission et la recommandation de mon livre par Jean-Louis Mingalon au  cours de sa chronique. L'intégralité de l'émission est disponible en podcast jusqu'au 3 décembre puis en écoute à la carte (sans téléchargement possible).

jeudi 25 novembre 2010

Réveillon à l'Académie Esprit Tango [ici]


A Paris, l'Académie Esprit Tango, dans le 20ème arrondissement, annonce son réveillon 2010 pour passer à 2011 à minuit pile. La fête commencera à 21h. Au programme, tango, buffet et élégance vestimentaire.

Inscrivez-vous rapidement.

Prix à prévoir : en tout 30 euros (la moitié pour l'inscription et l'autre moitié pour la participation aux frais de nourriture et de boisson).

L'expertise du FMI à la rescousse de l'INDEC [Actu]

Avant-hier, le ministre argentin de l'économie, Amado Boudou, a annoncé que le pays allait faire appel à l'expertise du FMI en matière de statistiques économiques pour refondre l'indice national des prix à la consommation, ce fameux indice des prix utilisé par l'INDEC, l'institut national des statistiques, et dont la fiabilité est régulièrement contesté. Parfois à tort, comme j'ai pu le constater moi-même en effectuant mes relevés de prix personnels, lorsque je fais mes propres courses à Buenos Aires, à chaque séjour hivernal (voir mes articles intitulés Panier de la Ménagère en cliquant sur le mot-clé Economie dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus).

Cette démarche du gouvernement a fait sursauter les Argentins qui gardent un horrible souvenir des interventions passées du FMI, une institution internationale qui a grandement contribué à détruire l'économie des pays sud-américains et africains, en leur prêtant de l'argent contre le respect de normes libre-échangistes et ultra-libérales qui ont, dans la réalité, fait le jeu des Etats-Unis et de bons nombres de pays développés de l'hémisphère nord au détriment des pays que les prêts du FMI étaient justement censés aider à surmonter leurs difficultés.

Aussi le ministre a-t-il dû expliquer en conférence de presse qu'il s'agissait de demander au Fonds Monétaire International un transfert de savoir-faire technique (les statistiques, le FMI sait faire !) et en aucun cas un audit économique. Le FMI ne fera donc aucune préconisation à l'Argentine. Il se contentera d'apporter sa collaboration et son expertise dans l'élaboration d'un indice plus fiable. Il s'agit donc pour Amado Boudou d'élever la qualité des outils d'évaluation de l'activité économique du pays.

Aujourd'hui, à chaque fois que l'INDEC publie des chiffres, qu'ils soient mensuels, trimestriels ou annuels, il y a plusieurs cabinets privés qui éditent d'autres rapports simultanés qui donnent d'autres résultats, sur quoi la presse, l'opposition et les organisations patronales se précipitent en discréditant immédiatement les rapports officiels et en accusant l'INDEC de falsifier les chiffres pour complaire au Gouvernement. Le tout dans un pays où l'on estime que le travail au noir représente environ 40% de l'activité économique. Ce qui ne permet bien entendu à personne, ni à l'INDEC ni aux cabinets privés, de travailler sur des données incontestables. Le Gouvernement cherche à modifier cette situation.

Par ailleurs, le ministre avait commandé il y a plusieurs mois à des économistes universitaires un rapport sur les pratiques de l'INDEC et ce rapport lui est remis aujourd'hui. Il semble mettre tout en oeuvre pour élever la crédibilité de l'institut et mieux outiller l'Etat en manière administrative. Toute la question est de savoir s'il s'agit d'effets d'annonce ou d'un travail de réelle réforme de l'Etat. Seul le temps nous permettra de le savoir. Toujours est-il qu'aujourd'hui, le Gouvernement a annoncé pour la troisième année consécutive l'octroi d'une prime de Noël de 500 pesos à tous les retraités touchant au plus 1500 pesos de pension mensuelle (ce qui représente un niveau de revenu à la fois très bas et majoritaire parmi les retraités : 4 millions de personnes sont concernées par cette mesure, soit 10% de la population environ).

Les propos du ministre m'ont rappelé une conversation très intéressante que j'avais eu l'année dernière à Buenos Aires avec un attaché parlementaire de la Legislatura de Buenos Aires : avec beaucoup d'admiration pour la France et beaucoup d'envie, il m'avait dit que nous avions nous, de ce côté-ci de l'Atlantique et de l'Equateur, "la chance d'avoir des écoles où on apprend à faire des lois". Et il est vrai que l'Argentine ne dispose pas d'institut spécialisé dans la formation des administrateurs de la chose publique. Ainsi la haute administration et le personnel politique manquent-ils singulièrement d'une transmission d'un savoir-faire spécifique dont nos Etats en Europe occidentale disposent depuis longtemps. En France, cette tradition remonte à Napoléon et prend parfois des allures caricaturales tout en relevant néanmoins d'une efficacité que les Argentins nous envient. Espérons que le FMI et l'intégration récente du pays au G20 donneront à l'Argentine l'accès à des transferts de savoir-faire, qui seront nécessairement longs à porter leurs fruits mais qui sont certainement ce dont le pays a encore plus besoin que d'une pluie d'argent liquide si les pouvoirs publics savent peu ou mal l'investir à bon escient.

L'information hier a donné lieu à deux articles très intéressants et assez opposés l'un à l'autre. L'un est paru dans le quotidien pro-gouvernemental Página/12 qui en fait sa une, avec son jeu de mot traditionnel (un nuevo indice veut dire à la fois "un nouvel indice" et "un nouvel index", comme celui du ministre en gros plan). L'autre est paru dans le quotidien libéral, opposé au gouvernement en place, La Nación.

Pour aller plus loin :
lire l'article de Página/12 (édition d'hier) (1)
Lire l'article de Página/12 sur la prime de Noël (édition de ce matin)

(1) A noter la manchette du quotidien, visible sur la une en illustration ci-dessus : le combat du poète argentin Juan Guelman, qui travaille à la rédaction du journal, pour savoir ce qu'il est advenu de sa belle-fille pendant la dictature en Uruguay.

mercredi 24 novembre 2010

Alorsa aurait eu 40 ans aujourd'hui. Retour en images sur Tarde con Alorsa à La Plata le 5 septembre [Retour sur Images]

Para Olga y Juan y toda la familia


Alorsa était né le 24 novembre 2010 à La Plata. Pendant presque 10 ans, il fut un auteur-compositeur interprète d'un très grand talent et il avait réussi à se tailler une belle réputation artistique dans sa chère ville de La Plata, où il animait sa propre petite salle de spectacle, qu'il avait baptisée Tango Criollo Club. Le Tango Criollo Club a été réouvert au début du mois par un autre musicien, Juan Ermelo, avec l'accord des parents d'Alorsa, auxquels je dédie l'article de ce jour.


A mon arrivée sur place, grâce à un remis que m'avait envoyé Radio Provincia Buenos Aires (merci à eux) et que j'avais partagé avec Cucuza.
De dos tout à gauche et en noir, le père d'Alorsa. A droite, à l'arrière plan, la dame en pull violet près de la balançoire, c'est la maman. Tout au fond, sous la bâche frappée du logo de La Guardia Hereje, la petite scène où allaient se produire les artistes.

Alorsa, de son vrai nom Jorge Marcelo Pandelucos, est décédé d'une crise cardiaque foudroyante, le dimanche 30 août 2009. Par chance, s'il est permis de s'exprimer ainsi, je me trouvais alors à Buenos Aires et j'ai pu lui rendre mes devoirs sur place le lendemain. Sur cette disparition qui a endeuillé tout le tango nuevo de Buenos Aires et de sa région, voir mon article du 1er septembre 2009.

Aujourd'hui, Alorsa aurait donc eu 40 ans. Il était né au printemps...

Sur le mur, en face, on prépare la reproduction du logo. De dos, avec son chapeau haut-de-forme que les organisateurs avaient largement distribué aux participants, la photographe Gabriela Hernández, une femme adorable, gentille et excellente professionnelle...


Vingt minutes à une demi-heure plus tard, le dessin prend forme, grâce au maté (au premier plan, il y a un paquet de Cruz de Malta qui a déjà vécu), pas mal de Coca, du soda goût pamplemousse (le must chimique local), des pâtisseries de supermarché et un gros paquet familial de carambars apportés de France, plus exactement de Paris, par la seule touriste étrangère qui ait eu vent de l'événement.


L'ami Talo et son groupe ouvraient le bal. Talo, Juan Carlos Beraza de son vrai nom, est un militant du GEN, un parti social-démocrate (il y en a plusieurs en Argentine) récemment issu de l'UCR. A l'intérieur des instances de son parti, Talo s'occupe de politique culturelle et comme vous le voyez, il joint les actes à la parole, lui ! J'ai fait sa connaissance le 27 août 2009, à l'issue du dernier concert d'Alorsa, celui qu'il avait donné à Buenos Aires, au Festival de Tango, à la Ciudad Cultural Konex, à l'Abasto (voir mon retour sur images du 27 septembre 2009 sur ce qui fut le dernier concert de notre ami).


Ayant accumulé du retard dans le traitement de mes souvenirs d'Argentine pour des raisons indépendantes de ma volonté, j'ai décidé d'attendre cette date symbolique pour publier dans ces colonnes un petit hommage avec ce reportage sur Tarde con Alorsa, cette après-midi festive que j'avais annoncée la veille sur Barrio de Tango (voir mon article du 4 septembre 2010). Elle avait été organisée à l'initiative d'un certain nombre d'amis et d'admirateurs, en premier lieu par la radio locale Radio Estación Sur et les musiciens de La Guardia Hereje, le groupe qu'il animait, le dimanche 5 septembre 2010, pour le premier anniversaire de son départ, su gira comme disent les Argentins (sa tournée). La municipalité de Tolosa avait déclaré l'événement de interés cultural.


Les deux guitaristes de la Guardia Hereje à nouveau réuni sur une scène. A gauche, "dans les coulisses", vous reconnaissez les autres artistes en train d'attendre. Avec sa veste en jean et son crâne nu, vous reconnaissez Cucuza, même de dos. De face, avec son pull orange, vous reconnaissez Lucio Arce. Et le grand maigre, el flaco comme on dirait là-bas, dans l'ombre de l'arbre, vous (ne) reconnaissez (pas trop) -pourtant c'est bien lui- Juan Pablo Villareal, autre auteur-compositeur-interprète.

Après une dizaine de jours de très vilain temps sur tout le littoral du Río de La Plata, ce dimanche-là, ce dimanche de fin d'hiver, le soleil avait bien voulu revenir. Il faisait bon. Les parents d'Alorsa étaient là, avec leur fils, leur belle-fille et les deux petits-enfants. Les musiciens de La Guardia Hereje étaient là eux aussi, les deux trublions de Fractura Expuesta aussi, arrivés par le train. Les confrères chanteurs, Cucuza, Lucio Arce, Juan Carlos Villareal avaient fait le déplacement, qui depuis Buenos Aires, qui depuis San Isidro. Son grand ami Talo était là aussi avec son saxo et son groupe de musiciens amateurs. Plein d'enfants. Plein de thermos et de maté dans les habitants de ce quartier de Tolosa. Une dame inconnue m'a tendu un mate bien chaud après mon intervention au micro. Des animateurs de Radio Provincia Buenos Aires nous avaient rejoint, eux qui avaient annoncé l'événement le vendredi précédent et avaient tenu à m'interviewer en direct à 15h à cette occasion. Le psychanalyste José Retik est venu lui aussi, il était dans le public, c'était Luis Alposta qui lui avait passé l'info, Luis Alposta avec lequel il vient d'écrire un deuxième livre (voir mon article du 1er novembre 2010 sur la sortie de ce second ouvrage de dialogue entre le psychanalyste et le médecin-poète). Il y avait même une Française, tout récemment propulsée Académica correspondiente en París de la Academia Nacional del Tango, venue partager ce moment et lire, dans sa langue, une traduction de Te morfaste las facturas, devant un public médusé et ravi, heureux de savoir que le talent d'Alorsa allait pouvoir être connu et reconnu ainsi de notre côté de l'Atlantique et dans notre langue (1).


Lucio Arce.
Au restaurant La Paila, à Palermo, quelques jours auparavant, Lucio avait déjà rendu hommage à Alorsa en reprenant sa chanson Pobre enano de jardín, qu'il avait annoncée en disant qu'il aurait aimé l'écrire (voir mon retour sur images du 17 octobre 2010 sur ce concert partagé avec Alan Haksten Grupp et une auteur-compositeur-interprète folkloriste argentine... installée en Alsace).


Juan Pablo Villareal.
C'est Lucio Arce qui a décidé de l'accompagner à la guitare. Tout cela a été organisé sur place, dans l'improvisation nationale, avec quelques minutes de répétition, quelques mètres plus loin, dans un recoin de la place...


Et enfin Cucuza qui est aussi de la partie bien que non annoncé au programme.


Plus d'un an après sa mort, cet ami me manque toujours autant.


La plaque souvenir, dévoilée en présence des parents, porte un extrait d'un recitativo (un récit) d'Alorsa, qui s'appelle Al pan pan (entendez "appeler un chat un chat"). Il y parle du rapport des Argentins à leur devise nationale, à l'histoire politique du pays telle qu'on peut la voir sur les billets de banque, à la dévaluation (celle de la crise de 2001) et à l'inflation. Un jour, je vous le traduirai, ce recitativo (2). Le Don José dont il est question dans le texte, c'est San Martín (dont le portrait figure sur les billets de 5 pesos, c'est-à-dire une toute petite valeur, beaucoup trop petite pour un aussi grand personnage, surnommé le Père de la Patrie et le Libérateur). Juan Manuel de Rosas, lui, est sur les billets de 20 pesos et Domingo Sarmiento sur ceux de 50. Quant au billet de 10 pesos, il est aujourd'hui illustré d'un portrait de Belgrano (3), mais Alorsa rêvait qu'il porte celui de Diego Maradona, surnommé El Diez, son numéro de dossard en sélection nationale lorsqu'il était joueur.
Exceptionnellement, je publie cette photo dans une résolution assez haute, pour que vous puissiez lire le texte en agrandissant l'image (cliquez dessus pour la voir en définition originale).


L'après-midi avance. Le mural aussi.


Toutes les radios rassemblées dans le studio de campagne de Radio Estación Sur. Sont présentes Radio Estación Sur, Fractura Expuesta et Radio Provincia Buenos Aires. Dans les mains de Maximiliano Senkiw (debout à droite), un sac plastique rose dont les Français reconnaîtront au premier coup d'oeil la charte graphique : c'est celle des supermarchés Monoprix. Ce n'est pas parce que cette chaîne s'est implantée en Argentine et y distribue des bolsitas rédigées en français. C'est que j'en avais dans mes bagages et en avais enveloppé mon bouquin Barrio de Tango : sous le plastique publicitaire, il y a l'exemplaire destiné à la bibliothèque du Centro Cultural de la Cooperación Floreal Gorini. Je prenais l'avion le lendemain et doutais de ma capacité à faire un saut jusqu'au CCC pour le remettre moi-même en main propre à Walter Alegre, le coordinateur de la Ciudad del Tango, le département tanguero du CCC (Sur les exemplaires disponibles à la consultation à Buenos Aires, voir mon article du 10 septembre 2010) Assis à droite et micro en main, c'est Germán Marcos (les deux animateurs principaux de Fractura Expuesta).


Au micro de Radio Estación Sur, cet après-midi-là, en vivo (en direct), pour expliquer pourquoi et comment j'ai traduit des oeuvres d'Alorsa en français.
Photographiée par Gabriela Hernández, qui m'a autorisée à publier cette photo dont j'ai réduit à dessein la résolution.


De l'autre côté de la rue, la comparsa se prépare. Nous n'aurons pas le temps de la voir. Cucuza et moi avions donné trop tôt rendez-vous à notre remisero, notre chauffeur, qui devait nous reconduire jusque dans nos pénates à Buenos Aires... Gabriela, gentiment, m'a envoyé quelques clichés que je garde pour une éventuelle autre occasion...


Le soir tombe. Le logo de la Guardia Hereje apparaît avec son filet rouge sur le mural...


La nuit est tombée. Cucuza et moi, nous sommes partis et la maman d'Alorsa prend cette photo pour le souvenir et pour me l'envoyer... L'image initiale est un découpage de cette photo : la mention verticale sur la droite.

Un résumé en photos, celles de Gabriela Hernández,
sur un enregistrement de Ezeiza, de et par Alorsa
(parmi les photos qui défilent, celles de mon interview en direct sur Radio Estación Sur)

(1) Une dizaine de textes d'Alorsa, dont Ezeiza, vont paraître très prochainement dans la revue Triages dont j'ai assuré, pour les éditions Tarabuste, la conception et l'écriture d'une anthologie bilingue de 150 pages sur 10 poètes populaires actuels de Buenos Aires. Alorsa ouvrira ce numéro thématique de Triages. Parution en décembre.
(2) Traduire un texte littéraire de ce type, à la fois poétique et plein de jeux de mots et d'allusions à des détails locaux, cela ne se fait pas en trois minutes chrono...
(3) Pour identifier la plupart de ces personnalités, voir mes articles sur l'histoire, le Vademecum historique et les articles sur la Semana de Mayo, dont vous trouverez les raccourcis dans la rubrique Petites chronologies, dans la partie centrale de la Colonne de droite.

mardi 23 novembre 2010

Osvaldo Berlingieri : sa biographie vient de sortir [Disques & Livres]

Le pianiste et compositeur Osvaldo Berlingieri, 82 ans, revient sur scène après trois ans de maladie dont il dit lui-même qu'"elle l'a mis au gnouf" (en cana) : il sera ce soir, 23 novembre 2010, à 22h au Centro Cultural Torcuato Tasso à San Telmo (Defensa 1575) avec toute une constellation de musiciens de la jeune génération : Daniel Falasca, Pablo Agri, Horacio Romo, Raúl Luzzi, Carlos Corrales, Lautaro Greco, Daniel Naka, Juan Pablo Navarro, Cristian Zárate, Hernán Possetti, Fernando Suárez Paz, Guillermo Fernández et María Lavalle !


En même temps que le Maestro retrouve la scène, sort en librairie sa biographie, intitulée Yo toco el piano (moi, je joue du piano).

A cette occasion, le quotidien Página/12 publie ce matin une interview et fait la une de ses pages culturelles avec la photo du vieux maître à la discographie fournie.

Extrait final (en version bilingue, of course) :

–Al repasar sus discos salta en la audición su carácter vanguardista. La incorporación de saxo al tango, por ejemplo...
–¡Nooo! ¡La vanguardia era Troilo! Al lado de Troilo yo fui vanguardia...
–¿Cuál fue la mayor satisfacción que tuvo con esa orquesta?
–Troilo no permitía a nadie tocar una nota de más. Pero a mí un día me escuchó una variación y me preguntó: “Pibe, ¿qué tocó?” “No sé, maestro, improvisé.”, le contesté. Y me dijo: “Bueno, hágalo siempre”. Después salieron críticas que decían que yo desvirtuaba la orquesta, que estaba metiendo jazz, que cómo Pichuco lo permitía. Me daban con todo. Y era jodido, porque en esa época esas críticas tenían influencia. Troilo siempre me defendió.
–¿Y de los años de gira con Tango Argentino, qué recuerdos guarda?
–Yo aparecía en penumbras, con una variación de “Nunca tuvo novio”. Se empezaban a prender las luces y venía Raúl Lavié, cantando. El teatro se venía abajo.

Berlingieri no dirá más. Leda completará la escena recordando los elogios del The New York Times, o a Liza Minnelli y Anthony Quinn, haciendo cola al término de la función, “como cualquier hijo de vecino, con una humildad sorprendente”, para felicitar a los músicos. O a Robert Duvall, o Al Pacino, o Robert De Niro o Lady Di, igualmente emocionados. Y volverá sobre las invitaciones que se acumulan, como la de la Orquesta Sinfónica de Tokio, cuyo representante no entiende que Berlingieri rechace la oportunidad de dirigirla, y el cachet que se ofrece. “Es un hombre que trabaja muy silenciosamente, hay orquestas de todo el mundo que hoy tocan sus arreglos”, concluye Leda. Berlingieri sólo quiere agregar algo más. Dice que le gusta el título de su biografía, que siente que es el que más lo identifica: “Yo toco el piano”.
Página/12 (Karina Michelleto)

- En réécoutant vos disques, ce qui frappe, c'est leur caractère avant-gardiste. L'introduction du saxo dans le tango par exemple....
- Noooooon ! L'avant-garde, c'était Troilo ! C'est avec Troilo que j'ai été l'avant-garde...
- Quelle a été le plus grande satisfaction que vous avez eue avec cet orchestre ?
- Troilo ne permettait à personne de jouer une note en trop. Mais moi, un jour, il m'a écouté dans une variation et m'a demandé : "Dis, le môme, qu'est-ce que tu as joué là ?". "Je ne sais pas, Maestro, j'ai improvisé", lui ai-je répondu. Et il m'a dit : "Bon, fais-nous ça à chaque fois". Après les critiques sont partis en guerre, ils disaient que je dévitalisais l'orchestre, que j'y fourrais du jazz, que comment Pichuco pouvait permettre ça ! J'en ai entendu des vertes et des pas mûres. Et ça faisait suer, parce que à cette époque-là, ces critiques avaient de l'influence. Troilo m'a défendu chaque fois.
- Et des années de tournée avec Tango Argentino, quels souvenirs gardez-vous ?
- Moi, j'étais dans l'ombre, avec une variation de Nunca tuvo novio. Les lumières commençaient à s'allumer et Raúl Lavie venait chanter. Et le théâtre s'effondrait.

Berlingieri ne dira plus rien. Leda [sa femme, NDT], continue la scène en rappelant les éloges du New York Times, ou Liza Minelli et Antony Quinn, faisant la queue à la fin de la réprésentation comme n'importe quel habitant du coin, avec une humilité surprenante, pour féliciter les musiciens. Ou Robert Duval, Al Pacino, Robert De Niro ou Lady Di, émus eux aussi. Et elle reviendra sur les invitations qui s'empilent, comme celle de l'Orchestre Symphonique de Tokyo, dont le représentant ne comprend pas que Berlingieri refuse l'occasion de le diriger et le cachet qu'on lui offre. C'est un homme qui travaille beaucoup en silence, il y a des orchestre dans le monde entier qui aujourd'hui jouent ses arrangements, conclue Leda. Berlingieri veut juste ajouter une chose de plus. Il dit qu'il aime bien le titre de sa biographie, qu'il ressent que c'est celui qui lui ressemble le plus : Moi, je joue du piano.
(Traduction Denise Anne Clavilier)

Yo toco el piano, Osvaldo Berlingieri, par Rafael Flores Montenegro, est sorti aux éditions Abrazos. Il coûte 16 € sur le site de l'éditeur. Voir la page du livre sur le site de Abrazos Books.

Pour aller plus loin :

Prolongation au Bar 36 Billares [à l'affiche]

La chanteuse Noelia Moncada annonce que la série de concerts qu'elle donne avec son confrère, Hernán Genovese, est prolongée d'une soirée : ainsi demain et le mercredi 1er décembre 2010, les Portègnes pourront encore aller les écouter tous les deux ensemble, comme l'a fait il y a 15 jours la haute figure du tango qu'est Nelly Omar (voir mon article du 16 novembre 2010 sur cette prestigieuse visite).

Les deux derniers spectacles de la série, Tus tangos mis tangos, ont donc lieu au Bar 36 Billares, avenida de Mayo 1265, à 21h30, entrée 30 $.

Hommage à Pirincho en quatre articles par Rodolfo Ghezzi [Troesma]

Rodolfo Ghezzi, académicien correspondant à Madrid de la Academia Nacional del Tango, vient de publier sur le site hispanophone de la diaspora argentine installée en Espagne et en Europe Raíz Argentina, quatre articles en hommage à Francisco Canaro, dit Pirincho. En bas du premier, doña Rafaela Canaro, l'une des filles du Maestro, a laissé un commentaire de remerciement.


Pour vous aider à lire ces articles, vous pouvez vous aider du traducteur en ligne Reverso, dont vous trouverez le lien dans la partie basse de la Colonne de droite, dans la rubrique Cambalache casi ordenado.

Pour accéder aux articles, cliquez sur le lien qui vous intéresse :
Don Francisco Canaro, partie 3 (avec un accent sur les tournées au Japon, l'illustration de cet article en est extraite)

Découvrez la nouvelle proposition du Trio Taquetepa à Loos-en-Gohelle puis à Clermont-Ferrand [ici]

Les lecteurs assidus de Barrio de Tango (ce blog) connaissent déjà bien ce groupe musical, qui traverse régulièrement l'Atlantique et se produit tantôt à Buenos Aires tantôt en France, avec pour port d'attache la ville auvergnate, volcanique et pneumatique de Clermont-Ferrand ! Il est animé par le compositeur, arrangeur, guitariste et récemment bandonéoniste (+ artiste plastique à ses heures, comme vous le voyez avec l'illustration que je joindrai dès que Blogger me permettra d'ajouter une photo !) Daniel Pérez, assistée de sa partenaire française, la flûtiste Marie Crouzeix. Actuellement, ils démarrent une tournée en France avec le contrebassiste (français aussi) Fabrice Gouterot.

Dessin diffusé et réalisé par Daniel Pérez

Ils viennent de se constituer en formation de tango bailable, c'est-à-dire qu'ils vont animer des milongas, des pratiques et pourquoi pas des cours de musicalité... sous le titre imprononçable mais très "culturé" (en culture tango s'entend) POATFRT pour Petit Orchestre Atypique de Tango Fulero Rante y Tristón.

Fulero, rante et tristón est une citation du poète Celedonio Flores dans un de ses tangos les plus célèbres, El bulín de la calle Ayacucho, à traduire comme "La piaule de la rue Ayacucho" et qui fait partie de mon anthologie bilingue Barrio de Tango, publiée aux Editions du Jasmin (c'est à la page 125) où je vous laisse aller découvrir ce que ça vaut dire et dans quel contexte ces trois adjectifs prennent place (1) ou alors vous leur demanderez. Ils seront en effet à Loos-en-Gohelle le vendredi 26 novembre 2010, à 22h, après la représentation de Eva Perón, cette pièce du dramaturge uruguayen Copi qui fut la première mise en scène d'Alfredo Arias à Paris en 1968 (voir mes articles sur Alfredo Arias dans ce blog), puis le lendemain, samedi 27 novembre 2010, à Clermot-Ferrand où ils animeront la milonga de l'association Tango Volcanique à partir de 19h.

Voici le message par lequel ils ont annoncé leurs deux présentations. Cela se déguste comme un cornet de frites ou de marrons chauds...

Pour "mover el esqueleto" la semaine prochaine, deux milongas avec le
Petit Orchestre Atypique de Tango "Fulero, Rante y Triston"
(ou POATFRT)
Vendredi 26 novembre, 22h
scène nationale de Culture Commune
après la pièce de théâtre "Eva Peron" de Copi, Cie [ta zoa] Création 2010 (à 20h30)
La Fabrique Théâtrale,
Halle du 11-19 rue de Bourgogne, 62750 Loos-en-Gohelle

Samedi 27 novembre, à partir de 19h
"The Oval"
avec l'association Tango Volcanique
107 avenue de la République
63000 Clermont-Ferrand
P.A.F. : 5 €

(1) A moins que nous n'en parlions de vive voix, vous et moi, si vous préférez, à Maule, au 9ème Forum du Livre de ce bourg des Yvelines, où je serai dimanche prochain, le 28 novembre 2010, de 10h à 18h. Cela va vous faire voyager : le nord le samedi, le Massif Central de samedi et l'Ile-de-France le dimanche ! Et le tout avec l'Argentine.

dimanche 21 novembre 2010

Dipi, Chino, Moscato et Cucuza reprennent leur spectacle vendredi au CAFF [à l'affiche]

Le quatuor de deux guitaristes, Dipi Kivtko et Moscato Luna, et de deux chanteurs, Chino Laborde et Cucuza Castiello, reprennent leur tour de chant créé il y a environ un an et intitulé ¡Cómo te quiero, hermano! ce qu'on peut traduire en français comme : "Ah, je t'aime bien, toi , mon pote !"

Ce sera au Club Atlético Fernández Fierro, la salle de concert de la Orquesta Típica Fernández Fierro, dont Walter Chino Laborde est le chanteur titulaire. Cette salle se situe en plein quartier de l'Abasto, derrière le centre commercial du même nom, qui fut longtemps le marché central des fruits et légumes de Buenos Aires. Rue Sánchez de Bustamante, au numéro 764. Vendredi 26 novembre, à 22h, prix de l'entrée : 25 $ si vous achetez votre billet à l'avance, 30 $ le jour même à l'entrée du CAFF.

Affiche diffusée par les artistes

Les pré-ventes se font au Musetta Café, à l'angle Tucumán et Billinghurst, un café qui a repris la fonction de caisse du CAFF tenue autrefois par la disquerie de Gandhi, qui a malheureusement fermé cette année (comme j'ai pu le constater sur place, en août, avec stupeur : Gandhi était une des plus belles librairies de la capitale argentine, idéalement placée dans la plus active et la plus culturelle des portions de Corrientes).

Pour en savoir plus sur les artistes :
cliquez sur leur nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus, pour accéder à l'ensemble des articles les concernant dans Barrio de Tango.
Vous pouvez également trouver leur site ou page Myspace dans la rubrique Grillons, zorzales et autres cigales de la Colonne de droite (partie inférieure, réservée aux sites externes). Pour Chino Laborde, cherchez la Orquesta Típica Fernández Fierro. Pour Dipi, cherchez le quatuor Catenacho.

samedi 20 novembre 2010

Milonga parisienne au profit d'un hôpital pédiatrique du nord de l'Argentine demain [ici]

Le Studio de l'Ermitage dans le 20ème arrondissement de Paris organise demain, dimanche 21 novembre, de 19h à 1h du matin, une milonga dont la recette ira à un service de néonatologie d'un hôpital de San Salvador de Jujuy, dans l'extrême nord de l'Argentine.

La milonga, baptisée Solisud, se tient dans le cadre de la 12ème Semaine de la Solidarité Internationale. C'est la 7ème édition de ce baile a beneficio, comme on dit en Argentine.

Pour en savoir plus sur cette milonga :
cliquez sur l'image ci-dessous pour l'agrandir et lire parfaitement son contenu.

7ème Festival Bailemos Tango à San Telmo [à l'affiche]

C'est une initiative bi-annuelle de Johana Copes, la fille de Juan Carlos Copes, elle-même danseuse, chorégraphe et enseignante. Et cette année, elle a invité son père en guest-star comme on dit en franglish.

Du 28 novembre au 4 décembre, sept couples de professeurs et Johana Copes elle-même se lanceront dans un marathon de 18 classes, à quoi s'ajoutera deux pratiques et une grande milonga avec des démonstrations de tous les professeurs (pour lire les noms, cliquez sur l'affiche pour l'aggrandir).

Parmi ceux-ci, Aurora Lubiz et Luciano Bastos, dont la photo occupe la couverture de mon anthologie bilingue, Barrio de Tango, parue en mai aux Editions du Jasmin (voir l'illustration dans la Colonne de droite, en haut).

Comme à l'automne dernier, la manifestation se tiendra à l'Hôtel Mansión Royal Dandi, rue Piedras au numéro 922, à 300 mètres de Plaza Dorrego.

Pour en savoir plus :
connectez-vous au site du Festival

vendredi 19 novembre 2010

Bienvenue à un nouveau blog tanguero : celui que Solange Bazely consacre au bandonéon [ici]

La journaliste française et tanguera de ley (1) Solange Bazely vient d'ouvrir au début du mois un blog consacré au bandonéon, un instrument dont elle est depuis plusieurs années devenue une historienne particulièrement compétente. Son blog s'appelle Bandonéon sans frontière et je vous invite vivement à aller y jeter un coup d'oeil et plus si affinités... Vous y trouverez un hommage au bandonéoniste Marcos Madrigal, récemment décédé et dont la Academia Nacional del Tango rappelait le souvenir lors de son Plenario de lundi dernier (voir mon article du 12 novembre 2010 à ce propos).

Bandonéon sans frontière rejoint donc dès aujourd'hui les liens permanents de la Colonne de droite parmi les Grillons, zorzales et autres cigales de la partie basse, consacrée aux liens externes. Après tout, le bandonéon a acquis dans la culture portègne le statut d'un véritable personnage, musicien lui-même de tango bien plus qu'instrument manipulé par un instrumentiste si doué soit-il...

Rappel : Solange Bazely donnera mercredi prochain dans l'après-midi une conférence sur Tango et cinéma, à la Médiathèque de Cahors, dans le cadre du festival cinématographique Séquence Argentine.

(1) Comprendre "tanguera pure et dure". Tanguero/a : celui qui vit et qui respire le tango au plus profond de soi. A ne pas utiliser pour désigner les danseurs ou danseuses, dont très peu sont des tangueros.

Claudia Levy présente son troisième disque à Palermo [à l'affiche]


L'auteur-compositeur-interprète et pianiste Claudia Levy présentara son troisième disque à deux reprises au cours de la semaine prochaine.

Le disque est intitulé Soltar Amarras (Larguer les amarres) et est constitué de nouvelles créations de l'artiste dans le domaine du tango ainsi que d'airs de folklore. En Argentine, on appelle folklore non pas une musique ancienne, sinon une musique des zones rurales du pays. Le folklore est aussi contemporain que le tango ou le rock, qui sont eux les expressions musicales populaires des grandes villes.

La présentation aura donc lieu aux cours de deux tours de chant (des "shows" comme disent les Argentins), le mardi 23 à 21h30, au restaurant La Paila, de Costa Rica 4848 que les lecteurs de Barrio de Tango connaissent désormais bien (ce restaurant accueille depuis un peu moins d'un an de très nombreux artistes et des meilleurs) et le vendredi 23 à 21h30, à El Empujón del Diablo, un autre salle du même coin de Palermo, Palermo Viejo, situé à Carranza 1696.

Dans les deux cas, le droit au spectacle est de 20 $. Comptez les consommations ou le dîner en plus (mais ça ne va pas aller chercher bien loin).

Pour en savoir plus sur Claudia Levy, visitez son site (il se trouve parmi les liens permanents de la Colonne de droite, dans la rubrique Grillons, zorzales et autres cigales, dans la partie basse) ou cliquez sur son nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus, pour accéder à l'ensemble des articles (en français) que je lui ai déjà consacrés dans ce blog.

La Berger Tango à la Academia Nacional del Tango ce soir [à l'affiche]

La chanteuse Beatriz Berger, dite La Berger Tango, qui participe ce week-end au premier Festival de Tango de la República de La Boca (voir mes deux articles du 16 novembre 2010 à ce sujet), présentera aussi ce soir son disque, Hoy, ayer ya pasó (Aujourd'hui, hier c'est déjà passé), à la Academia Nacional del Tango à 20h30, ce soir, vendredi 19 novembre 2010.

Affiche diffusée par l'Académie

Le spectacle est payant (ce n'est pas une activité académique en soi mais une aide apportée par l'institution à une artiste pour qu'elle se fasse connaître) : 20 $ ($ est le symbole du peso argentin. C'est aussi celui du peso uruguayen, dont la valeur est différente).

A La Boca, en revanche, les spectacles sont gratuits, mais l'apparition de chaque artiste est plus courte, puisqu'il s'agit toujours de concerts partagés à plusieurs groupes ou solistes.

Pour découvrir cette artiste, visitez son site.

L'hommage d'un petit-fils identifié à Néstor Kirchner [Actu]

Le 9 novembre dernier, Página/12 publiait un hommage de Horacio Pietragalla Corti à Néstor Kirchner, l'ancien président de la République décédé à Calafate le 27 octobre dernier.

Horacio Piertagalla Corti est l'un des petits-enfants identifiés par la Justice saisie par l'association Abuelas de Plaza de Mayo (grands-mères de la Place de Mai) qui recherche les enfants volés à leur famille en bas âge par la Dictature et remis, sous une fausse identité, à des familles affidées au régime en adoption plénière. Voilà ce qu'il disait, en hommage au Président qui a relancé les actions en justice contre les criminels de la Dictature après la loi d'amnistie qui avait été adoptée quelques années après le retour de la démocratie pour permettre au pays de se renouer avec une vie administrative et institutionnelle aussi normale que possible. Voilà ce qu'il racontait en version bilingue comme d'habitude :

Un momento histórico
Tuve la fortuna de poder recuperar mi identidad gracias a las Abuelas de Plaza de Mayo el 3 de abril de 2003, un mes y medio antes de que asumiera Néstor Kirchner como presidente. Al poco tiempo, Kirchner nos recibió a un grupo de nietos en la Casa Rosada. Recuerdo que apenas ingresamos al despacho de Presidencia, acompañados por el doctor Eduardo Luis Duhalde (quien conoció mucho a mi padre), le dice: “Este es Horacio Pietragalla, el hijo del Chacho”. Néstor me miró y me dijo: “Vi sólo una vez a tu papá, pero recuerdo que acompañé a un muy amigo mío, a quien yo respetaba mucho políticamente (no recuerdo su nombre, pero me lo dijo), de La Plata a Constitución a una reunión con él. Me habló tan bien de tu viejo que yo automáticamente lo admiré”. Relató esta anécdota feliz de poder contarme algo que pudiera tomar para reconstruir esa gran ausencia.
Horacio Pietragalla Corti, Página/12

Un moment historique
J'ai eu la chance de pouvoir retrouver mon identité grâce aux Grands-Mères de la Place de Mai le 3 avril 2003, un mois et demi après la prise de fonction de Néstor Kirchner comme Présidente. Peu de temps après, Kirchner a reçu un groupe de petits-enfants dont je faisais partie à la Casa Rosada. Je me rappelle qu'à peine nous étions entrés dans le bureau présidentiel, accompagnés par le Dr. Eduardo Luis Duhalde (qui avait bien connu mon père) qu'il lui dit : "Voici Horacio Pietragalla, le fils de Chacho". Néstor m'a regardé et il m'a dit : "Je n'ai vu ton père (1) qu'une fois mais je me souviens que j'accompagnais un très bon ami à moi, que je respectais beaucoup su le plan politique (je ne me souviens plus de son nom mais il me l'a dit), de La Plata à Constitution (2) pour une réunion avec lui. Il m'avait parlé tellement bien de ton père (1) que je l'ai automatiquement admiré". Il avait rapporté cette anecdote tout heureux de pouvoir me raconter quelque chose que je pourrai prendre pour remplir cette grande absence.
(Traduction Denise Anne Clavilier)

Siguió la reunión, nos sentamos a una mesa grande y comenzamos a presentarnos. Cuando llegó mi turno fueron tantas las ganas de vomitar todas mis contradicciones que dije algo así: “Mis padres del corazón (los que al día de hoy considero apropiadores) me criaron con amor y están detenidos porque son ama de casa y carpintero, pero en cambio el juez que lleva mi causa, Marquevich, está por ser destituido por detener a Ernestina Herrera de Noble porque es la dueña de Clarín”. Néstor miró a un costado, donde estaba Eduardo Luis Duhalde, como si ésa fuera una situación bastante incómoda, me miró de vuelta y respondió contundentemente: “Nuestros compañeros jamás los abandonaron y las personas que los criaron tienen que rendir cuentas ante la Justicia. Sabemos que hoy la Justicia no es para todos igual, pero eso es lo que tenemos que cambiar”. Me quedé mudo y desconcertado ante su respuesta, pero me relajé a medida que pasaba la reunión. Quiero que sepan que igual no le creí nada.
Horacio Pietragalla Corti, Página/12

La rencontre a continué, nous nous sommes assis autour d'une grande table et nous avons commencé à nous présenter. Quand est arrivé mon tour, j'avais tellement envie de vomir toutes mes contradictions que j'ai dit quelque chose du genre : Mes parents de coeur (ceux qu'aujourd'hui je considère comme des kidnappeurs d'enfants) (3) m'ont élevé avec amour et ils sont écroués parce qu'ils sont une mère de famille et un charpentier mais de son côté, le juge qui instruit mon affaire, Marquevich, est sur le point d'être destituer pour avoir mis en prison Ernestina Herrera de Noble, parce qu'elle est la patronne de Clarín (4) . Néstor a regardé du côté où était Eduardo Luis Duhalde, comme si c'était une situation plutôt délicate, il m'a à nouveau regardé et il m'a répondu fermement : "Nos camarades ne vous ont jamais abandonnés et les personnes qui vous ont élevés ont à rendre des comptes devant la Justice. Nous savons qu'aujourd'hui la Justice n'est pas égale pour tous mais ça, c'est qu'il faut que nous changions". Je suis resté muet et déconcerté devant sa réponse, mais je me suis détendu au fur et à mesure que se déroulait la rencontre. Et je vous prie de me croire : je n'avais aucune confiance dans ce qu'il disait.
(Traduction Denise Anne Clavilier)

Después, qué más contar, leyes que reconocieron los delitos hacia los hijos de desaparecidos, anulación de las leyes de Obediencia Debida y Punto Final, recuperación de la ESMA y otros centros clandestinos de detención, todo esto acompañado por los cambios en la Corte Suprema... Pero yo no confiaba que esto se estaba realizando por convicción. Cito parte del recordatorio a mi mamá, publicado en Página/12 el 5 de agosto de 2006: “Hoy muchos los recuerdan, pero se olvidan de los desaparecidos de hoy”. Hacía referencia a los excluidos.
Horacio Pietragalla Corti, Página/12

Après, que raconter d'autre, des lois qui ont reconnu les crimes (5) envers les fils de disparus, l'annulation des lois d'Obéissance Due et Point Final (6), la prise de contrôle civile de l'ESMA et d'autres centres clandestins de détention, tout cela est accompagné par les changement à la Cour Suprême... Mais moi je n'avais pas confiance dans le fait que tout ça était fait par conviction. Je cite une partie du texte de souvenir pour ma mère, publié dans Página/12 le 5 août 2006 : Aujourd'hui, beaucoup se souviennent de vous mais on oublie les disparus d'aujourd'hui. Il faisait référence aux exclus.
(Traduction Denise Anne Clavilier)

Sin embargo, la ley de medios, la nacionalización de las AFJP, la Asignación Universal por Hijo, la jubilación para los que no pudieron aportar, entre otras medidas, y las políticas de integración latinoamericana demostraron que lo que hace este gobierno no es “cooptación” de las políticas de derechos humanos.
Horacio Pietragalla Corti, Página/12

Pourtant, la loi sur les médias, la nationalisation des AFJP (7), l'allocation universelle par enfant (8), la retraite pour ceux qui n'ont pas pu cotiser, entre autres mesures, et les politiques d'intégration latino-américaine ont démontré que ce que fait ce gouvernement n'est pas de la "cooptation" des politiques de droits de l'homme.
(Traduction Denise Anne Clavilier)

Más allá de recordar y dignificar la memoria de nuestros padres, hoy también son homenajeados cuando se les devuelve la dignidad a los más postergados. Y hoy me duele que Néstor se haya ido sin saber si Felipe y Marcela son hijos de sus compañeros. Muchos creyeron que esto era una guerra entre el ex presidente y el Grupo Clarín, pero otros muchos entendimos que esto era simplemente la búsqueda de verdad y justicia. Nuestras Madres y Abuelas de Plaza de Mayo fueron recibidas siempre y acompañaron a Néstor hasta el último día de su vida: otra vez nos demuestran que su margen de error es mínimo.

Siento, sin dudas, que presencié un momento histórico de nuestra patria. Gracias Néstor por dejarnos ser parte de tu entorno. Fuerza Cristina, acá estamos acompañándote.
Horacio Pietragalla Corti, Página/12

Au-delà du souvenir et des honneurs rendus à la mémoire de nos parents, aujourd'hui on leur rend aussi hommage quand on rend leur dignité aux plus délaissés. Et aujourd'hui j'ai du chagrin que Néstor s'en soit allé sans savoir que Felipe et Marcela (4) sont les enfants de ses camarades. Beaucoup ont cru que c'était une guerre entre l'ancien président et le Groupe Clarín, mais nous sommes nombreux, les autres, à avoir compris que c'était simplement la quête de la vérité et de la justice. Nos Mères et Grands-Mères de la Place de Mai ont toujours été bien reçues et ont accompagné Néstor jusqu'au dernier jour de sa vie : encore une fois, elles nous démontrent que leur marge d'erreur est minime.

Je sens, de manière certaine, que j'ai assisté à un moment historique de notre patrie. Merci Néstor de nous avoir laissé faire partie de ton entourage. Courage, Cristina, nous voici pour t'accompagner. (9)
(Traduction Denise Anne Clavilier)

Hier, un hommage politique et artistique était rendu à Néstor Kirchner au ND Ateneo à Buenos Aires, à l'initiative de Frente para la Victoria, l'alliance électorale dominée par le parti péroniste, dont Néstor Kirchner était le premier personnage. La chanteuse de tango Adriana Varela et l'auteur-compositeur-interprète de folklore Teresa Parodi ont participé à cette soirée devant une salle comble.

Pour aller plus loin :
aller directement aux déclarations de Horacio Pietragalla Corti dans Página/12 du 9 novembre 2010
lire l'article de ce matin sur l'hommage politico-culturel dans Página/12 du 19 novembre 2010

(1) Je traduis par le même terme, "père", deux vocables différents : papá et viejo. C'est qu'en Argentine on va très volontiers utiliser en public des termes très affectueux que dans le même contexte on n'utilisera pas en français en Europe.
(2) Constitución est ici une des grandes gares de Buenos Aires et non pas le quartier du centre-ville. La Plata, capitale de la Province de Buenos Aires à 80 km au sud de Buenos Aires et grande ville universitaire, a été l'un des grands centres de constestation de la Dictature par les jeunes militants intellectuels, dont beaucoup y ont fait leurs études. La Plata a aussi, du même coup, était le lieu de très nombreuses arrestations et de tout aussi nombreuses exécutions sommaires.
(3) Horacio Pietragalla utilise le terme apropiador, c'est le terme par lequel la Justice désigne les parents adoptifs d'enfants volés complices du rapt. Ne sont pas apropiadores les parents adoptifs de bonne foi, nettement moins nombreux que les premiers.
(4) Il fait ici allusion aux graves soupçons qui pèsent sur cette personne qui a adopté deux bébés, d'identité inconnue, en 1977, Felipe et Marcela, dont il est question plus bas, et à une période de prison préventive qui a marqué une procédure qui tire en longueur parce que les avocats de la dame et de ses enfants adoptifs utilisent tous les recours procéduraux pour retarder l'examen génétique qui permettra de savoir si les deux jeunes gens sont ou non des enfants de disparus. Plus loin, Horacio Pietragalla manifeste qu'il n'a même plus le moindre doute sur cette identité d'enfants volés. Rappelons néanmoins qu'encore aujourd'hui, les test ADN n'ont toujours pas pu être effecutés. C'est donc l'attitude des intéressés, leur refus obstiné de collaborer avec la Justice et la mauvaise foi de leurs déclarations ou de celles de leurs avocats, qui ont fini par convaincre tout le monde qu'ils sont enfants de disparus. Ernestina Noble de Herrera est la veuve du vieux Herrera, qui était le propriétaitre familial du groupe de presse Clarín, l'un des plus puissants groupes de presse en Argentine, fortement soupçonné d'avoir profité de la Dictature pour renforcer son empire économique. Cliquez sur le mot-clé Clarín dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus pour accéder à l'ensemble des articles concernant ce quotidien et l'affaire louche à laquelle il est mêlé sans que la rédaction puisse être tenue pour responsable en aucune façon. N'oubliez pas non plus que Página/12 est le concurrent direct de Clarín.
(5) Delitos : traduit ici par "crime". La qualification des actes contraires à la loi est linguistiquement différent en Argentine et en France, Belgique et Suisse. Ce vocabulaire est donc rempli de faux amis. En Argentine, el crimen, c'est "le meurtre" et non pas "le crime". Ainsi el crimen del médico, c'est "le meurtre du médecin" (le médecin est la victime), et non "le crime du médecin" (où le médecin est le coupable). Delito désigne tous les actes contraires à la loi, qu'il y ait violence ou non. En français, on désigne généralement comme "délits" les actes sans violence ou sans violence majeure (cambriolage, vol à l'arrachée, refus de priorité sur la route) et comme "crimes" les actes commis avec violence (vol avec arme, viol, homicide).
(6) C'est le nom de la loi d'amnistie des crimes de la Dictature. La loi a prévu de ne pas poursuivre (point final) les personnes qui auraient commis ces crimes parce qu'elles en avaient reçu l'ordre de supérieur hiérarchique. Ce qui est contraire à la jurisprudence internationale en matière de crimes contre l'humanité depuis Nüremberg. La Déclaration des droits de l'homme prévoit expressement que nul ne peut obéir à des ordres si ces ordres enfreignent les principes de la déclaration elle-même. Or l'Argentine est signataire de la Déclaration universelle des droits de l'homme et le gouvernement de l'Argentine entre 1976 et 1983 était tenu par les obligations nées de cet engagement du pays devant l'Assemblée Générale de l'ONU. La loi a été abrogée sous Néstor Kichner parce qu'elle violait donc cet engagement solennel de l'Argentine, membre des Nations Unies.
(7) Horacio Pietragala fait ici allusion à la suppression de certains régimes de retraite de base par capitalisation décidée par la Présidente Cristina Kirchner (et non pas par son mari). Il confond volontairement les deux parce qu'il lui a sans doute fallu beaucoup de temps pour faire retour sur lui-même et rejeter les idées politiques dans lesquelles il a été élevé par ses parents adoptifs, qu'il aimait encore beaucoup en 2003. Or un mandat présidentiel ne dure que 4 ans en Argentine, c'est sans doute trop peu pour le cheminement psychologique que ces personnes ont à faire une fois qu'elles connaissent leur véritable histoire. Sur la fin des AFPJ, voir mes articles de 2008-2009 sur le sujet dans ce blog.
(8) Il s'agit là d'une mesure sociale prise l'année dernière et qui semble en effet avoir porté ses fruits, en permettant à de nombreux parents indigents d'envoyer leurs enfants à l'école au lieu de les envoyer mendier sur les artères passantes et dans le métro. Voir à ce sujet mon article du 15 septembre 2010 intitulé Choses vues à Buenos Aires et mon article du 26 novembre 2009 sur la création de cette nouvelle allocation familiale.
(9) Les histoires vécues par ces jeunes gens découvrant adultes et dans des circonstances dramatiques leur véritable identité et le sort de leurs parents authentiques ont inspiré de nombreux tangos et autres chansons. Deux d'entre ces tangos seront présentés dans ma prochaine anthologie, à paraître dans les semaines qui viennent et en tout cas avant la fin de l'année aux Editions Tarabuste. Ce sera le numéro thématique 2010 de la revue Triages (Triages, ed. Tarabuste, rue du Fort, 36170 Saint-Benoît-du-Sault, France).