mardi 13 septembre 2011

Ariel Prat à l'Espace Tango Negro le 22 septembre [ici]

C'est une grande figure de la musique populaire argentine, un artiste consacré, un murguero de ley (comme on dit à Buenos Aires) (1) qui se produira jeudi en huit, le 22 septembre 2011, à l'Espace Tango Negro, 71 rue Rochechouart, Paris 9ème (M° Anvers ou Barbés-Rochechouart), à 20h : Ariel Prat, auteur-compositeur-interprète, un look de pirate maritime et un style qui mêle à la murga "traditionnelle" des éléments de jazz et même de rock, bref de musiques d'aujourd'hui greffées sur le tronc, beaucoup plus résistant qu'on ne pourrait le croire, des traditions populaires afro-argentines dont la murga est sans aucun doute, dans la Buenos Aires contemporaine, le plus manifeste et le plus dynamique des genres vivants. Un vrai phénix, renaissant de l'autodafé dans lequel la Dictature avait voulu le jeter dans les années 1976-1983.

Depuis le retour de la Démocratie, il y a maintenant plus de 25 ans, la Legislatura Porteña en a fait une Personnalité remarquable de la Culture de Buenos Aires (Personalidad destacada de la Cultura) et tout récemment, un mural (2) d'initiative populaire lui rendait hommage dans le quartier de Villa Urquiza...

Vous pouvez vous faire une idée de cette personnalité artistique en visitant son site Internet. Vous l'y verrez partager la scène du CCC avec notre ami Cucuza Castiello avec lequel il chante en duo le final de la murga Nunca murió el Carnaval (Le Carnaval n'est jamais mort), dans la deuxième édition de Con-viviencia Tanguera (juste après la mort de notre ami Alorsa - voir mon article du 23 septembre 2009 au sujet de cette seconde soirée au CCC). Vous l'y verrez aussi au micro de Fractura Expuesta, l'émission tango de La Voz de las Madres, l'année dernière et bien d'autres clips You Tube qui vous permettront d'apprécier le bain de musique traditionnelle et populaire dans lequel vivent les musiciens de tango (3) et ça, ça vaut rudement la peine d'aller le découvrir dans ce concert où Ariel Prat interprète des tangos et des milongas à la manière de la murga (de corte murguero).

Sur son site, vous pourrez aussi télécharger gratuitement des extraits d'émissions de radio (en espagnol bien entendu) qu'il a mis en ligne.

Participation aux frais : 10 €

Réservation (vivement recommandée) : 06 29 63 65 76 ou tangocaceres@aol.com

Pour aller plus loin :

(1) Un vrai de vrai murguero, un murguero garanti sur facture. Le murguero est l'artiste qui s'adonne à la murga, genre musical et poétique contestataire et même subversive, profondément populaire, lié aux traditions du carnaval argentin et uruguayen. Les deux dictatures, en Argentine et en Uruguay, ont cherché à faire disparaître la murga.
(2) oeuvre plastique sur un mur, généralement en ville
(3) Ce pourquoi je me suis fâchée si fort hier dans l'article que j'ai écrit sur la manifestation de Tandem Paris-Buenos Aires qui se tiendra ce week-end au 104 dans le 19ème arrondissement et qui mêle de manière imbécile et inculte, avec un marketing vulgaire, le tango à l'électro-cumbia, contre laquelle je n'ai rien de particulier mais si c'est le tango que l'on veut promouvoir, alors il faut promouvoir le tango dans son contexte culturel à lui et non pas en le malaxant indistinctement avec quelque chose qui n'a rien à voir avec lui. Faisons, pourquoi pas, une soirée ou un week-end cumbia à Paris pour faire découvrir aux Parisiens et aux Franciliens cette musique sud-américaine, dans sa version acoustique dite traditionnelle et même dans sa version électronique (qui n'a pas ma préférence, mais on s'en fiche, elle existe !) et laissons le tango argentin se déployer dans sa tradition argentine et portègne, avec le candombe, la milonga, la murga, le rock nacional et tout ce qui lui est si intimement lié et qui l'éclaire.