mardi 12 juin 2012

Un mois de juin en pointillé pour cause de livre sur le métier [ici]

Mes fidèles lecteurs l'ont remarqué, après un mois de mai où j'ai pu reprendre le fil de l'actualité culturelle en Argentine, autour du tango et de la culture populaire, nouveaux silences en juin. Rien de très étrange : je mets la dernière main, en particulier cette semaine, au troisième volet d'une série de livres qui devraient paraître à la rentrée ou à l'automne si tout va bien.

D'ici dimanche, il est fort probable qu'il n'y aura aucune mise à jour sur ce blog. Cela coïncide exactement avec la tenue à Paris du 30ème marché de la Poésie, où vous pouvez trouver l'une de mes anthologies, celle que j'ai publiée chez Tarabuste Editions, au stand de cette maison originale et très alternative, comme la plupart des éditeurs qui se risquent sur la poésie et la philosophie...

Le CCC présente son livre sur les tendances de la musique contemporaine argentine [Disques & Livres]

En avril, le CCC, avenida Corrientes 1543, avait déjà fait la présentation de cet ouvrage collectif à la Feria del Libro de Buenos Aires.

Ce mercredi 13 juin 2012, dans la Sala Osvaldo Pugliese, avec entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles, il y aura une nouvelle présentation à 20h, sous la forme d'une table-ronde avec le Directeur national du MICA (l'organisme fédérant depuis peu les Industries culturelles argentines), une musicologue du CCC et le coordinateur du département Tango, intitulé la Ciudad del Tango.

Il me manque l'affiche (j'y remédierai dans les meilleurs délais).

La Orquesta Típica Criolla au Sanata Bar ce samedi [à l'affiche]

La Orquesta Típica Criolla, sextuor de tango fondé en 2005, se présentera samedi 16 juin à 21h au Sanata Bar, Sarmiento y Sánchez de Bustamente, dans le cycle des ConCiertos Atorrantes.

Droit au spectacle : 30 $.

Les deux prochains samedis, cette soirée traditionnelle du samedi soir accueillera successivement le Quinteto Viceversa et le chanteur Osvaldo Peredo accompagné par la Orquesta Típica Almagro.

Vendredi Juan Vattuone sera à El Faro [à l'affiche]

Vendredi 15 juin 2012, à 21h30, l'auteur-compositeur-interprète Juan Vattuone présentera son second disque, sorti il y a un an, Escuchame una cosa (Ecoute-moi un peu ou Ecoute voir), au Bar El Faro, esquina Constituyentes y La Pampa, une adresse que mes lecteurs assidus connaissent par coeur à Buenos Aires.

Comme toujours il sera accompagné de ses deux amis et complices, le guitariste Victor Lasear et le pianiste Gustavo Corrado.

Droit au spectacle : 30 $ (ajoutez les consommations).

Pour le moment, pour des raisons que je n'ai guère le temps d'interroger, la fonction ajout de photo ne fonctionne pas sur Blogger. Dès que je trouve le temps de récupérer cela, j'ajouterai les images qui nous manquent depuis le 6 mai.

jeudi 7 juin 2012

Desde el recuerdo, la présentation continue [à l'affiche]

La chanteuse Jacqueline Sigaut continue la présentation de son cinquième disque, Desde el recuerdo te vuelvo a ver, un hommage à Aníbal Troilo, dit Pichuco.

Dans ce cadre, elle se chantera au Cafe Cultural Bien Bohemio, Sánchez de Loria 745, dans le quartier de Boedo, le samedi 9 juin 2012, à 21h30, entourée des mêmes artistes amis que lors de la toute première présentation... Elle partagera la scène avec le chanteur Hugo Araujo.

Droit au spectacle : 35 $.

Intéressant week-end au Café Homero [à l'affiche]

Ce vendredi 8 juin 2012, à 22h, au Cafe Homero, qui a retrouvé sa vocation tanguera, Cabrera 4946, dans le quartier de Palermo, la chanteuse Carolina Winograd, avec pour invité le chanteur Esteban Riera. Elle sera accompagnée par José Torelli, à la guitare (il est aussi l'auteur des arrangements et le directeur musical du récital), Nicolás Perrone au bandonéon et Manuel Gómez à la contrebasse.

Le lendemain, samedi 9 juin, à 22h, El Negro Falótico, avec pour invité les chanteurs Noelia Moncada et Hernán Genovese, présentera son tout récent premier disque, Hace tiempo (voilà longtemps), accompagné par Aníbal Corniglio (guitare) et différents instrumentistes invités, dont Franco Luciani (harmonica), qui était récemment en tournée en Europe.

Entrée : 60 $.

Depuis hier, il est impossible d'ajouter des images aux articles, d'où leur absence. En espérant que Blogger remédie rapidement à ce nouveau bug.

mercredi 6 juin 2012

Quand la Présidente promeut un héros des temps héroïques [Actu]

Avant-hier, la Présidente argentine a élevé, à titre posthume, un caudillo fédéral, le colonel Felipe Varela, au grade de général de la Nation, 142 ans après sa mort. C'est l'un de ces actes qu'elle pose de temps en temps comme une contribution personnelle et politique au révisionnisme historique, aggiornamiento de l'histoire nationale qui fermente actuellement dans le monde intellectuel argentin, au fur et à mesure que s'intensifie la vie démocratique du pays, en grande partie grâce à elle et, auparavant, à son mari depuis 2003.

Felipe Varela (1) fut un chef de guerre qui exerça son autorité et son charisme dans la région de Catamarca et plus largement dans les Provinces andines, et c'est dans cette ville du nord-ouest de l'Argentine que la Présidente est allée honorer sa mémoire. Il a vécu entre 1821 et 1870. Né à Catamarca dans une famille fortunée de propriétaires terriens (estancieros), comme la plupart des caudillos (chefs) fédéraux, il a pris les armes contre le parti unitaire qui voulait soumettre tout le territoire argentin au pouvoir portègne et ne voulait rien savoir des spécificités économiques régionales. Il fut définitivement battu en 1869 et mourut l'année suivante en exil au Chili, dans une misère noire, comme cet autre grand héros du fédéralisme argentin que fut Juan Manuel de Rosas, décédé en exil à Southampton, comme simple fermier d'un propiétaire anglais, en 1877.

Les caudillos fédéraux sont célèbres pour avoir regroupé autour d'eux des maquisards fervents et peu disciplinés, issus du peuple rural, des gauchos blancs ou noirs et des indiens, des métisses et des mulâtres, ces partisans que les villes de l'est ont baptisés monteneros (de montón, tas en français, donc ceux qui forment un tas, par opposition aux troupes régulières en uniforme et sachant marcher au pas). Dans un premier temps, jusqu'au début des années 1820, ils firent une guerre de harcèlement des plus efficaces aux troupes favorables à la colonisation espagnole, que leurs actions livraient à la disette et à un dénuement auxquels il ne fut guère possible de résister longuement, puis, l'Espagne définitivement chassée de ces pays, les montoneros fédéraux retournèrent leurs armes contre les partisans d'un Etat jacobin, centralisateur, ignorant de leurs particularismes. Ils s'opposèrent ainsi en particulier au gouvernement argentin lorsque celui-ci, avec l'aide du Brésil et des puissances européennes, déclara la guerre au Paraguay pour des revendications territoriales. La victoire alliée contre le Paraguay marqua aussi la défaite quasi-définitive de ces vieux courants fédéraux, dont le radicalisme (1891) et le péronisme plus tard (1943) ravivèrent, en le revendiquant, l'enracinement populaire et notamment rural, ce qui explique pourquoi la ville de Buenos Aires a toujours été assez défiante envers le péronisme (voir les résultats des élections locales de juillet 2011), même dans une bonne partie de ses couches populaires, ultra-urbaines.

Christina de Kirchner vient idéologiquement du péronisme des années 1970, même si elle s'est éloignée à présent du parti historique fondé par Perón, le Partido Justicialista, pour développer un programme gouvernemental modernisé, qui conserve les grands axes du péronisme (intervention économique pour une plus juste répartition de la richesse nationale, protectionisme pour ne pas laisser les Etats-Unis écraser le pays, soutien à l'industrialisation par des capitaux nationaux) et intègre dans les institutions de l'Etat le principe et la pratique des droits de l'homme, que Perón, président non aligné en pleine guerre froide, n'avait guère ménagés (2). Il est donc normal que, durant ces six années de célébration du bicentenaire de la naissance d'une Argentine indépendante, elle pose, en tant que Chef d'Etat, un certain nombre d'actes pour relever la mémoire de grands acteurs de l'histoire que les vainqueurs de la guerre civile, essentiellement les présidents Sarmiento et Mitre, au 19ème siècle, ensevelirent dans le mépris, la calomnie et l'oubli.

Pour en savoir plus :
lire le communiqué de la Casa Rosada concernant cette cérémonie (vous pouvez y regarder les 27 mn du discours enregistré en vidéo. Une excellente façon de vous familiariser avec la belle langue et la plus aboutie des rhétoriques argentines, Cristina Fernández de Kirchner est une exceptionnelle oratrice, même ses adversaires commencent à le reconnaître, c'est vous dire)
lire l'intégralité du discours, sur le site de la Casa Rosada (Palais présidentiel). Vous pourrez y constater qu'elle a été chaudement acclamée avant même d'avoir ouvert la bouche, puisque ses premiers mots ne sont pas "Bonjour" mais "Merci, merci beaucoup" !
lire l'article général de Página/12 (qui appartient à ce même courant de retour à la vérité historique débarrassée des déformations issues de la guerre civile)
lire l'article d'opinion signé par Pacho O'Donnell, historien du courant révisionniste actuel, dans Página/12

(1) A ne surtout pas confondre avec l'écrivain et journaliste profondément unitaire Florencio Varela, qui vécut lui aussi au 19ème siècle, et dont le nom a été donné à une commune et à un département de la Province de Buenos Aires.
(2) Il faut aussi reconnaître et comprendre que Perón n'aurait pas pu instituer un fonctionnement démocratique de l'Etat à cette époque-là, sans être renversé dans les mois ou les semaines qui auraient suivi. D'ailleurs aucun pays du continent n'a vécu dans la démocratie pendant la guerre froide.

Hernán Genovese présente son nouveau disque au Bar El Faro [à l'affiche]

Le 8 juin 2012, à 21h30, pendant que Cucuza et Moscato, les locaux de l'étape, jouent à l'Abasto (au CAFF, voir l'autre article de ce jour à ce sujet), un autre chanteur, Hernán Genovese, belle voix de basse, vient présenter son nouveau disque, De púa y Corazón, au Bar El Faro, qui a récupéré, il y a peu, tous ses attributs musicaux et artistiques de Bar Classé (Bar Notable), dont il avait été privé par l'administration municipal quelques semaines à peine après son inscription sur la liste des Bares Notables.

Droit au spectacle : 35 $
Adresse : esquina Constitutyentes y La Pampa, entre les quartiers Villa Urquiza, Villa Pueyrredón et Parque Chas, dans la zone occidentale de Buenos Aires.

Pour cette soirée, Hernán sera accompagné par ses habituels musiciens, les guitaristes Pablo Alessia, Aníbal Corniglio et Joaquín Althabe, et il a invité un autre chanteur ami, le Negro Falótico.

Difficile de choisir en ce vendredi entre de multiples propositions aussi bonnes les unes que les autres mais à des points très éloignés dans la ville...

Les prochaines présentations de Marioneta, par Noelia Moncada [à l'affiche]

La chanteuse Noelia Moncada continue la promotion de son nouveau disque, intitulé Marioneta (et donc j'ai déjà parlé dans ces colonnes, cliquez sur son nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus, pour accéder aux autres articles la concernant).

Vendredi 15 juin, elle sera à la Casa de la Cultura del Fondo Nacional de las Artes, Rufino de Elizalde 2831

Mardi 19 juin, elle sera l'invitée de la Orquesta Nacional Juan de Dios Filiberto, au teatro El Círculo, dans sa ville natale de Rosario

Les mercredis 20 et 27 juin, ce sera ces derniers concerts centrés sur Marioneta au Bar 36 Billares, avenida de Mayo 1265

Et aller-retour éclair entre Rosario et Buenos Airees pour la fin du mois :
vendredi 29, elle est invitée à Rosario par la Orquesta Típica Victoria, dans la Sala Lavardén et le lendemain, avec le même orchestre, elle chantera au Café Vinilo, dans le quartier de Palermo.

Un mois d'hiver bien chargé !

Les Trois Mousquetaires au CAFF et ils sont quatre, bien sûr [à l'affiche]

Vous connaissez déjà bien cette série de concerts qu'ils ont eux-même baptisés Como te quiero hermano (toi mon pote, je t'aime bien). Ils sont quatre, deux chanteurs, deux guitaristes, et vous les reconnaissez déjà sur la photo : Chino Laborde (très chevelu) et Cucuza Castiello (nettement moins) d'une part, et Dipi Kvitko et Moscato Luna, les deux guitaristes qui partagent la même silhouette longiligne (en Argentine on parle de deux flacos).

Le concert à deux voix et deux guitares se tiendra vendredi 8 juin, à 22h, au CAFF (Club Atlético Fernández Fierro, du nom de l'orchestre typique dont c'est le port d'attache). Vous connaissez l'adresse, je vous la donne par acquis de conscience : Sánchez de Bustamante, 764 (au nord de l'Abasto, dans le quartier officieux du même nom).

Prix : 40 $ (si vous allez réserver à l'avance auprès du Cafe Musetta, esquina Tucumán y Billinghurst, ça aussi vous connaissez par coeur), ou 60 $ à la porte du CAFF.

Deux cents ans après, au Marché de la Poésie à Paris [ici]

La semaine prochaine, du jeudi 14 au dimanche 17 juin 2012, se tiendra comme tous les ans sur la Place de la Mairie (ou place Saint-Sulpice), dans le 6ème arrondissement de Paris, entre la mairie et l'église, le Marché de la Poésie qui, depuis plusieurs années, se déploie aussi au-delà du périphérique dans un certain nombre de villes de la banlieue. Entrée libre et gratuite, comme de bien entendu. Le tout est organisé par l'association CIRCEE, avec l'aide d'un certain nombre d'institutions mécènes.

Les Editions Tarabuste seront présentes sur la place Saint-Sulpice. J'y ai publié un cahier d'hommage à Horacio Ferrer, avec 11 de ses poèmes en version bilingue, formant les 14 pages centrales du n° 20 de la revue Triages (juin 2008) et une anthologie de 140 pages, constituant un numéro spécial de cette même revue, et intitulée Deux cents ans après, le Bicentenaire de l'Argentine à travers le patrimoine littéraire du tango. Ce volume présente dix auteurs de tango et de rock, en version bilingue là-encore, en vers rimés, en vers libres et en prose, couvrant une période de création qui va de 1960 à 2010, l'année du Bicentenaire argentin (1).

Les Editions Tarabuste publient un grand nombre de poètes, de dramaturges et d'essayistes sous le forme de livres issus de la grande tradition de l'imprimerie artisanale et d'art. C'est beau !

Le programme de la manifestation s'étend sur tout le mois de juin, avec des conférences, des tables-rondes, des concerts, des récitals, des rencontres et des dédicaces à Paris et en périphérie. Cette année, le Marché de la Poésie a choisi pour invité d'honneur Singapour et ses poètes.

Pour mon humble part, je ne suis pas sûre d'être présente directement sur le stand comme j'ai l'habitude de le faire sur d'autres salons (couverts). Outre les pollens de la place qui m'ont empêché le lendemain, en 2011, d'assurer ma présence à un autre salon, organisé au Lycée Henri IV dans le Quartier Latin, je consacrerai une bonne partie de ce week-end au héros de l'un de mes prochains livres (parution prévue cet automne, au Jasmin)... Je retrouverai donc mes lecteurs sur le salon du livre de Sartrouville le week-end suivant.

Pour en savoir plus :

(1) Et bien entendu, tous ces livres, ceux publiés chez Tarabuste et celui publié au Jasmin, présentent des sélections différentes, sans doublon d'un ouvrage à l'autre.

Comme chaque premier jeudi du mois, le concert de AHG [à l'affiche]

Demain jeudi 7 juin 2012, à 21h, l'orchestre Alan Haksten Grupp, que mes lecteurs commencent à bien connaître (voir tous les articles le concernant en cliquant sur son nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus), partagera la soirée de la Oreja Negra (l'oreille noire), Uriarte 1271, dans le quartier de Palermo, avec le Cuarteto Lupanar (je ne traduis pas, ça se comprend tout seul).

Droit au spectacle : 30 $.

Un prix plus qu'acceptable pour un concert avec beaucoup de musiciens (AHG en compte 12 à lui tout seul, et des bons, et des jeunes, et plein de bonne humeur et de joie de faire de la musique).

Il est possible d'acheter en même temps l'entrée et leur disque, pour 50 $. Si vous êtes à Buenos Aires, demain soir, précipitez-vous à Palermo ! Et allez-y de ma part, cela leur fera plaisir.

L'Uruguay reconnaît les victimes du terrorisme d'Etat des années 1968-1985 [Actu]

Lundi, de la manière la plus officielle et institutionnelle, un certain nombre de victimes du terrorisme d'Etat qui a existé en Uruguay de 1968 à 1985 ont reçu les documents qui attestent de leurs souffrances. La cérémonie a eu lieu à 17h, dans l'antichambre de la Chambre des Députés, à l'initiative conjointe de cette Assemblée et du Ministère de l'Education et de la Culture.

L'Uruguay met ainsi en oeuvre un certain nombre d'injonctions qui lui ont été adressées par la Commission Interaméricaine des Droits de l'Homme.

En effet, l'Uruguay est l'un des pays d'Amérique du Sud les plus réticents à enquêter sur les violations des droits de l'homme qui ont eu lieu sur son sol et de la main des gouvernants pendant la Guerre froide.

Les documents remis lundi devraient ouvrir à leurs récipiendaires le droit à percevoir certaines indemnisations sonnantes et trébuchantes. C'est un tournant que cette rupture avec une longue politique de l'autruche.

Pour aller plus loin :
lire l'article de La República sur son site Internet (LR21)