vendredi 31 août 2012

Tout le monde au Congrès se lève pour Quino [Actu]



Le papa de Mafalda, adorable petite fille insolente de San Telmo, a 80 ans. A cette occasion, le Congrès argentin lui a rendu hommage hier, en séance plénière, toute différence politique abolie, ce qui n'est pas si fréquent même si peu à peu les élus s'adaptent à ce vivre ensemble qui, en général, demande une certaine tradition démocratique.

Pour aller plus loin :
lire l'article de Página/12 que je vous ai présélectionné (ou aller voir ce qui se passe dans les autres journaux que mon agenda du jour ne me permet pas d'aller feuilleter, même sur la toile. Tous les quotidiens sont en lien permanent dans la rubrique Actu de la Colonne de droite, en partie inférieure).

L'usage des cartes de crédit, c'est Big Brother ! [Actu]

Tout au long de cette année, l'administration fiscale argentine, l'AFIP, s'est rendu compte qu'un bon nombre de petits malins, qui déclaraient des revenus modestes ou relativement modérés, effectuaient chaque année plusieurs voyages à l'étranger, ce qui est un premier signe extérieur de richesse en Argentine. Or, au cours de ces voyages, ces messieurs-dames font chauffer la carte de crédit pour un peu tout et n'importe quoi. Les relevés de banque, voyez jusqu'où va le croisement des fichiers informatiques, y compris en Argentine !, ont permis au fisc argentin, décidément bien agressif ces derniers temps, de comprendre que les achats concernaient des biens de consommation à haute valeur ajoutée : matériel Hi-Fi ou informatique, services divers et variés que ces contribuables pourraient tout aussi bien acheter ou consommer dans leur pays, faisant ainsi mieux tourner le marché local de l'offre et la demande.

L'AFIP en a conclut qu'il s'agissait le plus souvent d'opérations visant à échapper à l'impôt (ce en quoi elle a sans doute raison sur la majeure partie des cas répertoriés) et constituait aussi un vaste système de sortie de devises au noir, ce qui, bien entendu, perturbe le modèle monétaire national et ralentit le rétablissement à terme de la convertibilité du peso sur les marchés étrangers, convertibilité abandonnée depuis décembre 2001, à cause de la retentissante faillite du pays.

Le nouvel instrument fiscal mis en place par l'AFIP est radical (peut-être un peu trop, d'ailleurs, et il ne va pas manquer de soulever beaucoup de rogne dans les jours, les semaines ou les mois à venir) : tout Argentin qui fera à l'étranger un paiement par carte de crédit (à ne pas confondre avec une simple carte de paiement, à débit immédiat ou différé à la fin du mois) se verra prélever un surplus de 15% de la somme payée, que la banque ou l'organisme de crédit (American Express par exemple) versera au fisc, au titre d'une avance sur impôt. A la fin de l'exercice fiscal, le système devrait être en mesure de rembourser au contribuable l'éventuel trop-perçu si le montant de son impôt est légalement inférieur à ce qu'il aura déjà payé par ce prélèvement à la source.

Les Argentins n'ayant une confiance démesurée ni envers les banques ni envers les organismes d'Etat, la mesure risque d'être assez rapidement très impopulaire (même si elle ne touche qu'une minorité de toute manière assez privilégiée pour pouvoir voyager et bénéficier d'une carte de crédit internationale), à moins que le discours officiel se fasse très agressif vis-à-vis des riches, au prix, le cas échéant, d'une assimilation démagogique et excessive entre ces derniers et les fraudeurs...

Pour en savoir plus :
lire l'article de Página/12 (dont le ton est ici très mesuré et très analytique, au lieu d'être comme d'ordinaire passablement militant)
Les autres titres de la presse doivent présenter des analyses ou des non-analyses des plus instructives sur la manière dont l'intelligentsia va prendre la mesure mais mon agenda un peu trop chargé pour aujourd'hui ne me permet guère d'en faire état.

jeudi 30 août 2012

ETvaB souffle ses 5 bougies ce week-end à... El Faro [à l'affiche]


Ce vendredi 31 août, à 21h3, et samedi 1er septembre, à 22h (comptez une bonne heure de retard dans les deux cas très probablement), Cucuza Castiello et Moscato Luna fêtent les 5 ans de leur cycle de concerts El Tango vuelve al Barrio (le tango est de retour dans le quartier), qu'ils animent essentiellement au Café El Faro, situé à l'angle des avenues La Pampa et Constituyentes, à la limite des quartiers Villa Urquiza, Villa Pueyrredón et le très récent Parque Chas (une scission du quartier d'Agronomia en 2008).

Invité d'honneur ce vendredi : Juan Carlos Godoy et ses 90 printemps, avec le (beaucoup plus jeune) bandonéoniste Sebastián Zasali.
Invitée d'honneur samedi : Francis Andreu.

Droit au spectacle chaque soir : 30 $.

Cristina annonce la création d'une cité du cinéma à Puerto Madero [Actu]


La présidente argentine a annoncé hier la création d'une grande infrastructure de 120 000 mètres carrés sur l'île Demarchi, près des quais du quartier super-branché de Puerto Madero, le long du Río de la Plata, à Buenos Aires, à côté du lieu d'amarrage du Casino Flotante.

Cette grande infrastructure accueillera des tournages de longs, moyens et courts métrages. L'annonce en a été faite hier à midi à la Casa Rosada devant un parterre de 1300 personnalités du monde audiovisuel argentin.

Par ailleurs, la présidente a aussi annoncé le relèvement des subventions que l'institut national de l'audiovisuel (INCAA) distribuera désormais aux productions nationales.

Comme on s'en doute, le discours a soulevé l'enthousiasme de l'assistance. Il faut dire que Cristina Kirchner revient de Venise, où elle est allée inaugurer un pavillon permanent argentin sur un plateau d'exposition internationale. Cinecitta à l'argentine...

Comme elle l'a dit elle-même, "à l'heure où le monde entier fait machine arrière sur tous les plans [ajoutons en aparte, notamment celui de la culture], l'Argentine continue, quant à elle, à aller de l'avant et à investir pour son avenir".

Mon agenda un peu bousculé de tous ces jours-ci m'empêche d'aller très loin dans ma lecture des réactions de la presse. Je vous laisse lire celle, toujours très favorable, de Página/12. Mais vous disposez comme toujours de liens vers les sites Internet des autres journaux dans la rubrique Actu de la Colonne de droite où les autres quotidiens ne manqueront pas de vous donner tous les arguments contre la décision présidentielle.

Le salaire minimum monte de 25% [Actu]



Avant-hier, et l'accumulation de rendez-vous tenus pour les uns, déplacés pour les autres selon l'inimitable don des Argentins pour le jonglage avec l'improvisation, m'a empêchée d'en rendre compte plus tôt, la présidente Cristina Kirchner a participé à la clôture des négociations tripartites du Consejo Salarial, composé du Gouvernement (représenté par le ministre du Travail), des instances patronales et des organisations syndicales, qui, tous les ans, se réunit pour fixer le nouveau montant du salaire minimum argentin (SMVM, soit Salaire Minimum Vital et Indexé – movil en espagnol argentin).

SMVM qui est d'ailleurs plus un indice de l'inflation réelle sévissant dans le pays que le filet de sécurité qu'il est pour les salariés en Europe (dans les pays où il existe), puisque 35 à 40% de l'économie nationale est souterraine et ne donne donc lieu ni à contrat de travail, ni à contributions sociales, ni à bulletin de salaire.

Toujours est-il que les trois parties se sont entendues, et semblerait-il, de très bonne volonté de part et d'autre (puisque personne n'a voté non), pour porter ce salaire minimum à 2 875 pesos mensuels en deux étapes. 2 670 en septembre et le reste en février prochain. Soit une augmentation de 25%, ce qui correspond donc, et encore avec un étalement sur près de 6 mois, à un simple rattrapage de l'inflation, laquelle est renforcée par la politique commerciale d'un certain nombre d'acteurs économiques qui semblent en ce moment tendre artificiellement le marché en organisant une certaine pénurie sur des produits emblématiques du panier de la ménagère. La viande a augmenté et beaucoup, les pâtes, toute la boulangerie aussi, et en ce qui concerne la yerba mate, la base de la boisson nationale et quotidienne, non seulement les prix ont augmenté de manière spectaculaire mais la diversité des produits, dans la plupart des marques, s'est fort réduite dans les grandes surfaces à enseigne nationale (Coto, Disco, Carrefour, Dia...) comme dans les petites épiceries de quartier, dites supermercados chinos, toujours tenus par des familles asiatiques (Chine, Taïwan, Cambodge, Vietnam, Laos, Corée...).

Pour la première fois dans une réunion de ce Consejo Salarial, le leader de la CGT argentine, le très remuant camionneur Hugo Moyano, en conflit quasi-ouvert avec le Gouvernement depuis les élections présidentielle et législatives de l'année dernière, n'était pas présent dans le tour de table. En revanche, le CTA, en général plus radical dans ses positions que la très péroniste CGT, était là et a donné son accord à ces montants et à leurs modalités d'entrée en vigueur, ce qui est, là encore, assez nouveau...

Pour aller plus loin :
lire l'article de Página/12 (titre que mes fidèles lecteurs savent très favorable au Gouvernement en place).
Vous trouverez l'ensemble des grands quotidien de la presse argentine dans la rubrique Actu, de la Colonne de droite, en partie inférieure. Clarín, La Nación et La Prensa, journaux de l'opposition nationale, donnent un autre son de cloche, mais avec des Unes dépourvues de tout humour (tandis que Página/12 a toujours le sourire sur le marbre, ce qui le rend toujours plus agréable à feuilleter et à lire, sauf pour les Argentins anti-kichneristes auxquels cette rédaction a bien du mal à arracher le moindre sourire).
Vous avez sans doute compris le jeu de mots de cette une en illustration grâce à cette balance qui indique le nouveau SMVM : "un accord de poids"/ "un accord sur le peso" (la devise nationale).

dimanche 26 août 2012

Radio Nacional en fête pour ses 75 printemps [Actu]



Demain, lundi 27 août 2012, la radio publique argentine, Radio Nacional, fêtera ses 75 ans, c'est-à-dire l'anniversaire de la première retransmission en direct d'un opéra depuis le Teatro Coliseo, Persifal de Wagner, bidouillée par quatre étudiants en médecine et radio-amateurs à leurs heures perdues...

Une grande fête réunira un bon nombre de représentants du personnel, producteurs, animateurs et artistes des quatre radios qui émettent vers le pays (AM 870, FM Clásica, FM Rock et FM Folklórica, en oubliant donc RAE qui émet plutôt vers l'extérieur de l'Argentine).

Le Premier Ministre (Jefe de Gabinete, comme on dit en Argentine) et le Secrétaire d'Etat de Communication publique ont annoncé leur présence. Le Président de l'audiovisuel public argentin, qui chapeaute la radio et la télévision, sera là lui aussi ainsi que la Directrice Exécutive de Radio Nacional, qui m'a fait l'immense honneur de me faire parvenir un carton d'invitation à la manifestation du soir, à l'Auditorium où hier le chanteur Cucuza Castiello, que mes lecteurs connaissent bien, donnait un récital, abandonnant pour une fois son cher Café el Faro, aux mains (expertes) de Lucio Arce et une brochette d'autres artistes, parmi lesquels Néstor Basurto.

Cette journée, qui marquera aussi le 92ème anniversaire de la toute première retransmission radiophonique en Argentine, verra la mise en route de nouvelles transmetteurs qui offriront une meilleure couverture du territoire, une faiblesse de la radio qui fait beaucoup râler les habitants du pays, qui ne peuvent pas toujours écouter correctement les émissions qui les intéressent. Il faut dire aussi que le Cône Bleu, puisque tel est son surnom, présente une certaine étendue géographique qui en fait un vrai défi pour toutes les technologies actuelles (Wi Fi, téléphonie mobile, radio, télévision...). Et pour toujours plus d'intégration régionale, on présentera aussi demain soir le portail Internet Voces del Sur, qui rassemble toutes les radios publiques d'Amérique Latine, Caraïbes comprises.

Ce sera aussi l'occasion de remettre les prix Radio Nacional qui iront cette année, entre autres, au journaliste de Página/12 Horacio Verbitsky, qui s'est acquis une très grande aura parmi ses pairs d'Amérique du Sud, et à l'historien Norberto Galasso (1), deux personnalités dont je vous cite de temps en temps les noms ou les travaux dans les colonnes de ce blog.

Pour aller plus loin :
visiter le site de Radio Nacional (en lien permanent dans la Colonne de droite, à la rubrique Actu)
lire l'article sur l'anniversaire paru aujourd'hui sur le site de Radio Nacional.


(1) Je suis actuellement plongée dans une volumineuse biographie qu'il a consacrée à San Martín avec une passion et une combativité, d'une partialité amplement assumée, qui caractérisent l'ensemble de ses écrits. Il y a des gens que ça agace prodigieusement. Je préfère pour ma part saluer l'enthousiasme et la conviction profonde de l'homme qui revendique cette forme de subjectivité politique. Après tout, de la sorte, il n'y a pas tromperie sur la marchandise.

samedi 25 août 2012

Si le fisc argentin s'en prend au football, où allons-nous ? [Actu]


A la une de Página/12 (1), la nouvelle fait sensation : l'AFIP, l'administration fiscale du pays, en général mal armée pour s'attaquer aux vrais fraudeurs, vient d'allumer 146 agents de footballeurs pour évasion fiscale et blanchiment d'argent dans le cadre de la vente de joueurs à des clubs européens, majoritairement italiens et espagnols. Les agents sont désormais interdits d'exercice. Comme Lance Armstrong, dont la condamnation par l'agence anti-dopage nord-américaine est reprise aussi en Argentine, notamment dans un article de Página/12 daté de ce matin. L'annonce ne fait pas pour autant le même effet à Buenos Aires qu'en France ou en Belgique, grands pays du cyclisme, mais elle ne passe pas non plus inaperçue, surtout dans un quotidien aussi favorable à l'actuel gouvernement argentin (pensez donc ! le type est pote avec Bush Jr, autrement dit pour les Argentins l'affreux jojo de service, et comptait faire une carrière politique au Texas sur les pas de son mentor!)

Pour aller plus loin :

(1) Un petit mot sur ce gros titre et la manchette au-dessus. "La pelota no se mancha" est une citation de Maradona lorsqu'il fit ses adieux à la compétition et qu'il reconnut des fautes professionnelles (notamment la consommation de cocaïne, dont il n'était pas encore sorti), tout en couvrant l'honneur du sport ("le ballon n'est pas entaché"). Entre parenthèses, le gros titre ajoute : "Mais il est loin d'être clair !" Au-dessus, dans la manchette, vous voyez un scaphandrier. C'est un autre gros scandale politique de l'heure. Une sévère prise de bec entre Mauricio Macri et Cristina Kirchner au sujet de la légitimité ou non de la militance politique à l'école secondaire. Macri soutient que cela devrait ne pas exister, mais ses raisons ne sont pas de pure liberté d'opinion. Cristina soutient que si mais la formation expressément visée par Macri dans l'opération n'est autre que le mouvement fondé et dirigé par son propre fils, Máximo Kirchner Fernández, pour défendre sa politique à elle. Le scaphandrier est le symbole d'un autre mouvement, lui aussi dans la mouvance nationaliste de gauche, véhiculée par un héros de bande dessinée, dont l'histoire est présente dans les écoles, les centres culturels, les clubs et les bibliothèques depuis longtemps, El Eternauta (à Monserrat, j'ai une façade El Eternauta devant mes fenêtres sur le trottoir d'en face). Il y a quelques semaines, Macri a mis en place un numéro vert (en Argentine on dit "un 0800") pour permettre aux parents de porter plainte contre toute tentative d'endoctrinement de leurs enfants. Les kirchneristes y voient de sa part une nouvelle atteinte à la liberté d'opinion chez les futurs citoyens que sont ces mineurs et une volonté de les détourner de la politique avant qu'ils ne deviennent des électeurs éclairés. Et il y a sûrement du vrai des deux côtés...

jeudi 23 août 2012

Nouvelle conférence sur la carrière de Carlos Gardel chez lui [à l'affiche]


Ce soir, à 18h30, le Museo Casa Carlos Gardel, Jean Jaures 735, accueille une conférence portant sur les derniers enregistrements que le chanteur et compositeur réalisa en 1932 à Barcelone.

On est cette année dans le centenaire de son premier enregistrement, en 1912, à Buenos Aires, d'un disque de chansons folkloriques, car Carlos Gardel jouait alors de la musique des campagnes bonaerenses et non pas du tango, dont le répertoire ne présentait pas encore pas de textes dignes de figurer dans ses récitals. Voir à ce propos la chronologie du tango que j'ai déclinée il y a plusieurs années dans ce blog et dont vous trouverez le raccourci dans la Colonne de droite, dans la partie médiane.

Comme toutes les activités publiques du musée gratuite,la conférence est gratuite. J'ai eu le temps hier de jeter un coup d'oeil sur l'exposition temporaire qui porte sur les guitaristes de Gardel (ils furent une bonne demi-douzaine). A voir quand on se trouve à Buenos Aires. J'aurai peut-être un peu plus de temps ce soir pour en faire le tour, mais pas sûr : après la conférence, je file au CCC écouter Cucuza et ses amis (hier après-midi, j'avais en fait rendez-vous avec le directeur du MCCG pour préparer ce projet qui me tend si bien à coeur et qui fera l'objet d'une présentation officielle en France à la rentrée).

mardi 21 août 2012

Cucuza au CCC jeudi soir ! [à l'affiche]



Jeudi 23 août 2012, à 22h (ça nous change du mercredi), la revue de tango Tinta Roja et Jueves de Música organisent un concert au CCC Floreal Gorini, Corrientes 1543, dans la salle Osvaldo Pugliese, un récital du chanteur Cucuza Castiello, que les lecteurs ordinaires de ce blog connaissent bien.

Entrée : 30 $.

Cucuza sera accompagné par Sebastiá Zasali et Noelia Sinkunas. Et il y aura des artistes invités...

Gardel entre reos y criollos s'en vient à El Faro [à l'affiche]

Vendredi prochain, le 24 août 2012, El Faro s'habille en Gardel avec le spectacle des chanteuses Lucrecia Merico et María de los Angeles Ledesma, Gardel entre reos y criollos, dont je vous ai déjà parlé ici (le spectacle est déjà plus que rôdé).

Ce sera donc vendredi, à 21h30, au Café el Faro, redevenu un Bar Notable dans l'exercice de toutes ses fonctions.

Droit au spectacle : 40 $.

Les chanteuses seront accompagnées comme d'habitude par le trio Las Guitarras Saavedrinas et elles auront pour invité le chanteur Leo Soneyra.

lundi 20 août 2012

Noelia Moncada au Café Homero les deux derniers vendredis d'août [à l'affiche]



La chanteuse Noelia Moncada, accompagnée du pianiste Matías Álvarez, se présentera les deux derniers vendredis du mois, les 24 et 31 août, à 21h30, au Café Homero, situé à Palermo, Cabrera 4946. Entrée : 60 pesos.

Comme presque toujours, il y aura l'embarras du choix, ce 24 août, puisque à La Boca, de l'autre côté de la ville, Horacio Molina se produira dans le cadre du Festival de Tango à la Usina del Arte, une nouvelle salle montée et installée dans une ancienne centrale électrique qui alimentait Buenos Aires. Longtemps laissé à l'abandon, le bâtiment a été racheté par la Ville et transformé en lieu de spectacle. Les Portègnes qui m'en ont déjà parlé ne tarissent pas d'éloge sur le bon goût de cette reconversion et la qualité de l'acoustique obtenue. Un bon point au bilan du Ministère de la Culture de la Ville Autonome de Buenos Aires.

Un Plenario pour Ernesto Baffa ce soir [à l'affiche]


Ce soir, lundi 20 août 2012, à 19h30 (entrée libre et gratuite comme d'habitude), le Plenario de la Academia Nacional del Tango aura pour hôte de marque le bandonéoniste et compositeur Ernesto Baffa, à l'occasion de ses 80 ans. Toujours bon pied bon oeil ou à peu près, malgré quelques ennuis de santé qui l'avaient un temps éloigné des planches, le musicien aura droit à un hommage qui commencera avec le tango rituel qui inaugure chaque séance académique, en l'occurrence un tango de sa composition, El conventillo, joué par sa formation et chanté par Tito Reyes, et se poursuivra avec différents enregistrements et extraits audiovisuels retraçant l'ensemble de sa carrière.

A l'occasion de cette réunion, la tanguera italienne Bárbara Cicero, présidente de la European Tango Society, recevra son diplôme d'Académicienne correspondante en Italie.
Le Museo Mundial del Tango s'enrichira aussi ce soir d'outils en provenance d'un atelier d'accordeur de bandonéons, ateliers qui ont toujours été assez rares à Buenos Aires pour un instrument emblélatique mais qui a très longtemps été importé d'Allemagne, jusqu'à la confiscation des entreprises privées dans l'ex-RDA en 1949.

Pour en savoir plus sur la Academia (avenida deMayo, 833, 1er étage), cliquez sur son nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search. Faites de même pour le Museo Mundial del Tango.

Ma prochaine intervention sur les ondes de RAE [Chroniques de Buenos Aires]

Demain, la journaliste et animatrice francophone Magdalena Arnoux, de Radiodifusión Argentina al Exterior (RAE), l'une des chaînes de Radio Nacional Argentina (voir le lien en Colonne de droite, rubrique Actu), m'interviewera comme elle l'avait fait l'année dernière. Le montage final devrait ensuite être mis à disposition sur la page de RAE où il est possible de le réécouter et de le télécharger gratuitement.

Le journaliste hispanophone Leonardo Liberman, qui m'avait déjà interviewée l'an dernier, dans la foulée de Magdalena, en profitera sans doute lui aussi cette fois-ci encore, histoire de vérifier si j'ai fait ou non des progrès en espagnol... On verra bien. L'interview devrait là aussi être mise en ligne d'ici quelques jours, le temps pour les techniciens de monter les bobinos.

De très nombreuses émissions du groupe Radio Nacional sont ainsi disponibles pour de lointains auditeurs et le direct est accessible via un streaming que je vous invite à capter de temps en temps. Radio Nacional perle ses programmes de tango (et d'autres musiques) au moment où la 2x4 a perdu cette exigence de choix artistique qui en faisait le véhicule incontournable du tango dans le monde de Marconi...

Ajout du 31 août : pour écouter ou télécharger l'interview en espagnol, cliquez ici.

La nouvelle saison de Teatro x la Identidad présentée au Teatro Cervantes [à l'affiche]

Pour la douzième année consécutive, l'association Abuelas de Plaza de Mayo propose au monde du théâtre sa saison de Théâtre pour l'Identité, son thème central de réflexion lié à la recherche des enfants disparus sous la Dictature.

La présentation de la nouvelle saison s'est faite au Teatro Cervantes, la plus prestigieuse institution en la matière à Buenos Aires.

Pour en savoir plus :
Le site de Abuelas est disponible directement ans la Colonne de droite, à la rubrique des Droits de l'Homme.

dimanche 19 août 2012

A 90 ans, Juan Carlos Godoy sort un nouveau disque [à l'affiche]

Après un hommage qui lui a été rendu il y a deux semaines à la Academia Nacional del Tango, c'est maintenant au Festival de Tango de Buenos Aires, au Centre d'Exposition, à la Recoleta, que se tiendra en fin d'après-midi à 18h une nouvelle présentation de ce nouveau disque du chanteur Juan Carlos Godoy, l'une des vedettes du documentaire Café de los Maestros dont j'ai déjà eu l'occasion de vous parler dans ces colonnes.

Pour l'occasion, Página/12 consacre une assez longue interview au vénérable artiste, qui ne boude pas son plaisir de revenir ainsi périodiquement sur le devant de la scène à un âge ma foi avancé.


Pour aller plus loin :

Hier, à l'amphitéâtre Eva Perón du Parque del Centenario, le Festival rendait hommage à Alorsa, grâce au concours de deux des musiciens du groupe La Guardia Hereje (1), et de quelques chanteurs amis parmi lesquels on retrouvait Lucio Arce, Cucuza et Juan Pablo Villareal. La maman d'Alorsa avait fait le voyage depuis La Plata pour être présente. Malheureusement, l'heure un peu trop précoce pour un samedi après-midi (15h) et les 10 jours de pluie exceptionnels jusqu'à vendredi inclus avaient découragé beaucoup de gens de venir se risquer sur des gradins trop exposés aux récentes intempéries... Quel dommage car sans faire grand soleil, il n'est pas tombé une goutte d'eau de l'après-midi et il faisait raisonnablement bon, même pour de Portègnes, surtout avec le maté en pogne et la thermos à portée de main.

(1) L'un des deux guitaristes de la Guardia Hereje a temporairement raccroché son instrument après la mort d'Alorsa il y a trois ans. Il le reprendra un jour parce que la musique lui manque trop. J'ai pu longuement en parler avec lui après le concert. Chacun se remet comme il peut de ce drame...

jeudi 16 août 2012

Rafale de chanteurs hier au Festival et des bons ! [à l'affiche]

Hier en fin de journée, ce sont trois chanteurs qui se sont succédé sur la scène du Festival de Tango de Buenos Aires, tout là-haut, au Centre des Expositions de la Recoleta, un lieu peu propice à ce genre d'événements mais où la présentation a fait tout de même de nets progrès depuis l'année dernière.

Jacqueline Sigaut a ouvert le bal, si l'on ose ainsi s'exprimer, avec un récital composé des principaux morceaux de son nouveau disque, intitulé Desde el recuerdo te vuelvo a ver (un vers de Homero Manzi, tiré du tango Barrio de Tango, de Aníbal Troilo). Ce fut ensuite Luis Filipelli qui fit de même avec son nouvel album intitulé Utopia et enfin El Mono Izarualde, dont je crois c'était la première participation à ce festival. L'artiste est plutôt classé underground alors les festivals ! Une voix magnifique qui arrivait à passer malgré l'acoustique épouvantable du lieu jusqu'à la buvette où je me trouvais alors avec une partie de la fine équipe qui tient le stand du label Pichuco Records, aujourd'hui de plus en plus occupé à préparer le centenaire de la naissance du "plus grand bandonéoniste de Buenos Aires, comme l'appelait le poète Julián Centeya...

Cette année, le festival se présente sous les meilleurs auspices artistiques. Excellente programmation qui me laisse sans voix (j'avais beaucoup craint ces derniers temps une dérive vers une espèce de tango officiel mais Gustavo Mozzi semble avoir pris son poste désormais bien en main et avoir gagné une audace qui lui manquait sans doute au début). Je tâcherai de rendre compte autant que possible, entre deux rendez-vous et trois négociations, de cet événement dont on espère que la pluie incessante qui tombe sur Buenos Aires depuis une semaine ne viendra pas trop le gâcher.

En revanche, côté vie quotidienne, cet hiver semble bien sombre. Dans les supérettes (supermercados chinos), les tickets de caisse frôlent cette année les niveaux parisiens, ce qui ne concorde guère avec les montants des rémunérations des gens sur place. Les grèves affectent à tour de rôle tous les services publics dépendant du Gouvernement de la Ville Autonome. Les éboueurs officiels ne ramassent plus les ordures depuis plusieurs jours et les cartoneros (chiffoniers), qui s'en chargent d'ordinaire avant eux, ne passent pas à cause des orages incessants. Heureusement qu'il ne fait pas trop chaud, sinon le chaos serait encore plus indescriptible...

vendredi 10 août 2012

Lucio Arce présente son troisième disque samedi en huit [à l'affiche]


L'auteur-compositeur interprète (faussement mégalo) Lucio Arce présentera son troisième album, A la salida del Cabaret, le samedi 25 août à 22h et le vendredi 7 septembre 2012, à 21h30, au Bar El Faro, dont mes vieux lecteurs connaissent l'adresse par cœur (Constituyentes y La Pampa).

Ceux d'entre vous qui auront écouté l'émission Carnet Nomade sur France Culture que Colette Fellous a consacrée au Tango le 10 décembre 2011 (voir mon article à ce propos) auront entendu au moins un des morceaux de ce nouveau disque, car j'avais proposé une valse encore inédite pour illustrer cette très jolie émission qui nous fait voyager tous les week-ends, pendant l'année.

Pour en savoir plus sur l'artiste, cliquez sur son nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus.

Hernán Genovese au Museo Casa Carlos Gardel [à l'affiche]


Lundi 13 août à 18h30, le chanteur Hernán Genovese et le Trio Re Fa Si se produiront au Museo Casa Carlos Gardel, Jean Jaurès 735, dans le cadre de la série de concerts Mis tardes con Gardel que vous commencez à connaître si vous êtes un habitué de ce blog.

Entrée libre et gratuite.

El Día de San Martín dans la ville la plus argentine de France [Retour sur Images]. Article n° 2700 [ici]

El Día de San Martín (fête de San Martín, à ne pas confondre avec la saint-Martin qui est célébrée le 11 novembre) a lieu le 17 août. Enfin théoriquement car en fait, en Argentine, le jour férié est depuis plusieurs années reporté au lundi le plus proche pour permettre aux Argentins de profiter d'un long week-end et favoriser le tourisme intérieur. El Día de San Martín est l'un des quatre jours patriotiques (días patrios) qui se pressent en hiver, avec le 25 mai (fête de la Révolution), le 20 juin (fête du drapeau, établie pendant la guerre civile espagnole pour fédérer les Argentins prêts à se déchirer sur les enjeux de la Péninsule) et le 9 juillet (fête de l'Indépendance).

Le superbe beffroi médiéval de Boulogne sur Mer est un monument classé.

Le 17 août, les Argentins se souviennent de José de San Martín, mort à Boulogne-sur-Mer, ce samedi de l'année 1850, à 15h, à l'âge 72 ans et six mois.
Depuis, Boulogne-sur-Mer, sous-préfecture du Pas-de-Calais, est la ville la plus argentine de France. Depuis la fin des années 1920, elle dispose même d'un musée qui lui est dédié, installé dans la maison où don José a vécu les 16 derniers mois d'une belle vie passionnée de révolutionnaire, d'homme d'action et de coeur, d'intellectuel immensément cultivé.

Pour les besoins de mes prochains projets, que je vous dévoilerai mieux à la rentrée, vers la mi-septembre, je me suis rendue en juin dernier dans ce port qui plonge dans la Manche et j'en ai rapporté quelques images et le souvenir d'une ville pleine de charme et riche d'un patrimoine culturel trop méconnu en France.

La terrasse intérieure de la Casa San Martín satisfait à une tradition bien argentine : le mur de plaques commémoratives avec des hommages venus de tous les horizons...

Ce 17 août 2012, le Día de San Martín, que les Boulonnais appellent tout simplement le 17 Août, sera fêté avec un récital de la chanteuse argentine Magdalena León, avec le soutien du pianiste Miguel Angel Estrella, brillant musicien classique argentin, grand militant des droits de l'homme et actuel Ambassadeur de son pays auprès de l'UNESCO à Paris. Le concert est organisée par la Mairie avec le soutien de l'Ambassade d'Argentine en France. Il se tiendra le 17 août à 20h, au Carré SAM, place d'Argentine. La chanteuse sera accompagnée par ses musiciens, Mariano Rey, Matías Martino et Roberto López.

Ce concert offre une bonne occasion de découvrir la ville, avec la Casa San Martín (ça s'impose), la ville fortifiée ou Ville Haute avec son Château-Musée qui présente des collections assez remarquables, notamment celle d'objets usuels et cultuels des Inuits d'Alaska qui est unique en France, la très belle Grande Rue qui dessert l'église Saint-Nicolas puis descend vers le port, d'où il ne vous reste plus qu'à bifurquer sur votre droite et à longer les Buildings pour vous trouver à Nausicaa, le plus grand Centre de la Mer de notre pays. Et face à Nausicaa ou presque, une statue de San Martín, bien militariste comme ça se faisait en 1909, à la veille du centenaire de l'Argentine, et à quelques pas de là la Maison de la Beurrière, éco-musée qui reconstitue, en haut de son escalier qui escalade la falaise, l'intérieur d'un ménage de pêcheurs à la fin du 19ème siècle... Les mouettes sont en prime. Elles volent et crient dans toute la ville du matin au soir.

Ce coin du rez-de-chaussée est consacré au Régiment des Grenadiers à cheval, le régiment d'élite que San Martín créa de toutes pièces à Buenos Aires en 1812. L'actuel régiment est chargé de la sécurité des personnalités officielles et rend les honneurs dans les grandes occasions.

La visite de la Casa San Martín vous permettra d'avoir une bonne idée de la légende du général et de la conception que la grande majorité des Argentins s'en font encore aujourd'hui. Le Libertador, le Père de la Patrie y est représenté presque exclusivement dans son action militaire, qui fut certes plus que brillante mais ne saurait pour autant rendre compte de l'ampleur du personnage, il s'en faut de beaucoup.

Depuis quelques temps en Argentine, grâce à certains historiens dont je vous ai déjà parlé ici, comme Felipe Pigna ou Norberto Galasso, qui décapent au jet d'eau sous pression les préjugés de l'histoire officielle que l'école continue de rabâcher aux élèves jusqu'au baccalauréat, les Argentins redécouvrent peu à peu son œuvre politique et révolutionnaire, qu'avait si habilement escamotée Bartolomé Mitre (1821-1906) et ses adeptes à partir des années 1860 et qui était encore très largement méconnue lorsque cette belle maison bourgeoise du 113 Grande-Rue (1) fut instituée en musée par la République Argentine.

Sans doute la pièce la plus émouvante du musée : la chambre de Mercedes, la fille de San Martín, qui mourut dans ses bras, sur ce lit (la pièce est bien entendu reconstituée car la maison a vécu près de 80 ans avant de devenir musée. En revanche, le plancher présente toutes les caractéristiques d'une grande authenticité).

Allez donc y mettre les pieds. Vous pourrez dire que vous serez allés en Argentine. Le musée est extraterritorialisé ! Et puisque comme la plupart des musées argentins l'entrée est libre, vous n'oublierez pas de remarquer l'urne en bois qui attend votre libre participation dans le vestibule...

Les douves du château de Philippe Hurepel, l'oncle rebelle de Saint-Louis, dans la Ville Haute.


Ajout du 21 août 2012 : à l'occasion du jour férié lié au Día de San Martín, l'une des fêtes qui se déplacent au lundi le plus proche, Nacional Rock, l'une des chaînes du groupe Radio Nacional Argentina, a passé hier, lundi 20 août, puis mis en ligne aujourd'hui (en libre téléchargement manuel) une interview de l'historien Norberto Galasso, qui a écrit il y a quelques années une biographie très approfondie de San Martín dans le plus pur esprit revisionismo histórico (ce fameux courant d'historiens qui a entrepris de nettoyer l'histoire nationale de tous les poncifs qui entravent son libre développement intellectuel depuis la fin du 19ème siècle). A écouter et à réécouter, lentement le cas échéant, avec patience et passion (l'espagnol d'Argentine est de plus en plus différent de celui que l'on parle en Espagne, mais avec des gens comme Galasso, ça vaut le coup de faire l'effort).
Pour aller plus loin :
visiter la page de l'émission (où vous pouvez l'écouter, voire la télécharger)


(1) San Martín y était locataire d'un appartement au second étage où il emménagea avec sa fille Mercedes, son gendre, Mariano Balcarce, et leurs deux filles en mars 1848, pour fuir les barricades qui s'étaient levées en février à Paris. Le propriétaire était un avocat inscrit au tribunal de Boulogne et son épouse, deux quarantenaires qui venaient de faire achever les travaux de construction de ce petit hôtel particulier provincial, face à l'université, lorsque la révolution renversa Louis-Philippe dont ils étaient de fervents partisans.

La rentrée de la Academia : la reprise du Seminario Homero Expósito [Actu]

La reprise continue son cours à la Academia Nacional del Tango avec l'ouverture des inscriptions pour le désormais traditionnel atelier Homero Expósito, formation des paroliers de tango, coordonnée par Alejandro Martino.

Parmi les enseignants qui intervienent : les poètes Horacio Ferrer et Héctor Negro, le murgista Ariel Prat, les poètes Raimundo Rosales et Marcela Bublik, le compositeur Javier González et de nombreux autres...

Le séminaire démarré le 24 août 2012 pour un quadrimestre de cours tous les vendredis de 19h30 à 21h30.

Informations et inscriptions, du lundi au vendredi, de 16h à 20h, au siège de la Academia, Avda de Mayo 833.

jeudi 9 août 2012

Abuelas : la 106ème identification [Actu]

Mardi dernier, l'ONG Abuelas de Plaza de Mayo a solennisé selon la coutume une nouvelle identification d'un petit-enfant recherché depuis la Dictature. Le jeune homme a 34 ans, il retrouve son identité de naissance comme Pablo Javier Gaona Miranda après avoir été confié à l'âge d'un peu plus d'un mois, par un colonel, devenu son parrain, à un couple qui ne lui avait pas caché qu'il était adopté mais lui avait dit être allé le chercher dans la Province de Missiones. Au début des années 2000, le jeune homme commença à avoir des doutes sur la véracité de ce qu'on lui avait raconté et finit par poser la question à sa mère adoptive qui lui avoua la vérité.

En juin dernier, il s'est présenté volontairement au siège de Abuelas pour entamer les démarches de recherche de son identité. Il s'est prêté aux tests ADN qui ont révélé que son père et sa mère sont deux disparus dont on n'a toujours pas pu retrouver les corps : Ricardo Gaona Paiva et María Rosa Miranda. Lui était paraguayen et elle était argentine. Ils militaient tous les deux dans les rangs de la révolution péroniste. Leur fils est né le 13 avril 1978 à Buenos Aires. Peu de temps après, ses parents déménagèrent pour aller chez les parents de Ricardo, eux-mêmes installés en Argentine et on ne les revit plus.

La grand-mère paternelle est toujours vivante et il a fallu la ménager beaucoup pour lui annoncer l'heureuse nouvelle de la découverte d'un petit-fils qu'elle cherchait depuis si longtemps. Cette vieille dame fait partie de celles qui ont osé porter plainte à la disparition des leurs, ces dames qui furent parfois chiliennes, paraguayennes, péruviennes ou uruguayennes...

Le jeune beaucoup trop ému par la conclusion d'une longue quête secrète puis officielle, de 2001 à 2012, n'a pas voulu paraître à la conférence de presse tenue par Abuelas. L'un de ses oncles était autour de la table avec Estela de Carlotto et Rosa Roisinblit, respectivement présidente et vice-présidente du mouvement.

Pour aller plus loin :

mardi 7 août 2012

Jacqueline Sigaut et Hugo Araujo tous les samedis d'août à Bien Bohemio [à l'affiche]

Les chanteurs Jacqueline Sigaut et Hugo Araujo, que connaissent bien les lecteurs de Barrio de Tango, seront tous les samedis de ce mois à partir du 11 août 2012 au Café Cultural Bien Bohemio, accompagnés par le pianiste Franco Polimeni et cette fois-ci Daniel Chappet, le nouveau héros (ou hérault) de l'harmonica tanguero...



Bien Bohemio, Sánchez de Loria 745, 21h30, entrée : 35 $.

Tango a Tres Bandas revient au Café Homero [à l'affiche]

Le trio de chanteurs Hernán Genovese, Esteban Riera et Jesús Hidalgo, qui s'était formé il y a quelques mois au Café 36 Billares, revient se produire tous les samedis d'août au Café Homero, Cabrera 4946, passant ainsi de Monserrat à Palermo, à 21h30.

Cette semaine-ci, ils auront pour invité le bandonéoniste Julio Pane, l'un des artistes qui sera en vedette au Festival de Tango qui s'ouvre lundi prochain, et comme invité de luxe, ils accueilleront le vieux maître Juan Carlos Godoy, super-vedette du prochain Festival à 90 ans d'ici quelques jours.

La communication ne précise pas le prix de l'entrée mais ici, cela m'étonnerait que ça cache un loup. Ce n'est pas leur genre (ni leur intérêt d'ailleurs !).

Patricia Barone et Javier González jouent dans le quartier de El Abasto [à l'affiche]


La chanteuse Patricia Barone et le guitariste et compositeur Javier González se produiront avec leur quatuor ce samedi 11 août au Teatro del Viejo Mercado, Lavalle 3177, juste à côté des anciennes halles aux fruits et légumes devenus le centre commercial le plus emblématique de Buenos Aires.

Entrée : 50 $ (réservation au guichet, ouvert du lundi au samedi à partir de 18h)

Un concert consacré au tango nuevo, le tango d'aujourd'hui, alternant les morceaux instrumentaux et les tangos chantés par la voix merveilleuse de Patricia, qui est bien trop souvent seule à chanter la musique de son mari...

China Cruel au Torquato Tasso ce 15 août [à l'affiche]

Le quintette féminin China Cruel se produira au Centro Cultural Torquato Tasso, Defensa 1575 (vous connaissez déjà par cœur cette célèbre adresse musicale du quartier de San Telmo) le mercredi 15 août 2012 à 22h.

Entrée : 40 $.

Comme c'était prévisible, l'ancienne contrebassiste du groupe, Carolina Cajal, a pris son envol pour d'autres aventures (elle avait rejoint déjà plusieurs autres groupes et nourrissait des projets divers et variés), elle a été remplacée par Jessica Juárez. Verónica Bellini (1), chanteuse Viviana Scarlassa reste la voix de ces "drôles de filles".


(1) Verónica Bellini fait partie des 10 artistes contemporains présentés dans mon anthologie parue en janvier 2011, Deux cents ans après, le Bicentenaire de l'Argentine à travers le patrimoine culturel du tango, édité par Tarabuste Editions, comme numéro spécial 2010 de sa revue culturelle et poétique Triages.

Les fondements musicaux du tango : la rentrée est imminente [Actu]

La Academia Nacional del Tango rattrape le temps perdu pendant ces interminables travaux de rénonvation de son siège social.

Premier enseignement à recruter ses futurs élèves, le Séminaire pour chanteurs et danseurs consacré aux fondamentaux musicaux du Tango, animé par le flûtiste et compositeur Alejandro Martino. Le séminaire dure un quadrimestre (l'unité de temps scolaire en Argentine) et commencera le 14 août 2012. Il aura lieu tous les mardis de 18h à 19h30.

Les inscriptions doivent se faire au siège de l'Académie, avda de Mayo 833, du lundi au vendredi de 16h à 20h.

lundi 6 août 2012

99,99 por ciento, la ciencia de las Abuelas, une série documentaire sur Canal Encuentro [Actu]


Capture d'écran du site de Canal Encuentro le 6 mai 2012

Ce soir et pour 4 lundis de suite et en multi-diffusion, la chaîne culturelle du service publique de télévision argentine, Canal Encuentro, diffuse un documentaire sur les techniques de procédure judiciaire, de police scientifique et d'analyse génétique qui ont été recherchées, encouragées et mises en pratique par l'ONG Abuelas de Plaza de Mayo (Grand-Mères de la Place de Mai) pour établir avec sûreté l'identité des adultes que sont devenus les enfants volés sous la Dictature, dont on évalue le nombre entre 400 et 500 personnes et dont seule à peine plus d'une centaine a pu connaître à ce jour son identité de naissance.

La série documentaire est animée par Leonardo Sbaraglia et passe en revue toutes les problématiques relatives à cette lutte et cette recherche de l'association, avec la participation de plusieurs de ces dames, dont la plus médiatique est l'actuelle présidente, Estela de Carloto.

Canal Encuentro peut être regardé en direct via le streaming disponible sur son site Internet, très bien fait (mais tout en espagnol, ce qui est bien normal).

Pour aller plus loin :
visiter la page de l'émission sur le site de Canal Encuentro sur laquelle l'émission est téléchargeable gratuitement (à condition que vous créez un compte pour que la chaîne puisse comprendre les choix des internautes).

Le Festival de Tango de Buenos Aires annonce la couleur mais en demi-teinte [à l'affiche]

Photo de famille autour du ministre Hernán Lombardi (avec l'écharpe beige) sur la scène du Café de los Angelitos

Rien d'étonnant à ce qui nous apparaît comme un retard considérable et qui n'est en fait, comme tous les ans à la même époque, que l'extraordinaire don des Argentins pour l'improvisation dans laquelle nous sommes nous-mêmes si mauvais... Le Gouvernement de la Ville Autonome de Buenos Aires vient de présenter, au Café de los Angelitos (dans la clinquante salle de spectacle, et non dans le café lui-même, beaucoup plus simple) la prochaine édition du Festival de Tango qui se tiendra du 14 au 31 août prochain.

On y retrouve les mêmes noms que d'habitude : Leopoldo Federico, Atilio Stampone, Horacio Molina, Luis Salinas, Raúl Garello, Pablo Agri, qui fera l'ouverture dans une salle de La Boca, le 14 à 20h, avec la Orquesta típica Sub 25 dont Agustín Guerrero est le pianiste, Daniel Melingo, Daniel Pipi Piazzolla, Juan Carlos Godoy, Walter Ríos, Juan Carlos et Johana Copes et Gabriel Soria qui organise un cycle de propositions autour de l'oeuvre de Piazzolla. Nouveautés ou presque : on trouvera Radio CAFF (!!!!) et El Tango vuelve al Barrio (ETvaB)de Cucuza et Moscato qui étaient déjà là l'année dernière pour la première fois. Dans les deux cas, ainsi que dans celui de ConCiertos Atorrantes (un autre programme de concerts réguliers), c'est amplement mérité. Et nouveauté des nouveautés, une soirée entière est prévue au Teatro Colón (je n'en crois pas mes yeux) avec l'initiative de tango en autogestion Tango ConTempo... En revanche, et là ce n'est vraiment pas une bonne nouvelle, le Festival se maintient au Centre des Expositions, un lieu très mal adapté à une manifestation artistique, avec une acoustique épouvantable (et c'est peu de le dire) et je ne parle même pas de la laideur insigne de ce hangar sans âme, éloigné des transports en commun et doté d'un parking exigu au tarif prohibitif (et on s'étonne que les Portègnes boudent le festival).

Et comme d'habitude depuis plusieurs années, le Mundial de Tango aura lieu en même temps que le festival, ce qui est à la fois une bonne et une mauvaise chose. Bonne parce que l'expression dansée du tango doit avoir sa place dans un festival de tango mais si possible (et c'est très possible) sans écraser les autres disciplines comme c'est le cas systématiquement en Europe, sauf à Grenade, mauvaise parce qu'avec ce qui n'est qu'une compétition (souvent sans âme) et non pas un lieu d'expression artisitique innovant (loin de là), le Gouvernement de la Ville met en œuvre une politique touristique qui fait passer au second plan l'expression artistique populaire et authentique de cette capitale, avec sa vivacité, son dynamisme, son inventivité, et masque, comme par un tour de passe-passe, son désengagement général de tout ce qui relève de la culture et du secteur non-marchand, ce dont on ne peut se rendre compte qu'en suivant l'actualité et la fréquence des manifestations d'artistes et d'intellectuels contre cette politique tout au long de l'année (1). Chose qui m'intrigue, je n'ai pas vu le nom de Susana Rinaldi au programme cette année (mais je n'ai pas encore eu le temps de tout scruter). Or Susana Rinaldi fait partie depuis décembre de la Legislatura Porteña et elle y siège dans les rangs de l'opposition à Mauricio Macri...

Cette présentation laisse donc une impression ambiguë, où l'on ne sait ce qui l'emportera dans cette édition, de la volonté des membres du conseil artistique qui se débattent avec le peu de budget qui leur est alloué ou de l'attitude habituelle de ce gouvernement par rapport à cette manifestation dont il n'a jamais caché qu'il voulait avant tout en faire un business sonnant et trébuchant pour les commerces locaux, surtout l'hôtellerie.

Pour en savoir plus,

(1) C'est encore le cas depuis la mi-juillet avec la révocation soudaine de la directrice du Patrimoine architectural et environnemental de la Ville, qui vote Kirchner et qui était l'une des toutes dernières personnalités de gauche à avoir encore à la tête d'une direction de l'administration municipale. Il semble bien que la pluralité ne soit pas la bienvenue dans la haute administration territoriale à Buenos Aires sous ce second mandat de Mauricio Macri, qui a l'air de vouloir durcir encore plus le ton avec la Présidente, en profitant sans doute du fait que de toute manière il ne peut pas se présenter à un troisième mandat donc quoi qu'il fasse, il ne diminue pas ses chances électorales. En tout cas sur le plan local et comme il ne se cache pas de viser la Casa Rosada pour les élections dans 3 ans, il faudra surveiller le spectre électoral qui résultera de ces prises de positions radicales et sans nuance.

dimanche 5 août 2012

Récital Gardel compositeur ce soir au Museo Casa Carlos Gardel [à l'affiche]


C'est l'un des hauts-lieux du tango à Buenos Aires, la dernière maison où Carlos Gardel a vécu à Buenos Aires et dans le cadre des concerts du dimanche soir, ce 5 août 2012, à 18h, deux chanteurs et une chanteuse, chacun accompagné par ses partenaires préférés, viendront rendre hommage au compositeur que fut le maître de maison.

Entrée gratuite au Museo Casa Carlos Gardel, Jean Jaurès 735, dans le quartier de l'Abasto.

Les Plenarios reprennent à la Academia [à l'affiche]

Après cette longue interruption de ses activités due à des travaux de restauration de son siège social, le Palacio Carlos Gardel, Avenida de Mayo 833, la Academia Nacional del Tango renoue avec sa tradition des actes académiques (Plenario) du premier et troisième lundi du mois demain, 6 août 2012, à l'heure traditionnelle (19h30), pour un hommage rendu au chanteur Juan Carlos Godoy, vedette des années d'après-guerre.

Le tango rituel choisi pour l'occasion est Quien tiene tu amor, de Leopoldo Días Vélez, interprété par Alfredo De Angelis et son orchestre, avec bien entendu Juan Carlos Godoy au micro, qui fêtera le 21 août prochain son 90ème anniversaire.

Ce sera l'occasion de le nommer Académicien honoris causa au sein de la jeune institution (elle a été fondée en juin 1990).

Pour en savoir plus sur la Academia, cliquez sur son nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus. Et ainsi de suite avec tous les mots-clés attachés à cet article.

samedi 4 août 2012

Ariel Ardit et son Orquesta Típica au Torquato Tasso en août [à l'affiche]


Le chanteur Ariel Ardit, désormais complètement lancé dans sa carrière de chanteur soliste à l'ancienne mode (celle des années 50 et 60), se produira les vendredi et samedi d'août, à partir du 10, et jusqu'au 1er septembre 2012, à 22h, au Centro Cultural Torquato Tasso, Defensa 1575, dans le quartier de San Telmo.

On annonce que les places sont vendues à prix réduit en cas de réservation à l'avance. Mais le prix n'est pas mentionné dans l'annonce diffusée par l'artiste, ou plutôt son agent, ce qui n'est guère de bon augure pour le porte-monnaie du spectateur moyen. Et en effet, le Torquato Tasso annonce un prix de 100 $ (l'orchestre est important, ceci explique peut-être cela, mais justement, autant le dire clairement plutôt que de le cacher)

Là-dessus, quelque soit le montant de l'entrée, le spectacteur ne sera pas volé. A défaut de modestie et d'humour dans sa communication publique (qui vient peut-être de son agent et non pas de lui), l'artiste a beaucoup de talent.

mercredi 1 août 2012

La Academia Nacional del Tango reprend ses activités [à l'affiche]


Depuis le mois de décembre dernier, le Palacio Carlos Gardel était un chantier de restauration du très bel immeuble bourgeois typiquement alvearien qui abrite la Academia Nacional del Tango. Au bout de ce long temps, l'institution, que j'ai l'honneur de représenter en France, reprend (1) ses activités.

Demain, jeudi 2 août 2012, à 19h30, le poète Raimundo Rosales présentera son livre de chansons et de poèmes, préfacé par Horacio Ferrer, à qui il avait dédié un poème, Las manos de Horacio, que j'ai traduit dans Deux cents ans après, le Bicentenaire de l'Argentine à travers le patrimoine littéraire du tango (2).

Entrée libre et gratuite comme avant.

Plein de bonnes choses aux salariés qui reprennent en ce moment le chemin de l'Avenida de Mayo et que j'aurai joie à saluer d'ici peu.

(1) Je suis donc dans le bon tempo puisque je renoue moi aussi peu à peu avec l'alimentation de ce blog, après un long temps occupée à des travaux... d'écriture. Et pour moi, ce n'est pas tout à fait fini. Il reste des beaux d'échafaudage par ci par là !
(2) Tarabuste Editions, janvier 2011, numéro spécial 2010 de la revue Triages. Se trouve auprès de l'éditeur et en commande chez les bons libraires qui n'ont pas peur de défendre la culture et de sortir des sentiers battus.

La chanteuse Marisa Vázquez inaugure la programmation d'août au CCC [à l'affiche]


Ce mercredi 1er août 2012, à 20h30 (et on dit que l'horaire est ponctuel !), Marisa Vázquez présentera son album Esa Mujer et anticipera le contenu de son prochain disque, intitulé déjà Tierra y Asfalto, au Centro Cultural de la Cooperación, sala Osvaldo Pugliese, avenida Corrientes 1543.

Entrée : 30 $.

Ci-dessus le programme du CCC en ce mois d'août et en bas, la photo diffusée par la chanteuse elle-même.

Le 10ème Salon du Livre de théatre s'ouvre aujourd'hui au Teatro Cervantes [à l'affiche]


Cette manifestation, organisée par le Gouvernement fédéral, a lieu au Teatro Nacional Cervantes, plaza General Lavalle, du 1er au 12 août 2010, du mercredi au dimanche, de 16h à 21h.

Entrée gratuite.

Au programme, concerts, conférences, présentation d'ouvrages, tables rondes, participation des différents secteurs et corps de métier concernés par le livre théâtral.

Des institutions comme le CCC Floreal Gorini, le CC Ricardo Rojas, centre culturel dépendant de l'Université de Buenos Aires (UBA), ou l'Alliance Française de Buenos Aires (Alianza Francesa) participent à l'événement.

Caracol chante demain chez Los Chisperos [à l'affiche]


Le chanteur Caracol, dont je n'ai pas assez l'occasion de vous parler, même hors saison d'écriture, se produira demain, 2 août 2012 à 21h, au café Los Chisperos, en plein coeur du quartier historique de San Telmo, rue Carlos Calvo 240.

Entrée : 30 $.

Il s'accompagnera lui-même à la guitare.

Le nom de l'établissement mérite un petit commentaire, comme son enseigne. Les chisperos, les étinceleurs en français, désignent une partie des révolutionnaires de mai 1810. Ils appartenaient au petit peuple des artisans et des ouvriers, qui n'avaient pas le droit de vote mais se firent entendre par leur présence active et incessante sur la Plaza Mayor, devant le Cabildo (aujourd'hui Plaza de Mayo). Ils doivent leur surmon à leur armement fait d'armes à feu, lesquelles à l'époque ne manquaient jamais d'émettre des étincelles à la moindre tentative de tir. Ces armes étaient dangereuses même pour ceux qui s'en servaient. Les chisperos furent donc un peu l'équivalent des sans-culottes de 1789 en France.