mardi 26 mars 2013

Lettre ouverte d'une Abuela au Pape ou prière publique à Dieu ? [Actu]


Ce matin, Página/12 a publié un éditorial signé d'une des Grands-Mères de la Place de Mai (Abuelas) sous forme d'une lettre ouverte au Pape, texte tout à la fois émouvant comme tous ceux où une vieille dame raconte le drame de sa vie, et irritant dans la mesure où elle en appelle au Pape comme s'il était investi du pouvoir magique de changer les cœurs (comme s'il était Dieu) ou comme si les partisans de la Dictature qui ont assassiné sa fille et son gendre et ont volé leur nourrisson étaient d'authentiques chrétiens sensibles à la parole du magistère, alors que ce ne sont que des crapules fanatiques qui ont instrumentalisé (et continuent à le faire lorsqu'ils sont encore de ce monde) une phraséologie catholicarde en vue de déguiser leurs crimes, comme d'autres abusent du nom de l'islam ou comme des bouddhistes (dont en Occident nous faisons si volontiers des apôtres de la non-violence) se revendiquaient de leur sagesse millénaire il n'y a pas si longtemps pour massacrer les hindouistes tamouls au Sri Lanka...
Bien entendu, puisque cette dame est âgée, qu'elle a beaucoup souffert et qu'à ce titre, elle mérite tout notre respect et notre empathie, il est très peu confortable de dénoncer ce qu'il y a sous cette lettre ouverte : une stratégie compassionnelle qui s'appuie sur la victimologie pour entretenir le doute sur la moralité du destinataire de façade (car le véritable destinataire de cette lettre, c'est le lecteur du journal, ce ne peut pas être le Pape. Lorsque l'on veut vraiment atteindre le Pape, on lui écrit sous pli scellé en passant de préférence par la voie hiérarchique, c'est-à-dire le curé puis l'évêque ou le cas échéant le Nonce). (1)

Avant de publier cette lettre (avec sa traduction), j'ai longtemps hésité.
En la publiant, est-ce que je ne participe pas à l'exploitation du pathos que je dénonce moi-même plus haut ? J'ai d'autant moins la réponse qu'en une autre occasion je vous ai présenté sans aucun état d'âme la lettre ouverte écrite par Estella de Carlotto, rayonnante présidente de Abuelas, à son petit-fils inconnu le jour de ses trente-trois ans (voir mon article du 26 juin 2011 avec son chapelet de références christiques plutôt pertinentes sous le plume de la militante). Par ailleurs, je sais que si j'enterre cette lettre et en garde la lecture pour moi, il est difficile à mon lecteur francophone de percevoir la manière dont les ONG argentines (2) s'y prennent pour maintenir leur pression anti-catholique et entretenir -sans cynisme, j'en suis convaincue (3)- la méfiance envers l'Eglise dans son ensemble tout en ciblant encore et toujours la même tête de Turc. C'est pourquoi, avant d'aller plus loin, je vous renvoie à l'article que j'ai mis en ligne quelques minutes après la présentation du nouveau pape le 13 mars. Vous y verrez que je craignais déjà un déchaînement d'hostilité de la part de ce secteur politique argentin, que par ailleurs je respecte, ai-je besoin de le répéter. L'opération prend cependant un tour plus subtil, plus insidieux que je ne l'aurais imaginé (avant, c'était nettement plus brutal). Et j'ai assez soutenu, dans ce blog, le combat honorable, franc, ouvert et juste de Abuelas et la finesse et la légitimité de leurs arguments juridiques, psychologiques, culturels et politiques pour dire franchement et clairement qu'à mon sens, ici, elles dévient du chemin qu'elles se sont tracé, en exerçant cette pression médiatique à mauvais escient.

Hélas, il est possible et il est même de plus en plus probable que certains petits-enfants ne soient jamais identifiés, que le rapt d'un certain nombre d'entre eux reste à jamais indétectable et que les criminels qui se sont rendus coupables de ces mensonges destructeurs restent impunis. Cette tragédie est incommensurable. Pour les survivants, il y a de quoi se taper la tête contre les murs. C'est une souffrance intolérable (et je parle en connaissance de cause, ayant moi-même vu les ravages causés dans ma propre famille par des drames similaires par la faute d'une autre dictature). Mais il est vain de penser en atténuer un tant soit peu la cruauté en entretenant une campagne d'opinion pour mettre en difficulté ou au défi une personnalité qui, tout éminente qu'elle soit et quelle que soit même sa bonne volonté, ne dispose pas d'un pouvoir relevant du champ politique... Cette démarche dans laquelle s'entête Página/12 ne ressemble pas du tout à l'engagement d'un dialogue constructif et loyal. Mais je vous laisse en juger vous-même.

Mi muy respetado Francisco:
Mi nombre es Sonia Herminia Torres y soy una de las tantas Abuelas de Plaza de Mayo de la Argentina. Vivo en Córdoba y a esta carta la escribo en esta fecha porque este 26 de marzo, hace 37 años, cambió mi vida en forma intempestiva, abrupta, definitiva. Esa fecha partió mi vida en dos.
Un 26 de marzo, hace exactamente 37 años, los militares de la dictadura más atroz que sufrió nuestro país se llevaron para siempre a mi hija Silvina Mónica Parodi, embarazada de seis meses y medio, y a su esposo Daniel Francisco Orozco. Ella tenía sólo 20 años y él 23. Toda la familia esperaba con amor y alegría la llegada del bebé. Desde esa tarde del 26 de marzo de 1976, los estoy buscando.

Mon très honoré François
Mon nom est Sonia Herminia Torres et je suis l'une des si nombreuses Grands-Mères de la Place de Mai de l'Argentine. J'habite à Córdoba et cette lettre, je l'écris en ce jour parce que ce 26 mars, il y a 37 ans, ma vie a changé d'une manière inattendue, abrupte et définitive. Cette date a coupé ma vie en deux.
Un 26 mars, il y a exactement 37 ans, les militaires de la dictature la plus atroce qu'a subie notre pays ont emmené à jamais ma fille Silvina Mónica Parodi, enceinte de six mois et demi, et son époux, Daniel Francisco Orozco. Elle n'avait que 20 ans et lui 23. Toute la famille attendait avec amour et joie l'arrivée du bébé. Depuis cette soirée du 26 mars 1976, je suis à leur recherche.
(Traduction Denise Anne Clavilier)

Sé con certeza que Silvina tuvo su hijo en cautiverio entre los últimos días de junio y los primeros de julio de aquel año terrible. Supe también que fue varón y que lo separaron de su madre y de toda su familia con posterioridad a su nacimiento.
Como tantos otros hijos de madres cautivas, los militares dispusieron de él como un objeto, dándolo a otra familia y condenándolo a caminar a tientas por la vida, sin saber su origen biológico y sin saber que esta abuela y su familia lo aman y lo han buscado incansablemente. Que lo siguen buscando.

Je sais de façon certaine que Silvina a eu son enfant en prison quelque part entre les derniers jours de juin et les premiers de juillet de cette année terrible. J'ai appris aussi que c'était un garçon et qu'on l'a séparé de sa mère et de toute sa famille après sa naissance.
Comme tant d'autres enfants de mères prisonnières, les militaires ont disposé de lui comme d'un objet, en le donnant à une autre famille et en le condamnant à passer sa vie un boulet au pied, sans connaître son origine biologique et sans savoir que cette grand-mère [que je suis] et sa famille l'aiment et l'ont cherché inlassablement. Qu'elles le cherchent encore et toujours.
(Traduction Denise Anne Clavilier)

Créame, Excmo. Francisco, que la desaparición forzada de esos seres tan amados se convirtió en un dolor indescriptible que me acompaña desde entonces.
Ya tengo 83 años, y cada día me levanto con la esperanza de encontrar a mi nieto. De que él llame a mi puerta y me diga: “Hola abuela, ¡aquí estoy!”.
No quisiera partir sin poder ver su cara. Sin poder recrear en sus gestos los de sus padres, mis hijos, que, desde esas fotos en blanco y negro que las Abuelas llevamos siempre en nuestras marchas, nos miran. Porque, suspendidas en el tiempo, sus miradas son un ruego, al igual que nuestro andar sin descanso.

Croyez, très estimé François, que la disparition forcée de ces êtres si chers s'est transformée en une douleur indescriptible, qui ne me quitte pas depuis lors.
J'ai maintenant 83 ans, et chaque jour, je me lève avec l'espoir de trouver mon petit-fils. Celui qu'il m'appelle à la porte et me dise : "Bonjour grand-mère, c'est moi !" (4)
Je ne voudrais pas partir sans avoir vu son visage. Sans pouvoir recréer dans ses gestes ceux de ses parents, mes enfants, qui nous regardent, dans cette photo en noir et blanc que nous autres les Grands-Mères nous emportons toujours pour défiler. Parce que, abolis (5) dans le temps, leurs regards sont une supplication, tout comme nos allées et venues sans répit.
(Traduction Denise Anne Clavilier)

Su llegada al Vaticano, Francisco, ha renovado las esperanzas sobre todo lo que puede el inmenso poder de Dios y de su Iglesia. Es por eso que me dirijo a Usted, como máximo representante de la Iglesia, para pedirle que actúe sobre aquellos que tienen un conocimiento directo de dónde están nuestros nietos y nos digan a quiénes se los entregaron y dónde enterraron a sus padres.
Estoy convencida de que Usted, en este momento histórico, irrepetible, puede interpelar sus conciencias para que reparen de alguna manera el daño que han infligido.
Después de años de tristeza y desazón que han dejado marcas profundas en mi alma y en mi espíritu, deposito mi esperanza en Usted, Santo Padre.

Votre arrivée au Vatican, François, a renouvelé les espoirs sur tout ce que peut l'immense pouvoir de Dieu et de son Eglise. C'est pourquoi je m'adresse à Vous, comme au plus haut représentant de l'Eglise, pour vous demander d'agir sur ceux-là qui ont une connaissance directe de l'endroit où sont nos petits-enfants et qu'ils nous disent à qui ils les ont livrés et où ils ont enterré leurs parents.
Je suis convaincue que Vous, dans ce moment historique, unique, pouvez en appeler à leur conscience pour qu'ils réparent d'une certaine manière le mal qu'ils ont fait.
Après des années de tristesse et de désarroi qui ont laissé des marques profondes dans mon âme et mon esprit, je dépose mon espoir en Vous, Saint Père.
(Traduction Denise Anne Clavilier)

Ya no me queda mucho tiempo. Quisiera rogarle que antes de mi viaje final me ayude a reencontrarme con mi nieto para que juntos podamos ponerles una flor a sus padres, contarle su historia, la mía propia, y juntarnos en el abrazo eterno que sólo permite el amor. Enseñarle que el amor crea mundos o los vuelve a refundar hasta de sus ruinas.
Confío en su corazón y en su inteligencia y en el nuevo lugar que Dios ha elegido para su vida. Sé que para Dios no hay cosas imposibles y que de su mano se podría lograr lo que tanto ansiamos las Abuelas de Plaza de Mayo. Es esa certeza la que me ha impulsado a escribirle desde el humilde lugar de madre y abuela.
Con todo mi respeto y con una gran esperanza, le envío mis mejores deseos en su tan trascendente misión.

Il ne me reste plus beaucoup de temps [à vivre]. Je voudrais vous prier de m'aider, avant mon dernier voyage, à retrouver mon petit-fils pour qu'ensemble nous puissions mettre des fleurs [sur le cénotaphe de] ses parents, lui raconter leur histoire, la mienne et nous jeter pour toujours dans les bras l'un de l'autre comme seul l'amour le permet. Lui apprendre que l'amour crée des mondes ou les refonde jusque sur leurs ruines.
J'ai confiance dans votre cœur et votre intelligence et dans le nouveau lieu de vie que Dieu a choisi pour vous. Je sais que pour Dieu il n'y a rien d'impossible et que de sa main il serait possible d'obtenir ce que nous désirons tant, nous les Grands-Mères de la Place de Mai (6). C'est cette certitude qui m'a poussée à vous écrire depuis mon humble place de mère et de grand-mère.
Avec tout mon respect et un grand espoir, je vous adresse mes meilleurs vœux pour votre mission si transcendante.
(Traduction Denise Anne Clavilier)

Dans la même édition, il y a un autre article à la construction quelque peu décousue où Página/12 rassemble un certain nombre de propos tenus à la radio, à l'occasion de l'anniversaire du coup d'Etat de 1976, qui tombait dimanche dernier (Dimanche des Rameaux), par Estela de Carlotto, présidente de Abuelas de Plaza de Mayo, et Nora Cortiñas, de Madres de Plaza de Mayo Linea Fundadora (7). Cet article reprend des mises en cause du comportement de Jorge Bergoglio sous la dictature, toujours jugé à l'aune du type d'action qu'on attend d'un évêque (rappelons qu'il n'a été ordonné évêque que le 27 juin 1992 et qu'il n'était à la tête du diocèse de Buenos Aires que depuis février 1998 (8), alors que la dictature a pris fin officiellement le 10 décembre 1983).
Parmi les déclarations choisies par le quotidien et où je crois sentir un malaise (comme si ces femmes persistaient dans leurs propos mais en y allant à reculons), il y en a une qui me laisse pantoise : Estela de Carlotto dit que Abuelas a toujours désiré parler avec Jorge Bergoglio mais que lui ne s'est jamais manifesté auprès d'elles.
Est-il possible que cette femme, intelligente, fine, dynamique et droite, croie en toute bonne foi qu'un évêque, quand bien même il serait cardinal et jésuite par-dessus le marché, possède un diplôme de lecture dans le marc de café ? Car la présidente de Abuelas ne dit pas qu'elles ont demandé une audience qui ne leur a pas été accordée, comme elle le dit et le répète pour d'autres personnalités (notamment dans le cas des enfants Noble Herrera). Elle dit juste qu'elle aurait bien aimé lui serrer la main (dar una mano) et qu'elle n'a jamais pu le faire parce qu'il ne les a pas invitées à venir le voir (9). Peut-elle sérieusement lui reprocher de ne pas avoir deviné les intentions non manifestées d'une ONG par ailleurs très proche du couple Kirchner, lequel semble bien avoir animé en sous-main, à partir de 2005, la campagne de diffamation contre lui, histoire de discréditer la seule voix un peu solide qui n'allait pas dans leur sens dans l'ensemble du pays ? (10) Les bras m'en tombent !

Pour aller plus loin :


(1) Autre chose qui ne manque pas de frapper dans cette lettre, c'est le caractère sommaire de la foi qui y est confessée, son absence de référence aux personnes de la sainte Trinité, ce qui est étonnant dans une lettre adressée par un particulier au Pape (en revanche c'est classique dans une lettre officielle venant d'un mandataire politique). On croirait entendre le catéchisme appris par cœur par la petite fille de six ou huit ans qui ne comprenait pas grand-chose aux concepts abscons cachés sous les formules que le curé avait débitées cette semaine-là à la marmaille rassemblée dans la salle paroissiale... A aucun moment, cette dame ne se recommande à la prière du Pape, ni pour elle-même, ni pour son petit-fils ou ses enfants, ni pour l'association à laquelle elle appartient. Elle s'adresse à un homme de pouvoir, pas au "serviteur des serviteurs" et elle le flatte, tentant d'aller dans ce qu'elle pense être "son" sens à lui. Elle n'a pas écouté ce qu'il a dit pendant son homélie d'installation le 19 mars sur la nature du pouvoir (potere en italien, poder en espagnol) de sa charge ou elle n'a pas bien compris, à moins que l'interprète de la télé se soit planté (ce serait surprenant pour un interprète argentin traduisant de l'italien). Elle a le droit de ne pas avoir compris mais c'est une drôle de démarche que de s'adresser à quelqu'un sans prendre la précaution d'écouter auparavant ce qu'il dit de sa "fonction" (pour parler comme elle) ou de son "ministère" (pour parler comme lui).
(2) Une ONG française, belge, suisse, italienne ou allemande agirait peut-être de même dans un contexte similaire. Je suis assez frappée de la montée du compassionnel dans la communication institutionnelle des ONG, par exemple dans leurs campagnes de collecte de fonds, comme si nous étions devenus incapables de réfléchir avec notre raison : lettre prétendument manuscrite d'un enfant malade ou d'un petit amputé de guerre ou d'une maman célibataire glissée dans un courrier avec une plaque-cadeau d'étiquettes personnalisées à votre nom (avec parfois patronyme ou prénom écorché), discours prêté à un lépreux défiguré par la maladie sur une grande affiche placardée sur les murs de nos villes... En France, le Secours Catholique (antenne française de Caritas internationale) semble depuis quelques années prendre le contre-pied de ce type de communication mais les autres...
(3) Voir plus bas mes commentaires sur les propos de Estela de Carlotto.
(4) Pour l'expression de cette tragédie à travers l'émotion, voir dans Deux cents ans après (Tarabuste Editions) le tango écrit par Marcela Bublik, Soy. C'est poignant, comment pourrait-il en être autrement ? Et bien entendu, les retrouvailles ne se passent jamais avec ce naturel-là. La phase de prise de contact est souvent très douloureuse des deux côtés car ce sont des étrangers qui se découvrent et qui n'ont aucun souvenir à partager en commun.
(5) Suspender en Argentine a un sens beaucoup plus fort que "suspendre" en français.
(6) A cette lettre, si une autorité ecclésiale argentine (type évêque de Córdoba pour prendre un exemple au hasard) répondait en adressant à cette dame une invitation à la prière, par exemple à travers une intention particulière à la grande prière universelle du Vendredi Saint à laquelle elle pourrait s'unir en allant à cet office ou en pensée en restant chez elle (vu son grand âge), ou une neuvaine à l'Esprit Saint entre Ascension (à la date du jeudi) et Pentecôte, à Córdoba ou à Luján (grand sanctuaire marial dédié à la sainte Patronne du pays) ou n'importe quel autre exercice spirituel de pratique courante et de cet ordre, je ne serai pas étonnée que l'association demanderesse l'interprète comme une esquive de l'Eglise. Alors que ce serait prendre au mot la demande telle qu'elle est exprimée. Puisqu'on peut tout obtenir de la main de Dieu, demandons-le lui. N'hésitons pas, surtout si on est sûr qu'il nous exauce toujours (ce qui est exact). C'est tout à fait à quoi le Pape a appelé les gens rassemblés sur Plaza de Mayo mardi 19 mars dans la nuit (voir mon article du 19 mars 2013).
(7) Les deux associations sont idéologiquement et tactiquement très proches l'une de l'autre.
(8) Or 1998, c'est précisément l'année où Jean-Paul II, qui avait donc nommé Bergoglio à ce ministère au début de l'année, a enfin reçu Abuelas. Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais il me semble difficile d'écarter une influence du dialogue entre Bergoglio et Jean-Paul II dans la mise en œuvre de cette rencontre, puisque par ailleurs Estela de Carlotto se plaint que le pape polonais ne leur avait pas prêté attention pendant son voyage en Argentine !
(9) L'ayant vu de très près lors d'une messe de semaine un soir d'août 2009 à San Carlos y María Auxiliadora (Almagro), je peux affirmer qu'il suffisait à n'importe qui d'aller à une messe qu'il présidait pour pouvoir lui parler. Pou rma part, si j'avais voulu profiter de l'occasion, je l'aurais salué et je suis sûre que la conversation se serait engagée.
(10) Quand je parle de "seule voix solide", c'est parce que les propos des politiciens de l'opposition manquent singulièrement de contenu. L'opposition tient le plus souvent un discours assez creux, comme on l'a vu récemment sur un thème où il était pourtant facile de construire une argumentation soutenue, celui de l'ouverture du droit de vote aux mineurs (voir mon article du 1er novembre 2012 à ce sujet). Alors bien entendu, un intellectuel de son gabarit avec un verbe dont on a pu apprécier la clarté brillait comme le soleil à côté de cette médiocrité de l'opposition, qu'elle parle politique, société, économie, culture ou éthique...