mercredi 31 juillet 2013

Norberto Galasso à la tête d'un séminaire d'histoire optionnel à l'UBA [à l'affiche]

Dans dix jours, le samedi 10 août 2013, alors que commence le deuxième quadrimestre de l'année universitaire, qui se partage en deux sessions, l'économiste et historien Norberto Galasso, le Passionario de l'histoire dite révisionniste (1), entame un séminaire ouvert aux étudiants (à titre d'option pédagogique) et au grand public (auditeurs libres) à l'Université de Buenos Aires (UBA) dans les locaux de la Faculté de Philosophie et de Lettres, rue Puán 480, de 13h à 17h (Caballito).

L'intitulé, Los movimientos de liberación en la Argentina, est typique de ce courant historiographique, hyper-idéologisé, un brin binaire, fort intéressant au demeurant pour son combat fervent contre l'histoire scolaire, linéaire et simpliste, toujours et encore influencée par les grands intellectuels libéraux de la fin du XIXème siècle (Sarmiento et Mitre, en tête), qui imprègne aussi la plupart des guides touristiques publiés sur l'Argentine, notamment dans l'hémisphère nord (2). Un enjeu politico-scientifique dont j'aurai à traiter le 21 août au CCC lorsque j'y présenterai mes propres travaux sur San Martín, personnage central de l'identité argentine vu depuis la France. (3)

Norberto Galasso, octogénaire plein d'une émouvante bonhomie mais qui ne s'en laisse pas compter et parle avec la fougue d'un militant trentenaire, sera entouré d'une équipe d'historiens appartenant à l'UBA.

Le quotidien kirchneriste Página/12 ne pouvait pas manquer de signaler l'événement. Voici le début de l'article, pour vous donner le ton :

La historia es un arma de combate contra la sacralización de las clases dominantes.” La frase, una especie de estribillo existencial ineludible, pertenece a Norberto Galasso. El historiador y ensayista continúa refutando y demoliendo los candorosos santuarios erigidos por el liberalismo en cada artículo que escribe, en cada una de las páginas que integran una obra prolífica y arriesgada, en las numerosas charlas y debates en los que participa, en cada clase en que su figura menuda y su dicción serena se agigantan con estocadas implacables.
Página/12

"L'histoire est une arme de combat contre la sacralisation des classes dominantes". La phrase, une espèce de refrain existentiel incontournable, appartient à Norberto Galasso. L'historien et essayiste continue à réfuter et à démolir les sanctuaires candides érigés par le libéralisme dans chaque article qu'il écrit, dans chacune des pages qui font partie intégrante d'une œuvre prolifique et risquée, dans les nombreux débats et conférences auxquels il participe, dans chaque cours où sa figure grêle (4) et sa diction tranquille grandissent avec ses implacables estocades.
(Traduction Denise Anne Clavilier)

Les inscriptions seront ouvertes à partir du 5 août. Elles se font en ligne. Voir la dernière ligne de l'article de Página/12.


(1) Entendez surtout péroniste. En Argentine, cet adjectif n'a rien à voir avec la négation des crimes nazis.
(2) Véritable collection de préjugés d'un autre âge.
(3) C'est même le thème d'une de mes conférences sur l'histoire de l'Argentine (voir la page consacrée aux conférences sur mon site Internet).
(4) Norberto Galasso est de petite taille mais "menuda", c'est difficile à traduire en français pour qui veut rester exact. C'est un petit bonhomme rondouillard avec des faux airs de Grand Schtroumpf.