lundi 30 décembre 2013

Miguel Rep s'interroge en cette fin d'année [Humour]

Lukas est une sorte de Droppy argentin ("You kown what ? I am happy..."). Avec le Culpo, c'est l'un des personnages fétiches du peintre et caricaturiste de presse Miguel Rep.
Il s'agit d'un enfant sans âge, quelque peu lunaire et revenu de tout, qui traîne avec lui une insondable tristesse existentielle et généralement contagieuse, le cheveu toujours en bataille, les yeux battus et l'âme blasée.

En cette fin d'année, Miguel Rep, le moral dans les chaussettes, imagine sa rencontre avec le Pape François (cliquez sur l'image pour une meilleure résolution).

François : Pourquoi tant de tristesse, petit bonhomme ?
Lukas : Pourquoi tant de sourire, vieux bonhomme ? (1)
(Traduction Denise Anne Clavilier)

Décidément, ce Pape fait perdre à Miguel Rep son piquant habituel et la bienveillance et la joie spirituelle dont il rayonne semblent dérouter l'esprit fort qu'il est au point que cette année, j'ai vainement attendu son ordinaire dessin de Noël, toujours très drôle. Et pour vous convaincre de ce chamboulement, il vous suffit d'aller regarder la caricature, encore très peu souriante, que, tout étourdi de découvrir sous un autre jour une personnalité dont il croyait avoir fait le tour, l'artiste avait publiée en mars, quelques jours après le conclave.

J'attends de pied ferme son horoscope habituel ou autre vaticination sur l'année qui vient. D'habitude, c'est à mourir de rire (voir l'horoscope farfelu de cette année finissante).


(1) Hombre est une expression intraduisible en français. Dans Astérix en Hispanie, Goscinny avait réglé le problème à sa façon : il marquait toutes les phrases du chef Soupalognon y Crouton de "Homme !". Hombre, c'est à la fois une ponctuation verbale (comme "une fois" en Belgique et dans le nord de la France ou "pardi" en Provence), une interjection de surprise ou d'admiration (comme "mazette" ou "fichtre", sans la désuétude qui affecte quelque peu ces expressions). Parfois, la valeur est celle d'un juron atténué, et ici, de surcroît, l'expression vient en parallèle à niño (enfant), qui pourrait être lui-même un écho de la crèche de la Nativité.