dimanche 15 juin 2014

Un petit "pueblo" qui résiste encore et toujours à la fête des Pères yankie ! [Coutumes]

San Martín, sur le site de la ville de Mendoza
Toute l'Argentine et dans une trentaine d'autres pays dont la France, c'est aujourd'hui la fête des Pères (Día del Padre) en l'honneur d'un héros de la guerre de Sécession qui avait élevé seul ses six enfants et que l'une de ses filles, au début du XXème siècle, voulut voir honorer.

Toute l'Argentine ? Non, car une capitale provinciale (1) peuplée d'irrésistibles montagnards résiste encore et toujours à la vague yankie. Et ce n'est pas facile de maintenir une tradition qui s'enracine dans un événement local qui s'est passé le 24 août 1816...

Alors que tout le reste du pays fête aujourd'hui la fête des Pères, comme le font les Etats-Unis et la France (mais ni la Belgique ni la Suisse, dans son ensemble confédéral), la ville de Mendoza maintient sa fête à l'anniversaire de naissance de Mercedes de San Martín, dont l'arrivée au monde fit du Père de la Patrie, don José de San Martín, un chef de famille.

Il y a quelques années, un sénateur mendocin tenta d'étendre cette date au caractère patriotique marqué à tout le pays mais la loi n'a pas été votée dans les délais (il aurait fallu que la question soit traitée en 2013). Et cette année, on continue donc de faire la fête le troisième dimanche de juin à Buenos Aires et ailleurs.

Bâton de commandement de San Martín, général en chef de l'Armée des Andes
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(Photo Daniel Pagano)

Mais à Mendoza, on attendra le mois d'août (voir à ce sujet le site Web de la ville). C'est à Mendoza, dans la basilique San Francisco, que Mercedes repose désormais, avec son époux, Mariano Balcarce. Dans cette église aussi, a été déposé le bâton de commandement que, le 12 août 1818, après la victoire chilienne de Maipú, le général offrit au couvent franciscain qui abritait l'image de la Vierge du Carmen, dont il avait fait la sainte patronne de l'armée des Andes.

Pour connaître cette partie de l'histoire, voir San Martín à rebours des conquistadors, que j'ai publié il y a un an et demi aux Editions du Jasmin.

Et pour finir en chanson, voici la cueca, quelque peu bègue, écrite par Hilario Cuadros pour rendre hommage aux soixante grenadiers qui convoyèrent le général malade à travers les Andes, en janvier 1820... Folklore mendocin, dans un enregistrement du quintette vocal Los Trovadores de Cuyo.

Les images n'ont rien à voir avec ce que raconte la chanson
mais tout avec la grande geste libératrice de Mendoza !

(1) Parce qu'il aimait profondément cette ville dont il avait été le gouverneur provincial de 1814 à 1816 et où on l'avait traité avec affection, confiance et respect, San Martín l'appelait el pueblo (le village, le pays, le patelin).