jeudi 31 juillet 2014

La Fédération argentine de Football perd son inamovible président [Actu]

Julio Humberto Grondona au micro, il y a un an, en août 2013
dans la salle Clémentine au Vatican
Audience du Pape aux équipes nationales italienne et espagnole de football
à la veille d'un match amical en son honneur au stade de Rome

La AFA, Fédération argentine de Football, vient de perdre son plus fort pilier en la personne de Julio Grondona, 82 ans, son inamovible président depuis trente-cinq ans.

La une de Clarín ce matin
Cliquez sur l'image pour découvrir les textes, moins alarmistes que les titres

Chef autocratique et discrétionnaire, très puissant à la FIFA, bouffi de sa propre puissance jusqu'à la caricature, haï de nombreux amoureux du foot en Argentine, à commencer par Diego Maradona, avec lequel il avait des rapports plus qu'orageux jusqu'à il y a peu, au dernier Mundial, celui du Brésil, Julio Grondona laisse un grand vide derrière lui, un vide qu'il a sciemment contribué à constituer en empêchant la relève de se manifester.

Il avait une devise : Todo pasa (tout passe), une pensée volée à sainte Thérèse d'Avila (mais, ça, bien sûr, il ne s'en est guère vanté) (1). Une devise qu'il portait ostensiblement sur une grosse chevalière en or. Tout passe en effet, et lui aussi.

Ce matin, les unes des journaux se partagent à part égale ou presque entre sa disparition et le sort du pays suspendu au règlement à New York d'une partie de la dette externe, un point que la presse en Europe tient pour résolu au détriment du grand pays sud-américain (à les lire, l'Argentine serait d'ores et déjà irrémédiablement en faillite) alors que le gouvernement n'a pas dit son dernier mot et s'évertue à garantir la souveraineté nationale contre une petite poignée de créanciers privés qui veulent imposer la loi de leurs intérêts à court terme au monde entier, dans une invraisemblable course à un libéralisme ultra-dérégulé, soutenue par quelques pétroliers texans et toute chose approchante dont le profit est le Veau d'Or.

Sur Página/12, c'est pas mal non plus.
en vedette néanmoins le très jeune ministre des Finances pendant sa conférence de presse
"Il n'est pas questions de faillite".

Le gouvernement argentin continue donc de chercher des solutions et quelques banques nationales pourraient s'associer pour racheter cette dette aux hedge funds : on s'entend mieux entre gens du même métier, de part et d'autre de l'équateur, et de banque nationale à Etat au sein d'un même pays (en tout cas, il faut l'espérer). Tout ça pour 7% de créanciers qui font suer le reste du monde et ne veulent pas de l'échéancier accepté il y a plusieurs années par 93% des fonds détenteurs de la dette argentine. Quand la minorité fait la loi, c'est la loi de la jungle.

Dans le cadre de ce blog (et en plus pendant mes vacances !), je ne peux vous renvoyer à la totalité des articles disponibles sur l'une et l'autre affaires du jour. Chaque quotidien a publié une bonne douzaine d'analyses, entrefilets, éditoriaux sur chacune d'elles. A noter toutefois qu'à part La Nación, tous les journaux titrent sur les ressources tactiques et financières dont l'Argentine dispose encore. Seule La Nación affiche une position défaitiste. Ce qui explique peut-être pourquoi les homologues européens reproduisent si fidèlement et avec une telle sinistrose la version des faits qui a été servie sur un plateau à la presse, hier, par les hedge funds eux-mêmes, fidèlement suivis en cela par les agences de notation (La Nación passe pour le journal argentin de référence et c'est donc le seul que consultent nos journalistes, hormis leurs confrères espagnols, qui eux font l'effort d'aller regarder plus loin que le bout du museau de leur souris !).

La Nación, le seul à baisser le pavillon national

Sur la mort de Grondona, on pourra lire l'un des articles de Página/12, l'un des articles de Clarín, l'un des articles de La Nación et l'un de ceux de La Prensa.

Le Pape François a fait parvenir un télégramme de condoléance ultra-minimaliste mais aussitôt publié par la AFA sur son site Internet (vous remarquerez que sur la version anglophone du site, il n'y a pas un mot sur la mort du grand patron, alors que dans les pages en espagnol... Mama mia !)
Leonel Messi fait le voyage pour se recueillir dans la chapelle ardente.
En signe de deuil, il n'y aura pas de match de foot ce week-end sur tout le territoire du Cône Bleu. Et ce malgré l'exploit du Club Atlético San Lorenzo de Almagro (l'équipe du Pape) qui disputera la phase finale de la Copa Libertadores contre une équipe paraguayenne. Match aller mercredi prochain à Asunción. Attention : il va y avoir du sport. Cela fait si longtemps qu'ils lorgnent sur cette coupe, les azulgranas !


(1) Nada te turbe, nada te espante. Todo [se] pasa. Dios no se muda. La pacienza todo lo alcanza. Quien a Dios tiene nada le falta. Sólo Dios basta. Que rien ne te trouble, que rien ne t'épouvante. Tout passe. Dieu ne bouge pas. La patience obtient tout. Rien ne manque à qui a Dieu. Il n'y a que Dieu pour nous suffire.

mercredi 30 juillet 2014

Tarragone fête Pichuco au cœur de l'été [ici]


L'association de tango de Tarragone, sur la côte méditerranéenne espagnole, organise ce week-end une petite fête dansée de quatre jours, en l'honneur du centenaire de Aníbal Troilo, terminant en beauté ce mois de juillet bigrement pichuquéen.

Samedi, Melingo présente son sixième disque [Disques & Livres]


Depuis quelques jours, Daniel Melingo est en promotion pour son nouvel album, Linyera (traduisez Clochard), édité en France (comme tous ses CD) et présenté en Argentine. Samedi 2 août 2014, à 21h, au Teatro ND Ateneo, Paraguay 918, il en fera la première présentation sur scène, après plusieurs radios et deux articles dans la presse nationale.

Entrée : de 140 à 220 $ (ARG).



La semaine prochaine, il s'envole pour une nouvelle tournée européenne dont vous trouverez le programme sur sa page Facebook.

Dimanche, Página/12 a consacré son article de tête du supplément culturel hebdomadaire Radar. La veille, c'était un article dans La Nación. Dans les deux textes, il est question du partenariat que le chanteur a développé depuis de nombreuses années avec le poète Luis Alposta, présent dans mes deux anthologies bilingues de tango (Barrio de Tango et Deux cents ans après).


Daniel Melingo, La Canción del Linyera
(vidéo promotionnelle de mars 2014)

Pour tout savoir sur le récital de samedi, visitez le site Web du théâtre.

Ajout du 2 août 2014 :
lire l'interview publiée aujourd'hui dans Página/12.

Nora Bilous à Bien Bohemio le 1er août [à l'affiche]


La chanteuse Nora Bilous, accompagné de Matías Feigin et ses musiciens, donnera un récital ce vendredi 1er août 2014, à Bien Bohemio, Sánchez de Loria 745, dans le quartier de Boedo, à 21h30. Elle interprétera son répertoire habituel, mélangeant les grands classiques du répertoire tanguero et les chansons de la nouvelle création de Buenos Aires, dont ses propres compositions.

mardi 29 juillet 2014

Un cours de musique ouvert à tous au CETBA [à l'affiche]


Le CETBA, centre d'enseignement du Tango de Buenos Aires, vous propose à partir du 13 août une série de cours gratuits pour stimuler et développer la perception auditive de cette musique, grâce à deux musiciennes, Natalia Pedraza au bandonéon et Marcela Pedretti au piano. Le tout a lieu le mercredi de 17h30 à 19h au siège du centre, sur inscription préalable.

Clarín, le Pape et Página/12 : scoop ou flop ? [Actu]

Dimanche dernier, dans son supplément people Viva et avec roulement de tambour, Clarín a publié une interview du Pape François dont il ne livre presque rien en ligne et dont le contenu n'a même pas été repris par L'Osservatore Romano, contrairement à ce qu'a toujours fait le quotidien du Vatican pour toutes les interviews déjà accordées à diverses publications italiennes, confessionnelles ou non (1), et au journal espagnol La Vanguardia.

Malgré le peu de contenu publié en ligne, Clarín se vante d'avoir créé l'événement et pourtant il a choisi une tactique de publication partielle qui diverge profondément de celle suivie par tous ses homologues déjà honorés par la même faveur : ils ont tous joué la transparence et publié en ligne l'entretien in extenso, avec accès gratuit pour tout le monde à travers le Web, à côté de l'impression papier locale payante (et qui aura sans doute assuré un pic de vente) :

- côté écrit, sur une interview qui aurait duré 77 minutes, Clarín se contente de publier [pour l'instant ? ce n'est pas très clair] un décalogue de conseils sur le bonheur qui n'apporte rien de neuf (en tout cas à qui suit l'actualité vaticane au jour le jour – le Pape a déjà développé à maintes reprises ces idées dans ses audiences générales, ses homélies, ses discours dominicaux autour de l'angélus, ses tweets, etc.),
- côté vidéo, Clarín met en scène, avec des jingles criards, un montage d'extraits de l'entretien accordé selon toute apparence non pas à un journaliste seul (comme on pourrait le croire en ne lisant que le nom de Pablo Calvo) mais à une véritable délégation (les mouvements de tête du Saint Père font penser qu'il a de trois à six personnes en face de lui et sur sa droite). Qui plus est, la vidéo est mal filmée (en caméra fixe, avec une légère contre-plongée qui produit un effet amateur) et le son est inégal. On a la vague impression que les journalistes filment en caméra cachée. Bizarre...

Clarín affirme aussi que l'article a déclenché un buzz de portée internationale sur les réseaux sociaux mais sans pleinement convaincre. L'un des articles connexes présente une revue de presse (presque exclusivement hispanophone) sous la forme d'une simple énumération. Seul journal non hispanique cité, La Stampa (grand quotidien national italien, qui a déjà eu droit à son entretien pontifical). J'ai voulu vérifier sur le site Web du titre turinois et je n'y ai trouvé aucune trace des échos annoncés par Clarín, dans aucune des éditions, ni en italien, ni en espagnol ni en anglais. En revanche, le journal cite La Vanguardia, où l'on peut lire un article d'agence (EFE) dont la modeste taille et le peu de contenu contrastent avec l'interview papale sortie il y a peu dans ce même quotidien de Barcelone. Un seul journal des Etats-Unis est cité. Encore est-il édité en espagnol : El Nuevo Herald de Miami, qui en dit d'ailleurs plus long (en ligne) que Clarín lui-même. Le reste de la revue de presse concerne une poignée de quotidiens latino-américains (dont deux gratuits, appartenant au groupe Metro, en Colombie et au Pérou).
Ce flou fait penser que Clarín n'a pas atteint les objectifs qu'il s'était fixés avec cette interview pourtant annoncée à tue-tête dès le 24 juillet 2014.

Et malgré cela, depuis hier, Página/12 a sorti la grosse artillerie. Article lundi sur l'appel à la paix au Proche-Orient lancé lors de l'angélus de dimanche, et ce matin pas moins de trois articles, l'un plutôt favorable au Pape et les deux autres, violemment hostiles, ce qui est pour le moins déconcertant (2).

Le premier article rapporte les propos que François aurait tenus lors d'une audience privée accordée au vice-gouverneur de la Province de Buenos Aires (et que ne mentionne pas l'agenda officiel du Pape, censé être en vacances). Le Saint Père aurait pris fait et cause pour l'Argentine contre le jugement de Thomas Griesa à New York en faveur des hedge funds, cupides créanciers d'une bonne partie de la dette publique du pays (3).

Les deux autres articles d'aujourd'hui reviennent sur les vieilles marottes du journal : des faits d'abus sexuels sur des mineurs -toujours les trois mêmes exemples- dont l'ex-archevêque de Buenos Aires se serait fait le complice, ce qui ne tient pas debout puisque ces actes ont été commis sur des territoires extérieurs à sa juridiction (4).

Et Página/12 d'exhiber deux déclarations des plus douteuses :

- l'une est une lettre ouverte adressée au Pape par une poignée de victimes, qui ne cachent guère leur jalousie à l'égard des six victimes européennes de faits similaires, reçues à la Maison Sainte Marthe, au Vatican, au début juillet (5). Les signataires prétendent y dicter au Souverain Pontife la politique à adopter dans la répression de ces crimes (6) ;
- l'autre est une missive, rédigée il y a de nombreuses années, par un adolescent de Quilmes (diocèse de la grande banlieue de Buenos Aires). Il a été abusé par un prêtre lorsqu'il avait 14 ans. Dans sa lettre, il décrit ce qui lui est arrivé à l'archevêque de Buenos Aires (qui n'est pas compétent pour en juger) et c'est la mère de l'adolescent qui a apportée personnellement cette lettre à son destinataire. Le jeune homme déclare que, loin d'avoir été reçue, elle a été chassée sans ménagement par des vigiles quelque peu brutaux. A y bien regarder, est-il vraisemblable qu'un adolescent, aussi profondément traumatisé, ait pris l'initiative d'une telle lettre, d'autant que, eu égard à la minorité de leur fils, c'était aux parents et à eux seuls qu'il appartenait de porter la procédure devant les tribunaux compétents (ceux de la Province de Buenos Aires et du diocèse de Quilmes). Dès lors, quand bien même cela n'en serait pas un, il faut avouer que ça sent le coup monté.
Cette même affaire, dont Página/12 nous parle pour au moins la quatrième fois depuis l'élection du cardinal Bergoglio en mars 2013, a bel et bien donné lieu à une audience du tribunal diocésain de Quilmes, audience dont cet homme dénonce aujourd'hui le déroulé tout en décrivant un interrogatoire, certes très désagréable pour lui, mais qui correspond assez exactement à la procédure canonique, qui exige l'examen de l'ensemble de la vie d'un plaignant (comme celui de la vie de l'accusé). Et d'ailleurs, les pratiques d'enquête sont assez similaires, si toutefois elles sont bien menées, dans les autres procédures contradictoires issues du droit romain (justice pénale et civile en Argentine, en Espagne, en France, en Belgique, en Suisse, etc.) car il faut bien s'assurer que le plaignant est fiable et que les faits méritent enquête (7). Dès lors que le plaignant refuse de se prêter à l'examen des juges, comment est-il possible de poursuivre l'instruction ?

L'opinion argentine ne mérite-t-elle pas mieux que cette guérilla médiatique, surtout quand on sait que les journalistes qui s'y livrent sont tout sauf des imbéciles ?

Pour aller plus loin :
lire l'article de Clarín sur l'interview du Pape
lire l'article de Clarín sur les conseils du Pape (avec vidéo incluse)
lire l'article de La Vanguardia (auquel vous pouvez accéder aussi par l'hyperlien présent sur le site de Clarín)
lire l'article en français de Radio Vatican (qui n'en touche pas un mot en espagnol)
lire l'article de Radio Vatican en italien (un peu plus développé qu'en français, avec un audio de 3 mn 41, et la même erreur sur le titre du journal argentin)
lire l'article de Página/12 sur l'audience du Pape au vice-gouverneur Mariotto.


(1) Ce soir, L'Osservatore Romano, dans l'édition datée de demain, 30 juillet 2014, consacre à l'article de Clarín un huitième de page, en toute fin de journal, et encore y mêle-t-il un commentaire sur un tweet de ce matin et une photo !
(2) Quelle étrange stratégie que de faire plaider le Pape, autorité morale par excellence, contre une décision [hyper-contestable] de la justice nord-américaine, qui s'en prend à un instrument de la souveraineté nationale d'un pays ami en outre, et de contester, le même jour, dans la même édition du même titre, sa légitimité éthique sur des faits particulièrement scandaleux. Ou bien l'on cultive l'appui du Pape et on évite de lui chercher querelle avec un mauvais procès qui sent le moisi ou bien l'on se passe de cet appui. Peut-être Página/12 se trouve-t-il tiraillé entre sa fidélité au Gouvernement (et son analyse cohérente des enjeux économico-judiciaires de New York) et une partie de son lectorat traditionnel, qui regimberait devant le tournant "papophile" de l'automne 2013.
(3) Il est probable que, loin d'avoir pour seul but de moucher la concurrence qui étale son entretien exclusif avec le Souverain Pontife comme de la confiture sur du pain, il s'agit aussi et surtout pour Página/12 d'un article de soutien au gouvernement argentin dans les derniers jours de négociation devant la justice de New York, à laquelle il revient de fixer les modalités de remboursement aux hedge funds, alors que l'Argentine annonce au plus haut niveau qu'elle envisage de se pourvoir devant la Cour internationale de La Haye, plutôt que de se laisser plumer par un juge obtus, qui travaille visiblement pour l'ultra-droite états-unienne, et de faire les frais de la lutte idéologique de certains républicains américains hostile à la politique intérieure d'Obama, trop peu favorable à leurs yeux aux spéculateurs et à leur soif de profit à tout prix, sans aucune considération éthique.
(4) Les crimes évoqués par Página/12 ont été commis dans les diocèses de Quilmes, La Plata et Berasategui, dans lesquels le cardinal Jorge Bergoglio, archevêque de Buenos Aires, ne pouvait intervenir ni de près ni de loin, chaque évêque étant souverain sur son territoire. Página/12 continue à faire semblant de croire (maintenant ce ne peut plus être une simple ignorance) qu'en sa qualité de président de la conférence épiscopale argentine, le cardinal Bergoglio avait autorité hiérarchique sur les autres évêques, ce qui est bien entendu une parfaite aberration, eu égard au fonctionnement constant de l'Eglise depuis un bail (plus ou moins le règne de l'empereur Constantin) !
(5) Deux Irlandais, deux Anglais et deux Allemands, trois hommes et trois femmes, venant de pays où le scandale implique un réseau de complicité très institutionnalisé, à l'inverse de ce qu'il s'est passé en Argentine, où les cas relèvent de certains individus pervers et non pas d'une gangrène généralisée. Imaginons un seul instant le tableau : les Canadiens, les citoyens des Etats-Unis, les Belges, les Mexicains, les Autrichiens, une poignée de Français, j'en passe et des meilleurs, réclamant eux aussi de troquer leurs épouvantables traumatismes d'enfance contre un selfie à la noix dans un salon de Santa Marta. Les personnes reçues par le Pape aux frais du Vatican l'ont été dans un très strict anonymat et, par la suite, elles se sont bien gardées de se répandre dans les médias. Cette journée a revêtu un caractère de démarche ecclésiale, quasi prophétique, presque sacramentelle, au point d'avoir été vécue par les personnes concernées comme une forme de retraite spirituelle. Cette journée n'avait donc rien d'une revendication individuelle, narcissique, victimaire et vindicative. De sorte qu'à côté, la tapageuse missive des victimes argentines, relayée si mal à propos par Página/12 ce matin, semblerait presque relever d'un goût malsain pour le vedettariat ou l'exhibition. Au mieux, la douleur de ces personnes et leur compréhensible désir de vengeance (bien humain désir) sont instrumentalisées par des groupes politiques à leur insu. Au pire, c'est en toute connaissance de cause qu'elles cherchent à manipuler l'opinion publique au lieu de militer à visage découvert pour le projet politique qui est le leur (sans doute une société athée et peut-être pas très tolérante).
(6) C'est la meilleure façon de ne pas se faire entendre. Et donc de créer de toutes pièces la situation à partir de laquelle on pourra se plaindre du Pape, qui ne nous a pas écoutés, c'est donc qu'il a quelque chose à se reprocher sinon il nous répondrait personnellement, et patati et patata. La tactique est d'autant plus perverse que les signataires exercent en fait une forme de chantage sur le Vatican en prétendant avoir droit à une réponse personnelle du Pape sous prétexte qu'il lui arrive d'envoyer de se charger lui-même de répondre à une infime partie du courrier qui lui arrive tous les jours.
(7) Comment peut-on en appeler à la justice du Pape tout en réfutant le fonctionnement des tribunaux ecclésiastiques locaux ? On ne peut pas à la fois réclamer justice et discréditer le juge qui doit la rendre, même en étalant son ignorance des modalités du droit applicable. De la part d'un plaignant, cette manière de faire est en soi suspecte, dans un droit où par principe, c'est à celui qui dénonce de faire la preuve de ce qu'il avance (même si c'est une démarche psychologiquement pénible pour une victime mais c'est le prix de la justice). Or, dès qu'il s'agit d'abus sur mineur perpétré par des prêtres, Página/12 tombe à pieds joints dans une indignation compassionnelle qui n'a rien à voir avec la justice. Quant au recours perpétuel de ces journalistes à des interventions de tel ou tel prélat pour protéger les prêtres poursuivis par la justice, cette fois-ci comme les précédentes, elles ne sont appuyées que sur des on-dits et jamais sur des faits objectifs et des preuves concrètes dans ces nouveaux articles, qui ne font pas du tout avancer le schmilblick.

vendredi 25 juillet 2014

Marcapiel et Quasimodo Trio ce soir au Centro Nacional de Música [à l'affiche]


Le trio Quasimodo et le quintette Marcapiel, animé par le guitariste et compositeur Alan Haksten, seront ce soir, vendredi 25 juillet 2014, à 20h, Mexico 564, dans le cadre d'une série de concerts organisée par la Union de Orquestas Típicas (UOT), elle-même liée à l'équipe radiophonique de Fractura Expuesta, comme le savent mes lecteurs de longue date.

La soirée est gratuite. Entrée libre dans la limite des places disponibles.

Alfredo Piro ce soir à Clásica y Moderna [à l'affiche]


Ce soir, vendredi 25 juillet 2014, à 21h, le chanteur Alfredo Piro se produira avec ses musiciens à Clásica y Moderna, le bar notable de Callao 892, dans le sud de Recoleta.

Il présentera le plus récent de ses disques, El tiempo de los necios (le temps des crétins).

Il sera entouré de Carlos Filipo, le guitariste qui assure la direction musicale du groupe, Federico Ghazarossian, à la contrebasse électrique, Lisandro Etala à la guitare et aux effets acoustiques, Gastón Carlos, à la batterie et Rafael Varela à la guitare.

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le site Web de l'artiste.

Ce soir, le Centenaire Troilo sur la côte atlantique [à l'affiche]

C'est la deuxième soirée Pichuco de juillet à Bahía Blanca

Ce vendredi 25 juillet 2014, deux soirées autour de Aníbal Troilo ce soir, l'une en Argentine, à Bahía Blanca, dans le sud de la Province de Buenos Aires, l'autre au Brésil, à Rio de Janeiro.

A Rio, on dégustera du mate et du maalbec argentin. Chant, danse et exhibition en sus. Organisé par une association de danseurs, comme presque toujours en dehors des frontières argentines.

A Bahía Blanca, on restera dans un style plus classique avec orchestre (qui jouera des arrangements de celui de Troilo), chanteurs et souvenirs de Marcelo Guaita au Teatro Municipal.


L'affiche brésilienne reproduit une photo de Pichuco dansant avec sa femme, Zita. 

A New York, le sort de l'Argentine serait aux mains d'un juge très diminué [Actu]

Depuis plusieurs semaines, l'Argentine négocie à New York, au tribunal du juge Thomas Griesa, un ultra-libéral pour qui l'argent est roi et a toujours raison [article 2 - quand l'argent a tort, se reporter à l'article 1]. La délégation argentine cherche un accord pour étaler le remboursement de sa dette envers des hedge funds particulièrement rapaces (les Argentins parlent de fonds vautours).

Ce matin, Página/12 rend compte de la dernière audience, surréaliste, où, mardi dernier, le juge, qui a 84 ans, a semblé ne plus jouir de toutes ses facultés intellectuelles. Les journalistes ont observé divers symptômes très préoccupants comme de profonds troubles de la mémoire immédiate et une absence de compréhension logique des éléments d'un dossier très complexe sur lequel le magistrat s'acharne depuis de nombreux mois. Si en effet l'homme n'est plus en état de juger, on pourrait comprendre une part de l'absurdité de cette affaire où la justice de New York semble vouloir acculer un pays souverain, l'Argentine, à la faillite en refusant systématiquement tous les arrangements que ce pays, déterminé à s'acquitter de sa dette, imagine et propose à longueur d'audience.

jeudi 24 juillet 2014

Demain, la Academia Nacional del Tango met son saint patron secondaire à l'honneur [à l'affiche]

L'affiche argentine définitive du film

Dans de ce mois de juillet consacré à rendre hommage à Aníbal Troilo, dit Pichuco (11 juillet 1914-18 mai 1975), second esprit tutélaire de la Academia Nacional del Tango après Carlos Gardel, cette institution proposera à 18h, le vendredi 25 juillet 2014, la projection gratuite du documentaire de Martín Turnes que j'ai eu l'honneur de présenter en avant-première à Toulouse, le premier de ce mois, au sein du programme de Tangopostale.

Il s'agit du documentaire de ce centenaire et y participe une impressionnante quantité d'artistes qui ont connu le musicien, ont travaillé avec lui pendant une longue période : Raúl Garello, Horacio Ferrer, José Colangelo, Ernesto Baffa et une douzaine d'autres de même facture.

Cela se passera au siège de la Academia, avenida de Mayo 833, au premier étage, à quelques cuadras de Plaza de Mayo...

mercredi 23 juillet 2014

Semaine du cinéma des peuples indigènes à Mendoza [à l'affiche]

Inauguration lundi dernier
photo Ministère argentin de la Culture
C'est une initiative de l'ex-Secrétariat d'Etat à la Culture, élevé récemment au rang de Ministère de plein droit, qui se déroule depuis lundi à Mendoza et à San Juan, cette antique Province de Cuyo qui compte traditionnellement avec une assez importante proportion de population aborigène : un festival de cinéma amérindien, avec une vingtaine de documentaires sur la culture, la société, la vie économique et politique des différentes communautés originaires en Argentine.

Cette semaine du cinéma des peuples indigènes a été lancée au cinéma Universidad à Mendoza (ci-dessus), la capitale où José de San Martín s'est installé il y aura deux siècles d'ici quelques jours (1).

Ce matin, Página/12 consacrait un article complet à la manifestation, qui est largement rapportée dans la presse cuyaine.

Pour en savoir plus :
lire l'article de Página/12.

Ajout du 25 juillet :
lire l'article de Página/12 du 25 juillet : interviews de quelques acteurs du festival qui revendiquent une nouvelle place pour les communautés aborigènes, loin des clichés véhiculés par l'histoire blanche fixée par des hommes politiques ultra-libéraux et anglophiles de la fin du dix-neuvième siècle (Mitre, Sarmiento surtout).

Página/12, les pages culturelles ce 25 juillet 2014
Le journal fait sa une culturelle sur l'événement mendocin


(1) Dans San Martín par lui-même et par ses contemporains, vous découvrirez une description stupéfiante du Parlement de San Martín avec les caciques pehuenches, cette grande réunion de plusieurs jours où il négocia avec les tribus nomades, au cours de l'hiver 1816, le droit de marcher en armes à travers leur territoire des Andes. Le récit en est fait par le général William Miller dans ses mémoires, parus à Londres en 1828, en anglais par conséquent (avec traduction en français en vis-à-vis) : un texte d'inspiration rousseauiste, exempt de tout racisme (ce qui n'était pas si fréquent) et animé d'une évidente volonté de s'en tenir à une vérité historique aussi objective que possible. Impressionnant !

Demain, conférence sur Cuesta Abajo, quatre-vingts ans après son tournage – Article n° 3800 [à l'affiche]


Demain, jeudi 24 juillet 2014, à 18h30, dans le cadre des jeudis cinéma du Museo Casa Carlos Gardel, Alfredo Dighiero Bocage donnera une conférence sur ce long métrage si marquant dans la filmographie nord-américaine de Carlos Gardel, à l'occasion des 80 ans de son tournage à New-York.

Après la conférence, le film sera projeté.

L'activité est libre et gratuite dans la limite des places disponibles.

Museo Casa Carlos Gardel,
Jean Jaures 735, Abasto.

Un nouveau logo rejoint la Colonne de droite [Disques & Livres]

Depuis hier, le logo de la Société des Gens de Lettres a rejoint la partie basse de la Colonne de droite de ce blog, non loin des liens vers mon profil et des articles sur mes appartenances institutionnelles (Academia Nacional del Tango et quartier de Villa Urquiza à Buenos Aires).

La Société des Gens de Lettres a été fondée en 1838 par Honoré de Balzac, George Sand, Victor Hugo, Alexandre Dumas (1), tous soucieux de faire respecter la propriété littéraire et les droits d'auteur, le principe inventé par Beaumarchais. Ses deux premiers présidents furent Balzac et Hugo, rien que ça.

La SGDL offre à ses adhérents un certain nombre de service relatifs à leur statut social et au grand public, sur son site Web, un canal de vidéo en ligne où les internautes peuvent découvrir, à travers des interviews et des reportages, de nombreux écrivains de France. Chaque adhérent dispose également de sa fiche de présentation sur le site Internet de l'institution.

Depuis quelques jours, je suis devenue membre de la SGDL, puisque j'ai déjà publié plusieurs livres à compte d'éditeur, dans une maison qui rétribue les auteurs dès le premier exemplaire vendu, l'une des conditions impératives pour intégrer ce groupe. Une façon pour moi de confirmer et de renforcer le choix que j'ai fait il y a maintenant quelques années de faire de mon travail autour de l'Argentine une activité pleinement professionnelle. En cette période où je prépare mon sixième livre, qui doit sortir l'année prochaine aux Editions du Jasmin, et où je suis attelée à la rédaction d'un projet de spectacle, dont je vous parlerai plus avant lorsque notre équipe aura avancé dans ce montage...

D'ici là, les lecteurs de Barrio de Tango peuvent prendre connaissance des salons auxquels il est prévu que je participe de septembre à Noël : je viens de les inscrire sur l'agenda de mon site Internet.




(1) Ces grands écrivains français qui firent la gloire de l'époque romantique à Paris et fréquentaient tous les salons d'Alexandre-Marie Aguado, riche homme d'affaires d'origine espagnole, qui fut un admirable mécène pour la vie artistique parisienne à la fin de la Restauration et pendant une grande partie de la Monarchie de Juillet, jusqu'à sa mort en avril 1842. Aguado, dont le tombeau est toujours au cimetière du Père Lachaise, inspira à Dumas le personnage du Comte de Monte-Cristo. Il était aussi un ami personnel et intime du général José de San Martín, dont il fit l'un de ses exécuteurs testamentaires et qui est le sujet de deux des ouvrages qui me permettent aujourd'hui d'intégrer la Société.

lundi 21 juillet 2014

Et comme tous les lundis, Mis tardes con Gardel à l'Abasto [à l'affiche]

C'est une vieille tradition qui est maintenue sous la nouvelle direction du musée : concert gratuit à 18h30, le lundi, mêlant en général chant et guitare.



Jean Jaurès 735, derrière le bâtiment du centre commercial installé dans les anciennes halles aux fruits et légumes, el Abasto.

Première rencontre internationale de tango pour les musiciens au CC para la Memoria Haroldo Conti [à l'affiche]



Grosse et belle semaine à partir de demain, mardi 22 juillet 2014, au Centro Cultural para la Memoria Haroldo Conti, l'un des espaces culturels consacrés à la démocratie et aux droits de l'homme, installés dans l'enceinte de ce qui fut sous la dictature un centre de détention et de torture, l'ex-ESMA (école supérieure de mécanique de la marine), tout au nord de Buenos Aires, dans le quartier de Palermo.

Page de garde de l'agenda
à télécharger en pdf sur le site Internet du Haroldo Conti
(Cliquez sur l'image pour une haute résolution)

C'est la première rencontre internationale de tango destinée aux musiciens, avec master classes et ateliers (pour musiciens professionnels déjà inscrits), concerts, conférences, répétitions en public, projections cinématographiques (avec un excellent choix de documentaires).

Entrée libre et gratuite.

Pour en savoir plus :
vous pouvez aussi vous connecter à sa page Facebook
lire l'article de Página/12 sur le sujet (édition de ce matin)

Programme complet
Cliquez sur l'image pour une résolution de lecture

Plenario Pichuco ce soir à la Academia Nacional del Tango [à l'affiche]

Ce soir, lundi 21 juillet 2014, à 18h30, la Academia Nacional del Tango inaugurera une exposition intitulée Troilo Imágenes de su vida, constituée par Gabriel Soria à partir des documents familiaux et des photos inédites appartenant aux archives personnelles du Maestro Horacio Ferrer.

Troilo chez lui lisant un journal sportif

Une heure plus tard, commencera la séance académique habituelle de tous les premiers et troisièmes lundis du mois, avec un hommage à Pichuco.

Tango rituel : Aníbal Troilo, de Julio De Caro, par le compositeur et son orchestre.
On passera un extrait d'un film, Esta es mi Argentina, où Aníbal Troilo joue Quejas de Bandoneón de Juan de Dios Filiberto.

La partie centrale de la soirée sera occupée par une causerie de Francisco et Juan Carlos Torné, petits-fils de Zita de Troilo, qui parleront des souvenirs qu'ils ont gardé de cet extraordinaire grand-père.

Dans l'espace artistique, on fera résonner l'instrument de Pichuco. Il sera sorti de sa vitrine et confié aux mains expertes de l'Argentin Daniel Ruggiero et du Japonais Yuki Okumura.

A cette occasion, seront faits académiciens d'honneur le chanteur Héctor de Rosas, créateur du rôle masculin de María de Buenos Aires, de Astor Piazzolla et Horacio Ferrer, et le Maestro Alfredo Cordisco, compositeur et bandonéoniste, qui fêtera bientôt ses 98 ans.

Le trio Pane Rivas Cucuza continue ses jeudis au Centro Cultural Torquato Tasso [à l'affiche]


Comme pendant la première quinzaine du mois, le chanteur Cucuza Castiello, le guitariste Hugo Rivas et le bandonéoniste Julio Pane se produisent le jeudi soir à 22h, avec des invités, au Centro Cultural Torquato Tasso, Defensa 1575.

Entrée 100 $ (ARG) à la caisse le jour même, 80 $ en cas de réservation à l'avance.

Guillermo Fernández et César Angeleri sont de la partie ce jeudi (ils étaient déjà là la semaine dernière).

vendredi 18 juillet 2014

Lucrecia Merico présente son nouveau disque demain [à l'affiche]


Demain, samedi 19 juillet 2014, la chanteuse canyengue Lucrecia Merico présentera son nouveau disque, Por eso (Parce que), à la Botica del Angel, Luis Sáenz Peña 541, à 21h.

Entrée : 50 $ (ARG)

Ce nouveau disque rassemble un répertoire de Eladia Blásquez, Chico Novaro, Carlos Gardel, Atahualpa Yupanqui (ça, ce n'est pas du tango), les frères Homero et Virgilio Expósito, José Canet, etc... Soledad est interprété en duo avec María de los Angeles Ledesma. Un choix classique et pourtant ces morceaux ne sont pas parmi les plus courus dans les albums des artistes d'aujourd'hui.

A découvrir demain soir au cœur du quartier historique de Monserrat, à quelques cuadras de Plaza de Mayo.

Vingt ans après l'attentat de l'AMIA [Actu]


Cet attentat, qui s'est produit il y a vingt ans dans le quartier de l'Abasto à Buenos Aires, dans la rue Pasteur, avait fait 85 morts et 300 blessés, en majorité parmi les sociétaires de la grande mutuelle juive qui tient en Argentine un rôle entre le Consistoire et l'association des institutions juives en France. L'AMIA exerce un rôle décisif dans l'organisation confessionnelle de la communauté juive en Argentine.

Les enquêtes n'ont jamais pu aboutir à la tenue du moindre procès. Pour le moment, deux pistes se dégagent qui impliquent des commanditaires en Syrie et d'autres en Iran, à moins qu'elles ne se rejoignent. Tous les ans depuis l'attentat, l'Argentine fait une minute de silence pour se souvenir des victimes.

Le Pape François a envoyé un message vidéo aux familles des victimes et aux survivants pour leur témoigner sa solidarité.



Página/12 et La Nación consacrent tout un dossier à cet anniversaire, que l'attentat ukrainien contre l'avion civil néerlando-malaisien a tout à fait écrasé dans La Prensa. J'ignore ce qu'il en est de Clarín, son site n'était pas accessible au moment où j'ai rédigé cette entrée.

La Prensa choisit de commenter du rififi supposé à l'Elysée !
Est-ce vraiment le jour pour cela ?

A Tokyo aussi, bien sûr ! [Troesmas]


Les festivités du Centenario Aníbal Troilo se poursuivent un peu partout en Argentine et dans le monde ce soir et demain.



Ce soir, ce sera à Tokyo, avec l'association Tango Real (concert et milonga) (1), et à Manizales, en Colombie, où la fête se poursuivra demain.
Le Japon est depuis près de cent ans un pays où le tango remporte un succès fou et inspire de nombreux artistes, notamment des musiciens. Le genre est arrivé sur l'archipel à la fin des Années Folles lorsqu'un aristocrate richissime, le baron Megata (2), est rentré de Paris avec des disques à foison dans ses malles et une grande envie de faire partager sa découverte à la bonne société impériale. Depuis, la vogue du tango ne s'est jamais démentie. Mais c'est un tango qui copie ce qui se passe en Argentine, en aucun cas un tango original comme c'est le cas en Finlande par exemple.




En Argentine, les choses se passent dans la Province de Buenos Aires à Mar del Plata ce soir et à Almirante Brown, demain, avec l'orchestre municipal de tango. Primauté à la musique dans les deux cas, avec ici et là des démonstrations de danse, sans plus.




(1) Lien vers la traduction automatique en français.
(2) Luis Alposta et Edmundo Rivero lui ont consacré un tango, présenté dans Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, que j'ai publié il y a quatre ans aux Editions du Jasmin. Ils l'ont d'ailleurs connu.

mercredi 16 juillet 2014

Barrio de Tango part "en vacances" [ici]

Vous le savez désormais, en tout cas si vous êtes un lecteur assidu depuis plus de douze mois : deux fois par an, pendant les deux étés, l'austral et le septentrional, je ralentis le rythme de ce blog sur l'actualité culturelle à Buenos Aires et un peu au-delà en Argentine (avec quelques excursions de temps à autre en Uruguay).

Cette année, la Coupe du Monde de football et le Centenaire Aníbal Troilo ont retardé l'entrée en hibernation inversée de ces pages mais mon prochain livre ne perd rien pour attendre : il est déjà rédigé presque à moitié (en ce qui concerne le premier jet, en tout cas). Ce qui reste de juillet et une partie d'août seront consacrés à la suite du travail pour une parution courant 2015 aux Editions du Jasmin.

Cet article ne sera complet qu'avec un petit clin d'œil de Miguel Rep qui, après une longue pause footeuse, a repris ce matin ses vignettes sur les livres, plus que jamais habités de préoccupations existentielles. Cela tombe bien, c'est la saison où nous lisons beaucoup à la plage !

Cliquez sur l'image pour en lire les textes

Questions de livres :
- Pourquoi les briques, on les couche
alors que nous, nous devons rester debout ?
-v Nous les livres, on mourra aussi debout ?
- Pourquoi n'y a-t-il jamais de chaises pour les livres ?
- Nous les livres, n'avons-nous pas le droit de nous asseoir pour lire ?
-v Nous les livres, est-ce que nous soutenons les uns les autres ?
- Installer un Borges à côté d'un Coelho,
ça ne mériterait d'aller en taule, croyez pas ?
(Traduction Denise Anne Clavilier)

Hommage à Pichuco au Teatro Cervantes [à l'affiche]

C'est la seconde partie de l'hommage organisé par le Ministère de la Culture au niveau national pour le centenaire de la naissance de Aníbal Troilo (11 juillet 1914-18 mai 1975) : ce soir, mercredi 16 juillet 2014, la Orquesta Nacional de Música Argentina Juan de Dios Filiberto, sous la direction de Atilio Stampone et Oscar de Elía, se produira sur la scène du Teatro Nacional Cervantes dans le quartier de Retiro. Le concert est gratuit.



Parmi les artistes invités, les chanteurs Omar Mollo (qu'on retrouvera ce week-end à La Falda), et Julia Zenko, les bandonéonistes Raúl Garello, Ernesto Baffa et Walter Ríos, le pianiste José Colángelo et les danseurs Eduardo et Gloria Arquimbau, deux grands représentants du tango salón, celui dansé par tout le monde au bal (milonga).

Le poète Horacio Ferrer participera lui aussi à la soirée avec la récitation de l'un ou l'autre des poèmes qu'il a consacrés à Pichuco (1) et parlera de ce qu'il a apporté dans la musique populaire argentine.

La soirée sera présentée par Gabriel Soria, son second à la tête de la Academia Nacional del Tango.

Les entrées, s'il en reste, sont à retirer au guichet du théâtre.

Pour en savoir plus sur les manifestations organisées dans le cadre de ce centenaire par le Ministère, à Buenos Aires et à Córdoba, visitez le site Internet (en espagnol).



(1) Vous trouverez des versions bilingues, avec traduction en français, des deux textes majeurs dans ce domaine, El Gordo Triste et La Jaula Mágica, dans mes ouvrages, Barrio de Tango (Editions du Jasmin) et Deux cents ans après (Tarabuste Editions). Pour en savoir plus, cliquez sur l'image des couvertures dans la Colonne de droite.