mercredi 31 décembre 2014

Saluer l'An Neuf avec le sourire de Miguel Rep [Humour]

Ce matin, sur Página/12, Miguel Rep nous invite à accueillir la nouvelle année avec son humour habituel...


Cette clé ? Non. c'est la n° 9.
Où est celle que je cherche ?
Non celle-ci c'est la n° 95.
Hummm... Non. N° 99.
J'ai celle-ci. N° 8. N° 11.
Où est-ce que j'ai fourré la clé pour ouvrir l'An Neuf ?
(Traduction Denise Anne Clavilier)

lundi 29 décembre 2014

Douloureuse fin d'année : Leopoldo Federico s'en est allé lui aussi [Troesma]

Página/12 a décidé de titrer avec les premiers mots de La última curda
"Pleure, bandonéon, mon cœur..."

Quel mois pour le tango ! Une semaine tout juste après Horacio Ferrer, c'est le Maestro Leopoldo Federico qui s'en va, à l'âge de quatre-vingt-sept ans.

Il était né en janvier 1927 (1) à Buenos Aires, dans le quartier de Balvanera. Il est mort dimanche matin, avant l'aube, à Palermo, le 28 décembre 2014, le jour traditionnel des Saints-Innocents et des blagues de 1er avril en Argentine.

Il a été de toutes les belles aventures du tango à Buenos Aires depuis les années 1940. Il a travaillé avec presque tous les grands créateurs et les grands orchestres qui auront marqué l'histoire de l'âge d'or du genre. Compositeur, il était aussi un remarquable interprète, un directeur d'orchestre, un arrangeur et un orchestrateur recherché. Il a aussi longtemps été le président de l'AADI, l'association des interprètes argentins, un travail institutionnel de défense et de promotion du métier qui a besoin d'avoir ainsi pignon sur rue.

Il a joué avec Piazzolla, avec Salgán, avec Gobbi, avec Di Sarli, avec Troilo, avec Grela, avec Julio Sosa. Il a travaillé avec Mariano Mores et avec Osmar Maderna, avec Miguel Caló et avec Héctor Stamponi. Il fait partie de ces rares figures du tango dont tout le monde disait du bien, dans une ville très cancanière, où l'on aime bien dire du mal du prochain (l'actuel Pape en a même fait l'objet d'une de ses recommandations pastorales, le 19 mars 2013, dans son appel quelques heures avant son installation comme évêque de Rome). Il était aimé et respecté unanimement. Il est vrai qu'il avait un caractère conciliant et chaleureux.

En 1952, il a fondé son propre orchestre et il est resté son maître depuis lors avec des formations à géométrie variable. Ces dernières années, il était un pilier du Festival de Tango de la Ville de Buenos Aires dont il faisait régulièrement l'ouverture ou la clôture.

Il laisse derrière lui une discographie importante, une lutte vigoureuse pour les droits sociaux des musiciens (et quelques frictions musclées avec l'actuel Gouvernement de la Ville Autonome de Buenos Aires),malgré une santé délicate depuis une quinzaine d'années et des douleurs physiques dans tous les sens, qui semblaient disparaître sur scène, lorsqu'il empoignait son instrument.

Deux auteurs avaient publié sa biographie en 2009 aux Editions Gourmet Musical.



Son corps est veillé à la Legislatura de Buenos Aires jusqu'à 13h30 aujourd'hui (heure de Buenos Aires).

Toute la presse salue l'artiste et l'homme, avec un papier de Susana Rinaldi, d'autant plus émouvant qu'il est écrit depuis Paris où la chanteuse exerce maintenant des fonctions de représentation diplomatique comme attachée culturelle.

Pour aller plus loin :
lire l'article de Página/12, qui lui consacre aussi trois notes annexes
lire l'article de Clarín, avec l'hommage de Susana Rinaldi et celui de Atilio Stampone (président de la SADAIC, la société des auteurs et compositeurs argentins)
lire l'article de La Nación, rédigé par Gabriel Plaza, le critique musical spécialisé dans le tango dans ce quotidien, un bon journaliste qui connaît sa partie
lire la dépêche de Télam, qui comprend, dans la version digitale, un petit reportage à la porte du palais législatif portègne, avec une Teresa Parodi au bord des larmes.

En Uruguay, on en parle aussi :



(1) Et non 1924 comme l'écrit par erreur l'agence Télam.

samedi 27 décembre 2014

L'hommage de Tele Sur à Horacio Ferrer [Troesma]


Tele Sur, la chaîne de télévision du Venezuela, co-productrice, avec Nocaut Contenidos, de Ferrer, Tangamente, vient de mettre en ligne sur Youtube (le 22 décembre) l'intégralité de ce documentaire admirable de 25 petites minutes, dirigé par Juan Pablo Méndez Restrepo.

Version intégrale et originale du documentaire (25 mn)
pour la durée que Tele Sur accordera à ce film sur Youtube

On y voit le Maestro Horacio Ferrer sur scène et en coulisses.
On l'y entend raconter son enfance et sa passion pour la fabuleuse bibliothèque de son père, où il s'est forgé les bases d'une culture générale phénoménale.
On le regarde déambuler dans les quartiers de Recoleta (2) et de San Telmo, le long de la rue Defensa, et sur les bords du Río de la Plata, sur la Costanera.
Il y évoque ses rencontres avec Aníbal Troilo et Astor Piazzolla, la création de Balada para un Loco (1) et de María de Buenos Aires (2), le film de Philippe de Brocca, Le Roi de Cœur qu'il tourna en 1966 en France.
Il évoque aussi les périodes dictatoriales et leurs effets catastrophiques sur la capitale argentine et sa vie intellectuelle, artistique et culturelle. Il s'exprime sur les bienfaits de la démocratie et de la liberté regagnée depuis 1983.
On y entend sa femme, Lulú Michelli (avec une faute d'orthographe dans le patronyme), y raconter , avec émotion et beaucoup d'esprit, leur rencontre, qu'il a lui-même esquissée dans une très belle valse, Lulú, mise en musique par Raúl Garello (1). On les accompagne tous les deux jusqu'à l'aéroport d'Ezeiza, d'où ils partent vers un horizon onirique sur des vers qui portent son sceau...

Superbe moyen métrage de 2008 dont je me souviens d'avoir vu, à ses côtés, le toute première projection privée du montage final dans le Salón de los Angelitos "Horacio Ferrer" de la Academia Nacional del Tango, parce qu'il avait tenu à m'y inviter, à l'improviste, comme toujours. Nous étions une dizaine tout au plus, dont toute l'équipe de production ou peu s'en faut... Un beau souvenir !


Horacio Ferrer, Plaza Dorrego, un dimanche au marché de San Telmo
en pleine discussion avec un bouquiniste qui hésite à le reconnaître.
La scène est tirée du film et placée dans le générique du début.

Le film est visible sur Vimeo, sur le site Internet de Nocaut et sur le canal Youtube de Tele Sur, à chaque fois en version originale sans sous-titres. Mais, en cas de difficulté linguistique, vous pouvez le voir et le revoir, le temps pour vous de vous habituer à la diction rioplatense si elle ne vous est pas encore familière. Encore faut-il bien sûr maîtriser un peu l'espagnol...

Vous pouvez aussi le voir avec des sous-titres en anglais sur un canal Youtube sans lien avec les co-producteurs.

Sur mon site Internet, vous trouverez un autre hommage, avec un texte différent (il y a tant de choses à dire), publié hier, 26 décembre 2014.


(1) Balada para un loco et Lulú font partie des douze letras de Horacio Ferrer traduites dans Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, paru en mai 2010 aux Editions du Jasmin.
(2) Yo soy María, l'air emblématique de María de Buenos Aires, est traduit dans le cahier central de la revue Triages, n° 20, juin 2008, paru chez Tarabuste Editions. Il en va de même de la letra intitulée Recoleta, où Horacio Ferrer décrit, avec sa poésie fantasque, ce quartier où il passait ses vacances pendant son enfance, dans la famille maternelle, les Ezcurra, une famille historique de Buenos Aires, qui s'est particulièrement illustrée dans les premiers temps de l'indépendance et sous Juan Manuel de Rosas (1835-1852).

vendredi 26 décembre 2014

Sortie aujourd'hui à Buenos Aires de Una noche sin luna [à l'affiche]

Merci à Daniel Melingo, qui m'a fourni la reproduction de l'affiche !

Le film de Germán Tejeira, primé à Zürich et interprété entre autre par Daniel Melingo, l'Argentin de la distribution binationale, Una noche sin luna, sort ce soir, vendredi 26 décembre 2014, à Buenos Aires. C'est une date assez peu favorable, en plein milieu d'un viaduc férié, entre les deux premières fêtes (1) et au tout début des longues vacances d'été.

Le film qui raconte l'histoire de trois hommes vaincus par la vie et qui décident de lutter contre le destin, est le fruit d'une co-production entre une société argentine (de Córdoba) et une société uruguayenne,

Il dispose de sa page Facebook, avec déjà deux mille fans.

Il a fait l'objet d'une dépêche très développée de Télam, avec une interview du réalisateur, et d'un entrefilet de La Nación, datée du 24 décembre.


(1) Il y a trois fêtes en Argentine : Noël, le jour de l'An et le jour des Rois, le 6 janvier.

Dernière 2014 pour Romance de Barrio en ce lendemain de Noël [à l'affiche]


Pour la dernière fois de l'année, la chanteuse Jacqueline Sigaut et le pianiste Pepo Ogivieki présente leur récital en hommage à Aníbal Troilo, qui fut la vedette de cette année de son centenaire.

Le spectacle a lieu ce soir, vendredi 26 décembre 2014, à Salta y Resto, un restaurant de Monserrat, situé rue Salta, à 21h.

Droit au spectacle : 100 $ ARG.
Consommations et repas en sus.

mercredi 24 décembre 2014

Comme tous les ans à la même époque, première trêve estivale pour Barrio de Tango [ABT]

Le poète est mort et la vie continue.

Les fêtes de fin d'année à Mar del Plata, la principale station balnéaire d'Argentine

Depuis lundi, les vacances d'été ont commencé, en biseau jusqu'à ce soir, dans l'hémisphère sud. 

Même si l'été politique s'annonce rudement chaud, en particulier à Buenos Aires même, à cause du nouvel échéancier électoral décidé il y a dix jours par Mauricio Macri, l'actualité va doucement se calmer et le rythme de ce blog entrer dans sa première pause estivale de l'année jusqu'à la rentrée de mars (la seconde se situe en juillet-août et mord légèrement sur septembre).

L'été austral est un temps où je réorganise mon plan de charge quotidien pour me lancer sur d'autres projets qui nourriront la nouvelle année, comme mes lecteurs assidus en ont pris l'habitude depuis sept ans que Barrio de Tango existe.

Au programme :
  • la préparation de quelques conférences nouvelles,
  • celle du prochain livre à paraître, toujours aux Editions du Jasmin (à la fin du printemps septentrional),
  • celle d'un très probable hommage à Horacio Ferrer, qui vient de nous quitter à l'âge de quatre-vingt-un an (où, quand, comment, c'est en discussion depuis hier)
  • celle d'un nouveau voyage original, culturel et solidaire avec Human Trip (l'agence aixoise spécialisée dans le voyage responsable que je conseille sur l'Argentine), avec un départ probable en octobre,

et d'autres choses sur lesquelles je garde encore le silence (vous verrez bien !).

Pendant cette trêve, deux rencontres avec le public sont prévues ici, en France :
  • une conférence à Cherbourg (sur le général San Martín) suivie d'une double signature à l'Espace Culturel Leclerc les 20 et 21 janvier
  • et une conférence, privée celle-ci, au Lions Club de Versailles, le 18 février.

Les nouveaux salons du livre reprendront ensuite. Le monde du livre laisse passer la saison des soldes avant de reprendre sa ronde endiablée.

Les morses de Mar del Plata, l'animal emblématique de la ville
sur une plage du port de pêche, Puerto Loberia

lundi 22 décembre 2014

"Je renaîtrai en l'an 3001" : adieu au Maestro Horacio Ferrer [Troesma]

Il y a des jours, ils sont rares, où le mate amargo a un goût salé de larmes et où la plume pèse une tonne, même s'il faut écrire dans ce blog encore et toujours sur la culture populaire du Río de la Plata qui m'est si chère. Ce 22 décembre 2014 est l'un de ceux-là.

Horacio Ferrer photographié dans son bureau de la Academia
Pour une fois, Página/12 a loupé son titre, en utilisant un tango qui n'est pas de lui

Dans la nuit, décalage horaire oblige, nous avons appris une nouvelle triste et qu'en mon for intérieur, je redoutais sans oser y croire depuis un certain temps : le Maestro Horacio Ferrer nous a quittés, hier, dans l'après-midi, le jour du solstice d'été, à la moitié du gué entre son 81e et son 82e anniversaire.
Nous tâcherons de nous consoler en pensant à son Preludio para el año 3001 où il nous avait promis, avec la puissante musique de Astor Piazzolla, le plus connu à l'étranger de ses partenaires artistiques, de "renaître, un autre soir de juin, avec cette envie formidable d'aimer et de vivre, je renaîtrai, c'est le destin, nous serons en l'an 3001 et ce sera un dimanche d'automne sur la place San Martín [...]. Je porterai à la boutonnière un œillet d'une autre planète, parce que si personne n'est rené, moi, je pourrai le faire ! Ma Buenos Aires du XXXème siècle, tu verras ! Je renaîtrai, je renaîtrai, je renaîtrai !" (1)

Renaceré en Buenos Aires en otra tarde de junio
con estas ganas tremendas de querer y de vivir
Renaceré fatalmente, será el año tres mil uno
y habrá un domingo de otoño por la plaza San Martín
[...]
Traeré un clavel de otro planeta en el ojal,
porque si nadie ha renacido, ¡yo podré!
Mi Buenos Aires, siglo treinta, ya verás:
¡Renaceré, renaceré, renaceré!
Horacio Ferrer (Montevideo, 2 juin 1933 – Buenos Aires, 21 décembre 2014)

Ce matin, toute la presse, à Buenos Aires où il vivait et où il est mort et à Montevideo, où il était né, lui rend hommage. La nouvelle est à la une des quatre principaux quotidiens argentins et sur au moins trois des principaux quotidiens uruguayens.

Son corps repose en ce moment à la Legislatura de Buenos Aires, à quelques centaines de mètres du Palacio Carlos Gardel, pour une veillée qui durera jusqu'à 15h, aujourd'hui (heure de Buenos Aires), après quoi ses obsèques devraient avoir lieu au cimetière de la Chacarita, où il rejoindra tant et tant d'amis, compositeurs et letristas, aussi poètes que lui, dont l'absence accumulée avec les années lui était si lourde. Il sera incinéré et ses cendres dispersées sur le Río de la Plata, dont il rêvait de renaître.

Né à Montevideo, d'une mère argentine et d'un père uruguayen, il se sentait profondément fils du Río de la Plata, il portait les deux nationalités avec une égale fierté et une égale loyauté, il appartenait aux deux capitales tout ensemble. Je l'avais vu pour la dernière fois peu après ses quatre-vingts ans, en août 2013, dans son bureau présidentiel de la Academia. Il avait survécu à un accident vasculaire cérébral qui l'avait mené au bord de la tombe et l'avait admirablement surmonté, mais un an après, l'hiver dernier, je n'ai pas pu le voir. Il fallait alors qu'il se ménage, il n'était là pour personne et puis, centenaire de Pichuco oblige, il avait de temps en temps repris le chemin de son bureau au-dessus de Avenida de Mayo. Ces derniers mois cependant, j'avais remarqué qu'il n'assistait même plus aux Plenarios de la Academia. Sachant l'énergie avec laquelle il s'investissait dans cette institution qu'il avait fondée en 1990 et qui était un peu (beaucoup) son enfant, je m'étais bien douté que sa santé lui jouait de méchants tours. Depuis que le 11 décembre, j'avais constaté le silence de l'ANT pendant le Día Nacional del Tango, je craignais chaque jour de trouver ce genre de une dans ma revue de presse matinale...

C'est très dur de prendre congé d'un grand artiste, d'un grand poète, d'un immense esprit. Ce l'est plus encore lorsque vous avez eu l'immense privilège de tisser des relations personnelles avec lui et qu'une grande affection vous lie, avec plein de souvenirs, de plaisanteries partagées, de discussions passionnées, d'encouragements reçus, surtout quand il y a de surcroît un océan et un équateur entre vous et la chapelle ardente, avec tant et tant d'amis à vous qui s'y recueillent. C'est très dur d'entendre à nouveau cette voix dans des vidéos ou sur des enregistrements personnels. C'est très dur de relire ce poème pourtant magnifique.

Horacio Ferrer en scène très récemment (après 2010, sans l'ombre d'un doute)

Il renaîtra, c'est certain, encore que je ne sois pas trop sûre de la date, parce qu'à peu près à cette même époque du trio Piazzolla-Baltar-Ferrer, il s'était trompé sur la saison et l'heure en décrivant sa propre mort dans Balada para mi muerte, merveilleux poème là encore, dans une langue fluide (ce qui est rare chez ce poète heurté, fulgurant, adepte des jeux de mots et des néologismes obscurs pour certains et difficiles à traduire dans n'importe quelle langue), des vers que je n'avais jamais osé intégrer dans aucune des sélections de ses œuvres qu'avec son autorisation j'ai publiées en France, redoutant qu'autour de lui on n'y vît un mauvais présage (les superstitions populaires ne sont pas un vain mot à Buenos Aires) :

Moriré en Buenos Aires, será de madrugada
guardaré mansamente las cosas de vivir
mi pequeña poesía de adioses y de balas
mi tabaco, mi tango, mi puñado de esplín.

Me pondré por los ombros de abrigo toda el alba
mi penúltimo whisky quedará sin beber
llegará tangamente mi muerte enamorada
yo estaré muerto, en punto, cuando sean las seis,
cuando sean las seis, ¡cuando sean las seis!
Horacio Ferrer (2)

Je mourrai à Buenos Aires, ce sera au petit matin,
je mettrai gentiment au gnouf les affaires de vie
ma petite poésie d'adieux et de petit plomb,
mon tabac, mon tango et ma poignée de spleen.

Pour manteau, je jetterai sur mes épaules l'aube entière
mon avant-dernier whisky restera là sans que j'y touche
ma mort viendra  tanguément, en amoureuse,
je serai mort pile quand six heures sonneront
quand six heures sonneront, quand six heures sonneront.
(Traduction © Denise Anne Clavilier) (1)

Tous ceux qui le souhaitent peuvent aller regarder les hommages dans la presse rioplantense. Vous disposez comme d'habitude d'un traducteur en ligne, Reverso, dans la partie basse de la Colonne de droite.
Et pour lire les articles le concernant dans Barrio de Tango, il suffit de cliquer sur son nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, en dessous du titre.

En Argentine :
l'articlede Clarín, qui ajoute un hommage signé Amelita Baltar et un autre de Daniel Pipi Piazzolla. Hernán Lombardi joue aussi les amis éplorés (à ma connaissance, il n'était pas un intime du poète, même les relations institutionnelles entraînaient qu'ils se soient connus personnellement aussi mais là, il manque d'élégance, notre ministre portègne de la culture)
l'articlede La Nación, qui publie aussi quatre notes annexes sur le sujet
l'entrefilet de La Prensa (la nouvelle n'apparaît pas sur la une imprimée)
la dépêche de Télam, qui s'illustre d'une vidéo de 3 mn 35 (une interview à l'occasion de ses 81 ans, en juin dernier, filmée à la Academia Nacional del Tango)
la vidéo de Canal Encuentro, diffusée sur le site de Télam : 3 minutes 15 sur la naissance de Balada para un loco, le célèbre tango écrit avec Piazzolla et qui a fait le tour du monde depuis ce concours de la chanson 1969 où il a obtenu une modeste seconde place, qu fait rire tout le monde maintenant.

En Uruguay :
El País met la nouvelle sur sa une imprimée, en manchette, en haut à gauche, mais la traite en version digitale dans les nouvelles liées au divertissement et au spectacle (¡Qué falta de respeto!, comme il aurait dit si on avait ça à quelqu'un d'autre que lui),
La República la met aussi sur sa une, en bas à droite.


(1) Traduction originale © Denise Anne Clavilier. Comme tout ce qui est publié sur Barrio de Tango, la citation est possible à condition qu'elle soit exacte et que l'emprunteur mentionne loyalement la source et l'auteur. Merci.
(2) Ce texte est antérieur à la rencontre avec Lulú Michelli, "la femme dont [il] était l'homme parce qu'[il] ne l'avait pas achetée" (il refusait de dire ma femme) et avec laquelle il vivait depuis une trentaine d'années. Certaines des images et figures de cette ballade étaient devenues inconcevables depuis la rencontre avec Lulú. Je pense bien à elle en ce jour douloureux.

Barrio de Tango est en deuil [Troesma]

Horacio Ferrer, il y a très peu de temps, avec son œillet à la boutonnière,
tel que le représente un journal de son pays natal, La República

Que mes lecteurs veuillent bien m'accorder le temps de réagir à l'information de cette nuit : le Maestro Horacio Ferrer, le grand poète et le fondateur et président de notre Academia Nacional del Tango est passé, hier, à Buenos Aires.

C'est un deuil douloureux pour tous ceux qui ont eu la chance immense de le connaître personnellement.

samedi 20 décembre 2014

Pacho O'Donnell veut dissoudre SON institut historique [Actu]

Logo de l'Institut Dorrego
A gauche, un médaillon de Dorrego, dans l'iconographie la plus conventionnelle
sur fond de deux drapeaux :
en haut, l'argentin, en bas celui de la Patria Grande (l'ensemble du continent hispano-américain)

Six mois après avoir démissionné de la présidence de l'Institut National de Révisionnisme (1) historique argentin et ibéro-américain Manuel Dorrego (2), en avançant des raisons de santé et d'autres projets à mettre sur pied, l'historien et polémiste Pacho O'Donnell vient d'appeler à la dissolution de cet institut qu'il avait pourtant fondé en novembre 2011, avec l'appui du gouvernement national. Il justifie cette demande par le fait que les « ennemis » de la cause seraient entrés dans ses instances, noyauteraient l'institut et menaceraient désormais « notre mémoire » (3). Envisager cette solution, que sa lettre assimile à la dissolution du mouvement FORJA en 1947, après l'élection de Perón pour laquelle militait la formation, montre à l'évidence que l'Institut Dorrego n'a jamais été conçu comme un centre de recherche mais comme un outil propagandiste.
On ne dissout pas un centre de recherche parce que ses membres ont des désaccords entre eux, fussent-ils violents.

Que Pacho O'Donnell soit un puriste et un activiste n'est pas une découverte mais ce déversement de haine et d'intolérance est choquant dans une démocratie moderne et un univers qui se veut celui des historiens sérieux.

Dès sa création, son Institut a d'ailleurs été contesté de façon véhémente par de très nombreux intellectuels pour ce caractère trop ouvertement partisan, partial, polémique, bref trop éloigné de la démarche des sciences humaines, laquelle n'est mise en pratique que par un tout petit nombre d'historiens en Argentine et pourtant, même pour ces historiens qui se battent comme des chiffonniers, trop c'est trop.

Il y a deux ans, j'ai pu m'apercevoir qu'en effet des représentants de la mouvance historique non péroniste et non revisionista, des gens au discours raisonnable et tempéré, travaillaient à l'Institut Dorrego. J'en avais été agréablement surprise et j'avais voulu y voir un bon signe pour la démocratie des intellectuels, une étape capitale dans l'instauration de ce régime de liberté dans un Etat. Mais il faut croire que ce n'était pas la bonne explication car le fondateur, lui, ne décolère pas.

Plusieurs représentants très médiatiques du courant revisionista, comme Felipe Pigna ou Hugo Chumbita (4), ont déjà quitté l'Institut : il y a donc de l'eau dans le gaz entre eux depuis un bon moment.

L'actuel président du Dorrego, Víctor Ramos, estime être la seule cause de la colère de son prédécesseur parce qu'il a osé critiquer la ministre de la Culture, Teresa Parodi (qui l'a écarté du Musée du Cabildo), et La Campora, l'organisation de la jeunesse kirchneriste dirigée par le fils de la Présidente. Vu l'admiration inconditionnelle de O'Donnell pour l'actuel gouvernement et la difficulté des Argentins à accepter la critique interne au sein de leurs organismes politiques, de peur que les adversaires s'en servent contre eux (5), cette explication, même si elle vient de La Nación (très hostile à l'institut depuis le début), pourrait bien être correcte. En tout cas, O'Donnell affiche ici son faible sens du consensus et du dialogue ainsi qu'une probable dérive autoritaire, à l'image des caudillos de l'histoire dont il se réclame.

Il a toutefois une pensée pour la soixantaine de salariés de l'Institut dont il assure qu'après la dissolution du Dorrego, ils seront reclassés dans d'autres organes culturels nationaux.

Pour aller plus loin :
consulter le site Internet de l'Instituto Dorrego tant qu'il existe.

Ajout du 22 décembre 2014 :
fin de l'histoire : Pacho O'Donnell quitte le Dorrego et retire sa demande de dissolution de l'institution. Il renonce à en être membre et à son titre de président honoraire, sans s'expliquer sur le fond du désaccord qui a déclenché cette nouvelle polémique, sauf sur un point : le maintien des emplois dont il ne veut pas que les salariés doutent.
Sur cette conclusion, lire l'article de Clarín de ce jour.
C'est une bonne nouvelle pour le pluralisme dans l'approche de l'histoire en Argentine. Même si aujourd'hui il est surtout polémique et idéologique, ce pluralisme, qui se présente comme la coexistence de plusieurs instituts dont chacun a sa propre démarche, est une absolue nécessité pour que le pays puisse à la longue construire une véritable communauté scientifique de chercheurs en histoire stricto-sensu.

Ajout du 27 décembre 2014 :
La Prensa ajoute son analyse sur un ton ultra-polémique et très agressif. Ce vieux quotidien de droite compte parmi les plus hostiles au revisionismo. Cependant ce billet daté du 26 décembre émet des analyses qui ne sont pas dénuées de valeur, même si on ne peut que regretter les attaques ad hominem qu'il comporte et les amalgames calomnieux qui participent de toute évidence à une campagne électorale et non pas à une discussion sur le bien-fondé des positions des uns et des autres.


(1) Le terme révisionnisme en Argentine ne correspond en rien à ce que à quoi renvoie le même substantif en Europe francophone. Rien à voir en effet avec les crimes nazis, leur négation ou leur justification. El revisionismo, je l'ai déjà dit à plusieurs reprises ici, est un courant idéologique qui conteste le récit historique officiel, concocté dans les années 1860 par quelques intellectuels très brillants de la République conservatrice, anglophile et ultra-libérale, une version très éloignée de la réalité historique, totalement caduque de nos jours mais l'un de ces intellectuels conservateurs n'était autre que Bartolomé Mitre, le fondateur de La Nación. Ce n'est donc pas un hasard si c'est ce quotidien qui lève le lièvre ! De nos jours, le revisionismo est nettement péroniste et ses tenants ont envers leurs opposants, traités ici d'ennemis, un discours agressif, à des degrés divers en fonction des personnalités. Au nombre des plus virulents représentants du courant, on trouve Pacho O'Donnell, puissant militant au verbe haut et excessif, profondément ancré dans l'aujourd'hui de la lutte politique mais piètre historien, ce qui ne saurait étonner puisque l'historien par déontologie s'efforce de faire abstraction de ses propres convictions politiques et du déterminisme socio-historique auquel il est lui-même soumis en tant que citoyen et individu culturel. Une posture diamétralement opposée à celle que revendiquent O'Donnell et Norberto Galasso, qui est cependant le meilleur historien des deux. La plupart du temps, l'analyse historique de O'Donnell est simpliste et simplificatrice. On peut même parler parfois d'infantilisation de ses lecteurs, auditeurs ou téléspectateurs (comme j'ai pu le dire dans un article de février 2014, sur son émission sur Canal Encuentro, dont entre-temps la vidéo a été retirée du circuit).
(2) Du nom de Manuel Dorrego, officier fédéraliste exécuté en 1828 par un autre officier, du camp unitaire, Juan Lavalle. Les revisionistas revendiquent depuis longtemps l'héritage politique du fédéralisme argentin, surgi en 1820 et définitivement vaincu en 1880 par l'unitarisme alors récupéré par l'oligarchie au pouvoir. Par certains aspects, le revisionismo est une résurgence acrimonieuse de cette féroce guerre civile dont les plaies n'ont jamais cicatrisées (rien n'a jamais été fait pour). C'est ce qu'avait déjà prévu le général José de San Martín dans une lettre d'avril 1829 à son ami Tomás Guido, une lettre visionnaire que j'ai sélectionnée dans San Martín par lui-même et par ses contemporains, publié cette année aux Editions du Jasmin.
(3) Raisonnement effarant. C'est celui de la Junte envers la gauche péroniste et radicale, celui de Pétain et Laval pendant l'Occupation, celui des fascistes italiens et des nazis allemands aux pires heures des années 30 et 40. Une vision ultra-complotiste, qu'un certain nombre de péronistes adorent développer.
(4) Felipe Pigna est un historien, auquel on reproche un manque de rigueur dans sa rédaction (il fait trop de choses à la fois) mais qui n'en est pas moins un remarquable vulgarisateur. Il n'a pas son pareil pour faire aimer l'histoire, avec ses livres et ses émissions. Hugo Chumbita est un revisionista beaucoup plus militant et nettement moins historien que Pigna, cependant il est porté aux nues par la gauche nationaliste et souverainiste, tout comme O'Donnell.
(5) C'est l'un des gros obstacles pour l'avancée démocratique actuelle : l'interdiction morale de contester ce que dit le chef, quand bien même ce serait d'insondables âneries. Nous nous gaussons beaucoup des couacs qui se font entendre dans nos partis et parfois au sein même de nos gouvernements en place mais ces couacs témoignent au moins de la stabilité que nous prêtons à nos institutions démocratiques et de notre consentement au pluralisme (en même temps que de l'absence de clairvoyance et de conviction chez nos politiques). On en est encore loin en Argentine, y compris chez les intellectuels.

Exposition de crèches sculptées contemporaines au Museo Luis Perlotti [à l'affiche]

Le second prix
œuvre de María Gabriela Lacalle

Le musée municipal de sculpture Luis Perlotti, dans le quartier de Villa Crespo, Pujol 644, propose jusqu'au 30 janvier prochain une exposition de crèches sculptées contemporaines provenant d'un concours ouvert à des artistes chrétiens et croyants pour la dix-huitième année consécutive, selon une tradition bien établie dans la ville.

Le musée est ouvert du mardi au dimanche ainsi que les jours fériés, de 10h à 18.
L'entrée est de 5 $ ARG et gratuite les mercredis et vendredis.

Il semble y avoir de véritables chefs d'œuvre.

Premier prix
œuvre de Mario Niejadlik

Miguel Rep pastiche un truc à nous dans le vent de l'histoire [Actu]

C'est le dessin que Miguel Rep a publié aujourd'hui dans Página/12.

Je me contente de vous traduire le texte écrit (si Rep n'avait pas glissé de menues variations à la version hispanophone de Goscinny, je vous laisserais tout seuls, ça vous apprendrait pas mal d'espagnol) (1).
L'image se passe de commentaire dans le monde entier ! Cocorico !

Cliquez sur l'image pour obtenir la résolution originale

"Nous sommes en l'an 1961 après J.C.
Toute l'Amérique est occupée par l'Empire. Toute ? Non !
Une île peuplée d'irréductibles Cubains résiste encore et toujours à l'envahisseur.
Appuyés par le reste de l'Amérique latine qui résiste encore !
Ils résistent, ils résistent au blocus et 53 ans plus tard, l'Empire reconnaît son échec !"
(Traduction Denise Anne Clavilier)


(1) Il y a maintenant de très nombreuses années, j'ai beaucoup amélioré mon niveau en langues vivantes en avalant tout crus des kilos d'albums d'Astérix, de Lucky Luke et même de Tintin. Et c'est encore ce que je conseille à mes élèves. La technique est souveraine.

Exposition sur Luis Zorz au Museo de la Ciudad [à l'affiche]

Luis Zorz dans son atelier

Jusqu'au 28 février 2015, le Museo de la Ciudad, Defensa 223, dans le quartier historique de Monserrat, présente une exposition des œuvres de Luis Zorz, un des grands maîtres du fileteado.

Luis Zorz est l'un des fileteadores dont on voit le plus de plaques dans les rues du centre-ville de Buenos Aires. Son style se reconnaît assez bien avec un peu d'habitude. L'homme est né à Flores en juillet 1932, il a été très proche d'un des pères du fileteado, le peintre León Untroib, auteur du portrait de Gardel qui orne l'entrée nord de la station de métro homonyme, devant le Centre Commercial El Abasto.

L'exposition est à voir tous les jours, du lundi au vendredi de 11h à 19h, les samedis, dimanches et jours fériés de 10h à 20h.

Entrée libre et gratuite.

Une loi portègne protège désormais les centres culturels de la Ville [Actu]


Jeudi dernier, la Legislatura Porteña a voté à l'unanimité une proposition de loi émanant de Frente para la Victoria, le parti de Cristina Kirchner, donc l'opposition municipale, pour protéger l'activité des centres culturels, dont un certain nombre ont été fermés autoritairement, sous les prétextes les plus fantaisistes, depuis deux ans, à la manière dont ils sont fermés aussi dans les municipalités françaises passées il y a neuf mois au FN.

La nouvelle loi affirme qu'un centre culturel est "un espace non conventionnel et/ou expérimental et/o multifonctionnel où sont mises en œuvre des manifestations artistiques de toutes sortes, ce qui se traduit en spectacles, représentations, festivals, bals, expositions, montages divers et/ou démonstrations avec participation directe ou tacites d'interprètes et/ou du public."

Malheureusement, on sait ce que Mauricio Macri fait des lois votées par la Chambre de la Ville : des confettis, des papillotes ou de la charpie pour le dire poliment. Il ne tient jamais compte de ces votes. Il est donc à craindre qu'il continuera à fermer des centres mais il y aura à ce moment-là un recours immédiat devant la justice, qui pourra être médiatisé.

Après le vote, environ trois cents animateurs de ces centres culturels se sont rassemblés devant l'immeuble de la Legislatura et ont fait la fête dans ce portion de la rue Perú.

Pour aller plus loin :
lire l'article de Página/12 qui en faisait la une de ses pages culturelles vendredi matin.

vendredi 19 décembre 2014

Après la Ville Eternelle, la Ville Rose : Memo Vilte chante à Toulouse demain [ici]

L'auteur-compositeur de Jujuy Memo Vilte, qui était mercredi encore à Rome, devant le Pape François, donnera demain 20 décembre 2014 un concert au bénéfice de la fondation Gestos de Amor, qui intègre des handicapés argentins, à la Basilique de la Daurade, à Toulouse, à 18h, sous l'égide du festival toulousain Tangopostale.

Entrée : de 12 à 5 € (réduction pour les chômeurs, moins de 25 € et moins de 15€), le tout reversé à la fondation.

Allez-y !

Cliquez sur l'image pour l'obtenir en format kingsize

jeudi 18 décembre 2014

Folklore de Jujuy au Vatican [Actu]

Photo extraite de l'album de El Tribuno de Jujuy (photo Rataliendo)

Le folkloriste Memo Vilte, originaire de Jujuy, a présenté ce mardi 16 décembre au Pape François son initiative musicale et pédagogique Gestos de Amor, un programme de chanson du nord-ouest argentin inscrit dans l'espérance et la charité, dans une dimension clairement confessionnelle.

La délégation, composée de musiciens et de danseurs handicapés mentaux et valides, de tous âges, d'enseignants, d'éducateurs et de soignants, provenant de différentes institutions de la Province de Jujuy, hôpitaux, centres d'accueil de jour, écoles, était conduite par l'évêque de Jujuy.

Memo Vilte, c'est le géant à la droite du Pape, avec son poncho beige sur l'épaule
cliquez sur la photo pour l'obtenir en meilleure résolution
(photo Rataliendo)

Cet été, Memo Vilte avait déjà été reçu par le Saint Père avant d'entamer une tournée dans toute l'Argentine en prélude à cette présentation dans la Ville Eternelle.

Ce fut donc comme un premier cadeau d'anniversaire pour le Pape (un de ceux avec lesquels on est sûr de lui faire plaisir), bien plus significatif que la milonga de la Via della Conciliazione, qui  n'a fait plaisir qu'à ses participants. Les membres de la délégation étaient sur la place Saint Pierre le lendemain pour l'audience générale, celle des 78 ans du Pape. L'évêque de Jujuy avait pris place sur le côté, en contre-bas de l'estrade d'où le Pape s'adresse à la foule. Il fut parmi les premiers à pouvoir le saluer après le Notre Père qui clôt l'audience.

Memo Vilte et le Pape en juillet dernier

En Argentine, hier, si peu de temps après que la Misa Criolla a pris place dans une liturgie pontificale, cette place accordée au Vatican au folklore jujègne, amplifié par son caractère de facteur intégrateur sur le plan culturel et social, a eu les honneurs d'un bon nombre de titres de la presse, à commencer par les très nombreux journaux locaux, que je ne peux pas tous citer.

Memo Vilte, auteur-compositeur-interprète (quelle voix !) et animateur du carnaval à cheval de Purmamarca, dans sa province, était cet été l'un des artistes invités de Tangospostale, le festival argentin de Toulouse.

Gestos de Amor, en juillet 2013, à Buenos Aires

Pour aller plus loin :
lire la dépêche de AICA (l'agence de presse catholique argentine, dépendant de la Conférence épiscopale)
El Tribuno de Jujuy quant à lui propose une galerie photos

Memo Vilte dispose également d'un espace Facebook où vous devriez trouver bientôt de nombreuses photos de cette mémorable rencontre.

Encore un cadeau pour le Pape : à Marrakech, El Ciclón s'est qualifié pour la finale [Actu]

Une tribune du stade de Marrakech hier soir.
C'est juste un peu too much, comme toujours avec les Argentins !

Hier soir, à Marrakech, le Club Atlético San Lorenzo de Almagro, dont vous savez tous que le Pape François est supporter depuis sa tendre enfance, a vaincu le Auckland City dans la demi-finale du Mondial des Clubs.

Joli cadeau d'anniversaire pour le cuervo (1) blanc dans son exil marmoréen de Rome.

Samedi, le San Lorenzo, surnommé aussi el Ciclón (sans traduction), affrontera le Real Madrid ! Il y a peu, l'équipe avait dû affronter l'équipe de Milan et lui avait concédé la victoire. Les commentaires d'alors, au début novembre, avaient été que l'équipe portègne manquait encore d'envergure pour vaincre une équipe internationale de la taille de ces grands clubs européens. On verra bien si c'est vrai samedi.

Pour en savoir plus :
lire le communiqué du Club ASLA, avec vidéo des deux buts marqués dans la cage australienne
lire l'article de Clarín, en bonne place sur la page d'accueil du site Internet comme sur la une papier

A noter que plusieurs quotidiens uruguayens parlent eux aussi de cette victoire difficilement arrachée contre Auckland, mais je réserve l'éventualité d'élargir le spectre médiatique à dimanche. ¡Hasta la victoria, siempre!


(1) Cuervo (corbeau), l'un des surnoms des adhérents (simples sympathisants comme moi, supporters patentés et à jour de cotisation, joueurs et dirigeants) de ce club, à cause de la soutane de son fondateur, un prêtre salésien de la paroisse San Carlos y María Auxiliadora de Almagro.