mercredi 29 avril 2015

El Tangauta fête le Jour international de la Danse avec Julio Bocca [Actu]


Le 29 avril a été déclaré Jour international de la Danse par l'UNESCO sur l'initiative du Conseil International de la Danse (CID), auquel j'ai l'honneur d'appartenir.

La revue argentine El Tangauta a choisi de marquer l'occasion en diffusant cette photo choc du grand danseur étoile argentin, longtemps gloire du Teatro Colón et aujourd'hui reconverti dans l'enseignement et la direction de sa propre école, Julio Bocca...

La revue propose aussi plusieurs articles, en espagnol et en anglais, selon son habitude.

Contes animaliers d'Argentine, mon nouveau livre - offre de lancement [Disques & Livres]


Après plusieurs ouvrages sur la culture du tango (1) et deux autres (2) sur le général José de San Martín (1778-1850), personnalité emblématique de la liberté en Argentine et au-delà, je continue à explorer la culture populaire de ce pays en pleine ébullition, avec cette première incursion dans le folklore :


un recueil de dix-huit contes, courts (126 pp en tout),
mettant en scène des animaux
et reproduisant des situations très humaines,
comme le font les Fables de La Fontaine
ou Le Roman de Renard.

C'est aussi la première fois que je m'adresse à un public qui comprend des enfants et que je tâte de la fiction. Cela s'arrose, passe-moi le mate !

L'ouvrage, illustré en noir et blanc par une Argentine, Jimena Tello, s'adresse à tous les âges à partir de neuf ans et jusqu'à ses arrière-grands-parents. L'enfant abordera l'histoire au premier degré et se régalera des péripéties qui se suivent à un rythme soutenu tandis que l'adulte percevra sous la fable une parabole de notre vie, il en devinera les sous-entendus historiques, moraux, politiques ou sociaux, dans le mélange qui caractérise les contes d'idiosyncrasie et d'universalité.

Les contes sont en effet un fidèle reflet de la culture argentine de l'Intérieur, celle de ces zones rurales à la faible densité d'habitation et si immenses que le signal de la radio et de la télévision publiques ne les couvrent toujours pas en totalité. Tant et si bien que n'est pas prête de s'éteindre la bonne tradition de la flambée festive et conviviale autour de laquelle toute la communauté locale fait corps pour chanter, plaisanter et raconter des histoires, tantôt drôles tantôt tristes jusqu'à une heure avancée de la nuit : le traditionnel fogón des campagnes et des montagnes argentines. Cette culture se développe d'une manière qui lui est propre et qui la distingue de ce qui se passe dans l'univers hyper-urbanisé de Buenos Aires et de sa région.

Contes animaliers d'Argentine rassemble donc dix-huit contes issus des cinq régions culturelles que compte le pays, soit, selon le découpage politique actuel, de dix-sept des vingt-quatre Provinces qui composent la République argentine (auxquelles il faut ajouter la Ville Autonome de Buenos Aires qui fonctionne comme une Province à part entière depuis 1994 et où cette tradition des contes oraux de l'Intérieur est fort méconnue aujourd'hui).

Table des contes du recueil
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La sélection a été opérée au sein d'un ample corpus de dix gros volumes constitué tout au long des années 1950-1970 par une linguiste de l'Université de Buenos Aires, Berta Elena Vidal de Battini, une provinciale et fière de l'être, née à San Luis en 1900 et décédée dans la capitale fédérale en 1984. Cette somme consacrée au conte oral dans toute l'Argentine a été publiée en 1983 par le Gouvernement argentin puis rééditée en 1990.
Berta Elena Vidal de Battini avait parcouru tout le pays, magnétophone en main, pour enregistrer les contes de la bouche même des conteurs, dont elle a avec rigueur relevé l'identité, la formation et le métier. Elle les a ensuite transcrits phonétiquement (pour respecter les tournures locales, les accents et les techniques rhétoriques), classés et répertoriés en fonction de leur nature (3), de leur source et les a resitués dans l'arborescence géographique de leurs nombreuses variantes.

Ces contes-là, tels qu'on les trouve dans la gigantesque recension du professeur Vidal de Battini, sont inexploitables dans une langue étrangère, en tout cas pour un livre de loisir, un livre grand public. Comment voulez-vous reconstituer un accent, un jeu de mots, un bruitage, voire les mimiques et la gestuelle du conteur de tradition orale ?

Pour rédiger Contes animaliers d'Argentine, j'ai donc dû passer tout ensemble de l'espagnol au français, de l'oral, donc de l'écoute, à l'écrit propre à la lecture. Dans ma manière d'écrire, je devais compenser, sans briser le rythme du récit, notre ignorance ordinaire des réalités argentines, que ce soit les paysages, l'histoire, les coutumes ou les traditions. Il a fallu enfin adapter mon style à des âges variés, la collection Contes d'Orient et d'Occident s'adressant à toutes les générations, en commençant par les bambins de CM1 ou CM2 (système scolaire français). Et tout ça sans trahir l'esprit frondeur et rural qui caractérise les Argentins, qu'ils soient urbains ou ruraux.
Comme je l'avais déjà fait en abordant le tango, je me suis donc immergée dans cet univers pour m'en imprégner. De ce point de vue, mon voyage imprévu à Mendoza en septembre dernier m'a offert là aussi une véritable chance : il m'a donné l'occasion de tester l'authenticité de ma démarche, de mon ressenti, de ma perception de cette réalité, comme je les avais déjà testés en 2007, dans le domaine du tango, auprès des artistes portègnes, lors de mon premier séjour là-bas.

Ma démarche d'auteur est admirablement complétée par les illustrations que les Editions du Jasmin ont confiées à Jimena Tello, que je remercie et félicite de son travail réjouissant. Jimena vit à Buenos Aires, où elle enseigne ce métier de l'illustration après vécu pendant plusieurs années en France où elle a commencé sa formation professionnelle avant de rentrer dans son pays natal. Elle travaille avec plusieurs maisons d'édition tant en Argentine qu'en France (vous retrouverez ses références dès les premières pages du livre, dans le bloc des présentations). Nous ne nous connaissions pas jusqu'à présent, nous nous découvrons en partageant ce travail sur ce livre et nous nous apprécions déjà beaucoup. Jimena a agrémenté notre livre de dessins en noir et blanc (c'est la règle de la collection). Ils sont espiègles, irrévérencieux, fantaisistes et gais, le trait est délibérément naïf et joyeux et ravira les petits et les grands, comme en témoigne d'emblée cette couverture haute en couleurs, où se reconnaît au premier coup d'œil l'identité visuelle de cette maison d'édition française. Il est très probable que nous serons deux, au cours de l'hiver austral, à présenter l'ouvrage à Buenos Aires et peut-être ailleurs.

La collection complète à la date d'avril 2015
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Contes animaliers d'Argentine est mon sixième ouvrage mais le premier où je m'essaye à la fiction. C'est aussi le cinquième livre que je publie aux Editions du Jasmin, depuis la sortie de Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, en mai 2010.
Le recueil doit paraître à la fin du printemps et il sera présenté à Paris le mardi 23 juin 2015 à 20h.


En attendant,
l'éditeur vous propose une souscription, au prix de 12 € TTC.

Vous recevrez le livre chez vous, dès sa sortie de l'imprimerie, avant les libraires et sans frais postaux.

Pour souscrire, il vous suffit de télécharger le bon de souscription en format pdf (en cliquant sur le lien), de le renseigner et de l'adresser aux Editions du Jasmin accompagné de votre règlement avant le 10 juin 2015.

Mon site Internet offre également une information complémentaire sur ce livre à paraître.

Pour lire l'ensemble des articles concernant ce livre sur Barrio de Tango, cliquez sur le mot-clé Contes A Arg dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus ou sur ce lien.
Lire mon article sur les animaux de ces contes (et les questions de préservation des espèces dans l'Argentine d'aujourd'hui)
Lire mon article sur les apports amérindiens à l'élaboration de ces contes


Tango Negro, de Juan Carlos Cáceres, traduction et commentaires, Editions du Jasmin, avril 2013
Deuxcents ans après, le Bicentenaire de l'Argentine à travers lepatrimoine littéraire du tango, Revue Triages numéro spécial 2010, janvier 2011, Tarabuste Editions, avec le soutien du Conseil National du Livre
(2) San Martín à rebours des conquistadors, collection Signes de Vie, Editions du Jasmin, décembre 2012
(3) En général, les philologues répartissent les contes en quatre catégogies : les explicatifs (qui inventent l'origine d'une expression, d'une coutume ou d'un phénomène naturel), les merveilleux (qui font intervenir fées, lutins, enchanteurs et sorcières), les politiques (autour de la comédie du pouvoir) et les moraux (en général, les humbles gagnent, en usant de leur intelligence, tandis que l'arrogance ou la bêtise fait mordre la poussière aux violents).

François l'avait promis, le Vatican le fait [Actu]

Capture d'écran sur le site de Página/12
Quelques semaines après son élection au printemps 2013, le Pape François l'avait déjà promis à Estela de Carlotto (Abuelas de Plaza de Mayo) : toutes les archives de l'Eglise allaient être ouvertes pour la période de la Dictature militaire afin que les familles des disparus puissent accéder à l'information qui pourrait s'y trouver.

Après l'ouverture des archives en Argentine, opérée par la Conférence épiscopale dès 2013, voici que le Pape et ses collaborateurs viennent de confirmer à la présidente de l'association Familles des personnes arrêtées et disparues pour raison politique (Familiares de Detenidos-Desaparecidos por Razones Políticas), Angela (Lita) Boitano, que les archives de la Sécrétairie d'Etat du Vatican sont disponibles pour les enquêtes des ONG des droits de l'homme et la Justice. L'annonce, répercutée dans la presse argentine, semble ne concerner toutefois que ce pays, dont il faut ajouter qu'il est le seul dans tout le sous-continent à avoir institutionnalisé la recherche des disparus et à ouvrir systématiquement des procès en règle contre les criminels. Les autres Etats ont jusqu'à présent mis presque toute la poussière sous le tapis et n'engagent que très peu d'efforts dans ce type de recherches, malgré les plaintes déposées par les membres des familles.

Pour en savoir plus :
lire la dépêche de Télam du 27 avril sur le sujet (avec interview du père Guillermo Karcher, cérémoniaire argentin que Leonardo Liberman avait interviewé, sur RAE, à la mi-mars pour marquer le second anniversaire de l'élection de l'ex-archevêque de Buenos Aires).

mardi 28 avril 2015

Adieu à Ben Molar, l'inventeur du Día nacional del Tango [Actu]

Photo tirée du site de Los Andes

Dimanche dernier, alors que les élections primaires battaient leur plein à Buenos Aires, le créateur du Día nacional del Tango, Ben Molar a rendu l'âme à l'âge de 99 ans. Dans les années 50, 60 et 70, il fut l'un des grands animateurs d'un monde du tango qui traversait la plus profonde crise de son histoire, après le renversement du gouvernement Perón et la prise de contrôle de la vie nationale, de l'économie et de la culture par les Etats-Unis après la fin de la guerre de Corée (1955 pour la prise de contrôle de l'Argentine).

Ben Molar fut producteur discographique et animateur radio et télévision. Il défendit la musique populaire nationale, depuis Mercredes Sosa (folklore) jusqu'à Los Abuelos de la Nada (rock), tout en traduisant en espagnol les grands tubes anglo-saxons à la mode à l'époque (les chansons des Beatles, de Paul Anka, d'Elvis Presley, etc.).

Il était lié d'amitié à tous les grands artistes du tango de la Guardia Nueva qui étaient encore en activité, Aníbal Troilo ou Julio De Caro, Juan D'Arienzo et même ce trublion de Astor Piazzolla. C'est lui qui se rendant un soir à l'anniversaire de Julio de Caro, un 11 décembre, eut l'intuition d'en faire une fête pour tout le pays, puisque ce même jour, d'une autre année, avait été aussi celui de la naissance de Carlos Gardel. En une seule manifestation, il unit ainsi en 1979 le père du tango de la Guardia Nueva, qui introduisit la polyphonie dans le tango à l'aube des années 1920, et le père du tango-canción au génie duquel on doit la constitution du fonds de répertoire avec des poètes de la taille de Pascual Contursi, Celedonio Flores, Enrique Santos Discépolo, Enrique Cadícamo ou Homero Manzi, pour ne citer que les plus illustres.

Ben Molar était membre de la Academia Nacional del Tango, de la Academia porteña del Lunfardo et il avait été fait Ciudadano ilustre de la Ville de Buenos Aires.

Malgré l'actualité hautement politique (1), un certain nombre de quotidiens lui rendaient hommage hier, lundi, à travers des articles brefs pour la plupart.

Pour aller plus loin :
lire l'article de Infobae, quotidien en ligne de Buenos Aires
lire l'article de Los Andes (Mendoza est une province qui accueille à bras ouverts le tango qu'elle fait cohabiter avec la musique locale, la tonada)



(1) La droite du PRO est arrivée en tête des élections primaires à Buenos Aires. Le tiercé gagnant se compose du PRO, du parti radical et du Frente para la Victoria (majorité nationale de Cristina Kirchner). En tout cinq candidatures ou listes pourront concourir lors du triple scrutin de juillet pour élire un nouveau Chef de Gouvernement (à la tête de l'exécutif de la Ville Autonome de Buenos Aires), le renouvellement partiel de la Legislatura et les représentants du peuple dans les communes (un récent rouage de proximité de la gestion municipale). Aux trois partis de gouvernement du tiercé, s'ajoutent deux petites formations de gauche qui n'ont aucune chance d'arriver en tête de quoi que ce soit en juillet. Pour PRO, c'est l'actuel premier ministre portègne qui sera candidat à succéder à Mauricio Macri et pour le FVP, c'est l'actuel PDG de Aerolineas Argentinas, Mariano Recalde. Tout au long du mois d'avril, les primaires ont succédé aux primaires. A Salta, le FVP est arrivé en tête de toutes les propositions. A Santa Fe, le PRO est arrivé en tête. Quant à Mendoza, elle semble vouloir fermer la parenthèse FvP actuelle et revenir à ses amours radicales, comme au temps du gouvernorat de Julio Cobos. On verra en juin ou juillet selon les lieux ce qu'il en sera effectivement dans les résultats finaux.

lundi 27 avril 2015

Mon prochain salon : Arras le 1er mai [ici]

Le vendredi 1er mai 2015, de 10h à 19h, je serai au Salon du Livre d'expression populaire et de critique sociale qu'organise, sous chapiteau, l'association Colères du Présent, sur la Grand-Place d'Arras, préfecture du Pas-de-Calais.


Je me tiendrai sur le stand des Editions du Jasmin avec l'ensemble de mes livres, dont ceux concernant le général José de San Martín, héros des droits de l'homme en Amérique du Sud (1) et grand homme du département puisqu'il est décédé le 17 août 1850 à Boulogne-sur-Mer, l'une des sous-préfectures du département. Les livres sur le tango seront là aussi, dont Barrio de Tango et Tango Negro, du regretté Juan Carlos Cáceres, grand anarchiste devant l'Eternel (2), un ouvrage dont j'ai assuré la traduction et les commentaires pour le rendre accessible au public européen et compenser le peu de connaissance que nous avons de l'histoire argentine.

Ce sera pour mon éditeur et pour moi l'occasion d'une toute première présentation de mon prochain livre dont la souscription devrait s'ouvrir en cette fin du mois d'avril (pour une date de parution à la mi-juin et une présentation formelle à Paris le 23 juin prochain) : un nouveau livre sur la culture populaire de l'Argentine, la plus authentique, celle issue des campagnes de ce vaste pays, grand comme cinq fois la France, et pour la première fois en ce qui me concerne, un livre qui s'adressera autant aux adultes qu'aux enfants (à partir de 9 ans pour une lecture autonome, plus jeune si ce sont les parents ou les grands-parents qui lisent ou racontent).

Photo extraite de la page Facebook de la manifestation

Ce sera aussi pour les Editions du Jasmin l'occasion de présenter leur toute nouvelle collection, Jasmin Noir, dont le premier roman policier pour adultes (3) vient de paraître : Retour de flamme à l'américaine de Gérard Streiff, qui sera là lui aussi pour dédicacer son ouvrage sur le stand !

Comme d'habitude, je proposerai le mate à qui voudra goûter cette boisson nationale inscrite dans l'héritage guarani du Nord-Est du pays, le long de la rive occidentale du fleuve Uruguay. Et si j'ai le temps de me mettre aux fourneaux jeudi dans la journée, il y aura des chipá, une spécialité de Corrientes, la province natale de San Martín. Comme cela nous unirons le nord-ouest de la France au nord-est de l'Argentine !


Sous le chapiteau, pendant une édition précédente.
Extrait de la page Facebook 

Cette année, cela n'étonnera personne, le Salon mettra à la place d'honneur les auteurs et les dessinateurs de Charlie Hebdo, les disparus et les survivants. L'ouverture de la manifestation, jeudi soir, comptera avec la présence d'Edwy Plenel, dont le journal en ligne, Mediapart, est partenaire du salon...

Pour en savoir plus sur la manifestation :
vous connecter à sa page Facebook


(1) José de San Martín (1778-1850) était un combattant de l'indépendance de l'Amérique latine, un révolutionnaire dans l'esprit de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, un abolitionniste de l'esclavage, un soutien de l'intégration des déportés africains à l'intérieur de la société sud-américaine sans considération de la couleur de peau ni de la religion...
(2) C'est le genre de manifestation qu'il aurait aimée. Je serai donc particulièrement émue d'y représenter son engagement en faveur de la reconnaissance de l'apport africain à la culture argentine, à travers notamment la musique du tango.
(3) Les Editions du Jasmin propose aussi depuis quelques années une collection de romans policiers pour les pré-adolescents qui compte déjà une demi-douzaine de titres.... A découvrir sur le stand sur chaque salon du livre.

Les cours de danse reprennent au Museo Casa Carlos Gardel [à l'affiche]

Vous reconnaissez la photo d'illustration : je vous en ai parlé récemment
Il s'agit d'un extrait de Tango Bar, où Carlos Gardel danse avec Rosita Moreno
Voir mon article de vendredi dernier à ce sujet

Comme tous les ans, le Museo Casa Carlos Gardel offre des cours de tango danse dans le patio couvert de l'ancienne maison habitée par le grand artiste, rue Jean Jaures 735.

Les cours ont lieu le mardi de 18h30 à 21h pour les intermédiaires et avancés, le mercredi aux mêmes horaires pour les débutants et intermédiaires.

Il est vivement recommandé aux Européens de passage à Buenos Aires qui auraient l'envie de s'y inscrire de participer aux cours du mercredi, quelque soit leur niveau ici, et de laisser le professeur déterminer leur véritable niveau tel que lui-même l'établit et le conçoit. Il saura faire !

L'activité est gratuite mais le nombre de participants limité à 50. Ils seront donc intégrés au cours par ordre d'arrivée au musée.

samedi 25 avril 2015

Première projection de Típico Victor à la Biblioteca Nacional [à l'affiche]


Ce soir, samedi 25 avril 2015, à 17h, le documentaire sur la vie du bandonéoniste Victor Lavallen sera projeté Auditorio Borges, Biblioteca Nacional Mariano Moreno, Agüero 2502, dans le quartier de Recoleta.

Típico Victor est un film de Daniel Tonelli et Marcelo Turrisi, produit par l'association The Argentine Tango Society, qui anime également l'encyclopédie en ligne Todo Tango. Il s'agit d'un moyen métrage de 37 minutes, un bon format pour un passage à la télévision argentine par exemple, qui retrace la vie de ce musicien qui a fait le tour du monde avec des productions de grand spectacle.

L'entrée est probablement libre et gratuite.

Pour aller plus loin :
lire la dépêche de Télam, qui intègre la bande-annonce du film

vendredi 24 avril 2015

Carlos Gardel, le danseur, dans Mosaicos Porteños [Troesmas]

Le poète Luis Alposta, grand amateur des mots et des anecdotes de Buenos Aires, nous propose depuis hier dans son blog, Mosaicos Porteños, une tesselle, agrémentée de vidéos, concernant Carlos Gardel, dont le patronyme signifie à présent « parfait ».

Hoy vamos a recordar dos hechos que rescatan a Carlos Gardel como bailarín de tango.
Miguel Ángel Morena, en su libro Historia Artística de Carlos Gardel, refiriéndose a las actuaciones del dúo Gardel – Razzano, en Chile, en 1917, dice lo siguiente: « El 5 de octubre, en el Teatro Olimpo de Viña del Mar, se presentan los cantores, compartiendo los programas con la tonadillera Roxana. Para hacer más interesante la velada del debut como grato número extra Gardel y Roxana bailan el tango “Montevideo” de Roberto Firpo. »
Luis Alposta

Aujourd'hui, nous allons rappeler deux faits qui révèlent Carlos Gardel en danseur de tango.
Miguel Angel Morena, dans son livre História artística de Carlos Gardel, se référant aux représentations du duo Gardel-Razzano au Chili en 1917 dit ce qui suit : Le 5 octobre, au Teatro Olimpo de Viña del Mar, les chanteurs se présentent, partageant l'affiche avec la chanteur de tonada Roxana. Pour rendre plus intéressante la soirée initiale, en guise d'attraction exceptionnelle, Gardel et Roxanan danzse le tango Montevideo de Roberto Firpo.
(Traduction Denise Anne Clavilier)

Le couple de gauche est celui de Gardel et Rosita Moreno.
Photo extraite de Tango Bar

Y otro dato, que considero importante destacar, considerando que lleva la firma de Homero Manzi. Luego del accidente de Medellín, el autor de “Milonga del 900” publicó en la revista Radiolandia un homenaje al cantor que terminaba con estas palabras:
En una de las últimas películas que filmó Carlitos Gardel, en “Tango Bar”, aparece en un determinado momento vestido con el traje característico de los muchachos porteños de hace muchos años: pantalón a cuadritos, saquito con trencilla, el botín enterizo con un taquito en punta, lengue al pescuezo y funghi a lo Massera. Y allí, muchacho lindo, nos hizo el regalo de un tango canyengue bailado por él. Y Gardel era un gran bailarín de tango. En ese aspecto no lo conocía el público, pero en el ambiente de sus colegas y amigos se lo sabía capaz de traducir al tango, también, el compás decidido de sus piernas, moviéndolas sin alardes grotescos, pero con sensibilidad de hombre conocedor de la simpleza en el sentido rítmico.”
En síntesis: ¡Hasta bailando el tango, Gardel era Gardel!
Luis Alposta

Et autre fait, qu'il me semble important de souligner, puisqu'elle porte la signature de Homero Manzi (1). Après l'accident de Medellín (2), l'auteur de Milonga del 900 publia dans la revue Radiolandia un hommage au chanteur qui se terminait sur ces mots :
« Dans l'un des derniers films qu'a tournés Carlos Gardel, dans Tango Bar, il apparaît à un certain moment revêtu du costume caractéristique des garçons de Buenos Aires d'il y a de nombreuses années : pantalon à carreaux, veston avec liseré, souliers fermés avec talon effilé, pochette près du revers et chapeau Massera (3). Et là, quelle classe !, il nous offrit un tango canyengue qu'il dansa lui-mpeme. Et Gardel était un très grand danseur de tango. Sous cet aspect-là, le public ne le connaissait pas mais parmi ses confrères et ses amis, on le savait capable de traduire aussi en tango le rythme décidé de ses jambes, qu'il mouvait sans ostentation grotesque mais avec la sensibilité d'un homme connaisseur en simplicité pour ce qui est du sens du rythme. »
En résumé : même quand il dansait le tango, Gardel était parfait !
(Traduction Denise Anne Clavilier)



(1) Homero Manzi, poète de tango. Il est en particulier l'auteur de Barrio de Tango (musique de Aníbal Troilo).
(2) 24 juin 1935 : mort accidentelle de Carlos Gardel à Medellín en Colombie.
(3) Chapeau de facture italienne très à la mode à Buenos Aires dans les années 20.

Bien Bohemio propose ce samedi une soirée en double [à l'affiche]


Bien Bohemio, idéalement placé dans le quartier de Boedo, est un des endroits préférés des Portègnes pour passer une soirée à écouter du tango : Sánchez de Loria, 745.

La chanteuse Jacqueline Sigaut sera accompagnée par Pepo Ogivieki, pianiste et compositeur. L'autre duo réunit Claudio Araujo, chant, et Ernesto Molina, bandonéon.

Demain soir, 25 avril, à 22h, soirée duo comme tous les quatrièmes samedis du mois.

jeudi 23 avril 2015

Pèlerinage marial pour le Bicentenaire [Actu]

La communauté de l'Emmanuel d'Argentine organise à partir de ce dimanche 26 avril 2015 et jusqu'au 9 juillet 2016 un grand pèlerinage de la Vierge de Luján à travers tout le pays et les pays voisins.


La Vierge de Luján s'est inscrite dans l'histoire religieuse argentine lorsqu'une statue de l'Immaculée Conception, fabriquée en terre cuite par un artisan reconnu de Rio de Janeiro, s'est arrêtée aux abords de l'actuelle ville de Luján. Un beau matin, la caravane à laquelle participaient les hommes qui escortaient cette petite statue de 38 cm de haut jusqu'à l'actuelle Province de Santiago del Estero ne put pas reprendre la route. Les bœufs ne parvenaient pas à ébranler le chariot. Ceci se passait en 1630, cinquante ans après la seconde fondation de Buenos Aires.

Dans ce phénomène inexplicable, les témoins virent un signe du Ciel, un miracle qu'ils interprétèrent comme la volonté de Dieu qu'à cet endroit, près de la rivière Luján, soit institué un sanctuaire consacré à la Vierge et ainsi fut fait. Depuis, la Vierge de Luján est une Vierge pérégrine, la patronne des marcheurs. Elle est aussi la patronne nationale de l'Argentine. Une réplique de la statue (1) va donc faire le tour du pays jusqu'au bicentenaire de la déclaration d'indépendance, votée à San Miguel de Tucumán le 9 juillet 1816...

Le départ du périple est à La Quiaca dans les hauteurs andines de la Province de Jujuy, tout au nord du pays. Il se décompose de six phases distinctes, en Argentine jusqu'en février, puis du Brésil (Rio de Janeiro) à Montevideo puis à Buenos Aires, par la mer et l'estuaire en bateau selon le parcours que suivit la statue en 1630, puis de Buenos Aires les pèlerins rejoindront le lieu du miracle, où ils s'arrêteront avant de gagner l'actuelle basilique de Luján, dans le cœur de la ville. Avant-dernière étape : le pèlerinage prendra le chemin de Santiago del Estero, là même où la statue originale devait être livrée, à Sumampa. C'est là que l'on priera la Neuvaine pour la Patrie, neuf jours sur la Route n° 9, pour saluer le 9 juillet. Et enfin, la statue rejoindra San Miguel de Tucumán pour présider aux célébrations du Bicentenaire et de la naissance d'une Argentine libre et indépendante du roi d'Espagne et de ses descendants et de tout autre pouvoir étranger à tout jamais (en tout cas, c'était là le rêve des constituants du Congrès de Tucumán).

Pour en savoir plus :


(1) L'authentique statue reste à Luján et de toute manière, elle est beaucoup trop fragile pour partir comme ça à l'aventure !

Les livres font la foire : salut de Rep à la Feria del Libro [à l'affiche]

La Feria del Libro, le salon du livre de Buenos Aires, ouvre aujourd'hui ses portes du côté de Plaza Italia, au nord de la ville, avec pour pays hôte le Mexique.

Le peintre et dessinateur de presse qui fait parler les livres, Miguel Rep, nous offre ce matin dans l'édition de Página/12 une vignette rigolote, que je vous traduis.
Cliquez sur l'image pour une meilleure résolution

Le livre, qui lit un livre à gauche : Vous savez pas ? Eh bien un jour comme aujourd'hui, « le 23 avril 1616, Shakespeare et Cervantes sont partis pour l'autre monde ».
Le livre à droite : Et l'Inca Garcilaso aussi !
L'encadré à droite : Sarabande de livres. Bonne fête !
(Traduction Denise Anne Clavilier)

Et effectivement, ces trois grands auteurs, dont chacun symbolise une nation, sont décédés le même jour, le 23 avril 1616.

William Shakespeare était né le 23 avril 1564 à Stratford upon Avon, selon l'hypothèse la plus répandue, puisque l'identité du grand dramaturge anglais conserve une grande part de mystère. Il est mort dans cette même ville, qui s'enorgueillit de sa tombe, dans son église, malgré la polémique récurrente sur l'identification du mort avec le plus grand auteur du théâtre élizabéthain.

Miguel de Cervantes Saavedra était né le 8 ou 9 octobre 1547 à Alcalá de Henares. Il est mort à Madrid. On vient d'identifier ses restes dans l'église d'un ordre mineur.

Portrait officiel de l'Inca Garcilaso

El Inca Garcilaso de la Vega, de son nom légal Gómez Suárez de Figueroa, était né le 12 avril 1539 à Cuzco, la capitale de l'empire inca (actuel Pérou) : c'était un chroniqueur métis, de naissance légitime ou illégitime selon les biographes (il est possible qu'il ait été légitimement conçu et qu'il ait été par la suite considéré comme bâtard, lorsque son père, sur l'ordre du roi, a abandonné sa mère pour se marier dans la noblesse espagnole). Sa mère était une princesse Inca et son père un conquistador espagnol, Sebastián Garcilaso de la Vega Vargas. Bilingue quechua-castillan, il a écrit en espagnol. Il est né à la fin du demi-siècle pendant lequel l'Espagne a cherché l'alliance des princes aborigènes et où elle traitait les familles royales américaines avec le respect qu'elle manifestait aussi aux dynasties européennes, avant de basculer dans une politique coloniale raciste, despotique et cupide. El Inca Garcilaso est mort à Cordoue, en Espagne, où il était allé réclamer l'héritage de son père et le droit de porter son nom. Malgré le refus qui lui opposèrent les tribunaux espagnols, c'est bien sous le nom de son père qu'il est passé à la postérité et c'est celui avec lequel il signe.

Sa signature dans l'orthographe de l'époque (Y et double s)

En Amérique latine, El Inca Garcilaso est considéré comme le premier écrivain péruvien, c'est aussi le premier auteur latino-américain qui a décrit la conquête du Nouveau Monde du point de vue du colonisé, avec la douleur et le conflit intérieur qu'implique sa condition de métis, d'ascendance royale relégué à la déréliction et à la bâtardise.
Son œuvre majeure, une histoire de l'empire Inca, a fait l'objet d'une traduction en français en 1633 (1). Dans l'ensemble de son œuvre, il s'est efforcé de défendre son peuple maternel, dans l'honneur et la recherche de la vérité, réfutant avec force les accusations de sodomie, de sacrifices humains et d'anthropophagie qui fleurirent très rapidement en Europe pour justifier le tournant brutal que prenait les politiques espagnole et portugaise aux Indes Occidentales. Au début du 17ème siècle, encore tout imprégné de l'humanisme de la Renaissance, cette œuvre a connu des traductions en français, en anglais, en allemand et d'autres langues puis tout a été jeté dans l'oubli pour le reste de l'époque de domination espagnole en Amérique. El Inca Garcilaso fait partie de ces grandes figures autochtones au nom desquelles des gens comme José de San Martín et Manuel Belgrano ont voulu l'indépendance sud-américaine et tout le courant indépendantiste progressiste continental continue de lutter (j'ai eu l'occasion d'en parler au sujet de la disparition de Eduardo Galeano).

Première traduction en français
Il est probable que le traducteur a confondu le nom de l'imprimeur du livre de Madrid
avec celui d'un traducteur quechua-espagnol

Lors de son voyage officiel au Pérou en novembre 1978, le roi Juan Carlos a rendu les restes de l'écrivain à la cathédrale de Cuzco dans laquelle repose désormais ce pieux chrétien, demeuré célibataire sans enfant et mort dans l'habit religieux après avoir servi dans l'armée espagnole comme officier subalterne.
A Lima, une université privée porte son nom.

Actuellement, certains historiens contestent l'identité de date des trois dates, un peu trop remarquable peut-être pour être vraie, pour trois grands hommes dont les noms ont été chargés d'un tel poids de symboles culturels, linguistiques et nationaux.


(1) En 2000, les Editions La Découverte ont publié une traduction en français de ses Commentaires royaux sur le Pérou des Incas. En 1982, le défunt François Maspero en avait fait déjà une édition française, probablement épuisée aujourd'hui.

Une nouvelle journée Adan Buenosayres au Cornelio de Saavedra [à l'affiche]


Le Museo Histórico de Buenos Aires Cornelio de Saavedra, vous invite ce samedi 25 avril 2015, à 9h45 à une promenade guidée à travers les itinéraires urbains du roman Adán Buenosayres, de Leopoldo Marechal, dans les quartiers de Saavedra et Villa Crespo.

Point de rendez-vous matinal : Biblioteca Popular Alberdi, Acevedo 666.
Point de rendez-vous postprandial (à 15h) : Jardins du musée, Crisólogo Larralde 6309, dans le Parque General Paz.

Dans Villa Crepo, le parcours prévu est pédestre. Dans Saavedra, la voiture, la moto ou la bicyclette sont prévues, avec possibilité pour les visiteurs qui n'en disposent pas de s'inscrire auprès du musée, par téléphone, pour partager un moyen de locomotion avec quelqu'un d'autre.

Adán Buenosayres (1848) est considéré en Argentine comme un roman fondateur de la littérature nationale. Leopoldo Marechal (1900-1970), qui appartient à la même génération que Jorge Luis Borges, Homero Manzi et Enrique Discépolo, y voyait un succédané dans un genre très moderne de l'épopée antique en vers... L'ouvrage forme donc une sorte de diptyque avec Martín Fierro de José Hernández (1872), l'un dans l'univers urbain, l'autre dans l'univers rural... Le roman a inspiré un autre romancier, Julio Cortázar, qui développe lui aussi des géographies poétiques et urbaines dans ses œuvres. De tendance radicale, comme Borges et Manzi, Marechal a ensuite penché vers le péronisme, lorsque celui-ci a fait son apparition en 1943 sur la scène politique argentine. On doit aussi à Leopoldo Marechal une Histoire de la rue Corrientes et une cantate profane, très peu connue et pourtant magnifique, qu'il écrivit pour le compositeur Julio Perceval en l'honneur de José de San Martín (il m'a été donné d'en écouter une exécution au Teatro Independencia de Mendoza l'année dernière pour l'ouverture du Bicentenaire là-bas : somptueux !)



Pour aller plus loin :
lire l'article sur Adán Buenosayres dans le blog littéraire La Hoja Cruda

Deux nouvelles matinées avec Antonio Seoane au Museo Casa Carlos Gardel [à l'affiche]


Ce jeudi soir, 23 avril 2015, et la semaine prochaine, nouveaux concerts dans la série Los poetas de Carlos Gardel avec le chanteur Antonio Seoane, au Museo Casa Carlos Gardel, Jean Jaurés 735, à 18h30.

Attention : l'activité n'est pas gratuite.

Entrée : 50 € (comprenant la collation typique, empanadas et verre de vin)

La Poste uruguayenne émet un timbre en l'honneur du cardinal Sturla [Actu]

Photo publiée par l'archidiocèse de Montevideo
A la gauche de Monseigneur Sturla (centre), la présidente du Directoire de l'Administration du Courrier
Madame María Solange Moreira Díaz
Les noirs sont restés une minorité visible en Uruguay

L'Administration nationale du Courrier uruguayen vient de présenter, ce 21 avril 2015, à Montevideo un beau timbre de collection pour marquer l'élévation au cardinalat de Monseigneur Daniel Sturla, le primat du pays.

Le site Web de Correo Uruguayo n'a pas encore mis en ligne l'annonce de cette émission mais devrait le faire prochainement. En revanche, La República en a fait mention le 18 avril et le site de l'archidiocèse de Montevideo a placé l'information en bonne place sur sa page d'accueil ! La Conférence épiscopale uruguayenne (CEU) s'en est elle aussi réjouie, elle qui a plutôt mal vécu la politique sociétale de José Mujica, qui vient de quitter la présidence de la République Orientale.

La Poste uruguayenne va jusqu'au tu veux

Je profite donc de l'actualité religieuse qui s'intensifie sur les rives du Río de la Plata depuis qu'un Argentin a été élu, il y a deux ans, au Saint Siège pour créer une nouvelle rubrique de ressources dans la partie basse de la Colonne de Droite : ces liens vous conduiront vers des sites représentatifs de la spiritualité en Argentine et en Uruguay. Ils seront donc toujours à disposition, quelle que soit l'actualité dans la colonne principale.

mercredi 22 avril 2015

Un dramaturge militant des droits de l'Homme ouvrira la Feria del Libro à Buenos Aires [à l'affiche]


Le dramaturge argentin Roberto Cossa fera demain le discours qui ouvre traditionnellement la Feria del Libro, à Palermo. Página/12 a profité de l'occasion pour lui tendre le micro et publiait ce matin une longue interview de l'artiste.
A découvrir (cet article est particulièrement conseillé aux lycéens de France qui préparent en ce moment les épreuves anticipées du baccalauréat, plongés qu'ils sont dans les révisions pendeant les vacances de printemps : l'univers du théâtre et ses personnages sont au programme, or l'auteur y dit des choses qui pourraient bien nourrir une dissertation là où le thème tombera).

Quelques extraits de l'interview, à lire dans les pages culturelles du quotidien.

“Va a ser un discurso breve, que se queden tranquilos. No creo que dure más de diez minutos. El tiempo lo determina lo que uno quiere decir; se puede hablar mientras se digan cosas que valgan la pena. Es una situación extraña, porque los dramaturgos estamos expulsados de la literatura y que me llamen para abrir la feria de los literatos es un poco sorpresivo e inquietante. La dramaturgia es literatura. Me eligieron a mí seguramente por los años. Pero acá estoy”
Roberto Tito Cossa, in Página/12

"Ce sera un discours bref, n'ayez pas peur. Je ne pense pas qu'il durera plus de dix minutes. Ce qui détermine la durée, c'est le contenu de ce qu'on veut dire. On ne peut parler que tant qu'on dit des choses qui valent la peine. C'est une drôle de situation, parce que nous les dramaturges nous avons été expulsés de la littérature et qu'on m'appelle pour inaugurer le salon des littérateurs a de quoi surprendre et inquiéter. La dramaturgie est littérature. On m'a choisi moi sûrement en raison de mon âge. Mais bon, j'y suis."
(Traduction Denise Anne Clavilier)

¿El teatro es literatura?
Es una manera de la literatura; el teatro es ficción, palabras... El tema es el rol del dramaturgo con el libro, porque un autor teatral no piensa en el libro, piensa en el escenario. No piensa en lectores, piensa en espectadores; sabe que su obra termina en manos de otros. Y lo voy a decir en el discurso: el dramaturgo es un Dios que le entrega su obra al vicario y en estos tiempos que corren el vicario es más importante que Dios; por eso se paga los padecimientos de ser permanente traicionado entre comillas y sólo a veces mejorado. Pero estamos en manos de otros creadores, lo cual hace que sea diferente. No es para llorar. Al contrario, siempre digo que hoy por hoy el Quijote por placer lo lee muy poca gente. Todos los días hay una versión de Romeo y Julieta, pero qué diría William Shakespeare de ese Romeo y Julieta hecho de cualquier manera, cortado... El teatro es una arcilla que está viva. Ese es el privilegio que puede tener el autor y esa continuidad se la da el libro. Un espectáculo termina y la obra queda en el libro, en las páginas. Si la obra tiene suerte y necesita ser representada, vuelve al escenario.
Roberto Tito Cossa, in Página/12

- Le théâtre, c'est de la littérature ?
- C'est une forme de littérature. Le théâtre, c'est de la fiction, des mots... La question, c'est le rôle du dramaturge par rapport au livre parce qu'un auteur dramatique ne pense pas au livre, il pense à la scène. Il ne pense pas à des lecteurs, il pense à des spectateurs. Il sait que son œuvre finit sans des mains étrangères. Et je vais le dire dazns mon discours : le dramaturge est un Dieu qui remet son œuvre à son vicaire et par les temps qui courent, le vicaire est plus important que Dieu. C'est pour ça qu'on paye les souffrances d'être en permanence trahi entre guillemets et seulement quelques fois amélioré. Mais nous sommes entre les mains d'autres créateurs, ce qui fait que c'est différent. Il n'y a pas de quoi pleurer. Tout au contraire, je dis toujours que de nos jours, il y a très peu de gens qui lisent Don Quichotte pour le plaisir. Tous les jours, il y a une nouvelle version de Roméo et Juliette mais que dirait William Shakespeare de ce Roméo et Juliette monté autrement, écourté... Le théâtre est une argile qui vit. Cela, c'est le privilège que peut avoir l'auteur et cette continuité, c'est le livre qui la lui donne. Un spectacle se termine tandis que l'œuvre reste dans le livre, dans les pages. Si l'œuvre a de la chance et a besoin d'être représentée, elle revient en scène.
(Traduction Denise Anne Clavilier)

¿Habrá alguna reflexión en su discurso sobre el hecho de haber participado de Teatro Abierto, ese movimiento de resistencia contra la dictadura, y lo que significa escribir y hacer teatro hoy con más de treinta años de democracia?
–No, no lo había pensado y como todavía no está terminado mi discurso puedo integrar esa reflexión. Teatro Abierto fue un fenómeno que no hubiera tenido la dimensión que tuvo si las bestias no quemaban el teatro del Picadero. El atentado fue lo que potenció a Teatro Abierto y lo convirtió en un referente ineludible de la resistencia cultural, no sólo acá. He tenido entrevistas con investigadoras de España, de Francia, de Italia, chicas que no habían nacido cuando se hacía Teatro Abierto y venían a preguntar y a estudiar este fenómeno que produjo el teatro. No fue nuestra intención convertirnos en gladiadores. La intención fue más simple: hagamos teatro, salgamos, no nos reconocen, nos prohíben en las salas oficiales y en ese tiempo también nos prohibían en la televisión que era del Estado. Vivíamos en los sótanos, haciendo nuestras experiencias. El teatro, contrariamente a lo que pasó en otros países, no fue censurado directamente: te ponían una bomba, como a Teatro Abierto. No tuvimos la censura previa que había en España, donde tenías que llevar el libro y un censor lo leía y decía: “Esto no, esto sí”. Cuando hicimos Teatro Abierto, no esperábamos una respuesta violenta, pero sabíamos que tampoco era tan inocente. Desde el comienzo nos dimos cuenta de que era un fenómeno político.
Roberto Tito Cossa, in Página/12

- Y aura-t-il dans votre discours une réflexion sur le fait que vous avez participé à Teatro Abierto (Théâtre ouvert), ce mouvement de résistance à la dictature, et ce que signifie écrire et faire du théâtre aujourd'hui trente ans après le retour de la démocratie ?
- Non, je n'y avais pas pensé mais comme mon discours n'est pas encore terminé, je peux inclure cette réflexion. Teatro Abierto a été un phénomène qui n'aurait pas eu la dimension qu'il a eue si les salauds n'avaient pas incendié le théâtre du Picadero. L'attentat a été ce qui a renforcé Teatro Abierto et l'a transformé en un référent incontournable de la résistance culturelle, et pas seulement ici. J'ai eu des entretiens avec des chercheuses d'Espagne, de France, d'Italie, des filles qui n'étaient pas encore nées à l'époque de Teatro Abierto et qui venaient poser des questions et étudier ce phénomène qu'a produit le théâtre. Ce n'était pas notre intention de nous transformer en gladiateurs. Notre intention était plus simple : faire du théâtre, partir, on ne nous reconnaît pas, on nous interdit de jouer dans les salles officielles et en ce temps-là, en plus, nous étions interdits à la télévision, qui appartenait à l'Etat. Nous vivions dans les sous-sols, où nous faisions nos expériences. Le théâtre, contrairement à ce qui s'est passé dans d'autres pays, n'a pas été censuré directement : on te posait une bombe, comme à Teatro Abierto. Nous n'avons pas eu la censure préalable qu'il y avait en Espagne, où il fallait que tu apportes le livre et qu'un censeur le lise et te dise : ça non, ça oui. Quand nous avons monté Teatro Abierto, nous ne nous attentions pas à une réponse violente, mais nous savions que ce n'était pas innocent non plus. Dès le début, nous nous sommes rendu compte que c'était un phénomène politique.
(Traduction Denise Anne Clavilier)


¿Alguna vez escribió una novela o un cuento?
–No, para nada. Soy un actor frustrado, yo quiero el escenario. Me gusta la novela como lector, pero no para escribir. Hay algún poema juvenil olvidable y una obra de teatro para títeres, Una mano para Pepito, que fue lo primero que escribí, pero no la tengo en mis obras completas. No la reconozco; era una cosa muy juvenil. Mi primera obra es Nuestro fin de semana, escrita en 1962 y estrenada en 1964. A partir de ahí las reconozco a todas: algunas me gustan más, otras menos. Mi verdadera vocación era la actuación, pero de cobarde no me animé... Acercarse al teatro es acercarse a la actuación. Todos los autores teatrales que conozco fueron actores o intentaron serlo con mayor o menor suerte. El teatro es esa ceremonia maravillosa en la que se pone el cuerpo. Esta es una de las dolorosas circunstancias del autor. Yo digo siempre que el teatro es una fiesta y el autor come en la cocina; es ajeno, no hay caso...
Roberto Tito Cossa, in Página/12

- Vous est-il arrivé une fois ou l'autre d'écrire un roman ou un conte ?
- Non, jamais. Je suis un acteur raté, j'aime la scène. J'ai le roman comme lecteur mais pas pour écrire. Il y a eu un poème de jeunesse pas inoubliable et une pièce de théâtre pour marionnettes. Un coup de main à Pepito, qui est la première chose que j'ai écrite, mais je ne le compte pas dans mes œuvres complètes. Je le renie, c'est un truc très juvénile. Ma première pièce, c'est Notre week-end, que j'ai écrit en 1962 et qui a été créé sur scène en 1964. A partir de là, je reconnais toutes mes pièces : j'en aime certaines et moins d'autres. Ma vraie vocation, c'était de jouer mais par lâcheté, je n'ai pas osé... Se diriger vers le théâtre, c'est se diriger vers le métier d'acteur. Tous les auteurs dramatiques que je connais ont été acteurs ou ont essayé de l'être avec plus ou moins de chance. Le théâtre c'est cette cérémonie merveilleuse dans laquelle le corps intervient. C'est une des circonstances douloureuses de la vie d'auteur. Je dis toujours que le théâtre, c'est la fête et que l'auteur mange à la cuisine. C'est un étranger, qu'on le veuille ou non.
(Traduction Denise Anne Clavilier)


Pour lire l'intégralité de l'interview, se reporter à l'article en ligne.