mercredi 29 avril 2015

Contes animaliers d'Argentine, mon nouveau livre - offre de lancement [Disques & Livres]


Après plusieurs ouvrages sur la culture du tango (1) et deux autres (2) sur le général José de San Martín (1778-1850), personnalité emblématique de la liberté en Argentine et au-delà, je continue à explorer la culture populaire de ce pays en pleine ébullition, avec cette première incursion dans le folklore :


un recueil de dix-huit contes, courts (126 pp en tout),
mettant en scène des animaux
et reproduisant des situations très humaines,
comme le font les Fables de La Fontaine
ou Le Roman de Renard.

C'est aussi la première fois que je m'adresse à un public qui comprend des enfants et que je tâte de la fiction. Cela s'arrose, passe-moi le mate !

L'ouvrage, illustré en noir et blanc par une Argentine, Jimena Tello, s'adresse à tous les âges à partir de neuf ans et jusqu'à ses arrière-grands-parents. L'enfant abordera l'histoire au premier degré et se régalera des péripéties qui se suivent à un rythme soutenu tandis que l'adulte percevra sous la fable une parabole de notre vie, il en devinera les sous-entendus historiques, moraux, politiques ou sociaux, dans le mélange qui caractérise les contes d'idiosyncrasie et d'universalité.

Les contes sont en effet un fidèle reflet de la culture argentine de l'Intérieur, celle de ces zones rurales à la faible densité d'habitation et si immenses que le signal de la radio et de la télévision publiques ne les couvrent toujours pas en totalité. Tant et si bien que n'est pas prête de s'éteindre la bonne tradition de la flambée festive et conviviale autour de laquelle toute la communauté locale fait corps pour chanter, plaisanter et raconter des histoires, tantôt drôles tantôt tristes jusqu'à une heure avancée de la nuit : le traditionnel fogón des campagnes et des montagnes argentines. Cette culture se développe d'une manière qui lui est propre et qui la distingue de ce qui se passe dans l'univers hyper-urbanisé de Buenos Aires et de sa région.

Contes animaliers d'Argentine rassemble donc dix-huit contes issus des cinq régions culturelles que compte le pays, soit, selon le découpage politique actuel, de dix-sept des vingt-quatre Provinces qui composent la République argentine (auxquelles il faut ajouter la Ville Autonome de Buenos Aires qui fonctionne comme une Province à part entière depuis 1994 et où cette tradition des contes oraux de l'Intérieur est fort méconnue aujourd'hui).

Table des contes du recueil
Cliquez sur l'image pour l'agrandir et la lire

La sélection a été opérée au sein d'un ample corpus de dix gros volumes constitué tout au long des années 1950-1970 par une linguiste de l'Université de Buenos Aires, Berta Elena Vidal de Battini, une provinciale et fière de l'être, née à San Luis en 1900 et décédée dans la capitale fédérale en 1984. Cette somme consacrée au conte oral dans toute l'Argentine a été publiée en 1983 par le Gouvernement argentin puis rééditée en 1990.
Berta Elena Vidal de Battini avait parcouru tout le pays, magnétophone en main, pour enregistrer les contes de la bouche même des conteurs, dont elle a avec rigueur relevé l'identité, la formation et le métier. Elle les a ensuite transcrits phonétiquement (pour respecter les tournures locales, les accents et les techniques rhétoriques), classés et répertoriés en fonction de leur nature (3), de leur source et les a resitués dans l'arborescence géographique de leurs nombreuses variantes.

Ces contes-là, tels qu'on les trouve dans la gigantesque recension du professeur Vidal de Battini, sont inexploitables dans une langue étrangère, en tout cas pour un livre de loisir, un livre grand public. Comment voulez-vous reconstituer un accent, un jeu de mots, un bruitage, voire les mimiques et la gestuelle du conteur de tradition orale ?

Pour rédiger Contes animaliers d'Argentine, j'ai donc dû passer tout ensemble de l'espagnol au français, de l'oral, donc de l'écoute, à l'écrit propre à la lecture. Dans ma manière d'écrire, je devais compenser, sans briser le rythme du récit, notre ignorance ordinaire des réalités argentines, que ce soit les paysages, l'histoire, les coutumes ou les traditions. Il a fallu enfin adapter mon style à des âges variés, la collection Contes d'Orient et d'Occident s'adressant à toutes les générations, en commençant par les bambins de CM1 ou CM2 (système scolaire français). Et tout ça sans trahir l'esprit frondeur et rural qui caractérise les Argentins, qu'ils soient urbains ou ruraux.
Comme je l'avais déjà fait en abordant le tango, je me suis donc immergée dans cet univers pour m'en imprégner. De ce point de vue, mon voyage imprévu à Mendoza en septembre dernier m'a offert là aussi une véritable chance : il m'a donné l'occasion de tester l'authenticité de ma démarche, de mon ressenti, de ma perception de cette réalité, comme je les avais déjà testés en 2007, dans le domaine du tango, auprès des artistes portègnes, lors de mon premier séjour là-bas.

Ma démarche d'auteur est admirablement complétée par les illustrations que les Editions du Jasmin ont confiées à Jimena Tello, que je remercie et félicite de son travail réjouissant. Jimena vit à Buenos Aires, où elle enseigne ce métier de l'illustration après vécu pendant plusieurs années en France où elle a commencé sa formation professionnelle avant de rentrer dans son pays natal. Elle travaille avec plusieurs maisons d'édition tant en Argentine qu'en France (vous retrouverez ses références dès les premières pages du livre, dans le bloc des présentations). Nous ne nous connaissions pas jusqu'à présent, nous nous découvrons en partageant ce travail sur ce livre et nous nous apprécions déjà beaucoup. Jimena a agrémenté notre livre de dessins en noir et blanc (c'est la règle de la collection). Ils sont espiègles, irrévérencieux, fantaisistes et gais, le trait est délibérément naïf et joyeux et ravira les petits et les grands, comme en témoigne d'emblée cette couverture haute en couleurs, où se reconnaît au premier coup d'œil l'identité visuelle de cette maison d'édition française. Il est très probable que nous serons deux, au cours de l'hiver austral, à présenter l'ouvrage à Buenos Aires et peut-être ailleurs.

La collection complète à la date d'avril 2015
Cliquez sur l'image pour l'agrandir et la lire

Contes animaliers d'Argentine est mon sixième ouvrage mais le premier où je m'essaye à la fiction. C'est aussi le cinquième livre que je publie aux Editions du Jasmin, depuis la sortie de Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, en mai 2010.
Le recueil doit paraître à la fin du printemps et il sera présenté à Paris le mardi 23 juin 2015 à 20h.


En attendant,
l'éditeur vous propose une souscription, au prix de 12 € TTC.

Vous recevrez le livre chez vous, dès sa sortie de l'imprimerie, avant les libraires et sans frais postaux.

Pour souscrire, il vous suffit de télécharger le bon de souscription en format pdf (en cliquant sur le lien), de le renseigner et de l'adresser aux Editions du Jasmin accompagné de votre règlement avant le 10 juin 2015.

Mon site Internet offre également une information complémentaire sur ce livre à paraître.

Pour lire l'ensemble des articles concernant ce livre sur Barrio de Tango, cliquez sur le mot-clé Contes A Arg dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus ou sur ce lien.
Lire mon article sur les animaux de ces contes (et les questions de préservation des espèces dans l'Argentine d'aujourd'hui)
Lire mon article sur les apports amérindiens à l'élaboration de ces contes


Tango Negro, de Juan Carlos Cáceres, traduction et commentaires, Editions du Jasmin, avril 2013
Deuxcents ans après, le Bicentenaire de l'Argentine à travers lepatrimoine littéraire du tango, Revue Triages numéro spécial 2010, janvier 2011, Tarabuste Editions, avec le soutien du Conseil National du Livre
(2) San Martín à rebours des conquistadors, collection Signes de Vie, Editions du Jasmin, décembre 2012
(3) En général, les philologues répartissent les contes en quatre catégogies : les explicatifs (qui inventent l'origine d'une expression, d'une coutume ou d'un phénomène naturel), les merveilleux (qui font intervenir fées, lutins, enchanteurs et sorcières), les politiques (autour de la comédie du pouvoir) et les moraux (en général, les humbles gagnent, en usant de leur intelligence, tandis que l'arrogance ou la bêtise fait mordre la poussière aux violents).