samedi 6 juin 2015

Litto Nebbia fête ses cinquante ans de carrière [à l'affiche]


Le 27 juin prochain, il y aura cinquante ans que sortait le premier disque du groupe Los Gatos Salvajes, dont Litto Nebbia était la plus forte personnalité artistique. Ce disque le transforma presque aussitôt en vedette très populaire, emblématique d'une génération entière, la sienne, et un peu plus. Il fut le premier chanteur de rock à composer et à écrire des chansons en espagnol qui reflétaient, malgré la censure, la triste situation qui était faite à la jeunesse du pays, à une époque où le rock ne pouvait pas fleurir dans l'Espagne franquiste. Il fut donc pionnier dans sa sphère linguistique.

C'est l'occasion pour le poids lourd de la musique populaire argentine qu'il est devenu, avec sa double casquette d'artiste et de producteur, d'engager une grande tournée dans tout le pays avec un potentiel de trente concerts, dont tous ne sont pas encore fixés mais dont le premier a lieu ce soir, vendredi 6 juin 2015, à 21h, au Teatro Principe de Asturias, du Centro Cultural Parque España de Rosario, sa ville natale, capitale culturelle et économique de la province de Santa Fe, au nord de Buenos Aires. Le CCPE se trouve sur la rive du Paraná à la hauteur de la rue Sarmiento.
Le chanteur tiendra lui-même le piano, l'orgue et la guitare. Il sera entouré de ses musiciens : Daniel Homer à la guitare (différentes tessitures), Leopoldo Deza (flûte et clavier), Gustavo Gianini (basse électrique), Daniel Colombres (batterie et percussions), Tomás Corley (chœur et percussions) et deux autres choristes, Jaunchy Cianfagna et Nica Corley (guitare).

Entrée : 50 $ ARG (c'est très bon marché, surtout pour voir un tel artiste, y compris pour le public local).

Le 27 juin, Litto Nebbia donnera le second concert de la tournée à La Plata, capitale de la province de Buenos Aires.

Une du supplément culturel de Página/12

Página/12 ne pouvait pas laisser passer ce jour sans le saluer d'une longue interview en une de ses pages culturelles...

Verbatim

La cosa empezó en enero –desarrolla Nebbia–. Vino un pibe a hacerme una nota y me dijo: ‘¿Así que el 27 de junio se cumplen cincuenta años de la salida del disco de Los Gatos Salvajes?’. Y yo pensé: ‘¡Qué disparate cumplir medio siglo en algo, ¿no?!’. Es cierto que no es difícil llegar a esa cifra, pero sí estar bien, tranquilo, y haciendo cosas... Hace cincuenta años que escribo canciones y es lo que sigo haciendo todas las mañanas en mi casa”, cuenta el creador de “Quien quiere oír que oiga”. “Y lo que dije fue: me voy a armar una celebración de las composiciones con la idea de armar un espectáculo en el que tenga presencia la cantidad de direcciones que ha tomado mi música en todos estos años. Claro, cuando se empezaron a enterar, empezaron las sugerencias. ‘Cómo no va a estar éste, cómo no va a estar el otro...’. Llegué a 53 temas, porque ocupé los 160 minutos que duran dos CD... y ya me parecía una locura hacer tres”, explica Nebbia, que algún límite tiene, al cabo.
Página/12

"Le truc a commencé en janvier, développe Nebbia. Un gamin est venu m'interviewer et m'a dit : "Alors, comme ça, le 27 juin, ça fera cinquante ans qu'est sorti le disque des Gatos Salvajes ?" Et moi, j'ai pensé : "Tu parles d'un exploit ! Arriver au demi-siècle dans quelque chose ! C'est sûr que ce n'est pas difficile d'atteindre ce chiffre, mais être bien, sans problème, toujours dans la course... Il y a cinquante ans que j'écris des chansons et que c'est ce que je fais tous les matins chez moi", raconte le créateur de Quien quiere oír oiga (Que celui qui a des oreilles écoute). Ce que j'ai dit, c'est : je vais monter quelque chose pour marquer les compositions, du genre monter un spectacle où on trouverait toutes les directions prises par ma musique pendant toutes ces années. Bien sûr, quand ça a commencé à se savoir, les suggestions se sont mises à pleuvoir. Et pourquoi on mettrait pas ci et comment on pourrait ne pas mettre ça... Je suis arrivé à 53 chansons, parce que j'ai utilisé les 160 minutes que durent deux CD... et alors ça me paraissait une folie d'en faire trois", explique Nebbia qui finit par se mettre des limites.
(Traduction © Denise Anne Clavilier)

La idea que tengo ahora, a diferencia de aquellos aniversarios más puntuales, es que aparezca la presencia de las varias vertientes por las que ha pasado mi música. Desde las que tienen que ver con la guitarra y la semblanza rítmica asociada al folklore argentino, hasta las cosas de piano solo y su climática tanguera, la bossa nova, el candombe, la improvisación jazzística, o la guitarra eléctrica y el rockabilly... Todo eso está presente en el disco y en el espectáculo. Como cualquier selección es arbitraria, claro, siempre va a faltar algo”, dice Nebbia.
Página/12

"L'idée que j'ai maintenant, contrairement à ces anniversaires plus ponctuels, c'est qu'on voie la présence des divers versants que ma musique a parcouru. Depuis ceux qui ont à voir avec la guitare et l'allure rythmique associée au folklore argentin, jusqu'aux trucs de piano solo et leur climat tanguero, la bossa nova, le candombe, l'improvisation jazzy ou la guitare électrique et le rockabilly... Tout cela est dans le disque et dans le spectacle. Comme toute sélection est arbitraire, c'est sûr qu'il va forcément manquer quelque chose", dit Nebbia
(Traduction © Denise Anne Clavilier)

La lista de lo que falta daría para un libro de cincuenta tomos, pero sí cuente qué hay...
(Risas) Bueno, como dije, todo recorte es arbitrario. Lo que hice fue sentarme varios días en el piano, y ponerme a tocar los temas que puedo hilvanar y cantar con naturalidad, que cuando tengo que modular porque canto algo en otro tono, pueda hacerle algún adorno que me guste. Es decir, tengo muy claro, muy identificado mi lenguaje, entonces me baso en que cuando veo que algo sale blando, que estoy a gusto cantándolo, lo elijo. “Vamos negro, fuerza, negro”, por ejemplo. Es la primera vez que hago una versión en piano de ese tema, porque siempre había sido con la guitarra y con Domingo Cura. Hay otra de “Canción del horizonte” con grupo, cuando siempre la tocaba con la guitarra y solo. No sé, hay cositas que han ido saliendo con naturalidad, incluso en la grabación, porque armamos el estudio como si estuviésemos tocando en vivo, con un micrófono guía y todos los instrumentos ubicados. Y esto hizo que muchos temas estén grabados en la primera o segunda toma. Tienen una espontaneidad total, una frescura imponderable. Es más, grabamos las cincuenta y tres canciones en cinco sesiones.
Página/12

- La liste de ce qu'il manque, ça ferait un livre en cinquante tomes, mais bon, dites-nous ce qu'il y a...
- (Il rit) Bon, comme j'ai dit, tout choix est arbitraire. Ce que j'ai fait, c'est que je me suis mis pendant plusieurs jours au piano et je me suis mis à jouer les chansons que je peux enchaîner en restant naturel parce que quand il faut que je module parce que je chante quelque chose dans un autre ton, je pourrais y mettre une enjolivure qui me plaise. Je veux dire que j'ai une idée bien claire de ce qu'est mon langage, c'est bien identifié, alors je me fonde sur le fait que quand je vois que quelque chose a l'air bien, que je me sens à l'aise pour le chanter, je le choisis. Vamos negro, fuerza negro (Allez mon vieux, courage mon vieux) par exemple (1). C'est la première fois que je fais une version piano de cette chanson, parce que jusqu'alors ça a toujours été à la guitare et avec Domingo Cura. Il y a aussi une nouvelle version de Canción del horizonte, avec un groupe, alors que je l'ai toujours jouée seul et à la guitare. Je ne sais pas mais il y a des petites choses qui ont l'air naturel, y compris en enregistrement, parce que nous montons en studio comme si nous étions en train de de jouer en public, avec un micro de retour et tous les instruments à leur place. Et ça a fait que beaucoup de chansons sont enregistrées à la première ou la seconde prise. Elles ont une spontanéité complète, une fraîcheur qui n'a pas de prix. Et même, on a enregistré les cinquante-trois chansons en cinq séances.
(Traduction © Denise Anne Clavilier)

Les deux hommes entrent ensuite dans les détails musicaux et stylistiques des reprises contenues dans ce double CD du cinquantenaire : nouveaux arrangements, choix d'orchestration et de façon de chanter, références à des musiciens étrangers desquels Litto Nebbia se sent proche ou auxquels il s'estime redevable (Jobim, Bob Dylan, John Lennon, etc.).

Nebbia et sa guitare à la caisse rectangulaire !

Pour en savoir plus :
lire la présentation sur le site Internet du Centro Cultural Parque España (Rosario)
vous connecter à la page Facebook du CCPE
lire l'entrefilet sur le site Internet de la radio santafesine Rosario 3
lire l'annonce faite il y a quelques jours par le journal local El Litoral.


(1) Un de ses grands succès.