samedi 31 octobre 2015

Le Quinquela Martín inaugure ses salles rénovées [à l'affiche]


Le Museo de Bellas Artes de La Boca Benito Quinquela Martín présentera cette nuit ses salles rénovées, celle consacrées aux figures de proue et la belle terrasse avec sa collection de sculptures du XXème siècle.

En photo, la façade du musée.

Au lieu de visiter ce monstre de vulgarité qu'est Caminito, allez donc découvrir le grand peintre anarchiste du quartier, Benito Quinquela Martín (1890-1977), un parfait contemporain de Carlos Gardel, l'un des grands animateurs de la vie culturelle et intellectuelle de la Buenos Aires ouvrière des années 30 à sa mort.

Entrée libre et gratuite, ce soir, 31 octobre 2015, de 20h à 3h du matin.

Découvrez ce musée et ses chefs-d'œuvre grâce à sa page Facebook.

La nuit 2015 du Museo Mundial del Tango [à l'affiche]


La nouvelle direction de la Academia Nacional del Tango propose cette année une autre répartition du programme de la Noche de los Museos. Au lieu de l'enchaînement des petits concerts de 30 mn des années précédentes, l'institution choisit ce soir, samedi 31 octobre 2015, de représenter plusieurs dimensions du tango :

Il y aura un petit salon du livre et du disque, à la suite du succès de celui qui s'était tenu en août dans le cadre du Premier congrès de tango.

Le Museo a confié au trio Adrián Lorenzo, Francisco Torné et Gustavo Provitina l'organisation et l'animation de deux projections cinématographiques, dont Sueño de Bandoneón à 23h.

A minuit, Pepe Kokubu proposera un tour de chant.

A 1h du matin, le ballet de l'Université de Tres de Febrero offrira un spectacle de danse.

Bref il y en aura pour tous les goûts, avec entrée libre et gratuite, dans les locaux de l'institution, située Avenida de Mayo 833.

Tout le programme de la nuit sur le site Internet de la manifestation et sur sa page Facebook.

Allez danser le tango à Corrientes 381 [à l'affiche]

Dans le quartier de San Nicolás, la Sindicatura General de la Nación, la SIGEN, offre au tango et à sa dimension chorégraphique son Espacio Multiarte situé sur la montée de l'avenue Corrientes.

Cours de danse à 21h, puis concert du groupe La Juan D'Arienzo à 22h30 et enfin une milonga, avec DJ, à 23h30.

Entrée libre et gratuite, comme pour toutes les activités de cette nuit.


Pour en savoir plus :
lire le programme en ligne sur le portail du Ministère de la Culture portègne et se connecter sur la page Facebook de la Noche de los Museos.

Buenos Aires des vice-rois à nos jours au Cabildo [à l'affiche]


Cette nuit, samedi 31 octobre 2015, pour cette douzième édition de la Noche de los Museos, le Cabildo revêt ses plus beaux habits et propose un éventail d'évocations de l'ancienne Buenos Aires, avec micro-concert de musique militaire, confié au régiment des Patricios, qui gardait ce lieu et cette place en mai 1810, puis spectacle de marionnettes, avant de glisser doucement vers l'actualité, avec le folklore, le rock et le tango.

Le groupe Violentango sera de la fête à 22h30.

Pour connaître la totalité du programme, consulter les pages Internet de la Noche de los Museos et la page Facebook de la manifestation.

Des reconstitutions historiques au Ministère de la Défense [à l'affiche]


En cette Noche de los Museos 2015, le Ministère de la Défense propose ce soir, samedi 21 octobre 2015, dans ses locaux du port de Buenos Aires, un certain nombre de reconstitutions historiques autour des deux tentatives d'invasion britannique en 1806 et 1807 où les Portègnes, en l'absence du vice-roi parti protéger le trésor royal à Córdoba, se transformèrent en soldats pour défense leur territoire attaqué par des régiments écossais de Sa Gracieuse Majesté.

La ACARHI, l'association américaine des reconstitutions historiques, donnera deux spectacles d'une part du musée du Régiment Patricios, le héros de la défense de Buenos Aires puis, quatre ans plus tard, de la Révolution de Mai, à Palermo, de 20h30 à 21h30, puis à 22h45 au siège de la Préfecture maritime, bâtiment Libertador, sur le port de Buenos Aires, pour un son et lumière avec quelques armes de l'époque et leurs répliques, pour évoquer les combats qui se tinrent là sous la direction de l'Argentin Manuel Belgrano et de l'aristocrate français Santiago de Liniers.

Plusieurs fanfares participeront à ces deux moments de la soirée, dont quelques unes appartenant à l'Armée.



Côté militaire, le musée du Régiment des Grenadiers à cheval proposera lui aussi son programme habituel : visites commentées du musée qui retrace le rôle qu'a tenu ce corps dans la conquête de l'indépendance et abrite de nombreux documents et objets ayant appartenu au général José de San Martín, démonstrations équestres et concert de la Fanfarría Alto Perú, la plus célèbre formation de musique militaire de tout le pays.

Pour plus de détail sur l'ensemble de cette nuit, consultez le programme en ligne de la manifestation et connectez-vous à sa page Facebook.

Le Museo Evita participe lui aussi [à l'affiche]


Comme tous les ans, la figure de Eva Duarte de Perón, autre personnalité historique et identitaire en Argentine, à côté de Carlos Gardel, sera elle aussi à l'honneur cette nuit, à Buenos Aires, lors de la Noche de los Museos, comme l'annonce le tract de la CGT (ci-dessous), la centrale ouvrière qui eut de 1952 à 1955 la charge d'exposer la dépouille embaumée de l'égérie de l'époque péroniste, qui repose maintenant dans le caveau familial, au cimetière de Recoleta.


Le Museo Evita, Lafinur 2988, propose un espace pour les petits, avec le canal de télévision éducative Paka Paka et son dessin animé préféré qui met en scène Zamba, un petit écolier en blouse blanche, qui multiplie les aventures de découverte : ce soir, il fera visiter le musée aux enfants.

Il y aura également un spectacle de marionnettes, autre grande spécialité culturelle argentine, et du théâtre radiophonique, un genre où Evita connut un grand succès.

Pour plus de détails :

Gardel à tous les coins de rue [à l'affiche]

En cette année gardelienne, la Noche de los Museos rend hommage, dans plusieurs institutions de Buenos Aires, au Zorzal Criollo, né il y a 125 ans et mort il y a 80 ans.


C'est ce soir, samedi 31 octobre 2015. Entrée libre et gratuite partout dans la limite des places disponibles.

On ne compte pas moins de six expositions à visiter :
  • Les origines du tango-canción (tango à texte) au CETBA, Agrelo 3231, à Balvanera : documents et photos sur les débuts du genre incarné alors par Carlos Gardel
  • Trois expositions différentes au Museo Casa Carlos Gardel, l'une sur la voix chantée dans toutes ses dimensions, lyriques et populaires, au temps de Gardel, une autre sur les caricatures de Gardel par le dessinateur de presse Hermenegildo Sabát, la dernière sur la vie et l'œuvre de Gardel grâce aux collections très complètes d'objets et de documents écrits de ce musée situé rue Jean Jaurès 735, à l'Abasto
  • Au Museo Anconetani del acordeón, Guevara 492, à Chacarita, des photographies de l'accordéoniste de Carlos Gardel lorsque celui-ci séjournait à New York.
  • Au Museo de la Ciudad, Defensa 219-223, à Monserrat, une exposition sur la vie et les partenariats artistiques du Zorzal
  • Et à Recoleta, à la Pinacothèque du Ministère de l'Education nationale, une exposition sur l'artiste à Paris, où il conquit le public avec son répertoire de tango dans lequel il intercalait quelques chansons française (rue Pizzurno n° 935).


Côté spectacles :
  • On aura le duo Lautaro Mazza et Abel Pirotti pour chanter à trois moments de la nuit les mélodies les plus fameuses de Carlos Gardel (chant et piano), à 20h30, 21h30 et 22h30 puis le chanteur Antonio Seoane accompagné à la guitare par les frères Faggiano qui interpréteront un répertoire de valses, milongas et tangos contemporains du maître des lieux, dans le patio du Museo Casa Carlos Gardel à 23h30, 00h30 et 01h30.
  • Les mêmes Antonio Seoane y Hermanos Faggiano seront également à 21h30 à Puerto Madero, à l'ex-Brasserie Munich, qui abrite maintenant la direction municipale des musées, avenida de los Italianos 851.
  • On aura enfin, à partir de minuit, une soirée de musique à Nuñez, au Museo Archivo Tecno-educativo Lorenzo Raggio, Avenida del Libertador 8651, pour l'anniversaire de la mort de Gardel et de la création de Cambalache, un tango emblématique de Enrique Santos Discépolo.


A cela s'ajoute la danse, à 22h30, à la Casa de Cultura, avenida de Mayo 575, le siège du ministère de la Culture à Montserrat, à deux pas de Plaza de Mayo : un hommage monté par les élèves de niveau avancé du cours de danse dispensé sur place tout au long de l'année.

Si donc vous ne trouvez pas votre bonheur dans tout ça, c'est que vous êtes vraiment difficile !

Pour plus de détails :
consultez le programme complet sur le site du Ministère de la Culture et connectez-vous à la page Facebook de la manifestation.

vendredi 30 octobre 2015

Début du festival de cinéma de Mar del Plata [à l'affiche]

Le lion de mer est l'emblème du festival
pour répondre à l'ours berlinois et le lion ailé vénitien

Aujourd'hui commence le festival international de cinéma de Mar del Plata, qui fête cette année sa trentième édition. Un grand rendez-vous du cinéma latino-américain au bord de la plus grande plage d'Argentine, qui aime à rivaliser avec Copacabana, plus au nord, au Brésil.

L'ouverture du festival sera retransmise en direct ce soir sur TV Pública, à 20h30 (ajoutez quatre heures pour obtenir l'horaire en Europe – il faudra veiller tard pour en profiter depuis ici).

En revanche, l'événement est peu traité par la presse, trop occupée par l'actualité politique et le démarrage de cette campagne de second tour qui s'annonce très serré.

"La Grande Vague", titre Página/12

Dès 14h30, en ce vendredi 30 octobre 2015, au Museo del Arte Contemporáneo, sera projeté dans la sélection Cinémathèque de l'INCAA (1) un vieux film de Homero Manzi (scénario) et Ralph Pappier (réalisation) avec en vedette Hugo del Carril, grand acteur et grand chanteur de tango, figure éminente de la militance péroniste : Pobre mi madre querida, un film musical inspiré par une chanson d'un grand payador de la fin du XIXème siècle, José Betinotti.

Rien que cet après-midi, ce n'est pas moins de neuf films qui seront proposés au public.

Entrée : 20 $ (une projection)
Tarif réduit pour les retraités : 15 $.



Pour aller plus loin :
consulter le site du festival et sa page Facebook.

Ajout du 8 novembre 2015 :
lire l'article de Página/12 sur la conclusion du festival et son palmarès.

Le nord de l'Argentine d'est en ouest en musique et à San Telmo [à l'affiche]

Pa
Ce sont deux grands de la musique de l'Intérieur, pour l'un, né à Tucumán, celle des hauts plateaux andins, pour l'autre, né dans les Misiones, celle de la forêt tropicale et des plantations de yerba mate, coincées entre le Paraguay à l'ouest et le Brésil à l'est.
L'un joue du charango (1), c'est Jaime Torres, et l'autre chante, c'est Ramón Ayala. Ils sont tous les deux de la même génération, ils sont nés dans les années 30.
Parmi ses titres de gloire, le premier s'honore d'avoir compté parmi les créateurs de la Misa Criolla de Ariel Ramírez, en 1964, et il a encore tenu le charango il y a un an dans la basilique Saint-Pierre pour une messe présidée par le Pape pour toutes les Amériques (voir mon article du 13 décembre 2014).

Ce soir, les deux musiciens se retrouvent ensemble en scène pour mélanger le chamamé de l'est à la chacarera de l'ouest au Centro Cultural Torquato Tasso, ce vendredi 30 octobre 2015, à 20h30, Defensa 1575.

Entrée : 250 $ (plus les consommations).

Musique tellurique, à forte influence amérindienne, en perspective sous ce titre : De los ecos de la puna a los cantos de la selva (des échos des hauts-plateaux aux chants de la forêt). Et ce sont leurs débuts tous les deux ensemble.

Couverture du supplément culturel de Página/12
Ayala au premier plan avec ses moustaches
Torres est au second plan

Pour l'occasion, Página/12 les a interviewés tous les deux cette semaine (interview parue hier, en une des pages culturelles). Ce fut aussi le cas du journal télévisé de la chaîne publique, Visión 7.

Le premier concert est pour ce soir. Il sera renouvelé plusieurs fois tout au long du mois de novembre. L'événement fait partie des célébrations des vingt ans de cette salle de concert de quartier.

Pour en savoir plus :
visiter le site Internet du TorquatoTasso, qui dispose aussi d'une page Facebook
Ramón Ayala a une page qui lui est consacrée sur le site de la Fundación Memoria del Chamamé avec trois morceaux à écouter parmi ses plus connus.
Jaime Torres quant à lui dispose d'un site Web complet.


(1) Le charango est un petit instrument à cordes pincées qui croise l'ancienne viole médiévale, la guitare espagnole et des instruments amérindiens, notamment la caisse de résonance, traditionnellement fournie par une carapace de tatou. Il donne l'un des sons les plus typiques de la musique folklorique du nord de l'Argentine.

Disparition d'un colonel démocrate [Actu]

Couverture de l'autobiographie de Horacio Ballester

Le colonel en retraite Horacio Ballester est décédé samedi dernier, il y a près d'une semaine, à l'âge de 88 ans. Péroniste à partir de 1950, après sa rencontre avec le général, alors président de la Nation depuis quatre ans, il a résisté au terrorisme d'Etat pratiqué par un trop grand nombres d'officiers, sous prétexte d'une obéissance dûe (obediencia debida), pendant la dernière dictature militaire, de 1976 à 1983.

Après le retour à la démocratie, marqué par l'élection de l'avocat et militant des droits de l'homme Raúl Alfonsín, Horacio Ballester fonde, avec une poignée de camarades, une ONG baptisée CEMIDA, pour Centro de Militares para la Democracia (1), le 15 novembre 1984. Ce petit noyau s'était connu et apprécié en 1972, lorsqu'ils avaient ensemble monté une mutinerie militaire afin de renverser l'un des dictateurs d'alors, le général Alejandro Lanusse. En vain. Ils furent arrêtés, révoqués de l'armée et envoyés en prison, d'où ils sortirent plus résolus que jamais à en finir avec les dictatures militaires. Ils furent réintégrés par la suite et purent reprendre leur carrière d'active avant de bénéficier de la retraite des officiers.

Et pourtant son parcours aurait pu prendre une toute autre tournure, puisque le jeune officier, entré dans l'armée en 1943, l'année du putsch du GOU (2), avait participé en 1966 à une tentative de renversement d'un président constitutionnel, Arturo Illía, ce qu'il avoua être plus tard la pire erreur de sa vie.

A partir de 1984, avec ses camarades il s'évertua de ramener dans les principes démocratiques l'ensemble des militaires, qui avaient beaucoup de mal à accepter ce nouveau principe, en travaillant sur les structures et la formation professionnelle. Ils ont dû lutter contre l'état d'esprit qui régnait alors dans le commandement et qui ne permettait pas facilement d'adopter un discours alternatif.

Les membres du CEMIDA soutinrent les procès contre les criminels de la Dictature intentés sous la présidence Alfonsín puis leur reprise sous Néstor Kirchner, après les lois d'amnistie et d'interdiction des poursuites adoptées sous Carlos Menem. Lui-même porta témoignage dans plusieurs procès.


Sa mort n'a pas donné lieu à une grosse couverture médiatique. Je n'ai trouvé des articles que sur Página/12 et Télam.

Il va sans dire que le nom de cet homme trouble toujours les milieux militaristes qui n'ont pas tous, loin de là, dépassé le conflit éthico-politique né de la tradition des coups d'Etat militaires en Argentine depuis 1930, une tradition qui remonte toutefois plus haut encore dans l'histoire du pays (3). L'armée quant à elle semble bien avoir pu dépasser cette épreuve et être maintenant devenue un instrument de la défense d'un Etat démocratique, même si elle n'assume pas encore ces épisodes (très récents) de son passé. Il est probable qu'il faudra au moins deux générations, voire trois pour que ce passé puisse être regardé en face par les forces armées.

Horacio Ballester est l'un des témoins de la série documentaire sur les droits de l'homme produit par Canal Encuentro et le Centro Cultural de la Memoria Haroldo Conti, Somos memoria (nous sommes mémoire), actuellement diffusé le samedi sur le canal culturel de la télévision publique (sous la tutelle du Ministère de l'Education national).

Pour aller plus loin :
visionner l'épisode consacré à Horacio Ballester de Somos Memoria sur le site de Canal Encuentro.



(1) Centre des militaires pour la Démocratie.
(2) Groupement des Officiers Unis dont était Perón et qui mit fin à la Década Infame, le régime anticonstitutionnel, très favorable aux puissances de l'Axe à ses débuts (Allemagne, Italie, Japon), et qui était alors sur le point de céder aux Etats-Unis et de faire entrer l'Argentine dans le conflit mondial. Voir le Vademecum historique dans la partie médiane de la Colonne de droite.
(3) Voir à ce sujet mes deux ouvrages sur le général José de San Martín (1778-1850), San Martín à rebours des conquistadors et San Martín par lui-même et par ses contemporains (Editions du Jasmin). Le Père de la Patrie, comme on l'a surnommé, s'était toujours viscéralement et rationnellement opposé aux gouvernements militaires, au moins en temps de paix, comme aux coups d'Etat or ce n'est pas ce qui a manqué avant l'adoption en Argentine d'une constitution, celle rédigée sous l'inspiration de Juan Bautista Alberdi (San Miguel de Tucumán 1810 – Nanterre, France, 1884). San Martín aspirait à la mise en place d'institutions politiques dotées d'une stabilité toute britannique, républicaines ou monarchiques, peu lui important, puisque la Grande-Bretagne avait été au début du XIXème siècle le seul pays à avoir traversé la tourmente révolutionnaire et napoléonienne en gardant intact son régime parlementaire, avec la même liberté pour les individus, le monde du livre et de la presse. Malgré ce positionnement sanmartinien, les coups d'Etat militaires en Argentine se sont toujours recommandés de l'héritage de ce général qui occupe la première place dans le panthéon national argentin.

Une nouvelle édition de la Noche de los Museos [à l'affiche]


Dans la nuit du samedi 31 octobre au 1er novembre 2015, se tiendra à Buenos Aires et dans sa banlieue, une nouvelle Noche de los Museos, avec plus de 500 activités gratuites (rien qu'à Buenos Aires), dans 222 institutions culturelles, des musées pour la plupart, de 20h à 3h du matin.

Cette année, qui est celle des 125 ans de sa naissance à Toulouse et des 80 ans de sa mort à Medellín, sera marquée par des hommages à Carlos Gardel.

Beaucoup de spectacles et de nuits portes ouvertes en cette douzième édition de la manifestation, inspirée par l'initiative automnale de Bernard Delanoë il y a de nombreuses années à Paris.

84 lignes de bus seront gratuites pour la nuit ainsi que le réseau des autoroutes de l'entreprise concessionnaire AUSA dans le Gran Buenos Aires.

Les nouveaux participants en 2015

Je compte revenir demain avec quelques détails sur la grande variété de cette nuit printanière. Mais vous pouvez d'ores et déjà avoir une idée du programme grâce à un article paru hier dans Clarín et aux pages de la Noche sur le site du Ministère de la Culture portègne ainsi que le programme en pdf.

La Noche de los Museos de Buenos Aires dispose d'une page Facebook.

Plusieurs capitales provinciales ont elles aussi adopté l'idée mais ont choisi d'autres dates, les unes en hiver, les autres en été.

Ajout du 31 octobre 2015 :
lire aussi l'article de ce jour dans Página/12

mercredi 28 octobre 2015

Foin de Halloween : Cucuza au Club Agronomia [à l'affiche]


Le samedi 31 octobre 2015, à 21h, Cucuza revient à Agronomia, un quartier excentré de Buenos Aires. Il animera la soirée ultra-festive qui se prépare au Club central du quartier avec son trio habituel, constitué de la pianiste Noelia Sinkunas, du bandonéoniste Sebastián Zasali et du guitariste Mateo Castiello.

Entre deux chansons, il joue les DJ pour animer la milonga qui suivra.

Tout le monde pourra se restaurer grâce à un buffet à la bonne franquette.

Et il y aura aussi de la cumbia, la nouvelle danse à la mode à Buenos Aires, qui concurrence le tango...

Le même soir se tient la Noche de los Museos. Ce ne sont pas les festivités qui manqueront ce week-end dans la capitale argentine.

L'adresse est sur le tract ainsi que le mail de réservation et le site Internet de Buenos Aires vous propose un plan interactif de la ville pour vous orienter (le lien est dans la partie médiane de la Colonne de droite).

Lucrecia Merico demain au Bar Ocho Esquinas [à l'affiche]


La chanteuse Lucrecia Merico se produira demain, jeudi 29 octobre 2015, à 21h30, au Bar Ocho Esquinas, situé à Colegiales, avenida Forest 1186.

Elle sera accompagnée par le guitariste Juan Martínez.

Le grand assortiment, avec les petits pains typiques (en bas à gauche)
La photo est issue du site Internet du café.

Comme elle le dit elle-même avec humour sur l'affichette qu'elle a distribuée par mail : Vous voyez, je suis déjà en chemin pour arriver tôt... L'artiste ne se contente pas d'avoir de l'humour dans sa communication, elle en a aussi pas mal sur scène et dans le choix de son tour de chant. Elle affectionne particulièrement le vieux répertoire des années 30, quand le sainete porteño régnait en maître dans le théâtre populaire de Buenos Aires et que les comédiens y chantaient des tangos ironiques, burlesques ou grinçants, qui font toujours de l'effet aujourd'hui !


Pour en savoir plus :
vous pouvez visiter le site Internet du café qui vous accueille dès l'ouverture par des notes de bandonéon. Le café existe depuis 1939 et il a gardé un cachet traditionnel authentique (dans ce quartier, il ne cherche pas à séduire les touristes, c'est sûr !).
L'établissement est aussi présent sur Facebook.

Ses propositions gastronomiques, toutes simples, mettent l'eau à la bouche : des assortiments de charcuteries et de fromages à savourer autour d'un verre de vin quelques minutes avant le début du spectacle.

mardi 27 octobre 2015

Paz et Rudy sortent de l'encrier la grosse artillerie [Actu]

Dijubo anti-macrista en Página/12 (ningún milagro)

Lendemain électoral façon gueule de bois pour les duettistes de la manchette de Página/12 après des résultats que cette rédaction ne peut considérer que de mauvais augure (voir mon article d'hier à ce sujet).

Le dessinateur Daniel Paz et l'humoriste Rudy nous gratifient donc de ce dessin qui résume assez bien les enjeux binaires et clivants de la campagne électorale de second tour qui vient de s'ouvrir et qui s'achèvera le 22 novembre prochain.


L'homme aux bras croisés : Ouais ! Pourvu que Mauricio [Macri] soit le prochain président...
L'autre en face : Pourquoi ? Vous avez la nostalgie des années 90 ? (1)
L'homme aux bras croisés : Non. Pour quelle raison...
L'autre en face : Ben, dans ce cas-là, vous allez l'avoir !
(Traduction © Denise Anne Clavilier)

Dimanche, tandis que le scrutin se tenait dans tout le pays, Página/12 publiait une tribune du grand économiste hétérodoxe argentin, Aldo Ferrer, contre la pensée unique dans le domaine. Histoire d'apporter quelques arguments au camp Scioli contre le discours habituellement déployé par Mauricio Macri et que sa dauphine est déjà en train de mettre en œuvre à La Plata avec la constitution de son futur gouvernement provincial (ça promet).



(1) Les années 1990 sont celles du gouvernement néolibéral de Carlos Menem qui a mené l'Argentine à la faillite en décembre 2001. Ce furent des années bling-bling, où l'Etat a vendu son patrimoine à la va-comme-je-te-pousse, a détruit le réseau ferroviaire qui couvrait un pays immense qui en avait donc un cruel besoin, a détricoté le droit du travail, la sécurité sociale et le régime des retraites, tout en jetant l'argent public par les fenêtres (en jetant du beurre au plafond, tirando manteca al techo, comme on dit en zone hispanophone). Cette époque a laissé un souvenir épouvantable non seulement à la gauche mais bien au-delà, vu ses résultats catastrophiques. Et par-dessus le marché, et ce bien avant ce désastre final, Carlos Menem avait (et a sans doute toujours) la réputation d'être mufa. Autrement dit, il aurait le mauvais œil selon l'héritage culturel amérindien. Certaines personnes hésitaient à l'approcher. J'en connais personnellement et ce sont des gens pourtant très rationnels et très raisonnables dans la vie quotidienne.

lundi 26 octobre 2015

Elections présidentielles : pour la première fois, un second tour [Actu]


Les instituts de sondage ne l'avaient pas vu venir. Aucun d'entre eux. Daniel Scioli (FvP) et Mauricio Macri (Cambiemos) arrivent presque ex-aequo à l'issue du premier tour de l'élection présidentielle. Ils se disputeront donc le mandat de chef d'Etat au second tour, pour la première fois de l'histoire en Argentine. Ce second scrutin se tiendra le 22 novembre.

La volte-face programmatique de Mauricio Macri après le raz-de-marée scioliste aux PASO, il y a trois mois, aurait donc réussi : depuis ce résultat initial, Mauricio Macri joue la carte sociale en multipliant les déclarations en contradiction avec sa ligne politique antérieure et en professant une admiration improbable pour Perón (auquel il ne s'est jamais référé que pour le critiquer vertement).


Aucun des deux candidats ne s'attendait toutefois à ce résultat, cela se voit sur les visages qu'ils montraient cette nuit : exultation débridée sur celui de Macri et déconfiture difficile à occulter sur celui de Scioli, dont la politique vient d'être désavouée d'une façon plutôt humiliante dans la Province de Buenos Aires dont il est le gouverneur depuis huit ans (après avoir été le vice-président de Néstor Kirchner). C'est en effet la candidate et dauphine de Mauricio Macri (néo-libéral), María Eugenia Vidal, qui, le 10 décembre prochain, deviendra gouverneure avec 39,72% des voix (la constitution provinciale donne le gouvernorat au candidat qui arrive en tête). Le taux de participation a été d'un peu plus de 70% (1). Cela faisait 28 ans que le péronisme dirigeait la Province de Buenos Aires, c'est donc un vrai coup de tonnerre dans le paysage politique argentin.

Quant aux élections législatives, au niveau national, l'actuelle majorité, Frente para la Victoria (FpV), devient le premier bloc d'opposition à la Chambre des Députés (dépassée par les candidats de Cambiemos) et se maintient au Sénat.


Sur les 11 Provinces qui choisissaient leur gouverneur ce dimanche, quatre candidats sont élus dès le premier tour : Vidal (Cambiemos) à La Plata comme on vient de le voir, Morales (UCR) à Jujuy, Alicia Kirchner (FvP) (2) à Santa Cruz (3), Das Neves à Chubut (4) et Bodert (FvP) à Entre Ríos. Soit deux gouverneurs pour l'actuelle majorité et trois pour divers blocs de l'opposition, à l'issu de ce premier tour. Sensiblement les mêmes résultats contrastés que lors des élections anticipées de cet hiver dans d'autres Provinces (y compris la Ville Autonome de Buenos Aires qui reste acquise aux néo-libéraux).

Seul ou au sein d'alliances électorales locales, le FvP arrive en tête des élections dans les Provinces de Formosa, Misiones, Catamarca, La Pampa et San Juan. Mais c'est un opposant qui part favori au second tour à San Luis (centre du pays).


Autre enseignement de ce premier tour : le prochain mandat pourrait voir une handicapée en fauteuil roulant accéder à la vice-présidence de la Nation, Gabriela Michetti (Cambiemos) ! Et ce n'est pas tout à fait un petit détail.

D'ici le 22 novembre, les équilibres peuvent encore changer, dans un sens comme dans l'autre. Cela s'est vu à de nombreuses reprises en Argentine. Et il se trouve que Macri a beaucoup de charisme et d'élégance physique, il est beau et il porte beau. Scioli est moins bien doté sur ce plan de l'apparence, si importante à l'ère de la télévision et d'Internet.
D'un autre côté, ce qui est vraiment nouveau dans le paysage politique argentin, c'est la quasi-absence d'écart entre les qualifiés du second tour, en particulier au niveau le plus emblématique : l'élection à la tête de l'Etat. Et tout le monde va sans doute se montrer très prudent côté sondages !

Pour en savoir plus :

Bien évidemment, je ne vous donne ici que les articles de une. Il m'est impossible d'être exhaustive sur l'ensemble des articles intéressants ou pertinents eu égard à la place que prennent ces résultats dans la presse de ce matin, nationale et régionale.


(1) Il devrait être de 100% puisqu'en Argentine le vote est officiellement obligatoire. Mais contrairement à ce qui se passe en Belgique par exemple où l'obligation du vote est respectée, il n'est pas appliqué de sanction aux électeurs qui désertent leur devoir.
(2) Alicia Kirchner est la sœur de Néstor Kirchner et donc la belle-sœur de l'actuelle présidente. Elle est aussi l'actuelle ministre des affaires sociales. Elle est sur le coup d'une enquête judiciaire pour abus d'argent public dans la Province de Chaco, à l'autre bout du pays, où l'argent des projets sociaux en appui aux populations défavorisées aurait été utilisé pour payer des frais de campagne électorale du FpV. Son neveu, Máximo Kirchner, marié et père de famille, a été élu député national pour représenter sa Province natale, alors qu'il était arrivé second derrière un candidat d'opposition, aux élections primaires, les PASO, cet hiver.
(3) La Province de Santa Cruz est l'ancien fief de Néstor Kirchner, qui l'avait gouvernée avant d'être élu Président de la Nation en 2003. C'est là qu'il est enterré. C'est une province importante par sa situation géostratégique (très proche du Chili) et sa réalité géologique : c'est l'une des provinces pétrolières de l'Argentine. C'est là que la famille Kirchner a depuis longtemps ses racines et que Cristina Kirchner a elle aussi construit son histoire. Elle y avait suivi son mari peu de temps après leur rencontre, après le coup d'Etat de 1976. Pour un jeune couple d'avocats péronistes, la Patagonie était un peu plus sûre que la ville de La Plata où ils avaient fait leurs études de droit et où il y eut beaucoup de victimes de la répression.
(4) Mario Das Neves est un péroniste de l'opposition à l'actuelle majorité.

dimanche 25 octobre 2015

Résumé de la journée argentine [Actu]

Le dessinateur de presse Miguel Rep, qui officie tous les jours dans les colonnes de Página/12, nous offre ce matin ce résumé en images de cette journée du 25 octobre 2015 :


Election présidentielle à domicile (premier tour et pas sûr qu'il y en ait un second, on saura ça cette nuit) et match serré Pumas contre Wallabies en Grande-Bretagne dans une certaine coupe du monde...

samedi 24 octobre 2015

Nouvelle soirée Quiero al Tango lundi [à l'affiche]


Vous connaissez désormais cette soirée mensuelle qui présente d'une manière particulièrement festive dans les locaux de la Academia Nacional del Tango le genre dans tous ses aspects : musique instrumentale, chant, danse, arts plastiques, cinéma, poésie, etc.

Le rendez-vous d'octobre est fixé au lundi 26, à 19h30, avenida de Mayo 833, et l'entrée est libre et gratuite. La soirée tournera autour du chanteur Ricardo Pereyra.

Quiero al Tango est un collectif qui milite pour l'intégration du tango dans les programmes scolaires en Argentine et dans les programmes télévisuels où il est passablement absent.

La ANT accueille et soutient cette démarche essentielle à la reconnaissance du genre dans l'identité culturelle du pays. L'institution sera représentée par trois de ses membres : Alejandro Molinari, Fernando Finvarb et Roberto Martínez.

L'AMBCTA, l'association des professeurs, danseurs et chorégraphes, participera aussi que le Ballet de l'UNTREF, qui représentera le tango à l'université (voilà plusieurs articles presque successifs que j'ai l'occasion de vous parler de cette institution qui valorise les disciplines artistiques et notamment la musique et la danse).

Pour en savoir plus sur Quiero al Tango, cliquez sur le mot-clé QAT dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus.

Aliados au San Martín : un opéra sur Thatcher, Pinochet et la guerre des Malouines [à l'affiche]

En el San Martín se estrenará el sábado que viene una ópera franco-argentina, según un pedido estatal de la República francesa, sobre la guerra de las Malvinas y la amistad entre Thatcher y Pinochet.

Extrait du programme du festival (page 4)
Cliquez sur l'image pour lire le texte de présentation

Il y a deux ans, à l'IRCAM, à Paris, avait été créé cet opéra contemporain de deux Argentins vivant en France, le musicologue et librettiste Esteban Buch et le compositeur Sebastián Rivas, Aliados (alliés). Les deux auteurs y questionnaient ensemble, avec acuité et lucidité, la très perverse relation qui s'était nouée entre l'ultra-libérale Thatcher et les marionnettes des Etats-Unis qu'étaient les dictateurs militaires sud-américains de l'ère Reagan, alliance qui s'était contredite avec l'absurde et sanglante guerre des Malouines en avril-mai 1982 qui avait opposé la dictature argentine et le Royaume-Uni de la Dame de Fer.

L'œuvre avait bénéficié d'une lecture-écoute commentée par le compositeur lui-même à la Casa de la Argentina, à la Cité Universitaire Internationale de Paris, en préambule à sa création mondiale au festival de l'IRCAM, comme je l'avais annoncé ici dans mon article du 3 juin 2013. J'ai gardé un souvenir troublant de cette présentation, sentiment qui accompagne souvent chez moi l'évocation poignante de cette blessure profonde pour les Argentins qu'est l'occupation britannique sur ces îles (1) et le traumatisme national qu'a été ce conflit épouvantable et inutile, très mal préparé par les militaires alors aux affaires. Trouble qui était ce jour-là d'autant plus fort que quelques mois auparavant, Margaret Thatcher était morte et avait été enterrée toute à la fois en grande pompe côté institutions (Couronne et gouvernement réunis) et au milieu des danses de joie dans les rues du pays (2).

Aliados met en scène, en musique et en abîme, deux événements contrastés, d'une part la visite surréaliste et très mondaine d'une Thatcher vieillissante et déjà malade à un Pinochet, retenu à Londres sous le coup de l'ordre d'arrestation international émis depuis l'Espagne par le juge Garzón et qu'elle osa féliciter à la face du monde d'avoir rétabli la démocratie au Chili, et d'autre part l'acte de guerre, que les Argentins n'ont jamais pardonné, que ce fut pour la Royal Navy que d'envoyer par le fond le croiseur Belgrano (3), magnifique bâtiment qui coula avec presque tout son équipage, composé d'un bon nombre d'appelés pris en otage par la Dictature militaire dans les entrailles du navire.


Cet opéra, qui est un spécimen de musique savante par excellence, difficilement accessible au tout venant, est une commande publique du Ministère de la culture de la République française à deux artistes (qui ont probablement tous les deux la double nationalité).
A Buenos Aires, le 31 octobre à 20h30 et le 1er novembre à 18h, il fera l'ouverture de la prochaine semaine de musique contemporaine qui déploie ses fastes tantôt au Teatro San Martín tantôt au Teatro Colón. Ce sera la première de cet opéra sur le continent latino-américain.

La manifestation, qui en est à sa dix-neuvième édition, bénéficie du soutien du Ministère des Affaires étrangères français, par l'intermédiaire de l'Institut Français qui regroupe toutes nos institutions culturelles, alliances et lycées, hors de nos frontières.

Entrée : 100 $

Sala Casacuberta – Entrée principale du théâtre sur Avenida Corrientes.

Pour aller plus loin :
et la page Facebook de la manifestation, qui présente entre autres de nombreuses photos de Aliados en répétition.


(1) Un point d'histoire : l'archipel des Malouines appartenait bel et bien au Vice-Royaume du Río de la Plata lorsque la Révolution de Mai a éclaté, dans la semaine du 18 au 25 mai 1810. Il était toujours argentin lorsque la Grande-Bretagne a reconnu l'indépendance et la souveraineté de la toute jeune Argentine par un vote à la Chambre des Communes en 1824. Il abritait un détachement militaire argentin et des éleveurs de bœufs et de moutons lorsqu'une flottille de la Royal Navy s'en ait emparé, au canon, en 1833, alors que les deux îles principales servaient d'indispensables escales aux navires, notamment argentins, qui faisaient route vers Santiago du Chili et devaient doubler la dangereuse pointe sud du continent. En 1833, la Grande-Bretagne dominait le monde. Le droit international se résumait alors à la loi du plus fort. C'est ainsi que les grandes puissances européennes, Autriche, Prusse, Russie et France, légitimèrent le fait accompli sans même y accorder une seconde de réflexion. Par la suite, tant à la Société des Nations qu'à l'ONU, l'Argentine, pays pauvre, n'a jamais pu faire valoir son droit. Et ce d'autant moins qu'en sa qualité de pays neutre, elle ne faisait partie des vainqueurs ni en 1918 ni en 1945. Cela ne justifie en aucun cas cet autre coup de main dans le sens inverse que tenta piteusement et criminellement la Junte militaire en 1982 mais cela permet de comprendre pourquoi le peuple argentin ne s'est jamais résigné à voir l'Union Jack flotter sur ces îles. Et si je parle de coup de main criminel, c'est parce que les habitants des Malouines ont souffert du fait de cette invasion militaire, qu'ils ont eu la peur de leur vie et que la Junte a envoyé au front des appelés de fraîche date, sans instruction militaire, sans matériel ni armes (à part quelques vieilles pétoires et des poignards), sans gilet pare-balle et sans tenue d'hiver, au mois d'avril, à proximité du cercle polaire sud ! Parmi les morts argentins de cette guerre, il y a beaucoup de jeunes gens qui sont tout simplement morts de froid.
La situation actuelle est officiellement régie par une résolution de l'ONU qui oblige les deux parties à entamer un dialogue sur la souveraineté sur l'archipel. Néanmoins la Grande-Bretagne s'y refuse et s'y refusera d'autant plus depuis qu'il y a quelques années on a trouvé du pétrole dans les fonds marins autour des îles, la suite des gisements existants sur le continent. Qui plus est, la présence britannique à cet endroit lui donne droit à la possession d'une partie du continent antarctique. Il est donc tout à fait improbable que le Royaume-Uni accepte de discuter quoi que ce soit sur le sujet avec qui que ce soit.
(2) Etrange réaction populaire dans une démocratie aussi solide que celle de nos voisins britanniques : des danses de joie à la mort d'un dirigeant élu au terme d'un scrutin sincère et garanti par des siècles de saine pratique parlementaire. Il faut que quelque chose de particulièrement pervers ait vicié ce gouvernement pour que, si longtemps après, il y ait eu encore une telle quantité de haine d'ordinaire alors qu'elle est d'ordinaire réservée à des dictateurs sanguinaires arrivés au pouvoir par la violence.
(3) Il se trouve qu'en août, à Mendoza, j'ai fait la connaissance du dernier timonier du Belgrano, un des rares rescapés de la catastrophe, qui m'a accueillie à sa table parce que j'étais l'amie d'un ami. Grande émotion que de rencontrer un cinquantenaire à l'hospitalité cordiale, d'une grande discrétion de paroles et qui avait, dans sa salle à manger, deux tableaux, face à face : une gravure en noir et blanc représentant le navire perdu et un tableau peint à l'huile, en couleurs, du même croiseur. Il vit avec ce souvenir et depuis l'événement, il célèbre son anniversaire à la date du naufrage. Toute sa vie depuis, c'est du rab !

vendredi 23 octobre 2015

Le Trio Tomassini, Reinaudo-Balé revient au Sergio Souza Teatro [à l'affiche]


Ce soir, vendredi 23 octobre 2015 à 21h30, le trio formé par Néstor Tomassini (clarinette), Hernán Reinaudo (guitare) et José Balé (percussion) se produira au Sergio Souza Teatro, Rivadavia 1180, dans le quartier de San Nicolás.

Les trois musiciens sont leurs propres compositeurs et leurs propres arrangeurs.

Ils proposent un répertoire de tango, de milongas et de candombes, et plus généralement de musique populaire contemporaine du Río de la Plata.

Entrée 80 $ ARG.

Pour en savoir plus :
cliquez sur le nom de chacun des artistes dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, pour lire les autres articles les concernant dans Barrio de Tango

A la veille de l'élection en Argentine [Actu]

Au centre, Daniel Scioli et sa femme au Luna Park hier
Sur le côté gauche, les trois candidats suivants dans les sondages
Macri (néolibéral), Massa (péroniste dissident) et Stolbizer (social-démocrate)

L'élection présidentielle semble bien être déjà pliée : toute la presse nationale, de la majorité ou de l'opposition, titre sur le vainqueur potentiel de dimanche, l'actuel Gouverneur de la Province de Buenos Aires et l'ancien vice-président de Néstor Kirchner (2003-2007), l'ancien sportif Daniel Scioli, qui arrive en tête de tous les sondages avec plus de 40% des intentions de vote et a déjà publié la composition de son futur gouvernement.

Il n'y a pas des dirigeants à ma solde ou à celle de Cristina
Tous font partie du même projet
Une déclaration extraite de l'interview

A noter le nom de Guido Carlotto, le fils de Estela de Carlotto, la présidente de l'ONG Abuelas de Plaza de Mayo. Avec ce qui est arrivé à sa famille et tout d'abord à sa sœur, Laura, victime de la répression politique sous la dictature de 1976-1983, Guido Carlotto sera le Secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme.

Dans tous les journaux, on voit des unes qui mettent en tête Daniel Scioli puis présentent les deux autres candidats dont on a pu penser il y a un an ou deux qu'ils pouvaient peut-être remporter cette élection, Mauricio Macri, qui arrive en second avec moins une vingtaine de points dans les sondages, puis Sergio Massa, qui semble, à en croire les intentions de vote, avoir complètement raté son opération, qui semblait si bien partie lors des élections de mi-mandat. Mais il est vrai que ses appuis se trouvaient essentiellement en Province de Buenos Aires, surtout dans le nord, mais qu'il ne faisait pas le poids au niveau national, dans un pays fédéral où chaque Province est très jalouse de ses spécificités.

Dans La Nación aussi, on présente les candidats dans l'ordre où les donnent les sondages
Daniel Scioli avec sa femme au Luna Park, puis Macri puis Massa

Página/12 publie ce matin une dernière interview de Daniel Scioli. Clarín et La Nación présentent aussi des interviews des trois candidats de tête, à commencer par Scioli lui-même.

Clarín a préféré consacré la photo de une
aux problèmes de trafic dans le centre de Buenos Aires au printemps

Bref, la question aujourd'hui, avant la journée de réflexion de demain, où les commentaires politiques sont interdits, serait de savoir si le candidat du Frente para la Victoria ou FpV (front pour la victoire) sera élu dès dimanche soir ou si pour quelques points il y aura un second tour dans un mois...

Pour en savoir plus :
lire l'interview de Daniel Scioli dans Página/12 (majorité FpV)
lire l'article de Clarín sur la fin de campagne de chacun des six candidats en lice (opposition nationale)
lire l'article de La Nación sur la rencontre des partis en lice avec les juges du Tribunal électoral, qui veillent sur le bon déroulé du scrutin. Fait notoire pour une jeune démocratie : les représentants des partis se sont accordés sur un code de bonne conduite pendant les opérations électorales (opposition nationale).
Lire l'article de La Prensa, qui titre sur l'appel de Daniel Scioli à toute la gauche de bonne volonté à le rejoindre pour une gouvernance pacifique de l'Argentine (opposition nationale). Mais ceci dit, il peut y avoir loin d'un accord formel au comportement effectif le jour dit.

jeudi 22 octobre 2015

Dédicace de novembre : à Dourdan [ici]


Avant deux conférences, à Gretz-Armainvilliers (77) sur José de San Martín le samedi 28, et à Paris sur les contes de la tradition orale argentine le 1er décembre, voici le premier des salons du livre auquel je participerai le mois prochain : celui de Dourdan, organisé par l'association Tête de l'Art, les 14 et 15 novembre 2015 de 10h à 18h, pour les petits et les grands, de 7 à 107 ans comme dit la communication du salon.

En ce qui me concerne, j'y serai le samedi, toute la journée (mais seulement le samedi), sur le stand des Editions du Jasmin, et l'accent sera porté sur mon livre de contes, Contes animaliers d'Argentine, dans la collection Contes d'Orient et d'Occident, paru en juin dernier. Ce qui ne veut pas dire que les autres titres seront absents, loin de là.

Tous mes livres du Jasmin sur le stand à Merlieux (septembre 2015)

Le mate sera de la partie, comme sur tous les salons auquel je participe, comme à Merlieux (ci-dessus), Saint-Dié des Vosges ou Migennes. C'est plus élégant que l'habituelle bouteille d'eau minérale en plastique et, surtout, ça a plus de goût. Et puis ça tient chaud quand l'hiver arrive. Et si mon emploi du temps du vendredi me le permet, il y aura aussi quelques spécialités argentines solides, avant qu'elles se retrouvent aussi à l'intérieur de l'un de mes prochains livres...

Et vous pourrez également vous procurer sur notre stand (ou celui des Editions Philomèle) le petit livre à 1,50 € que le collectif d'éditeurs Bateau de Papier vend au profit des réfugiés du Moyen-Orient.

Tête de l'Art rendra cette année hommage à un enfant du pays, Michel Audiard, dont les scénarios et les dialogues nous font tant rire sur le grand écran et qui nous a quittés il y a déjà trente ans. Son biographe sera sur le salon pour nous parler de lui. Samedi soir, il y aura même une projection cinématographique, celle d'un classique tourné partiellement à Dourdan, avec un Lino Ventura comédien débutant. C'était en 1957 !

Le programme des deux jours
Cliquez sur l'affiche pour lire le contenu

Alors rendez-vous dès le 14 novembre au matin, bien au chaud, avec ou sans mate (vous n'êtes pas obligé d'aimer), mais en tout cas à l'Espace culturel René Cassin, à Dourdan, dans l'Essonne.

Entrée libre et gratuite.

Pour en savoir plus, allez visiter le site Internet (minimaliste) de la manifestation : Livre d'Orge (1).


(1) A l'intention de mes lecteurs hispanophones : c'est un joli jeu de mot entre "sucre d'orge" (tipo de caramelo bien tradicional, con sabor a niñez) et le nom de la rivière qui traverse Dourdan, l'Orge.

mercredi 21 octobre 2015

Ada Falcón en Lo de Jac [à l'affiche]


La chanteuse Ada Falcón, une des grandes voix associées à l'orchestre de Francisco Canaro, une voix de soprano telle qu'on les aimait beaucoup dans l'entre-deux-guerres et qui est aujourd'hui passée de mode, sera le sujet du prochain film de la session cinématographique chez Jacqueline Sigaut, du côté de Plaza Italia à Palermo, dimanche 25 octobre dans l'après-midi ou la soirée.

La vie de cette chanteuse fascine beaucoup les tangueros puisque après avoir été la muse et la maîtresse de Canaro, au grand dam de l'épouse légitime, elle se retira dans un couvent et finit sa vie sous le voile, dans un style passablement Grand Siècle. Ce qui convient on ne peut mieux à l'image de Canaro, qui n'était pas loin de se considérer comme un roi-soleil du tango et de la Buenos Aires des années 30 et 40.

Après la projection, débat avec la réalisatrice, Lorena Miñoz.

Il faut s'inscrire auprès de Jacqueline Sigaut pour participer à cette projection et je ne donne pas sur ce blog son adresse pour éviter qu'elle ne soit volée par des créateurs de spam qui l'inonderaient de leurs courriers indésirables. Mais Jacqueline n'a pas diffusé cette fois sa traditionnelle affiche avec ces informations.

Cet article me permet donc de vous faire connaître l'existence de ce documentaire, sorti en 2003 et multi-primé, dont la presse argentine avait parlé en son temps, comme ici dans Radar (Página/12) le 5 décembre 2003.

Pour en savoir plus :
consulter également la fiche du film sur le site Internet Cine Nacional.