mardi 27 octobre 2015

Paz et Rudy sortent de l'encrier la grosse artillerie [Actu]

Dijubo anti-macrista en Página/12 (ningún milagro)

Lendemain électoral façon gueule de bois pour les duettistes de la manchette de Página/12 après des résultats que cette rédaction ne peut considérer que de mauvais augure (voir mon article d'hier à ce sujet).

Le dessinateur Daniel Paz et l'humoriste Rudy nous gratifient donc de ce dessin qui résume assez bien les enjeux binaires et clivants de la campagne électorale de second tour qui vient de s'ouvrir et qui s'achèvera le 22 novembre prochain.


L'homme aux bras croisés : Ouais ! Pourvu que Mauricio [Macri] soit le prochain président...
L'autre en face : Pourquoi ? Vous avez la nostalgie des années 90 ? (1)
L'homme aux bras croisés : Non. Pour quelle raison...
L'autre en face : Ben, dans ce cas-là, vous allez l'avoir !
(Traduction © Denise Anne Clavilier)

Dimanche, tandis que le scrutin se tenait dans tout le pays, Página/12 publiait une tribune du grand économiste hétérodoxe argentin, Aldo Ferrer, contre la pensée unique dans le domaine. Histoire d'apporter quelques arguments au camp Scioli contre le discours habituellement déployé par Mauricio Macri et que sa dauphine est déjà en train de mettre en œuvre à La Plata avec la constitution de son futur gouvernement provincial (ça promet).



(1) Les années 1990 sont celles du gouvernement néolibéral de Carlos Menem qui a mené l'Argentine à la faillite en décembre 2001. Ce furent des années bling-bling, où l'Etat a vendu son patrimoine à la va-comme-je-te-pousse, a détruit le réseau ferroviaire qui couvrait un pays immense qui en avait donc un cruel besoin, a détricoté le droit du travail, la sécurité sociale et le régime des retraites, tout en jetant l'argent public par les fenêtres (en jetant du beurre au plafond, tirando manteca al techo, comme on dit en zone hispanophone). Cette époque a laissé un souvenir épouvantable non seulement à la gauche mais bien au-delà, vu ses résultats catastrophiques. Et par-dessus le marché, et ce bien avant ce désastre final, Carlos Menem avait (et a sans doute toujours) la réputation d'être mufa. Autrement dit, il aurait le mauvais œil selon l'héritage culturel amérindien. Certaines personnes hésitaient à l'approcher. J'en connais personnellement et ce sont des gens pourtant très rationnels et très raisonnables dans la vie quotidienne.