samedi 7 novembre 2015

Le festival María Elena Walsh à Palermo [à l'affiche]


Pour la cinquième année consécutive, le Centre culturel Nos Enfants (ECuNHi), de l'ONG Madres de Plaza de Mayo, propose une demi-journée festive pour les enfants en hommage à María Elena Walsh, une très grande auteur argentine de chansons, théâtre et contes pour enfants.

Ce mini-festival se tient cet après-midi, le 7 novembre 2015, à 14h, qu'il pleuve ou qu'il fasse beau. L'année dernière, 7500 enfants sont venus, une foule considérable dans cet ancien hangar de mécanique perdu au milieu du gigantesque campus de l'ex-ESMA, une école de la marine qui abrita un centre de détention et de torture sous la Dictature, avant d'être démilitarisée par le gouvernement démocratique puis transformée il y a quelques années en centre de la Mémoire et des Droits de l'Homme, avec un bâtiment affecté à chaque ONG qui opére dans ce domaine ainsi qu'au Secrétariat d'Etat aux Droits de l'Homme (le Centro para la Memoria Haroldo Conti).

L'entrée est libre et gratuite. Le programme diversifié : théâtre, clowns, acrobatie, musique, chanson, mime et un petit salon du livre, du disque et de l'instrument de musique.


L'événement a toujours été conçu comme un lieu de rencontre ouvert à tous, un lieu d'accès à la culture pour tous les enfants, quel que soit leur statut social, alors que le centre est situé en plein Palermo, dans la Buenos Aires patricienne et bourgeoise par excellence. L'ONG Madres de Plaza de Mayo a voulu, depuis très longtemps, que sa lutte autour de la recherche des disparus de la Dictature et de la conduite des procès contre les bourreaux débouche sur une action sociale, sur une lutte contre la discrimination et la pauvreté, contre l'illettrisme et l'exclusion culturelle.

Ce cinquième festival MEW prendra donc une signification particulière aujourd'hui, au surlendemain de l'identification d'un nouveau petit-fils de Abuelas et en pleine campagne électorale entre ce qui apparaît comme deux modèles de pays, l'un tâchant d'élever le niveau de vie des couches populaires et de la classe moyenne et l'autre ne faisant de la loi du marché le parangon de l'ordre du monde.

Pour aller plus loin :
lire l'article d'hier dans Página/12 avec interview de la co-directrice de ECuNHi, qui est aussi la fille de la ministre de la Culture, un népotisme qui est fortement reproché au Gouvernement sortant
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