mardi 15 décembre 2015

En plein dans l'urne ! [Actu]

Il y a quelques jours, la fédération de football d'Argentine a procédé à l'élection de son nouveau président. Tinelli, animateur vedette des variétés sur une chaîne de télévision privée et secrétaire du Club Atlético San Lorenzo de Almagro, le club dont le Pape François est sociétaire, est l'un des deux candidats à la présidence (l'autre s'appelle Segura). Mais le scrutin a été annulé : on avait trouvé plus de bulletins dans l'urne que de votants et trop de bulletins pour Tinelli. Et depuis la question n'a toujours pas été éclaircie ni le scrutin reprogrammé pour une date qui agrée à toutes les parties.

Miguel Rep s'est emparé de cette péripétie presque burlesque et en a fait (à mon goût) l'un de ses meilleurs dessins : "Qui a voté double à l'AFA ?" (Asociación de Fútbol Argentina)



En dessous du titre, de gauche à droite :
"La Main de Dieu ? (1)
L'esprit de Grondona y aurait-il mis le nez ?" (2)
En dessous, toujours de gauche à droite
"Le Pape François, du San Lorenzo comme Tinelli, qui pourrait opérer la multiplication des bulletins ? (3)
Blatter qui se promène en donnant l'exemple ?
Un dirigeant du basket qui se serait fourré en pleine assemblée footeuse et aurait mis un panier ?"
Au dernier niveau, les bulles à fond mauve :
"On ouvre l'urne et... [on trouve] 38 bulletins pour Segura, et... pour Tinelli. Egalité ! Il y avait 75 votants.
En Argentine, le ballottage, c'est à la mode !"
(Traduction © Denise Anne Clavilier)

Ce dessin est paru hier sur le blog de Miguel Rep (www.miguelrep.blospot.com.ar).



(1) Allusion au but historique que Diego Maradona marqua de la main au Mundial de Mexico. Or Maradona conteste fermement le fonctionnement de l'AFA comme il conteste celui de la FIFA. Pour lui, tout ça, c'est corruption et compagnie, du grand banditisme au service des grandes puissances internationales.
(2) Julio Grondona est l'ancien président de l'AFA, une sorte d'indéboulonnable satrape du football argentin, mort de sa belle mort en pleine gloire, juste après avoir rencontré le Pape François à Rome avec la sélection nationale. Ma traduction change le terme exact : la cola, en argentin, c'est la queue ou les fesses. Tout dépend de l'animal. Chez l'être humain, c'est le second (pas le premier, même chez l'individu mâle).
(3) Allusion à l'épisode évangélique de la multiplication des pains. On est encore pétri de culture chrétienne en Argentine, même pour un anarchiste comme Miguel Rep.