samedi 30 avril 2016

Gardel à nouveau dans les petits papiers de Página/12 [à l'affiche]


Le 15 avril lorsque je vous ai parlé de ce spectacle ici même, cela avait été l'une de mes grandes surprises de voir Página/12 passer à côté de la première de cette comédie musicale sur Carlos Gardel, que Luis Longhi, Federico Mizrahi et Guillermo Fernández donnent depuis plusieurs jours au Teatro Molière, dans le sud de la ville de Buenos Aires.

Ce silence ne ressemblait pas à ce quotidien dont les trois artistes sont si proches.

Le mal est réparé : la pièce fait la une ce matin des pages culturelles du journal avec une interview croisée des trois musiciens auteurs et acteurs de cette pièce qui a beaucoup plu à Karina Micheletto, la critique musicale de Página/12. Et en plus, ils ont choisi une photo superbe où l'on voit le chanteur, compositeur et comédien Guillermo Fernández incarné un Gardel presque plus vrai que nature ! Bravo au maquettiste !

Pour en savoir plus :

L'Ambassadeur a du pain sur la planche ! [Actu]

Photo Hernán Zenteno (La Nación)

Première interview, encore un peu maigre, de Rodolfo Terragno depuis qu'il a pris ses fonctions à Paris à la tête de la délégation argentine à l'UNESCO. La prise de poste a été rude après une longue période où Miguel Angel Estrella a sans doute consacré plus de temps au piano et la musique qu'aux missions qui allaient avec sa charge diplomatique.

Dans les colonnes de La Nación, Rodolfo Terragno, qui est une figure politique en Argentine (et non pas un diplomate de carrière), annonce qu'il va demander à l'UNESCO de rendre publics les documents qui lui sont parvenus au sujet de la dictature argentine dans les sombres années 1976-1983 (période pendant laquelle Rodolfo Terragno, alors avocat et journaliste, a été contraint de s'exiler pour éviter la répression des généraux). En effet, les résistants à la dictature, les artistes, les intellectuels et les associations de lutte pour les droits de l'homme ont rapporté certains faits et certaines situations à l'UNESCO (les tourments qu'a subis Miguel Angel Estrella sont peut-être d'ailleurs consignés dans les archives de l'organisation internationale). Il veut aussi porter la candidature du Teatro Colón au Patrimoine de l'Humanité : l'Opéra de Buenos Aires a en effet accueilli sur sa scène et dans ses coulisses les plus grands artistes lyriques et chorégraphiques des cent dernières années et le bâtiment lui-même, qui a été rénové pour le bicentenaire, est une petite merveille de théâtre au cœur de Buenos Aires.

A cela s'ajoute un programme ambitieux concernant la recherche scientifique, domaine dans lequel l'Argentine a de grandes réussites peu connues (il n'y a qu'à voir le nombre de prix Nobel que le pays collectionne) et pour lequel le pays doit retrouver son rang dans le concert international.

Rodolfo Terragno et ses conseillers auront aussi à leur charge de faire aboutir la candidature de la ville de La Plata et celle de Moisés Ville, dont je vous ai parlé à d'autres occasions.

Pour aller plus loin :

Architecture mi-Versailles mi-Napoléon III en plein Buenos Aires à visiter bientôt [à l'affiche]

Couverture du numéro spécial du Bulletin du Centre Naval (BCN)
à l'occasion du centenaire du siège du club

Lundi prochain, le Centro Naval ouvre ses portes au public : ce lieu somptueux où l'architecture de Versailles se mêle à celle du Palais Garnier, dans un cocktail improbable entre le classicisme Grand-Siècle et le premier rococo, se laissera donc enfin visiter. Une belle mise en valeur de ce patrimoine portègne si bigarré. Les Argentins aiment dire que leur capital ressemble à Paris. Les Parisiens ne sont pas vraiment d'accord avec eux mais il y a des petits bouts de la Ville Lumière qui se laissent apercevoir au milieu d'un patchwork où vous pourrez reconnaître quelque chose de Rome, de Florence, de Milan et de Turin, de Paris et de Lyon, de Londres et de Vienne... L'originalité argentine !

L'immeuble dont la très majestueuses entrée d'honneur se situe à l'angle de la rue Florida et de l'avenue Córdoba a été dessiné par deux architectes, un Suisse et un Français, au moment du centenaire de l'Argentine et les travaux se sont étalés de 1911 à 1914. Et c'est le 14 mai 1914, dix jours avant la fête nationale, que le Centro Naval a inauguré son somptueux palais... Jusqu'à ce moment-là, ce cercle de la marine n'avait pas de siège à proprement parler et se réunissait un peu partout dans ce quartier de Retiro, qui à Buenos Aires accueille les institutions militaires depuis l'époque coloniale. Le Centro Naval dispose d'une importante collection d'œuvres d'art, souvent en lien avec la Marine et la mer mais pas toujours. Le lieu est donc à inscrire sur un programme culturel à Buenos Aires.

Page 17 du numéro spécial centenaire du BCN
La salle à manger du sixième étage

Les visites du Centro Naval seront obligatoirement guidées, en groupe de trente personnes maximum, du lundi au vendredi, avec deux départs, l'un à 12h, l'autre à 16h, à quoi s'ajouteront des visites spéciales le samedi. Tous les groupes se verront offrir le thé dans la salle à manger du sixième étage, d'où la vue sur les environs doit être des plus impressionnantes.

Il faut réserver à l'avance par téléphone.

Pour en savoir plus :

Maxi-manif syndicale hier à Buenos Aires [Actu]


Après le vote au Sénat d'une loi contre les licenciements, qui doit encore recevoir l'adoubement de la Chambre pour être valide, sans recevoir le veto présidentiel (ça fait beaucoup de si, encore), hier, les syndicats, toutes centrales confondues, ont fait le plein dans la rue pour manifester contre la politique sociale de l'actuel gouvernement : contre les licenciements à tout va dans le secteur public, la hausse des tarifs des services publics et de l'énergie (qui cessent d'être subventionnés), l'inflation qui a repris de plus belle, et pour une réforme de l'impôt sur le revenu, dont l'organisation n'a pas été révisée depuis des années, dont le système est tout à fait obsolète que le président Macri avait promis de modifier dès son arrivée aux affaires, alors qu'il a annoncé il y a quelques mois que ce point ne serait pas traité avant l'année prochaine.

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Toute la presse reconnaît la réussite de la manifestation et la met en une de son édition du jour avec des photos qui ne laissent aucun doute sur la marée humaine qui a défilé hier dans la capitale argentine.

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Décidément, il y a quelque chose de changé dans le monde médiatique argentin.

Pour aller plus avant :
lire l'article de Clarín, qui au fur et à mesure que la journée passe passe à d'autres sujets, plus favorable à la majorité, sur sa page d'accueil

Le Président a pour sa part prévu de fêter la fête des Travailleurs demain en déjeunant avec les dirigeants d'un syndicat, autour d'un locro, le plat de saison, un ragoût riche en légumineuses qui est le propre des jours fériés civils. C'est La Prensa qui prend soin de nous en informer. Intéressant, non ? Surtout le menu !

Festival ¡Carne! ce week-end à l'Hippodrome [à l'affiche]

Affiche prise sur la page Facebook de Buenos Aires Market qui l'organise

Ce week-end, l'hippodrome de Buenos Aires, qui occupe une large place dans le quartier de Palermo, fête les 140 ans de sa construction. De nombreuses activités sont proposées pour l'occasion dont un tout premier festival consacré à l'art de l'asado et baptisé tout simplement ¡Carne! (viande) mais il y a du poisson au menu néanmoins...

Entrée libre et gratuite, aujourd'hui et demain, de 11h à 19h. Les fourrures des belles dames seront de sortie : on annonce une dizaine de degrés seulement. L'automne est arrivé très vite cette année !



A côté des réjouissances gastronomiques, il y aura bien sûr de quoi régaler les turfistes (une passion nationale en Argentine) : un Grand Prix de la République se courra demain dimanche, sur cette piste mythique, où Carlos Gardel en personne aimait venir voir concourir ses propres chevaux en compagnie des copains.

C'est aussi une fête pour le patrimoine architectural de Buenos Aires dont cet hippodrome est l'un des fleurons avec non seulement sa célèbre tribune mais aussi tous les services annexes dont son fameux salon de thé (confitería), où l'on vient d'un peu partout partout déguster la merienda (le goûter, une institution) et ses plateaux aux montagnes de viennoiseries toutes plus succulentes les unes que les autres.

Pour aller plus loin :
lire l'article de La Nación sur le festival ¡Carne!
lire l'article de Clarín sur l'hippodrome lui-même

vendredi 29 avril 2016

Hernán Lucero ce samedi aux Chisperos [à l'affiche]


Demain, samedi 30 avril 2016, à 21h, le chanteur Hernán Lucero reprend son récital intitulé Gardeliano au Bar Los Chisperos (ce qui s'entend en Argentine un peu comme "Les Sans-Culottes"), passage San Lorenzo 365, dans le quartier de San Telmo, là même où les chisperos ("ceux qui font des étincelles", à cause de leurs pétoires) affolaient le bourgeois colonial lors de la Semaine de Mai, la semaine du début de la révolution, en 1810.

Entrée : 150 $ ARG

Le chanteur sera accompagné au piano par Pablo Fraguela et il a invité d'autres chanteurs de tango, en l'occurrence Florencia Bernales et Black Rodríguez Méndez.

Montage photographique tiré de la page Facebook de l'artiste

Le récital de Lucero correspond au disque homonyme qu'il a sorti le 12 juin dernier, avec Pablo Fragui, et où il cultive le style vocal créé par Carlos Gardel et son répertoire de tango-canción.

C'est peu dire que vous aurez l'embarras du choix demain soir si vous vous trouvez à Buenos Aires et ça continue dimanche !

Patricia Barone et Javier González à Hasta Trilce [à l'affiche]


Demain, samedi 30 avril 2016, la chanteuse Patricia Barone et son mari, le guitariste et compositeur, Javier González (1), se produiront avec leur groupe habituel au Bar Hasta Trilce, Maza 177, dans le quartier de Almagro, dans le centre de Buenos Aires.

Ils partageront la soirée avec un homonyme, le Willy González Trío.

A eux tous, ils offriront un concert représentatif des tendances contemporaines de la musique urbaine en Argentine... Cela promet un vrai régal pour les oreilles. Ils comptent parmi les meilleurs musiciens de leur génération.

Entrée : 120 $ A2RG.

Il est conseillé de réserver.



(1) Plusieurs des tangos composés par Javier González ont fait l'objet d'une présentation en version bilingue dans mon anthologie bilingue, Deux cents ans après, le Bicentenaire de l'Argentine à travers le patrimoine littéraire du tango, parue chez Tarabuste Editions, revue Triages (il s'agit d'un numéro spécial), décembre 2010. D'ici quelques jours, j'aurai la joie d'en parler au micro de RAE (Radio Nacional), à dans une nouvelle émission sur le tango, dans Siempre Argentina, conexión francés (version française de l'émission).

jeudi 28 avril 2016

Une nouvelle milonga populaire s'installe à San Telmo [à l'affiche]


Demain soir, vendredi 29 avril 2016, le quartier de San Telmo comptera une nouvelle milonga, baptisée Chanta Cuatro (en référence à un bar où Carlos Gardel a commencé à chanter dans sa prime jeunesse, à côté des halles aux fruits et légumes où il gagnait quelques sous en déchargeant les cageots).

La milonga se veut délibérément populaire, à mille lieues des milongas à touristes du centre-ville et des quartiers nord, les quartiers chics (réservés aux danseurs qui n'arrivent pas là comme en territoire conquis, comme ils le font hélas trop souvent, les Français les premiers, dans les milongas touristiques).

Le collectif El Tango será popular o no será nada (le tango se populaire ou ne sera rien) (1) en parle aujourd'hui sur sa page Facebook en annonçant la participation des chanteurs Osvaldo Peredo et Cucuza, deux générations du tango arrabalero (le tango faubourien), et des invités surprises.

Entrée libre et gratuite pour cette ouverture festive.

Le traditionnel cours du début de soirée sera confié au couple qui effectuera les démonstrations demain soir, Cecilia Capello et Diego Amorín.


Et tous les vendredi soirs aussi, mais à Parque Patricios, le quartier d'à côté, vous avez la milonga El Gardel de Medellín qui continue à accueillir les danseurs de tous niveaux et tous âges, à partir de 20h30, avec une heure de cours confiée à Juan Fossati et Gimena Aramburu.



(1) Un joli croisement entre la phrase de Malraux, "Le XXème siècle sera religieux ou ne sera pas", et une phrase de San Martín, bien plus présente dans les esprits argentins bien entendu, "Serás lo que debas ser o no serás nada" (tu seras ce que tu dois être ou tu ne seras rien).

Moisés Ville proposée au Patrimoine de l'Humanité [Actu]

La porte symbolique qui marque l'entrée de certains villages et même des provinces entières...
au milieu de nulle part !

Dans la province de Córdoba, la bourgade de Moisés Ville va être proposée au Patrimoine de l'Humanité. Moisés Ville, 2400 habitants, est la première colonie ashkénaze en Argentine. Elle a donné vie à la figure du Gaucho judío (le gaucho juif), grâce au livre homonyme de Alberto Gerchunoff, prototype de la littérature judéo-latino-américaine, paru en 1909 (1), un ouvrage qui fut adapté au grand écran en 1975 et acheva de populariser cet archétype.

Le jour de la tradition, fêté à Moisés Ville

Cette ville a en effet été fondée par une communauté d'immigrants juifs, 136 familles venues des régions de résidence imposée par le régime tsariste, en Ukraine. Ces gens apportaient avec eux une utopie de développement social grâce à la ruralité, cette ruralité dont les législations européennes depuis le haut Moyen-Age avaient privé toutes les communautés juives partout sur le Vieux Continent. En Amérique du Sud, la ville constitue la première expérience (et l'une des toutes premières au monde) du socialisme ashkénaze issu des théories des années 1840-1850 avec leurs phalanstères et autres coopératives qui connurent ensuite, en Palestine puis dans l'Etat d'Israël, d'autres variantes, dont celle des emblématiques kibboutzim aujourd'hui tous quasiment disparus. Moisés Ville a été fondée en 1889 et, même si les pratiquants forment une minorité dans le village actuel, il n'en vit pas moins encore aujourd'hui au rythme du calendrier liturgique juif, tout en respectant aussi les jours fériés de l'immense majorité catholique du pays.

A Moisés Ville, qui n'est qu'un hameau et non pas une municipalité à part entière (2) on compte trois synagogues, dont la plus ancienne a été construite en 1890 (c'est très vieux pour l'Argentine), plusieurs bibliothèques où l'on trouve des ouvrages en hébreu, en russe et en yiddish, une belle salle de théâtre, de 500 places (rien de moins), le Teatro Kadima qui faisait partir du projet urbanistique des premiers colons, des traditions culinaires qui ont adapté la cuisine cachère ukrainienne et enfin, aussi, un musée qui est l'un des plus significatifs du pays sur la judéïté et le judaïsme.

La Nación a choisi cette semaine de Pessah (Pesaj en espagnol), la grande fête juive, celle de la libération d'Egypte, pour raconter cette ville et ses atouts touristiques dans l'ouest de Córboda, non loin de la Laguna Mar Chiquita, belle et vaste zone marécageuse à la limite avec Santa Fe.

Pour aller plus loin sur la question :
consulter la page Facebook de Moisés Ville par les élus.
Il y a quelques jours, La Nación avait parlé de la table de Pessah en gastronome.



(1) Grâce à La Nación qui publia ce livre sous forme de feuilleton au cours de cette année qui précédait le Centenaire de l'Argentine. Le livre appartient à cette veine littéraire argentine qu'est l'écriture régionaliste.
(2) Administrativement et politiquement, Moisés Ville dépend de la municipalité de San Cristóbal et dispose sur place d'une délégation de la mairie qui gère localement le hameau. Le territoire de cette municipalité (departamento en argentin) présente la particularité de se trouver à cheval sur deux provinces, Córdoba à l'ouest et Santa Fe à l'est. San Cristóbal est sur le territoire santafesino et Moisés Ville est en province de Córdoba. Comme il s'agit d'un hameau, son nom ne figure pas sur les cartes officielles de l'IGN (institut géographique national argentin).

L'opposition reprend du poil de la bête [Actu]

Pour l'occasion, Página/12 a mis des jolies couleurs sur sa une !
Un vote pareil, ça se fête...
et le jeu de mots habituels : "PRO" est à la fois le contraire d'"anti" et le nom du parti majoritaire

L'opposition argentine vient de remporter une victoire symbolique forte au Sénat : elle a obtenu le vote d'une loi interdisant tous les licenciements, tant dans le secteur public et le privé, pendant les six prochains mois, en réponse à la vague de ruptures de contrat de travail qui a touché tous les services publics et une partie des entreprises privées depuis l'arrivée au pouvoir de la nouvelle majorité.

Clarín traite l'info en haut à droite, à la hauteur du gros titre
Et le gros titre avec sa photo couleur est pour le scandale de corruption
qui implique un homme d'affaires très proche de Cristina Kirchner et aujourd'hui derrière les barreaux
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Cette proposition de loi anti-licenciements avait été présentée par l'opposition à la Chambre des députés, qui l'avait rejetée à une large majorité. Le Président Macri avait alors annoncé que si jamais cette loi passait, il recourrait à son droit de veto, un droit dont il n'hésitait pas à se servir lorsqu'il était à la tête de la ville de Buenos Aires.

Après le vote négatif à la Chambre, les kirchneristes ont mis leur proposition sur le bureau du Sénat, où ils sont nettement majoritaires et là, hier, le vote a été acquis et haut la main : 48 pour, 16 contre et aucune abstention (mais de nombreux sénateurs ne siégeaient pas). Il faut maintenant que la loi retourne devant la Chambre où le gouvernement va tâcher de la faire rejeter une nouvelle fois.

La Nación accorde le gros titre au vote du Sénat
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Les quatre grands quotidiens nationaux mettent la nouvelle en première page.

C'est la première fois depuis l'arrivée au pouvoir de Mauricio Macri que l'opposition met en échec la ligne de la majorité. C'est peut-être le début de la fin de l'état de grâce pour le Président, un état de grâce qui, si c'est le cas, aura tout de même duré cinq mois, ce dont rêveraient beaucoup de nos gouvernants en Europe.

Pour aller plus loin :
lire l'article de Página/12 (opposition)
lire l'article de Clarín (majorité)
lire l'article de La Nación (majorité)
lire l'article de La Prensa (majorité).

Cucuza au CAFF ce samedi [à l'affiche]

Sur le montage, on reconnaît le visage de l'immense chanteur Roberto Goyeneche
dont Cucuza se sert souvent, toujours avec humour, dans sa communication

Samedi 30 avril 2016, à 21h, le chanteur Cucuza reprend son récital Menesunda où il chante le rock en format de tango et réciproquement au CAFF, Sánchez de Bustamente 764. Comme d'habitude, il sera accompagné de son Trío Inestable (trio non-titulaire - intérimaires du spectacle, dirait-on en France), composé de son fils, Mateo Castiello à la guitare, Sebastián Zasali au bandonéon et Noelia Sinkunas au piano.

Il a invité une pléiade de musiciens pour une fête qui s'annonce fameuse.

Entrée 150 $ ARG.

Petite restauration sur place avec soda, bière ou vin, à des prix raisonnables.

Pour en découvrir un peu plus sur l'artiste, cliquez sur son nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus.

mercredi 27 avril 2016

Néstor Astarita rend hommage à Piazzolla et à Davis [à l'affiche]


Ce soir, mercredi 27 avril 2016, à 21h30, le batteur argentin Néstor Astarita, à la tête de son quatuor, rendra hommage à Astor Piazzolla et à Miles Davis, au Notorious Café, Callao 966, dans le sud de Recoleta.

Entrée : 180 $ ARG.

On nous annonce des classiques comme Oblivión, Prepárense, Chiquilín de Bachín, pour Piazzolla, et All Blues, So What ou Equinox pour Davis.

Página/12 en a profité pour publier une petite interview de l'artiste dans ses pages culturelles.
D'autres informations sur le site Web de la salle de concert et sa page Facebook.

mardi 26 avril 2016

De pago en pago : à l'est de Mendoza en musique et danse [à l'affiche]

Image extraite du film et diffusée par la production

C'est un petit bijou sur la musique, la danse et la vie quotidienne de l'Argentine ultra-profonde, saisie sur place par une petite équipe de cinéastes sincères, dans le nord-est de la province de Mendoza, dans cette zone que les paysans appellent avec affection le Secano Lavallino (le sec) alors que les citadins parlent du Desierto (parce qu'ils n'en comprennent pas le mode de vie). C'est un documentaire tourné avec l'appui du ministère national de la culture (alors sous la responsabilité de Teresa Parodi), celui de l'université de Cuyo-UNCUYO (Mendoza) et celui de la UNA (Université nationale des Arts, à Buenos Aires). C'est un moyen métrage de 26 minutes (mais on en avalerait bien 90 sur le même rythme) qui permet de découvrir ce qu'est la musique vivante des petits patelins de cette région longtemps isolée et récemment viabilisée avec l'arrivée de l'électricité et de l'eau courante potable...

Intitulé De patelin en patelin, recueil de chansons populaires du Secano et dirigé par Leandro Marino, ce film est proposé en libre accès sur son propre site, avec des sous-titres qui reprennent tous les propos tenus, les vers déclamés et les textes de chanson interprétées autour d'un apéro, d'un barbecue ou le soir à la lumière d'une bonne flambée tandis qu'un homme et une femme se lèvent pour danser la cueca ou la tonada en oubliant complètement que la caméra tourne et tourne et tourne dans ces paysages du Far-West sud-américain. C'est un vrai bonheur d'authenticité parmi ces paysans dont beaucoup sont issus de la communauté huarpe qui était installée ici bien longtemps avant que Christophe Colomb ne s'embarque pour sa route occidentale des Indes.

Avant-première en novembre dernier

Le film est associé à une revue spécialisée sur la culture rurale de la province, Decires de la Cuyanía (Paroles des Cuyains), riche de toute sorte d'articles sur l'histoire, la poésie et la tradition orale de ce petit coin incroyablement attachant de notre planète humaine.

A la fin de l'année dernière, le film a participé à un concours de court-métrages où il a été primé. Cela lui a valu quelques projections en avant-première. Maintenant, tout est ouvert. Partez pour l'Argentine, la vraie, sans même avoir besoin de passer par l'aéroport !

Pour aller plus loin :
consulter le site Internet du film où vous pouvez le visionner dans son jus, avec toute l'information dont la production l'entoure sur ces quelques pages en ligne très vivantes
consulter la page Facebook du film
lire la présentation sur le site Internet de l'UNCUYO

samedi 23 avril 2016

Semaine Tout Tango au Tasso [à l'affiche]


Le Centro Cultural Torquato Tasso propose depuis hier une semaine 100% tango avec hier et ce soir une soirée partagée entre Rodolfo Mederos (trio instrumental) et le Negro Falótico (chanteur), le Tango Jazz Cuartet et Rodrigo Sciamarella mercredi 27 avril et le lendemain, jeudi 28, le Quinteto Negro La Boca avec le Quinteto Natalí Di Vincenzo.

Le tout à San Telmo, Defensa 1575, et vous pouvez entrer à deux en ne payant qu'une seule entrée.

Le double quadricentenaire littéraire dans la presse argentine [Actu]

Colosses des lettres universelles
Une des pages culturelles de La Prensa aujourd'hui

Hier, 22 avril, c'était le quadricentenaire de la disparition de Miguel de Cervantes. Aujourd'hui, 23 avril, ce pourrait être celui de la mort de William Shakespeare, dont la date de décès reste incertaine (certains historiens la place au 3 mai, la datation n'étant pas encore complètement stable en Europe à cette époque-là (1) et l'identité exacte de l'écrivain donnant lieu à beaucoup de spéculations). A noter que le même jour, à Courdoue, en Espagne, est décédé un autre grand écrivain, un descendant de l'Inca, Garcilaso de La Vega (de son vrai nom Gómez Suárez de Figueroa), lui dont personne ne fait mémoire aujourd'hui... (2)

"Le livre qui a fait de nous ce que nous sommes", dit le gros titre en lettres blanches

Ce n'est pas tout à fait par hasard que la Feria de Libro à Buenos Aires a été inaugurée cette semaine : il fallait que ce jour si symbolique, pour deux des langues les plus répandues dans le monde, soit inséré dans le programme de la manifestation, qui présente aussi aujourd'hui un important programme d'activités à l'intention des loupiots.


Couverture du nouveau roman de Carlos Gamerro 

Les trois journaux de droite marquent dans leurs éditions de ce matin ce double quatrième centenaire. En revanche, Página/12 n'en parle même pas, lui qui l'année dernière s'apprêtait à en faire un véritable événement auquel il aurait associé le souvenir de l'Inca Garcilaso. Mais l'alternance politique inattendue est passée par là et Página/12 a d'autres chats à fouetter dans l'actualité politique et économique (le journal attaque le gouvernement qui paye la dette aux plus spéculateurs des créanciers du pays et défend bec et ongles la famille Kirchner sérieusement mise à mal par les témoins et inculpés de divers procès pour corruption qui se mettent à table les uns derrière les autres).

La Nación traite le double quadricentenaire en manchette sur sa une de ce matin
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La photo de une est consacrée à l'une des familles syriennes de Lesbos amenée à Rome par François
il y a une semaine

L'auteur argentin Carlos Gamerro, ancien enseignant de littérature à l'Université de Buenos Aires (UBA) et traducteur de littérature anglophone (en particulier le drame shakespearien Hamlet), vient de publier un roman où il fait se rencontrer deux dramaturges élisabéthains, John Fletcher et Shakespeare, sous le titre Cardenio (3), un roman savant (dans la veine inaugurée par Umberto Eco) qu'il couronne avec la rencontre mythique, dont tous les amoureux de la Renaissance rêvent mais qui a peu de chance de s'être produite, la rencontre entre le fils de Stratford-upon-Avon et le Manchot de Lépante... Tant Clarín que La Nación l'interviewent ce matin dans leurs colonnes. Ce soir, samedi 23 avril 2016, à 18h, dans la salle Victoria Ocampo, à la Feria del Libro, l'Argentin partagera une table-ronde sur la modernisation de la langue des classiques à l'usage du grand public avec le cervantiste espagnol José Manuel Lucía Megías.

Pour en savoir plus :
Sur Carlos Gamerro et son dernier roman
lire l'interview dans Ñ, le supplément culturel de Clarín
consulter la fiche de Cardenio, sur le site de la maison d'édition (Edhasa)
lire l'annonce de la prochaine présentation du roman au MALBA (le musée d'art moderne de Buenos Aires), mercredi prochain
Sur le double quadricentenaire en soi
lire l'article de La Nación sur Cervantes : une interview de l'universitaire José Manuel Lucía Megías, spécialiste espagnol de Don Quichotte
Sur les activités pour le jeune public
lire l'article de Página/12 sur les invités belges du jour, des illustrateurs qui travaillent en littérature jeunesse
lire l'article de Página/12 sur les activités proposées aux petits.



(1) Qui plus est, le 23 avril pourrait bien être aussi la date de sa naissance, en 1564, selon l'une des identités que les historiens lui donnent. Une date de baptême à son nom a en effet été établie le 26 avril 1564.
(2) Il a laissé un travail historiographique très important : la seule histoire de la dynastie de l'Inca et du Pérou précolombien écrite par une plume quechua, par un auteur appartenant au peuple vaincu (et même à son élite sociale), en espagnol. Il n'y a aucun autre témoignage écrit de l'histoire vue de ce côté-là. Et l'homme a été un admirable manieur de la langue qu'on appelle maintenant la langue de Cervantes.
(3) Cardenio est supposé être une œuvre perdue de Shakespeare, un véritable fantôme littéraire qui hante les shakespeariens du monde entier.

vendredi 22 avril 2016

Demain soir, chez Jacqueline [à l'affiche]


Demain soir, samedi 23 avril 2016 à 21h30, bœuf de tango chez Jacqueline Sigaut, avec le chanteur Marco Bellini et le bandonéoniste Luis Vázquez. Jacqueline Sigaut sera quant à elle accompagnée par le guitariste Juan Martínez.

Comme toujours dans ces cas-là, il faut réserver en espagnol auprès de l'hôtesse par mail. Tout est sur le visuel ci-dessus.

Week-end Tango Contempo au Café Vinilo [à l'affiche]


Le festival Tango Contempo est de retour aujourd'hui et dimanche, vendredi 22 et dimanche 24 avril 2016, au Café Vinilo, Gorriti 3780 à Palermo. Festival est un bien grand mot pour deux soirées en tout et pour tout mais la manifestation est de haut niveau. Elle rassemble des artistes de talent autour des recherches artistiques et esthétiques du tango d'aujourd'hui.

Aujourd'hui, la soirée sera partagée entre le bandonéoniste et compositeur Julio Pane et plusieurs chanteurs qu'il a invités d'une part et le Nuevo Quinteto Ramiro Gallo d'autre part.

Dimanche, la soirée sera là encore partagée entre le duo Mainetti (bandonéon) et Angeleri (guitare) d'une part et l'orchestre El Arranque d'autre part, avec son chanteur attitré, Juan Pablo Villareal.

Entrée : 150 $ ARG chaque soirée.

Pour en savoir plus :
consulter le site Internet du Café Vinilo et sa page Facebook.

Ajout du 23 avril 2016 :
lire l'article de La Nación.

jeudi 21 avril 2016

Para homenajear a Boulogne-sur-Mer con horno argentino [ici]

Nota en español (y soló en español)

Después de brindar una charla (en francés) en la universidad de Boulogne-sur-Mer, la ciudad francesa que cobijó al General San Martín al final de su vida, ¡no puedo menos que darle el tributo merecido a esta antigua ciudad de mi país!


Esta es una torta típica del Norte de Francia y en especial de la costa de Boulogne-sur-Mer: la tarte au sucre à gros bords que pone de relieve dos ingredientes típicos de la comarca, la manteca de leche y el azucar de remolacha cocido (la vergeoise) (1). El manjar ideal para el desayuno de otoño e invierno, la merienda, el café y el mate... San Martín la conoció esta torta porque la receta se popularizó a partir del desarrollo de la industria azucarera en tiempo de Napoleón (cuando la remolacha reemplazó el azucar de caña que no podía llegar desde América durante las guerras).

Se necesita:
  • 500 gr de harina de trigo
  • 50 gr de azucar vergeoise (o azucar moreno en la Argentina)
  • 10 gr de sal
  • 3 huevos pequeños
  • 100 gr de leche de vaca (tibia)
  • 20 gr de levadura fresca
  • 200 gr de manteca de leche blando (sacandolo de la heladera con antelación)
  • 80 gr de azucar vergeoise (rubio, es decir producido con una sola coción, o moreno, con dos cociones)


En un bowl, se pone la harina, la levadura diluida en la leche tibia, una cucharada de azucar, la sal y los huevos. Mezclar con la mano y amasar. Cuando se pega bien en los dedos, añadir la mitad de la manteca y mezclar bien amasando. Terminar con un poco de harina fresca para despegar la masa de la mano, hacer una bola y dejar levantar durante una hora tapando el bowl para proteger la masa.
Amasar otra vez y dejar levantar. Se puede repitir una vez más.

En un molde bajo o una placa tapada con papel horno (o amantecado y espolveado para que la torta no se pegue al molde), estirar la masa. La masa ha de estar bien espesa (más o menos 2 dedos). Dejar levantar por última vez durante 20 mn.

Precalentar el horno (200°).

Cuando ha crecido la masa, con el dedo se hace huequitos por toda la superficie, se la tapa toda con azucar, se agrega la manteca en cachitos repartidos por todas partes y de inmediato en el horno durante 20 mn, hasta que la torta se vuelva doradita, caramelizada y blanda, casi cremosa. Se come esta torta entre calentita y tibia.

* * *

En Boulogne-sur-Mer, las obras museografícas tranformaron la cripta de la antigua catedral, donde San Martín descansó hasta el año 1861 (cuando falleció su nieta mayor, hoy en Mendoza, con sus padres). El lugar está señalado de forma linda y solemne con varias placas (una bilingüe) y una bandera argentina (foto abajo).




(1) A veces podemos encontrar este azucar bajo el nombre de cassonade, pero este nombre se pone a la vez al azucar rafinado y cocido de remolacha o de caña. La vergeoise siempre es de remolacha.

La Feria del Libro à Buenos Aires ouvre ses portes avec Alberto Manguel [à l'affiche]

Página/12 a mis l'événement à la une de ses pages culturelles
avec pour titre "Feuillets dans l'orage"
en évitant soigneusement de recourir au portrait de Manguel
La rédaction préfère définitivement le peuple

Grand rendez-vous annuel de la culture à Buenos Aires : ce soir, la Feria del Libro ouvre ses portes au grand public à Palermo, dans l'immense parc des expositions de la Sociedad Rural dans le nord de Buenos Aires.

Deux prix Nobel de Littérature sont invités cette année, le péruvien Mario Vargas Llosa et de Sud-Africain Paul Coetzee.

La une de Clarín : du foot, du foot et encore du foot comme toujours dans ce tabloïde
et Alberto Manguel a droit à la manchette principale (en haut à droite)
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La manifestation sera inaugurée par Alberto Manguel qui prendra bientôt la direction de la Biblioteca Nacional Mariano Moreno, dont je vous ai déjà décrit le piètre état social (1) et dont Manguel veut faire une véritable bibliothèque nationale, qui remplisse les missions dévolues à ces institutions alors que ces dernières années, elle fonctionnait beaucoup plus comme un centre culturel de proximité et le siège d'une association idéologique partisane, Carta Abierta, un collectif d'intellectuels et d'artistes kirchneristes qui aurait dû avoir ses propres locaux et non pas s'installer dans une institution nationale. Dans l'une de ses interviews, le futur directeur précise qu'il souhaite que la BN bénéficie désormais à tout le pays et non pas aux seuls Portègnes (qui ont tendance à confisquer à leur profit nombre d'institutions nationales du seul fait qu'elles se trouvent sur le territoire municipal). Il est à souhaiter en effet que la bibliothèque nationale argentine mette ses pas dans ceux de ses homologues qui ont depuis longtemps adopté un profil technique sans affiliation à tel ou tel parti et entamé le scannage de tout leur fond pour le rendre rapidement disponible, aisément, en ligne pour l'ensemble de la communauté scientifique et étudiante du monde entier.

Sur la une de La Nación, le foot a aussi la part belle mais en manchette
tandis que la photo de une est consacrée à l'enquête judiciaire
sur une rave party qui s'est terminée par cinq overdoses à la fin de la semaine dernière
et l'interview de Alberto Manguel a droit au bas de la  page, au centre, sous la photo
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C'est vers cela que Alberto Manguel veut aller, c'est la mission, plutôt légitime, qu'il a reçue du ministère de la Culture, une mission que la gauche kirchneriste, qui se tient dans une posture de résistance au changement, interprète comme une confiscation de la culture par les élites universitaires au détriment du peuple, refusant de reconnaître que le pays a autant besoin d'institutions répondant aux standards académiques internationaux que de centres culturels de proximité, notamment de médiathèques qui font encore cruellement défaut dans presque toute l'Argentine, et que le développement culturel national passe obligatoirement par le développement de ces deux dotations complémentaires. Il faudra donc à Alberto Manguel beaucoup de patience, de pédagogie et de poigne pour réussir cette révolution des idées et des structures. Ce soir, il est toutefois attendu au tournant par tous les intellectuels de l'opposition, bien déterminés qu'ils sont à ne lui concéder aucune victoire ni dans ce domaine ni dans aucun autre. C'est bien triste !

Pour l'occasion, Miguel Rep nous gratifie de ses livres qui parlent :


de gauche à droite :
Je t'offre de la qualité
Je suis d'une lecture difficile
Moi, c'est facile
Moi, je suis sérieux mais à la longue, on finit par me comprendre
Moi, je suis là pour vous expliquer la conjoncture
Moi, c'est pour tout le temps
Moi, c'est pour jamais
Moi, je suis du pur design
Moi, je suis pour les mélancoliques
Moi, je suis très très bon marché
Moi, je vais bien pour faire un cadeau
Moi, je te rends la vie belle
Moi, je suis super-cher
Moi, j'ai l'air du centre mais je suis de droite (2)
Et moi, je fais de l'agitation.
Salon du Livre – Salon de la diversité (3)
Traduction © Denise Anne Clavilier

Dimanche, Miguel Rep nous régalait avec un livre en train de lire un homme tiré d'une "hommethèque" (il n'a pas fait de grec ancien, dans sa jeunesse cet homme, pour nous inventer un néologisme pareil...)



Pour aller plus loin :
lire l'article de Página/12, très emblématique de cette résistance au changement de la gauche kirchneriste et de l'acharnement idéologique dont il procède (4)
lire l'interview de Alberto Manguel dans La Nación (interview imprimée et non pas vidéo)
lire l'interview de Alberto Manguel dans Clarín (moins développée comme d'habitude)

Ajout du 22 avril 2016 :
Comme on pouvait s'y attendre, il y avait bien un comité d'accueil hostile à Alberto Manguel à la Feria del Libro mais petit (seulement une qurantaine de personnes brandissant des pancartes qui l'accusaient de vouloir faire de la BN un commerce, ce dont il n'est pas question pour le moment).
Lire l'entrefilet de La Nación sur les manifestants
lire l'article principal de La Nación (reportage à l'inauguration du salon)
lire le reportage sur cette inauguration dans Clarín.

Et le lendemain, 22 avril 2016, Clarín a consacré la photo de une à l'inauguration de la Feria, avec un cliché centré sur Alberto Manguel au moment où toute la salle Borges l'applaudit, alors que la très médiatique mort de Prince est reléguée en manchette (mais une manchette géante).

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Une une très politique et très anti-kirchneriste avec le scandale de la corruption K en gros titre
le refus de Macri concernant une proposition de loi de l'opposition pour interdire les licenciements
(en Europe, l'extrême-gauche présente le même type de revendications peu réalistes)
et cette photo où les pancartes hostiles, vues dans tous les journaux télé, brillent par leur absence

Ajout du 23 avril 2016 :
le ministre de la Culture, Pablo Avelluto, soutient publiquement Alberto Manguel et condamne les cris et les huées qui, en sa présence, l'ont accueilli à la Feria del Libro. Lire à ce sujet l'article de La Nación.

Ajout du 29 avril 2016 :
le ministre de la Culture, Pablo Avelluto, revient sur l'incident au cours d'une interview vidéo à La Nación, où il fait le point sur l'ensemble de la démarche qui est la sienne au sein du gouvernement de Cambiemos.




(1) La BN a perdu brutalement 25% de son personnel salarié le mois dernier, ce qui est un traumatisme considérable chez ceux qui travaillent dans l'institution tout en correspondant à un déut d'adéquation aux ratios appliqués dans d'autres bibliothèques nationales, qui, notamment en Europe, gèrent, sans difficulté insurmontable, des fonds beaucoup plus lourds. La BN Mariano Moreno dispose d'un catalogue de moins de 10 000 volumes, ce qui représente 10%, voire 2 à 5% de ce que conserve une bibliothèque nationale européenne (mais ce sont, il est vrai, des pays au passé écrit beaucoup plus ancien). Or une bibliothèque nationale d'un grand pays plus ou moins comparable à l'Argentine en terme de population (Espagne, France, Italie) dispose d'un demi-millier d'agents (la comparaison n'est pas possible avec l'Allemagne où les missions de conservation patrimoniale d'imprimés sont exercées à l'échelle des länder et non pas au niveau fédéral). A Buenos Aires, plus de 750 personnes ont été maintenues en poste, dans un pays où certaines provinces disposent elles aussi de fonds locaux. Ce qui est constitue donc un ratio largement supérieur à la moyenne, même si aucune statistique ne peut justifier la crise de management qui secoue le personnel de l'institution et contribue à alimenter une agitation syndicale, qui n'est certes pas dénuée d'arrière-pensées politiciennes.
(2) Coup de griffe contre Alberto Manguel et une bonne partie du gouvernement et de ses partisans, qui ne se sentent pas de droite, se disent du centre mais que la rédaction de Página/12 classe à droite, pour mieux les stigmatiser aux yeux de son lectorat, nettement à gauche.
(3) L'un des slogans du gouvernement : diversité, pluralité, etc, que Rep interprète comme un inventaire à la Prévert au lieu d'y voir une ouverture démocratique.
(4) Cet acharnement a des racines profondes. Il trouve son explication en 1820, au début de la guerre civile entre fédéraux et unitaires, quand les fédéraux combattaient pour l'existence politique des classes sociales laborieuses de l'Intérieur (les provinces hors Buenos Aires) tandis que les unitaires, majoritaires à Buenos Aires, voulaient imposer le modèle européen, un modèle où le progrès vient des classes sociales supérieures, où les classes inférieures se sont toujours élevées en adoptant les mœurs et les codes de la classe supérieure, un modèle qui était conçu et qui prospère (ou a prospéré) dans une réalité sociale, historique et géographique bien différentes de celles du Nouveau Monde... Et c'est encore cette opposition entre deux modèles, l'un européen (facile à définir) et l'autre latino-américain (qui reste encore indéfini et en construction), qui se fait jour dans les choix politiques du Gouvernement sur plusieurs thèmes culturels et leur interprétation systématiquement négative par l'opposition. Pourtant les deux modèles ne sont pas intrinsèquement incompatibles, bien au contraire. En Argentine, ils ne cessent de s'interpénétrer depuis trois siècles... Il n'en reste pas moins que les espaces culturels pour le peuple se sont pour le moment raréfiés à Buenos Aires même où on ne joue plus de tango au Museo Casa Carlos Gardel mais de la musique classique, ce qui est très mal vécu sur place, avec juste raison.

samedi 16 avril 2016

Ce soir, chez Jac [à l'affiche]


Ce soir, samedi 16 avril 2016, à 21h30, la chanteuse Jacqueline Sigaut (photo en bas à gauche) propose chez elle une nouvelle soirée de tango, avec le guitariste Ariel Argañaraz et la chanteuse María Roldán, dans le quartier de Palermo, du côté de Plaza Italia.

Comme d'habitude, il faut s'inscrire auprès de l'organisatrice par mail pour participer à cette nuit de musique autant à la bonne franquette que pleine de talents.