jeudi 23 juin 2016

Le souvenir de Francisco de Miranda sous l'Arc de Triomphe [Retour sur Images]

C'est moi qui ai souligné le nom sur la photo prise hier soir par temps menaçant sur Paris

Deux cents ans après la mort du Précurseur de l'indépendance du continent, à Cadix, le 14 juillet 1816, alors qu'il avait soixante-six ans et quelques mois, la communauté vénézuélienne et sud-américaine de Paris a bravé le ciel d'orage pour célébrer la mémoire de Francisco de Miranda, un Caraquègne qui vint mettre son talent militaire au service de la France pendant la levée en masse de la première République.

Le drapeau vénézuélien côtoyait hier soir à 18h30 le bleu-blanc-rouge de la France

C'est une société savante française, le Souvenir Napoléonien, qui avait facilité cette démarche officielle : dépôt de gerbes et cérémonie quotidienne du ravivage de la Flamme sur la tombe du Soldat Inconnu, à quelques mètres sous le nom de Miranda gravé dans la pierre de l'Arc de Triomphe parmi ceux des généraux de la Révolution et du Premier Empire.
Du côté vénézuélien, l'Ambassadeur auprès du Gouvernement français ainsi que son attaché militaire (avec son bâton de commandement et toutes ses décorations) et l'Ambassadeur auprès de l'UNESCO présidaient la délégation.

Sans Miranda, l'indépendance de tout le continent aurait eu un autre visage. Ce personnage haut en couleurs au caractère plus que trempé (1) a intégré l'Olympe civique de l'ensemble des pays de l'Amérique du Sud et de l'Amérique centrale.

Le secrétaire général du Souvenir Napoléonien et le plus jeune des adhérents présents sur place
déposent une gerbe sur la tombe du Soldat Inconnu,
assisté par les chargés de protocole de l'association La Flamme sous l'Arc de Triomphe
dirigés par le général d'armée Bruno Dary

Sans l'épopée napoléonienne, ni Simón Bolívar ni José de San Martín n'auraient pu imaginer leurs plans de libération continentale, en tout cas tels qu'ils les ont conçus, l'un au nord, à partir de Caracas, l'autre au sud, à partir de Buenos Aires, tant pour l'un comme pour l'autre, Napoléon fut non pas un modèle mais une référence constante de ce qu'il est possible de faire...

Le 20 octobre 2016, à la Mairie du 8ème arrondissement de Paris, le Souvenir Napoléonien poursuivra sa coopération avec l'Ambassade du Venezuela dans le cadre de l'hommage à ce héros que se partagent la France et le Nouveau Monde, avec une conférence que je donnerai sur ce personnage hors du commun, à la fois officier, homme de lettres et de science et voyageur inlassable, qui parcourut, de ville en ville, de village en village, toute l'Europe, jusqu'en ses confins, l'Islande au nord, Constantinople au sud, la Russie à l'est et l'Angleterre à l'ouest....

De Miranda, ses contemporains disaient qu'il n'était qu'amour pour la Liberté.

Il est la seule figure historique impliquée dans trois révolutions, celle de l'indépendance des Etats-Unis pour laquelle il combattit au sein du corps expéditionnaire espagnol, aux côtés des Français et des insurgés, celle de la République Française juste avant la Terreur et celle de l'Amérique du Sud, qu'il ne connut que sur la côte du futur Venezuela. Un conflit politique très grave l'opposa à celui qui avait été son disciple, Simón Bolívar, qui le livra finalement aux Espagnols, en 1812, le condamnant ainsi à une fin misérable et christique, la prison dans une forteresse du port de Cadix.



(1) Ses archives, inscrites au patrimoine documentaire de l'humanité, permettent de percevoir un homme pas commode tous les jours. Mais il est rare que les génies soient faciles à vivre !