lundi 20 juin 2016

Manuel Belgrano à la fête [à l'affiche]

Capture d'écran du site de l'INB
"Comme il fallait brandir un drapeau et que je n'en avais pas, j'en ai fait faire un
blanc et ciel, qui respecte les couleurs de la cocarde nationale" Manuel Belgrano (1)

Comme tous les 20 juin, l'Argentine est en fête. C'est un jour férié pour célébrer le drapeau et son créateur, le général Manuel Belgrano (1770-1820), l'un des plus grands personnages de la Révolution de Mai 1810 : promoteur des droits de l'homme, de l'éducation populaire, de la liberté de presse, de la dignité de la femme, de l'émancipation des peuples primaires, de l'abolition de l'esclavage, organisateur de la lutte armée contre l'envahisseur britannique d'abord puis contre les forces coloniales ensuite... Bref, un personnage qui résume à lui tout seul toute l'épopée indépendantiste.

Le Belgrano de Miguel Angel de Marco,
ancien président de l'Academia Nacional de Historia
Belgrano, formateur de la Nation, soldat de la Liberté

Le 196ème anniversaire de sa mort est célébré ce matin, à la Basilique dominicaine du Rosaire, devant le mausolée de Belgrano, dans Monserrat, par l'Instituto Nacional Belgraniano, un institut qui rassemble bon nombre d'historiens, pour la plupart d'entre eux assez éloignés idéologiquement du revisionismo (2) et de ses excès polémiques : dépôt de gerbe, bénédiction, discours et honneurs militaires.

Celui, très différent, de Felipe Pigna, l'un des leaders du revisionismo
(avec une couverture ratée où l'on ne reconnaît pas le héros et avec un sous-titre passe-partout)

L'INB est présidé par un lointain descendant du général, qui porte le même nom que son trisaïeul et exerce une sorte de droit moral, qui n'a jamais empêché n'importe qui de dire n'importe quoi.

Le livre sur Belgrano le plus récent :
il a été présenté à lINB le mois dernier

Pour aller plus loin :
visiter le site Internet de l'Instituto Nacional Belgraniano, qui propose de nombreux documents en ligne (accessibles gratuitement)
visiter sa page Facebook
lire l'interview du Dr Miguel Angel De Marco sur Belgrano à l'occasion de la présentation de la biographie qu'il a publiée en 2012 (journal Los Andes, de Mendoza).



(1) En 1812 encore, les révolutionnaires et les absolutistes utilisaient tous le même drapeau, le rouge et or de l'Espagne. Ce qui rendait très confuse la situation du champ de bataille. Il fallait donc un nouveau drapeau, un drapeau révolutionnaire. C'est ainsi que le drapeau argentin est né, à Rosario, à partir d'une cocarde révolutionnaire qui était née le 22 mai 1810, alors que les événements du 25 mai se préparaient dans le peuple de Buenos Aires.
(2) Courant historiographique qui conteste la pensée dominante en histoire, au prix parfois d'acrobaties argumentaires indéfendables du point de vue scientifique.