mardi 4 octobre 2016

Nouvelle identification chez Abuelas [Actu]


Ce midi, l'association Abuelas de Plaza de Mayo devait faire une conférence de presse pour présenter le 120ème petit-enfant enlevé sous la dictature militaire (1976-1983) et rendu à son identité de naissance à la suite des recherches inlassables qu'elle mène.

Il s'agit d'un homme qui n'avait pas de doute jusqu'alors sur son identité de naissance et se croyait très sincèrement enfant biologique du couple qui l'a éduqué et dont on ne sait rien pour le moment. L'enquête de Abuelas sur son identité durait depuis des années. Il avait fini par accepter de se plier aux tests ADN prévus par la loi. L'association a juste eu le temps de laisser filtrer que l'homme était très aimable et chaleureux.

La conférence de presse a en effet dû être annulée, à cause d'un accident de voiture mortel intervenu tôt ce matin et qui a privé de leur père plusieurs des petits-enfants de la présidente de l'association, Estela de Carlotto, or, comme en Argentine les institutions, publiques comme privées, restent très personnalistes, Abuelas n'a même pas imaginé tenir tout de même sa rencontre avec la presse en l'absence de sa présidente. Pourtant Abuelas a évolué sur un point très important : elle fait désormais comme toutes les ONG dans le monde. Elle fait appel à la générosité de ses sympathisants pour se financer. En début d'année, elle avait perdu une bonne partie de l'argent public que le gouvernement précédent lui accordait sans compter au point que l'association avait la presque totalité de son budget de fonctionnement payé par le contribuable.

On ne sait pas encore quand se tiendra la conférence de presse qui était attendue aujourd'hui.

Pour aller plus loin :
lire l'article de La Nación sur l'accident de voiture qui a coûté la vie à l'un des pères des petits-enfants de Estela de Carlotto
accéder à la page Facebook de Abuelas et à son site Internet.

Ajout du 5 octobre 2016 :
lire l'interview de Ramiro Menna, le frère de ce petit-fils n° 121, dans Página/12.
La famille biologique avait prévu de participer à la conférence de presse annulée hier. Ramiro Menna était arrivé donc arrivé de La Rioja, dans l'ouest du pays, où il vit avec femme et enfants, à Buenos Aires, hier matin. Plutôt que faire ce long voyage pour rien, il semble qu'il ait préféré rencontrer la presse hors du cadre institutionnel de Abuelas.