lundi 31 octobre 2016

Conférence sur le tango et les arts plastiques ce soir [à l'affiche]

Ce soir, lundi 31 octobre 2016, à 19h30, plutôt que de céder aux sorcières à la noix d'un faux Halloween, la Academia Nacional del Tango propose une nouvelle conférence dans son cycle Tango, cultura e identidad, qui a été le thème du second congrès en septembre dernier.

Ce soir, c'est le directeur du musée des Beaux-Arts de la Boca Benito Quinquela Martín, Víctor Fernández, lui-même artiste peintre (et animateur de milonga à San Telmo), qui s'y colle en compagnie du local de l'étape, l'autre peintre, Leo Vinci (si, c'est son nom... Il faut ce qu'il faut !). Le modérateur sera José María Kokubu, en sa qualité de secrétaire académique (et non pas de chanteur, là aussi, il faut ce qu'il faut).

Entrée libre et gratuite, avenida de Mayo 833, premier étage, comme d'habitude.

samedi 29 octobre 2016

Programme dense à la Academia Nacional del Tango ce soir [à l'affiche]


Comme tous les ans, la Academia Nacional del Tango ouvre les portes de son Museo Mundial del Tango, qui porte désormais le nom de Horacio Ferrer, à l'occasion de la Noche de los Museos.

L'entrée se fera par l'arrière, avenida Rivadavia 830 (et non comme d'habitude par la façade, à côté du Gran Café Tortoni).

Onze mini-spectacles d'une demi-heure se succéderont dans le petit salon de los Angelitos, avec des chanteurs, des instrumentistes, des danseurs, des groupes, des solistes, bref un panorama représentatif en super-condensé.

Entrée libre et gratuite comme d'habitude !

De la musique au Musée d'histoire de la Ville de Buenos Aires [à l'affiche]

Cliquez sur l'image pour voir le logo du musée en bas à gauche
La signature de l'affiche est bien discrète cette année !

Ce soir, à l'occasion de la Noche de los Museos, le Museo de Historia Cornelio de Saavedra, dans le quartier de Saavedra, proposera deux concerts, ce soir, samedi 29 octobre 2016 : le tango sera représenté à minuit  par Rodolfo Mederos et son orchestre.

Entrée libre et gratuite.

Le Bicentenaire de l'Indépendance à la Noche de los Museos [à l'affiche]


L'indépendance argentine, dont 2016 marque le bicentenaire, sera présente cette nuit dans la Noche de los Museos à travers des expositions, des animations et des conférences. Petite revue des propositions :

Au Congrès de la Nation, avenida Rivadavia 1841, fresque murale sur l'indépendance et présentation animée avec vidéos, exposition en vitrine et panneaux, sur le thème La independencia no es soplar y hacer botellas (1), une expression empruntée à une lettre écrite par José de San Martín au sujet de la résistance offerte par la Confédération argentine à la France et l'Angleterre qui voulaient dans les années 1840 disposer de la liberté de navigation sur les fleuves argentins, au mépris de la souveraineté du pays. Par ailleurs, le Congrès propose aussi une exposition sur le filete porteño qui a été récemment inscrit au patrimoine immatériel de l'humanité par l'UNESCO.

Page thématique du programme de cette année
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A la Bibliothèque du Congrès National, Alsina 1835, un spectacle pour enfants dans la Sala María Elena Walsh : Manuel Belgrano viene a contarnos. Un spectacle autour des héros de la révolution et de l'indépendance, placé sous les auspices du général Manuel Belgrano (1770-1820), membre de la Primera Junta, le gouvernement collégial révolutionnaire institué le 25 mai 1810, créateur du drapeau national en 1811 et militant de l'indépendance qui vint témoigner à Tucumán quelques jours avant le vote de la déclaration du 9 juillet 1816.

A Palermo, le Musée du Régiment des Grenadiers à cheval, avenida Luis María Campos 554 propose de nombreuses activités autour de la vie de San Martín, son fondateur, des démonstrations équestres (les grenadiers sont connus pour leur dextérité en dressage et en acrobatie) et la fanfare Alto Perú à 22h avec le répertoire habituelle des chansons patriotiques reprises à pleins poumons par tout le public.

Programme de cette nuit à la Bibliothèque du Congrès de la Nation argentine
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Le Musée de l'ordre des notaires de la Ville de Buenos Aires propose une exposition de documents inédits sur l'indépendance du pays.

Le Musée du régiment des Patricios, celui de Manuel Belgrano, propose, à la caserne de l'avenida Bullrich 481, une exposition d'armes, de documents et de livres de l'époque des Invasion anglaises (1806 et 1807), dont l'embryon de régiment qui vit le jour à cette occasion, sous l'influence de Cornelio de Saavedra, de Manuel Belgrano et de Santiago de Liniers, allait donner l'actuel régiment de Patricios, le plus ancien régiment d'infanterie de l'Argentine.


L'intégralité du programme de la nuit est disponible sur le portail de la Ville de Buenos Aires.
La manifestation dispose aussi d'une page Facebook.



(1) L'indépendance, « ce n'est pas souffler le verre pour faire des bouteilles », une expression proverbiale qui signifie que ce n'est pas un simple effet mécanique, ce n'est pas tâche facile ni simple. Cette lettre est incluse dans le corpus que j'ai constitué dans San Martín par lui-même et par ses contemporains et que j'ai publié aux Editions du Jasmin. Le livre est disponible chez l'éditeur et donc à la commande chez n'importe quel libraire connaissant son métier.

Lino Barañao envisage la démission [Actu]

Photo officielle, publiée par le ministère (sans doute pendant le mandat de Cristina Kirchner,
dont on voit une photo dédicacée dans la bibliothèque en arrière-plan)

"No voy a ser cómplice de la destrucción de algo tan valioso para el país y para mí en lo personal. Mi compromiso es mantener lo que se ha hecho y defender el presupuesto para poder continuarlo", a déclaré le ministre de la Recherche et des Technologies, Lino Barañao, qui tient ce portefeuille ministériel depuis treize ans, depuis sa nomination à ce poste par Cristina Kirchner qui était allée chercher au sein de l'Université de Buenos Aires un scientifique de très haute renommée internationale pour créer ce ministère (qui n'était jusqu'alors qu'un simple secrétariat d'Etat).

« Je ne vais pas être complice de la destruction de quelque chose qui est si précieux pour le pays et pour moi, d'un point de vue personnel. Mon engagement est de maintenir ce qui a été réalisé et de défendre le budget pour pouvoir continuer [ce que nous avons fait] ». (Traduction © Denise Anne Clavilier)

Le budget 2017 pour le ministère est en baisse de 30% sur celui de cette année. Pourtant, Lino Barañao avait accepté de rester à la tête de son ministère contre la promesse du Président Macri de maintenir la politique de développement de la recherche. La semaine dernière, il y a en en Argentine d'importantes manifestations du monde scientifique, à l'issue desquelles la présidence avait fait savoir que le budget allait être revue à la hausse. Il semblerait que la partie ne soit pas gagnée puisque le ministre lui-même fait des déclarations à Radio con Vos, interview que Página/12, le quotidien de l'opposition, reprend très largement. Déclarations reprises, avec plus ou moins d'ampleur, dans l'ensemble de la presse.

Pour aller plus loin :
lire l'article de Clarín (qui se contente de reprendre une dépêche d'agence comme si souvent)

L'ONU se penche sur le cas de Milagro Sala [Actu]

"Miracle à l'ONU", titre le journal en faisant son traditionnel jeu de mot
en l'occurrence avec le prénom de la députée

C'est un groupe de travail de l'ONU qui vient d'émettre un avis non contraignant sur la détention depuis le début de l'année de la militante très clivante Milagro Sala, députée du Parlasur, l'assemblée législative du continent, accusée par la justice provinciale de Jujuy de multiples abus d'argent public et autres concussions. Milagro Sala, en sa qualité de responsable du mouvement indigéniste, qui se présente comme révolutionnaire, Tupac Amaru, a reçu du gouvernement de Cristina Kirchner beaucoup d'argent, comme la plupart de ces organisations dites populaires, pour développer du logement et des activités économiques sous forme de coopérative. Or il y a eu beaucoup de coulage et il y a de fortes suspicions que l'argent ait disparu dans les poches des dirigeants des organismes, quand il n'a pas servi à faire tourner l'activité en vase clos, comme ce fut le cas de nombreux chantiers publics adjugés a priori ou après appels d'offre fictifs ou faussés à ces coopératives qui semblent bien n'avoir eu aucune autre activité que celles financées sur l'argent du contribuable.

Le groupe de travail sur la détention arbitraire des Nations Unies vient de transmettre au gouvernement national argentin un avis de libération immédiate de la députée, qui, au moment de son arrestation, était restée quinze jours sans aucun appui de personne dans son propre mouvement, pourtant mobilisé dans un seating, sur la place centrale de San Salvador de Jujuy. Le groupe de travail dit qu'il n'a pas été convaincu par les éléments du dossier qui lui ont été transmis par le gouvernement argentin. Il parle de violation des droits de l'homme et même d'indemnités à verser à la détenue à libérer.

Le gouvernement argentin fait la sourde oreille. Il s'estime non compétent sur ce dossier et c'est juridiquement justifié puisque le niveau national ne doit pas interférer avec la justice provinciale au nom de la séparation des pouvoirs. Néanmoins à gauche, le doute est plus que fort que la procédure ouverte contre la militante est une opération politique de la nouvelle majorité nationale, dont le gouverneur de Jujuy est membre. Il justifie aussi la situation par la gravité des actes imputés à l'inculpée et non pas sur des circonstances relatives à sa personne, qui seules justifient une décision de détention provisoire (personne dangereuse, personne susceptible de ne pas se présenter devant ses juges, etc.).

Página/12 et La Nación font état ce matin de cette péripétie du dossier, qui est un nouveau coup pour la diplomatie argentine, surtout parce qu'on sait que la ministre des affaires étrangères a longtemps travaillé au sein de l'organisation internationale dont elle connaît bien les arcanes. Or elle n'a pas été en mesure de prévenir un avis négatif sur une matière très sensible, en interne comme à l'extérieur, pour un pays d'Amérique du Sud, si fortement stigmatisé par les dictatures militaires de la fin de la guerre froide.

Pour aller plus loin :
lire l'article de Página/12 sur l'analyse de Claudio Avruj, secrétaire d'Etat aux droits de l'homme dans le gouvernement national
lire l'article de La Nación, qui n'en parle pas à sa une
lire l'article de La Nación sur la position du secrétaire d'Etat qui trouve normal la réduction de 12% de son budget (il est vrai que le budget de ce secrétariat a été anormalement gonflé pendant les années Kirchner pour soutenir la militance des associations qui ne faisaient pas du tout appel au public ni pour fonctionner par le bénévolat des adhérents ni pour financer leurs vastes programmes culturels dont ce blog s'est fait l'écho depuis le début)
lire la dépêche de Télam sur les analyses divergentes entre opposition et gouvernement.

Une nuit sans une once de rimmel chez Jacqueline [à l'affiche]


Malgré la Noche de los Museos qui battra son plein dans le quartier de Palermo, le plus riche en musées dans Buenos Aires, la chanteuse Jacqueline Sigaut invite chez elle pour son habituelle soirée musicale du samedi soir. Ce soir, 29 octobre 2016 à 21h, deux chanteuses, Virginia Verónica et Jacqueline Sigaut, accompagnées par Juan Martínez à la guitare et Osvaldo Avena à la percussion.

Comme d'habitude encore, il faut s'inscrire auprès de l'artiste selon les modalités annoncées sur le visuel.

Pour en savoir plus sur ces soirées de musique chez la chanteuse, cliquez sur son nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus.

vendredi 28 octobre 2016

Ce soir à la Academia Nacional del Tango [à l'affiche]


Ce soir, 28 octobre 2016, à 19h30, la Academia Nacional del Tango, qui offrira une longue soirée de musique demain pour la Noche de los Museos, propose de découvrir la Orquesta Municipal de Tango de Lomas de Zamorra, dirigée par Víctor Lavallen.

Lomas de Zamorra est une ville de la banlieue de Buenos Aires. L'orchestre a été fondé il y a quelques années par la volonté du maire.

Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles.

Ce soir au Café La Forja, avec Ariel Prat [à l'affiche]


Ce soir, vendredi 28 octobre 2016, à 21, le murguero et auteur-compositeur interprète multigenre Ariel Prat donnera un nouveau tour de chant au Café Cultural La Forja, Bacacay 2414, dans le quartier de Flores.

Entrée : 120 $ ARG (+ consommation obligatoire et à cette heure-là, c'est le dîner).

Les disques de l'artiste seront en vente sur place. De plus en plus, en l'absence de labels sur le marché sud-américain, les artistes s'autoproduisent et s'autodistribuent.
Cliquez sur le nom de l'artiste, dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, au-dessus de l'article, pour faire remonter tous les articles le concernant.

Mon prochain salon : le 19 novembre à Châtenay-Malabry [ici]


Le samedi 19 novembre 2016, je serai présente au Salon du Merveilleux qu'organise la médiathèque de Châtenay-Malabry, dans les Hauts-de-Seine. J'y présenterai tous mes livres avec un accent particulier mis sur les Contes animaliers d'Argentine qui correspondent à l'un des thèmes des animations qui seront proposées tout au long de la journée.

Comme d'habitude sur un salon, j'apporterai le mate pour une dégustation gratuite, pour les petits et les grands que l'amertume légendaire du breuvage ne repoussera pas... Les découvertes gustatives demandent de l'audace elles aussi, comme toutes les découvertes culturelles...

Entrée libre et gratuite.


La manifestation se tiendra au Théâtre de La Piscine, de 10h à 19h, 254 avenue de la Division Leclerc. La veille, le salon est réservé aux écoliers accompagnés de leurs enseignants.
On accède au salon par le RER B et les bus qui relient la gare de La Croix de Berny au reste de la ville.
Une petite restauration est assurée sur place par le centre social Lamartine (si mes souvenirs d'il y a deux ans sont bons, c'était plutôt convivial et sans chichi). Il y a aussi une garderie avec des activités ludiques pour les 3-6 ans.


Le CETBA à la Noche de los Museos [à l'affiche]


Demain, comme chaque dernier samedi du mois d'octobre, Buenos Aires célèbre sa Noche de los Museos. Les 110 des 160 musées qui existent dans la capitale argentine y participeront en proposant des activités nombreuses pour tous les âges de 20h à 3h du  matin, le lendemain.

Un certain nombre d'institutions se joignent à la manifestation sans être pour autant des musées. C'est le cas du CETBA, le Centre d'enseignement du tango, qui propose une milonga gratuite pendant toute la durée de la manifestation, de 20h à 3h du matin, et des cours à partir de 21h donnés par les étudiants en troisième année de danse.

Pour l'occasion, le métro circulera rapidement et plus tard que d'habitude ainsi qu'un certain nombre de lignes de bus.


Dans toutes les manifestations, un hommage sera rendu aux victimes du coup d'Etat de 1976 à l'occasion du quarantième anniversaire de ce triste événement.

L'ensemble du programme est disponible en ligne sur le portail internet du Gouvernement de la Ville Autonome de Buenos Aires.
Consulter également la page Facebook de la manifestation.

67% d'augmentation pour le ticket de métro [Actu]

Lundi prochain au matin, les Portègnes et les banlieusards devront payer 67% plus cher leur utilisation du métro de Buenos Aires (subte), à travers leur carte Sube (qui veut dire "monte") et son système de dégressivité en fonction du nombre de voyages que chacun effectue dans le mois.

Les maquetteurs de Página/12 n'ont rien perdu de leur immense talent !

Le ticket de métro passe à 7,5 $ ARG, de 4,5 où la justice avait contraint le gouvernement de la ville à le maintenir au début de l'année. Página/12 a calculé le ticket a augmenté de 700 % depuis 2012, date à laquelle la gestion du réseau est passée du gouvernement fédéral au gouvernement municipal qui a aussitôt privatisé le système, sous l'autorité de Mauricio Macri, avant que celui-ci ne devienne président de la Nation. Ce qui donne une aberration difficile à croire : en août-septembre dernier, il m'en coûtait 4,5 $ de voyager en métro (+ les 30 pesos que j'ai dû payer pour acquérir la carte Sube, désormais indispensable, le ticket individuel n'existant plus) tandis que j'ai pris le train pour me rendre à Martínez à 30 km au nord-ouest de la capitale pour 4 $ (avec ma carte Sube – sans la carte en question, le voyage m'aurait coûté 12 $).

D'après Página/12, cette augmentation ne serait pas la dernière. Il faudrait s'attendre à un ticket à 10 $ ARG d'ici quelques mois.

Pour aller plus loin :

Fête musicale pour l'anniversaire de Abuelas [à l'affiche]


Demain, samedi 29 octobre 2016, l'association Abuelas de Plaza de Mayo organise une grande fête musicale dans son pavillon situé sur l'ancien campus militaire de l'ex-Esma, à Palermo, Libertador 8151, pour célébrer les 39 ans de sa fondation, en pleine dictature militaire, puisque les enlèvements d'enfants ont commencé dans les mois qui ont suivi le coup d'Etat de mars 1976.

Ce sera de 15 h à 21h. Entrée libre et gratuite. Mais Abuelas fait désormais appel au public pour se financer, comme n'importe quelle association des droits de l'homme dans le reste du monde.

Avant-hier, Página/12 revenait sur une première manifestation musicale au Teatro ND Ateneo, mardi soir, à laquelle ont participé des juges ainsi que les secrétaires d'Etat en charge des droits de l'homme au gouvernement national et à celui de la Province de Buenos Aires (dont mes lecteurs savent qu'elle n'inclut pas la capitale argentine mais l'entoure du nord au sud).

Ajout du 29 octobre 2016 :
lire l'article de ce jour sur Página/12, qui soutient inconditionnellement l'action et la cause de l'association quand la presse de droite est plus circonspecte.

Ajout du 31 octobre 2016 :
lire le reportage sur la soirée dans Página/12.

mercredi 26 octobre 2016

L'Eglise argentine ouvre ses archives sur la Dictature [Actu]

Titre : [Il faut le] voir pour le croire

Hier, en commun avec le Saint-Siège, l'Eglise argentine a publié un communiqué sur la disponibilité de ses archives pour la période de la dictature militaire de 1976 à 1983.

Le bureau de la Conférence Episcopale Argentine (CEA) a donné une conférence de presse sur l'aboutissement de ce grand projet qui avait été lancé il y a trois ans à la demande du Pape François qui l'avait promis à Estela de Carlotto quelques semaines après son élection (voir mes articles du 25 avril 2013 et du 31 juillet 2013). Il s'agissait de répertorier, d'organiser et de numériser l'ensemble des archives pertinentes sur le sujet des diocèses, de la Nonciature et de la Secrétairie d'Etat à Rome même, tout en protégeant l'intimité des personnes qui peut être reflétée dans ces archives (par exemple les procès en nullité de mariage ou les autorisations de mariage entre personnes de confessions différentes).

Ce fonds de trois mille documents est désormais, sous certaines conditions qui garantisse le bon usage de ce droit (curiosité malsaine s'abstenir), mis à disposition des victimes de la dictature qui cherchent des traces de leurs disparus, que ces victimes soient des particuliers laïcs ou des responsables de communauté religieuse, des supérieurs d'ordre dont des membres ont été assassinés par le régime.

Ce matin, la presse saluait l'événement qui est une première, l'Eglise ne pouvant ouvrir ses archives concernant des gens en vie ou dont la vie a toujours des conséquences sur leurs descendants, et qui était exigée depuis des décennies par les associations de victimes comme Abuelas de Plaza de Mayo ou l'une ou l'autre Madres de Plaza de Mayo.

Pour en savoir plus :
lire l'article principal de La Nación qui met aussi en ligne une vidéo sur la conférence de presse de lire l'article de Clarín hier
lire l'article de Clarín d'aujourd'hui qui revient sur les commentaires de Estela de Carlotto sur l'attitude des évêques pendant la dictature (l'épiscopat a été divisé sur les attitudes à avoir, il y avait une minorité qui s'opposait très fermement au régime)
La CEA a mis sur son site Web en vidéo l'intégralité la conférence de presse d'hier.

Antonio Berni inédit au Museo de Arte Moderno [à l'affiche]


A partir d'aujourd'hui et jusqu'au 17 février prochain, le Museo de Arte Moderno de Buenos Aires, San Juan 350 à San Telmo, expose les dessins et aquarelles inédits sur papier du grand peintre Antonio Berni (1905-1981).

Il s'agit d'œuvres qui ont été retrouvées par hasard, il y a peu, à l'occasion d'un déménagement. Elles étaient abandonnées dans un grenier. Or Berni est l'un des plus grands artistes du XXème siècle et pas seulement à l'échelle de l'Argentine.

L'entrée au musée est payante (20 $), du mercredi dimanche. Elle est gratuite le mardi.

Ouverture : du mardi au vendredi de 11h à 19h. Les samedis, dimanches et jours fériés, le musée est ouvert jusqu'à 20h.

Pour aller plus loin :
consulter la page Facebook du musée
consulter les œuvres de Berni sur le site du Museo Nacional de Bellas Artes, à Buenos Aires.

Ajout du 27 octobre 2016 :
lire l'entrefilet de La Nación

mardi 25 octobre 2016

L'Uruguay dit adieu à une haute figure politique [Actu]


Jorge Batlle aurait eu quatre-vingt-neuf ans aujourd'hui. Il est mort hier des suites d'une chute qui lui a occasionné des lésions cérébrales que les médecins n'ont pas pu pallier. Il est veillé aujourd'hui au Parlement et sera enterré dans la soirée dans le cimetière majeure de Montevideo.

Il a été le président très libéral de la République Orientale de l'Uruguay de mars 2000 à février 2005, quinze ans après le retour à la démocratie. L'ancien avocat qu'il était a impulsé une nouvelle attitude de l'Etat envers les droits de l'Homme dès le début de son mandat. C'est lui qui, dans le mois de mars 2000, a annoncé l'identification de la petite-fille du poète argentin Juan Guelman, qui était notoirement de gauche (il a travaillé jusqu'à son dernier jour au sein de la rédaction de Página/12, à Buenos Aires), après une recherche similaire à celle que mène l'association Abuelas de Plaza de Mayo. C'était de part et d'autre du Río de la Plata la même politique de rapt des enfants pour les retirer à une famille supposée subversive.

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La deuxième année de son mandat unique a été sévèrement affectée par une série de catastrophes économiques pour le pays, tout d'abord à l'automne une épidémie de fièvre aphteuse dans un pays dont l'élevage est une des clés de voûte du PIB et ensuite à l'été suivant, les conséquences désastreuses de la crise financière en Argentine à quoi s'ajouta un scandale dans l'une des principales banques privées du pays... Son mandat fut le dernier d'une longue série de gouvernements de droite et c'est l'actuel président, Tabaré Vázquez, du Frente Amplio (la coalition de toute la gauche), qui lui succéda. C'est lui qui est à nouveau à la tête du pays depuis un an, après les six ans de Pepe Mujica. Jorge Batlle, à qui Vázquez avait envoyé des vœux de prompt rétablissement il y a quelques jours, meurt alors que son successeur est en visite officielle en Argentine pour renouer des relations diplomatiques apaisées avec Mauricio Macri (les relations n'étaient pas excellentes du temps de Cristina Kirchner, malgré l'appartenance des deux gouvernements à la gauche continentale).

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Si en Uruguay, où Pepe Mujica lui a rendu hommage, Jorge Batlle jouit à nouveau d'une bonne image, celle d'un démocrate sans peur et sans reproche, qui a dirigé le Partido Colorado, le principal parti d'opposition, dans un esprit pluraliste, il n'a jamais été bien apprécié en Argentine. Un jour, après une interview sur la chaîne économique Bloomberg, on l'avait entendu dire, alors que les micros étaient restés allumés, que "les Argentins étaient tous une bande de voleurs, du premier jusqu'au dernier". Ces paroles off-the-record avaient fait le tour du continent et on les ressort encore aujourd'hui dans la presse (pourtant de droite) qui lui rend hommage à Buenos Aires. Il faut dire que ces propos sont lourds de toute une histoire très conflictuelle entre les deux pays et qui remonte presque jusqu'à la fondation de Montevideo sous l'Ancien Régime...

La Nación en Argentine consacre sa photo de une à la jungle de Calais
et Batlle a droit à un petit encadré en bas à droite
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Elu à la présidence de son pays à sa cinquième tentative, Jorge Batlle appartenait à une vieille famille patricienne de son pays qui a fourni quatre chefs d'Etat à l'Uruguay. L'ancêtre était un négociant espagnol arrivé à Montevidéo en 1799. L'un de ses fils, né en 1810, l'année de la révolution, dans la Banda Oriental comme on appelait alors le pays, fut élu président en 1868. Son fils fut à son tour élu en 1903 et 1911 (le seul à avoir fait deux mandats, non successifs comme il se doit). Jorge Batlle était le petit-neveu de celui-ci et un descendant direct du commerçant espagnol qui s'était installé à Montevideo au milieu du règne de Carlos IV.

Pour aller plus loin :
lire l'article principal de El País (qui en propose un très grand nom aujourd'hui)
lire l'article principal de El Observador, qui propose un cahier spécial avec l'édition de ce matin et sur son site Internet a remis en ligne la dernière interview de Batlle datée du 21 septembre sur son canal de télévision digitale
Dans la presse argentine, seuls La Nación et Clarín y font mention ce matin, l'entrevue surprise accordée hier au Vatican par le Pape François à Nicolás Maduro pour ouvrir une voie de dialogue au Venezuela entre le gouvernement et l'opposition avant que tout explose prend le dessus dans tous les titres.
Lire l'article de La Nación sur la famille Batlle
lire l'article de La Nación sur l'histoire de la présidence de Jorge Batlle

lundi 24 octobre 2016

Hommage de la UBA à Alfredo Alcón au CCC et au Centro Cultural Paco Urondo [à l'affiche]


Ce soir, lundi 24 octobre 2016, au Centro Cultural de la Cooperación Floreal Gorini (CCC), Corrientes 1543, Sala Solidaridad, l'Institut des Arts du Spectacle (IAE), l'un des départements de l'Université de Buenos Aires (UBA), ouvrira un congrès international consacré à une formidable figure du théâtre argentin, un acteur aux talents multiples, qui s'est exprimé aussi bien sur les planches que derrière la caméra ou derrière un micro : Alfredo Alcón, qui nous a quittés en 2014 (voir mon article du 12 avril 2014).

L'Argentine avait rendu hommage à son grand acteur
en novembre 2014, à l'occasion du festival du film de Mar del Plata

Le congrès se déploiera jusqu'au jeudi 28 octobre, avec, à partir de demain mardi, un intense programme de spectacles, projections cinématographiques, ateliers, conférences, expositions et tables-rondes au Centro Cultural Paco Urondo, avenida 25 de Mayo 201-217, le centre culturel de la Facultad de Filosofía y Letras (1) de la UBA.

En 1971, dans le rôle de Güemes, avec la barbe et le chapeau saltègne...
Gïemes, la Tierra en armas, de Leopoldo Torre Nilsson

Alfredo Alcón a touché à toutes les disciplines de son métier d'acteur. Il avait une brillante carrière cinématographique, qui lui a permis d'interpréter les grands héros argentins, comme San Martín, Güemes, tous deux des personnages historiques, ou Martín Fierro, le gaucho héros épique inventé par le poète ruraliste José Hernández. Au théâtre, il a interprété Shakespeare, Marlowe, Beckett, O'Neil, Miller, Ibsen, Musset, Koltes et García Lorca.
Il a aussi enregistré des textes pour le disque. On lui doit une version en espagnol du Petit Prince de Saint-Exupéry, une version de Pierre et le Loup, les deux morceaux de bravoure des grands comédiens dans le monde entier, et des disques de poésie, dont un Martín Fierro chez Phillips en 1968, à la grande époque du label disparu, et des poèmes de Federico García Loca. Sa voix, profonde, douce et grave, fait merveille dans les voix off et les commentaires de plusieurs documentaires auxquels il a encore apporté une discrète participation.

Dans le rôle de du gaucho Martín Fierro en 1968 (du même réalisateur)

C'est à toute cette carrière et cette influence sur le métier que cette semaine sera consacrée. C'est la première fois à la UBA qu'un congrès est consacré à un seul artiste du théâtre. Deux ans après sa disparation à l'âge de quatre-vingt-quatre ans, Alfredo Alcón le méritait bien.

Pour aller plus loin :
lire l'article de Página/12 sur la manifestation
lire le programme complet sur le site de l'IAE ou sur celui du CCC Floreal Gorini
consulter la fiche du comédien sur le site encyclopédique Cine Nacional



(1) En Argentine, toutes les disciplines littéraires classiques sont rassemblées dans les facultés de Filosofía y Letras (littérature, langues vivantes et anciennes, philosophie et histoire).

samedi 22 octobre 2016

Une nouvelle conférence sur San Martín, à Paris cette fois-ci [ici]

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Le 17 novembre 2016, à 19h, je donnerai une nouvelle conférence en français sur San Martín, intitulée San Martín, général argentin et héros de la Liberté, à Paris, à la Maison des Amériques Latines, 3 rue Cassette, dans le 6ème arrondissement (M° Saint-Sulpice).

Participation : 10 €.

Cette agence de voyage, qui a créé une boutique par continent de destination, souhaite marquer ainsi le bicentenaire de l'indépendance de l'Argentine.


Il sera possible d'acquérir sur place mes ouvrages sur San Martín (San Martín, à rebours des conquistadors et San Martín par lui-même et par ses contemporains) ainsi que le recueil de contes, Contes animaliers d'Argentine, en réglant par chèque (à l'ordre des Editions du Jasmin) ou en espèces (le plus possible avec l'appoint, car je ne suis pas à la fois conférencière et tiroir-caisse... C'est assez difficile de réussir les deux choses l'une derrière l'autre).

Sur mon site Internet, sous le mot Conférences, vous pouvez retrouver quelques causeries que j'ai mises en ligne, à partir d'enregistrements que j'ai réalisés en France (en français) et en Argentine (en espagnol). Vous y lirez aussi des présentations de mes livres, complémentaires de celles que vous pouvez faire remonter sur ce blog en cliquant sur les couvertures des ouvrages dans la Colonne de Droite.



Ajout du 4 novembre 2016 :
Les organisateurs viennent de m'informer qu'ils soumettent la tenue de cette conférence à un nombre minimum de participants sans m'indiquer quel est ce nombre. Il semblerait que cette tenue soit remise en question à ce jour.

jeudi 20 octobre 2016

Amelita Baltar ce soir à San Telmo et demain à Quilmes [à l'affiche]


Ce soir, jeud 20 octobre 2016 à 22h, Amelita Baltar partage la scène du Centro Cultural Torquato Tasso, Defensa 1575, à San Telmo, avec une autre grande chanteuse de tango, María Graña. Les deux artistes reprendront leur tour de chant la semaine prochaine, le 27 octobre.

Les portes s'ouvrent comme d'habitude à 20h45, pour le dîner avant le spectacle (consommation obligatoire).

Droit au spectacle : 270 $ ARG avec réservation à l'avance ou 300 $ARG à la caisse le jour même.

Et demain, vendredi 21 octobre 2016, à 21h, Amelita Baltar sera à Quilmes, dans la banlieue sud de la capitale argentine, pour le dernier vendredi de ces trois jours de festival de tango, les 7, 14 et 21 octobre. La soirée musicale se termine par un dîner gratuit de pâtes fraîches, une des grandes spécialités argentines dont la cuisine est très marquée par la forte immigration en provenance d'Italie.

mercredi 19 octobre 2016

Antonio Tarragó Ros se lance dans le tango [Disques & Livres]

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Ce disque est né de son amour grandissant pour Buenos Aires, c'est ce que dit ce maître de la musique de Corrientes, le chamamé. Antonio Tarragó Ros présentera ce soir, mercredi 19 octobre 2016, à 22h, au Centro Cultural Torquato Tasso, Defensa 1575, son nouveau disque, consacré au tango et intitulés Tangos propios (mes propres tangos).


Entrée : 180 $ ARG au guichet ce soir, s'il reste des places (arriver vers 21h, pour le dîner ou la consommation obligatoire).

L'album est un mélange de morceaux composés pour l'occasion et d'autres chansons que l'accordéoniste a recyclé dans une version plus portègne qu'autrefois.

Le compositeur et interprète est un immense artiste, ultra-reconnu depuis des décennies. Il a derrière lui plusieurs dizaines de disques. Ce nouvel album, il l'a présenté en août, à Buenos Aires, lors du festival de tango, avec la bénédiction de la Academia Nacional del Tango. Ce matin, il a fait la une des pages culturelles de Página/12.

Pour aller plus loin :
lire la critique du site spécialisé Corrientes Chamamé
Antonio Tarragó Ros dispose d'un site Internet et d'une page Facebook.

Rep propose un hymne sans paroles pour Buenos Aires [Troesmas]

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Un thème qui réclame réflexion et qui concerne les Portègnes... Le dessinateur de presse et peintre Miguel Rep, dont mes lecteurs connaissent déjà l'immense talent, propose La Yumba comme hymne pour la ville de Buenos Aires.
Pourquoi pas ?

Rappelons qu'en Argentine et surtout pour les musiciens, invoquer le nom du compositeur Pugliese (en le répétant trois fois) est réputé porter chance.

Ecouter La Yumba grâce à Todo Tango. Quel chef d'œuvre !

mardi 18 octobre 2016

Guitarras del Mundo, un festival dans toute l'Argentine [à l'affiche]


Du 18 au 30 octobre 2016, le festival Guitarras del Mundo, dirigé et imaginé par Juan Falú, l'un des plus grands guitaristes folkloristes argentins, revient pour sa vingt-deuxième édition. Il a conservé l'appui du ministère de la Culture nationale, malgré l'alternance politique, ce qui prouve qu'il est possible d'obtenir de ce nouveau gouvernement des décisions qui font une place à toutes les musiques, y compris les genres populaires. D'autant que l'autre partenaire producteur n'est autre que le syndicat des salariés de l'Etat fédéral, l'UPCN (Unión de Personal Civil de la Nación).

Cette année, le festival se répand dans tout le pays, avec 54 villes participantes, et accueille des musiciens de treize pays différents, dont l'Allemagne, la Suisse, la France, l'Espagne, la Turquie et plus étonnant encore eu égard à l'actualité internationale, la Syrie (1). La manifestation est dédiée à la mémoire du guitariste de chamamé Nini Flores, dont le décès, il y  a quelques mois, a profondément affecté le monde du folklore argentin.


Ce soir, le festival démarre à l'auditorium de l'UOCRA, un autre syndicat, aussi vigilant que n'importe quel autre vis-à-vis de l'actuelle politique sociale du gouvernement Macri. Demain, à Buenos Aires, le concert sera donné à l'auditorium de la Biblioteca Nacional Mariano Moreno qui semble se remettre de la crise terrible qu'elle a traversée pendant le premier semestre et dont la programmation culturelle comme le site Internet témoignent d'une montée en gamme de ses activités.

Tous les concerts sont gratuits, partout dans le pays.

Pour aller plus loin :
consulter la page Facebook du festival
consulter le site Internet de Juan Falú (qui présente les autres propositions culturelles de ce grand musicien)



(1) La Syrie est le premier importateur de yerba mate dans le monde. L'immigration chrétienne venant de l'Empire ottoman à la Belle Epoque a créé des liens très forts entre la Syrie (et à un moindre titre le Liban) et l'Argentine actuelle, qui est l'un des pays qui accueille le plus de réfugiés syriens. La première dame argentine, Julia Awada de Macri, est elle-même issue d'une famille d'origine syrienne, comme son patronyme l'indique.

Le petit-fils n° 121 se montre [Actu]

Il y a quinze jours, Abuelas de Plaza de Mayo annonçait une nouvelle identification parmi les 500 enfants enlevés à leurs parents dès le début de la dictature militaire de 1976-1983 (voir mon article du 6 octobre 2016). Il s'agissait d'un homme de quarante ans, Maximiliano Menna Lanzillotto, le fils d'un Italien, Domingo Menna, et d'une Argentine, Ana María Lanzillotto, l'un comme l'autre guerrilleros, membre d'un parti révolutionnaire qui pratiquait la lutte armée, et qui ont disparu après leur arrestation, en laissant derrière eux un fils aîné. Ana María était presque au terme d'une seconde grossesse quand les sbires du régime l'ont séquestrée. L'enfant est né pendant la captivité de sa mère et il a été recherché sans relâche par la famille depuis cette triste date.


Il a d'abord choisi la discrétion et s'est tenu à l'écart des médias mais aujourd'hui, Página/12 met en une son interview (ci-dessus). Comme tous les petits-enfants retrouvés, il témoigne du changement que cette identification provoque dans sa vie sociale et psychique et d'un sentiment de liberté qui monte en lui.

Hay mucho de su vida que, desde el 3 de octubre, “es diferente” o, mejor dicho, interpreta “de manera distinta”. “Recuerdos, imágenes, elecciones y deseos que hoy tienen un nuevo significado”, Página/12

Il y a beaucoup de choses dans sa vie qui, depuis le 3 octobre, "est différent" ou, plus exactement, qu'il interprète "d'une autre manière". "Des souvenirs, des images, des choix et des désirs qui ont maintenant une nouvelle signification".
(Traduction © Denise Anne Clavilier)

Verbatim

– Abuelas de Plaza de Mayo y el país lo conoce como el “nieto 121”. ¿Cómo define el hecho?
– Como el descubrimiento de una realidad nueva, la posibilidad de ponerme en contacto con una parte de mi historia que desconocía totalmente. No siento que soy otro de golpe, nunca sentí que no sabía quién era, sino que tenía de repente la posibilidad de encontrarle explicación y significado a muchas cosas que quizás antes no me había puesto a reflexionar, tenía la posibilidad de acceder a una verdad que me completa. Quiero saber más de mis padres, le encuentro otro significado a recuerdos, a inquietudes que tuve y que nunca les había atribuido razón clara. En estos meses sentí que se me agrandó el corazón un poco. De ninguna manera esto significa un reemplazo de una historia por otra, sino el descubrimiento de una parte de mí que hasta ahora desconocí. Prefiero que haya pasado y seguir para adelante a haberme perdido para siempre esto. Aquel momento en el que me dieron la noticia fue un impacto. Me ganó el desconcierto, no lograba dejar de preguntarme si lo que me estaba pasando era efectivamente así. Pero cuando vi la fotos en la carpeta, ya no me quedaron dudas.
Página/12

- Abuelas de Plaza de Mayo et tout le pays vous connaissent comme "le petit-fils n° 121". Et vous, comment en parlez-vous ?
- Comme de la découverte d'une réalité nouvelle, la possibilité de prendre contact avec une partie de mon histoire que je ne connaissais pas du tout. Je ne me sens pas un autre d'un seul coup, je n'ai jamais ressenti que je ne savais pas qui j'étais mais que j'avais tout d'un coup la possibilité de trouver des explications et des significations à beaucoup de choses sur quoi sans doute avant je n'avais jamais réfléchi, que j'avais la possibilité d'accéder à une vérité qui me complète. Je veux en savoir plus sur mes parents, je trouve une autre signification à des souvenirs, à des questions que j'ai eues et auxquelles je n'avais jamais attribué une raison claire. Je préfère que ça se soit produit et que je continue à avancer plutôt que d'avoir perdu tout ça pour toujours. Ce moment où on m'a dit la vérité a été un choc. J'ai été envahi par la perplexité, je n'arrivais pas à laisser de côté la question de savoir si oui ou non c'était vraiment ça qui m'était arrivé. Mais quand j'ai vu les photos dans le dossier, alors il ne m'est plus resté un seul doute.
(Traduction © Denise Anne Clavilier)

– ¿Qué hizo después?
– Hablé con mi mamá, la que me crió. La llamé y le conté y la noté tan segura cuando me dijo que no podía ser que se me fueron las dudas. Yo me acuerdo que me contaron que de recién nacido era ‘chiquitito, una ratita, muy flaquito’, pero no mucho más.
Maximiliano no deja de nombrar al matrimonio que lo inscribió en el Registro Civil como su hijo biológico y mantuvo esa versión de los hechos hasta hace 15 días como “mamá” y “papá”. [...]
Maximiliano asistió a la Conadi, se sacó sangre y se olvidó del tema. Hasta el 3 de octubre pasado. De nuevo en el auto. “Maxi, podés venir hoy a Conadi a reunirte con Claudia Carlotto”, le dijeron esta vez por teléfono. La propuesta tenía todo el tono de invitación impostergable. Le plantearon “urgencia”. “Para saludarme no va a ser”, supuso Maximiliano, que sin darse cuenta ya estaba en camino para enfrentarse a su verdad.
Página/12

- Qu'avez-vous fait ensuite ?
- J'ai parlé à ma mère, celle qui m'a élevé. Je l'ai appelée et je lui ai raconté et j'ai remarqué qu'elle était si sûre d'elle-même quand elle m'a dit que ça ne pouvait pas être vrai que les doutes se sont envolés. Je me souviens qu'on m'a raconté que tout bébé, j'étais tout petit, une petite crevette, tout maigre, mais pas beaucoup plus que ça.
Maximiliano continue à parler du couple qui l'a inscrit à l'Etat-Civil comme leur fils biologique et qui a maintenu cette version des faits jusqu'à il y a 15 jours comme de maman et papa […]
Maximiliano s'est rendu à la Conadi (1), on lui a fait une prise de sang et il a oublié l'affaire. Jusqu'au 3 octobre dernier. Il est à nouveau au volant. Maxi, tu peux venir aujourd'hui à la Conadi, tu as rendez-vous avec Claudia Carlotto, lui a-t-on dit cette fois au téléphone. La proposition avait le ton d'une invitation qu'on ne peut pas repousser. On lui parlait d'urgence. Ce n'est pas juste pour échanger des politesses, a supposé Maximiliano, qui, sans s'en rendre compte, était en route pour affronter sa vérité.
(Traduction © Denise Anne Clavilier)

– De repente, lo olvidado fue certeza...
– Claro, pero al mismo tiempo no terminaba de sacarme una sensación de extrañeza. Llegué a la Conadi y me dieron la noticia y me entregaron una carpeta con la información de mis padres: cuatro párrafos sobre quiénes eran. También me contaron que tenía un hermano. Me mostraron una foto de él, de Ramiro, en la que estaba más joven y que me hizo recordar a una foto mía de cuando yo era más joven. Éramos iguales. No había duda.
Página/12

- Tout à coup, ce que vous aviez oublié est devenu une certitude...
- Exact, mais en même temps je n'arrivais pas à me débarrasser d'une sensation d'étrangeté. Je suis arrivé à la Conadi, on m'a donné la nouvelle et on m'a remis un dossier avec l'information sur mes parents : deux ou trois paragraphes sur qui ils étaient. On m'a aussi dit que j'avais un frère. On m'a montré une photo de lui, de Ramiro, sur laquelle il était plus jeune [que maintenant] et qui m'a rappelé une photo de moi, quand j'étais plus jeune. On était pareils. Il n'y avait pas de doute.
(Traduction © Denise Anne Clavilier)

Pour aller plus loin :



(1) La Commission officielle pour la recherche de l'identité des enfants volés pendant la dictature. Elle est présidée par Claudia Carlotto, la fille de Estela de Carlotto, qui a été maintenu à son poste après l'arrivée au pouvoir de Mauricio Macri, qui ne s'est pas exprimé publiquement, à ce que j'ai pu constater, lorsque Abuelas a annoncé cette identification. Pourtant à Noël, il n'avait pas hésité à envoyer ses félicitations par les réseaux sociaux à une grand-mère, en rupture avec l'association officielle, qui croyait avoir retrouvé sa petite-fille, nouvelle se transforma en cruel canular le lendemain. Voir mon article du 26 décembre 2015.