dimanche 25 juin 2017

Cristina : le retour (au Sénat) [Actu]

Avec son grand sens de la communication thêatralisée,
Cristina Kirchner avait choisi de se draper dans les couleurs nationales.
Cela fait de très belles photos, il faut bien le reconnaître !

Ce n'est pas une vraie surprise. On voyait cette candidature se profiler depuis plusieurs mois... L'ancienne présidente Cristina Kirchner se présente aux primaires argentines, des primaires générales (1), à un siège de sénatrice (2) pour la Province de Buenos Aires, dont elle est native (3). Il s'agit des élections législatives de mi-mandat, au niveau national, avec, dans les PASO, un scrutin uninominal pour les sénateurs et un autre de liste pour les députés (des procédures similaires se tiendront dans chacune des provinces, pour les chambres locales).

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Elle affrontera aux primaires l'actuel ministre de l'Education Nationale, Esteban Bullrich, qui représentera la majorité nationale (plateforme Cambiemos), ainsi que l'un de ses propres anciens ministres, un Frente para la Victoria dissident du kirchnerisme dont elle reste le fer de lance, Florencio Randazzo, qui fut son ministre de l'Intérieur. La campagne risque d'être agitée...

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Cristina a monté une nouvelle alliance électorale qu'elle a baptisée Unidad Ciudadana (Unité citoyenne) (4). Il s'agit d'une formation extérieure au Partido Justicialista, celui qu'avait fondé Juan Domingo Perón dans les années 1940 et auquel elle appartenait depuis toujours, avec son mari et sa belle-sœur. De cette façon, elle n'est pas concurrente de Randazzo dans les primaires. Et puis, cela lui permet peut-être aussi de se dégager un peu de l'odeur de soufre de son ancienne formation, plombée par les scandales de corruption, pour lesquelles elle-même est poursuivie en justice, où elle se défend bec et ongles.

Ce retour marque un nouveau tournant dans l'actualité politique argentine. Un tournant très offensif de la part de l'opposition pure et dure...

Pour en savoir plus :
lire l'article de Página/12, qui soutient cette candidate



(1) Les PASO sont une première étape dans toutes les élections en Argentine depuis le mandat de Cristina Kirchner, qui l'a ajouté à la loi électorale. Ce processus permet d'une part d'écarter les candidatures de témoignage (qui ne recueillent pas assez de voix) et de départager plusieurs candidats qui se concourent aux élections sous la même étiquette.
(2) Cristina Kirchner a déjà été sénatrice, mais pour la Province de Santa Cruz, en Patagonie, sous le mandat de son mari, Néstor, dont Santa Cruz était la province natale et le fief électoral, désormais familial. C'est la sœur de Néstor Kirchner, Alicia Kirchner, qui est aujourd'hui la gouverneure de la province.
(3) Cristina Fernández de Kirchner est née à La Plata, la capitale de la province. Elle y a fait ses études de droit, à l'université nationale du même nom, et y a rencontré son mari. En 1974, après le coup d'Etat, ils ont choisi de quitter La Plata pour se réfugier dans la province de Santa Cruz, où leur militance péronniste les exposait un peu moins à la violence de la répression.
(4) Une de ces expressions creuses qui sont si à la mode parmi les partis de nos démocraties modernes et qui ne disent rien des programmes qu'ils prétendent défendre. Ceci dit, la formule ancienne, Frente para la Victoria (front pour la victoire), valait son pesant de cacahuètes pour se qui est de sa clarté signifiante politique.