lundi 23 octobre 2017

Macri conforté par les élections de mi-mandat [Actu]

Clarín fait sa une sur un phénomène qui surprend beaucoup
un citoyen français : la fête au QG de Cambiemos à l'annonce des résultats
Le président du pays y prend part, en reprenant sa casquette partisane
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Hier, les élections de mi-mandat ont confirmé Cambiemos, l'alliance actuellement au pouvoir. Dans la Province de Buenos Aires, la liste conduite par Cristina Kirchner décroche un siège (le sien, au sénat) mais son adversaire, Esteban Bullrich, l'ancien ministre de l'Education nationale, arrivé deuxième aux primaires (PASO), rapporte les deux autres sièges à pouvoir.

Il semble que Cristina aura du mal à se relever de cette nouvelle défaite même si elle a tenu hier soir un discours très triomphaliste où elle s'est présentée comme la nouvelle tête de l'opposition au sein du Congrès. Mais on verra ce qu'il en sera vraiment car ses camarades de militance la contestent de plus en plus ouvertement et l'un des cadres du kirchnerisme n'a pas hésité hier à la mettre en cause dans les trois défaites consécutives du courant, en 2013 (élections de mi-mandat de sa seconde présidence), en 2015 (élection de Mauricio Macri à la présidence en lieu et place de Daniel Scioli qu'on disait vainqueur jusqu'à la veille du premier tour) et à nouveau cette année.

Página/12 reprend la vieille expression raciste européenne anti-chinoise
en affichant en gros titre "Le péril jaune", une allusion à la couleur du logo du PRO,
le parti du président Macri, dont vous pouvez admirer le swing lorsqu'il danse sur scène
sous la pluie de confettis !

Le succès de Cambiemos est si clair que dans plusieurs provinces historiquement péronistes, comme Salta ou Santa Cruz (le fief des Kirchner), ce sont là aussi les candidats Cambiemos qui siégeront au Congrès.

Même des régions très pauvres, des faubourgs populaires, des zones rurales démunies, habitées par des populations qu'on aurait pu croire acquises à la politique sociale de Cristina, ont donné la majorité à Mauricio Macri et ses alliés.

La Nación a fait un peu plus sobre
La photo de une rassemble les deux vainqueurs de la région capitale :
le président et la gouverneure de la Province de Buenos Aires
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Du coup, ce matin, à la Casa Rosada, le président a relancé sa politique d'union nationale en délivrant un discours solennel où il a appelé tous les courants politiques à composer une unité nationale plurielle autour de quelques réformes dont le pays a manifestement besoin. Pourtant, hier, l'un des éditorialistes de La Nación analysait encore que ce grand projet du mandat avait du plomb dans l'aile à cause de la fracture creusée par les kirchneristes qui ont exploité contre le gouvernement en place et autant qu'ils l'ont pu, l'affaire Maldonado, du nom de ce jeune militant pro-mapuche disparu le 1er août et dont le corps sans vie a été repêché la semaine dernière dans le Río Chubut dans des conditions qui semblent exonérer la gendarmerie de toute responsabilité pénale (1).

Pour en savoir plus :
lire l'article de Página/12, qui sonne le tocsin en prévoyant des coupes sévères dans les aides sociales et une politique de rigueur dans les ministères économiques
lire l'article de La Prensa sur le discours présidentiel
lire l'article de La Nación sur le discours de Mauricio Macri
lire l'article de La Nación sur les résultats du scrutin
lire l'article de Clarín sur l'appel de la Casa Rosada
lire l'article de Clarín sur les résultats du scrutin, province par province.



(1) Le jeune homme, tombé (pour des raisons qui restent à éclaircir) dans un cours d'eau glacial en plein hiver (1er août), serait mort par noyade et hypothermie.