Alors que Mauricio Macri fait de la représentation à Paris, à la porte de Versailles, au Salon du Livre, avec sa jeune épouse fièrement enceinte (sans doute fallait-il qu'il se marie et qu'il ait un enfant pour prétendre au poste de plus haut magistrat dans son pays), la justice argentine vient de mettre la main sur un butin fort compromettant pour le Gouvernement de la Ville autonome de Buenos Aires, qu'il dirige depuis le 10 décembre 2007 : des balles en plomb, découvertes dans le magasin aux armes de la Police Métropolitaine, placée sous la reponsabilité de Guillermo Montenegro, le Ministre de la Sécurité du Gouvernement Portègne.
Comme c'est bizarre !
En décembre 2010, après que des manifestants avaient été atteints de balles en plomb, lors des émeutes de Villa Soldati (lire mes articles de 2010 sur ces événements tragiques), alors que les forces de l'ordre qui leur faisaient face appartenaient à la Métropolitaine, Montenegro avait juré ses grands dieux que sa police n'était armée que de balles en caoutchouc et que jamais la Ville n'avait acheté de munitions en plomb. Pourtant, avec les munitions contestées, les enquêteurs ont trouvé des documents comptables qui font apparaître que l'achat remonte au mois d'octobre 2010... Cette perquisition a eu lieu dans le cadre de l'instruction sur les homicides et les coups et blessures à Villa Soldati.
Pendant ce temps-là, grâce à sa présence à la Porte de Versailles, Mauricio Macri a pu ne pas se rendre devant un autre juge, qui aimerait l'entendre depuis le 10 décembre dernier sur les agissements de l'UCEP, une milice privée, placée sans doute sous ses ordres et qui semait la terreur il y a un peu plus d'un an, la nuit, parmi les sans abris de Buenos Aires. Le voici qui pose pour les photographes devant quelques immeubles bourgeois de la capitale française et disserte en exclusivité pour Clarín sur la meilleure façon d'envisager l'avenir et d'aborder ses futures responsabilités à la tête du pays.
Pour en savoir plus :
lire l'article de Página/12 sur les découvertes compromettantes dans le magasin de la Métropolitaine
lire mon article d'hier sur les sanctions qui tombent sur quelques ripoux haut placés de la Police Fédérale (comme quoi, le Gouvernement fédéral mène une politique bien différente du Gouvernement portègne)
lire mon article d'avant-hier sur l'annonce de la grossesse de Juliana Awada de Macri et la pose de son époux devant la Seine
lire l'article de Clarín sur l'inauguration hier de la participation portègne au Salon du Livre de Paris, dont Buenos Aires est la première ville invitée d'honneur, à côté de la littérature scandinave
lire l'article de Clarín sur les propos de campagne électorale tenus par Mauricio Macri pendant son séjour à Paris.