Ce matin, Página/12 publie un premier article consacré au 100ème anniversaire du chanteur mais aussi guitariste et compositeur Edmundo Rivero, que vous pouvez encore entendre pour quelques jours dans la chronique de Jean-Louis Mingalon, dans les archives mensuelles de l'émission Etonnez-moi Benoît sur le site de France Musique.
Edmundo Rivero était né le 11 juin 1911. Il a illustré l'histoire du tango en chantant avec les plus grands chefs d'orchestre, dont Aníbal Troilo, en bataillant pour valoriser le répertoire écrit en lunfardo, alors que ce parler populaire de Buenos Aires restait encore socialement stigmatisé, en fondant la tanguería El Viejo Almacen, à San Telmo (1), qui fut jusqu'à sa mort un port d'attache pour de nombreux musiciens, en créant la série des tangos et milongas que Astor Piazzolla avait composés sur des écrits de Jorge Luis Borges (2) en 1965. Il a aussi mis en musique un certain nombre de poèmes de Luis Alposta, les transformant ainsi en tangos qu'il n'a pas tous eu l'occasion d'enregistrer (3).
Dans son article, Cristian Vitale dresse le portrait de l'artiste et repasse en quelques paragraphes sa vie et sa carrière.
L'article paraît aujourd'hui suite à une erreur (peut-être volontaire) de communication d'une association (4) qui organise une célébration anticipée devant El Viejo Almacén en annonçant des personnalités qui n'ont pas la moindre intention de paraître à cette cérémonie où sera dévoilée une nouvelle plaque en l'honneur de Rivero (les deux façades de El Viejo Almacen en sont déjà couvertes du haut en bas). En août, je profiterai de la proximité du Viejo Almacen de mon appartement pour aller vous prendre une photo de la nouvelle plaque.
Demain ou après-demain, un autre article sur le centenaire de Rivero avec cette fois-ci Luis Alposta, un événement qui donnera peut-être lieu à un Retour sur Images d'ici quelques jours...
Pour aller plus loin :
lire l'article de Cristian Vitale dans Página/12
(1) El Viejo Almacen a fermé deux ans après la mort de Edmundo Rivero. Quelques années après, le lieu a trouvé un reprenneur qui a transformé l'endroit en un cena-show classique, où des cars de touristes passent des soirées qui n'ont plus rien à voir avec celles que Rivero mettait en oeuvre dans cette esquina de l'avenue Independencia...
(2) Parmi ces tangos et milongas, Jacinto Chiclana et Alguien le dice al tango, que j'ai traduits dans Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, Editions du Jasmin, mai 2010, respectivement page 329 et 299.
(3) Parmi ces tangos qu'on lui doit, A lo Megata (écrit d'emblée comme une letra de tango), un hommage à l'introduction du tango argentin au Japon dans les années 20, et Cuartetos para un ahoracado, écrit comme poème. L'un et l'autre appartiennent à Barrio de Tango, ouvrage cité, aux pages 262 et 319 respectivement. Parmi les autres morceaux sur des textes de Luis Alposta, Rivero a signé El jubilado, le sonnet Tres puntos, le sonnet Soneto a un malevo que no leyo a Borges (que Daniel Melingo vient de reprendre pour en faire une deuxième version différente, avec une musique à lui et qui figure sur son prochain disque, qu'il présente en ce moment à Buenos Aires). Ces trois morceaux font partie de ma deuxième anthologie bilingue, parue dans la revue Triages en janvier 2011, sous le titre Deux cents ans après, le Bicentenaire de l'Argentine à travers le patrimoine littéraire du tango, chez Tarabuste Editions (avec le soutien du Conseil National du Livre), respectivement aux pages 25, 28 et 31.
(4) L'association fait comme si le jour anniversaire était aujourd'hui même. En fait, c'est samedi. Peut-être pour prendre de vitesse d'autres personnes un peu plus respectueuses des dates historiques... Le nom de Rivero fait parfois l'objet d'une exploitation commerciale et ce n'est pas toujours très joli, joli. Il est probable que Vitale a fait une erreur sur la date en toute bonne foi.