C'est
en réalité plus une simple journée de fête
qu'un festival au vrai sens du terme... Néanmoins pour la
dixième année consécutive, l'organisation
salariale de l'hôpital psychiatrique José T. Borda (1)
et l'association des professeurs, danseurs et chorégraphes de
tango argentin (AMBCTA) organisent le Festival de Tango du Borda,
dans le cadre de l'atelier de tango du service 25B du docteur
Guillermo Honing.
Concerts,
cours de danse, démonstrations et pratiques le mercredi 10
octobre à partir de 10h30.
Entrée
libre et gratuite.
Avec
Omar Viola, comme animateur de la journée, les danseurs Juan
Manuel Fernández, Gachi Fernández, Amanda Tedesco et
Pepe Lapolla, la chanteuse Lidia Borda et le groupe musical La
Chicana, de Acho Estol (guistariste et compositeur) et Dolores Solá
(chanteuse).
Pour en savoir plus :
voir la page du site Internet de l'AMBCTA consacrée à l'événement.
(1)
Le Borda est aujourd'hui un hôpital psychiatrique de pointe qui
n'a rien à envier aux établissements les plus modernes
d'Europe ou des Etats-Unis. C'est aussi depuis un an le lieu d'un
conflit larvé puisque le Gouvernement de la Ville Autonome de
Buenos Aires veut employer certains terrains de sa proximité
(de sa propriété, selon le Borda) pour y construire une
Cité Administrative pharaonique, en plein centre du sud
populaire de la capitale argentine, probablement dans le but inavoué
de faire disparaître les trois institutions hospitalières
du secteur. Depuis l'arrivée à la tête de la
ville de Mauricio Macri, c'est aussi un des symboles de l'abandon par
cette équipe gouvernementale du secteur non-marchand et
notamment du secteur de la santé. Faute de budget, le Borda n'est jamais chauffé l'hiver. C'est bien pour soigner les
gens, non ? Mais le Borda, c'est aussi le visage contemporain de
l'ancien asile de fous surnommé "el Vieytes", de l'ancien nom de
la rue dans laquelle il est installé... Vous connaissez déjà
bien cette maison car c'est l'asile dont s'est évadé le
fou de Balada para un loco, le chef d'oeuvre de Astor Piazzolla et
Horacio Ferrer, créé par Amelita Baltar en 1969 (Barrio
de Tango, Ed. du Jasmin, p 316), au moment où il faisait
difficilement sa mue d'asile en hôpital psychiatrique digne de
ce nom. A la fin du 19ème et au début du 20ème
siècle, la maison accueillait surtout des patients au dernier
stade de la syphilis, avec des crises de délire neurologique
qu'on ne savait alors ni soigner ni soulager. C'est là que
moururent en particulier Pascual Contursi et Dante A. Linyera, de
grands poètes du tango à l'orée du 20ème
siècle...