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lundi 11 mars 2013

Sur Chávez et la question démocratique, une anlyse sud-américaine fine et équilibrée, audible pour des Européens [Actu]


Dans des pays aussi divisés et manichéens que ceux de l'Amérique du Sud, il n'est pas facile de trouver des analyses véritablement démocratiques des évènements du Venezuela et ici, en Europe, la plupart du temps nous avons été bombardés par des politologues européo-centrés, qui ont déversé leur insupportable arrogance sur le peuple vénézuélien, traité comme des enfants crédules, dénués de discernement et nécessairement manipulés par des démagogues qu'on appelle alors, avec une surdose de mépris, des "populistes", et par des exilés vénézuéliens qui haïssent Chávez et tout ce que Chávez représente (ce qui est leur droit le plus absolu, mais cela les empêche d'être des observateurs impartiaux et de nous aider à comprendre quelque chose à ce qu'il se passe là-bas).

C'est donc avec surprise qu'hier matin, j'ai trouvé cette analyse en forme d'éditorial courageux et limpide de Santiago O'Donnell dans les colonnes de Página/12, titre qui, depuis une semaine, se faisait le thuriféraire,  presque inconditionnel, de l'illustre défunt. Une belle preuve, s'il en fallait, que malgré toute sa passion partisane, ce journal est, au niveau national en Argentine, l'organe de presse le plus proche d'une expression démocratique aboutie puisqu'il peut publier des critiques de cet ordre. Aussi malgré le peu de temps dont je dispose en ce moment, j'ai décidé de vous en donner une traduction intégrale...

No estuvo bien
por Santiago O'Donnell

La muerte de Chávez estuvo mal. No digo la muerte en sí, todos vamos a morir, pero cómo se manejó desde el poder, ocultando la verdad a toda esa gente que se preocupaba por él y que salió a la calle a llorarlo cuando finalmente le dijeron que Chávez había muerto. Esa gente, ese pueblo, se merecía la verdad.
Yo entiendo que en la política no conviene mostrar debilidad. Entiendo que la construcción del mito sirve para afianzar a los herederos políticos del comandante. Entiendo que se quiera preservar todo lo que hizo Chávez por la inclusión social en Venezuela y por la unidad latinoamericana. Pero lo que hicieron me sigue pareciendo una falta de respeto.

C'était pas bien
par Santiago O'Donnell

La mort de Chávez, c'était mal. Je ne parle pas de sa mort elle-même, car nous sommes tous mortels. Mais de la manière dont tout ça a été piloté au sommet de l'Etat, en cachant la vérité à tous ces gens qui s'inquiétaient pour lui et qui sont sortis dans la rue pour le pleurer quand enfin on leur a dit que Chávez était mort. Ces gens, ce peuple méritaient la vérité.
Je comprends bien qu'en politique il convient de ne pas montrer de faiblesse. Je comprends bien que la construction du mythe sert à affirmer les héritiers politiques du Comandante. Je comprends bien qu'on a voulu préserver tout ce qu'a fait Chávez pour l'intégration sociale au Venezuela et pour l'union latino-américaine. Mais ce qu'on a fait ne m'en paraît pas moins une honte.
(Traduction Denise Anne Clavilier)


No soy un experto, pero me parece que una persona que es operada de cáncer al menos cuatro veces en menos de un año y medio tiene un cáncer galopante y no está en condiciones de gobernar. Ya en la campaña para las elecciones de noviembre se lo vio a Chávez todo hinchado de cortisona y él mismo reconoció que tenía que tomar poderosos calmantes para controlar el dolor.
Después estuvo tres meses en Cuba prácticamente sin dar señales de vida, encerrado en un hospital de un país que depende económicamente de lo que decida el enfermo o su eventual sucesor, sin que puedan verlo los presidentes extranjeros que viajaron a visitarlo, ni nadie que no pertenezca al círculo íntimo de Chávez y tenga el visto bueno de los hermanos Castro. Los cubanos manejaron la comunicación desde la isla como lo vienen haciendo desde que triunfó la revolución, hace ya muchas décadas: siguiendo a rajatabla el modelo totalitario propagandístico de las dictaduras china y soviética.

Je ne suis pas un expert mais il me semble qu'une personne que l'on opère du cancer au moins quatre fois en moins d'un an et demi souffre d'un cancer fulgurant et n'est pas en état de gouverner. Déjà dans la campagne des élections en novembre, on a vu Chávez tout bouffi à cause de la cortisone et lui-même a reconnu qu'il devait prendre de puissants calmants pour contrôler la douleur.
Après, il a été trois mois à Cuba pratiquement sans donner signe de vie, enfermé dans un hôpital d'un pays qui dépend économiquement de ce que décide le malade ou son éventuel successeur, sans que les présidents étrangers qui faisaient le déplacement pour lui rendre visite puissent le voir ni personne hors du cercle intime de Chávez qui n'aurait pas reçu le visa des frères Castro. Les Cubains ont piloté la communication dans leur île comme ils le font depuis que la révolution a triomphé, il y a de nombreuses décennies : en suivant coûte que coûte le modèle totalitaire et propagandiste des dictatures chinoise et soviétique.
(Traduction Denise Anne Clavilier)


Salvo en Corea del Norte, Irán, Cuba y países por el estilo, cuando una persona importante se enferma, ni hablar el presidente, se estila que el médico que lo trata o el jefe del equipo médico informe periódicamente sobre el estado de salud del paciente. Alguien que se haga responsable desde el punto de vista médico y diga qué enfermedad tiene el paciente, en qué consisten las operaciones que se le realizan, qué órganos están afectados y cuál es el tratamiento que se le practica. Información básica. No hace falta entrar en detalles ni hacer un reality. Tampoco se puede negar lo evidente.
En el caso de Chávez, todavía no sabemos qué tipo de cáncer sufrió, ni qué le removieron en las intervenciones quirúrgicas, ni de dónde se lo removieron; nunca se supo si lo conectaron o no a un respirador artificial, pese a que se dijo muchas veces desde el gobierno que Chávez padecía una infección pulmonar; no se sabe si estaba bajo el efecto de la morfina y ni siquiera se sabe si en algún momento estuvo inconsciente durante los tres meses que estuvo en Cuba, según los chavistas, gobernando Venezuela.

Sauf en Corée du Nord, en Iran, à Cuba et dans des pays du même genre, quand une personne importante tombe malade, et je ne parle même pas du président, il est d'usage que le médecin traitant ou le chef de l'équipe médicale donne une information régulière sur l'état de santé du patient (1). Quelqu'un qui assume la responsabilité en matière médicale et qui dise de quelle maladie souffre le patient, en quoi consistent les opérations qu'on pratique, quels organes sont affectés et quel est le traitement appliqué. Une information élémentaire. On n'a pas besoin d'entrer dans les détails ni de faire un reality-show. Et on ne peut pas non plus nier l'évidence.
Dans le cas de Chávez, nous ne savons toujours pas de quel type de cancer il souffrait, ni ce qu'on lui a enlevé au cours des opérations chirurgicales, ni où on les a pratiquées. On n'a jamais su si on l'a ou non mis sous respirateur artificiel, bien qu'on ait dit à plusieurs reprises en haut lieu que Chávez souffrait d'une infection pulmonaire. On ne sait pas s'il était sous l'effet de la morphine, on ne sait même pas si à un moment ou à un autre, il a été inconscient pendant les trois mois où, selon les chavistes, il était occupé à gouverner le Venezuela à Cuba.
(Traduction Denise Anne Clavilier)


Entonces, me parece, es lógico que mucha gente empiece a poner en duda la información fragmentaria e incompleta que dieron Maduro y un par de ministros, convertidos en portavoces de médicos que ni siquiera se sabe quiénes son.
No hace falta odiar a Chávez, ni tener amigos en el exilio de Miami, ni ser golpista para desconfiar.
Anoche, un médico legista me dijo que preparar un cuerpo para ser exhibido durante diez días sin descomponerse lleva días, no horas. Pero Chávez empezó a ser mostrado pocas horas después del anuncio de su muerte y según los testigos estaba rozagante. Las fotos con las hijas y con la tapa del Granma de ese día, al mejor estilo Fidel; el tweet anunciando que estaba contento de volver a Venezuela; la limpia y vigorosa firma estampada en el único decreto que supuestamente firmó durante su última convalecencia en Cuba; la ausencia de familiares y funcionarios en el Hospital Militar, después de su vuelta, mientras supuestamente se estaba curando, tras aterrizar sin que nadie lo vea; la supuestas discusiones de gabinete y enérgicas órdenes que les daba a sus ministros, cuando después resulta que no podía hablar porque le habían practicado una traqueotomía... en fin, un montón de cosas que pueden ser verdad. Pero cuando un gobierno oculta información básica, si somos honestos, creo, vamos a sospechar.

Alors, me semble-t-il, il est logique que beaucoup de gens commencent à mettre en doute l'information fragmentaire et incomplète qu'ont donnée Maduro et deux ou trois ministres, transformés en porte-parole de médecins dont on ne sait même pas qui ils sont.
Pour ne pas avoir confiance, il n'y a pas besoin de détester Chávez, ni d'avoir des amis en exil à Miami, ni d'être un putchiste.
Hier soir, un médecin légiste m'a dit que préparer un corps pour une exposition de dix jours sans qu'il se décompose prend des jours entiers, pas quelques heures. Mais on a commencé à montrer Chávez quelques heures après l'annonce de sa mort et selon les témoins il avait bonne mine. Les photos avec ses filles et la une du Granma du jour, du pur style Fidel. Le tweet annonçant qu'il était content de rentrer au Venezuela, la signature nette et vigoureuse au bas du seul décret qu'il a soi-disant signé pendant sa dernière convalescence à Cuba, l'absence des membres de la famille et des ministres à l'Hôpital Militaire après son retour, alors que soi-disant il était en voie de guérison, après un atterrissage où personne ne l'a vu, les supposées discussions de gouvernement et les ordres énergiques qu'il donnait à ses ministres, quand il s'est avéré par la suite qu'il ne pouvait pas parler puisqu'on lui avait fait une trachéotomie... et encore tout un tas de choses qui ne peuvent pas être vraies. Alors quand un gouvernement cache l'information élémentaire, si on est honnête, je pense qu'on devient soupçonneux.
(Traduction Denise Anne Clavilier)

¿Y qué importa si hubo ocultamientos y aun mentiras si todo se hizo en función de un bien común, el de preservar los grandes logros de la Revolución Bolivariana? Bueno, está bien. Ignoremos eso y también el fracaso económico, el dólar en negro, la inflación record, la criminalidad record, la corrupción, las valijas, la patotas armadas que fungen de milicias chavistas, la Corte Suprema de mayoría automática, el odio hacia Estados Unidos cuando le vende todo su petróleo a Estados Unidos, el enfrentamiento con las organizaciones nacionales e internacionales de derechos humanos, ignoremos que no hubo dictador en el mundo que Chávez no abrazara. Hagamos de cuenta que hay golpes de Estado buenos, como el que dio Chávez, y golpes de Estado malos, como el que le hicieron a Chávez. Pasemos por alto estos detalles y vayamos al día en que anuncian su muerte.

Mais qu'importe les cachotteries et même les mensonges qu'il y a eu si tout s'est fait en vue d'un bien commun, celui de préserver les grandes avancées de la Révolution Bolivarienne ? Bon, OK, ça va. Ignorons cela et aussi l'échec économique, le marché noir du dollar, l'inflation record, la criminalité record, la corruption, les valises (2), les bandes armées qui font office de milices chavistes, la Cour Suprême dont le vote est automatiquement acquis, la haine envers les Etats-Unis quand il [Chávez] vend tout son pétrole aux Etats-Unis, la confrontation avec les organisations nationales et internationales de droits de l'homme, ignorons qu'il n'y a pas eu un seul dictateur au monde auquel Chávez n'ait pas donné l'accolade. Admettons qu'il y ait de bons coups d'Etat, comme celui perpétré par Chávez, et de mauvais coups d'Etat, comme celui qui a été mené contre Chávez. Passons par pertes et profits ces petits détails et allons directement au jour où sa mort a été annoncée.
(Traduction Denise Anne Clavilier)


Me parece que para anunciar un complot internacional, sobre todo en un día de tanta sensibilidad para los venezolanos, hay que ser un poquito más serios, quizás hasta se podría mencionar alguna prueba. Y decir que le inocularon el cáncer, justo en ese momento, ¿no es jugar con los sentimientos de la gente?
Así llegamos a la Constitución. Y sí, voy a decir lo mismo que dice Capriles, ese rival tan odiado por el chavismo. No lo digo porque lo dijo Capriles, sino porque leí la Constitución. Mi impresión es que no la están cumpliendo. Más bien, que el gobierno venezolano está manipulando la Carta Magna chavista para afianzar el liderazgo de Maduro en defensa del modelo carismático cesarista plebiscitario que moldeó el comandante.

Il me semble que pour annoncer un complot international, d'autant plus dans une journée aussi sensible pour les Vénézuéliens, il faut être un tout petit peu plus sérieux, et on pourrait même faire mention d'une ou deux preuves. Et dire qu'on lui a inoculé le cancer, juste à ce moment-là, n'est-ce pas manipuler les sentiments des gens ?
Et on arrive comme ça à la Constitution. Eh bien, oui, je vais dire la même chose que Capriles, ce rival si détesté par le chavisme. Je ne dis pas ça parce que Capriles l'a dit, mais parce que j'ai lu la Constitution et j'ai l'impression qu'en ce moment on ne la respecte pas. Tout au contraire, le gouvernement vénézuélien est en train de manipuler la Carta Magna (3) chaviste pour affirmer le leadership de Maduro en faveur du modèle charismatique césarien plébiscitaire qu'a mis en forme le Comandante.
(Traduction Denise Anne Clavilier)

La Constitución venezolana dice que si la ausencia del presidente se produce antes de la jura, tiene que asumir el presidente de la asamblea, que no es Maduro sino Diosdado Cabello. Lo dice muy claro. También dice que el presidente tiene que asumir el 10 de enero y no cuando pueda, en otra fecha. También dice que ni el vicepresidente ni miembros del gabinete pueden ser candidatos en una elección para reemplazar al presidente. También dice que el vicepresidente debe ser nombrado por decreto presidencial, ya que no es un cargo electivo. Pero por suerte para los chavistas, con sucesivas ampliaciones Chávez se aseguró una mayoría automática en el Tribunal Superior de Justicia (TSJ), órgano de 32 miembros con el que reemplazó a la vieja Corte Suprema de siete jueces a partir de la Constitución de 1999.

La Constitution vénézuélienne dit que si l'empêchement du président intervient avant la prestation de serment, c'est au président de l'Assemblée d'assumer cette fonction et ce président n'est pas Maduro mais Diosdado Cabello. La Constitution est très claire là-dessus. Elle dit aussi que le président doit prendre ses fonctions le 10 janvier et pas quand il le peut, à une autre date. Elle dit aussi que ni le vice-président ni les membres du gouvernement ne peuvent se présenter à une élection pour remplacer le président. Elle dit aussi que le vice-président doit être nommé par décret présidentiel, puisque ce n'est pas une charge élective. Mais par chance pour les chavistes, avec les nominations supplémentaires successives, Chávez s'est assuré une majorité automatique au Tribunal Supérieur de Justice (TSJ), organe de 32 membres par lequel il a remplacé l'ancienne Cour Suprême de sept juges à partir de la Constitution de 1999.
(Traduction Denise Anne Clavilier)

En sucesivos fallos hechos a medida de Maduro, el TSJ falló que Maduro podía ser el “vicepresidente ejecutivo” aunque Chávez no había firmado ningún papel nombrando a Maduro vicepresidente, por el solo hecho de que Maduro había sido vicepresidente en el período anterior; después falló que Chávez podía jurar cuando y donde quisiera, sin que por eso se pusiera en duda que estaba al mando y en control del país, cuando era evidente que no estaba en condiciones de hacerlo, sólo para sostener a Maduro; después habilitó la candidatura de Maduro para las próximas elecciones al inventar el cargo de “presidente encargado”. O sea, para que se entienda, la Constitución prohíbe al vice y los ministros ser candidatos, pero no al “presidente encargado”, pero porque ese cargo no existe, no figura en la Constitución. Mejor dicho, no existía. La maniobra se consumó el viernes en una juramentación que, lejos de los treinta y pico mandatarios que asistieron al funeral de Chávez, apenas contó con la presencia de Correa, los presidentes destituidos de Honduras y Paraguay y una ex senadora colombiana expulsada del Congreso de su país, todos ellas personas muy repetables, pero con un peso simbólico relativo a la hora de la legitimación.
Ese es el problema que yo le veo a esta situación. Entiendo que Lula, Dilma, Insulza y los estadounidenses estén preocupados porque la transición es un momento delicado en un país tan polarizado como Venezuela, y nadie quiere problemas. Entiendo que los Castro estén preocupados por el petróleo regalado, porque medio siglo de experimento comunista no les alcanzó para darse cuenta de que así la economía no funciona.

Par des arrêts successifs pris sur mesure pour Maduro, le TSJ a décidé que Maduro pouvait être le "vice-président exécutif" bien que Chávez n'ait jamais signé un seul papier nommant Maduro vice-président, du seul fait que Maduro avait été vice-président sous le précédent mandat. Ensuite il décida que Chávez pouvait prêter serment quand et où il le voudrait sans que pour ce faire on mette en doute qu'il était au pouvoir et qu'il contrôlait le pays, quand il était évident qu'il n'était pas en état de le faire, et ce à seule fin de soutenir Maduro. Par la suite, il valida la candidature de Maduro aux prochaines élections en inventant la fonction de "président en charge". C'est-à-dire, pour être plus clair, que la Constitution interdit au vice-président et aux ministres d'être candidats mais non pas au "président en charge", sauf que, puisque cette fonction n'existe pas, elle ne figure pas dans la Constitution. Pour être exact, elle n'existait pas. La manœuvre a été consommée vendredi avec une prestation de serment qui, loin des trente et quelque représentants de pays étrangers présents aux funérailles de Chávez, n'a compté que sur la présence de Correa, des présidents destitués du Honduras et du Paraguay (4) et d'une ex-sénatrice colombienne expulsée du Congrès de son pays, toutes des personnes fort respectables au demeurant mais d'un poids symbolique relatif quand il s'agit d'une légitimation.
Tel est l'embarras que je perçois dans cette situation. Je comprends bien que Lula, Dilma, Insulza et les gens aux Etats-Unis soient inquiets parce que la transition est une période délicate dans un pays aussi polarisé que le Venezuela et personne n'aime les embarras. Je comprends très bien que les Castro soient inquiets à cause du pétrole qui leur est livré gratuitement parce qu'un demi-siècle d'expérience communiste ne leur suffit pas pour se rendre compte que comme ça l'économie va dans le mur.
(Traduction Denise Anne Clavilier)


Pero toda esta manipulación que se hace para fortalecer a Maduro, a la larga o a la corta, podría debilitarlo. Porque podemos pasarnos días enteros hablando de las falencias y las debilidades de las democracias formalistas y neoliberales que colapsaron en Venezuela y otros países de región. De cómo esas democracias fracasadas fueron interpeladas y reemplazadas por la camada de caudillos personalistas que lideró Chávez.
Pero algunas formalidades parecen necesarias. Decir la verdad aunque duela, por ejemplo, o respetar la Constitución cuando no me conviene. No para retroceder, ni para entregar el país, ni para bajar las banderas, sino para estar mejor. Para progresar a partir de lo que ya fue, más allá de lo malo y de lo bueno.

Mais toute cette manipulation qui se fait pour conforter Maduro, tôt ou tard, pourrait bien le fragiliser. Parce que nous pouvons passer des jours entiers à parler des carences et des faiblesses des démocraties formalistes et néolibérales qui se sont effondrées au Venezuela et dans d'autres pays de la région. De la manière dont la bande de caudillos personnalistes à la tête de laquelle se trouvait Chávez a dénoncé et remplacé ces démocraties en faillite.
Mais un minimum de formalités paraît indispensable. Dire la vérité même quand ça fait mal, ou respecter la Constitution quand ça me fait suer. Non pas pour faire machine arrière, ni pour livrer le pays [à l'ennemi], ni pour abaisser les couleurs, mais pour aller de l'avant. Pour progresser à partir du passé, au-delà du bien et du mal.
(Traduction Denise Anne Clavilier)

Pour lire le texte dans son contexte original :



(1) Cela ne semble pas aussi simple que cela, y compris dans des démocraties qui se respectent...
(2) Allusion à des valises de dollars non déclarées en douane et interceptées dans des conditions diplomatiques assez chaudes à l'aéroport de Ezeiza en Argentine il y a quelques années. On soupçonne du trafic d'armes, du trafic pétrolier, voir du trafic de stupéfiants mais la lumière n'a jamais été vraiment faite sur cette opération douanière et policière.
(3) L'influence des Etats-Unis, dont la guerre d'indépendance a été une référence pour celles qui se sont produites en Amérique du Sud à partir de 1810, se fait sentir ici avec cette notion très anglosaxonne de la Carta Magna (grande charte en latin) établie sous le règne de Jean-Sans-Terre et qui est l'ancêtre de toutes les constitutions occidentales jusqu'à ce jour.
(4) Le président constitutionnel du Honduras destitué par un coup d'Etat il y a plus de quatre ans et jamais rétabli dans ses droits malgré la restauration vaille que vaille d'un régime constitutionnel, le président du Paraguay destitué par un vote de son Parlement l'année dernière, personnage très controversé pour avoir été successivement évêque puis homme politique (de gauche) et avoir dû reconnaître, pendant son mandat présidentiel, plusieurs paternités (dénoncées par des mères à chaque fois différentes) datant de sa mission épiscopale...