Dans
des pays aussi divisés et manichéens que ceux de l'Amérique du Sud, il n'est pas facile de trouver des analyses
véritablement démocratiques des évènements
du Venezuela et ici, en Europe, la plupart du temps nous avons été
bombardés par des politologues européo-centrés,
qui ont déversé leur insupportable arrogance sur le
peuple vénézuélien, traité comme des enfants crédules, dénués de discernement et nécessairement manipulés
par des démagogues qu'on appelle alors, avec une surdose de mépris, des "populistes", et par des exilés
vénézuéliens qui haïssent Chávez et tout ce que Chávez
représente (ce qui est leur droit le plus absolu, mais cela les empêche d'être des observateurs impartiaux et de nous aider à comprendre quelque chose à ce qu'il se
passe là-bas).
C'est
donc avec surprise qu'hier matin, j'ai trouvé cette analyse en
forme d'éditorial courageux et limpide de Santiago O'Donnell
dans les colonnes de Página/12, titre qui, depuis une semaine, se
faisait le thuriféraire, presque inconditionnel, de l'illustre
défunt. Une belle preuve, s'il en fallait, que malgré toute sa passion partisane, ce journal est, au niveau national en
Argentine, l'organe de presse le plus proche d'une expression
démocratique aboutie puisqu'il peut publier des critiques de cet
ordre. Aussi malgré le peu de temps dont je dispose en ce
moment, j'ai décidé de vous en donner une traduction
intégrale...
No
estuvo bien
por
Santiago O'Donnell
La muerte de Chávez estuvo mal.
No digo la muerte en sí, todos vamos a morir, pero cómo
se manejó desde el poder, ocultando la verdad a toda esa gente
que se preocupaba por él y que salió a la calle a
llorarlo cuando finalmente le dijeron que Chávez había
muerto. Esa gente, ese pueblo, se merecía la verdad.
Yo entiendo que en la política
no conviene mostrar debilidad. Entiendo que la construcción
del mito sirve para afianzar a los herederos políticos del
comandante. Entiendo que se quiera preservar todo lo que hizo Chávez
por la inclusión social en Venezuela y por la unidad
latinoamericana. Pero lo que hicieron me sigue pareciendo una falta
de respeto.
C'était pas bien
par Santiago O'Donnell
La mort de Chávez, c'était
mal. Je ne parle pas de sa mort elle-même, car nous sommes tous
mortels. Mais de la manière dont tout ça a été
piloté au sommet de l'Etat, en cachant la vérité
à tous ces gens qui s'inquiétaient pour lui et qui sont
sortis dans la rue pour le pleurer quand enfin on leur a dit que
Chávez était mort. Ces gens, ce peuple méritaient
la vérité.
Je comprends bien qu'en politique il
convient de ne pas montrer de faiblesse. Je comprends bien que la
construction du mythe sert à affirmer les héritiers
politiques du Comandante. Je comprends bien qu'on a voulu préserver
tout ce qu'a fait Chávez pour l'intégration sociale au
Venezuela et pour l'union latino-américaine. Mais ce qu'on a
fait ne m'en paraît pas moins une honte.
(Traduction Denise Anne Clavilier)
No soy un experto, pero me parece que
una persona que es operada de cáncer al menos cuatro veces en
menos de un año y medio tiene un cáncer galopante y no
está en condiciones de gobernar. Ya en la campaña para
las elecciones de noviembre se lo vio a Chávez todo hinchado
de cortisona y él mismo reconoció que tenía que
tomar poderosos calmantes para controlar el dolor.
Después estuvo tres meses en
Cuba prácticamente sin dar señales de vida, encerrado
en un hospital de un país que depende económicamente de
lo que decida el enfermo o su eventual sucesor, sin que puedan verlo
los presidentes extranjeros que viajaron a visitarlo, ni nadie que no
pertenezca al círculo íntimo de Chávez y tenga
el visto bueno de los hermanos Castro. Los cubanos manejaron la
comunicación desde la isla como lo vienen haciendo desde que
triunfó la revolución, hace ya muchas décadas:
siguiendo a rajatabla el modelo totalitario propagandístico de
las dictaduras china y soviética.
Je ne suis pas un expert mais il me
semble qu'une personne que l'on opère du cancer au moins quatre
fois en moins d'un an et demi souffre d'un cancer fulgurant et n'est
pas en état de gouverner. Déjà dans la campagne des élections en novembre, on a vu Chávez tout
bouffi à cause de la cortisone et lui-même a reconnu
qu'il devait prendre de puissants calmants pour contrôler la
douleur.
Après, il a été trois mois
à Cuba pratiquement sans donner signe de vie, enfermé
dans un hôpital d'un pays qui dépend économiquement de
ce que décide le malade ou son éventuel successeur,
sans que les présidents étrangers qui faisaient le
déplacement pour lui rendre visite puissent le voir ni
personne hors du cercle intime de Chávez qui n'aurait pas reçu le visa des frères Castro. Les Cubains ont piloté
la communication dans leur île comme ils le font depuis que
la révolution a triomphé, il y a de nombreuses
décennies : en suivant coûte que coûte le modèle
totalitaire et propagandiste des dictatures chinoise et soviétique.
(Traduction Denise Anne Clavilier)
Salvo en Corea del Norte, Irán,
Cuba y países por el estilo, cuando una persona importante se
enferma, ni hablar el presidente, se estila que el médico que
lo trata o el jefe del equipo médico informe periódicamente
sobre el estado de salud del paciente. Alguien que se haga
responsable desde el punto de vista médico y diga qué
enfermedad tiene el paciente, en qué consisten las operaciones
que se le realizan, qué órganos están afectados
y cuál es el tratamiento que se le practica. Información
básica. No hace falta entrar en detalles ni hacer un reality.
Tampoco se puede negar lo evidente.
En el caso de Chávez, todavía
no sabemos qué tipo de cáncer sufrió, ni qué
le removieron en las intervenciones quirúrgicas, ni de dónde
se lo removieron; nunca se supo si lo conectaron o no a un respirador
artificial, pese a que se dijo muchas veces desde el gobierno que
Chávez padecía una infección pulmonar; no se
sabe si estaba bajo el efecto de la morfina y ni siquiera se sabe si
en algún momento estuvo inconsciente durante los tres meses
que estuvo en Cuba, según los chavistas, gobernando Venezuela.
Sauf en Corée du Nord, en Iran,
à Cuba et dans des pays du même genre, quand une
personne importante tombe malade, et je ne parle même pas du
président, il est d'usage que le médecin traitant ou
le chef de l'équipe médicale donne une information régulière sur l'état de santé du patient (1).
Quelqu'un qui assume la responsabilité en matière
médicale et qui dise de quelle maladie souffre le patient, en
quoi consistent les opérations qu'on pratique, quels organes
sont affectés et quel est le traitement appliqué. Une
information élémentaire. On n'a pas besoin d'entrer
dans les détails ni de faire un reality-show. Et on ne peut
pas non plus nier l'évidence.
Dans le cas de Chávez, nous ne
savons toujours pas de quel type de cancer il souffrait, ni ce qu'on
lui a enlevé au cours des opérations chirurgicales, ni
où on les a pratiquées. On n'a jamais su si on l'a ou
non mis sous respirateur artificiel, bien qu'on ait dit à
plusieurs reprises en haut lieu que Chávez
souffrait d'une infection pulmonaire. On ne sait pas s'il était
sous l'effet de la morphine, on ne sait même pas si à un
moment ou à un autre, il a été inconscient
pendant les trois mois où, selon les chavistes, il était
occupé à gouverner le Venezuela à Cuba.
(Traduction Denise Anne Clavilier)
Entonces, me parece, es lógico
que mucha gente empiece a poner en duda la información
fragmentaria e incompleta que dieron Maduro y un par de ministros,
convertidos en portavoces de médicos que ni siquiera se sabe
quiénes son.
No hace falta odiar a Chávez, ni
tener amigos en el exilio de Miami, ni ser golpista para desconfiar.
Anoche, un médico legista me
dijo que preparar un cuerpo para ser exhibido durante diez días
sin descomponerse lleva días, no horas. Pero Chávez
empezó a ser mostrado pocas horas después del anuncio
de su muerte y según los testigos estaba rozagante. Las fotos
con las hijas y con la tapa del Granma de ese día, al mejor
estilo Fidel; el tweet anunciando que estaba contento de volver a
Venezuela; la limpia y vigorosa firma estampada en el único
decreto que supuestamente firmó durante su última
convalecencia en Cuba; la ausencia de familiares y funcionarios en el
Hospital Militar, después de su vuelta, mientras supuestamente
se estaba curando, tras aterrizar sin que nadie lo vea; la supuestas
discusiones de gabinete y enérgicas órdenes que les
daba a sus ministros, cuando después resulta que no podía
hablar porque le habían practicado una traqueotomía...
en fin, un montón de cosas que pueden ser verdad. Pero cuando
un gobierno oculta información básica, si somos
honestos, creo, vamos a sospechar.
Alors, me semble-t-il, il est logique
que beaucoup de gens commencent à mettre en doute
l'information fragmentaire et incomplète qu'ont donnée
Maduro et deux ou trois ministres, transformés en porte-parole
de médecins dont on ne sait même pas qui ils sont.
Pour ne pas avoir confiance, il n'y a pas besoin de détester Chávez, ni d'avoir des amis en exil à Miami, ni d'être
un putchiste.
Hier soir, un médecin légiste
m'a dit que préparer un corps pour une exposition de dix jours
sans qu'il se décompose prend des jours entiers, pas quelques
heures. Mais on a commencé à montrer Chávez
quelques heures après l'annonce de sa mort et selon les
témoins il avait bonne mine. Les photos avec ses
filles et la une du Granma du jour, du pur style Fidel. Le
tweet annonçant qu'il était content de rentrer au
Venezuela, la signature nette et vigoureuse au bas du seul décret
qu'il a soi-disant signé pendant sa dernière
convalescence à Cuba, l'absence des membres de la famille et
des ministres à l'Hôpital Militaire après son
retour, alors que soi-disant il était en voie de guérison,
après un atterrissage où personne ne l'a vu, les
supposées discussions de gouvernement et les ordres énergiques
qu'il donnait à ses ministres, quand il s'est avéré
par la suite qu'il ne pouvait pas parler puisqu'on lui avait fait une
trachéotomie... et encore tout un tas de choses qui ne peuvent
pas être vraies. Alors quand un gouvernement cache
l'information élémentaire, si on est honnête, je
pense qu'on devient soupçonneux.
(Traduction Denise Anne Clavilier)
¿Y qué importa si hubo
ocultamientos y aun mentiras si todo se hizo en función de un
bien común, el de preservar los grandes logros de la
Revolución Bolivariana? Bueno, está bien. Ignoremos eso
y también el fracaso económico, el dólar en
negro, la inflación record, la criminalidad record, la
corrupción, las valijas, la patotas armadas que fungen de
milicias chavistas, la Corte Suprema de mayoría automática,
el odio hacia Estados Unidos cuando le vende todo su petróleo
a Estados Unidos, el enfrentamiento con las organizaciones nacionales
e internacionales de derechos humanos, ignoremos que no hubo dictador
en el mundo que Chávez no abrazara. Hagamos de cuenta que hay
golpes de Estado buenos, como el que dio Chávez, y golpes de
Estado malos, como el que le hicieron a Chávez. Pasemos por
alto estos detalles y vayamos al día en que anuncian su
muerte.
Mais qu'importe les cachotteries et
même les mensonges qu'il y a eu si tout s'est fait en vue d'un
bien commun, celui de préserver les grandes avancées de
la Révolution Bolivarienne ? Bon, OK, ça va. Ignorons
cela et aussi l'échec économique, le marché
noir du dollar, l'inflation record, la criminalité record, la
corruption, les valises (2), les bandes armées qui font office
de milices chavistes, la Cour Suprême dont le vote est
automatiquement acquis, la haine envers les Etats-Unis quand il [Chávez]
vend tout son pétrole aux Etats-Unis, la confrontation avec les
organisations nationales et internationales de droits de l'homme,
ignorons qu'il n'y a pas eu un seul dictateur au monde auquel Chávez
n'ait pas donné l'accolade. Admettons qu'il y ait de bons coups
d'Etat, comme celui perpétré par Chávez, et de
mauvais coups d'Etat, comme celui qui a été mené contre Chávez. Passons par pertes et profits ces petits
détails et allons directement au jour où sa
mort a été annoncée.
(Traduction Denise Anne Clavilier)
Me parece que para anunciar un complot
internacional, sobre todo en un día de tanta sensibilidad para
los venezolanos, hay que ser un poquito más serios, quizás
hasta se podría mencionar alguna prueba. Y decir que le
inocularon el cáncer, justo en ese momento, ¿no es
jugar con los sentimientos de la gente?
Así llegamos a la Constitución.
Y sí, voy a decir lo mismo que dice Capriles, ese rival tan
odiado por el chavismo. No lo digo porque lo dijo Capriles, sino
porque leí la Constitución. Mi impresión es que
no la están cumpliendo. Más bien, que el gobierno
venezolano está manipulando la Carta Magna chavista para
afianzar el liderazgo de Maduro en defensa del modelo carismático
cesarista plebiscitario que moldeó el comandante.
Il me semble que pour annoncer un
complot international, d'autant plus dans une journée aussi sensible pour les
Vénézuéliens, il faut être un tout petit peu plus sérieux,
et on pourrait même faire mention d'une ou deux preuves. Et dire
qu'on lui a inoculé le cancer, juste à ce moment-là, n'est-ce pas manipuler les sentiments des gens ?
Et on arrive comme ça à
la Constitution. Eh bien, oui, je vais dire la même chose que Capriles, ce rival si détesté par le chavisme. Je ne dis pas ça parce que Capriles l'a dit, mais parce que j'ai lu la
Constitution et j'ai l'impression qu'en ce moment on ne la
respecte pas. Tout au contraire, le gouvernement vénézuélien est en
train de manipuler la Carta Magna (3) chaviste pour affirmer le
leadership de Maduro en faveur du modèle charismatique
césarien plébiscitaire qu'a mis en forme le
Comandante.
(Traduction Denise Anne Clavilier)
La Constitución venezolana dice
que si la ausencia del presidente se produce antes de la jura, tiene
que asumir el presidente de la asamblea, que no es Maduro sino
Diosdado Cabello. Lo dice muy claro. También dice que el
presidente tiene que asumir el 10 de enero y no cuando pueda, en otra
fecha. También dice que ni el vicepresidente ni miembros del
gabinete pueden ser candidatos en una elección para reemplazar
al presidente. También dice que el vicepresidente debe ser
nombrado por decreto presidencial, ya que no es un cargo electivo.
Pero por suerte para los chavistas, con sucesivas ampliaciones Chávez
se aseguró una mayoría automática en el Tribunal
Superior de Justicia (TSJ), órgano de 32 miembros con el que
reemplazó a la vieja Corte Suprema de siete jueces a partir de
la Constitución de 1999.
La Constitution vénézuélienne dit que
si l'empêchement du président intervient avant la
prestation de serment, c'est au président de l'Assemblée
d'assumer cette fonction et ce président n'est pas Maduro mais
Diosdado Cabello. La Constitution est très claire là-dessus. Elle
dit aussi que le président doit prendre ses fonctions le 10
janvier et pas quand il le peut, à une autre date. Elle dit
aussi que ni le vice-président ni les membres du gouvernement
ne peuvent se présenter à une élection pour
remplacer le président. Elle dit aussi que le vice-président
doit être nommé par décret présidentiel,
puisque ce n'est pas une charge élective. Mais par chance pour
les chavistes, avec les nominations supplémentaires
successives, Chávez s'est assuré une majorité
automatique au Tribunal Supérieur de Justice (TSJ), organe de
32 membres par lequel il a remplacé l'ancienne Cour Suprême
de sept juges à partir de la Constitution de 1999.
(Traduction Denise Anne Clavilier)
En sucesivos fallos hechos a medida de
Maduro, el TSJ falló que Maduro podía ser el
“vicepresidente ejecutivo” aunque Chávez no había
firmado ningún papel nombrando a Maduro vicepresidente, por el
solo hecho de que Maduro había sido vicepresidente en el
período anterior; después falló que Chávez
podía jurar cuando y donde quisiera, sin que por eso se
pusiera en duda que estaba al mando y en control del país,
cuando era evidente que no estaba en condiciones de hacerlo, sólo
para sostener a Maduro; después habilitó la candidatura
de Maduro para las próximas elecciones al inventar el cargo de
“presidente encargado”. O sea, para que se entienda, la
Constitución prohíbe al vice y los ministros ser
candidatos, pero no al “presidente encargado”, pero porque ese
cargo no existe, no figura en la Constitución. Mejor dicho, no
existía. La maniobra se consumó el viernes en una
juramentación que, lejos de los treinta y pico mandatarios que
asistieron al funeral de Chávez, apenas contó con la
presencia de Correa, los presidentes destituidos de Honduras y
Paraguay y una ex senadora colombiana expulsada del Congreso de su
país, todos ellas personas muy repetables, pero con un peso
simbólico relativo a la hora de la legitimación.
Ese es el problema que yo le veo a esta
situación. Entiendo que Lula, Dilma, Insulza y los
estadounidenses estén preocupados porque la transición
es un momento delicado en un país tan polarizado como
Venezuela, y nadie quiere problemas. Entiendo que los Castro estén
preocupados por el petróleo regalado, porque medio siglo de
experimento comunista no les alcanzó para darse cuenta de que
así la economía no funciona.
Par des arrêts successifs pris sur mesure pour Maduro, le TSJ a décidé que Maduro
pouvait être le "vice-président exécutif" bien que
Chávez n'ait jamais signé un seul papier nommant Maduro
vice-président, du seul fait que Maduro avait été
vice-président sous le précédent mandat.
Ensuite il décida que Chávez pouvait prêter
serment quand et où il le voudrait sans que pour ce faire on
mette en doute qu'il était au pouvoir et qu'il contrôlait
le pays, quand il était évident qu'il n'était
pas en état de le faire, et ce à seule fin de soutenir
Maduro. Par la suite, il valida la candidature de Maduro aux
prochaines élections en inventant la fonction de "président
en charge". C'est-à-dire, pour être plus clair, que la Constitution
interdit au vice-président et aux ministres d'être
candidats mais non pas au "président en charge", sauf que, puisque
cette fonction n'existe pas, elle ne figure pas dans la Constitution.
Pour être exact, elle n'existait pas. La manœuvre a été
consommée vendredi avec une prestation de serment qui, loin
des trente et quelque représentants de pays étrangers présents aux funérailles de Chávez, n'a
compté que sur la présence de Correa, des présidents
destitués du Honduras et du Paraguay (4) et d'une ex-sénatrice
colombienne expulsée du Congrès de son pays, toutes des
personnes fort respectables au demeurant mais d'un poids symbolique relatif quand il s'agit d'une légitimation.
Tel est l'embarras que je perçois dans cette
situation. Je comprends bien que Lula, Dilma, Insulza et les gens aux
Etats-Unis soient inquiets parce que la transition est une période délicate dans un pays aussi polarisé que le Venezuela et
personne n'aime les embarras. Je comprends très bien que les
Castro soient inquiets à cause du pétrole qui leur est livré gratuitement parce qu'un demi-siècle d'expérience communiste ne leur
suffit pas pour se rendre compte que comme ça l'économie va dans le mur.
(Traduction Denise Anne Clavilier)
Pero toda esta manipulación que
se hace para fortalecer a Maduro, a la larga o a la corta, podría
debilitarlo. Porque podemos pasarnos días enteros hablando de
las falencias y las debilidades de las democracias formalistas y
neoliberales que colapsaron en Venezuela y otros países de
región. De cómo esas democracias fracasadas fueron
interpeladas y reemplazadas por la camada de caudillos personalistas
que lideró Chávez.
Pero algunas formalidades parecen
necesarias. Decir la verdad aunque duela, por ejemplo, o respetar la
Constitución cuando no me conviene. No para retroceder, ni
para entregar el país, ni para bajar las banderas, sino para
estar mejor. Para progresar a partir de lo que ya fue, más
allá de lo malo y de lo bueno.
Mais toute cette manipulation qui se
fait pour conforter Maduro, tôt ou tard, pourrait bien le
fragiliser. Parce que nous pouvons passer des jours entiers à
parler des carences et des faiblesses des démocraties
formalistes et néolibérales qui se sont effondrées
au Venezuela et dans d'autres pays de la région. De la manière
dont la bande de caudillos personnalistes à la tête de
laquelle se trouvait Chávez a dénoncé et
remplacé ces démocraties en faillite.
Mais un minimum de formalités
paraît indispensable. Dire la vérité même
quand ça fait mal, ou respecter la Constitution quand ça me fait suer. Non pas pour faire machine arrière, ni
pour livrer le pays [à l'ennemi], ni pour abaisser les couleurs, mais pour aller de
l'avant. Pour progresser à partir du passé, au-delà
du bien et du mal.
(Traduction Denise Anne Clavilier)
Pour lire le texte dans son contexte
original :
(1) Cela ne semble pas aussi simple que cela, y compris dans des démocraties
qui se respectent...
(2)
Allusion à des valises de dollars non déclarées en douane et interceptées dans des
conditions diplomatiques assez chaudes à l'aéroport de
Ezeiza en Argentine il y a quelques années. On soupçonne
du trafic d'armes, du trafic pétrolier, voir du trafic de
stupéfiants mais la lumière n'a jamais été
vraiment faite sur cette opération douanière et
policière.
(3)
L'influence des Etats-Unis, dont la guerre d'indépendance a
été une référence pour celles qui se sont
produites en Amérique du Sud à partir de 1810, se fait
sentir ici avec cette notion très anglosaxonne de la Carta
Magna (grande charte en latin) établie sous le règne de
Jean-Sans-Terre et qui est l'ancêtre de toutes les
constitutions occidentales jusqu'à ce jour.
(4)
Le président constitutionnel du Honduras destitué par
un coup d'Etat il y a plus de quatre ans et jamais rétabli
dans ses droits malgré la restauration vaille que vaille d'un
régime constitutionnel, le président du Paraguay
destitué par un vote de son Parlement l'année dernière,
personnage très controversé pour avoir été
successivement évêque puis homme politique (de gauche)
et avoir dû reconnaître, pendant son mandat présidentiel, plusieurs paternités (dénoncées par des mères à chaque fois différentes) datant de sa mission épiscopale...