Don Pedro Balquinta |
Un
aborigène de 107 ans, Pedro Blaquinta, témoin et survivant des
massacres d'Indiens dans l'actuelle Province du Chaco, en 1924 et 1933, vient d'être
entendu par un procureur qui répond ainsi à une ONG qui veut que ces massacres soient déclarés contre l'humanité afin de les
rendre imprescriptibles. Ce qui n'a pas grand sens, vu que de nos
jours les acteurs de ces tueries reposent six pieds sous terre et
qu'on ne juge pas les morts.
Il
n'en reste pas moins que le témoignage du grand vieillard pourrait être fort
utile aux historiens pour comprendre ce qu'il s'est passé contre les
peuples originaires, dans cette région du nord-ouest argentin qui a vu beaucoup de
massacres ethniques, des questions sur lesquelles toute une droite
patriote se tient encore aujourd'hui dans un déni agressif et d'une
particulière mauvaise foi. Une mauvaise foi tenace qui explique peut-être l'exigence
acharnée de reconnaissance du crime, de la part d'une poignée de descendants des
victimes et des associations militantes de gauche.
Sur
ce sujet, lire l'article de Página/12.
Il
y a quelques jours, sur un blog droitier consacré au souvenir de San
Martín, j'ai lu un article qui contestait sur un ton très agressif
la réalité historique des campagnes d'extermination des Indiens, y
compris de la plus terrible d'entre elles, la Campagne du Désert,
dans les années 1870, sous les ordres du général Julio Argentino Roca, dont
pourtant peu d'Argentins nient encore la nature sanguinaire et
vénale.