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vendredi 16 octobre 2015

Le rocker prend le Qhapaq Ñan [à l'affiche]

Campaña de comunicación turistica para ver en Canal Encuentro antes de opinar sobre su calidad... A mí me parece un poco raro!

Gustavo Santaolalla à la une des pages culturelles de Página/12 sur fond andin

Ce soir, la télévision publique argentine propose le premier épisode d'un documentaire à visée touristique en quatre partie qui n'est autre qu'un parcours produit par le musicien Gustavo Santaolalla, à la demande du Gouvernement, le long du Qhapaq Ñan, le Chemin royal de l'Inca, qui traverse sept provinces argentines : Mendoza, San Juan, La Rioja, Catamarca, Salta et Jujuy, du sud au nord.

La série est une co-production Canal Encuentro, Ministère du Tourisme, Conseil Fédéral du Tourisme, sous la responsabilité de Santaolalla, qui apparaît à l'écran en vedette médiatique. La réalisation a été confiée à Andrés Nicolás Cuervo. Sans surprise, la musique du film est signée Santaolalla. La diffusion se fera le vendredi à 21h sur Canal Encuentro et une rediffusion de l'épisode est programmée le mardi à 19h30 sur TV Pública. Le format est le moyen métrage typique de Canal Encuentro qui limite chaque documentaire à 25 ou 26 minutes.
Il est probable que d'ici peu, les épisodes seront disponibles en vidéo à la demande sur le site Internet de Canal Encuentro, la chaîne culturelle du groupe public.

Présentation issue de la documentation Canal Encuentro
A gauche la carte du parcours touristique montré dans le film
Au centre, un texte de Gustavo Santaolalla
Cliquez sur l'image pour lire le texte

Gustavo Santaolalla est un artiste bien en cour auprès de l'actuel gouvernement national argentin. Il s'est distingué, au niveau international, avec sa plongée au milieu des vieux tangueros de Café de los Maestros, où il a mis en scène une vision passablement nostalgique du tango, qui ignore complètement la « nouvelle vague » du genre, cette movida actuelle qui tourne autour des quinquagénaires et des formations de trentenaires, parfois même de musiciens plus jeunes encore. Gustavo Santaolalla est d'abord un musicien de rock. Il n'a que très peu de compétences historiques sur le sujet auquel il s'attaque avec cette série documentaire, un sujet difficile d'accès et sur lequel les universitaires eux-mêmes tâtonnent tant la documentation nous manque sur la civilisation de l'Inca. Alors quand il prétend avoir fait ce chemin à la manière des chasquis, il faut prendre cette déclaration avec prudence. Les chasquis étaient en effet ces messagers, à moins qu'ils n'aient été des chamans, dont les fonctions semblent avoir été de relier, grâce à cette grande route religieuse, administrative et commerciale, les populations établies dans le nord, en Colombie, aux Huarpes installés le long du Río Mendoza, dans l'actuelle province argentine homonyme, et assujettis à l'Empereur nordique longtemps avant l'arrivée des Espagnols dans ces terres.

Un vestige du Qhapaq Ñan le long de la route internationale reliant Mendoza à Santiago
J'ai pris la photo le 31 août dernier, dans la Cordillère, sur l'une des routes sanmartiniennes
Dans la vallée de Uspallata empruntée par l'avant-garde, sous les ordres de Gregorio de Las Heras
A l'arrière-fond, le Río Mendoza et la falaise qui court presque tout du long
Pour mesurer l'ampleur du décor, cliquez sur l'image et repérez le pont du vieux chemin de fer?

Il n'est donc pas dit que le documentaire, dont l'annonce est orchestré par la communication gouvernementale, soit aussi passionnant que ce qu'il en est dit. Mais il a le mérite d'exister et le producteur délégué celui d'avancer clairement son objectif : promouvoir le tourisme le long de cette route, récemment inscrite au patrimoine de l'UNESCO où sa candidature avait été porté par les six pays traversés, Argentine, Chili, Pérou, Bolivie, Equateur et Colombie (voir mon article du 22 juin 2014 à ce sujet).

Pour en savoir plus :
Ce matin, Página/12 publie une interview de l'artiste, qui ne me passionne pas personnellement (mais que ça ne vous empêche pas de vous faire votre idée personnelle). Pour ma part, j'attends de voir le "produit fini" pour me prononcer. Et peut-être retournerai-je alors à cette interview.
Hier, l'agence de presse nationale Télam publiait elle aussi une dépêche à ce sujet.
La série documentaire dispose d'une page Facebook et d'une présentation sur le site Internet de Canal Encuentro.

Le Qhapaq Ñan dispose d'un site Internet propre, d'une page Facebook plurinationale ainsi que d'une présentation sur le site Internet de l'office national du Tourisme argentin, Argentina Travel.