Gustavo Santaolalla à la une des pages culturelles de Página/12 sur fond andin |
Ce soir, la télévision publique
argentine propose le premier épisode d'un documentaire à visée
touristique en quatre partie qui n'est autre qu'un parcours produit
par le musicien Gustavo Santaolalla, à la demande du Gouvernement,
le long du Qhapaq Ñan, le Chemin royal de l'Inca, qui traverse sept
provinces argentines : Mendoza, San Juan, La Rioja, Catamarca,
Salta et Jujuy, du sud au nord.
La série est une co-production Canal
Encuentro, Ministère du Tourisme, Conseil Fédéral du Tourisme,
sous la responsabilité de Santaolalla, qui apparaît à l'écran en
vedette médiatique. La réalisation a été confiée à Andrés
Nicolás Cuervo. Sans surprise, la musique du film est signée
Santaolalla. La diffusion se fera le vendredi à 21h sur Canal
Encuentro et une rediffusion de l'épisode est programmée le mardi à
19h30 sur TV Pública. Le format est le moyen métrage typique de
Canal Encuentro qui limite chaque documentaire à 25 ou 26 minutes.
Il est probable que d'ici peu, les
épisodes seront disponibles en vidéo à la demande sur le site
Internet de Canal Encuentro, la chaîne culturelle du groupe public.
Présentation issue de la documentation Canal Encuentro A gauche la carte du parcours touristique montré dans le film Au centre, un texte de Gustavo Santaolalla Cliquez sur l'image pour lire le texte |
Gustavo Santaolalla est un artiste bien
en cour auprès de l'actuel gouvernement national argentin. Il s'est
distingué, au niveau international, avec sa plongée au milieu des
vieux tangueros de Café de los Maestros, où il a mis en scène une
vision passablement nostalgique du tango, qui ignore complètement la
« nouvelle vague » du genre, cette movida actuelle qui
tourne autour des quinquagénaires et des formations de trentenaires,
parfois même de musiciens plus jeunes encore. Gustavo Santaolalla
est d'abord un musicien de rock. Il n'a que très peu de compétences
historiques sur le sujet auquel il s'attaque avec cette série
documentaire, un sujet difficile d'accès et sur lequel les
universitaires eux-mêmes tâtonnent tant la documentation nous
manque sur la civilisation de l'Inca. Alors quand il prétend avoir
fait ce chemin à la manière des chasquis, il faut prendre cette
déclaration avec prudence. Les chasquis étaient en effet ces
messagers, à moins qu'ils n'aient été des chamans, dont les
fonctions semblent avoir été de relier, grâce à cette grande route
religieuse, administrative et commerciale, les populations établies
dans le nord, en Colombie, aux Huarpes installés le long du Río
Mendoza, dans l'actuelle province argentine homonyme, et assujettis à
l'Empereur nordique longtemps avant l'arrivée des Espagnols dans ces
terres.
Il n'est donc pas dit que le
documentaire, dont l'annonce est orchestré par la communication
gouvernementale, soit aussi passionnant que ce qu'il en est dit. Mais
il a le mérite d'exister et le producteur délégué celui d'avancer
clairement son objectif : promouvoir le tourisme le long de
cette route, récemment inscrite au patrimoine de l'UNESCO où sa
candidature avait été porté par les six pays traversés,
Argentine, Chili, Pérou, Bolivie, Equateur et Colombie (voir mon article du 22 juin 2014 à ce sujet).
Pour en savoir plus :
Ce matin, Página/12 publie une interview de l'artiste, qui ne me passionne pas personnellement (mais
que ça ne vous empêche pas de vous faire votre idée personnelle).
Pour ma part, j'attends de voir le "produit fini" pour me prononcer. Et
peut-être retournerai-je alors à cette interview.
Hier, l'agence de presse nationale
Télam publiait elle aussi une dépêche à ce sujet.
La série documentaire dispose d'une
page Facebook et d'une présentation sur le site Internet de Canal Encuentro.
Le Qhapaq Ñan dispose d'un site Internet propre, d'une page Facebook plurinationale ainsi que d'une
présentation sur le site Internet de l'office national du Tourisme
argentin, Argentina Travel.