Alicia Jozami et son truck food solidaire (photo Clarín) |
Du fait des hausses démentielles, que personne n'avait imaginées à cette échelle, concernant l'énergie et l'eau courante depuis la prise de
fonction de Mauricio Macri le 10 décembre dernier, à quoi s'ajoute
le prix de la farine, qui est lui aussi en train de monter en flèche,
le pain a atteint ou est en train d'atteindre le prix très élevé
de 40 $ ARG au kilo en moyenne en Argentine, ce qui représente selon
les régions une augmentation de 20 à 25% en moins de six mois.
Le Gouvernement négocie actuellement
avec le secteur la possibilité de proposer un pain de base,
probablement d'assez mauvaise qualité, à 26 $/kg mais rien n'est
acquis dans ce domaine et ce prix ne pourrait concerner que 3 à 4%
de la production, pour ne pas mettre en danger les entreprises.
Depuis cinq mois, l'électricité a
augmenté d'environ 500% (plus ou moins selon les compagnies et les
provinces), l'eau de 300, le gaz de 370. La semaine dernière, la
farine a augmenté de 35%. En cas de non répercussion de toutes ces
hausses sur le prix final au consommateur, ce sont 25 à 35 000
emplois qui seraient menacés dans les PME du secteur, constitué de
boulangeries de proximité et de quelques usines, or le chômage
frappe très fort depuis que la baisse de la consommation entraîne
aussi une baisse de la production, aggravée encore par le recours à
l'importation dans de nombreux domaines, alors que le Gouvernement
antérieur protégeait les secteurs productifs avec une politique
plutôt protectionniste qui a permis aux producteurs de se rétablir
après l'effondrement du pays à Noël 2001.
Actuellement, la douzaine de facturas,
ces viennoiseries qui composent la traditionnelle merienda dont les
petits et les grands se régalent vers 18h, avant le dîner qui
intervient tard dans la soirée, cette douzaine de croissants,
palmiers, churros et autres cornets fourrés à la crème pâtissière
ou au dulce de leche, vaut à Buenos Aires même entre 50 et 75 $,
alors qu'elle était entre 40 et 55$ en août dernier, et encore dans
des établissements d'un certain niveau de qualité.
Dans la province de Neuquén, une
propriétaire d'un food-truck a mis en place un pancho solidario
(hot-dog solidaire), selon le modèle du café suspendu lancé à
Naples et répandu à présent un peu partout dans le monde
occidental : les clients peuvent payer un sandwich ou une
formule qui bénéficiera ensuite à un enfant sans abri, alors que
l'hiver s'approche à grands pas dans cette zone de la Patagonie. Le
pancho petit modèle seul est à 30 $, en formule avec un soda petit
à 40, avec un grand soda à 50, le pancho grand modèle seul est à
40 $ et les deux formules respectivement à 50 et 60 $ ARG.
Pour aller plus loin :
lire l'article de Página/12 sur la
hausse du pain
lire l'article de Clarín sur le même
sujet
lire l'article de Clarín sur le pancho
solidario de Alicia Jozami à Neuquén, dans la capitale homonyme
(elle est installée face à un supermarché)
lire l'entrefilet de La Prensa
lire l'entrefilet de La Prensa
lire la dépêche de Télam sur le
supposé accord avec le secteur boulanger.