L'Université de la rue, proclame le gros-titre |
A l'appel de six syndicats
d'enseignants-chercheurs, c'est une foule considérable de
professionnels, d'agents administratifs et d'étudiants qui ont
défilé hier dans Buenos Aires et plusieurs autres villes du pays
pour réclamer une meilleure politique salariale, une révision des
budgets alloués aux universités, qui ont désormais des difficultés
à payer leurs factures énergétiques (le gaz et l'électricité ont
augmenté de 300% environ) et pour défendre l'enseignement public.
Déjà, pendant la campagne électorale
en novembre, un grand nombre d'universitaires avait appelé à voter
pour Daniel Scioli et surtout contre Mauricio Macri dont ils
craignaient des restrictions budgétaires, une dégradation de leurs
conditions de travail et de leur capacité de recherche.
Les manifestations ont été
suffisamment importantes pour que tant Página/12, La Nación et
Clarín en parlent dans leurs éditions ce matin. La Nación n'hésite
pas à avancer en titre de son article le chiffre de plus de 20 000
manifestants, ce qui est considérable dans un pays où le nombre
d'étudiants n'est pas si élevé qu'en Europe et qui ne compte que
40 millions d'habitants. Página/12, quant à lui, à décidé de
consacrer sa une à l'événement et de reléguer la destitution
probable de Dilma Roussef en manchette. Et pourtant Página/12 est
fermement convaincu que le vote du Sénat brésilien s'apparente à
un coup d'Etat légal (ce qui est bien entendu contradictoire), à un acte de machisme (ce que c'est de toute évidence) et
s'inquiète de l'effacement de la gauche en Amérique du Sud, qui va en effet à peu près partout vivre une forme d'alternance après une bonne quinzaine d'années au pouvoir (en démocratie, ce n'est pas étonnant).
Pour aller plus loin :
lire l'article principal de Página/12
(qui en compte trois sur le sujet)
lire l'article de Clarín
lire la dépêche de Télam.