L'archidiocèse
de Córdoba est aujourd'hui tout à la fête de la béatification de la Mère
Catalina
de María Rodríguez (27 novembre 1823 – 5 avril 1896), dite Madre
Catalina, la fondatrice de la congrégation des Sœurs Esclaves du Cœur de Jésus et une amie du Cura Brochero (1), à l'œuvre pastorale duquel
elle participa en envoyant quinze religieuses à cheval répandre la
double spiritualité de saint Ignace de Loyola et du Sacré Cœur à
travers les montagnes de la province. Sa fondation est toujours très
présente en Argentine.
La Madre Catalina a compris très tôt sa vocation religieuse, elle avait alors 17 ans. Pourtant elle s'est mariée douze ans plus tard à un officier veuf et père de deux enfants qu'elle a contribué à élever. Elle-même a eu une fille qui n'a pas survécu. Restée veuve à l'âge de 42 ans, elle a pu suivre alors la voie de la consécration religieuse à laquelle elle rêvait depuis longtemps. Sept ans après la mort de son mari, elle fondait une communauté des Sœurs Esclaves du Cœur de Jésus, la première congrégation apostolique féminine d'Argentine. Celle-ci est aujourd'hui présente en Argentine, au Chili, y compris sur l'Ile de Pâques, au Bénin et en Espagne.
La sainteté de Córdoba en une seule image ! |
C'est
le cardinal Angelo Amato qui représentait le Pape François et
présidait la cérémonie comme il convient pour une béatification,
qui est la première étape universelle du procès de canonisation.
Une très belle messe, entièrement traduite en langue des signes sur
grand écran, avec une musique liturgique très entraînante et, à
ce qu'il me semble, en grande partie originale, composée pour
l'occasion. La langue rapanui et le français ont été utilisés
dans la prière universelle.
La
vice-présidente de la Nation, Gabriela Michetti, représentait le
gouvernement central. Elle a d'ailleurs fait la seconde lecture, sous
le ciel bleu d'une Córdoba printanière et en liesse. Le Gouverneur
de la province voisine de San Luis avait fait le déplacement ainsi
que le Secrétaire d'Etat aux Cultes, qui dépend du ministre des
Affaires étrangères. Le Pape François avait fait parvenir ce matin
même à la supérieure générale de la congrégation un message de
bénédiction que la religieuse a lu comme une surprise, fort
appréciée par la foule.
Environ 50 000 personnes, une immense majorité de laïcs, des religieuses, des religieux, des militaires, sont venues à Córdoba assister à la cérémonie, qui a commencé à 9h (heure locale), a été retransmise en direct sur le site Internet de la béatification et sa page Facebook à travers Youtube, où on peut la retrouver en intégralité. Il était aussi prévu que TV Pública retransmette l'événement en direct, à partir de 9h30, ce qui est un peu curieux car cet horaire correspond à la toute fin de la liturgie de la Parole. C'est très mal élevé d'arriver en retard à la messe !
Extrait de L'Osservatore Romano de ce soir daté du 26 novembre 2017 (page 6) Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
La
célébration a fait une place importante à la tragédie du
sous-marin ARA San Juan (voir mon article d'hier) qui a inspiré la dernière intention de la
prière universelle qui appartient à l'ordinaire de la messe, lue
par un officier supérieur, d'une autre intention dans le discours
final de remerciements de l'archevêque de Córdoba et d'une autre
enfin dans celui du Gouverneur de la Province. Visiblement ému,
celui-ci a été très applaudi (2).
(1)
Gabriel Brochero est le premier saint argentin. Sa canonisation a été
célébrée à Rome le 16 octobre 2016 (voir mon article à cette date et l'ensemble des entrées le concernant).
(2)
Le gouverneur a tenu un discours très énergique, social et
féministe, pour rendre hommage à la nouvelle bienheureuse et à ses
compagnes.