Un décret à la poubelle, un ! |
Il y a une semaine, le gouvernement argentin a
abrogé le décret présidentiel pris en cet hiver austral par
Mauricio Macri pour autoriser, faute de voir arriver les flots
d’investissement étranger, l’importation de déchets sans
contrôle sanitaire… Une très curieuse façon de manifester son
patriotisme ! (1)
Désormais,
on revient à la norme et à la dignité : tout ce qui entrera
en Argentine devra respecter certaines normes sanitaires. L’Argentine
n’est pas une poubelle.
Voyageurs,
attendez-vous aussi par la même occasion à voir réapparaître à
l’aéroport international d’Ezeiza les interdictions qui valaient
jusqu’en 2015 et empêchaient l’entrée sur le territoire de
toute espèce de semences, oignons, champignons et autres végétaux
ou fromages au lait cru susceptibles d’introduire à terme des
nuisances sur le sol argentin… Tenez-en compte pour faire vos
bagages et préparer vos cadeaux aux Argentins que vous rencontrerez
(pas de truffe, pas d’oignons de jolies tulipes de votre jardin,
pas de camenbert de Normandie, de fromage du pays de Herve ou de la
moindre tranche de meule d’authentique gruyère vaudois ou
neuchâtelois même cacheté Bio Suisse ou emballé sous vide, pas de
sachet de ce délicieux riz, noir ou rouge, de Camargue dont nous
pouvons nous enorgueillir ou n’importe quoi d’autre qui pourrait
transbahuter des bactéries d’un hémisphère à un autre). Vous
éviterez des pertes de temps à la douane et peut-être même des
confiscations...
Seul
Página/12 en a a parlé le 10 janvier, cela va de soi.
(1)
D’ailleurs, il n’a même pas eu l’élégance en partant de
prendre un décret pour faire de l’année 2020 une année consacrée
à la mémoire de Manuel Belgrano (1770-1820). Pourtant il serait parti sur une
mesure de paix civile et d’unité nationale, car tout le monde
aurait apprécié le souvenir d’un personnage historique très
populaire. Savait-il seulement que c’était une année particulière
pour ce personnage dont il a décrété qu’il ne figurerait plus
sur les billets de banque ! Pour
quelqu’un qui prétendait réduire la fracture idéologique (cerrar
la grieta)… parece mentira, comme on dit
en Argentine (littéralement, "on croirait un mensonge").