Dans l'arc de cercle bleu et blanc : "C'est l'anniversaire de Perón" En bas, sous la photo historique de Plaza de Mayo : "Un jour péroniste" |
Après-demain samedi, il y aura soixante-quinze ans que les Portègnes ont envahi Plaza de Mayo pour exiger le retour au gouvernement de Juan Domingo Perón, qui s’était rendu très populaire comme secrétaire d’État au Travail et venait d’être écarté du pouvoir (1) par une petite camarilla d’officiers de droite au sein d’un groupe de militaires qui s’étaient installés par la force à la tête de l’Argentine en 1943 pour éviter à celle-ci d’entrer dans la seconde guerre mondiale et résister à la pression des États-Unis. C’était le printemps et il faisait déjà sérieusement chaud. Certains manifestants décidèrent de faire trempette dans le bassin qui embellissait la place et cette image des gens assis sur le bord de la fontaine et les pieds nus dans l’eau (patas en la fuente) est restée comme un symbole de ce mouvement de loyauté envers Perón (d’où le nom de ce 17 octobre : Día de la Lealtad). Une grande fête pour tous ceux qui se réclament de Perón, ce qui est le cas des actuels gouvernants. Ce 17 octobre 1945 est considéré comme le jour où le péronisme est né. Ce jour-là, Perón comprit qu’il pourrait se présenter à l’élection présidentielle et pour se préparer, il épousa quelques jours plus tard celle qui n’était jusque là que sa maîtresse, Evita Duarte (2).
Épidémie
oblige, cette année, les célébrations se tiendront en ligne. Un
site Internet a donc été créé pour l’occasion et il a déjà
reçu un nombre record de visites anticipées. De nombreux
sympathisants et militants dotés du sens de l’humour ont organisé
ou vont le faire la scène des pieds dans l’eau chez eux devant
leur webcam…
Humour péroniste "façon maison" |
Toujours est-il que de façon un peu surprenante, tous les journaux, y compris les trois titres phares de toutes les droites argentines, parlent déjà aujourd’hui de cette fête très particulière de la Loyauté, particulière à cause de la contagion et à cause du récent retour des péronistes au pouvoir.
Página/12 en fait la une de son supplément hebdomadaire sur le monde universitaire.