Aujourd’hui, c’est la fête de San Cayetano
(Gaëtan en français). En Argentine, il est le saint patron du pain
et du travail. Il est de tradition que les fidèles, en particulier
parmi les travailleurs modestes, qu’ils soient indépendants ou
salariés, fassent le pèlerinage au sanctuaire le plus proche pour
demander l’aide du saint dans leur vie économique. C’est à
Buenos Aires que le phénomène est le plus spectaculaire quand la
population de la banlieue sud et celle des quartiers modestes du sud
et de l’ouest de la ville convergent en files interminables vers
l’église San Cayetano, à l’extrémité occidental du quartier
de Liniers, coincé entre une ligne de chemin de fer de banlieue et
l’énorme ceinture qu’est la voie rapide dite Avenida
General Paz, qui fait office de boulevard périphérique à la
capitale argentine. Toute la journée, les messes et les confessions
se succèdent avec de longues files qui se forment pour aller fleurir
l’image du saint, y allumer un cierge ou simplement toucher du bout des
doigts ou à pleine paume la vitre qui la protège.
L'ensemble du sanctuaire à la tombée du jour Photo : paroisse San Cayetano, Buenos Aires |
Dès le 3 août, pendant la neuvaine qui précèdent la Gran Fiesta (les célébrations d’aujourd’hui), Monseigneur Poli, l’archevêque de Buenos Aires, avait prévenu : il ne fallait pas que la fête déclenche des rassemblements, puisque ce sont des lieux où le virus du covid-19 peut faire des dégâts de contagion. Et en effet aujourd’hui, toutes les célébrations seront à suivre de chez soi. Il n’y aura pas de confessions en série comme d’habitude. La « télé-confession » n’est pas autorisée par le droit canon.
Et
Dieu si cette année et les années à venir, San Cayetano va avoir
du travail puisque la crise sanitaire a déjà détruit beaucoup
d’emplois et faire fermer beaucoup de petites entreprises (magasins
de détail, cafés, restaurants, milongas qui ont lancé récemment un SOS en direction des autorités culturelles municipales, etc.).
La statue de San Cayetano dans sa niche fleurie, un 7 août Photo : paroisse de San Cayetano, Buenos Aires |
Aujourd’hui,
seul Página/12
relaie les demandes de l’épiscopat, ce qui est un comble puisque
le journal est passablement athée ou, à tout le moins, très
ignorant des questions de spiritualité.
Pour
en savoir plus :
lire
l’article de Página/12
consulter
le site du sanctuaire de Buenos Aires où vous pouvez vivre ou
revivre les célébrations eucharistiques et écouter différentes
interventions d’autorités ecclésiales.