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jeudi 8 avril 2010

Angel Pulice interviewé dans les colonnes de Página/12 [à l’affiche]

Cristian Vitale publie ce matin dans Página/12 une interview de l’auteur-compositeur-interprète Angel Pulice qui se produit ce soir, avec son groupe et sa partenaire Ruth de Vicenzo, à la Catedral del Tango, Sarmiento 3527, dans le quartier d’Almagro. Au début mars, Angel et Ruth étaient deux des artistes du 1er Festival de Tango Indépendant qui a tant intéressé le journaliste, au point qu’il en est arrivé à lui consacrer pratiquement un article tous les jours pendant presque une semaine (lire par exemple mon article du 6 mars 2010 sur la manifestation).

Le papier commence par des plaisanteries fines sur le métier d’Angel, qui gagne sa vie en exerçant l’honorable profession de dentiste : "Les guitaristes, je les ai payés en leur arrangeant la dentition et je trouve des patients dans les milongas".

Ensuite on passe aux choses sérieuses. La musique et le tango. Bref, l'art.

Angel Pulice est décrit comme "un cantautor mordaz, tragicómico y muy personal dentro del amplio y disperso mundo del tango de hoy. Una pluma que, sin desentenderse de los tópicos clásicos del género, se desliza hacia sectores no muy explorados" (Página/12).

Comprenez "un auteur-interprète mordant, tragi-comique et très personnel au sein du monde large et dispersé du tango d’aujourd’hui. Une plume qui, sans se détourner des sujets classiques du genre, s’en va vadrouiller du côté de secteurs pas très explorés".
(Traduction Denise Anne Clavilier)



Au sujet de ce style d'écriture, vous pouvez vous reporter à l’un de mes tous premiers articles où j’avais présenté et traduit intégralement une des letras d’un de ses disques (lire mon article du 25 juillet 2008 conclu par la présentation de Buenos Aires la Reina sin Plata).

Dans cette interview, il est beaucoup question de la manière dont Angel vit et a vécu cette double vie simultanée de professionnel de santé d'un côté et d’artiste de l'autre, comment il peut composer avec les horaires et avec les règles qui s’appliquent dans chaque secteur de sa vie. A la fin, Cristian Vitale lui demande s’il pense un jour vivre uniquement du tango, et lui répond que non :

"No. Digamos que desde que no tengo expectativas vivo más feliz. Me estoy amigando con la incertidumbre y, si bien estoy abierto a la posibilidad de que suceda, también sé que el no vivir de esto tiene ciertas ventajas: con el tango hago lo que se me cantan las pelotas... No tengo que cantar lo que no me gusta ni estar en lugares que no quiero estar, ni decir cosas que no quiero decir. Me da esa libertad".
(Angel Pulice, dans Página/12)

"Non, disons que depuis que je ne me fais plus de châteaux en Espagne, j’ai une vie plus heureuse. J’ai fait ami-ami avec l’incertitude et si je reste bien entendu ouvert à la possibilité que ça arrive, je sais aussi que ne pas en vivre présente certains avantages : avec le tango, je fais ce qui me passe par la tête... Je n’ai pas à chanter ce qui ne me plaît pas ni à aller dans des lieux où je ne veux pas aller ni à dire des trucs que je ne veux pas dire. Cela me donne cette liberté-là".
(Traduction Denise Anne Clavilier)

Le papier se conclut sur une présentation du groupe et une louange pour l’interprétation que Ruth de Vicenzo fait de Apología tanguera, un tango écrit par Luis Alposta et composé par Rosita Quiroga (lire à ce propos l’article que j’avais écrit le 28 janvier 2009 sur un hommage à Rosita Quiroga que Luis a publié dans Mosaicos Porteños, la page qu’il anime sur le site de Marcelo Villegas, Noticia Buena).

Pour aller plus loin :
Lire l’interview parue ce matin sur le site de Página/12