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lundi 30 juin 2025

La gauche reprend des couleurs aux élections locales de Formosa et Santa Fe [Actu]

"Rosario a toujours été près"
(comprenez comme vous voulez près de la victoire
ou près de Cristina)
En photo principale : le discours de victoire
du principal opposant municipal
Au-dessus : dans un rapport confidentiel, la banque JP. Morgan
déconseille à ses clients d'investir en Argentine
Pour aller plus loin sur ce point :
lire l'article de Página/12
lire l'article de Clarín
lire l'article de La Nación
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Avec une participation plus élevée que dans les précédentes élections provinciales où elle était autour de 50 % seulement, des élections de mi-mandat se sont tenues localement, en avance du calendrier national, dans les provinces de Formosa, à l’extrême nord de l’Argentine, et Santa Fe, au nord-ouest de Buenos Aires. Dans les deux cas, la gauche péroniste, sans aucun doute galvanisée par la condamnation définitive et la résidence surveillée imposée à Cristina Kirchner, fait de bons résultats, devançant même et, dans ce cas, assez largement le PRO, la droite libérale de Mauricio Macri (ou ce qu’il en reste après les raids opérés sur elle par Javier Mileí et consorts) et LLA (La Libertad Avanza, la mal-nommée mileíste).

Pratiquement rien sur les élections,
sauf cette photo de la soirée électorale
du gouverneur de Sante Fe qui fait silence sur Rosario
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C’est dans les élections municipales de Rosario, la seconde ville argentine, capitale culturelle et économique de la province de Sante Fe, que le résultat est le plus spectaculaire : il y avait 52 ans que le péronisme attendait d’y gagner un scrutin. C’est fait : la liste kirchnériste remporte 30,60 % des suffrages exprimés dans le cadre du renouvellement partiel du conseil municipal (assemblée élue qui exerce le pouvoir législatif pour la ville, tandis que le maire, dont le mandat n’était pas en jeu, exerce le pouvoir exécutif), devant la majorité provinciale (LLA), qui atteint 28,8 %, et la droite libérale de l’actuel maire (25,6%). Et pourtant, le taux de participation à Rosario a été très faible, de l’ordre de 50 % (les taux varient selon les sources). Ce qui veut sans doute dire que les électeurs de la gauche de gouvernement se sont mobilisés contrairement à ceux qui votent à droite (libéraux et libertariens) et qui n’ont pas sans doute pas vu venir les bons résultats de leurs opposants. Dans le reste de la province, c’est plutôt la droite libérale qui l’a emporté, selon une tradition qui ne se dément donc que très difficilement. Les résultats sont donc moins satisfaisants pour la gauche mais comme ils concernent une population beaucoup plus clairsemée, c’est la victoire à Rosario qui s’impose dans les esprits et dans les analyses partisanes, en vue des élections nationales de mi-mandat où la gauche espère casser l’actuelle majorité dont l’incohérence et la volatilité profitent à la politique libertarienne, anti-sociale et anti-étatique de Mileí.

"A Formosa, [le gouverneur] Insfrán faisait
passer en force sa réélection ;
A Rosario, la victoire du péronisme est une surprise"
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A Formosa, province très pauvre et assez peu connue des Argentins eux-mêmes, c’est la gauche kirchneriste qui l’emporte sans que cela constitue une surprise. Formosa est un bastion du péronisme depuis le retour à la démocratie. Il le reste. La majorité vient de remporter 68 % des suffrages exprimés pour le renouvellement complet de la Legislatura provinciale, le tout avec une participation plutôt haute par les temps qui courent de 64,34 %. En comparaison, LLA obtient 11 % des voix et arrive troisième du scrutin.

"Large victoire de Insfrán pour défier la Cour [suprême]
et aller chercher une nouvelle réélection", dit le gros titre
au-dessus d'une image de Messi,
dont l'équipe a été défaite par le PSG... aux Etats-Unis !
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Dans cette province, les têtes changent très peu souvent. L’actuel gouverneur en est à son septième mandat (après avoir été le vice-gouverneur de son prédécesseur) et la Cour suprême de la Nation commence à froncer les sourcils, estimant que l’article de la constitution provinciale qui autorise cette candidature perpétuelle doit être révisé. Les observateurs pensent que, fort de cette nouvelle majorité incontestable, le gouverneur va lancer une réforme constitutionnelle dans le sens inverse : pour rendre plus difficile à attaquer l’article récemment visé par la Cour. Et sans doute lancer une huitième candidature pour un huitième mandat (tant qu’on a la santé…). Tout cela entraîne bien entendu l’expression rageuse de la part de l’opposition de ses soupçons quant à la sincérité de ce scrutin et des précédents, cette opposition qui sans doute se comporterait de la même manière si elle en avait les moyens.

"Le futur est déjà là", proclame la Une de
l'édition rosarine de Página/12
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Les élections nationales et les autres scrutins provinciaux que les gouverneurs ont laissées calés sur une date unique se tiendront en octobre et définiront la suite du mandat de Mileí, qui a déjà annoncé qu’il comptait se représenter dans deux ans.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :
lire l’article de Página/12 sur Rosario (Santa Fe)
lire l’article de Página/12 sur Formosa
lire l’article de La Prensa sur Santa Fe
lire l’article de La Prensa sur Formosa
lire l’article de Clarín sur Formosa (l’article sur Rosario est réservé aux abonnés. Tiens, tiens ! Et pourquoi donc ?)
lire l’article de La Nación sur Santa Fe
lire l’article de La Nación sur Formosa