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"Rosario a toujours été près" (comprenez comme vous voulez près de la victoire ou près de Cristina) En photo principale : le discours de victoire du principal opposant municipal Au-dessus : dans un rapport confidentiel, la banque JP. Morgan déconseille à ses clients d'investir en Argentine Pour aller plus loin sur ce point : lire l'article de Página/12 lire l'article de Clarín lire l'article de La Nación Cliquez sur l'image pour une meilleure résolution |
Avec une participation plus élevée que dans les précédentes
élections provinciales où elle était autour de 50 %
seulement, des élections de mi-mandat se sont tenues localement, en
avance du calendrier national, dans les provinces de Formosa, à
l’extrême nord de l’Argentine, et Santa Fe, au nord-ouest de
Buenos Aires. Dans les deux cas, la gauche péroniste, sans aucun
doute galvanisée par la condamnation définitive et la résidence
surveillée imposée à Cristina Kirchner, fait de bons résultats,
devançant même et, dans ce cas, assez largement le PRO, la droite
libérale de Mauricio Macri (ou ce qu’il en reste après les raids
opérés sur elle par Javier Mileí et consorts) et LLA (La Libertad Avanza,
la mal-nommée mileíste).
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Pratiquement rien sur les élections, sauf cette photo de la soirée électorale du gouverneur de Sante Fe qui fait silence sur Rosario Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
C’est
dans les élections municipales de Rosario, la seconde ville
argentine, capitale culturelle et économique de la province de Sante
Fe, que le résultat est le plus spectaculaire : il y avait 52
ans que le péronisme attendait d’y gagner un scrutin. C’est
fait : la liste kirchnériste remporte 30,60 % des
suffrages exprimés dans le cadre du renouvellement partiel du
conseil municipal (assemblée élue qui exerce le pouvoir législatif
pour la ville, tandis que le maire, dont le mandat n’était pas en
jeu, exerce le pouvoir exécutif), devant la majorité provinciale
(LLA), qui atteint 28,8 %, et la droite libérale de l’actuel
maire (25,6%). Et pourtant, le taux de participation à Rosario a été
très faible, de l’ordre de 50 % (les taux varient selon les
sources). Ce qui veut sans doute dire que les électeurs de la gauche
de gouvernement se sont mobilisés contrairement à ceux qui votent à
droite (libéraux et libertariens) et qui n’ont pas sans doute pas
vu venir les bons résultats de leurs opposants. Dans le reste de la
province, c’est plutôt la droite libérale qui l’a emporté,
selon une tradition qui ne se dément donc que très difficilement.
Les résultats sont donc moins satisfaisants pour la gauche mais
comme ils concernent une population beaucoup plus clairsemée, c’est
la victoire à Rosario qui s’impose dans les esprits et dans les
analyses partisanes, en vue des élections nationales de mi-mandat où
la gauche espère casser l’actuelle majorité dont l’incohérence
et la volatilité profitent à la politique libertarienne,
anti-sociale et anti-étatique de Mileí.
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"A Formosa, [le gouverneur] Insfrán faisait passer en force sa réélection ; A Rosario, la victoire du péronisme est une surprise" Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
A
Formosa, province très pauvre et assez peu connue des Argentins
eux-mêmes, c’est la gauche kirchneriste qui l’emporte sans que
cela constitue une surprise. Formosa est un bastion du péronisme
depuis le retour à la démocratie. Il le reste. La majorité vient
de remporter 68 % des suffrages exprimés pour le renouvellement
complet de la Legislatura provinciale, le tout avec une participation
plutôt haute par les temps qui courent de 64,34 %. En
comparaison, LLA obtient 11 % des voix et arrive troisième du
scrutin.
Dans
cette province, les têtes changent très peu souvent. L’actuel
gouverneur en est à son septième mandat (après avoir été le
vice-gouverneur de son prédécesseur) et la Cour suprême de la
Nation commence à froncer les sourcils, estimant que l’article de
la constitution provinciale qui autorise cette candidature
perpétuelle doit être révisé. Les observateurs pensent que, fort
de cette nouvelle majorité incontestable, le gouverneur va lancer
une réforme constitutionnelle dans le sens inverse : pour
rendre plus difficile à attaquer l’article récemment visé par la
Cour. Et sans doute lancer une huitième candidature pour un huitième
mandat (tant qu’on a la santé…). Tout cela entraîne bien
entendu l’expression rageuse de la part de l’opposition de ses
soupçons quant à la sincérité de ce scrutin et des précédents,
cette opposition qui sans doute se comporterait de la même manière
si elle en avait les moyens.
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"Le futur est déjà là", proclame la Une de l'édition rosarine de Página/12 Cliquez sur l'image pour une meilleure résolution |
Les élections nationales et les autres scrutins provinciaux que les gouverneurs ont laissées calés sur une date unique se tiendront en octobre et définiront la suite du mandat de Mileí, qui a déjà annoncé qu’il comptait se représenter dans deux ans.
Pour
aller plus loin :
lire
l’article
de Página/12
sur Rosario (Santa Fe)
lire
l’article
de Página/12
sur Formosa
lire
l’article
de La
Prensa sur Santa Fe
lire
l’article
de La
Prensa sur Formosa
lire
l’article
de Clarín
sur Formosa (l’article sur Rosario est réservé aux abonnés.
Tiens, tiens ! Et pourquoi donc ?)
lire
l’article
de La
Nación sur Santa Fe
lire
l’article
de La
Nación sur Formosa