mardi 10 mai 2011

Edmundo Rivero dans Etonnez-moi Benoît ce samedi [ici]

Le journaliste Jean-Louis Mingalon (JLM dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus) consacrera sa prochaine chronique tango au chanteur et compositeur Edmundo Rivero, le fondateur du Viejo Almacen, à San Telmo, dont on fête cette année le centième anniversaire de la naissance.

Cette nouvelle chronique concluera sur les ondes de France Musique la prochaine émission de Benoît Duteurtre, Etonnez-moi Benoît, samedi 14 mai 2011 en fin de matinée.

Comme le savent déjà bien les lecteurs réguliers de ce blog, Etonnez-moi Benoît s'écoute en direct sur la longueur d'onde locale de France Musique en direct, sur le streaming disponible sur le Portail Internet de Radio France, en podcast téléchargeable (gratuitement) par abonnement et en écoute à volonté sans téléchargement légal. Le podcast est disponible 7 jours après la diffusion et l'écoute à la carte dure 30 jours.

Jacquette du 33 tours original

Edmundo Rivero fut l'une des grandes (et rares) voix de basse du tango. Il a aussi été un militant vigoureux du lunfardo, ce parler populaire de Buenos Aires contre lequel combattirent si souvent différents gouvernements argentins plus soucieux de servir les intérêts de puissances étrangères (Grande-Bretagne avant la seconde guerre mondiale, Etats-Unis d'Amérique après) que ceux du peuple argentin lui-même. Il fallait un certain courage pour mener ce combat et il l'a eu. Il existe en particulier de lui un double album intitulé En lunfardo, qui a été depuis remasterisé pour CD et qui est disponible tout au long de l'année chez les disquaires de Buenos Aires (1).

Sur des textes du poète Luis Alposta, il a composé un bon nombre de très beaux tangos, dont certains sont présentés et traduits dans Barrio de Tango, mon anthologie parue en mai 2010 aux Editions du Jasmin (voir dans la partie supérieure de la Colonne de droite). Il a même repris des poèmes beaucoup plus anciens de Luis pour en faire des tangos, malheureusement peu enregistrés.

Il a enfin fondé la tanguería El Viejo Almacén, où, de son vivant, se sont produits les plus grands artistes de tango. Il avait fait choix pour cela d'une de ces rares bâtisses de style colonial qui existent encore à Buenos Aires, et dont la particularité architecturale est de former un angle de rue sans présenter de pan coupé (la ochava sacro-sainte de toute esquina portègne). Il avait eu un coup de coeur pour ce bâtiment où avait fonctionné une de ces épiceries-buvettes qui animaient au 19ème siècle la vie sociale des quartiers populaires, comme San Telmo l'était devenu après la grande épidémie de fièvre jaune de l'été 1871. Après la mort du fondateur, la famille de Edmundo Rivero n'a pas pu maintenir l'endroit en vie et a mis la clé sous la porte. Quelques années plus tard, le lieu a été repris, le nom conservé, mais le Viejo Almacén d'aujourd'hui est un lieu à touristes, un lieu pour des événements de communication montés par les services marketing des entreprises et il n'a plus rien à voir avec ce qu'avait fait vivre Edmundo Rivero.

De lui, il nous reste sa voix, à écouter et à réécouter sans cesse, un essai sur Carlos Gardel, une biographie écrite par Luis Alposta, le souvenir d'une prestance, d'un visage, d'une laideur légendaire, des disques avec Aníbal Troilo et son orchestre, ou Aníbal Troilo et Roberto Grela et avec un ensemble de guitares, puisque Rivero était chanteur d'orchestre et soliste a la criolla comme on dit là-bas...

Ecoutez-le ce samedi ou les jours qui suivront, grâce à la page de l'émission sur le site de France-Musique et si ce n'est pas encore fait, abonnez-vous au podcast d'Etonnez-moi Benoît (l'édition de samedi dernier est consacrée au comédien Jean Piat pour son spectacle sur la Nohan des artistes, programmé salle Gaveau à Paris le 16 mai prochain, Jean Piat dont l'épouse, Françoise Dorin, invitée à ce même micro il y a quelques semaines pour parler de ses propres chansons, était le week-end dernier en Alsace, à la Foire du Livre de Saint-Louis. Très élégante, à son habitude). Et d'ici samedi, vous pouvez visiter la page que le site encyclopédique argentin Todo Tango a consacrée à Edmundo Rivero, avec une jolie collection de ses enregistrements à vous mettre d'ores et déjà entre les oreilles.

Le reste de l'émission de samedi prochain sera consacré au Ministre de tutelle, Frédéric Mitterand, comme par hasard quelques jours après le 30ème anniversaire de l'élection de Tonton...

(1) Dans la rubrique Les commerçants du Barrio de Tango, dans la partie basse de la Colonne de droite de ce blog, vous trouverez en particulier le site en ligne du disquaire Zivals, véritable institution à Buenos Aires.