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mardi 6 septembre 2022

Début du Festival de Tango de Buenos Aires à la Boca [à l’affiche]

La dame au poncho
Le concert de ses cent ans !
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Ce soir, commence le Festival de Tango de Buenos Aires qui durera quinze jours comme d’habitude, mais cette fois-ci, enfin, tout en présentiel, à quoi se mêlera, comme d’habitude aussi, le Mundial del Tango, sur lequel la politique culturelle (et touristique) de la Ville Autonome de Buenos Aires fonde tous ses espoirs (1). La danse, la danse, la danse !!!!

Pourtant c’est bien au programme musical et culturel qu’il faut s’intéresser comme le font d’ailleurs les pages culturelles de La Nación qui s’ouvre sur l’hommage, sous forme d’un film, qui sera rendu à la chanteuse Nelly Omar, muse et maîtresse du poète Homero Manzi (Malena, c’est elle !), disparue centenaire il y a quelques années.

Malena canta el tango, como ninguna

Autre artiste qui sera saluée : l’immense danseuse María Nieves qui fête aujourd’hui bravement ses 88 printemps.

Le festival s’ouvre à La Boca, à la Usina del Arte, devenue depuis quelques années son quartier général et il occupera, au fil des jours, plusieurs lieux dans la ville, notamment la Plaza de la República, où au pied de l’Obélisque sera dressée une scène sur laquelle se disputeront, à ciel ouvert, les finales de deux catégories du Mundial.

Au programme comme toujours : des concerts, des cours de danse et de musique, des ateliers divers et variés, des projections, des conférences, des stands d’artisanat, des milongas, des présentations de livres et des expositions. Un grand hommage sera rendu au danseur Juan Carlos Copes, qui fut le partenaire mythique et l’époux de María Nieves et que le covid nous a emporté dans l’une de ses vagues qui ont submergé Buenos Aires.

Chose plus inhabituelle : le festival rendra aussi hommage à Luis Alberto Spinetta, un grand du rock argentin, lui aussi disparu il y a quelques années (beaucoup plus jeune et à cause d’un cancer).

Une du supplément culturel de Pagina/12
la semaine dernière, le 1er septembre
pour annoncer les festivals alternatifs
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En ce mois de septembre, plusieurs festivals de tango vont se dérouler à Buenos Aires : à côté du festival officiel, il y aura un trio de manifestations associatives ou autogérées avec une programmation moins tapageuse mais plus audacieuse. Du tango d’aujourd’hui, en dehors des sentiers battus.

© Denise Anne Clavilier
www.barrio-de-tango.blogspot.com


Pour aller plus loin :
sur le Festival de Tango de Buenos Aires
lire l’article de Página/12
lire l’article de Clarín
consulter le site officiel des Festivals de Buenos Aires
sur les festivals alternatifs
lire l’article de Página/12



(1) Ce qui rend d’autant plus surprenante l’incapacité de ce ministère à annoncer longtemps à l’avance les dates de la manifestation, comme si le public visé, pourtant principalement celui de l’hémisphère nord, au grand dam des artistes locaux d’ailleurs, pouvait réserver un vol du jour au lendemain, pour se pointer à Buenos Aires le jour dit… Improvisation toujours, même dans ce domaine du tourisme international où elle fait fuir tout le monde.

jeudi 15 décembre 2016

Nelly Omar pour la soirée ciné chez Jacqueline [à l'affiche]


Retour sur Barrio de Tango après une interruption due à un sévère refroidissement pour cause de deux salons du livre successifs dans les courants d'air, à Tours samedi (façon stage de survie dans le majestueux mais très frisquet grand hall de la mairie de Tours) et à Neuilly-Plaisance dimanche.

Retrouvons donc Buenos Aires et son actualité...

La chanteuse Jacqueline Sigaut propose sa dernière soirée ciné-tango chez elle, à Palermo, ce dimanche 18 décembre 2016 à 17h. Au programme, un documentaire sur Nelly Omar, si grande chanteuse qu'elle fut surnommée la Cantora Nacional. Elle est décédée le 20 décembre 2013 à Buenos Aires à l'âge de 102 ans (voir mon article du lendemain).

Le film date de 2014, l'année suivant la mort de l'artiste. On le doit à la petite-nièce de Nelly Omar, Teresa Saporiti. Le film, un long métrage, a été réalisé grâce à l'appui de l'INCAA, l'institut du cinéma et de l'audiovisuel argentin. Il n'a pas encore été distribué dans les salles de cinéma. Il a eu une projection publique sur grand écran à Buenos Aires.

Le film dispose d'une brève notice sur le site Internet de la chaîne télévisée de l'INCAA et d'une page Facebook.

jeudi 13 novembre 2014

Le Festival de Tango de La Boca bat son plein [à l'affiche]


Au printemps, revient pour la cinquième année consécutive le Festival de Tango de la République de La Boca. Le coup d'envoi a été donné hier et la manifestation se poursuit jusqu'à dimanche. Il englobe la Noche de los Museos.

Comme de nombreux petits festivals autogérés de quartier, il y en aura pour tous les goûts et toutes les disciplines du tango sont représentées : musique, bal, cours...

Participent différents artistes dont vous reconnaissez les noms sur l'affiche : les chanteuses Lucrecia Merico et Patricia Malanca, les groupes La Vidú, Marcapiel et Quinteto Negro La Boca.

On rendra hommage à Nelly Omar, avec des artistes comme Lulú ou Marisa Vázquez...

Une manifestation pleine d'authenticité dans un quartier qui mérite d'être mis en valeur bien mieux que ne l'a fait en août le festival officiel organisé par la Ville (et qui avait même stigmatisé l'insécurité régnant dans plusieurs rues, le tout dit par les pouvoirs publics en charge d'assurer la sécurité sur la voie publique !)

Pour en savoir plus :
connectez-vous à la page Facebook du Festival.
On peut aussi écouter les 10 minutes d'interview que Fractura Expuesta a consacrées récemment au sujet (Fractura Expuesta est la radio tanguera de La Voz de las Madres).

samedi 21 décembre 2013

Pour toujours Malena : Nelly Omar chantait le tango comme personne [Actu]


Que dire de Nelly Omar qui vient de nous quitter à l'âge vénérable de 102 ans ? Qu'elle était la cantora nacional, la Gardel en Pollera (la Gardel en jupons), qu'elle a traversé des tempêtes politiques en gardant toujours le cap de ses convictions, qu'elle était profondément patriote et généreuse, qu'elle avait un talent fou, qu'elle a chanté sur scène jusqu'à ses 101 ans (une fois par an seulement les dernières années, mais au Luna Park!), qu'elle a inspiré le poète Homero Manzi, dont elle a été la maîtresse cachée, et qui lui a dédié en secret Fuimos et Malena ?

Hier matin, c'est une légende qui a quitté ce monde, une légende en poncho rouge de Salta, elle qui était née au fin fond de la Province de Buenos Aires, en pleine pampa.

Nelly Omar, au Luna Park, le jour de ses cent ans
Elle chante La Descamisada, une hymne folclorique péroniste

Son corps a été veillé de 19h à minuit dans les locaux de la Sadaic, la société des auteurs et compositeurs argentins. Et c'est dans le caveau de cette institution, au cimetière de la Chacarita, qu'elle sera mise en terre aujourd'hui, entre 9h et 10h, heure de Buenos Aires. Elle y reposera avec Homero Manzi et Enrique Santos Discépolo et tant d'autres qu'elle a connus et dont elle a partagé la militance, les espoirs, les triomphes et les revers.

Péroniste, elle l'était "jusqu'à la moelle", disait-elle, et "le jour où il y aura des gens mieux que Perón et Evita, on en reparlera". Après la chute de Perón, dont elle admirait la politique souverainiste (anti-impérialiste) et sociale, elle a connu une traversée du désert de dix-sept ans. Interdite d'antenne, de scène, de disque, de cinéma, proscrite, surveillée par la police qui lui a dérobé jusqu'à ses souvenirs personnels d'Evita. Et puis à nouveau pendant la Dictature militaire. Mais jamais elle n'a voulu quitté le sol argentin. Elle aimait trop son pays.

La voix de Nelly Omar dans Barrio de Tango, de Homero Manzi et Aníbal Troilo

Ces dernières années, elle avait connu des problèmes de santé dus au grand âge et plusieurs hospitalisations. Ces derniers mois, elle ne pouvait plus jouer de la guitare. Pour chanter, elle avait besoin que des musiciens viennent, chez elle, dans son appartement de Palermo, pour l'accompagner. Quand cela ne tienne, elle avait toute sa tête et toute sa voix.

Au-delà de la chanteuse fabuleuse qu'elle a été, Nelly Omar a aussi été compositrice et auteur. On lui doit de très jolies choses...

Elle avait dit qu'elle était née pour chanter. Et elle voulait un enterrement en chanson et en musique. Espérons que la Sadaic saura lui offrir ce dernier hommage.

Desde el alma, sans doute un texte inspiré à Homero Manzi
par leur passion tumultueuse.
Le bandeau violet fait allusion à Carlos Gardel auquel on la comparait.
Cada día canta mejor est un proverbe dédié à Gardel
après sa mort tragique en 1935
("il chante mieux de jour en jour")

Pour en savoir plus en français :
cliquez sur son nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus.

Pour aller plus loin en parcourant la presse argentine de ce matin :
lire l'article de Página/12 qui lui a dédié la première de ses pages culturelles
lire l'article de Clarín, qui renvoie lui-même à sa dernière interview, en mars de cette année, quand elle envisageait de donner un nouveau récital en septembre, le jour de ses 102 ans
La Nación n'a pas daigné traiter l'événement.

Le journaliste de Radio Nacional, Leonardo Liberman, grand spécialiste de la musique en tout genre, rend hommage à la grande artiste sur son blog, El mirador nocturno.
Il est plus que probable que pour l'occasion Radio Nacional et Canal 7 ou Canal Encuentro (pour la télévision) vont ressortir les archives à l'antenne si ce n'est déjà fait et il est possible qu'ils en mettent plusieurs à disposition sur leurs sites respectifs.

dimanche 5 mai 2013

Manzi, la vida en orsai, au Teatro La Comedia [à l'affiche]


Bizarrement, ce visage présente une plus grande ressemblance
avec Horacio Ferrer qu'avec Homero Manzi


Manzi, la vida en orsai (Manzi, la vie partie dans le décor), est une comédie musicale, avec trois musiciens en scène, proposée par le Teatro La Comedia, Rodríguez Peña 1062, depuis vendredi dernier, 3 mai 2013, anniversaire de la mort du grand poète Homero Manzi (1907-1951) (1).

L'idée est née lorsque la metteur en scène, Betty Gambartes, a appris que le comédien Jorge Suárez savait chanter. Elle lui a donc donné le rôle du poète et associé à la chanteuse Julia Calvo, pour être sa partenaire dans cette biographie revue et corrigée d'un séducteur impénitent. Jeune homme, Manzi traînait tous les cœurs après lui, il en a fait des chansons plus tard (dont Barrio de Tango, Esquinas porteñas, Manoblanca, Mi taza de café, Milonga sentimental, Milonga triste...).Marié, il s'est perdu dans un amour adultère avec la chanteuse Nelly Omar et sa vie s'est achevée dans un drame déchirant d'amours contradictoires dont Nelly Omar reste encore blessée (si on l'écoute en parler aujourd'hui à plus de cent ans). C'est elle qui lui a inspiré ce chef d'œuvre qu'est Malena (2). Manzi, la vida en orsai, repasse cette histoire d'amour ainsi que les deux fortes amitiés que le poète eut avec Aníbal Troilo, son presque frère (le compositeur de Barrio de Tango et de Sur), et le poète-compositeur Cátulo Castillo, son ami d'adolescence, qui lui succéda à la présidence de la Sadaic (la société des auteurs et compositeurs argentins).

Représentations les vendredis à 21h, le samedi à 20h et 22h30 et le dimanche à 20h. Página/12 ajoute qu'il y aura aussi des représentations le jeudi à 21h (vérifier auprès du théâtre dont depuis hier je ne parviens pas à ouvrir le site Internet).
Prix des places à partir de 170 $.

Hier, Página/12 publiait une interview des artistes du spectacle. Elle me donne envie d'aller voir le spectacle, sans être tout à fait sûre toutefois de sa qualité. Je trouve le ton des artistes parfois un peu suffisant, mais ça ne veut rien dire car les Argentins peuvent jouer sur une certaine prétention à prendre au 28e degré. C'est donc difficile à percevoir à travers une interview écrite et sans pouvoir visionner aucun extrait du spectacle.
Extraits.

“Manzi nos regaló una identidad. En su preocupación de la búsqueda de lo argentino, configuró una idiosincrasia, una forma de pensar y de sentir. Manzi vive en una búsqueda del pasado, en rememorar lo perdido, y nos regala un espacio donde cada uno puede encontrar su propio arrabal, su propia luna, su propio patio. Es uno de los poetas más grandes de la canción ciudadana, que logra evocar en cada uno de nosotros un espacio propio. En sus letras nos pinta ese lugar en el que nos reconocemos y del que podemos apropiarnos para evocar nuestros propios sueños”, reflexiona la directora en diálogo con Página/12.
Betty Gambartes, citée par Página/12

Manzi nous a offert une identité (3). Dans son souci de chercher ce qui est proprement argentin, il a formé une façon de sentir particulière, une manière de penser et de ressentir les choses. Manzi vit dans une quête du passé, en remémorant ce qui est perdu, et nous offre un espace où chacun peut trouver son propre faubourg, sa propre lune, son propre patio (4). C'est l'un des plus grands poètes de la chanson citadine, qui réussit à évoquer en chacun de nous un espace personnel. Dans ses textes, il nous dépeint ce lieu-là dans lequel nous nous reconnaissons et que nous pouvons nous approprier pour évoquer nos propres rêves, commente la metteur en scène en parlant à Página/12.
(Traduction Denise Anne Clavilier)

–¿Qué aspectos de Manzi ilumina la obra?
Jorge Suárez: –Por un lado, el romance oculto con Nelly Omar, un romance prohibido, tortuoso, porque estaban los dos casados cuando se conocieron. Ella se separó y él no. El no pudo dejar a su mujer: ése es uno de los grandes nudos de la obra. Mantuvo con Nelly una relación de siete años hasta que él se enfermó de cáncer y ella lo visitaba por las noches en el hospital. Manzi amaba a Nelly, no a su mujer, y toda la biografía indica que le escribió varios tangos: “Malena”, “Ninguna”, “Solamente ella”, “Fuimos”. Por otro lado, su vida política: Homero estuvo muy inserto en la raíz del radicalismo. En un momento de la obra él dice: “Estuve luchando veinte años para que el radicalismo haga lo que ahora está haciendo Perón”. Y finalmente lo expulsaron del radicalismo. El ansiaba una cultura popular, para todos, una cultura con identidad propia, con los ojos hacia adentro y no mirando siempre para afuera. Y lo que sobrevuela en el espectáculo es su mundo poético.
Página/12

- Quels aspects de Manzi éclairent la pièce ?
Jorge Suárez : d'un côté, l'histoire d'amour caché avec Nelly Omar, une histoire interdite, tortueuse, parce qu'ils étaient mariés tous les deux lorsqu'ils se sont connus. Elle a quitté son mari, lui est resté avec sa femme. Lui n'a pas pu quitter sa femme : c'est là un des grands nœuds de la pièce. Il a maintenu avec Nelly une relation de sept ans jusqu'au moment où il a eu ce cancer et elle lui rendait visite nuitamment à l'hôpital (5). Manzi aimait Nelly, pas sa femme (6) et toute la biographie indique qu'il a écrit pour elle plusieurs tangos : Malena, Ninguna, Solamente ella, Fuimos (7). D'un autre côté, sa vie politique : Homero a été très intégré dans la racine du radicalisme. A un moment, dans la pièce, il dit : J'ai lutté vingt ans pour que le radicalisme fasse ce que Perón est en train de faire. Et pour finir, il s'est fait exclure du radicalisme (8). Il aspirait à une culture populaire,pour tous, une culture qui ait une identité à soi, avec le regard vers l'intérieur et qui ne regarderait pas toujours vers l'étranger (9). Et ce qui surnage dans le spectacle, c'est son univers poétique.
(Traduction Denise Anne Clavilier)

–¿Qué tratamiento le dan a lo musical?
Betty Gambartes: –El teatro musical, tal como lo entendemos, da muchísimo trabajo porque cada situación tiene un episodio musical. Los tangos no están tratados como canciones, sino como parte del relato. Esto requiere de parte de los actores una forma de cantar muy particular al interpretar desde el personaje y desde la situación. Es lo que le pasa a Julia: muchos de los tangos los ha cantado siempre, pero acá lo hace desde otro lugar, desde su composición de Nelly Omar. Y además, cuando los personajes no cantan, también hay música en escena con el trío. Es un entramado de música que sostiene siempre la acción y que es como un pulso que cae milimétricamente.
Julia Calvo: –Para este espectáculo tuve que salirme del eje que conocía. “Milonga del 900”, “Gota de lluvia”, “Fuimos”, “Parece mentira” o “Tal vez será su voz” son tangos que conozco muchísimo, pero aquí empezamos a encararlos desde las escenas, desde lo dramático, desde lo que estamos contando. Y apareció otra forma: soy yo componiendo un personaje que canta en ciertos momentos. Siento que estoy haciendo algo totalmente nuevo con los mismos tangos que canté siempre.
Página/12

- Comment avez-vous traité la comédie musicale ?
Betty Gambartes : Le théâtre musical comme nous l'entendons, c'est beaucoup de travail parce que chaque situation a son épisode musical. Les tangos ne sont pas traités comme des chansons mais comme une partie du récit (10). Cela demande de la part des acteurs une façon de chanter très particulière en les interprétant dans la peau du personnage et dans la situation. C'est ce qui se passe pour Julia : beaucoup des tangos, elle les a toujours chantés, mais ici elle le fait dans un autre contexte, avec la composition qu'elle fait de Nelly Omar. Qui plus est, quand les personnages ne chantent pas, il y a encore la musique sur la scène avec le trio. C'est une trame de musique qui soutient toujours l'action et qui est comme un battement de pouls qui tombe d'une manière millimétrique.
Julia Calvo : Pour ce spectacle, il a fallu que je sorte de l'axe que je connaissais. Milonga del 900, Gota de lluvia, Fuimos, Parece mentira ou Tal vez será su voz (11) sont des tangos que je connais très bien mais ici, nous les envisageons d'emblée à l'intérieur des scènes, dans le fil dramatique, avec ce que nous sommes en train de raconter. Et une autre forme est apparue : c'est moi qui suis en train de composer un personnage qui chante à certains moments. Je sens que je suis en train de faire quelque chose de complètement nouveau avec les mêmes tangos que je chante depuis toujours.
(Traduction Denise Anne Clavilier)

[...]

J. S.: –Creo que es un espectáculo para sentarse a disfrutarlo y dejar que venga despacito. Es la primera vez que canto en escena y al comienzo estaba muerto de miedo. Pero me siento muy acompañado por el equipo, volví a tomar clases de canto y me juego a cantar desde el corazón. De hecho, que Manzi cante es obviamente una licencia que nos tomamos porque él no cantaba. El logra evocar en nosotros nuestras propias experiencias, nuestros propios recuerdos. Es un autor sutil que no pinta el Buenos Aires de la queja, sino en todo caso el dolor de vivir.
Página/12

J.S. : Je crois que c'est un spectacle où il faut s'asseoir, le savourer et laisser venir doucement. C'est la première fois que je chante en scène et au départ, j'étais mort de peur. Mais je me sens bien entouré par l'équipe, j'ai repris des cours de chant et je me suis jeté à l'eau en chantant avec le cœur. De fait, que Manzi chante est évidemment une licence que nous prenons parce que lui ne chantait pas. Il réussit à évoquer en nous nos propres expériences, nos propres souvenirs. C'est un auteur subtil qui dépeint sinon le Buenos Aires de la complainte, en tout cas la douleur de vivre (12).
(Traduction Denise Anne Clavilier)

Pour aller plus loin :
Lire l'interview complète de Página/12
Visiter le site Internet du théâtre (pourvu qu'il marche !)



(1) On doit à Homero Manzi de grands classiques du tango, au premier rang desquels Barrio de Tango, Sur, Malena, Milonga sentimental, pour ne citer que ceux-là qui font partie des 23 letras de lui que j'ai traduites dans Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins (Editions du Jasmin).
(2) "Malena canta el tango como ninguna. Malena tiene voz de bandoneón..."
(3) En effet, ce fut une des idées phares de Homero Manzi que de travailler à la mise en forme de cette identité culturelle argentine. D'autres grands artistes ont participé à cette quête très consciente qui nous rappelle par bien des traits la politique culturelle d'un Louis XIV en France : des gens comme le peintre Benito Quinquela Martín, l'écrivain-penseur Jorge Luis Borges, l'intellectuelle Victoria Ocampo, le journaliste et essayiste Raúl Scalabrini Ortiz entre autres.
(4) La lune, la nuit, le faubourg, le patio, la remise et le parc à bestiaux sont des grands topos littéraires dans l'œuvre de Homero Manzi.
(5) De qui tiennent-ils cette information ? D'une des quelques interviews de Nelly Omar sans doute car ils nient l'amour entre les époux. L'autre source est la biographie du poète écrite par l'historien Horacio Salas, où cette relation se montre beaucoup plus complexe (et techniquement très bien documentée) mais qu'ils ne semblent pas avoir consultée.
(6) Pour autant qu'on le sache, ceci est faux. Manzi aimait sa femme (même si Nelly Omar a eu quelques paroles qui pourraient laisser imaginer le contraire) et c'est même là le cœur du drame qu'a vécu Manzi. S'il n'avait pas aimé sa femme, il l'aurait sans doute quittée. Or il l'aimait au point d'avoir adoptée ces deux filles, nées d'une union précédente (probablement illégitime, sans quoi les fillettes n'auraient pas pris le nom du mari de leur mère, elles auraient conservé celui de leur défunt père). Nelly Omar elle-même est restée muette sur son histoire secrète avec lui jusqu'en 1994, date du décès de Doña Casilda Iñiguez.
(7) traduit dans Barrio de Tango, ouvrage cité, p 214.
(8) Raccourci historique qui laisse bien apparaître l'approximation dans les connaissances historiques des gens du commun en Argentine... Le radicalisme en question est en fait la Unión Cívica Radical (UCR), le plus vieux parti moderne de l'Argentine, fondée en 1891 par Leandro Alem et son neveu, Hipólito Yrigoyen. Inutile de vous dire que Homero Manzi, né en 1907, n'y est pour rien. L'exclusion de Manzi de l'UCR a eu lieu sous le gouvernement du GOU (1943-1946) parce qu'il soutenait Perón, qui proposait une politique nationale active et avait pris l'initiative contre les gouvernements de la Década Infame des années 1930. Manzi travaillait à faire une forme d'union sacrée entre le courant péroniste et les radicaux. A sa mort, en 1951, les députés et sénateurs radicaux refusèrent de se joindre à la minute de silence de leurs assemblées respectives. Ils furent les seuls à ne pas se joindre au deuil général que cette disparition suscita non seulement à Buenos Aires mais plus largement dans le pays. On le leur reproche encore aujourd'hui.
(9) Eternelle dialectique argentine entre une culture autochtone, qui vient du peuple, et la culture des élites qui est, encore à ce jour, une copie de la culture européenne, avec depuis cinquante ans une bonne dose d'imitation des Etats-Unis (la côte Est surtout). Par définition, cette culture copie ne pourra jamais devenir une culture nationale. Toutefois, beaucoup de militants de la culture populaire nationale éprouvent beaucoup de difficultés à la défendre face aux étrangers et s'étonnent que nous puissions nous y intéresser, nous dont il croit que la culture est supérieure à la leur (ce qui est aberrant : il n'y a pas de hiérarchie entre les cultures nationales). Cet écartèlement, le général José de San Martín (1778-1850) l'avait lui-même très bien identifiée et il l'a combattu sur place pendant tout le temps qu'il a vécu en Amérique et il a continué, sous d'autres formes, lorsqu'il est venu vivre en Europe (d'abord à Londres, puis à Bruxelles et enfin à Paris).
(10) En général, ce genre d'utilisation des chansons est assez périlleux. Cela apparaît souvent comme une bonne idée sur le papier mais sur scène par la suite, cela sonne faux, forcé et artificiel. Les chansons individuelles sont des œuvres qui ont en elles-mêmes leur propre conclusion, elles ne sont pas conçues comme des airs d'opéra, d'opérette ou de comédie musicale. Quand je lis ça, je vois s'allumer un feu clignotant à l'orange.
(11) Grave erreur historique : ce tango (publié en version bilingue dans Barrio de Tango, ouvrage cité) s'intitule Tal será mi alcohol (Si ça se trouve, c'est la bouteille), un titre interdit pendant la terrible censure des années 1943-1949, qu'une partie du magistère catholique et différents courants de droite avaient obtenue du GOU (groupe d'officiers unis) qui, après le putsch du 6 juin 1943, avait mis en place un gouvernement de quasi-union nationale pour éviter l'entrée en guerre de l'Argentine sous la pression de plus en plus forte des Etats-Unis et, un peu moins, du Royaume-Uni (investisseur industriel et partenaire commercial historique de l'Argentine). En 1949, trois ans après son élection triomphale (46% des voix au premier tour), Perón s'était politiquement assez affermi pour lever cette censure au risque de se brouiller avec le courant conservateur catholique. Ce tango, qui parle d'un homme qui s'enivre régulièrement pour oublier le deuil de son amour, dût changer de titre pendant la censure sous prétexte de ne pas encourager l'alcoolisme qui faisait des ravages dans les couches populaires. Pour la même raison, il était interdit de parler de prostitution, d'adultère, de jeux (qui étaient alors tous clandestins), de drogue, de suicide, etc... L'enseignement de l'histoire étant très défectueux en Argentine, comme je l'ai souligné dans ce blog à plusieurs occasions au fil de l'actualité, un nombre considérable d'Argentins ignorent aujourd'hui encore l'ampleur, parfois même l'existence, de cette censure et donnent pour authentiques des textes adultérés sous la contrainte et des titres frelatés. C'est le cas ici.
(12) C'est un peu étrange de faire de Homero Manzi une sorte de romantique attardé. Cette interprétation sentimentaliste me paraît assez éloignée du poète que j'ai traduit et du portrait de l'homme que m'en a fait son fils, le Maestro Acho Manzi.

lundi 9 janvier 2012

Nelly Omar le bras en écharpe [Troesma]


La grande chanteuse Nelly Omar, surnommée La Gardel en pollera (la Gardel en jupons), a fêté ses 100 ans en septembre dernier et la semaine dernière, elle a fait une chute chez elle et s'est fracturé un bras. Elle a été hospitalisée aussitôt et opérée pour réduire la fracture. Elle étonne ses médecins par la qualité de ses réactions à leurs soins et se remet d'une manière qui rend son entourage très optimiste.

Comme ne pas lui souhaiter depuis la France un très prompt rétablissement ?

Pour aller plus loin :

Et pour écouter cette voix généreuse, ce phrasé presque lyrique et cette diction impeccable, cliquez sur le lien qui vous conduira sur la page de ses enregistrements offert par le site encyclopédique argentin Todo Tango.

Pour en savoir plus sur Nelly Omar à travers Barrio de Tango, cliquez sur son nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus. Ce clic vous ouvrira l'ensemble des articles que je lui ai déjà consacrés dans ces colonnes.

mercredi 23 novembre 2011

Le Festival de la República de la Boca édition 2011 [à l'affiche]


Jeudi 24 novembre 2011, débute le Festival de la République de La Boca avec plusieurs concerts répartis sur différents points de ce quartier sud de la capitale argentine.

Toutes les activités sont d'accès libre et gratuit, avec le concours du Secrétariat d'Etat à la Culture (au niveau du gouvernement national). Ce Festival est l'une des nombreuses manifestations organisées par les artistes, avec le concours des pouvoirs publics, pour compenser la politique culturelle en déshérence du Gouvernement de la Ville autonome de Buenos Aires.

Jeudi 24 novembre, au Teatro Catalinas Sur, à 19h30, une soirée à laquelle participeront différentes formations et solistes, Amores Tango, Orquesta Atípica Catalinas Sur, Ballet Folklórico Nacional, la chanteuse Karina Beorlegui accompagné par los Primos Gabino et la chanteuse Jacqueline Sigaut.

Au Malevaje Arte Club, à 23h30, une soirée de nuit blanche avec les chanteuses María Volonté et Lulú (qui sera accompagnée par le groupe Las guitarras Saavedrinas), le Cordal Trío et ainsi de suite jusqu'à plus soif...

Vendredi 25 novembre, au Malevaje Arte Club, dans le cadre du cycle Tangos Contaminados (tangos pollués, une série de concerts dont j'ai déjà parlé dans ces colonnes) : à 17h30, en présence de Nelly Omar (rien que ça), Leopoldo Federico et l'historien Osvaldo Bayer, inauguration de l'Ecole Populaire du Tango de La Boca, suivie à 19h par une conférence sur l'anarchisme (une grande tradition intellectuelle et politique à La Boca), par Osvaldo Bayer, intitulée (ça se traduit tout seul) Whiskeando con Bayer.

Au Teatro Verdi, à 17h, plusieurs cours de tango-danse à plusieurs niveaux (et plusieurs professeurs), suivi à 21h par la Gran Milonga del Festival, musicalisée par le DJ Marcelo Rojas, avec la participation des champions portègnes de l'année, Natalia Almada et Pedro Ochoa, et des interventions en direct de plusieurs formations (Quinteto Negro La Boca, Tras Cartón, Orquesta Típica La Vidú, Orquesta Típica Esquina Sur).

La suite, samedi et dimanche, fera l'objet d'un autre article avant la fin de la semaine. Il y a trop de participants pour que je puisse intégrer tous les mot-clés dans l'espace prévu à cet effet par Blogger...

Pour plus de détails, visitez le site Internet du Festival.

samedi 10 septembre 2011

Cent ans et toute sa voix : Nelly Omar fête aujourd'hui un anniversaire particulier [Troesma]


L'hommage de la revue argentine El TanguataLa chanteuse Nelly Omar, dont tout le monde sait à présent qu'elle a inspiré le tango Malena de Lucio Demare et Homero Manzi (1), fête aujourd'hui ses cent ans. C'est la première fois qu'une artiste de cette dimension célèbre un tel anniversaire dans le monde du tango. Le poète Enrique Cadícamo a été tout près d'être centenaire, à six mois près. Osvaldo Pugliese a atteint l'âge de 90 ans. Horacio Salgán sera, tout le monde l'espère, le prochain centenaire tanguero...

Pour l'heure, on rend hommage de partout à Nelly Omar, pour laquelle un Plenario a été organisé à la mi-août, auquel la Faculté lui a fait renoncer à participer. Ce jour-là, il menaçait de brouillasser sur Buenos Aires et son médecin a préféré qu'elle reste au chaud chez elle plutôt que d'aller courrir le risque de se casser les os sur les pavés glissants par temps de bruine de la avenida de Mayo. C'est pourquoi je ne ferai pas aujourd'hui le Retour sur images que je vous avais annoncé dans mes Chroniques de Buenos Aires et que je comptais bien alors mettre en ligne aujourd'hui même.

(1) présenté en version bilingue espagnol-français dans Barrio de Tango, une anthologie que j'ai publiée en mai 2010 aux Editions du Jasmin. Malena se trouve à la page 42.

dimanche 14 août 2011

Nelly Omar lundi soir au Plenario de la Academia Nacional del Tango (1) [à l'affiche]

Demain, lundi 15 août 2011, à 19h30, la Academia Nacional del Tango consacrera son deuxième et dernier Plenario d'août à un hommage largement mérité à une chanteuse exceptionnelle, Nelly Omar, qui fêtera ses 100 ans en septembre prochain, dans moins d'un mois, et qui chante toujours...

Le "tango rituel" sera pour l'occasion une valse, celle de Rosita Melo, avec le texte écrit par Homero Manzi, Desde el Alma (2), dans l'enregistrement effectué en 1946 par Nelly Omar sous la direction de Francisco Canaro, avec le grand orchestre de celui-ci. Enregistrement entré dans les annales de la discographie tanguera. De toute beauté.

La partie conférence sera occupée par un échange entre la chanteuse et le journaliste et animateur radiophonique Gabriel Soria, premier Vice-Président de la Academia (3).
L'espace artistique sera occupé par l'audition de quelques prises radiophoniques faites tout au long de la carrière de la chanteuse et de quelques projections d'extraits de ses films...

Lundi 15 août, à 19h30, au 1er étage du Palacio Carlos Gardel, où l'institution a son siège, avda de Mayo 833.

Entrée libre et gratuite comme d'habitude en ce jour qui sera aussi un jour férié (Día de San Martín, une fête patriotique fixée de fait au 17 août et transposée au lundi le plus proche, pour établir un long week-end et favoriser ainsi le tourisme intérieur). En plus, ce sera un lendemain d'élection, celui des primaires, qui sont désormais obligatoires pour tous les partis et où tous les citoyens sont censés avoir le devoir et l'obligation de participer et qui se tiennent en ce moment. Mais on a vu avec les élections dans la ville de Buenos Aires au début juillet et au début août que l'Argentine n'était pas la Belgique (le taux de participation est étonnamment faible pour un vote obligatoire).

(1) Cela sent le futur Retour sur Images à plein nez, vous ne trouvez pas ? Mais allez savoir quand avec ces paramètres de configuration qui désoriente complètement ce pauvre Blogger... Il lui en faut peu pour le perdre, ce brave éditeur de blog du monopolistique Google...
(2) Desde el Alma figure dans le corpus de textes présentés en version bilingue espagnol-français dans Barrio de Tango, ed. du Jasmin, à la page 42, dont je peux constater qu'il surprend toujours autant à Buenos Aires où les artistes me répètent cette année encore combien l'idée leur en paraît précieuse... A ma plus grande surprise. La Academia, à moins qu'il ne s'agisse d'un vœu exprimé par Nelly Omar elle-même, n'a visiblement pas voulu pousser le bouchon trop fort et n'a donc pas porté son choix sur Malena, qui est une forme de portrait artistique de Nelly Omar (lui aussi traduit dans Barrio de Tango).
(3) En toute autre circonstance qu'un 15 août, c'est très certainement Horacio Ferrer qui aurait présidé cette soirée mais Horacio Ferrer n'est jamais disponible le 15 août. Il y a dans la vie des devoirs sacrés, notamment ceux qui vous lient à ceux que vous aimez !

mardi 16 novembre 2010

Visite de Nelly Omar mercredi dernier au Bar 36 Billares [Troesma]

Au cours du mois d'octobre et au début de ce mois, je vous ai recommandé cette série de concerts (ciclo) que les chanteurs Hernán Genovese et Noelia Moncada donnent tous les mercredis soirs au bar 36 Billares, l'un des 52 bares notables de la ville de Buenos Aires (bars et cafés classés), sur avenida de Mayo.


Il se trouve que mercredi dernier, Noelia et Hernán ont eu l'honneur d'une visite prestigieuse : la grande chanteuse et compositrice Nelly Omar, 99 ans et bientôt 100 (1). Avec elle, ils sont chantés Sur (2), le grand tango de Aníbal Troilo (musique) et Homero Manzi (paroles), qui est l'un des morceaux phares du répertoire de Madame Omar.

Hernán Genovese a diffusé hier la photo souvenir de cette visite. Les voici donc tous les deux, Hernán et Noelia, au Bar 36 Billares, le 10 novembre 2010 entourant Nelly Omar (et elle ne fait pas son âge, c'est sûr !).

Pour en savoir plus sur les artistes cités, cliquez sur leur nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus.
Pour en savoir plus sur les concerts proposés par 36 Billares, cliquez sur le mot-clé Avda Mayo ou Monserrat (l'avenue et le quartier où il se situe) ou sur Bares Notables, sous lequel j'ai rassemblé toutes les propositions dont je trouve le temps de parler dans Barrio de Tango sur l'ensemble de ces établissements historiques qui participent depuis des années à la vie culturelle de la capitale argentine.

(1) Ce sera en février prochain.
(2) Sur est présenté en version bilingue dans Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, paru en mai 2010 aux Editions du Jasmin, à la page 234 (ne pas confondre avec Vuelvo al sur, de Piazzolla et Solanas, que je présente aussi dans mon anthologie mais qui ne parle pas du tout de la même chose. C'est à la page 298).

lundi 12 juillet 2010

Le Festival de Tango de La Falda (1) [à l’affiche]

Le Festival de Tango de La Falda est le plus vieux festival de tango au monde. Il fêtera cette année, du 16 au 25 juillet, sa 27ème édition, avec parmi les artistes invités Madame Nelly Omar qui a fêté en février ses 99 ans.

Le programme a été présenté officiellement le 4 juillet dernier.

A l’auditorium Carlos Gardel, on pourra donc voir, entendre et applaudir :

Le samedi 17 juillet à 20h, l’actrice et nouvellement chanteuse Soledad Villamil, une grande vedette du grand et petit écran qui attire toujours la foule, la chanteuse María Graña (1), la chanteur Ariel Ardit (ex-Arranque) et son orchestre, le pianiste Cristian Zárate et son sextuor, et la Compagnie Ballet José Hernández qui sera de toutes les soirées, sauf la nuit de clôture le 25 juillet.

Le dimanche 18 juillet, le spectacle commencera à 19h. Y participeront : le chanteur mais aussi compositeur et auteur Guillermo Fernández avec son orchestre, le Sexteto Mayor, les chanteurs Juan Carlos Godoy et Lalo Martel qui reviennent après le succès de l’année dernière dans le spectacle Cantores de Típica, monté et réalisé par le couple Gabriel Soria et Cecilia Orrillo (voir mon article du 7 juillet 2009), les jeunes chanteuses María José Rojas et Lucila Juárez, la fille aînée de Rubén Juárez, qui vient de nous quitter le 31 mai dernier et la Orquesta estable del Festival, le propre orchestre du Festival de la Falda.

Le nombre de caractères pouvant être inclus dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, étant limité, je suis contrainte de déployer cette présentation sur deux articles, eu égard à la multitude des artistes invités.

Pour en savoir plus :

(1) que vous pouvez entendre dans le disque Melopea offert avec mon livre, Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, éditions du Jasmin, mai 2010. Elle y interprète Chiquilín de Bachín, de Astor Piazzolla et Horacio Ferrer, avec le poète lui-même récitant la glosa de présentation qu’il a écrite pour cette valse très célèbre datant de 1968 et traduite à la page 156.

jeudi 4 mars 2010

Vingt minutes sur Nelly Omar sur France Musique samedi [ici]

En janvier, je vous avais déjà parlé de la chronique de Jean-Louis Mingalon dans l'émission de Benoît Duteurtre du samedi matin (voir mon article du 18 janvier 2010). Jean-Louis fait cette chronique environ une fois par mois, elle occupe les 20 dernières minutes d'une émission consacrée à la musique populaire.

Samedi 6 mars 2010, la chronique sera consacrée à la chanteuse et compositrice Nelly Omar, grande et belle voix du tango s'il en est. La dame a aujourd'hui 99 ans et elle est toujours en activité. Elle a donné plusieurs concerts tout au long de l'année 2009 (vous pouvez cliquer sur son nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, sous le titre, pour vous rendre compte de l'activité intense de cette immense artiste).

L'émission de France Musique est d'autant plus intéressante qu'elle est podcastable.
Attention néanmoins : elle n'est téléchargeable automatiquement par le biais d'un logiciel de podcast, type iTunes, que pendant une semaine après la diffusion à l'antenne. Au-delà et jusqu'au 30ème jour après la diffusion, Etonnez-moi Benoît peut être toujours être écoutée à la demande, mais elle ne peut plus être téléchargée sur votre disque et il faut faire l'opération manuellement sur le site de France Musique.

Samedi, la partie principale de l'émission, qui dure une heure environ, sera consacrée à l'actrice, comédienne et chanteuse Micheline Dax. Une artiste très, très, très typiquement française, avec une voix qu'elle sait percher très haut (notamment lorsqu'elle a doublé le personnage de Cléopâtre dans le dessin animé de Goscinny et Uderzo, Astérix chez Cléopâtre). Les vingt minutes suivantes seront consacrées à la chanteuse argentine, une belle voix ample et solide, mezzo-soprano. Deux artistes très différentes et très représentatives de leur pays l'une et l'autre.

Donc à vos connexions : Etonnez-moi Benoît...

lundi 18 janvier 2010

Un petit bout de tango à podcaster sur France Musique [ici]

Après la très instructive interview d'Alfredo Arias sur Télérama Radio (cliquez sur le lien pour accéder à mon article), après la carte poste d'Argentine, plus frileuse qu'annoncé, toujours sur Télérama Radio, après l'excellente interview de Horacio Molina et Fulanos de Tal sur la Radio Suisse Romande, voici la chronique de Jean-Louis Mingalon à la fin du numéro de samedi dernier de Etonnez-moi Benoît, une émission hebdomadaire de Benoît Duteurtre sur France Musique...

Quelle moisson de podcasts francophones alors que commence l'année du bicentenaire de l'Argentine !

L'émission de Benoît Duteurtre fonctionne avec un thème et un invité, en l'occurrence le thème était l'art des diseurs, ces chanteurs qui jouaient des chansons au sein de revues dans ce qui était encore la culture populaire parisienne de l'entre-deux-guerres, culture populaire qui a sombré corps et bien depuis, et l'invité est Jacques Crépineau, le directeur du Théâtre de la Michodière, une salle qui a beaucoup compté pour l'illustration de cette culture populaire, sous la direction d'Yvonne Printemps. Il faut écouter cette première partie. Elle est délectable. Elle parle d'un moment de notre histoire qui a bien des points communs avec la culture du tango dans les années 20 à 40, quand le sainete porteño régnait encore sur la rue Corrientes (lire mon article sur de récentes reprises de ce répertoire et sur la réédition d'une sélection d'oeuvres de Alberto Vaccarezza, l'un des maîtres du genre), quand les grands chanteurs criollos s'appelaient Carlos Gardel et Ignacio Corsini, quand les grands orchestres se produisaient dans de grands cabarets restés mythiques... Le contenu de cette partie de l'émission (une heure d'antenne) est d'ailleurs détaillé sur la page du site de France Musique qui lui ait consacrée.

Les 20 dernières minutes sont occupées par la chronique que Jean-Louis Mingalon consacre au tango et à sa culture sur cet espace, de temps en temps. Jean-Louis Mingalon est un journaliste passionné par le tango depuis de nombreuses années et très présent dans le petit monde des milongas et des cours à Paris. Nous fréquentons d'ailleurs les mêmes cours, lui et moi, et nous y croisons régulièrement. Et vous croyez qu'il en aurait profité pour m'annoncer sa chronique pour que je puisse vous en faire profiter plus tôt ! Heureusement que j'ai des espions un peu partout qui me signalent les choses intéressantes. Avec les 24h de la journée, cela devient très difficile de suivre le rythme à moi seule...
En l'occurrence, samedi matinn le 16 janvier 2010, Jean-Louis a présenté trois tangos de trois poètes différents, trois grands troesmas, trois piliers du répertoire et de l'histoire du genre. Ce qui vous vaudra de pouvoir entendre trois excellentes interprétations de chanteuses peu connues par chez nous mais très appréciées là-bas. A peu de choses près dans la même durée que la carte postale de Télérama, Jean-Louis Mingalon a fait des choix beaucoup plus audacieux et beaucoup plus intéressants, en tout cas pour les lecteurs de Barrio de Tango qui viennent sur ce blog pour y découvrir des artistes peu diffusés par chez nous...

De Enrique Cadícamo, vous découvrirez Madame Yvonne, dont Jean-Louis présente l'histoire avec une pudeur qui devient rare... Je me permets donc d'ajouter à son commentaire que la destinée de Madame Yvonne est infiniment plus sordide que ce qu'il en laisse imaginer. En fait, la pauvre fille a été séduite par un recruteur argentin, venu se fournir à Paris (dans le quartier latin) en chair fraîche pour alimenter la traite des blanches dont il est un des nombreux opérateurs (jusqu'aux années 30, la ville de Buenos Aires a souffert d'une énorme carence de femmes, les immigrants étant essentiellement des hommes seuls, cela a entraîné un crapuleux trafic d'êtres humains). Séduite et partie avec son séducteur, Yvonne s'est trouvée contrainte de se prostituer sitôt débarquée à Buenos Aires et Cadícamo nous la présente alors que, de nombreuses années plus tard, elle est devenue la sous-maîtresse d'une maison de tolérance. Madame, c'est en effet le nom que les pensionnaires donnaient aux directrices de ce genre d'établissement. L'envers du décor, sordide, est bien planté par le poète : il ne nous épargne ni l'alcoolisme ni la dépendance à la cocaïne (nieve, neige) dans laquelle la petite Française a sombré dans sa terrible déchéance.... Jean-Louis Mingalon nous la fait donc soft.
L'enregistrement qu'il a choisi offre à nos oreilles Adriana Varela, qui était très à l'honneur en décembre, pour el Día Nacional del Tango à Buenos Aires, il y a un peu plus d'un mois (voir mon article sur les cérémonies officielles de ce jour).

De Enrique Santos Discépolo, Jean-Louis a choisi de nous faire entendre Canción Desesperada, interprétée par Nelly Omar, immense chanteuse sans équivalent aujourd'hui et qui fut elle aussi particulièrement à l'honneur le 11 décembre dernier à Buenos Aires (cliquez sur son nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, pour en savoir un peu plus sur cette très grande dame du tango, qui chante encore à près de 99 ans. Elle les atteindra le 11 février prochain). Fait assez peu commun, Nelly Omar est ici accompagnée par un orchestre. D'ordinaire, cette artiste chante à la criolla, avec des guitaristes et uniquement des guitaristes...

Enfin, de Homero Manzi, vous entendrez Malena, dans une interprétation de Lidia Borda, qui m'a paru appartenir à la première manière de la chanteuse. Elle a changé de style depuis. Lidia Borda est souvent présente dans la rubrique A l'affiche de ce blog, comme vous le constaterez en cliquant sur son nom dans le bloc Pour chercher. (1) (2)

Un grand merci à Jean-Louis et à France Musique pour rendre ainsi présent le tango sur l'une des radios (publiques, sans publicité) les plus cultivées du paysage audiovisuel français.

Pour accéder à l'émission, il faut vous connecter à sa page sur le site de France Musique (cliquez sur le lien). Jusqu'à vendredi prochain, 22 janvier 2010, vous avez la possibilité de télécharger ce numéro sous forme de podcast directement sur votre iTunes. Après, vous ne pourrez plus que l'écouter en écoute à la carte (onglet (re)écouter de la page dont vous avez le lien ci-dessus). L'émission restera encore accessible sous cette forme pendant 30 jours après sa diffusion à l'antenne. Attention donc : connectez-vous avant le 15 février 2010 pour pouvoir écouter cette chronique que je viens de vous décrire. Après cette date, elle disparaîtra des archives (3).

(1) De ces trois titres, deux sont traduits et présentés dans Barrio de Tango, le livre que je publie prochainement aux Editions du Jasmin (lire mes articles sur ce livre). L'autre devrait faire un jour l'objet d'une présentation sur le site de Rodrigo Rufino et Gisela Passi, dont vous trouverez l'adresse dans la rubrique Eh bien dansez maintenant ! dans la partie basse de la Colonne de droite. Les tangos à lire se trouvent sur la page Ecouter de leur site...
(2) Si vous êtes adepte de ce jeu musical, avec les deux derniers podcasts que j'ai présentés sur ce blog, celui-ci et l'émission de vendredi dernier de la SRS sur Horacio Molina et Fulanos de Tal, vous pouvez comparer les mérites respectifs de cette interprétation de Lidia Borda et de celle de Horacio Molina, qui chante ce même tango en direct dans l'émission Radio Paradiso, en s'accompagnant lui-même de sa guitare et après avoir donné son propre commentaire sur ce classique d'entre les classiques (c'est complémentaire)...
(3) Et pardon de vous prévenir moi-même avec deux jours de retard : je récupère à peine d'un méchant barbouillage qui m'a mise à plat depuis hier soir, date à laquelle je comptais bien pouvoir publier cet article... La faute à l'hiver. Ce qui vous explique aussi que je n'ai pas pu régler le problème des noms contenant un é dans la rubrique Vecinos del Barrio (Colonne de droite). Je vais tenter de rattraper le temps perdu d'ici le 23 ou le 24 janvier, mais avec la charge de travail pour le bouquin, je ne vous promets rien.

dimanche 13 décembre 2009

Re-Nelly Omar à la Esquina Homero Manzi [à l'affiche]

Photo Página/12 (avril 2009)

Après le grand concert en plein air de vendredi soir, sur Plaza de Mayo, à l'occasion de la Fête Nationale du Tango (voir mes articles sur el Día Nacional del Tango), la grande chanteuse Nelly Omar revient ce soir, dimanche 13 décembre 2009, à 20h, à la Esquina Homero Manzi, esquina San Juan y Boedo.
Elle sera accompagnée de ses guitaristes. La soirée sera présentée et commentée par Lionel Godoy, l'un des animateurs de la radio publique 100% de Buenos Aires, la 2 x 4 (voir le lien dans la Colonne de droite, rubrique Ecouter).

Pour aller plus loin :
accéder à l'ensemble des articles concernant Nelly Omar dans Barrio de Tango, en cliquant sur son nom, soit dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessous, ou dans la rubrique Vecinos del Barrio (habitants du quartier) dans la Colonne de droite.

dimanche 6 décembre 2009

Nelly Omar ce soir à la Esquina Homero Manzi [à l'affiche]

La Cantora Nacional, La Gardel en Pollera (la Gardel en jupons), la très grande et très impressionnante chanteuse Nelly Omar, une dame qui frôle allègrement les 100 ans (elle est née en 1911), se produira ce soir, à 20h, à la Esquina Homero Manzi, située, comme le savent bien les lecteurs de ce blog sur le tango argentin, au croisement des avenues Boedo y San Juan, un carrefour (esquina) qu'a chanté le poète Homero Manzi, dans Sur (musique de Aníbal Troilo).

Nelly Omar sera accompagnée de son groupe de guitaristes. Elle chante a la criolla, c'est-à-dire avec un seul accompagnement de guitares, comme Carlos Gardel (ce qui, avec la splendeur de sa voix, lui a valu son surnom).

La soirée sera présentée et commentée par Lionel Godoy, un animateur de la 2x4, la radio todo tango de la ville de Buenos Aires (lien en partie inférieure de la Colonne de droite). En première partie, Avetango, composé de la danseuse Gachi Fernández et du pianiste Julián Hermida.

Pour en savoir plus :
cliquez sur le nom de Nelly Omar dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, en haut, pour accéder à l'ensemble des articles que j'ai déjà publiés sur elle dans Barrio de Tango. Nelly Omar est aussi présente, avec plus de 100 autres artistes actuels, dans la rubrique Vecinos del Barrio (Habitants du quartier) dans la Colonne de droite.

samedi 5 décembre 2009

Le concert officiel du Día Nacional del Tango [à l'affiche]

Grand concert en plein air vendredi prochain, 11 décembre, sur la Plaza de Mayo (pourvu qu'il ne pleuve pas !).

Ce concert s'intitule El Tango es nuestro (le tango est à nous), il commencera à 21h. Il est bien évidemment gratuit !
Nelly Omar, admirable chanteuse à la voix impeccable, d'une incroyable beauté et d'une non moins incroyable jeunesse, de 99 ans (si, si !) est à l'affiche.
Elle partagera la scène avec sa cadette Adriana Varela et un ensemble instrumental, la Selección Nacional de Tango (traduisez L'équipe nationale de tango, comme au foot ou au basket).
C'est la première fête nationale du tango depuis que le genre a été inscrit, le 30 septembre 2009, au patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'Unesco.

lundi 14 septembre 2009

Prochainement à la Esquina Homero Manzi [à l'affiche]

Rédigé à Buenos Aires le 27 août 2009

Le 13 septembre (c'était donc en fait hier, ajout du 14/09/09), à 21h, Madame Nelly Omar viendra chanter à la Esquina Homero Manzi (située à l'angle des avenues San Juan et Boedo, dans l'actuel quartier de Boedo). Et là, vous pouvez y aller (en tout cas vous auriez pu si l'interruption de service chez mon fournisseur d'accès internet depuis mercredi dernier ne m'avait empêchée de publier cet article à temps), ce ne sera pas le cena show ordinaire, pour touristes.

Nelly Omar sera accompagnée de six guitaristes dont les noms ne sont pas mentionnés sur l'affiche placée sur la devanture du Café (en général, les musiciens qui accompagnent ne sont pas mentionnés dans les programmes de cet établissement). Il y aura aussi l'intervention de Rodolfo Lemos, un chanteur de tango plus tout jeune, reconverti dans les spectacles à touristes. Il est sous contrat à la Esquina Homero Manzi pour le cena-show habituel. C'est dommage pour Nelly Omar qui n'a besoin de personne pour partager la scène avec elle et dommage pour lui, parce qu'il est difficile de supporter la comparaison avec la grande dame.

La soirée commence à 20h par un repas, dont le menu est déjà affiché (mais pas le prix). Coupe de vin blanc pétillant argentin de prestige pour commencer, entrée, plate et dessert. Eaux minérales et vins, toutes les boissons sont argentines. Ceci dit, ce n'est pas pour ce repas qu'il faut réserver ce soir-là dans cet établissement.

Aucun prix n'est affiché. Seulement le numéro de téléphone où effectuer les réservations. Comptez néanmoins que ce sera nécessairement cher, sans doute aux alentours des prix habituels, dans les 300 pesos la soirée repas compris. Mais pour Nelly Omar, cela vaut le peine de débourser cette somme et de prendre ce repas, mâtiné de cuisine internationale. Pour une fois, mais pour une fois seulement et parce qu'il s'agit de Nelly Omar, ne suivez pas les conseils que je vous donnais il y a quelques mois dans mon article n° 600 (La bouteille à la mer).

Retrouvez mes différents articles sur Nelly Omar dans la rubrique Vecinos del Barrio, dans la Colonne de droite.

mercredi 1 juillet 2009

Lucrecia Merico au 36 Billares pour une remise de décoration [à l’affiche]

La fameuse boîte aux lettres emblématique du quartier Luppi ou Homero Manzi dans Nueva Pompeya (photo prise le 31 août 2007)

La décoration en question n’a rien d’une décoration officielle et pourtant... Il s’agit de la ordén del buzón, haute distinction inventée il y a dix ans par le Museo Manoblanca, du quartier de Nueva Pompeya, à deux pas de ce qui fut le pensionnat où le jeune Homero Manzi s’énamourachait de Juana la Rubia (que tanto amé, Sur, 1948) et où il laissait germer en lui ce qui allait en faire l’un des plus grands poètes du tango, l’un des pères du genre. Dans ce coin-là, tout rempli du souvenir du grand poète, El Barba, comme on le surnommait (à cause de sa barbe), là où il y avait le Pensionnat Luppi, il y a maintenant un bar tout simple, qui ne paye pas de mine, où j’ai partagé un café un jour d’août 2007 avec le peintre Chilo Tulissi (voir Colonne de droite), et devant ce café, une boîte à lettres ronde et rouge, modèle victorio-londonien 100% garantie d’origine. C’est cette boîte aux lettres (buzón en espagnol) qui a donné son nom au café et à l’ordre que le Museo Manoblanca remet à des personnalités de la culture de Buenos Aires.

La cérémonie de remise se passe dans le centre-ville, avenida de Mayo, 1265, au Café Los 36 Billares, l’un des Bares Notables de la Capitale argentine, tous les premiers lundis du mois, à 18h30, et un concert vient donner son lustre à l’événement.

La chanteuse Lucrecia Merico, qui se produira donc lundi dans ce contexte, a elle-même déjà reçu la jolie borne postale rouge pour le travail qu’elle déploie au service de la culture tanguera, avec ses récitals, notamment son spectacle avec Valeria Shapira, Las Minas del Tango reo, et comme professeur de chant qui exerce au centre culturel des Mères de la Place de Mai, ECuBHi (Espacio Cultural Nuestros Hijos, espace culturel nos enfants).
Et c'est une partie du spectacle Las Minas del Tango reo qu'elle chantera à l'occasion de cette remise de décoration au musicien folkloriste Chango Spasiuk, au dessinateur Fernando Sendra, au joueur de footbal Ubaldo Fillol et à l'impresario Héctor Caballero. Lucrecia sera accompagnée par le guitariste Tony Gallo (pour lequel je tarde quelque peu, qu'il me pardonne, à lui créer un raccourci à son nom dans Vecinos del Barrio).

Pour aller plus loin :
Lucrecia Merico a un raccourci à son nom dans la rubrique Vecinos del Barrio dans la Colonne de droite. Il vous permet d’accéder à l’ensemble des articles qui la concernent dans ce blog. Vous obtiendrez le même résultat en cliquant sur son nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, en haut, sous le titre.
Les Bares Notables ont aussi leur part dans Barrio de Tango. J’en parle souvent parce qu’ils accueillent de nombreux spectacles, concerts et tours de chant. Ils sont rassemblés sous le raccourci Bares notables dans la rubrique Quelques quartiers, villes et lieux, dans la Colonne de droite (partie haute).

Pour en savoir plus :
Visiter le site du Bar 36 Billares
Visitez le site du Musée Manoblanca (qui tire son nom d’un très beau tango écrit par Homero Manzi, qui y cite précisément la esquina où est situé le musée, et dont vous trouverez le texte intégral sur la page d’accueil de celui-ci). Manoblanca chanté ici par la grande Nelly Omar (voir Vecinos del Barrio, dans la Colonne de droite).
Visitez le site de Lucrecia Merico
Lisez l’entrefilet de Web de Tango qui raconte la remise de l’ordre à Lucrecia elle-même...