lundi 28 avril 2025

L’adieu au pape François dans la presse argentine [Actu]


Toute la presse argentine, nationale et régionale, faisait hier, comme il se doit, sa Une sur les obsèques du pape François. L’événement a occupé la majeure partie des éditions papier, avec parfois des reportages sur les hommages organisés en Argentine même, lesquels ont connu un succès de fréquentation indéniable.

"Adieu, François. Repose en paix", dit le gros titre
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Pour l’Argentine, c’est une page qui se tourne. Douze années d’un pontificat dont le pays n’aura guère su profiter pour se donner de la visibilité internationale et gagner en soft-power. C’est bien dommage. Il est peu probable que cette opportunité se représente d’ici peu au pays...

"A Rome, une grande foule a fait ses adieux
au pape argentin", dit le gros titre
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Lors de mes séjours sur place, j’avais souvent été sidérée par le désir exprimé par un bon nombre d’Argentins pratiquants de réduire le pape à leurs enjeux locaux, dans une méconnaissance très désagréable du reste du monde. Une attitude aussi détestable que lamentable. Sans parler des récriminations partisanes permanentes des catholiques de droite, qui ne supportaient pas que François entretienne des relations avec les gouvernants argentins de gauche et vice-versa et qui interprétaient systématiquement ses prises de position publiques à travers une grille de lecture argentino-argentine. Comme si la religion catholique devait, sous ce pontificat, être leur propriété exclusive. Heureusement cette fermeture d’esprit ne se retrouve que très sporadiquement dans les pages consacrées ces jours-ci au défunt.

"Un héritage éternel"
"Emouvant adieu à François", dit le gros titre
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© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

Ce soir, un Plenario avec une petite pensée pour François [à l’affiche]


Ce soir, lundi 28 avril 2025, à 18h30, au siège de la Academia Nacional del Tango, se tiendra le deuxième Plenario de l’année. Il sera consacré à la présentation d’un ouvrage écrit par un académicien correspondant en Espagne et installé dans la Communauté de Valencia, sur la Costa Blanca.

Comme il est d’usage, le tango rituel qui ponctue chacune de ces soirées gratuites et ouvertes à tout le monde sera San José de Flores, par Osvaldo Pugliese et son orchestre (1). Ce tango a été choisi parce qu’il évoque Flores, le quartier où le pape François a passé son enfance et la basilique mineure, San José, où il a reçu sa vocation. Il est question au gouvernement de la Ville de donner rebaptiser du nom du pape récemment disparu la station de métro San José de Flores qui débouche au pied de cette grande église de style baroque.

Peu après son élection, François avait fait parvenir à la Academia Nacional del Tango des petits souvenirs qu’on vent dans les magasins touristiques du Vatican : des petites reproductions de la basilique Saint-Pierre avec les deux bras du Bernin. J’en avais vu une sur le bureau de Horacio Ferrer et sur les bureaux de plusieurs permanents au premier étage. Chacun avait eu son petit presse-papier de la part de l’ancien archevêque exilé à Rome…

© Denise Anne Clavilier



(1) San José de Flores fait partie du corpus de tangos classiques et modernes que j’ai rassemblés et traduits dans Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, disponible aux Éditions du Jasmin.

vendredi 25 avril 2025

Ouverture chahutée pour la Feria del Libro [Disques & Livres]

Ce matin, l'info a droit à la première place en Une,
tout en haut, à côté du titre
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Comme l’année dernière, le discours du secrétaire d’État en charge de la culture a été couvert par des huées lors de l’inauguration de la Feria del Libro hier à Buenos Aires.

Cette année, un gros nourri d’écrivains arboraient des pancartes présentant une citation de l’historien anarchiste Osvaldo Bayer illustrée par une photo de son visage tel qu’il apparaissait dans le monument de Río Gallegos, dans la Province de Santa Cruz, qui a été détruit à la pelleteuse il y a quelques semaines, sur ordre des pouvoirs publics fédéraux, sans préavis.

Même politique à La Nación : tout en haut, à côté du titre
Le Salon du Livre avec des huées en fond sonore sur le secrétaire
d'Etat à la Culture
En revanche, la photo n'est pas explicite, contrairement à Clarín
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Plus ça va aller, pire ce sera dans ce genre de manifestation culturelle.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :
lire l’article de Página/12
lire l’article de Clarín sur le discours hué
lire l’article de Clarín sur la manifestation des écrivains en mémoire de Bayer
lire l’article de La Nación

Grossière ingérence du FMI dans les élections de mi-mandat [Actu]

"Pas très Cristalline", proclame le gros titre
sur ce montage photographique, en jouant
sur le prénom de la directrice du FMI
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Lors d’une rencontre publique à l’occasion de l’Assemblée générale de printemps du FMI, à Washington, Kristalina Georgieva, la directrice générale du fonds, et le ministre de l’Économie argentin, ont partagé une table-ronde. A cette occasion, la directrice générale, qui vient d’accorder un nouveau prêt à l’Argentine, déjà lourdement endettée, a osé prendre parti dans le cadre de la campagne électorale en cours pour les élections législatives de mi-mandat.

C'est surprenant sur Clarín,
mais l'info est commentée en Une
(en haut à droite)
Un signe que tout le spectre politique est choqué
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Elle a souhaité publiquement que les Argentins ne mettent pas fin au processus économique en cours. Elle fait semblant de croire que cette destruction systématique de la politique de redistribution et d’investissement public donne de bons résultats en Argentine.

La Nación aussi a trouvé une place
dans sa Une : en haut à droite
La photo porte sur la future tombe de François
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Ces propos illégitimes ont bien entendu déclenché de très nombreuses réactions dans le paysage politique argentin et nourrissent l’hostilité d’une grande partie de la population contre l’organisme international, réputé soutenir les intérêts oligarchiques des pays développés contre toute tentative de développement ailleurs sur terre.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :
lire l’article de Página/12
lire l’article de Clarín
lire l’article de La Nación

jeudi 24 avril 2025

Demain, ciné avec El Polaco en partenariat entre la ANT et le CETBA [à l’affiche]

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Demain, vendredi 25 avril 2025, à 19h30, Gabriel Soria, président de la Academia Nacional del Tango, animera une rencontre cinématographique au CETBA, le Centre de Formation au Tango Argentin, Agrelo 3231, autour du documentaire, Roberto Polaco Goyeneche, Las formas de la noche.

Le film est un long métrage de 103 minutes, réalisé en 2003, avec l’aide de l’INCAA, l’institut national du cinéma, par Marcelo Goyeneche et parrainé par le fils du grand chanteur, Roberto Goyeneche fils. Dans le documentaire, interviennent des grands artistes d’aujourd’hui, comme Litto Nebbia ou Adriana Varela, qui commentent le legs musical de cette voix unique. Le film présente des archives encore inédites, qui lui donne une valeur particulière.

Le film est sorti l’année dernière au Gaumont de Buenos Aires, la salle de l’INCAA, que Mileí a réduit depuis à une coquille pour ainsi dire vide puisqu’il n’a ni produit ni co-produit le moindre film depuis l’arrivée au pouvoir de ce Trump austral.

La soirée est gratuite et s’adresse à tous. Elle s’intègre dans un parcours de formation sur les arts du tango. L’animeront Gabriel Soria, Roberto Goyeneche hijo et Marcelo Goyeneche, le réalisateur.

© Denise Anne Clavilier


Pour en savoir plus sur El Polaco :
visiter les pages que le site encyclopédique argentin Todo Tango consacre au grand chanteur, emporté par une pneumonie en 1994.

La Feria del Libro ouvre ses portes à Buenos Aires [Disques & Livres]


La Feria Internacional del Libro de Buenos Aires est le plus grand salon du livre de l’Amérique du sud. Maxi-manifestation de trois grosses semaines précédées de deux journées réservées aux professionnels. Elle se tient à Palermo, sur le domaine de la Sociedad Rural, près de Plaza Italia.

Aujourd’hui, c’est l’ouverture au grand public.

Une de ce jour du supplément culturel de Página/12


L’entrée est payante et sous certaines conditions elle peut être accompagnée d’un chèque-livre de 8 000 pesos à dépenser sur place.

Cette année, la ville invitée d’honneur est Ryad ! Un hommage particulier sera rendu au prix Nobel de littérature péruvien récemment disparu, Mario Vargas Llosa. Et il est très probable qu’un autre hommage sera rendu sous une forme ou une autre au pape François.

L’événement est salué par la presse ce matin. Clarín a réservé son article en ligne à ses abonnés.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :
lire l’article de Página/12 qui en fait la Une de son supplément culturel quotidien
lire l’article de La Nación
visiter le site de la Fondación El Libro, organisatrice du salon

mercredi 23 avril 2025

Les Unes qui manquaient encore [Actu]

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Tard dans la journée d’hier, La Prensa a mis à jour son site en publiant la Une du jour, où l’on voit le pape boire un mate au cours de son bain de foule du mercredi sur la place Saint-Pierre au début de son pontificat. Ce type de mate s'appelle un mate imperial parce qu'il est très gros. Un Papa bien argentino.

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Ce matin, Hola Argentina, un hebdomadaire people du mercredi dont le numéro était sans doute déjà presque bouclé lundi matin lorsque la mort du pape a été connue, consacre sa couverture au disparu mais l’intérieur est décevant : juste quelques pages loin derrière les infos les plus superficielles. Hola Argentina appartient au groupe La Nación.

© Denise Anne Clavilier

mardi 22 avril 2025

¡Hasta siempre, Papa Francisco! ~ Adieu, François ! [ici]

Une du quotidien sportif du groupe Clarín
"Notre Père, Jorge Bergoglio (1936-2025)"
Padre Nuestro est la forme religieuse de l'expression
le premier verset de la prière chrétienne du même nom
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La nouvelle est arrivée trop tard à Buenos Aires hier. Non seulement le bouclage était chose faite depuis longtemps mais les éditions papier des journaux étaient déjà dans tous les kiosques. Les unes montraient presque toutes quelque chose des Pâques pontificales : soit la bénédiction Urbi et Orbi au balcon de la loggia de Saint-Pierre, soit le bain de foule à bord de la papamobile. En Argentine comme ailleurs, personne n’était préparé à ça !

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Et puis c’est arrivé et ce matin, toute la presse rend hommage au disparu national et mondial. Le pape François occupe environ la moitié des pages de tous les journaux d’aujourd’hui.

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Même un journal comme La Prensa, la voix de la droite catholique ultra-réactionnaire, qui détestait son engagement préférentiel pour les pauvres et les marginalisés, lui rend hommage à peu près à la hauteur de l’événement.

"Un Pape tel qu'on n'en verra plus jamais",
dit le gros titre
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Mileí fera le déplacement vendredi pour les funérailles.


De l'autre côté du Río de la Plata,
le premier journal du pays, El País
"Mort du pape qui a ouvert l'Eglise"
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Un deuil national de sept jours commence dans tout le pays.

A l'heure où je publie cet article, La Prensa n'a toujours pas publié en ligne sa Une d'aujourd'hui. Le site conserve la Une d'hier. La Prensa est un journal qui s'adapte difficilement à l'ère numérique.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :
lire cet article de Página/12
lire cet article de La Prensa
lire cet article de Clarín
lire cet article de La Nación

mercredi 16 avril 2025

Publication en Argentine de la poésie complète de Cortázar [Disques & Livres]


Julio Cortázar n’était pas seulement un romancier. Il a touché à à peu près tout en littérature et en arts. Il a donc laissé une œuvre poétique importante et c’est ce qui fait l’objet de ce nouveau volume disponible aussi en Europe (j’ai vu ce matin que la FNAC en Espagne le proposait sur son site à 25 € sous la forme papier).

"Le poète caché", dit le gros titre de Radar Libros,
supplément de Página/12
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Cette publication fait l’objet d’un long article dans le supplément littéraire de Página/12 qui en fait sa Une. Eu égard aux positions idéologiques très à gauche de l’écrivain (qui a vécu pendant la Guerre froide), c’est surtout ce quotidien à qui cette œuvre parle d’emblée.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :
lire l’article de Página/12

Le nouveau Caras y Caretas se consacre à Boca Juniors – Article n° 7600 [Disques & Livres]

Le cœur bleu et or, dit le gros titre
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Le prochain numéro de Caras y Caretas, le mensuel culturel illustré du groupe Octubre, actionnaire principal de Página/12, qui reprend le titre d’un très célèbre magazine historique disparu depuis des décennies, se penche sur les 120 ans d’existence du club Boca Juniors qui a vu les débuts de très grands footballeurs argentins, dont le premier d’entre eux, Diego Maradona, dont les derniers médecins et infirmiers répondent actuellement devant la justice de sa mort dans un délaissement qui apparaît de plus en plus.

On peut consulter un certain nombre des articles de ce numéro spécial sur le site du magazine.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :
lire l’éditorial de Felipe Pigna, historien vedette médiatique, vulgarisateur de talent et rédacteur en chef du mensuel.

Après la dévaluation, les prix s’envolent à nouveau [Actu]

Arme mortelle, dit le gros titre
Au-dessus : un montage photographique
qui symbolise la position délicate de Mileí
pris en étau entre les Etats-Unis et la Chine
puisque l'ambassade chinoise vient de faire savoir
son mécontentement de l'ingérence du Secrétaire au Trésor
qui était en visite officielle hier et cherche à couper les ponts
entre l'Argentine et l'Empire du Milieu
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Au début de la semaine, avec l’accord avec le FMI et d’autres institutions financières pour un nouvel endettement à hauteur de 40 milliards de dollars, le contrôle des devises a dû être levé : tout le monde peut désormais acheter du dollar autant qu’il en veut et à tout moment. Autres conséquences : le taux directeur argentin a été relevé et le peso a été dévalué officiellement. Le dollar officiel est désormais à plus de 1 200 pesos.

En haut : le FMI a viré l'argent promis
A droite : les ennuis judiciaires de Alberto Fernández continuent
En-dessous : le mécontentement de la Chine contre
l'Argentine qui suit servilement le Secrétaire au Trésor
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Il s’en suit une augmentation des prix à la consommation, qui étaient pourtant déjà très hauts même si le gouvernement argentin veut faire croire qu’il a maîtrisé l’inflation (un mensonge à la Trump). Aussi les commerçants ont-ils à nouveau fait travailler l’étiqueteuse à la folie tandis que les revenus des salariés et des retraités n’ont pas bougé d’un iota !

"Après l'inflation et la fin du contrôle des changes,
il faut rouvrir les négociations salariales"
Tout en bas à droite, l'article sur Alberto Fernández
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Les syndicats réclament donc une nouvelle négociation Etat-partenaires sociaux pour augmenter les salaires et la fin du mois s’annonce mouvementée : grandes manifestations prévues le 30 avril et le 1er mai.

"Après la fin du contrôle des changes,
on annonce une inflation entre 4 et 5% [par mois]
en avril et en mai", dit le gros titre
au-dessus de la photo de la fille aînée de Maradona
dont le témoignage hier devant la cour
a profondément ému tous ceux qui l'ont écoutée
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© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :
lire l’article principal de Página/12
lire l’article de La Nación
En ligne, Clarín réserve son article sur le sujet à ses abonnés.

mardi 15 avril 2025

Ce soir, au Coliseo, un Piazzolla revisité [à l’affiche]

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Ce soir, mardi 15 avril 2025, à 20h30, Nico Sorín présente sa version du répertoire de Astor Piazzolla, une version techno ! Il ne fait pas le moindre doute que Piazzolla lui-même aurait aimé s’aventurer musicalement dans cette voie. Il aimait par-dessus jouer, arranger et composer hors des sentiers battus, il y a consacré toute sa carrière artistique ! Un moment, il avait même caressé l’idée iconoclaste de créer un bandonéon électrique sur le modèle de la guitare avant d’en être dissuadé par Osvaldo Pugliese qui lui avait remontré combien le souffle de l’instrument acoustique en était devenu l’âme tanguera…

Le concert sera donné au Teatro Coliseo, le théâtre de la République italienne à Buenos Aires, un magnifique théâtre à l’italienne (sans jeu de mots), qui se trouve dans le quartier de Recoleta, rue Marcelo Torquato de Alvear, 1125.

Les prix des places s’échelonnent de 15 000 (sans visibilité) à 45 000 pesos argentins. Il y a neuf catégories de fauteuil.

Concert unique, avec orchestre et plusieurs artistes invités dont le nom n’est pas annoncé. Au programme, la plupart des grands classiques de Piazzolla, chantés ou instrumentaux.

A cette occasion, Página/12 publie une interview de Nico Sorín qui évoque longuement l’initiative de ce concert, que l’on doit au petit-fils jazzman de Piazzolla, Pipi Piazzolla, qui s’est fait en quelque sort depuis quelques années le gardien de l’œuvre de son grand-père.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :
lire l’article de Página/12
voir la présentation du spectacle sur le site du théâtre

lundi 14 avril 2025

La Academia Nacional del Tango reprend ses activités publiques [à l’affiche]


La Academia Nacional del Tango reprend, ce soir, lundi 14 avril 2025 à 18h, ses activités gratuites ouvertes au public, les Plenarios du lundi soir, deux fois par mois, avec une remise de récompense à Enrique Lannoo, à l’occasion de ses quatre-vingt-cinq ans.

Les Plenarios sont des soirées ouvertes à tous, qui mélangent un temps d’échange entre l’invité principal (ou les invités principaux) et un temps d’expression artistique, musique ou danse dans la plupart des cas. Ce soir, ce sera de la musique.

Ouverture de la soirée à 18h, au premier étage du Palacio Carlos Gardel, siège de l’institution, avenida de Mayo 833. Entrée libre et gratuite.

Actuellement, en Argentine, l’inquiétude règne dans les institutions culturelles à cause des baisses draconiennes des budgets publics et des rumeurs de fermeture qui circulent dans le climat d’incertitude et d’angoisse qui domine tout le pays et qui semble s’être alourdi encore depuis l’arrivée de Trump au pouvoir avec ses décisions destructrices à l’emporte-pièce.

© Denise Anne Clavilier

vendredi 11 avril 2025

3e grève générale du mandat [Actu]

L'Argentine en grève, titre Página/12 sur cette image
du contrôle d'accès aux quais d'une gare de Buenos Aires
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L’appel à la grève générale d’hier n’a pas été suivi par tous : à Buenos Aires, les bus circulaient et les commerces indépendants étaient ouverts et fréquentés.

Coup de pouce de Trump (et aussi de la Chine)
à l'Argentine, titre La Prensa
En bas à gauche, le pape qu'on a vu dans la basilique Saint-Pierre
en tenue d'intérieur avec un poncho
(bien criollo, comme pensent ses compatriotes)
Il est équipé d'une bouteille d'oxygène
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En revanche, les trains et le métro ne fonctionnaient pas et dans de nombreux secteurs, notamment publics, il n’y avait pas d’activité. Se déplacer depuis la banlieue n’a pas été une partie de plaisir, dans des bus bondés.

Nouvelle grève générale de la CGT contre Mileí
et ça ne change rien, dit le gros titre
En haut, à droite, le pape et sa sortie inattendue
En bas, au centre, la photo du crash d'hélicoptère
dans l'Hudson hier après-midi
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Les syndicats crient néanmoins victoire (Página/12 aussi) et leurs déclarations sont vertement contestées par la presse de droite et par le gouvernement qui estime que la journée a été un échec cuisant, ce qui n’est pas le cas.

Commerces ouvertes et files d'attente pour
aller travailler : la grève de la CGT a eu des
effets limités, dit le gros titre
En haut à droite, le pape
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Hier soir, j’échangeais par Whatsapp avec un ami qui habite en province de Buenos Aires : il m’a confirmé le chaos que les Argentins vivent dans un chaos permanent et que la politique menée produit un effet de ciseaux : les prix au détail sont dignes des pays ultra-développés et les salaires relèvent du tiers-monde ! Sans parler d’un gouvernement qui n’est motivé que par l’argent et qui ignore tout le reste : éducation, culture, histoire, fierté d’appartenance à la Nation, etc.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :
lire l’article principal de Página/12
lire l’article de La Prensa
lire l’article de Clarín
lire l’article de La Nación

jeudi 10 avril 2025

L’Argentine dit adieu au peintre Luis Felipe Noé [Actu]

Le gros titre est consacré à la marche arrière de Trump
mais la photo est tout de même pour le disparu
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Luis Felipe Noé avait 91 ans. Il est décédé hier au terme d’une courte maladie. Il avait fait un AVC il y a quelques jours et ses deux enfants, qui sont installés en France, sont rentrés en Argentine en urgence et à temps pour être à ses côtés dans ses derniers jours.

Affiche d'une des rencontres publiques
en novembre dernier pour la présentation du livre
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Luis Felipe Noé était un artiste plastique essentiellement abstrait dont la palette chatoyante a fait la célébrité. Une explosion permanente de couleurs vives ! Il avait fait l’objet d’une exposition au sein du temple de la discipline : le Museo Nacional de las Bellas Artes, situé à Recoleta, dans le nord de Buenos Aires.

Une autre rencontre, un peu plus tard en novembre
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Son décès intervient alors que le pays se trouve plongé dans une grève générale qui semble connaître un beau succès. Página/12, dont les journalistes se joignent au mouvement de protestation, lui consacre un article en ligne mais ni Une ni sortie du supplément culturel quotidien qui lui aurait dans d’autres circonstances rendu hommage.

Même choix qu'à Clarín : un gros titre pour Trump
et une photo pour Noé
en l'occurrence dans son atelier de la rue Tacuarí
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Luis Felipe Noé avait publié un livre en novembre dernier et il en avait assuré lui-même la promotion à travers plusieurs rencontres publiques. Son titre : Asumir el caos (assumer le chaos). Le chaos des couleurs est sans doute un des traits les plus caractéristiques de son œuvre.

Jusqu’à son AVC, il vivait et travaillait chez lui dans un coin très simple du quartier de San Telmo, dans le sud de Buenos Aires, où vit la classe moyenne.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :
lire l’article de Página/12
lire l’article de Clarín
lire l’article de La Nación
visiter le site Internet de l’artiste

mercredi 9 avril 2025

Enfin une commission d’enquête ! [Actu]

Sur cette photo de l'entrée solennelle iconique du Congrès argentin,
le gros titre mélange crypto-monnaie et signe du zodiaque :
"Sous le signe de la Balance", dit-il en utilisant le nom
de la monnaie numérique incriminée
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L’opposition fédérale argentine se reprendrait-elle enfin après un an et demi de cette gouvernance toxique ?

Hier, la chambre des députés a constitué une commission d’enquête parlementaire pour éclairer le scandale de la crypto-monnaie $ Libra promue par Mileí un vendredi soir d’été et qui s’est effondrée quelques heures plus tard ruinant de nombreux épargnants dans plusieurs pays hispanophones (dont les États-Unis). Puisque c’était un chef d’État qui conseillait cet investissement, ils y avaient mis des grosses sommes, parfois toutes leurs économies, en toute confiance.

Les députés qui ont voté en faveur de l’établissement de cette commission avaient même émis l’idée de convoquer très vite la sœur du président, qui est aussi sa secrétaire-générale et lui sert de Première dame, et dont il est de notoriété publique qu’elle a joué un rôle important dans cette affaire, depuis que des soupçons de corruption pèsent sur elle : elle aurait en effet accepté, voire demandé de l’argent, au cours des rencontres qu’elle a eues avec les escrocs qui ont monté cette opération. Pour le moment, Karina échappe à la convocation grâce aux feudataires de son frangin.

Seul Página/12 traite la nouvelle à la Une, lui consacrant son jeu de mots traditionnel.

Dans la presse de droite, il faut prendre la peine de bien fouiller les sites Internet des différents quotidiens pour mettre la souris sur l’article qui traite du sujet.

Vignette de Une d'aujourd'hui :
L'enfant : Papa, est-ce que les fruits et les légumes meurent ?
Le père : Pourquoi tu me demandes ça ?
L'enfant : Maman dit que les prix sont montés au ciel
Traduction © Denise Anne Clavilier
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Demain, on attend à Buenos Aires une nouvelle manifestation importante des retraités contre la baisse de leur niveau de vie et de leurs droits sociaux. Elle sera très encadrée par les syndicats qui entendent protéger les vieux de la violence policière qui s’est régulièrement manifestée lors des précédentes éditions de cette manifestation, laissant même un photographe de presse à l’hôpital depuis un mois. Cette semaine doit se conclure sur une grève générale qui devrait être assez suivie.

Vignette de Une de lundi (7 avril 2025)
qui dénonce l'irresponsabilité toxique du président
Le conseiller : Un groupe d'adolescents planifiait de voler des armes
et de s'en prendre à une école à Ingeniero Maschwitz
[nom d'une municipalité, NdT]
Vous pleurez, monsieur le Président ?
Mileí : Tu te rends compte ? Notre premier massacre scolaire.
Ça est : on fait partie des grandes puissances !!
Traduction © Denise Anne Clavilier
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© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :
lire l’article principal de Página/12
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vendredi 4 avril 2025

Le Congrès fait enfin son boulot [Actu]

"Par deux tiers, mais contre", dit le gros titre
sur la photo du magistrat qui avait déjà prêté serment
en toute illégalité
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Hier, l’opposition argentine rassemblée au Sénat, droite et gauche confondues, a voté contre la désignation des deux nouveaux juges à la Cour suprême auxquelles le président Javier Mileí avait procédé par décret alors que ce type de nomination doit être proposé par l’exécutif au Sénat qui en débat et qui vote ensuite.

Traitement discret mais l'info est bien en Une:
en haut à gauche, avec la photo de l'autre juge
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Pour ce vote, une majorité des deux tiers s’est manifestée contre les deux juges pressentis, dont un avait déjà prêté serment, en catimini, lors d’une cérémonie à laquelle seuls les autres magistrats de la Cour avaient assisté. En acceptant leur nomination par décret, les deux juges ne pouvaient pas ne pas savoir qu’ils violaient la constitution. Leur maintien dans la magistrature pourrait donc être contestée dans les jours qui viennent.

"Coup dur pour le gouvernement au sénat :
Lijo ne va pas à la Cour
et la situation de García-Mansilla se complique"
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Ont participé à ce résultat Unión por la Patria (la gauche de gouvernement pérono-kirchneriste), le Pro (le parti libéral fondé par Mauricio Macri pour accompagner ses campagnes électorales d’abord à la tête de Buenos Aires puis à la présidence du pays, qui semble avoir désormais renoncé à s’allier à Mileí) et l’UCR (le plus ancien parti argentin, fondé en 1891, qui ne sait plus vraiment où il habite tout en poursuivant désormais systématiquement des politiques résolument de droite).

"Dur revers pour le gouvernement : le sénat
rejette Lijo et García-Mansilla", dit le gros titre
alors que la photo est pour Trump et son cirque
dans la roseraie de la Maison Blanche
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C’est un camouflet d’autant plus cuisant pour Mileí qu’il en avait fait des tonnes autour de ces deux nominations et qu’il se trouvait aux États-Unis, plus précisément à Mar-a-Lago, au moment du vote. Le vote semble priver Mileí d’une cour composée de seulement 5 magistrats et qui aurait sans doute été à sa botte.

Toute la presse en fait ses choux gras ce matin !

© Denise Anne Clavilier


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